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MIGROS MAGAZINE | No 31, 29 JUILLET 2013 |

INFOS MIGROS HOMMAGE | 27

125e anniversaire de Gottlieb Duttweiler Le 15 aoĂ»t 2013, Gottlieb Duttweiler, le fondateur de Migros (1888 – 1962), fĂȘterait ses 125 ans. «Migros Magazine» lui rend hommage avec une sĂ©rie de trois portraits retraçant sa vie et son Ɠuvre. 1re partie: le commerçant 2e partie: le politicien 3e partie: l’homme de mĂ©dias

L’homme s’est relevĂ© aprĂšs chaque dĂ©faite Il y a lĂ  un certain Gottlieb Duttweiler, 37 ans, tout juste rentrĂ© du BrĂ©sil et sans emploi. VoilĂ  cinq ou six ans,

Toujours proche des gens: Gottlieb Duttweiler discute avec des collaborateurs Migros (cliché pris dans les années 1940).

l’homme Ă©tait encore millionnaire. Mais aprĂšs la mise en liquidation de son commerce en gros Pfister & Duttweiler, il a tout perdu ou presque; avec le peu qui lui est restĂ©, il a achetĂ© une plantation de cafĂ© au BrĂ©sil et ce fut un nouvel Ă©chec. Et voilĂ  maintenant que la SociĂ©tĂ© de consommation de BĂąle refuse de l’embaucher: on lui prĂ©fĂšre un autre acheteur, plus rapide en stĂ©no et sachant taper Ă  la machine. Mais il a une autre idĂ©e, ce sacrĂ© Gottlieb Duttweiler, et le nom qui va avec: Mi-Gros. Un compromis entre prix de gros et prix de dĂ©tail. Cela doit marcher. AprĂšs tout, on gagne des francs, pas des pourcentages! Si je baisse les prix, pense-t-il, les gens afflueront vers moi. Et pour ĂȘtre moins cher, je dois travailler de maniĂšre aussi rationnelle que possible – assortiment restreint, produits prĂ©emballĂ©s, transbordement rapide, d’oĂč une marchandise fraĂźche – et, surtout, rĂ©duire au maximum les frais fixes. Et je dois aller au-devant de ma clientĂšle. Donc, rendre

mes magasins mobiles. C’est d’AmĂ©rique que lui est venue l’idĂ©e des camions-magasins.

Tout a commencĂ© avec six produits Le 25 aoĂ»t 1925 Ă  6 heures du matin, les cinq camions-magasins se mettent en branle Ă  Zurich. Il y a du riz, du sucre, des pĂątes, de la graisse de coco, du cafĂ© et du savon. Le tout Ă  des prix ronds et des poids adaptĂ©s, ça va plus vite Ă  la caisse. En moyenne, la marchandise est 30% moins chĂšre que dans les Ă©piceries de quartier ou de village. Son risque: les onĂ©reuses publicitĂ©s porteront-elles rapidement leurs fruits? En 1925, Ă  la fondation de Migros, les coopĂ©ratives de consommation se taillent la plus grande part de marchĂ© dans le commerce de dĂ©tail suisse, avec un chiffre d’affaires de 126 millions. Elles sont suivies par l’Union des coopĂ©ratives agricoles (71 millions) et Usego (53 millions), qui approvisionne plusieurs centaines de petits magasins indĂ©pendants Ă  travers le pays. Dix ans plus tard, Mi-

Photos: FCM, LDD

N

ous sommes en 1925. Le choc de la guerre n’en finit pas de produire ses effets. Si sur le plan Ă©conomique la Suisse est mieux lotie que le reste de l’Europe, la conjoncture reste instable et les gens craignent pour leur travail et leur salaire. Le pays paraĂźt sombrer dans l’incertitude et le dĂ©couragement. L’humeur des consommateurs s’en ressent: ils comptent et recomptent leurs sous avant la moindre dĂ©pense. Non, l’heure n’est pas aux grandes idĂ©es novatrices. Quoique



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