PLACE BELLECOUR
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BIS
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et immeuble de 6 étages a été créé lors du percement de la rue Auguste Comte (ex rue Saint-Joseph). Propriété de la famille Blanc au xix ème siècle, l’immeuble appartient vers 1900 au soyeux Benoit Ducoté, propriétaire du château de Crépieux-la-pape. Sa fille Marguerite qui hérite de l’immeuble épouse le soyeux Paul Charbin. Ses fils Roger et André Charbin sont copropriétaires en 1936 suite à une donation-partage. Sa fille Suzanne épouse l’industriel Bernard Lacroix dont la mère n’est autre que Marie Brossette. Anne et Bruno Lacroix, président du Conseil Economique et Social Régional, qui vient de transmettre Aldes à son fils Stanislas, habitent le 3ème étage depuis 1965. Ils n’achèteront leur appartement qu’en 1981. Aujourd’hui, l’immeuble est une copropriété majoritairement familiale. Parmi les « pièces rapportées », Jean Dérieux. Emaillée mais toujours d’actualité
FOCUS
En pied d’immeuble, l’agence Imolion d’Yves Mallecourt et CJB qui a succédé au Salon Royal au 24
Photos © Fabrice Schiff et DR
Immeuble construit probablement au xviième Copropriété en majorité familiale depuis 1981
L’immeuble a été surelevé de deux niveaux au-dessus de sa corniche. Les balcons en fer forgé datent du XIXème siècle
PAUL CHARBIN (1877 – 1956)
POURQUOI UN 24 BIS ?
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ils et petit-fils de soyeux, le grand-père de Bruno Lacroix, dirigeant à partir des années 20 de Marguerite JB Martin, a présidé le Syndicat des fabricants de Charbin, née Ducôté, soierie avant la Chambre de Commerce de Lyon de 1938 en 1976 à 1944. En juin 1940, il fut arrêté comme otage par les Allemands mais put faire camoufler d’importants stocks de ravitaillement convoités par l’occupant. Membre du Conseil national économique en 1941, vice-président de la Compagnie nationale du Rhône, il assuma la présidence de la xiiième région économique. En hiver, il résidait dans son appartement du 10, place Morand (aujourd’hui Maréchal Lyautey). Avant de gagner, dès le début du printemps, sa résidence de demi-saison actuellement occupée par la mairie de Sainte Foy-les-Lyon. Les trois mois d’été, il investissait la maison familiale de Poil dans le Morvan.
e numéro est de création récente car initialement, on accédait à l’immeuble par une entrée sise 1, rue Auguste Comte. Après avoir obtenu l’accord de la maison Courtieu, la décision fut prise entre les deux guerres de déplacer l’entrée place Bellecour, d’où la création du 24 bis, ce qui confère à l’immeuble une adresse plus prestigieuse… et des revenus locatifs en rapport !
DE L’ATELIER À LA MULTINATIONALE
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a haute stature de Bruno Lacroix ne passe pas inaperçue dans les milieux du patronat lyonnais. La réussite d’Aldes a valeur d’exemple pour ses pairs. C’est en 1967 que cet enfant de la place Morand intègre Aldes (Ateliers Lyonnais d’Emboutissage Spécial) créés par Henri Feuga (père de Paul), rejoint par Bernard Lacroix en 1937. A son arrivée, l’entreprise est spécialisée dans le découpage-emboutissage.
Bruno va rapidement étendre l’activité au matériel de ventilation. En 2012, il laisse les commandes à son fils Stanislas. Présente sur les cinq continents, l’entreprise qu’il préside emploie aujourd’hui 1400 personnes. Quant à Bruno, il peut désormais consacrer plus de temps au Conseil Economique et Social Rhône-Alpes (CESER) qu’il préside depuis 2004.
Bruno Lacroix en 1947 et en 2012 JUIN 2012
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