LYON PEOPLE Avril 2019

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EN COUVERTURE - STARS DE L’OL

GUY GENET

Intendant du spectacle Régisseur des Rouge et Bleu, Guy Genet en a aussi porté le maillot, aux prémisses de sa carrière. Amputée par les blessures, cette dernière n’a pas eu la trajectoire escomptée. Mais le Lyonnais demeure fidèle à ses couleurs.

S

a couverture du terrain a pris une toute autre tournure depuis qu’il a raccroché les crampons, mais en regardant de plus près ses déambulations les soirs de match, on y revoit sa capacité à cumuler les kilomètres au temps des maillots et des crampons. Une tunique endossée dans le sillage de son père, luimême joueur professionnel puis dirigeant à Fontaines sur Saône, théâtre des premiers pas de Guy Genet. L’ancien défenseur et milieu de terrain y perfectionne sa technique et sa frappe de balle, aux côtés de Dominique Marais et d’un certain... Bernard Lacombe, qu’il emmène aux sélections. Le trio sort du lot, jusqu’à taper dans l’œil déjà avisé des recruteurs lyonnais. À 16 ans, Guy Genet enfile ses premières tenues blanches, barrées des bandes rouges et bleues. Seulement l’homme est de nature à anticiper, déjà ! Sa carrière à peine entamée, le voilà sur les bancs de l’Institut National du Foot, à évoquer les contours de sa reconversion. « Je suis parti passer le concours d’entraîneur. Nous étions 400 et ils en prenaient 40. Finalement, j’ai fini premier », décrit-il. Las, le service militaire

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est un rude adversaire, qui n’hésite pas à freiner les carrières. Envoyé en Allemagne, Guy Genet ne joue que sur ses permissions, avec le consentement d’Aimé Jacquet, qui le fait sortir à quinze minutes de la fin pour retrouver sa Germanie. Tout sauf innocente, cette preuve de sympathie se matérialise à nouveau en 1976, ce dernier voulant élever l’ex-militaire au rang de lieutenant.

« IL M’EST ARRIVÉ DE FLOQUER DES MAILLOTS À LA MAISON POUR VOIR MES ENFANTS » « Je suis devenu l’espoir d’Aimé Jacquet, se rappelle-t-il. Sauf qu’il a été transféré à Bordeaux. De là, je suis devenu le désespoir. Son départ a tué ma carrière ». Le jeune joueur d’alors, rebondit à Nîmes. Mais son corps lâche : rupture du long péronier latéral. Le verdict est sans appel, le foot prend ses distances et la carrière doit s’estomper. En théorie. À Alès puis Villefranche,

le Lyonnais retrouve ses sensations. Avant de chuter, de manière définitive. Le genou s’écroule, emportant avec lui la carrière du jeune Genet. Seulement la passion est intacte, et à ce propos, les journées passées dans la soierie de ses parents ne pèsent pas bien lourd dans la balance, à côté du poste d’intendant proposé par Guy Stephan. « D’un seul coup, c’était une vie totalement différente. Il y avait beaucoup de choses à faire, se remémore-t-il. Il m’est arrivé d’emporter la machine à floquer les maillots à la maison pour voir mes enfants ». Proche des joueurs (Delmotte, Coupet ou Maurice notamment, ndlr), Guy Genet vit l’euphorie des titres des années 2000, avant de quitter le survêtement pour le costume de régisseur, poste instauré par Claude Puel. « Il y a énormément de responsabilités, on n’a pas le droit à l’erreur ! ». Si celle-ci est humaine, Guy Genet maîtrise aujourd’hui toutes les ficelles de son métier. Toujours dans l’anticipation, celle des voyages, des stages et des revendications du coach. Un homme à tout faire, comme sur le terrain.


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