Devenir de l'existant. La pratique de l'Architecte raccomodeur.

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malgré des projets qui se complexifient de plus en plus (avec toujours plus d'acteurs, de concertation, de réglementations et de gestion administrative). Il est bien évident que chaque intervenant est là pour défendre ses propres intérêts. D’ailleurs nos futurs partenaires (bureau d'étude, OPC, économiste, avocat, assurances...) bien que très pédagogues sur leur métier et leurs interactions avec les architectes, se sont toujours présentés comme indispensables (oubliant de fait tout les petits projets). Ainsi, par ses interrelations, le rôle et la place de l'architecte au sein du projet bâti est sans cesse remis en cause. Que ce soit par les accords de conception-réalisation, par la fragmentation des missions qui lui sont confiées, ou encore par l'ouverture plus large que donne aujourd'hui l'enseignement de l'architecture. Parfois la HMONP donne l’impression de ne faire qu’un constat de ces difficultés actuelles, de ces mauvaises pratiques qui font que l’architecte perd de son impact sur le projet, et c’est dommage. Et même si l'architecte semble aujourd’hui lâcher le côté technique de la construction (pour lequel il n’est pas très préparé dans les ENSA) il arrive à trouver sa place plus en amont du projet. Car il est formé à la sociologie, l’urbanisme, la communication du projet, la programmation, la concertation... Il vient prendre une place vacante dans l'accompagnement à la maîtrise d'ouvrage et dans la création de la commande (comme Studio 1984 ou Frédéric Druot). NOTE SUR UNE SESSION EN PARTICULIER : Session de mai : le chantier

Je voudrais cependant préciser une chose : je viens de vous dire que l’architecte délaissait le côté technique, pour être de plus en plus présent au côté de la maîtrise d’ouvrage. Du point de vue de l’architecte c’est un moyen de s’assurer dès le départ de la pertinence du programme et de l’intégration du projet dans son contexte. Mais il ne faut pas laisser tomber la maîtrise d’œuvre pour autant. Que ce soit avec l’aide d’un OPC (pour les grands projets) ou sans, l’architecte doit s’impliquer sur chantier. Pour apprendre sans cesse et pour garantir l’exécution de son idée du projet. La première raison que je donnerais pour dire que les architectes doivent rester les maîtres d’œuvre privilégiés est dans la caractéristique première de la profession : c’est une profession réglementée. En plus du code civil qui réglemente la responsabilité à l’acte de construire, les architectes doivent aussi respecter le code de déontologie de l’Ordre. Cela assure à notre client énormément de garanties pour lui garantir que nous construisons d’abord pour la pérennité et pour le bien de tous, et non pour notre postérité ou par appât du gain. Nombres de ces garanties sont effarantes si on considère tout les risques présents en construction. Le devoir de conseil est la responsabilité la plus pernicieuse car tout risque se doit d’être évoqué, et consigné. Et même hors contrat. Mais


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