Lyon People Juin 2012 / Place Bellecour

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PLACE BELLECOUR

33 H

FOCUS

Immeuble reconstruit en 1810 Propriété familiale

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Photos © StudioFly – Jean-Luc Mège – causeur.fr

ôtel construit en 1719 par Claude Bertaud de La Vaure, architecteentrepreneur et propriété de Laurent-Gabriel Hector Cholier de Cibeins (17501815), officier. C’est le premier hôtel qui va être attaqué en 1793 par les brigades de démolition révolutionnaires emmenées par le sinistre Couthon après le siège de Lyon. Lyon ayant résisté à la Terreur, la Convention exige « que tout ce qui fut habité par le riche soit démoli ». S o n    p r o p r i é t a i r e , réfugié en son château de Misérieux (Ain), échappe à la guillotine, mais vend les ruines en 1807 à raison de 37 francs le mètre carré. Reconstruit par les frères Hotelard, il est cédé en plusieurs lots Laurent-Gabriel Hector Cholier de Cibeins, à Claude Anglancier propriétaire avant la de Saint-Germain et à révolution l’avoué Jean-François Yvon. Ce dernier s’en défait rapidement au profit du teinturier Etienne-Marie Parrel… La maison passe successivement aux familles de Vauxonne, de Sermezy, Bouchacourt, puis Duc depuis le début du xxème siècle qui possède également le 3, rue Paul Lintier.

Dans la cour du 33, subsiste totalement intact et exceptionnel, un local comprenant 3 boxes, seul vestige XIXème d’une vie d’hippomobiles et de superbes portes cochères

CAFÉ BELLECOUR

LES OCCUPANTS

urant l’entre-deux guerres, on y croise le soyeux Edmond Sabran, le professeur Paul Chatin, petit-fils du grand industriel François Gillet, cousin des Chatin du 53, boulevard des Belges et animateur de nombreuses œuvres philanthropiques. Son fils Léopold (1900-1963) réside encore 33, place Bellecour en 1930. Emile d’Aubarède (1868-1943), capitaine en retraite, fils de Paul d’Aubarède (18241898, avocat, trésorier de Lyon, propriétaire du château de Lorette à Saint Genis Laval) et d’Elisabeth Aynard (1831-1893 au 4 Rue Paul Lintier), fille d’Henry Aynard.

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n lieu incontournable que ce café historique restauré à l’identique en 2000. Il a longtemps appartenu au ferrailleur Serge Marduel, surnommé « le baron ». Affublé d’un cache-œil, suite à un accident d’automobile, ce personnage haut en couleurs a cédé l’affaire en 1981 à Pierre Pointet et Lucien Paget. Eric Giraud lui rachète ses parts en 1983 puis décide de voler de ses propres ailes en reprennant le comptoir d’écailler Antonin (Halles de Lyon) en 1990.

Le peintre Jacques Truphémus, fidèle depuis plus de 50 ans, déjeune chaque jour au Bellecour

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JUIN 2012

À son rez-de-chaussée, le Café Bellecour accueille ses clients depuis le début du siècle


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