LXXV Magazine | Numéro 0

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Paris à la mode argentine par laure wagner

Dans le cadre d’une exposition sur la ville de Buenos Aires cet automne, le Bon Marché propose des cours de tango. L’occasion pour LXXV de revenir sur ce phénomène et cette danse qui séduisent tant les parisiens.

Rien n’a été négligé sous la verrière du deuxième étage au Bon Marché afin d’organiser pour la rentrée une exposition consacrée à la capitale de l’Argentine. Mode, design, cinéma, cuisine, musique, et surtout danse sont au programme. L’espace a été complètement aménagé pour l’occasion : une cuisine a été bricolée, des tables ont été installées, un orchestre convoqué et une piste de danse improvisée. De grands noms pour l’événement. Côté photo, on découvre des clichés de Gabriel de La Chapelle et Mario Pignata Monti. Béatrice Ardisson rythme l’espace mode et design avec une bande son créée pour l’occasion. Le restaurant argentin du onzième arrondissement de Paris, Unico, soumet la dégustation de certaines de ses saveurs. Daniela et Marcia Romano présentent une sélection d’une trentaine de films sur le tango intitulée « Buenos Aires stories ». Et la compagnie du chorégraphe José Castro propose des cours de tango aux volontaires. Vaste programme complété par des vitrines consacrées à la psychanalyse signées Gotan Project. Rappelons que le nom du célèbre groupe de musique n’est autre que le verlan de tango ! Au premier étage : un retour sur le parcours de la créatrice de la maison Azzaro, Vanessa Seward. Enfin, au sous-sol du magasin, l’argentin Diego Martin Staffolani présente des figurines réalisées avec du plastique recyclé. Né à la fin du XIXème siècle dans la région du Rio de la Plata (estuaire marquant la frontière entre l’Argentine et l’Uruguay), le tango est au départ une musique et une danse d’immigrés, associées aux bordels. C’est en Europe que cette danse gagne sa notoriété et son prestige dans les milieux de la haute société, quand les milongueros (danseurs de Tango) débarquent à Paris en 1910. N’ayant pas réussi à s’imposer dans la haute société argentine ou uruguayenne, c’est auprès de la jeunesse parisienne des années folles, en quête de nouveauté et de frivolité, que le tango fait ses ravages. Son caractère cosmopolite et universel finit par toucher l’élite argentine et uruguayenne. Après cette folie de l’entre-deux-guerres, le tango doit laisser sa place aux nouveaux genres musicaux de l’après deuxième guerre mondiale pour devenir une danse musette ou de salon en Europe. Mais depuis les années 90, cette danse connaît une nouvelle naissance grâce à plusieurs tournées mondiales de spectacles de tango. Depuis, elle se démocratise de plus en plus : les cours ainsi que les milongas (bals où l’on danse le tango) se multiplient un peu partout. Si vous voulez apprendre ou consolider vos pas de danse, rendez-vous rue de Turenne, dans le troisième arrondissement de Paris, avec José Castro pour des stages de tango argentin. Et si vous voulez mettre à l’épreuve ce que vous avez déjà appris, rendez-vous directement là où l’on danse le tango, comme au Bistrot Latin ou à la Milongas du 18 ! 34 |


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