Longueur d'ondes N°85

Page 31

eN couv

« Même l’après Bataclan est devenu un événement culturel pop… Tu le crois, ça ? » Kemar

verser ses royalties... Il a rapidement été payé ensuite… (rires) T’imagines ça, maintenant ? Non ! La jeune génération est habituée à l’obédience et Big Brother empêche le lâcher-prise ! À cause des réseaux sociaux, t’as peur que ton patron tombe sur ta photo le lendemain… Puis, n’oublions pas que si Internet comble ce besoin d’être aimé, cette quête du collectif reste individuelle. Or, le marketing sait mieux que quiconque exploiter ce type de failles… » Kemar : « Il y a aussi la peur du fight physique ! Avant, ça manifestait à la barre à mine... Aujourd’hui, c’est quand même rare de se faire planter à Paris... Non, mais c’est vrai ! J’ai connu un autre Paris, hein. Mais n’allons pas nous plaindre : on a la chance d’avoir la musique pour être en colère. »

Shanka : « C’est pour ça que l’on est assez d’accord avec Stupeflip quand il chante « Moi ma rage, j’la fous pas n’importe où. J’en fais des chansons » [“La Menuiserie”]. Même si on a été ex-trê-mement déçus, mais vraiment, quand il a affirmé que le rock était mort depuis 94 et que seul le hip-hop blablabla… La voilà, la résignation ! Déjà, un style n’est pas un être vivant. C’est une idée. On ne tue pas une idée ! On l’étouffe, on la contrôle, on la censure, on l’influence… mais on ne la tue pas. Ensuite, demain mérite que l’on se batte aujourd’hui. » Pourquoi avoir appelé le dernier album Frankenstein ? On imagine sans mal que c’est à cause de la morale du livre de Mary Shelley [qui veut que le créateur soit aussi condamnable

Pan Piper (Paris) - Photo : Marylène Eytier

LONGUEUR D’ONDES N°85 31


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.