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22 | Migros Magazine 27, 4 juillet 2011

«Je ne veux pas me laisser submerger par mon succès»

Tornade de fraîcheur déboulant sans prévenir sur nos ondes, la chanteuse Zaz vit son succès comme un cadeau et l’occasion de belles rencontres. Comme celle de son concert au Paléo Festival qu’elle évoque avec joie et gourmandise.

Bonjour Zaz, comment allezvous?

Très bien, merci. Je suis dans le sud de la France, là. Nous avons joué à Sète hier soir, au théâtre de la Mer, c’était vraiment magique. Vous n’arrêtez pas en ce moment, ça doit être assez intense?

Oui, c’est le mot. Physiquement, émotionnellement, il y a beaucoup à gérer. Mais bon c’est mon choix, c’est plein d’énergie positive, de beaux moments. Votre album est sorti en mai 2010. Que de chemin parcouru en à peine plus d’une année…

J’ai beaucoup appris sur moi, sur ce milieu, sur ce petit monde artistique. En fait, on l’imagine complètement déconnecté de la vie normale, et moi je ne trouve pas. Je garde les pieds sur terre, pas de souci. Comme dans «Je veux», ce n’est toujours pas l’argent qui fait votre bonheur?

Les gens ont l’impression que d’en gagner fait forcément perdre ses valeurs. L’argent, je ne crache pas dessus, mais je refuse de le considérer comme un but en soi. Je travaille constamment à ne pas perdre

cet objectif de vue. Je ne veux pas simplement m’identifier au succès, m’y jeter complètement. Donc succès ne rime pas forcément avec le Ritz et les limousines?

Eh bien non, en tout cas pas pour moi. J’ai toujours su que je voulais chanter, c’est ma passion, et je veux profiter de ce succès pour faire avancer des causes qui me parais-

sent importantes pour l’homme, pour le sacré de la vie. Je travaille actuellement sur une idée de merchandising avec l’association Colibri, il y a un autre projet avec «Terre et humanisme» de Pierre Rabhi et ça me tient à cœur. Je cherche à me sentir à ma place, à faire ce qui me semble juste pour moi. Vous voyez-vous comme une sorte de porte-parole d’un

Bio express Zaz (nom de scène choisi pour signifier l’alpha et l’oméga, le début et la fin de toute chose en cycle) naît le 1er mai 1980 à Tours. Mère professeur d’espagnol et père œuvrant dans une compagnie d’électricité. Elle y étudie déjà le solfège et le piano. A 11 ans, lors du divorce de ses parents, elle part à Bordeaux avec sa mère et son frère. En 2000, elle obtient une bourse pour intégrer l’Ecole des musiques actuelles.

En 2001, elle débute comme chanteuse dans le groupe blues Fifty Fingers. Elle chante également dans un groupe de hard rock et dans une formation jazz du côté d’Angoulême. Elle devient ensuite l’une des quatre chanteuses d’un groupe basque de seize musiciens. Montée à Paris en 2006. Plusieurs cabarets, dont un an et demi aux Trois Mailletz, à Saint-Michel. Zaz chante aussi dans la rue, à

Montmartre, «pour 20 à 30 euros de l’heure». En 2007, elle répond à l’annonce du compositeur Kerredine Soltani sur internet, qui cherche une chanteuse à la voix un peu cassée. Il lui écrit «Je veux», lui trouve une maison de production. 2e tournée en Russie jusqu’en Sibérie. L’album sort le 10 mai 2010, rapidement disque de diamant en France, de platine en Belgique et en Suisse.


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