Mémoire 2018/2019

L es mutations de l´héritage indus triel européen

Faculté de Sciences Humaines et Sociales Master Histoire, Civilisations, Patrimoine 1 Enseignant référent : Robert BELOT Elève : Lizianne TORRES OLIVEIRA année universitaire 2018/2019

les mutations de l´héritage industriel européen

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Les mutations de l´héritage industriel européen les enjeux économiques et architecturaux des réaffectations

Lizianne TORRES OLIVEIRA Mémoire de recherche

Master Histoire, Civilisations et Patrimoines 1, parcours METIS (Management, conservation et réhabilitation des patrimoines matériels et immatériels, métissés de la modernité).

Année universitaire 2018-2019.

Enseignant référent : Robert BELOT

soutenance : juillet 2019

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remerciements Le choix du thème de ce mémoire est fondé sur la diversité de mon parcours académique : la formation en Architecture et urbanisme à l'Université Fédérale de Sergipe – Brésil dans l’année universitaire 2018/2019, une Licence professionnelle en Patrimoine Culturel à l'Université Jean Monnet de Saint-Étienne dans l’année universitaire 2014/2015 (dans le cadre d’un échange universitaire proportionné par le lauréat du programme brésilien Sciences sans Frontières) et de la formation en cours dans le Master Histoire, Civilisation et Patrimoines, parcours METIS, toujours dans l’université Jean Monnet de Saint-Étienne. De cette façon, étudier les rapports entre l'architecture et le patrimoine est, donc, fondamental pour mon avenir professionnel et aussi nécessaire pour la qualité de mes projets futurs.

Au cours de mes séjours en France, j’ai pu constater l’expertise de ce pays par rapport au traitement de son patrimoine bâti et de sa protection. Au cours du premier semestre de cette formation, des expériences ont été décisives pour la délimitation de mon avenir professionnel. Les plusieurs échanges avec les enseignants, collègues et la participation active aux séminaires ont renforcé mon enthousiasme pour le rapport entre architecture, espace urbain et le patrimoine. Dans la deuxième étape de la formation qui a abouti à ce mémoire, j’ai eu l’opportunité d’approfondir mes connaissances à travers une immersion dans l’univers théorique de ce domaine, l’observation d’exemples dans la région de l’Île-de-France, de Saint-Étienne et de Firminy. Ce parcours a donc permis d'enrichir mon expérience architecturale.

Une fois reconnue l'importance de cette formation dans mon parcours, je tiens à remercier la Fondation Jean Monnet qui a soutenu l’année mon projet universitaire à travers la bourse d’attractivité internationale qui a été fondamentale pour ma venue en France, à toute l’équipe administrative et les enseignants de la formation qui ont été accueillants, compréhensifs et efficaces. Je remercie aussi M. Belot qui m’a beaucoup soutenu et encouragé dans mon projet professionnel, son ouverture transdisciplinaire a été essentielle pour le développement de cette recherche.

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résumé Ce travail prétend rapprocher la formation en Architecture et Urbanisme et les discussions autour des interventions sur l’héritage industriel, thématique de grande importance pour la la région stéphanoise et le continent européen. Délimité à partir des participations à des séminaires et workshops internationaux, le sujet de la recherche actuelle vise à présenter une vue de l’ensemble du patrimoine industriel européen et ses réaffectations. Il y sera examiné le rapport entre les adaptations faites aux bâtiments, équipements ou complexes industriels et le respect des valeurs patrimoniales matérielles et immatérielles. Pour cela, cette monographie analyse l’actualité des principaux théoriciens de ce domaine d’étude. Nous nous concentrons sur l’application de ces concepts au travers d’exemples issus de divers contextes historiques et géographiques du continent européen. Avec cette étude, nous espérons démystifier la théorie et la rapprocher de la pratique et ainsi, stimuler dans le contexte académique la production de projets respectueux du patrimoine bâti.

Mots-clés: patrimoine industriel, Europe, restauration, architecture, urbanisme, patrimoine.

les mutations de l´héritage industriel européen

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abstract This work aims to bring closer the formation in Architecture and Urbanism and the discussions around the interventions on the industrial inheritance, thematic of great importance for the Saint-Etienne region and the European continent. Delimited from participation in international seminars and workshops, the subject of current research aims to present a view of the whole European industrial heritage and its reallocation.

It will examine the relationship between adaptations made to buildings, equipment or industrial complexes and respect for tangible and intangible heritage values. For this purpose, this monograph analyzes the actuality of the main theoreticians of this field of study. We focus on the application of these concepts through examples from various historical and geographical contexts of the European continent. With this study, we hope to demystify the theory and bring it closer to practice, thereby stimulating the production of projects that respect built heritage in the academic context.

Keywords: industrial heritage, Europe, restoration, architecture, town planning, heritage.

les mutations de l´hÊritage industriel europÊen

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table des matières INTRODUCTION

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1. De l´héritage industriel européen au patrimoine: concepts, 19 historique et enjeux d´un patrimoine pas encore consacré 1.1 l'importance de l'activité industrielle dans la construction de l'identité européenne et d’un héritage inconvenant

20

1.2 La difficile reconnaissance des valeurs patrimoniales des vestiges industriels 1.2 Les multiples morphologies des structures industrielles

24 27

2. Les conflits entre les valeurs patrimoniales de l’héritage 37 industriel et les réaffectations actuellesLes différents réusages du patrimoine industriel bâti 2.1 Les théories de la conservation et de la restauration appliquées au patrimoine industriel 2.1.1 Les principaix auteurs et le rejet du pastiche 2.1.2 la lisibilité, l’intervention minimale et la reversibilité 2.1.3 le choix des éléments à conserver 2.1.4 la discussion actuelle 2.2 Réflexions sur les interventions étudiées

38

39 41 42 43

44

CONCLUSION

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ANNEXES I à X

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Bibliographie

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introduction « Le monde de l'art n'est pas celui de l'immortalité, c'est celui de la métamorphose. » André Malraux

L’activité industrielle a joué un rôle important dans la constitution de villes européennes. L’échange technique et de savoirs-faire a permis, surtout pendant la Révolution Industrielle, une intégration entres les pays du continent européen.

Certes, l’évolution des industries peut être perçue dans plusieurs cultures du monde dans différentes périodes de l’histoire, toutefois, le continent européen a été l’un des protagonistes principaux de cette pratique dans plusieurs cas, ce qui rend cette activité un marqueur important de l’identité du continent. Plusieurs indicateurs sont témoins du rôle déterminant du continent européen dans cette activité, par exemple, le concentration géographique de labels tels que le patrimoine mondial de l’UNESCO (figure 1) même si la politique de la labellisation entraîne des discussions complexes par rapport à ses intérêts politiques.

Figure 1: Distribution des sites patrimoine mondial UNESCO ayant comme mot-clé « Industry ». Source : https://whc.unesco.org/fr/carte-interactive/. Consultation le 05/05/2019.

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Ce patrimoine est, toutefois, hétérogène dans le continent. Dans le pays de l’Est, par exemple, la Révolution Russe a forgé différentes étapes de l’industrialisation qui seront détaillées dans les prochaines étapes de ce mémoire. La Révolution Industrielle a aussi été assez complexe en termes de temps et d’espace, l’évolution des techniques s’est développé avec certaines particularités selon les régions, fait qui incite à une contemplation de la complexité de ce lègue. De cette façon, la pratique industrielle a forgé un passé commun de ces pays européens, constituant ainsi un patrimoine qui contribue fortement à la formation identitaire du continent.

Au cours des dernières décennies et pour des diverses raisons, l’industrie a quitté les centres métropolitains laissant abandonnés de vastes espaces et bâtiments qui constituent actuellement un défi pour les élus politiques, les planificateurs, les architectes et surtout la population, à qui ce patrimoine appartient. La réaffectation de ces espaces sollicite l’engagement de plusieurs acteurs qui touchent des domaines interdisciplinaires qui ont des intérêts divers. Ainsi, cette thématique constitue un exercice d’interprétation qui exige une sensibilité à la fois sociétale, scientifique, technique, politique et économique.

L’intérêt pour les vestiges issus des plusieurs phases de l’industrialisation a eu son approfondissement dans les années 50 et depuis on assiste à plusieurs initiatives de réanimation, valorisation et réutilisation de cet héritage. Néanmoins, ce lègue est encore mal compris à cause de plusieurs aspects liés surtout à la morphologie de ces espaces. Les interférences des sites doivent considérer la typologie des structures bâties, les structures urbaines où elles sont insérées et surtout la dimension immatérielle liée à la mémoire ouvrière attachée au lieu.

De cette façon, la réaffectation du patrimoine industriel mobilise une multitude d’acteurs qui interfèrent directement dans le projet, déterminant sa proportion, son budget, sa destination fonctionnelle et le public touché. Autrement dit, ces personnages divers et leurs articulations sont une part fondamentale du projet de transformation de ces sites.

Ainsi, cette recherche consiste à une première approche de ce vaste sujet dans le cadre d’une formation qui propose une immersion riche dans la valorisation et protection du patrimoine européen. La délimitation dans l’héritage industriel

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souhaitée par cette recherche l’enrichissement des mes compétences acquises dans l’immersion dans le sujet proportionné par les villes de Saint-Étienne et Firminy, toutes les deux importantes dans l’histoire industrielle française. Pour ces deux villes l’insertion de l´héritage industriel dans la contemporanéité est un défi et aussi une source de développement urbain, on y retrouve un éventail d’exemples d’anciennes structures industrielles qui ont été réinsérées dans la dynamique contemporaine de la ville (figure 2).

Figure 2 : La comédie de Saint-Étienne, un exemple de réaffectation d’un site industriel, l'ancien site de la Société Stéphanoise des Constructions Mécaniques. Source de l’image : https://www.saintetienne.fr/entreprendre-projets/projet-urbain/reconstruction-com%C3%A9die-centre-dramatiquenational/reconstruction- . Consultation le 05/05/2019.

Les diverses expériences de réhabilitation de l’héritage industriel bâtis développées depuis la prise de conscience de l’importance de ce patrimoine révèlent l’univers fascinant de la transformation de l’architecture mais nous dévoile aussi une question complexe : celle des valeurs patrimoniales essentielles d’un bâtiment et le choix difficile des éléments que nous devons préserver ou démolir lors d’une actualisation d’un site. Cette problématique est un des points fondamentaux des projets architecturaux qui interfèrent dans des lieux et éléments patrimoniaux et correspond pleinement aux enjeux de la formation en cours.

Passant de l’échelle locale à continentale, nous constatons la complexité de la toute nouvelle expérience des réhabilitations du patrimoine industriel et comment elle peut se révéler diverse en termes de transformation du lieu. De cette façon, l’élargissement géographique proposé par cette recherche a pour conséquence les mutations de l´héritage industriel européen

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directe l’ampliation du répertoire d’interventions architecturales et aussi du regard critique par rapport à la protection des valeurs de ces sites.

Une fois exposée la complexité de ce sujet, nous proposons avec cette recherche des clés pour mieux comprendre ce patrimoine et les questions à tenir en compte lors d’une intervention dans sa dimension matérielle. Pour cela nous suscitons des réflexions préalables issues de veilles bibliographiques, des discussions en classe et aussi dans les divers événements thématiques qui ont enrichi le semestre académique. Ce mémoire prétend alors, révoquer plusieurs questions et lacunes soulevées lors des expériences académiques, lectures et observations des expériences locales.

réflexions préalables, hypothèses et question centrale Étant

donné

que

le

patrimoine

industriel

entraîne

plusieurs

réflexions

interdisciplinaires - ce qui rend ce sujet encore plus fascinant - nous reconnaissons le caractère ample de cette thématique. Plus nous nous approprions le sujet, plus nous nous posons des questions interdisciplinaires qui touchent à des disciplines diverses comme par exemple l’archéologie, l’architecture, l’histoire, la géographie, la muséologie, etc. Ainsi, il est nécessaire une délimitation préalable de ces réflexions et, dans le cas de cette recherche, nous proposons une approche qui touche l’univers bâti et urbain mais sans négliger l’importance des autres aspects qui sont cruciaux pour l’intégralité des valeurs patrimoniales. La reconnaissance du caractère interdisciplinaire du patrimoine industriel est essentielle et incontestable.

Une des questions constatées lors des recherches préalables sur ce sujet est celle du manque d’études qui unifient le patrimoine en échelle européenne et qui donnent une vue sur l’héritage industriel européen. Il existe une quantité non négligeable de documents qui traitent le sujet du patrimoine industriel. Néanmoins, elles se concentrent soit dans une zone géographique spécifique, soit dans un secteur d’activité, soit dans un domaine de recherche. Pour avoir alors une notion élargie du sujet nous nous appuierons sur la diversité des

expériences en termes de

géographie, méthode et aussi de la nature de l’objet, c’est-à-dire, les affectations initiales et finales de l’héritage industriel.

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La deuxième réflexion s’appuie sur le constat de qu’il existe une surreprésentation de certains pays dans le corpus documentaire sur ce sujet. Des pays comme la France, L’Allemagne, l’Italie, le Royaume Uni, l’Italie et l’Espagne sont quantitativement majoritaires dans les ouvrages de facile accès lors d’une recherche rapide sur Internet. La figure 3 ci dessous représente la dispersion des sites membres de la Route Européenne du Patrimoine Industriel, ERIH. La quantité de sites par rapport aux pays européens illustrent l’inégalité quantitative des sites qui investissent dans la promotion de ce type de patrimoine dans le continent. Nous ne prétendons donc pas examiner les raisons de cette disparité en relation aux nombreux autres pays du continent européen. Pourtant, pour surmonter ce déficit, nous proposons une démarche méthodologique qui essaie de compenser

la disproportionnalité des

informations disponibles même si cela peut signifier une certaine prédominance quantitative de ces biens dans certaines régions.

Figure 3 : Représentation cartographique des sites membres de la Route Européenne du Patrimoine Industriel, ERIH. Source : https://www.erih.net/. Consultation le 05/05/2019.

La troisième réflexion importante pour cette recherche est le constat préalable de la non consolidation de la discussion autour des procédures architecturales adéquates pour une réaffectation qui respecte les valeurs fondamentales des vestiges

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industriels. Il existe un vaste corpus théorique qui traite des pratiques de la restauration en architecture en général, des discussions célèbres qui ont généré des orientations, telles que la Charte de Venise, la Charte d'Athènes, la Charte de la Restauration de 1972. Néanmoins ces documents ont été élaborés à partir de discussions autour des monuments historiques « consolidés » à l’époque et dont la reconnaissance patrimoniale est plus évidente, comme par exemple, les cathédrales, les églises, les palais, etc.

Les vestiges industriels, par contre, présentent une complexité qui rend difficile l'application de ces théories et recommandations élaborées pour des structures très différentes. La taille des sites, les matériaux constructifs, les équipements qui parfois restent sur place, les structures complémentaires, la mémoire ouvrière et de savoirfaire constituent des éléments préalables aux projets et qui, dans certains cas, ne sont pas considérés dans un projet d’intervention. Il ne s'agit donc pas de tout conserver ni de dénaturer le site pour le rendre plus adaptable à la nouvelle affectation. De cette façon, l'identification des valeurs à préserver est un des enjeux principaux de ce type de pratique. Il est nécessaire alors d’élargir la discussion autour de pratiques de reconversions industrielles.

Considérant que les expériences de réaffectation des sites industriels sont des pratiques récentes et pas encore consolidées et à partir des réflexions et hypothèses ici exposés, nous aboutissons alors à la question centrale de cette recherche : les réaffectations du patrimoine industriel bâti européen sont-elles cohérentes avec les valeurs patrimoniales fondamentales de ces biens ?

objectifs et démarche méthodologique Pour répondre à cette question, nous avons tracé des objectifs qui permettront de vérifier les réflexions et hypothèses ici posés et qui permettent de construire les démarches méthodologiques.

D'abord il est nécessaire de connaître l'objet : l’héritage industriel européen bâti et ses dimensions historiques, géographiques et typologiques. Nous ne prétendons pas dresser une analyse exhaustive, étant donné que ce patrimoine est qualitatif et quantitativement

abondant.

Nous

avons

alors

les mutations de l´héritage industriel européen

sélectionné

des

exemples 13/62

représentatifs et qui permettent d'avoir une vue de l'ensemble de la diversité de ces vestiges dans le continent. Ensuite, il est aussi fondamental d’observer les différents types de réaffectations menés dans le continent et leur rapport avec la typologie initiale pour enfin analyser les conflits entre le les réaffectations du patrimoine industriel bâti et les valeurs patrimoniales.

Pour cela nous avons établi un modèle d’analyse en forme de fiches-résumé qui concentre certaines informations essentielles pour répondre aux questionnements spécifiques de cette recherche, ces tableaux seront dans les annexes de ce document. Ces fiches ont aussi pour but de guider la collecte d'informations, même si dans certains cas il existe une quantité abondante d'informations alors que pour d'autres il est possible de ne pas trouver toutes les données recherchées.

Ce fait nous a amené à un plan analytique-comparatif où nous discuterons le cadre théorique lié à cette question et aussi confronterons plusieurs exemples qui nous permettront de confronter les démarches de projet d’interventions sur le patrimoine industriel bâti respectueuses des valeurs patrimoniales et celles qui dénaturent ces biens.

En ce qui concerne le choix des industries analysées, comme mentionné auparavant, plusieurs difficultés se sont révélées au cours de la recherche préalable pour constituer ce répertoire. D'abord le manque de documents qui traitent de ce sujet à l’échelle européenne et avec une approche architecturale. Dans le processus de veille bibliographique nous avons constaté qu'il existe des ouvrages qui analysent des réalités locales, régionales, nationales et aussi par secteur d'activité. De cette façon, les recherches ont été lancées par pays, nous avons choisi des exemples dispersés dans le territoire européen mais qui présente aussi une diversité de secteur d'activité, nouvel usage et démarche du projet de réaffectation. Ainsi, avec le tableau de sites choisis (conforme tableau ci-dessous), nous prétendons constituer un panel diversifié de typologies et démarches.

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SITES INDUSTRIELS ANALYSÉS Affectation actuelle

Type d'usage

Localisation

Affectation ancienne

Secteur d'activité

Dolni Vitokvice

Centre culturel et République musée de Tchèque production métallurgique

Dolní oblast Vítkovice

Sidérurgie

Tate Modern

Galeries d’art contemporain

Londres, Royaume Uni

Bankside Power Station

Centrale Électrique

Centre de Lingotto congrès Exhibition Center multifonctionnel

Turin, Italie

Usine Fiat de Lingotto

Automobile

Centrum Manufaktura

Centre Multifonctionnel

Lodz, Pologne

Manufaktura Poznanski

Textile

Quartier Tampella

Musée, restaurants, université etc.

Finlande

Les usines Textilemétallurgiques et métallurgie textiles de Tampella

Emscher Park

Quartier résidenciel et culturel

Allemagne

Région industrielle de la Ruhr

Minier

Grands Moulins de Pantin

Bureaux

Pantin, France

Grands Moulins de Pantin

Alimentaire

Centre culturel CaixaForum

Salle d’exposition

Barcelone, Espagne

Usine Casaramona

Textile

Faculté de Louvain

Faculté d’architecture

Tournai, Belgique

Quartier industriel

Matières plastiques

LX Factory

Espaces commerciaux

Lisbonne, Portugal

Usine Lumiar

Lampes

Tableau 1 : liste des sites industriels analysés. Source : l’auteur.

Il est important aussi de souligner que cette étude ne se limite pas aux sites officiellement reconnus en tant que patrimoine a travers les labels d’échelle municipale, régionale nationale ou mondiale. Nous comprendrons que les labels ne couvrent pas la totalité des biens patrimoniaux pour des questions diverses qui touchent surtout la sphère politique et économique. Ce sujet est très pertinent et complémentaire à la discussion ici proposée, pour cela, cette discussion est suggérée comme une continuation possible de cette recherche.

Combinant les informations de la réaffectation actuelle et de l'ancienne juxtaposées dans le tableau, il sera possible d’avoir des analyses comparatives qui serviront de matière pour les objectifs prétendues et aussi pour la réflexion sur la question les mutations de l´héritage industriel européen

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centrale. Dans l’analyse de chaque cas, nous observerons aussi les choix des architectes dans le projet de réaffectation. Comme les exemples choisis diffèrent en plusieurs aspects, chaque cas sera traité différemment en méthode d’analyse : il sera observé surtout les aspects formels et stylistiques des éléments insérés; les éléments enlevés et leur rapport avec les structures existantes. Le tableau cidessous représente la structure de ce travail et l’articulation entre les réflexions, objectifs, méthodes et le plan :

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QUESTION CENTRALE

Les réaffectations du patrimoine industriel bâti européen sont-elles cohérentes avec les valeurs patrimoniales fondamentales de ces biens ?

- Le manque d´une vue d´ensemble sur l’héritage industriel RÉFLEXIONS européen.

PRÉALABLES - Il existe une surreprésentation de certains pays dans le corpus documentaire sur ce sujet.

- L’intérêt pour la réaffectation de l’héritage industriel est assez récent et pas encore consolidé.

- La typologie des sites et ses équipements rendent difficile l’adaptation à de nouveaux usages.

- Certaines interventions

Connaître l’hétérogénéité du patrimoine industriel européen : typologies et rapport entre l’histoire et localisation géographique.

Connaître les différents types de réaffectations menés dans le continent et leur rapport avec la typologie initiale.

Analyser les conflits entre le les réaffectations du patrimoine industriel bâti et les valeurs patrimoniales.

Veille bibliographique sur le processus d’industrialisation européenne : articles et productions académiques diverses.

Veille bibliographique sur les typologies industrielles : Manuel d'archéologie industrielle, Pierre Fluck

Veille bibliographique sur la restauration architecturale : Viollet-leDuc, Alois Riegel, Camilo Boito, Cesare Brandi, chartes patrimoniales

OBJECTIFS

MÉTHODE

modifient des caractéristiques fondamentales du site, dénaturant des valeurs patrimoniales.

Analyses des cas : morphologies industrielles, Confrontation des cas procédures de réaffectation, nouveaux étudiés avec les usages. Constitution des fiches-résumé. concepts théoriques.

STRUCTURE DU TRAVAIL

1. De l´héritage industriel européen au 2. Les conflits entre les patrimoine: concepts, historique et enjeux d´un valeurs patrimoniales de patrimoine pas encore consacré l’héritage industriel et les réaffectations 1.1 l'importance de l'activité industrielle dans actuellesLes différents la construction de l'identité européenne et d’un réusages du patrimoine héritage inconvenant industriel bâti 1.2 La difficile reconnaissance des valeurs patrimoniales des vestiges industriels 1.2 Les multiples morphologies des structures industrielles

2.1 Les théories de la conservation et de la restauration appliquées au patrimoine industriel 2.2 Réflexions sur les interventions étudiées

CONCLUSION tableau 2 : structure du travail. Source : l’auteur.

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débouchés de la recherche Cette recherche prétend une première approche sur l'étude du patrimoine industriel dans une échelle plus globale. Faisant partie de la première année de la formation en Master, les thématiques ici abordées serviront de base pour une délimitation qui se développera lors de la suite en Master 2. Nous envisageons cependant certaines réflexions qui peuvent être dégagées à partir de ce travail. Un des points que nous considérons pertinent ce sont les initiatives de développement en réseau et en échelle continentale. Dans cette discussion, nous pouvons aborder le rôle de divers acteurs tels que le Conseil de l’Europe, l’UNESCO, les associations, etc. La question de la labellisation s’avère aussi importante, analyser la présence du patrimoine industriel dans plusieurs listes patrimoniales peut nous amener à des réflexions sur une possible sousrépresentation. Ainsi, au cours de cette étude, nous serons attentifs aux lacunes qui surgiront dans les sujets ici présentés.

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1. De l´héritage industriel européen au patrimoine: concepts, historique et enjeux d’un patrimoine pas encore consacré Le patrimoine industriel est traité dans ce mémoire en tant qu’un dénominateur commun du continent européen. Ce territoire a comme défi actuel trouver une réconciliation avec un passé composé de conflits, de régimes totalitaires et plusieurs autres expériences qui ont laissé un héritage difficile à assumer et à valoriser. Ce territoire a donc des marqueurs historiques difficiles à admettre en tant que patrimoine. Néanmoins nous ne pouvons pas transmettre aux générations futures seulement l’histoire dite glorieuse. Le continent européen est aussi marqué par de nombreuses révolutions où les innovations ont eu un rôle fondamental pour les événements marquants du continent. Schaub affirme sur le caractère révolutionnaire du continent européen que : “[...] tous les changements violents de régime méritent l’étiquette, y compris les fascismes. Exception faite des révolutions bolcheviques et fascistes, les révolutions européennes portent les sociétés vers des systèmes politiques d’inspiration libérale et constitutionnelle, fondées sur la souveraineté de la nation”1.

Les révolutions industrielles sont aussi porteuses d’une mémoire négative liée à la souffrance ouvrière, la pollution et à la façon dont l’industrialisation s’est installée dans certaines régions. De ce fait, nous comprendrons la mémoire négative que les vestiges de cette activité peuvent renvoyer et, conséquemment, associer cette image à la difficulté de reconnaissance de ce patrimoine.

Dans cet univers complexe, cette partie prétend contribuer à la discussion avec des réflexions sur l’héritage industriel qui, malgré sa présence presque homogène dans le territoire, s’est construit de façon inégale dans l’espace et le temps. En prenant compte de l’état actuel disparate du patrimoine entre les pays de l’Ouest et de l’Est, il est important pour cette recherche de comprendre les origines de ces inégalités en ce qui concerne les faits qui ont été déterminants pour la conformation de l’héritage industriel.

1Schaub, Jean-Frédéric. L'Europe a-t-elle une histoire?. Albin Michel, 2013. p 158 les mutations de l´héritage industriel européen

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1.1 l'importance de l'activité industrielle dans la construction de l'identité européenne et d’un héritage inconvenant L’histoire

de

l’Europe,

dans

sa

complexité,

a

produit

un

patrimoine

géographiquement hétérogène. L’ensemble des biens qui compose le patrimoine industriel est un exemple de cette pluralité. L’industrialisation du territoire européen s’est développée différemment en fonction des régions et au fil du temps, les biens hérités sont souvent hétéroclites en typologie et en taille puisqu’ils sont témoins de différentes histoires.

Ce contraste est encore remarquable entre les pays de l’Ouest qui partagent les expériences de la Révolution Industrielle et la désindustrialisation et les pays de l’Est récemment sortis du communisme2. Ces derniers sont passés d’une économie majoritairement agraire à une industrialisation ultra rapide à partir de la Révolution Russe surtout avec les plans quinquennales. Avec la chute du communisme et de la dissolution de l’URSS, plusieurs usines ont été désaffectées, laissant des parcs industriels vastes et très pollués dans la plupart des cas.

Figures 4 et 5 : Affiches de la propagande communiste où l’industrie apparaît comme un argument important. Sources : https://fr.vikidia.org/wiki/Industrialisat ion_de_l %27URSS_avant_la_Seconde_Gue rre_mondiale (affiche 1) ; https://allthatsinteresting.com/sovietpropaganda-posters (affiche 2).

Consultation le 06/05/2019.

L’avancement économique promu par l’Union Soviétique dans les pays de l’Est a construit un modèle industriel propre. Ces pays ont calqué leurs systèmes économiques sur celui de l'Union Soviétique, aux cours des années qui ont immédiatement suivi la deuxième guerre mondiale.3 Le passage abrupt d’une économie de prédominance à une puissance économique ne s’est pas fait sans 2

Constat présenté dans le rapport de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe du 15 Février 2013 intitulé « LE PATRIMOINE INDUSTRIEL EN EUROPE »

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laisser

des

cicatrices

urbaines

et

problèmes

sociaux.

Étant

donné

que

l'industrialisation forcée a conduit à une accélération du processus d'urbanisation, les conditions de vie des travailleurs n'étaient pas parmi les meilleures, le nouveau paysage urbain créé étant loin des standards d'espaces urbains sains.

En Roumanie, par exemple, les mesures prises par les politiques de développement socialistes ont généralement entraîné une augmentation du nombre de personnes qui s’installaient dans des petites villes, sans toutefois l’installation des conditions urbaines adéquates au nouveau flux. Ces nouvelles villes étaient également confrontées à des problèmes d'infrastructure de transport, d'insuffisance des réseaux d'égouts et d'approvisionnement en eau. les réseaux et le faible confort propres aux immeubles résidentiels nouvellement construits, et tous ces problèmes sont devenus criants dans la période post-communiste après la fermeture de la plupart des activités industrielles. Dans des villes telles que Nucet et de Stei, l’exploitation de métaux rares dans une période relativement courte (1955-1975) a crée un impact brutal à court terme et a eu des effets négatifs à long terme4. Le caractère mono industriel pose des problèmes en ce qui concerne la reconversion de ces zones, même 20 ans après la chute du régime communiste.

S'agissant d’un fait relativement récent, il existe encore plusieurs lacunes et carences sur un bilan de l’état actuel de ces sites et leurs avenirs. Ainsi, l’héritage de l’industrialisation des pays post-soviétiques est un élément composant de leur identité mais qui possède, en plus des difficultés de reconnaissance des valeurs inhérentes à ce type de patrimoine, une mémoire difficile à traiter, conserver et valoriser. Il existe dans ces pays plusieurs espaces porteurs de particularités techniques et d’équipements d’intérêt patrimonial mais qui sont en état d’abandon.

La fragilité des matériaux de ces bâtiments et équipements conduit à une dégradation accélérée due à l’état d’abandon conforme illustrent les figures 6 et 7.

3 4

Shaffer, Harry G. Planification et croissance économique en Union Soviétique et l'Europe de l'Est. In: Revue de l'Est, vol. 2, 1971, n°4. pp. 75-122 Praasca, Mariana. OLĂU, Emil Paul. URBAN PATTERNS OF A COMMUNIST INDUSTRY. CASE STUDY: THE NEW TOWNS OF BEIUS LAND, ROMANIA. Revista Română de Geografie Politică Year XV, no. 1, May 2013, pp. 66-75 .

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Fig. 6 : La centrale thermoélectrique d'Anina en Roumanie, classée monument historique, a été vandalisée et détruite en mars de cette année. Personne n'aurait su cela s'il n'y avait pas eu d'incendie dans le bâtiment.

Source: http://www.caon.ro/a-fost-distrus-unimportant-obiectiv-turistic-dinanina/2209406? fbclid=IwAR0N1AI0BKRWQd8YlhSimP9AnJ41h7W1508bN MDYoW3a6e5AtwLf7gpspc;.

Consultation le 01/06/2019.

Fig. 7 : La gare abandonnée de Istvántelek, Budapest, Hongrie.

Source : @127media. Disponible sur : https://www.126media.fr/wpcontent/uploads/2019/02/IstvantelekJuillet-2017_Cedric-Daya_126Media.jpg.

Consultation le 14/06/2019

Dans les pays de l’Ouest européen, l’intérêt pour les vestiges industriels est plus expressif quantitativement en termes de sites réaffectés et classés. L’héritage industriel y est multiforme et très marqué par des périodes où l’industrialisation développée dans certaines régions a provoqué des bouleversements importants en échelle mondiale. La Révolution Industrielle qui a commencé dans les années 1750 en Angleterre a apporté des avancements techniques importants au fil du temps grâce à la découverte de nouvelles énergies tel que l’exploitation du charbon ou encore la maîtrise de l´électricité des changements drastiques jusqu´à aujourd’hui.

Les transformations ont touché divers secteurs de la société. En ce qui concerne les moyens de locomotions, l'arrivée des locomotives à vapeur a facilité le transport des marchandises et de l´élite pour terminer en transport de masse. La révolution industrielle a entraîné la création d'une multitude de routes et de chemins de fer qui persistent et font encore partie intégrante du paysage même si quelqu´unes ont été les mutations de l´héritage industriel européen

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abandonnées. Pour la voie maritime, les révolutions industrielles ont permis, aussi grâce à la vapeur, de rendre accessible le transport de personnes et sera remplacé au fur et à mesure par l´aviation. Les moyens de communication se développent à cette époque diminuant les coûts et ainsi pouvant être distribué au plus grand nombre.

De ce fait, ce développement des moyens de transport accompagnés par l’évolution des moyens de communication ont permis de créer un développement en réseau qui a dépassé les frontières des pays, créant ainsi une certaine identité commune avec le partage des techniques. Cet aspect transnational est un des arguments les plus forts de ce mémoire dans la défense de ce patrimoine en tant que marqueur de l’identité européenne.

L’industrialisation a crée des flux dives qui ont contribué à la formation de diverses villes. La concentration actuelle de la population dans certains espaces urbains est le résultat de la lente fuite des protagonistes de l'agriculture pendant cette période vers la ville ainsi que la fermeture des ateliers des particuliers au profit des usines ce qui a mis en avant la vie citadine au détriment de la vie de campagne. Ainsi, l’activité industrielle a entraîné des transformations urbaines importantes et cet aspect est fondamental pour les projets de réhabilitation industrielle.

Il

est

nécessaire

aussi

de

considérer

les

phénomènes

sociaux

liés

à

l’industrialisation. Malgré l’accent de cette étude sur les aspects physiques de ce patrimoine, nous reconnaissons que le patrimoine matériel est inséparable de ses aspects immatériels. En termes de mémoire ouvrière le lègue industriel présente une complexité aussi diverse que les bâtiments et équipements. Nous discuterons dans le chapitre suivant le caractère interdisciplinaire nécessaire pour traiter l’héritage industriel et pour cela, il est nécessaire de revenir sur les valeurs sociales et de mémoire technique qui ont été négligées jusqu’à la reconnaissance du patrimoine culturel par les organismes internationaux tels que l’UNESCO. Plusieurs conflits sociaux que nous connaissons aujourd'hui sont aussi le fruit de l’industrialisation. En effet c'est durant cette époque ouvrière que naît le syndicalisme ainsi qu´est enfin mis en place le suffrage universel donnant la voix petit à petit aux classes sociales les plus basses. Revenant sur les aspects matériels, il faut considérer que les équipements de support à la vie ouvrière font aussi partie du les mutations de l´héritage industriel européen

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patrimoine industriel bâti et inclut des habitations, jardins, églises, équipements administratifs (figure 8) et aussi le loisir.

Fig. 8 : Bourse du Travail.de SaintÉtienne, France. Date non informée.

Source : https://saintetienne.fr/bourse-travail.

Consultation le 10/06/2019.

Ainsi, il est important de considérer que l’héritage industriel européen est généré à partir de divers moments de l’histoire. Il serait donc évident d’estimer que nous pouvons y retrouver des exemplaires qui témoignent de technologies diverses, des savoirs-faire liés à sa situation géographique et qui sont surtout porteurs d’une mémoire propre et indissociable de l’espace. De cette façon, avec l’étude d’exemples de ce contexte historico-géographique, nous pouvons comprendre les défis d’une éventuelle réaffectation et quels sont les enjeux spécifiques de ces territoires.

1.2 La difficile reconnaissance des valeurs patrimoniales des vestiges industriels L’évolution des technologies entraîne des bouleversements économiques et des structures. Plusieurs sont les facteurs qui provoquent les désindustrialisation : crises économiques, épuisement de matières primes, obsolescence des techniques, etc.

Ainsi, nous sommes en constante production de friches industrielles. La question de ce que nous devons faire de ces vestiges est complexe. Le choix de ce que nous devons conserver est également délicat et exige une rigueur scientifique interdisciplinaire.

L’intérêt pour l’héritage industriel est assez récent et a eu son approfondissement dans les années 50 en Angleterre. À cette époque l’expression archéologie industrielle apparaît de façon interdisciplinaire. La discussion s’est intensifiée dans

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les années 60 lors de la démolition d’exemples emblématiques comme la station Euston à Londres et les manifestations contre la démolition du Coal Exchange initié pour permettre l’élargissement d’une avenue. En France la discussion s’est intensifiée dans les années 70, surtout après la démolition des Halles de Baltard qui n’a pas eu, pour autant des manifestations contraires immédiates. Dans cette même décennie, on a eu, néanmoins, de bons exemples comme la préservation des salines de Chaux et le complexe Le Creusot. La discussion a aussi gagné force avec d’importants ouvrages comme « L’Archéologie Industrielle en France » de Maurice Daumas et la dénonciation des démolitions faites aussi par Emmanuel de Roux5.

Fig. 9: Destruction des Halles de Baltard en 1971. Source : http://imago.blog.lemonde.fr/2013/01/ 02/les-halles-de-paris-de-lamobilisation-a-lindifference/.

Consultation le 02/06/2019.

Depuis ces ouvrages, l’archéologie industrielle est devenue une discipline fondamentale pour l’identification appuyée sur des critères scientifiques de l’importance de ces vestiges. Elle permet alors de sélectionner les éléments que nous irons conserver et transmettre aux générations futures, les plaçant alors à la catégorie de patrimoine.

Même avec cette prise de conscience des dernières décennies, on continue de détruire d’importants éléments industriels. Les démolitions du patrimoine industriel peuvent être expliquées par plusieurs facteurs : le manque de sensibilisation par les décideurs, le rejet du passé, des difficultés de réanimation ainsi que la spéculation immobilière. Pour illustrer l’actualité des destructions qui ont pour but de changer complètement l’image d’un site par l’architecture contemporaine, nous pouvons citer 5

1 Khul, Beatriz Mugayar (2009). Preservação do patrimônio arquitetônico da industrialização .

São Paulo : Atelie Editorial.

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la démolition il y a quelques années d’anciennes usines Renault sur l’Ile Seguin, à Boulogne-Billancourt (figures 10, 12 et 13). La destruction des anciennes usines Renault se repose sur plusieurs intérêts : les apports financiers présentés par des nouveaux bâtiments et aussi pur la dynamisation de la ville par un projet culturel contemporain, la Seine Musicale (figure 11), un complexe de typologie architecturale très différente de ce qui existait avant et recréant totalement le genius loci.

Fig. 10 (en haut): Usines Renault vers 1929. Source Fig. 12 et 13 : Vestiges des usines Renault sur l'ile http://fr.topic-topos.com/usines-renault-boulogneSeguin. Photo : Lizianne Torres. Mai 2015. billancourt. Consultation le 27 mai 2019.

Fig 11 : La Seine Musicale.

Source : https://www.anousparis.fr/lieu/la-seine-musicale/ .

Consultation le 10/06/2019.

De cette façon, nous renforçons la vulnérabilité du patrimoine industriel, surtout les bâtiments qui se trouvent au cœur des villes, dans des régions de valeur foncière considérable. Dans ces cas la protection nécessite une militance des acteurs. D’où l’importance de stimuler le débat de l’insertion de ce patrimoine dans la vie contemporaine de façon respectueuse.

les mutations de l´héritage industriel européen

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1.3 Les multiples morphologies des structures industrielles Comme évoqué dans la section précédente, l’histoire de l’industrialisation est complexe si nous n’établissons pas une délimitation chronologique. Les définitions des

années 60 comprenait la période de la Révolution Industrielle, néanmoins

quelques auteurs revendiquaient l’existence des activités industrielles avant la Révolution. Le concept est élargi si nous considérons toutes les phases obsolètes de l’industrie ou du système de transport. Dans le cadre de ce mémoire, les exemples choisis comme étude de cas se concentrent plutôt sur les lègues à partir du XX siècle.

Considérant le vaste univers chronologique, géographique et toutes les sortes d’industrie et leurs diverses évolutions, l’inventaire de ce type de bien dans le continent européen est une tâche assez grandiose. Il existe plusieurs ouvrages dans le champs de l’archéologie industrielle qui présentent plusieurs aspects physiques des bâtiments et des équipements. L’ouvrage « L’archéologie industrielle en France » de Maurice Daumas6 a été pionnier dans la reconnaissance de l’héritage industriel en Europe dans une époque où ce sujet était encore peu débattu. L’auteur Pierre Fluck a aussi été essentiel pour cette recherche pour présenter une discussion actualisée qui touche aussi le champ des réhabilitations, objet principal de cette étude, la plupart des concepts utilisés dans cette section sont extraits de son livre le plus récent « Manuel d’archéologie industrielle »7.

Nous considérons qu’une des difficultés de la préservation du patrimoine industriel est la reconnaissance des qualités patrimoniales des éléments. Pour cela le travail d’inventaire joue un rôle fondamental dans l’apport des données nécessaires à la compréhension de la typologie, des morphologies spatiales urbaines et des systèmes constructifs et la mémoire ouvrière. Pour cela l’interdisciplinarité est fondamentale pour un aperçu complet de ce patrimoine. La préservation ne doit pas se faire seulement dans l'édifice, mais aussi dans les machines et la mémoire du travail dans le but de situer le complexe dans sa dimension urbaine mais aussi socioculturelle et économique.

6 7

DAUMAS, Maurice et DAUMAS, M. L'archéologie industrielle en France. R. Laffont, 1980 Pierre Fluck ; Manuel d'archéologie industrielle : archéologie et patrimoine ; Paris, Hermann, DL 201

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Pour mieux comprendre les exemples ici analysés, il est nécessaire d’assimiler certaines caractéristiques des principaux types d’industries ainsi que les éléments qui marquent leur architecture. Pour ce fait, nous aborderons certaines formes emblématiques et présentes dans un grand nombre de régions du continent européen. Nous nous appuierons aussi sur des exemples d’échelle continentale. les mines Certains secteurs industriels présentent des formats propres permettant une identification immédiate du secteur d’activité. C’est le cas des industries minières. Ce secteur produit une interférence d‘échelle urbanistique et un grand impact naturel. Il s’agit d’un ensemble d’éléments principaux et secondaires de la production composé de voies, chemins de fer, crassiers et de bâtiments divers liés à la production, administration et à la vie ouvrière.

Malgré l’importance des mines dans la conformation urbaine des villes en Europe, le fait est que plusieurs d’entre elles sont désaffectés (figure 15) et leurs structures sont en état de dégradation avancée. Des bâtiments « secondaires » tels que les cités ouvrières et les structures administratives, les voies ferrées sont facilement réaffectés surtout dans des villes en situation économique difficile et qui subissent des crises de logement. Dans ces cas, le problème se trouve dans les conditions sanitaires de ces bâtiments. Même ayant des configurations propices à de nouveaux usages, ces bâtiments nécessitent certaines adaptations pour l’adaptation aux nouvelles exigences de sécurité et aux contraintes techniques actuelles.

D’autres structures ne trouvent pas facilement leur place dans les usages contemporains. C’est le cas des équipements. Dans la structure des mines, le chevalement s’impose comme un élément difficile à traiter par rapport à sa taille et sa configuration très stricte à sa fonction initiale. L’un des éléments les plus marquants des mines est le chevalement, « portique ou la tour ou l’élévation qui coiffe l’orifice d’un puits. Sa première fonction est de supporter les molettes, c’est-à-dire les énormes poulies à gorge qui supportent et guident les câbles de traction des cages, actionnés par la machine d’extraction généralement placée dans un bâtiment à part. ».8

8

Pierre Fluck ; Manuel d'archéologie industrielle : archéologie et patrimoine ; Paris, Hermann, DL 201. p. 271

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Fig. 14. Chevalement du puits du Marais, au centre de Fig. 15. Chevalement de la friche industrielle de l’actuel monument au rond point du Chambon-Feugerolles, Petrila, Roumanie.

Photo : Cédric Daya, France. Photo : Lizianne Torres. @123media. Disponible sur : https://www.126media.fr/documentaire/ .

Consultation le 14/06/2019

Cependant, lors d’une réaffectation pour des usages culturels, ces structures sont mises en évidence dans une approche scénographique par la mise en évidence d’un aménagement plus complexe, par des effets d’éclairage et d’autres stratégies. Dans certaines stratégies, il n’existe pas un projet bien développé de valorisation du patrimoine qui met en valeur des aspects fondamentaux et ces éléments intègrent un contexte complètement détaché de son vrai encadrement d’origine (fig 14).

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les fours et cheminées Les fours et cheminées sont sans doute parmi les éléments les plus marquants des édifices industriels. La présence de ces éléments souvent verticaux renvoient à la présence d’une activité industrielle même si nous ne pouvons pas identifier dans un premier moment sa nature. Il sont proéminents sur les photos des anciennes cartes des paysages industriels et normalement sont accompagnés de l’image de la fumée et de la pollution, ce qui impose une impression négative sur ces éléments. Quant à leur typologies et matière primaire, elles sont diverses et accompagnent l’évolution des techniques. Elles sont présentes dans plusieurs secteurs d’activité et c’est pourquoi il existe une multitude de formes pour ces éléments.

Fig. 16 : La faïencerie de Séville reconvertie en Centre d’art contemporain. Phot. Couchaux, Denis. © Denis Couchaux. Disponible sur : https://journals.openedition.org/insitu/11745 .

Consultation le 15/06/2019.

Fig. 17. Friche industrielle de Petrila, Roumanie.

Photo : Cédric Daya, @123media. Disponible sur : https://www.126media.fr/documentaire/.

Consultation le 14/06/2019

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Les possibilités d’intégrer ces éléments dans une utilisation contemporaines sont vraiment difficiles car il ne s’agit pas, grosso modo, de structures qui offrent des possibilités de réutilisation. Par contre, dans les cas des fours, certains aménagements peuvent être possibles après une transformation importante de leur condition intérieure. Dans la plupart des cas des projets de réhabilitation ces structures sont entretenues en tant que monument témoignant leur passé.

Dépendant de ma matière de la structure, ce fait peut signifier d’importantes mesures en terme d’investissement pour la conservation physique.

les équipements et mobiliers Las machines et équipements fomentent un débat complexe dans le champ des réaffectations surtout quand ils présentent des intérêts patrimoniaux. Ces outils sont fortement liés à leurs emplacements et c’est pourquoi il est nécessaire qu’on évalue judicieusement les projets du besoin de les déplacer. Pour une éventuelle réaffectation, il est parfois compliquer de réaménager les espaces si nous laissons tous les équipements sur place avec toutes les procédures nécessaires pour leur conservation. Quand il s’agit de grandes machines, le déplacement est, dans certains cas, impossible à cause de la taille, poids et état de conservation.

Dans le projet de reconversion d’une ancienne centrale EDF, actuellement Cité du Cinéma à Saint-Denis, France, le cabinet d’architectes Reichen et Robert a laissé dans le hall principal une turbine qui, repeinte, a été rebaptisée de « Machine à rêves » (figure 18). Ce type de posture suscite la discussion quant à la valorisation ou la banalisation des propriétés de l’équipement.

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Figure 18: Intérieur de la Cité du Cinéma, ancienne centrale EDF, à SaintDenis, France.

Photo : Lizianne Torres. Mai 2015.

des sites de stockage : magasins ou entrepôts, silos Les sites de stockage sont des structures qui présentent des cas de réhabilitation assez intéressants. Fluck présente une définition précise sur chacune de ces structures : « Très général, le terme magasin s’applique aussi bien au lieu de stockage temporaire de matières premières à l’usine, ou des produits prêts à être emballés, ou à être expédiés (issus de l’industrie comme de l’agriculture), qu’aux lieux de la commercialisation de détail. Les entrepôts sont des magasins de grande capacité, souvent des bâtiments à part entière, qui reçoivent les matières premières ou les produits finis prêts à être commercialisés. [...] Les silos sont des lieux de stockage, souvent pour le plus long terme, de produits en vrac issus de l’agriculture, ou de nature minérale ; ce sont des formes verticales cylindriques ou prismatiques, alimentées par le haut. »9

Le format de ces structures imposent parfois un défi de projet. Cependant, les entrepôts présentent une typologie plus propice aux réutilisations. Un des cas les plus emblématiques est la «ville des entrepôts», le quartier de Speicherstadt, à Hambourg. Le quartier est marqué par des d’entrepôts en briques rouges, le site est inscrit au Patrimoine mondial de l’Humanité de l’UNESCO (figure 19). Les entrepôts sont facilement réutilisables sans de profondes modifications de leur structures, car la plupart présentent des conditions nécessaires pour leurs occupations, telles que : outils de circulation, fenêtres, portes, etc.

9

Pierre Fluck ; Manuel d'archéologie industrielle : archéologie et patrimoine ; Paris, Hermann, DL 201. p. 32

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Quant aux silos, la réutilisation s’avère plus complexe, pour les reconversions de ces structures il est souvent nécessaire de créer une ouverture de fenêtres et de portes, ce qui modifie les aspects principaux de l’élément. Dans le cas de structures classés, ce type de modification peut interférer dans des valeurs tels que l’authenticité et l’intégrité.

Fig. 19 : Speicherstadt Fig 20 : Le silo d’Arenc à Marseille reconverti en (ville des entrepôts) à Hambourg. Source : bureaux et salle de spectacle ; Source : Phot. http://www.allemagnevoyage.com/voyfoto/Hambu Couchaux, Denis. © Denis Couchaux. rgfoto/Speicherstadt/Speicherstadt1.jpg.

Consultation le 15/06/2019.

les halles Les halles sont une typologie largement utilisée dans l’industrie et qui offre aussi une grande variété de formes. Les halles évoluent aussi selon la technologie de construction de l’époque. D’après Fluck «les formes sont très simples, à toiture en bâtière quelquefois rehaussée d’un lanterneau sur toute la longueur de l’arête, pour procurer de la lumière et/ou de l’air »10. Il s’agit des structures à volume unique et qui permettent, grâce au grand espace à l’intérieur en largeur et hauteur, une grande variété d’affectations industrielles.

Les typologies les plus emblématiques sont celles construites en fer à partir do XIX siècle et aussi les voûtes allégées de l’ingénieur français Eugène Freyssinet, qui a a révolutionné ce type de construction à partir de ces projets en béton précontrainte Dans cette catégorie on trouve un répertoire des beaux bâtiments souvent faciles à 10 Pierre Fluck ; Manuel d'archéologie industrielle : archéologie et patrimoine ; Paris, Hermann, DL 201. p. 230 les mutations de l´héritage industriel européen

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réaffecter. Plus le bâtiment offre une grande surface libre et éclairée, plus la réaffectation est facile sans le besoin de grandes modifications de la structure originale.

Fig 21: La Grande Halle de la Villette, espace culturel amenagé dans d’anciens abbatoirs à Pantin, France. Photo : Lizianne Torres. Mai 2019.

la toiture en shed La représentation simplifié des bâtiments industriels nous renvoie à des signes comme la toiture en shed. Ces éléments sont la caractéristique la plus marquante de ce type de construction surtout dans l’imaginaire des personnes non spécialisés dans le domaine. Ces structures permettent l’installation des points d’éclairage et ventilation naturels dans les espaces intérieurs de façon plus hétérogène que les ouvertures placées dans les murs. Cette typologie a été alors utilisée dans divers bâtiments appartenant à plusieurs secteurs d’activité.

Cette structure est toujours utilisée dans d’autres types d’usage car les conditions d’illumination et ventilation qu’elle provoque sont nécessaires pour d’autres fonctionnalités. Cette propriété permet alors une relative facilité de réusage de ces espaces délaissés par la désindustrialisation. La typologie en shed est un signe architectural remarquable et peut être source d’idées créatives pour des projets contemporains. Il joue un rôle important dans l’aspect extérieur des édifications et c’est une solution très intéressante de distribuer l’illumination naturelle dans l’intérieur des bâtiments de larges espaces. Le fait de permettre une ouverture en hauteur provoque aussi l’effet d’exhaustion de l’air chaud. C’est pourquoi la structure en shed est un des éléments marquants des typologies qui peuvent facilement intégrer les demandes contemporaines.

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Fig. 22 : Toiture à sheds à Herten (Allemagne) https://upload.wikimedia.org/wikipedia/co mmons/thumb/c/c7/Herten__Zeche_Ewald_23_ies.jpg/1280pxHerten_-_Zeche_Ewald_23_ies.jpg

D’autres typologies plus proches de celles plus urbaines sont aussi présentes dans le répertoire industriel. C’est le cas des manufactures et ateliers plutôt installés dans les centres urbains et qui ont des caractéristiques qui se mêlent aux autres bâtiments urbains, malgré plusieurs particularités formelles. L’espace intérieur, par contre peut changer par rapport à la fonction. Les hauteurs des étages peuvent abriter des grandes machines, ce qui définit aussi l’aspect extérieur des bâtiments. D’autres activités, par exemple, exigent l’abondance de la lumière naturelle, ce qui définit la taille des fenêtres.

Ces bâtiments peuvent avoir des formes néoclassiques, éclectiques ou même une simplicité par rapport aux ornements. L’esthétique reflète aussi le prestige du type de construction (figure 23) . Par exemple une maison qui sert à l’élite savante de l’époque va sûrement avoir une certaine noblesse esthétique différente des autres structures. Ainsi, ces typologies ne trouvent pas de grandes difficultés de réhabilitation et réaffectation une fois que dans la plupart des cas le matériel de construction est consolidé avec le même que celui utilisé dans les autres types de construction de la ville.

De cette façon on peut dire que le l’héritage industriel bâti possède une hiérarchie quant à son traitement qui est intimement liée à sa morphologie. Nous avons traité dans cette section plusieurs éléments qui sont notables dans l’architecture industrielle. Cependant, les structures ici évoqués représentent juste une petite partie du vaste univers formel de cet héritage.

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Fig. 23 : Hôtel de la Société amicale des anciens élèves de l’Ecole des mines de Saint-Etienne. Le bâtiment est actuellement bien conservé et est un des monuments historiques les plus emblématiques du centre-ville.

Source : http://www.annales.org/archives/x/gillot.html .

Consultation le 14/06/2019

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2. Les conflits entre les valeurs patrimoniales de l’héritage industriel et les réaffectations actuelles Dans l’univers de l’architecture et de l’urbanisme, projeter dans le préexistant n’est pas une procédure récente, néanmoins la prise de conscience des effets de la conception contemporaine et les structures héritées des plusieurs époques est encore une pratique qui entrâine des conflits entre les plusieurs acteurs. Cette thématique est débatue depuis des siècles et le corpus théorique autour de la restauration des bâtiments et son insertion dans la vie contemporaine est assez vaste.

Toutefois, on ne peut pas établir des normes de conduite pour la création de l’architecture contemporaine dans le patrimoine bâti alors la gamme d’abordages est nombreuse ainsi que les degrés d’interférence dans le patrimoine existant. La législation qui protège le patrimoine bati qui varie selon les régions et pays établit des normes générales inspirées de ces théories, mais l’interpretation de ce texte par les plusieurs acteurs peut mêner des actions complêtement irrespectueuses du patrimoine.

C’est pour cela que, malgré la législation restrictive, nous voyons tous les jours des cas de démolitions des biens importants et aussi des oeuvres qui entrent em conflit direct avec des importants l’architecture patrimoniale dans l’entourage. Ce point de vue peut être positif selon d’autres interpretations. Les architectes qui revendiquent la libre créativité dans l’espace urbain sont nombreux et possèdent plusieurs enthousiastes surtout dans le domaine de la spéculation immobilière et les politiciens qui désirent donner de la visibilté à des politiques immédiatistes. Comme affirme Françoise Choay : «de leur côté, les architectes invoquent le droit des artistes à la création. Ils veulent, comme leurs prédécesseurs, marquer l’espace urbain et ne pas être relégués hors les murs ou condamnés, dans les villes historiques, au pastiche. Ils rappellent qu’à travers le temps, les styles ont aussi coexisté, juxtaposés et articulés dans une même ville ou un même édifice »11

11 Choay, Françoise. 1999. L’allégorie du patrimoine, Nouvelle édition revue et corrigée (actualisée en 2007).

Paris : Éditions du Seuil, 272 p. Page 13

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Dans ce conflit d’intérêts, le milieu urbain est alors un superposé des couches et l’architecture représente alors ce palimpseste urbain.

Dans le cas du patrimoine industriel on est confrontés à d’autres difficultés majeures telles que la taille des sites et leur localisation qui attire la spéculation foncière peu soucieuse de sa restauration. Les projets d’intervention dans les sites impliquent des décisions peu attrayantes pour les acteurs et qui demandent des efforts politiques et diplomatiques.

Les contraintes liées à ce type de patrimoine sont diverses, plusieurs bâtments se trouvent dans un état de dégration avancé, ce qui implique des coûts importants pour leur restauration. Dans les cas des bâtiments constitués de fer, le probmème de la restauration s’avère encore plus difficile par rapport aux bâtiments des matériaux constructifs considerés classiques. En plus comme mentionné dans d’autres discussions de ce rapport, l’identification des éléments physiques qui doivent être conservés pose un réel problème aux acteurs.

La procédure idéale est em effet un grand défi : il est nécessaire de prendre en compte la dimension et l’impact urbain, voire territorial em plus des les techniques, les savoirs-faire, la géographie et la sociologie, ainsi que la mémoire affective de la population concernée12 .

2.1 Les théories de la conservation et de la restauration appliquées au patrimoine industriel Il existe plusierus dénominations qui caractérisent les interventions sur des biens patrimoniaux et qui sont relayés dans des plusieurs documents académiques. Dans plusieurs de ces cas, le mot restauration apparait comme l’acte de rétablir le bien à son état d’origine. En effet, cette définition correspond à celle présenté dans les dictionnaires. Néanmoins la restauration est une discipline complexe qui comprend plusieurs sortes d’oeuvres d’art et ne limite pas à rétablir l’objet dans as configuration principale.

La comprehension actuelle du mot restauration dans le champ de l’architecture permet l’action de la créativité de l’architecte. Selon Beatriz Khul, l’usage des mots 12 1 Khul, Beatriz Mugayar (2009). Preservação do patrimônio arquitetônico da industrialização . São Paulo : Atelie Editorial. p. 22. les mutations de l´héritage industriel européen

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récuperation, réusage, recyclage et d’autres « res » peuvent cacher parfois le manque de compromis avec la vraie restauration, préservation et conservation des bâtiments. L’auteur est très critique quant au façadisme et aussi aux postures de porojet de restauration qui rétablissent l’objet à son état primitif, ainsi que sa manipulation excessive, même si ces actions ne soient pas mal intentionnées.

Si ces définitions sont complexes pour les patrimoines consacrés, quand il s’agit de l’héritage industriel, nous accumulons alors les complexités conceptuelles. Ainsi, dans l’objectif de stimuler la discussion autour de la restautration de ces biens dans ce domaine spécifique, nous aborderons les principaux théoriciens dans des points qui touchent la thématique de ce rapport.

2.1.1 Les principaix auteurs et le rejet du pastiche Un point qui est commun à presque tous les auteurs qui traitent de la restauration c’est le rejet à la posture qui rétablit l’objet dans son état original. John Ruskin, écrivain, poète et dessinateur anglais de la période victorienne, avait inclination remarquable pour la question de l’architecture. Il fut l'un des principaux théoriciens de la conservation des monuments du XIXe siècle. La pensée de Ruskin sur le sujet est principalement exprimée au chapitre VI, "La lampe de la mémoire", de son livre "Les sept lampes de l'architecture", écrit en 1849. Dans l'une des citations les plus célèbres et polémique de l’auteur et qui résume son positionnement, il affirme que la restauration d’un bâtiment signifie la destruction la plus totale que celui-ci puisse subir. Selon lui, il est préférable d’accepter la destruction du bâtiment plutôt que son remplacement par un mensonge, la restauration13.

Viollet-le-Duc, restaurateur français et l'un des plus grands théoriciens de l'architecture occidentale, dont l’éxpérience pratique est aussi remarquable que polémiqie, était lui aussi opposé à la restauration pratiquée à l'époque où les restaurations étaient un fac-simile de l’état orignal des constructions14. Il fut l'un des pionniers à réfuter la pratique de la fausse histoire.

13 RUSKIN, John. "A lâmpada da memória, Trad." Maria Lucia Bressan Pinheiro, Ateliê Editorial, Cotia 2008. p 81.

14

VIOLLET-LE-DUC, Eugène-Emmanuel. Restauração. Ateliê Editorial, 2005. p. 31.

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Aloïs Riegl, historien de l'art autrichien, auteur d'un ouvrage d'une grande importance pour la conservation et la tutelle des monuments historiques: Le culte moderne des monuments. Riegl a contribué à la définition de plusieurs termes utilisés dans les théories de la restauration. Comme le titre de son travail l’évoque, l’auteur analyse la vision de son temps par rapport aux monuments. Il suggère qu'une dimension doit prévaloir sur l'autre15. Mais l'auteur défend également la distinction de l'intervention moderne lorsqu'il cite que "l'œuvre moderne ne doit pas ressembler à une oeuvre précédente, ni par sa conception, ni par le traitement minutieux de sa forme et de ses couleurs".16 Ainsi, dans cette affirmation, il ratifie la distinction déjà évoquée précédemment par les autres auteurs.

Cesare Brandi, un Italien de la ville de Sienne, a commencé à travailler dans le domaine de la conservation et de la restauration des œuvres d'art dans les années 1930 dans un contexte historique où l'Europe discutait de la restauration des œuvres détruites par la Seconde Guerre mondiale. Il a été directeur de l 'ICR, l' Institut central de la restauration de 1939 à 1960, et a également collaboré avec l 'Unesco à partir de 1948. Fort de son expérience, il a produit de nombreux travaux théoriques dont l’un des plus importants en matière de conservation et de patrimoine: Théorie de la restauration, de 196317.

De cette manière, nous renforçons la contribution de Cesare Brandi à la consolidation de la théorie de la restauration, non seulement en raison de sa rigueur méthodologique, qui a clairement exposé la pratique des discussions qui ont traversé plusieurs décennies et plusieurs auteurs; mais aussi par l'affirmation de la restauration comme science et non comme attitude empirique. Le travail de Brandi est toujours très pertinent maintenant, il est l'un des théoriciens les plus cités dans les discussions en cours sur le sujet. Il s’agit donc d’une partie fondamentale de la recherche bibliographique de ce travail et sera repris à plusieurs moments dans les discussions suivants.

15 RIEGL, Alois. "O culto moderno dos monumentos: a sua essência e a sua origem. Tradução de Werner Rotschild Davidsohn & Anat Falbel." , 2014. p. 83.

16 RIEGL, Alois. "O culto moderno dos monumentos: a sua essência e a sua origem. Tradução de Werner Rotschild Davidsohn & Anat Falbel." , 2014. p. 100 17 BRANDI, Cesare, and Colette Déroche. Théorie de la restauration. École nationale du patrimoine, 2001 les mutations de l´héritage industriel européen

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2.1.2 la lisibilité, l’intervention minimale et la reversibilité

Dans les discussions sur les postures d’intervention dans objet d’intérêt patrimonial ou artistique, des auteurs et surtout Brandi, il est courant de souligner trois grands points: la lisibilité des interventions, la réversibilité et l’intervention minimale. L’auteur confirme la nécessité d'une perception à l'œil nu des ajouts, argument qui va dans le sens de ses citations du domaine de la phénoménologie et de son discours sur l'unité potentielle de l'œuvre. C'est-à-dire qu'il soutient que, dans un travail de réintegration de parties manquantes ou des ajouts, ces nouveaux éléments doivent s’intégrer à la structure préexistante vue de loin, mais que lorsque nous nous approchons, la partie réintégrée doit être perceptible18.

En ce qui concerne la réversibilité des interventions, Brandi estime qu’ il est conseillé que les éléments que nous insérons dans une œuvre soient aussi indépendants que possible pour faciliter un enlèvement possible sans endommager la structure préexistante. Toujours dans cette même idée, la suppression est déconseillée car la réversibilité de cette action est, dans le cas de l'architecture, plus complexe 19.

En ce qui concerne la défense d'une intervention minimale, Brandi défend que l'œuvre d'art est un circuit fermé sur lequel nous ne devons intervenir que pour la conserver intacte ou pour renforcer une structure en péril. Bien que fournissant des outils méthodologiques pour la restauration, cette action devrait être exceptionnelle20.

Ainsi, le respect de ces principes confère à la restauration un champ d’action respectueux des valeurs patrimoniaux du bien. Si dans une situation future nous jugeons que l’intervention a été mal ménée, l’usure sur le bâtiment est minimisée

18 BRANDI, Cesare, and Colette Déroche. Théorie de la restauration. École nationale du patrimoine, 2001, p 31 19 Ibidem, p. 38 20 Ibidem , p. 81 les mutations de l´héritage industriel européen

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2.1.3 le choix des éléments à conserver

Le retrait ou non des ajouts postérieurs à l'œuvre originale c’est une des procédures les plus délicates d'un projet de restauration. Viollet-le-Duc prévoit que la modification ne devrait être maintenue que si elle a entraîné une amélioration notamment belle. À ce stade, il souligne également l'importance d'évaluer chaque cas, car «des principes absolus en la matière peuvent conduire à une absurdité»21. Il recommande aussi le respect de la taille des pièces en fonction de celle pratiquée à l'époque22. Il soutient que l'intervention devrait apporter des améliorations structurelles, pour lesquelles il faut utiliser des matériaux efficaces, les plus parfaits, à la recherche d'un plus grand plaisir.

Alois Riegel définit les différentes valeurs qu'un monument peut présenter, en relation

avec

son

expression

historique,

son

esthétique,

son

utilisation

contemporaine, entre autres. De telles significations sont en conflit lors d'une éventuelle intervention, car le respect d'une certaine valeur implique l'ingérence dans une autre. Riegl, cependant, ne présente pas une formule absolue pour la résolution de ces conflits. Il suggère une analyse à distance pour ensuite déterminer quelle dimension devrait être considérée comme une priorité et comment ne pas négliger les autres valeurs. Comme Riegl, Brandi reconnaît les nombreuses valeurs qu'une œuvre peut posséder, en se concentrant principalement sur des valeurs historiques et esthétiques. Pour Brandi, ce dernier prévaut sur le premier car l'esthétique définit le caractère unique de l'œuvre d'art.

En renforçant son argument sur la réversibilité de l'intervention, Brandi reconnaît au moins trois temps dans l'œuvre: celui de sa création, le présent et l'intervalle entre ces deux. De cette manière, il ne condamne pas les ajouts faits au fil du temps, ils doivent faire l’objet d’une évaluation approfondie avant d’être retirés, car ils témoignent également du passage du temps.

21 VIOLLET-LE-DUC, Eugène-Emmanuel. Restauração. Ateliê Editorial, 2005. p. 33.

22 VIOLLET-LE-DUC, Eugène-Emmanuel. Restauração. Ateliê Editorial, 2005. p. 51 les mutations de l´héritage industriel européen

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2.1.4 la discussion actuelle La théorie de la restauration et son application à l’architecture est actuellement représentée par plusieurs auteurs contemporains, et aussi les chartes patrimoniales.

Dans ce domaine la Charte de Venise est l’une des plus importantes et concentre une grande partie des discussions qui se sont déroulées sur le territoire européen23.

Dans ce document, la restauration est traitée comme une action exceptionnelle visant à préserver et à révéler les valeurs esthétiques et historiques du monument, reposant essentiellement sur le respect du matériau et des documents d'origine, ainsi que sur l'époque de la création. À titre de directive importante, les éléments qui remplacent les pièces manquantes doivent être intégrés de manière harmonieuse, mais il est impératif de les distinguer des pièces originales afin que la restauration ne falsifie pas l'objet en question. Cette charte a beaucoup de pertinence pour la reconnaissance de l'interdisciplinarité dans les actions de conservation et de restauration, ainsi que pour l'importance d'utiliser le bâtiment pour sa fonction sociale, valeurs très importants dans un projet d’intervention du patrimoine industriel.

La Charte de restauration de 1972, établie par le ministère de l'Instruction publique de l'Italie, étend les principes directeurs en matière de restauration aux œuvres de toutes sortes. Ce document, restauration, est défini comme toute intervention, pas nécessairement directe, visant à maintenir en opération, faciliter la lecture et à transmettre intégralement les oeuvres précédemment citées. Outre le renforcement de ces définitions, la lettre interdit dans son article 6 les fausses tentatives historiques et stylistiques, ainsi que les suppressions et démolitions d'éléments importants de l'œuvre (sauf lorsqu'il s'agit d'ajouts qui faussent les valeurs historiques de l'œuvre). Le document renforce la réversibilité, la distinction et la flexibilité des directives lorsque l'objectif est la conservation.

La Charte de Burra24, issue du Conseil international des monuments et des sites, tenue en Australie, est un autre document important. Elle ajoute que les adaptations 23 DE VENISE, Charte. Charte internationale sur la conservation et la restauration des Monuments et des sites. Venise: Icomos. Récupérer de: http://www. icomos. org/charters/venice_f. pdf, 1964.

24 ICOMOS, Australia. La charte de Burra pour la conservation de lieux et de biens patrimoniaux de valeur culturelle.

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de l'usage dans les bâtiments ne doivent pas détruire leur signification culturelle et que les changements d'utilisation doivent être compatible avec la structure préexistante.

Cependant, ces documents n’ont pas un caractère normatif, ils indiquent plutôt des directives. En raison de la faible profondeur des textes, il est courant de trouver des extraits de ces documents pour justifier des interprétations erronées dues à une interprétation hâtive ou peut-être une utilisation abusive intentionnelle de certaines ambiguïtés. De cette manière, nous renforçons la nécessité de connaître les préceptes abordés par les auteurs ici cités.

2.2 Réflexions sur les interventions étudiées A partir des réflexions théoriques sur l’héritage industriel et la théorie de la restaurations, nous pouvons dégager plusieurs questions après l’analyse de certaines réaffectations menées dans le continent européen (voir annexes).

Premièrement nous exposons certaines difficultés observées lors de la sélection des cas à analyser. Nous avions prévu une diversité dans le champ des nouveaux usages pour avoir une idée plus élargie du répertoire des interventions. Néanmoins la transformation de ces espaces en musée est une option dominante dans presque tous les pays du continent. En effet, l’usage culturel est divers et peut s’adapter bien aux formes préexistantes, c’est pour cela que ce type de réaffectation est un des plus courants, surtout quand la friche industrielle appartient à des organismes publiques. Ces acteurs ont comme enjeu majeur de rendre le patrimoine à la société; obtenir du profit à partir de la réaffectation n’est pas l’objectif principal même si certaines utilisations culturelles apportent des bénéfices financiers.

L’usage culturel dispose aussi de techniques de mise en valeur diverses et élargies par le numérique. Dans les exemples analysés nous avons remarqué qu’il est comme un projet d’éclairage des équipements qui restent sur place. Cette alternative permet une mise en valeur actualisée et qui ne nécessite pas de grandes modifications dans la structure des bâtiments et outils. Néanmoins, quand ces les mutations de l´héritage industriel européen

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projets ne prévoient pas une intégration de l’héritage matériel et l’immatériel, ça risque de signifier une intervention vide de sens et non engagée avec la valorisation.

Analyser ces transformations est une tâche assez complexe mais on peut souligner des aspects importants comme la compatibilité des typologies, c'est-à-dire, comment les espaces antérieurs peuvent servir à la nouvelle fonctionnalité. C’est pourquoi la fonction culturelle se présente comme une des réaffectations les plus utilisées gràce à sa facilité d’adaptation.

Les opérations de reconversion peuvent varier selon la fidélité au bâtiment d'origine, on trouve des interventions conservatrices où l'architecte essaie de comprendre la logique spatiale de l’édifice ou celles des changements radicaux. Même dans les interventions plus conservatrices des changements minimums sont nécessaires, or, les fonctionnalités actuelles sont différentes et exigent une adaptation aux normes actuelles de sécurité, d’accessibilité, elles doivent accueillir les systèmes actuels de climatisation, de stationnement, d'accueil du public et dans les cas des musées, par exemple, la billetterie, et la boutique.

En ce qui concerne le contraste entre l’architecture préexistante et la contemporaine, les approches se sont averées diverses. Dans la plupat des cas, ces projets ont conservé les aspects principaux de l’extérieur, transformant complètement l’ambiance interne pour son adaptation aux nouveaux programmes. Ainsi, nous nous trouvons face à un changement brusque d’ambiance : l’aspect historique de l’extérieur contre l’ambiance contemporainde à l’intérieur.

Cette approche est même voulue surtout dans les réhabilitations des espaces pour des habitations et bureaux. Il existe toujours une difficulté d’acceptation de l’esthétique industrielle et, dans le cas des acteurs privés, le renouvellement de l’intérieur peut apporter plus de profit, alors que l’extérieur peut jouer un rôle même publicitaire dans l’argument du respect au patrimoine. Ainsi, cette posture a été presque unanime dans les cas etudiés où les acteurs principaux sont privés.

Parmi les projets analysés, les transformations urbaines, même complexes, ont presenté des apporches architecturalement intéréssantes, surtout l’IBA Emscher Park et Dolni Vitokvice (annexes VI et I). Cela peut être expliqué par l’approche les mutations de l´héritage industriel européen

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intégrée en échelle urbaine et la mixité d’usages prévue dans ces projets. La diversité de public et d’horaires garantit un flux continu de ces espaces. En ce qui concerne les acteurs, nous observons que le partenariat entre le pouvoir public et le privé peut générér de bonnes actions.

Les acteurs privés possèdent plus de moyens financier pour mener ces opérations qui dans la plupart des cas coûtent cher et le pouvoir public impose certaines solutions pour garantir un retour social à la population. Dans ce contexte les associations diverses se révèlent aussi comme un acteur important pour la régulation des valeurs patrimoniales de ces lieux, une fois qu’elles sont militantes volontaires de la mémoire, c’est le cas de l’Emscher Park qui a compté avec une multitude d’associations dans le domaine de l’architecture et du patrimoine.

Dans les deux cas cités en Allemagne et en République Tchèque, il est nécessaire de sousligner la participation des organismes européens. Dans ce dernier, l’Union Européenne a été actif dans le financement du projet. La restauration de certains types de structure en état de dégradation avancé (surtout celles en métaux) nécessite dans ces cas de l’initiative de plusieurs acteurs au-delà des pays car les contraintes budgétaires de ce type d’opération sont importantes.

La dispersion des exemples dans le continent européen est aussi un point critique de ce travail. Dans plusieurs pays nous n’avons pas trouvé

d’interventions

remarquables de réaffectation, c’est le cas des pays de l’Est. Dans une recherche directionnée pour l’héritage indusriel de ces régions nous avons remarqué qu’il existe un grand nombre de friches degradées. Les exemples trouvés s’agissent plutôt des musées de la production locale qui regroupent des équiments déplacés de leur industrie d’appartenance.

Cette observation confirme notre hypothèse initiale de cette recherche que, dans le domainde des reconversions, certains pays comme le Royaume-uni, la France, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie possèdent une pratique de reconversion assez consolidée malgré l’inssufisance de ces actions dans la realité locale de ces pays.Ainsi, avec cette étude nous avons remarqué un grand nombre de lacunes et des sujets qui méritent un urgent approfondissement.

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CONCLUSION

Cette étude représente une première approche dans la question des interventions architecturales dans le patrimoine édifié. Le thème choisi a des nuances très vastes qui ne peuvent pas être abordées en totalité vue les conditions du temps de la recherche et aussi de la décision personnelle de toucher le maximum de théories et d'exemples dans le continent européen. Le principal profit de cette recherche, audelà de l'ouverture du regard d’architecte à la question patrimoniale, c'est de reconnaître la nécessité de continuer à décomposer ce champ ainsi que de complémenter les analyses ici initiées.

Même en reconnaissant la complexité qui empêche d'arriver à des conclusions définitives sur le thème abordé, on peut conclure que l'architecture contemporaine est plutôt influencée par plusieurs intérêts au-delà du programme sollicité. Des questions politiques et économiques et aussi culturelles sont une partie extrêmement active dans la conception d'un nouveau bâtiment ou d'une intervention surtout s'il s'agit d'une construction publique et de grande visibilité. En plus, se somme à ces questions assez influentes la demande des « star-architectes » de laisser sa marque dans le tissu urbain. Au milieu de tout cela, on trouve le patrimoine souvent menacé même ayant toute une législation de protection.

La meilleure façon de réanimer le patrimoine bâti est le rendre un élément actif de la vie moderne. L'architecture est un outil très puissant pour attirer le tourisme, les capitaux, des résidents ainsi qu'elle est souvent utilisée comme moyen de marquer une gestion politique. Les grands gestes architecturaux sont plus rentables que les projets modestes et, au-delà de tout cela, la reconnaissance de l'architecture est plus dirigée aux œuvres étonnantes.

Cette préférence aux nouveaux bâtiments d'expressivité contemporaine provoque des conséquences souvent désastreuses sur le patrimoine : l'insertion pas soucieuse ou même la démolition. Les polémiques donnent visibilité aux projets, et cela c'est parfois le grand but. Pour tout cela, il est très important de respecter les limites

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imposées par la préexistence pour éviter de rendre la ville un défilé des marques d’intérêt divers.

Dans les sites industriels il est souvent commun que les bâtiments n’aient pas une valeur esthétique remarquable. Toutefois, sa conservation a un intérêt historique et symbolique et pour cela le projet de restauration doit avoir le souci de ne pas dénaturer le complexe par des démolitions, substitutions arbitraires et des rajouts qui nuisent à la composition de l’ensemble. Il ne s’agit pas de tout conserver, mais d’identifier les éléments qui caractérisent l’œuvre, comment les modifier et les préserver consciencieusement. La restauration du patrimoine industriel doit être faite dans sa totalité et pas de façon morcelée.

L’usage contemporain des bâtiments industriels est fondamental pour leur entretien et survie. Cependant, dans un projet de restauration et réhabilitation l’usage ne peut pas être la finalité, mais un moyen. Si l’on considère la conservation comme la finalité, l’usage doit être défini selon sa compatibilité avec les caractéristiques des structures préexistantes. Cette posture préserve le patrimoine bâti des modifications sévères.

Toutes les réflexions amènent à la compréhension que seule une approche multidisciplinaire peut éviter un projet stérile et irrespectueux du patrimoine.

L’héritage industriel doit être compris dans sa dimension sociale et publique pour éviter l’action destructive de la spéculation foncière attirée par ces espaces souvent vastes et bien centralisés dans la ville. Les acteurs et surtout les architectes doivent être conscients que la discussion accumulée pendant des siècles sur la restauration ne forment pas des règles rigides, mais des principes qui guident le rapport entre architecture contemporaine et patrimoine.

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ANNEXE I affectation ancienne :

Dolní oblast Vítkovice

secteur d'activité : Sidérurgie

localisation : Ostrava, République Tchèque fonctionnement : XVIIe siècle - 1998

brève description typologique/intérêts patrimoniaux iconographie Les complexes industriels d’Ostrava comprennent, dans une même localité, des mines de charbon, des cokeries et des hauts fourneaux, représentant ainsi la technologie complète et concentrée de la production de fer à base de anthracite.

Les équipements et bâtiments appartiennent à plusieurs époques et les plus importants sont encore consefvés tels que les chaudières à tubes verticaux du système Garbe de 1914 à 1916, un turbocompresseur de 1922. observations pertinentes 2000 - déclaré patrimoine culturel national ; 2001 - Liste de tentative UNESCO ; 2008 - label du Patrimoine culturel européen affectation actuelle : Centre culturel et en musée de

production métallurgique

projet : Josef Pleskot année de la réaffectation : 2012 (première partie)

brève description du projet de réaffectation : Iconographie : - Récupération et réutilisation des hauts fourneaux et autres bâtiments protégés.

- Des éléments non considérés en tant que patrimoniaux ont été enlevés.

- Installation d’un circuit de visites dans l’ancien haut fourneau numéro 1 .

- Le réservoir à gaz été transformé en espace multifonctionnel d’une capacité de 1 500 personnes. La cloche central de du bâtiment a été soulevée. Des ouvertures ont été faites pour permettre l’éclairage naturel. Une peinture métallisée a été appliquée.

- L’ancienne centrale éléctrique a été convertie en « SMALL WORLD TECHNOLOGY » - Construction d’autres bâtiments de caractéristique contemporaine dans l’entourage des structures industrielles Aspects économiques de la réhabilitation : Principaux acteurs : Association Dolní oblast Vítkovice/ Union Européenne Coûts : Environ un demi-milliard de couronnes tchèques Financement : Union européenne et République Tchèque Sources de informations : https://voyage.blogs.la-croix.com/ostrava-mutation-reussie-du-charbon-a-la-world-music/2016/10/21/ https://waset.org/publications/10001965/reuse-of-huge-industrial-areas

Sources des images : Image 1 : Vítkovice entre 1855/1860. Source : https://www.cilac.com/902-moravie-silesie-le-patrimoine-industriel-dostrava-dolnivitkovice-souvre-au-public . Consultation le 13/05/2019 Image 2 : Vude aérienne du complexe industriel. Source : https://www.eprogram.cz/mista/48-dolni-oblast-vitkovice. Consultation le 13/05/2019 Image 3 : Intérieur du complexe multifonctionnel. Source : https://www.ostrava.cz/cs/podnikatel-investor/nemovitosti/brownfieldy/dolnioblast-vitkovice/GONG_2.jpg. Consultation le 13/05/2019.

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ANNEXE II affectation ancienne :

Bankside Power Station

secteur d'activité :

localisation : Londres, Royaume-uni Fonctionnement : 1955 -

brève description typologique/intérêts patrimoniaux iconographie La Bankside Power Station était une centrale électrique située sur la rive sud de la Tamise, dans le quartier de Bankside, dans le Borough of Southwark, à Londres. Il produisit de l'électricité de 1891 à 1981. Il servit également de base de formation pour les apprentis de tout le pays. Il a formé des étudiants en génie et en ingénierie (électriques et mécaniques) dans des ateliers spécialisés pour la formation.

Elle appartenait et était exploitée par la société d'électricité de la ville de London (CLELCo) et fournissait de l'électricité à la ville et à une partie du nord de Southwark. Le 25 juin 1891, ce bâtiment était d’abord alimenté en courant continu pour alimenter les réverbères des lampadaires de la rue Queen Victoria.

Un autre point est sa pertinence en tant qu’élémet de composition du paysage, avec sa cheminée de 99 mètres de hauteur défie observations pertinentes affectation actuelle : Tate Modern

projet : Jacques Herzog et Pierre de Meuron année de la réaffectation : 2000

brève description du projet de réaffectation :

Iconographie :

- élimination de « résidus encombrants » préservation des aspects extérieurs du bâtiments, tels que préserver, sinon de valoriser l'image d'un passé industriel tout en éliminant ses résidus encombrants.

- De l'extérieur, leur intervention paraît se réduire à la poutrelle de verre qui surplombe le toit du bâtiment, souligne son volume caractéristique et sert, la nuit, d'enseigne lumineuse à l'institution

Sources de informations : https://www.universalis.fr/encyclopedie/tate-modern-londres/ http://www.glias.org.uk/gliasepapers/bankside.html

Sources des images : Image 1 : Vue aérienne du Bankside Power Station en 1963. https://timera-energy.com/aerial-view-of-bankside-power-stationsouthwark-march-1963/ Image 2 : http://www.slate.fr/grand-format/tate-modern-prend-londres-119705 Image 3 : Le hall des turbines. Source : https://voirenvrai.nantes.archi.fr/?p=3212

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ANNEXE III affectation ancienne :

usine Fiat de Lingotto

secteur d'activité : automobiliste

localisation : Lingotto, Turin, Italie Fonctionnement : 1916 - 1982

brève description typologique/intérêts patrimoniaux iconographie L’usine Fiat de Turin « Lingotto » a été conçue par l’architecte Giacomo Mattè Trucco et a été inaugurée en 1922.

Elle est composée de 2 bâtiments parallèles de 5 étages et 500m de long destinés à la construction des voitures qui sont reliés par 5 traversées occupés par le personnel administratif.

Sa première particularité est la présence de deux rampes hélicoïdales qui permettaient un processus industriel original, chaque étage était spécialisé dans un domaine de la fabrication et les voitures montaient d’étages en étages au fur et à mesure de leur construction.

Sa deuxième particularité, qui la rend unique, est la présence d’un circuit d’essais sur son toit, avec ses deux lignes droites de 400m et ses virages surélevés.

Directement inspirée du taylorisme, qui avait comme objectif principal l'efficacité productive, la structure en béton armé très fine comportait cinq étages.

affectation actuelle : Centre de congrès

multifonctionnel

projet : Renzo Piano année de la réaffectation : 1985

brève description du projet de réaffectation :

Iconographie :

À l'extérieur la structure n'a pas été conservée en l'état, mais à l'intérieur tout a été modifié pour répondre aux nouvelles contraintes de fonctionnement. Au fil du temps, dans les nombreux volumes du Lingotto, on a créé le centre des expositions en 1992, le centre des congrès et l'auditorium Giovanni Agnelli en 1994, deux hôtels en 1995, un centre de services, de nombreux bureaux de représentation, un centre commercial avec des dizaines de commerces, bars et restaurants en 2002, un héliport. À partir de 1997, le siège des directions du groupe Fiat est revenu dans le bâtiment indépendant de bureaux. En 2002 la pinacothèque Giovanni e Marella Agnelli a été inaugurée. L'architecte Renzo Piano a déclaré, à cette occasion, avoir voulu recréer au Lingotto « une partie originelle de la ville ».

La piste d'essais des voitures a été réaménagée et sert actuellement à la présentation de nouveaux modèles et est ouverte au public.

Sources de informations :

https://www.laboiteverte.fr/le-circuit-sur-le-toit-de-lusine-fiat-lingotto-turin/

Sources des images :

Image 1 : https://www.laboiteverte.fr/le-circuit-sur-le-toit-de-lusine-fiat-lingotto-turin/#jp-carousel-34368 Image 2 : https://www.laboiteverte.fr/le-circuit-sur-le-toit-de-lusine-fiat-lingotto-turin/ Image 3 :https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/6/62/Lingotto-2.jpg/400px-Lingotto-2.jpg

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ANNEXE IV affectation ancienne : Manufaktura Poznanski

localisation : Lodz, Pologne

secteur d'activité : Textile

Fonctionnement : 1871-1990

intérêts patrimoniaux / observations pertinentes Iconographie En 1871, Izrael Kalmanowicz Poznański acquit les premiers terrains de la région occidentale de la nouvelle ville, où la première usine de tissage a été installée. Il avait 200 métiers à tisser d'origine anglaise, tous alimentés par une machine à vapeur.

Il s'est développé en ajoutant de nouvelles activités, telles que le tissage, le blanchiment, le finissage et la filature.

L’usine a été l’un des principaux développements de l’époque, même si elle a vécu jusqu’aux années 90, lorsque ce modèle industriel a connu son déclin.

affectation actuelle :

Centrum Manufaktura

projet : Sud Architectes année de la réaffectation : 2006

brève description du projet de réaffectation : Iconographie : Actuellement Manufaktura est un centre d'art, un centre commercial et un complexe de loisirs situé chez la ville de Lodz, en Pologne. La Manufaktura a ouvert ses portes le 17 mai 2006, après 5 ans de planification et les 4 années suivantes de construction. La superficie totale du complexe est de 27 hectares.

La réhabilitation a préservé les principales propriétés de la façade en brique même si à l’intérieur les espaces ont été transformés Aspects économiques de la réhabilitation : Principaux acteurs : Sud Architectes Coûts : 130 millions Financement : Apsys, Foncière Euris, et Paris-Orléans

Sources de informations : https://www.batiactu.com/edito/manufaktura-lodz--ville-prend-vie-sur-usines-textiles-3123.php https://www.manufaktura.com/site/479/powstanie-manufaktury/rewitalizacja https://architopik.lemoniteur.fr/index.php/realisation-architecture/manufaktura/2572 https://www.manufaktura.com/site/519/history/history

Sources des images :

Image 1 : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/ba/Bronis%C5%82aw_Wilkoszewski_ %E2%80%93_Fabryka_Tow._Ak._Pozna%C5%84skiego.jpg Image 2 : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/4c/Lodz_manufaktura_01.jpg

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ANNEXE V affectation ancienne : Les usines métallurgiques et

localisation : Finlande

textiles de Tampella secteur d'activité : Textile - métallurgie

Fonctionnement : 1842 - 1990

intérêts patrimoniaux / observations pertinentes iconographie p 23 du pdfL’histoire industrielle de la région de Tampella a commencé dans les années 1840 avec un petit haut fourneau. En 1856, Gustaf August Wasastjerna, propriétaire de la fonderie de Seinäjoki, fonda un atelier d'usinage près des rapides, tandis qu'Adolf Törngren, maître des lois, fondait un moulin à lin. Cinq ans plus tard, les deux sociétés fusionnent pour former la Tampere Linen and Iron Industry Limited Company (depuis Tampella), dont la production est très variée: locomotives, turbines et toiles damassées en lin.

La production textile a pris fin dans les années 1970 et l'utilisation industrielle des derniers bâtiments par les rapides a cessé dans les années 1990. affectation actuelle : Quartier Tampella

projet : Helamaa-Heiskanen année de la réaffectation : 1995

brève description du projet de réaffectation : Iconographie : Préservation des 2/3 des bâtiments,réutilisés pour d’autres usages (des musées, des restaurants, une université etc.). Les plus petits entrepôts ont été détruits pour construire des appartements.

Aspects économiques de la réhabilitation : Principaux acteurs : la municipalité, the National Board of Antiquities et le ministre de l’environnement

Sources de informations : https://issuu.com/vapriikki/docs/reusing_the_industrial_past_by_the_tammerkoski_rap https://fi.wikipedia.org/wiki/Tampella

Sources des images :

Image 1 : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/7a/Tampella_vuonna_1953._Kuva_Veikko_Kanninen%2C_Vapriikin_kuvaarkisto._%2815812229914%29.jpg Image 2 : https://www.tamperelainen.fi/artikkeli/226884-tampellan-kyltin-alle-suunnitellaan-asuntoja

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ANNEXE VI affectation ancienne :

Région industrielle de la Ruhr Localisation : Rhénanie-du-NordWestphalie, Allemagne

secteur d'activité : Minier

Fonctionnement : 18ème siècle - 2000

brève description typologique/intérêts patrimoniaux iconographie Le développement de la région en une zone industrielle urbanisée a commencé à la fin du 18ème siècle avec l’industrialisation précoce de la vallée voisine de Wupper dans le Bergisches Land. Vers 1820, des centaines d'usines fonctionnant à l'eau produisaient des textiles, du bois d'œuvre, des bardeaux et du fer selon des procédés automatisés.

Et dans encore plus d'ateliers sur les collines, des ouvriers hautement qualifiés fabriquaient couteaux, outils, armes et harnais à l'aide d'eau, de charbon et de charbon de bois.

L'histoire n'a pas de nom établi pour cette phase de la révolution industrielle, mais on pourrait l'appeler la première révolution industrielle à énergie hydraulique.

affectation actuelle : L’IBA Emscher Park

Projet : plusieurs groupes et association d’architectes année de la réaffectation : à partir de 1995

brève description du projet de réaffectation : • Aménager une travée verte au cœur du territoire • Renaturer la rivière de l’Emscher • Préserver les friches industrielles • Rénover ou construire de l’habitat

Iconographie :

Aspects économiques de la réhabilitation : Principaux acteurs : Coûts : 5 milliards de Deutschemark Financement : Le Land de Rhénanie du Nord-Westphalie avec des subsides liés aux politiques de rénovation urbaine, de l’environnement, de l’emploi ou encore de la culture ; • Les Fonds européens à travers les programmes URBA N, OBJECTIFS 2, JESSICA, etc

Sources de informations : http://www.lema.ulg.ac.be/urba/Cours/Cas/0910/Emsher_simon.pdf http://www.urbalyon.org/AffichePDF/L-_IBA_Emscher_Park__Une_demarche_innovante_de_rehabilitation_industrielle_et_urbaine-1534

Sources des images :

Image 1 : Source : http://germanhistorydocs.ghi-dc.org et http://scienceblogs.com Image 2 : https://www.points-of-contact.com/wp-content/uploads/2009/06/08U8267.jpg Image 3 : http://journalistroth.eu/wp-content/gallery/iba-emscher-park-pressereise-verband-region-stuttgart/IBA-ZecheZollvereine1496821236837.jpg

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ANNEXE VII affectation ancienne :

Ancienne minoterie industrielle Moulins de Pantin

Localisation : Pantin, France

secteur d'activité : Moulin

Fonctionnement : 19ème siècle - 2000

intérêts patrimoniaux / observations pertinentes iconographie Usine du 19ème siècle chargée de fournir de la farine, du fromage et d'autres fournitures à la ville de Paris. Le moulin situé dans la banlieue de la capitale française en 1915 est devenu pertinent, traitant l'équivalent de 100 kilos de grain par jour, atteignant à l'époque la pertinence du septième plus grand moulin de la ville de Paris. En 1923, il fut reconstruit pour la Mills Great Society de Paris, quand furent ajoutés deux grands silos à l'édification. Il a été partiellement détruit lors de la seconde guerre, reconstruit en 1952. Il a été acheté en 2001 par le groupe Soufflet lors de la fermeture de l'usine affectation actuelle : Bureaux

Projet : Reichen et Robert année de la réaffectation : 2003

brève description du projet de réaffectation : Iconographie : La nouvelle intervention a été produite par le bureau de Reichen et Robert pour réhabiliter 50000 m² en respectant l’architecture existante. Les trois tours, les grands toits et la chaufferie ont été conservés. Le canal avant a également été préservé. Une modification radicale a été apportée à la façade, où la structure en béton de l’usine a reçu des ouvertures pour recevoir des fenêtres. BNP Paribas Securities Services, entré en fonction fin 2009, est désormais installé dans le bâtiment.

Aspects économiques de la réhabilitation : Principaux acteurs : Bernard Reichen et Philippe Robert Coûts : 160 millions d’euros Financement : BNP Paribas Securities Services Sources de informations : http://www.leparisien.fr/yvelines-78/la-renaissance-des-grands-moulins-de-pantin-18-10-2009-678753.php http://www.vmf.net/patrimoine_menace/patri_menace_pantin.php

Sources des images :

Image 1 : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Moulins_de_Pantin.JPG?uselang=fr Image 2 : Lizianne Torres

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ANNEXE VIII affectation ancienne :

Usine Casaramona

Localisation : Barcelone, Espagne

secteur d'activité : Textile

Fonctionnement : 1911 - 1992

intérêts patrimoniaux / observations pertinentes

iconographie

Casaramona est situé sur un versant de la colline de Montjuïc à Barcelone. Il a été construit en 1911 pour abriter une usine de textile. Depuis qu'il a été classé patrimoine culturel du pays en 1976, il a été reconnu comme une œuvre importante de l'architecture catalane moderniste.

affectation actuelle : Centre Culturel CaixaForum Barcelona Projet : Arata Isozaki année de la réaffectation : 2002 brève description du projet de réaffectation :

Iconographie :

un projet consistant à concevoir une cour donnant accès à l'entrée principale a été réalisé. Il est situé au sous-sol et a un caractère public.

Compte tenu des circonstances originales de la conception, la zone qui correspond au hall principal de l’usine a été transformée en salle d’exposition de la Fundació. En conservant la façade presque telle qu’elle est aujourd’hui, le sous-sol a été mis à jour afin de projeter l’entrée principale en même temps que l’auditorium et la médiathèque.

Sources de informations :

http://boowiki.info/art/palais-a-barcelone/fabrica-casaramona.html http://www.jacqueslanciault.com/2012/06/06/une-ancienne-manufacture-transformee-en-superbe-musee-caixaforum/

Sources des images :

Image 1 : https://images.adsttc.com/media/images/53e2/784c/c07a/8018/7400/0348/slideshow/10.jpg?1407350839 Image 2 : https://images.adsttc.com/media/images/53e2/7899/c07a/8044/5500/029c/newsletter/PORTADA.jpg?1407350918 Image 3 : https://images.adsttc.com/media/images/53e2/77f0/c07a/8044/5500/0296/slideshow/9.jpg?1407350755

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ANNEXE IX affectation ancienne : Quartier industriel

Localisation : Tournai, Belgique.

secteur d'activité : Matières plastiques

Fonctionnement : XVIIIe et XVIXe siècle

Groupe de bâtiments composé d'anciens bâtiments Iconographie industriels et hospitaliers du XVIIIe siècle. La ville qui avait des caractéristiques rurales a commencé à développer l'activité industrielle. L’intérêt de cet endroit est pluton ton emplacement très intégré dans le centre de la ville, indicatif de l'importance historique qu'il a pour le développement urbanistique de la ville.

L'ensemble bâti a eu plusieurs occupations pendant les années, autre indicatif de son importance.

affectation actuelle : Faculté d'Architecture de Tournai

Projet : Aires Mateus année de la réaffectation : 2015 (première partie)

brève description du projet de réaffectation : Iconographie : l'Université Catholique de Louvain a lancé en 2014 un appel d'offre pour la réhabilitation de son second campus.

Le projet a été produit par les architectes du bureau Aires Mateus, il consiste d'un monolithe de béton inséré entre les constructions existantes, dans un plan en L traversant la parcelle de part en part.

L'intervention est composée par L’ancien hôpital qui a reçu les services administratifs et les deux bâtiments industriels, avec ses structures métalliques et à larges espaces ont gardé les salles de classe et les bibliothèques.

Le nouveau bâtiment fonctionne comme un grand hall d’accueil, le grand espace public de l’école, avec ses espaces d’exposition et des auditoriums.

Aspects économiques de la réhabilitation : Principaux acteurs : Aires Mateus Coûts : Quatre millions d'euros Financement : Université Catholique de Louvain

Sources de informations : https://www.archdaily.com.br/br/880030/faculdade-de-arquitetura-em-tournai-aires-mateus https://www.muuuz.com/magazine/rubriques/architecture/49094-aires-mateus-facult%C3%A9-de-tournai.html https://www.publico.pt/2014/03/12/culturaipsilon/noticia/aires-mateus-venceram-concurso-para-universidade-de-arquitectura-detournai-1628061 Sources des images : Image 1 : https://www.google.com/maps/place/Rue+Haigne+56,+7500+Tournai,+Bélgica Image 2 : https://www.archdaily.com.br/br/880030/faculdade-de-arquitetura-em-tournai-aires-mateus/59c280a3b22e38d97600001carchitecture-faculty-in-tournai-aires-mateus-photo

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ANNEXE X affectation ancienne : Usine Lumiar

Localisation : Lisbonne, Portugal

secteur d'activité : Lampes

Fonctionnement : XX siècle

L'ancienne Usine de la Compagnie de Câblage et Fabricos Iconographie Lisbonense a été construite en 1849, sur projet de l'architecte José Pires da Fonte.

Le complexe comportait des espaces techniques, des écoles et des quartiers populaires. Il avait une structure de fer, appelée "incombustible". En 1849, cette usine dédiée à la filature et au tissage possédait une machine à vapeur d'origine anglaise, la plus puissante du pays. En 1890, elle disposait de quatre machines à vapeur, de 16 000 fuseaux et de 681 métiers à tisser mécaniques.

affectation actuelle : LX Factory

Projet : Equipe technique de la Companhia Industrial Portugal e Colôias année de la réaffectation : 2007

brève description du projet de réaffectation : Le bâtiment a été adapté à la sous-location d'espaces de magasin et de bureau dans un intervention de nature temporaire et avec un appel clair à un public ayant un intérêt dans les domaines de la création.

Il existe également des lieux de commerce et des restaurants dans ce développement.

Il était prévu de laisser le pré-existant en vue, en ajoutant seulement le minimum nécessaire pour permettre ladite sous-location.

Aucun traitement extérieur des façades n'a été effectué, même dans le cas de de la brique en vue. La récupération ou le remplacement des fenêtres avec un verre simple.

Aspects économiques de la réhabilitation : Principaux acteurs : Equipe technique de la Companhia Industrial Portugal e Colôias Financement : Companhia Industrial Portugal e Colôias Sources de informations :

https://docplayer.com.br/48151438-Reabilitacao-com-reconversao-de-usos-em-edificios-industriais.html

Sources des images :

Image 1 : https://www.imovirtual.com/comprar/apartamento/estrela-lisboa/#from404 Image 2 :

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Bibliographie Ouvrages et articles Rapport de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe du 15 Février 2013 intitulé « LE PATRIMOINE INDUSTRIEL EN EUROPE » SCHAUB, Jean-Frédéric. L'Europe a-t-elle une histoire?. Albin Michel, 2013. p 158 SHAFFER, Harry G. Planification et croissance économique en Union Soviétique et l'Europe de l'Est. In: Revue de l'Est, vol. 2, 1971, n°4. pp. 75-122 PRAASCA, Mariana. OLĂU, Emil Paul. URBAN PATTERNS OF A COMMUNIST INDUSTRY. CASE STUDY: THE NEW TOWNS OF BEIUS LAND, ROMANIA. Revista Română de Geografie Politică Year XV, no. 1, May 2013, pp. 66-75

DAUMAS, Maurice et DAUMAS, M. L'archéologie industrielle en France. R. Laffont, 1980 FLUCK Pierre ; Manuel d'archéologie industrielle : archéologie et patrimoine ; Paris, Hermann, DL 201 CHOAY, Françoise. 1999. L’allégorie du patrimoine, Nouvelle édition revue et corrigée (actualisée en 2007). Paris : Éditions du Seuil, 272 KHUL, Beatriz Mugayar (2009). Preservação do patrimônio arquitetônico da industrialização .São Paulo : Atelie Editorial.

RUSKIN, John. "A lâmpada da memória, Trad." Maria Lucia Bressan Pinheiro, Ateliê Editorial, Cotia 2008.

VIOLLET-LE-DUC, Eugène-Emmanuel. Restauração. Ateliê Editorial, 2005. p. 31 RIEGL, Alois. "O culto moderno dos monumentos: a sua essência e a sua origem. Tradução de Werner Rotschild Davidsohn & Anat Falbel." , 2014.

BRANDI, Cesare, and Colette Déroche. Théorie de la restauration. École nationale du patrimoine, 2001 DE VENISE, Charte. Charte internationale sur la conservation et la restauration des Monuments et des sites. Venise: Icomos. Récupérer de: http://www. icomos. org/charters/venice_f. pdf, 1964 ICOMOS, Australia. La charte de Burra pour la conservation de lieux et de biens patrimoniaux de valeur culturelle

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Sites internets : https://whc.unesco.org/fr/carte-interactive/ Consultation le 05/05/2019 https://www.saint-etienne.fr/entreprendre-projets/projet-urbain/reconstruction-com %C3%A9die-centre-dramatique-national/reconstructionhttps://www.erih.net/ https://fr.vikidia.org/wiki/Industrialisation_de_l %27URSS_avant_la_Seconde_Guerre_mondiale https://allthatsinteresting.com/soviet-propaganda-posters http://www.caon.ro/a-fost-distrus-un-important-obiectiv-turistic-din-anina/2209406? fbclid=IwAR0N1AI0BK-RWQd8YlhSimP9AnJ41h7W1508bNMDYoW3a6e5AtwLf7gpspc; https://www.126media.fr/wp-content/uploads/2019/02/Istvantelek-Juillet-2017_CedricDaya_126-Media.jpg https://saint-etienne.fr/bourse-travail http://imago.blog.lemonde.fr/2013/01/02/les-halles-de-paris-de-la-mobilisation-a-lindifference/ http://fr.topic-topos.com/usines-renault-boulogne-billancourt https://www.anousparis.fr/lieu/la-seine-musicale/ https://www.126media.fr/documentaire/ https://journals.openedition.org/insitu/11745 http://www.allemagnevoyage.com/voyfoto/Hamburgfoto/Speicherstadt/Speicherstadt1.jpg https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/c/c7/Herten__Zeche_Ewald_23_ies.jpg/1280px-Herten_-_Zeche_Ewald_23_ies.jpg http://www.annales.org/archives/x/gillot.html https://voyage.blogs.la-croix.com/ostrava-mutation-reussie-du-charbon-a-la-worldmusic/2016/10/21/ https://waset.org/publications/10001965/reuse-of-huge-industrial-areas

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