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APPLICATIONS SMARTPHONES

| No 10, 4 MARS 2013 |

MIGROS MAGAZINE |

Un médecin au bout des doigts?

Les applications pour smartphones dédiées à notre santé sont légion. Aide bienvenue ou danger potentiel? Conseils… et mises en garde.

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lles figurent souvent dans le Top 10 des plateformes de téléchargement. Les applications santé sur téléphones portables ont la cote! Et on en trouve de toutes sortes: pour diagnostiquer une maladie, apprendre à utiliser un défibrillateur, trouver un médicament générique, perdre du poids, voire pour jouer les coaches… sexuels. Il faut dire que ces programmes comportent certains avantages par rapport aux informations qu’on peut dénicher sur le web. «Il y a ce côté «push», qui peut nous aider à tenir certaines résolutions», admet Célia Boyer, directrice de la fondation Health On the Net, qui conseille et certifie les sites d’information médicale. «Par exemple les applications visant à perdre du poids, qui jouent le rôle de mini-coach, à disposition en tout temps. C’est un peu gadget c’est vrai… Mais si elles nous motivent à faire davantage de sport, pourquoi pas!»

Pour sauver des vies C’est peut-être l’application santé la plus utile, même si on espère ne jamais avoir à s’en servir. «My144» permet, par un simple clic, d’appeler une ambulance en Suisse. Mais ce n’est pas le seul avantage! Grâce à son système GPS, la centrale des secours connaîtra vos coordonnées géographiques précises. L’application affiche également sur votre écran l’adresse postale la plus proche de votre position ainsi que l’altitude. (Pour l’instant disponible uniquement pour iPhone) L’application «iRega» fonctionne selon le même principe. Elle permet d’envoyer sa position exacte à la garde aérienne de sauvetage, qui s’affiche sous forme de carte sur l’écran. Son avantage par rapport à la précédente est de fonctionner également de l’étranger. (Disponible pour iPhone et sur l’Android Market)

Un côté pratique qui peut cacher certains dangers Mais cette nouvelle source d’information comporte aussi certains inconvénients. «La qualité et la transparence des contenus posent souvent problème sur le web, met en garde Célia Boyer. On ne sait pas toujours qui se cache derrière ces plateformes! Souvent, ce sont des entreprises qui ont un intérêt financier. Elles peuvent par exemple chercher à recruter des patients ou pousser les utilisateurs à acheter certains médicaments.» Et il y a d’autres dangers, spécifiques aux contenus mobiles. «Sur smartphone, il est plus facile de localiser les utilisateurs et d’obtenir des données confidentielles à leur sujet, poursuit la spécialiste. Mon conseil est donc de ne faire confiance qu’aux applications qui émanent d’organismes reconnus, par exemple de l’Etat ou d’hôpitaux. Pour

les autres, il s’agit de se renseigner sur internet, en multipliant les avis. Car pour l’instant aucun répertoire fiable n’existe!»

«Une application ne remplacera jamais un médecin!» Du côté des médecins aussi, on reste sceptique. «Ces programmes peuvent être dangereux, car ils font ressentir une

Pour les trous de mémoire Différentes applications peuvent être programmées pour nous envoyer des rappels tout au long de la journée. L’une d’entre elles, particulièrement utile, sert de pilulier. Lors de chaque prise de médicament, le téléphone envoie un rappel (sur iPhone «PastiMed Lite» et sur Android «MediSafe»). D’autres sont dédiées aux filles, pour leur rappeler la prise de la pilule, notamment «Pill Reminder», disponible sur tous les smartphones. Et puis il y a cette application particulièrement utile, développée par les HUG et qui sert de carnet de vaccination: «MyViavac» (1 franc) également disponible sur iPhone et Android, envoie un rappel lorsqu’il est nécessaire de mettre à jour l’un de ses vaccins.

sécurité au patient, mais sans assurer un suivi individuel, affirme Remo Osterwalder, membre du Comité central de la Fédération des médecins suisses (FMH). C’est le cas si la gravité de la maladie nécessite un contrôle étroit par une personne du domaine médical. Une application ne peut en aucun cas remplacer la consultation d’un médecin!» Texte: Alexandre Willemin

Illustrations: Grafilu

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