Ecole Nationale Supérieure du Paysage Versailles-Marseille - Conseil Régional PACA
Contrat d’axe Chemin de fer de Provence Nice-Digne Karim Ata Livia Kolb Laure Létoublon Esther Salmona encadrante
Atelier pédagogique régional - Avril 2014 1
Depuis plusieurs années, l’école Nationale Supérieure du Paysage Versailles-Marseille conduit, en partenariat avec les collectivités locales et des entreprises impliquées dans les questions de transformation du paysage, des Ateliers Professionnels Régionaux (APR) qui permettent aux étudiants de 4ème année d’achever leurs études avec une première expérience de réponse à une commande. Si pour les étudiants ce travail qui se déroule sur un semestre est un apport pédagogique considérable, pour les partenaires cet échange est aussi, à notre sens, une possibilité de repenser une problématique locale. École de projet, l’ENSP permet aux étudiants de proposer une vision qui inscrit les propositions sur un temps long et de les re-situer dans un contexte souvent brouillé avec le temps. Cette distance permet de provoquer un changement de regard, préambule à ré-inventer le projet urbain. Le Conseil Régional PACA, sous l’impulsion du Service de l’Aménagement, de l’Environnement et de l’Urbanisme, a souhaité confier à l’ENSP une étude sur le train des Chemins de Provence qui relie Nice à Digne. Cette étude vise à nourrir leurs réflexions dans le cadre du contrat d’axe et définir les potentiels et l’avenir de ce train.
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Cette ligne est gérée par la Région et traverse un large territoire sur 150 km, passant de la desserte urbaine de Nice Métropole à celle de zones de moyenne montagne. En tenant compte de la saison touristique, il achemine plus de 500 000 personnes par an. La définition de la commande portait à la fois sur les séquences paysagères de la ligne et sur la définition de positionnements des gares. Cette triple vocation, urbaine, montagnarde et touristique appelle dès lors à trouver une unité d’approche qui fasse tenir le projet, pour, ensuite, pouvoir le décliner selon les spécificités locales. Il paraît que les premières intuitions sont les bonnes. De fait, la citation de Rilke nous a accompagnés dès le début de cet atelier et si notre groupe a pu l’oublier dans l’action, en réalisant ce travail de compilation, nous nous sommes aperçus qu’elle a toujours conduit notre approche. Travailler ce sujet en définissant des fenêtres, des cadres nous a permis d’intégrer les différentes échelles de ce territoire. Et surtout cette image de la fenêtre donne à la ligne une épaisseur, une profondeur et nous évite de la penser dans sa seule linéarité. En prenant le parti-pris d’évoquer la ligne sous le prisme du voyage, c’était pour retenir ce qui fait la singularité de ce train. Même son usage quotidien ne doit pas faire oublier qu’il s’inscrit dans un paysage ouvrant sur un large imaginaire, fait d’histoire, de géologie, de technique et de lumières. Les préconisations qui figurent sur ce document sont données à titre indicatif. Elles sont avant tout une manière de traduire l’esprit du projet. 3
Sommaire
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Présentation
4-14
La ligne dessine un nouveau territoire
15-44
La ligne comme dépassement d’un état naturel
45-56
Les gares, un patrimoine en suspens
57-68
Une ligne traversée par des dynamiques contrastées
69-80
PROJET: La ligne, fenêtres pour valoriser le territoire
81-82
Le train: fenêtre sur le paysage
83-85
Les haltes: portes informelles ouvrant vers la montagne . la Reveston . Peyresq et la Colle St-Michel
86-89 90-98 99-106
Les gares: portes qui rayonnent sur le territoire . Puget-Théniers . Entrevaux . Annot . Thorame gare . Saint-André-les-Alpes . Digne
107-120 121-154 155-184 185-236 237-254 255-278 279-335
La ligne pour valoriser le territoire
336-337
Bibliographie
338-339
Comme tu ajoutes à tout, fenêtre, le sens de nos rites: quelqu’un qui ne serait que debout, dans ton cadre attend ou médite. Rainer Maria Rilke, ’Les fenêtres’
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Nice-Digne, un trajet qui bouscule nos repères
Les Chemins de fer de Provence sont une entité autonome.
osc n ill o oscillation i t ati a l
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La particularité de ce train, une ligne à voie unique large d’un mètre, est une forte contrainte tant pour le coût du matériel que pour le cadencement. Ces contraintes ont contribué à développer des systèmes de transmission, dépêches, des savoirs-faire qui en font sa spécificité et son charme. Coups de klaxon et gestuelles, il reste dans ce train un aspect manuel qui colore le trajet.
on
corporation
CORPS
savoirs-faire 4
Au niveau du voyage, cette ligne offre une expérience qui bouscule nos repères: le corps d’abord. C’est un voyage à vitesse modérée, une découverte du paysage dans cet habitacle qui oscille et suit les courbures des vallées qu’il traverse.
une voie métrique
transmission 5
TEMPS
saisons montagne repère
Le train Nice-Digne, c’est une ligne qui unit deux territoires aux rythmes, au temps différents:
deux temps
. Un littoral marqué par une urbanisation dense, dans une accélération effrénée,
accélération fuite littoral
. Un arrière-pays, le haut-pays, marqué par le rythme des saisons. La ligne est riche de cette complémentarité. le haut-pays, c’est l’ancrage dans la terre, les racines du littoral, un repère temporel.
Le voyage en train c’est aussi la confrontation entre le temps réel, celui des pays traversés, et le temps perçu.
machine mémoire
réel 6
temps
Enfin, la ligne, c’est une série de machines, d’objets qui marque une mémoire, l’histoire d’une ingénierie, d’une production ferroviaire, d’un rapport entre le train et le territoire.
perçu 7
1891 - Le contexte militaire donne naissance à la ligne
Un ouvrage qui doit composer avec les risques
1 ‘Un chemin de fer, réduit à ses éléments les plus simples et tel qu’on aurait pu le construire du temps des Mérovingiens, est établi sur toute la longueur de la digue.(...) Les voyageurs se placent en avant ou en arrière, les jambes pendantes(...)’
La ligne naît d’une stratégie militaire. Après le rattachement de Nice à la France, cette nouvelle ligne de chemin de fer permet de relier le Rhône à l’Italie. Cela crée une altrenative pour le déplacement des troupes , en cas d’attaque de la ligne PLM littorale.
2 ‘ À la montée, le cheval ou le mulet, remorque le wagon; à la descente, le véhicule glisse par son propre poids, avec force cahots et soubresauts, sur des rails inégaux et décloués; le conducteur serre énergiquement les freins pour modérer la vitesse du char. Le wagon est une simple planche portée par quatre roues. Le voyage offre bien des dangers, mais il ne laisse pas d’avoir son charme à cause de la nouveauté du genre de locomotion.’
Les travaux d’endiguement du Var, ancien fleuve frontière au débit tumultueux, commencent en 1861. Pour la constrcution de l’ouvrage, on voit naître une petite ligne de wagons tirés par des chevaux. C’est le début de la ligne, dont le cours sera intrinsèquement lié au risque et devra toujours composer avec les contraintes des territoires de montagne. Inondations, chutes de blocs... La tragique actualité nous l’a encore rappelé. 8
1861
Naissance de la ligne lors des travaux d’endiguement du Var
1 A. Mazon 1861 «Guide pour l’étranger» 2 E. Reclus 1864 «Les villes d’hiver de la Méditerrannée» 9
Un observatoire de l’activité du territoire
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Une succession de plans, la montagne constamment présente.
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LA LIGNE DESSINE UN NOUVEAU TERRITOIRE
Si la naissance de la ligne Nice-Digne est liée à une stratégie militaire, ce qui nous semble important aujourd’hui est le fait qu’elle dessine un nouveau territoire. Un territoire qui n’existerait pas sans elle. 14
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La plaine du Var
Autour de Lingostière
SAINT-MARTINDU-VAR
Mont Vial
l’enfilade des Baous
falaise de poudingue
falaise de calcaires jurassiques
NICE
voie ferrée 16
route
barrage transversal
On découvre le lit du Var qui a été allègrement endigué. Audessus du Var une terrasse alluviale originellement propice aux cultures maraîchères. L’observation du lit du cours d’eau permet de prendre la mesure de la quantité d’alluvions, composée de graviers et de galets, des crues du Var et des ses affluents. La surexploitation de ces alluvions a provoqué une baisse importante du niveau du Var. En regardant du côté de la rive droite du Var, se succèdent les Baous, une ligne de falaises composée de calcaires jurassiques et qui se poursuit jusqu’à Saint Martin-du-Var en passant par Gattières, Carros et le Broc. Au pied de la falaise des Baous se développe la chênaie pubescente, à hauteur de Gattières et Carros. Sur la droite de la voie ferrée, le versant est ici entaillé de petites falaises composées de poudingue. Ce poudingue rappelle que cette basse vallée du Var était recouverte de mer il y a quatre millions d’années. Ces versants sont principalement recouverts de pins d’Alep. Après le pont de la Manda la vue offre une perspective sur le Mont Vial, avec au premier plan le lit endigué avec un barrage transversal pour maintenir le niveau d’eau et une terrasse alluviale où est installée la zone industrielle de Carros. On peut lire dans le paysage le chevauchement de différentes couches de bancs calcaires déformés et ployés en un pli creux, un pli synclinal lors de la formation des Alpes. Ainsi autour du Mont Vial s’appuie les Concias, l’écaille de Gilette. 17
Autour des gorges de la Mescla
Autour des gorges de la Mescla
VILLARS-SUR-VAR
élargissement
rencontre Var et Tinée
Après Saint-Martin-du-Var, la vallée se rétrécit nettement en gorges étroites faites de calcaires jurassiques. Les déformations subies donnent un paysage spectaculaire de bancs de calcaires comme ceux du piton de la Bonson qui plongent de manière très abrupte dans le Var. Avant d’entrer dans le tunnel du Reveston, on observe encore ces bancs de calcaires ici très plissés car datant du Crétacé. En été il est possible de voir ces falaises revêtir l’habit bleuté de la grande campanule qui pousse dans ces interstices. Aussi face à l’arrêt de la gare de la Tinée, c’est une variété de fougère, la capillaire de Montpellier qui s’immisce dans des surplombs ombragers et humides.
LA MESCLA
calcaires du Crétacés
Passée les Gorges de la Mescla, où se mêlent les eaux du Var et de la Tinée, la vallée s’élargit nettement et quitte une orientation nord-sud pour suivre une direction est-ouest.
piton de Bonson
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rétrécissement
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Le long du Var
argiles et sables
Autour de Puget-Théniers
relief mou
calcaires nummulitiques
Entre Touët-sur-Var et Entrevaux, la vallée est installée dans un pli en gouttière, que la ligne de train va longer sur le bord Sud du synclinal. A la sortie de Puget-Théniers une barre de calcaire d’âge tertiaire, dit calcaire nummulitique repose sur des calcaires argileux d’âge crétacé, plus tendres que le Var a pu tailler. Passée cette barre, la ligne, passé le pont métallique, s’installe en plein cœur du pli dans un paysage au relief plus mou car composé d’argiles et de sables nummulitiques. L’argile recouvre une nappe phréatique haute rendue visible par l’abondance de roseaux, peupliers et saules.
vallées
PUGET-THÉNIERS
TOUËT-SUR-VAR
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Autour d’Entrevaux
Coulomp
calcaires
élargissement
seuil
Il y a continuité dans la vallée du Var entre Puget-Théniers et Entrevaux. Le fort de la citadelle est installé sur la barre calcaire qui protège les olivettes disposées en terrasses. A l’étage supérieur on observe des chênaies pubescentes. Si dans le sens Nice-Digne de la ligne, le site se laisse appréhender de loin par l’ouverture qu’il offre, dans le sens inverse, Digne-Nice, la pertinence de son positionnement se révèle. En effet la barre en dents de scie de calcaire nécessite de passer en fond de vallée en passant une clue. Sur les coteaux sud, se terminent les derniers hêtres.
Entre Entrevaux et Annot
ANNOT
ENTREVAUX 22
Passée la clue d’Entrevaux, la vallée s’élargit dans des terrains assez argileux, d’âge crétacé. De cette ouverture on peut observer un paysage au relief contrasté avec une zone haute dans une barre calcaire en falaise avec des bancs fortement inclinés vers l’ouest. Plus à l’est, une zone beaucoup plus basse et ravinée mettant à jour des marnes. Cette zone se repère par les plantations de pins noirs qui forment un motif très sombre et nettement délimité. Passé le Pont Noir et jusqu’au Pont de Gueydan, le train traverse un nouveau synclinal. La clue du Pont Noir, en calcaire nummulitique se pare au seuil de l’été sur sa façade exposée au nord des grandes hampes florales blanches du saxifrage à feuilles en languette. La clue du Pont de Gueydan est la porte d’entrée nord de la vallée du Var qui entaille les calcaires nummulitiques et qui reçoit le Coulomp. La ligne va remonter la large vallée du Coulomp en soulignant l’ubac de la forêt de Chantebranne. Occupée par du pin sylvestre et du hêtre mais aussi de pins noirs plantés dans les ravinements pour les stabiliser. Avant d’arriver au Pont de la Reine Jeanne, les éboulis en adret portent encore la trace des derniers oliviers de la vallée. On décèle aussi la présence dans la garrigue d’un genêt cendré où s’épanouissent en été des lis turban à la floraison incandescente. A l’étage supérieur des chênes verts se développent à l’abri de la falaise. Après le tunnel ce sont des touffes de buis qui trouvent place sur les bancs calcaires massifs de la clue. 23
Autour d’Annot
LA COLLE ST MICHEL
corniche de Méailles
MEAILLES synclinal
LE FUGERET
calcaires numulitiques
calcaires du Crétacé
érosion
Entre Annot et la Colle-St-Michel 24
ANNOT
grès
Après le Pont de la Reine Jeanne, l’élargissement de la vallée repose sur des marnes épaisses, tendres d’âge tertiaire. Ces marnes sont cachées dans le lit du Coulomp par une terrasse alluviale composée de saules mais aussi de pins sylvestres en phase de conquête. C’est en regardant plus haut dans le versant que ces marnes font ressortir leur teinte gris-bleuté , une visibilité que l’érosion constante entretient. Le village de Saint-Benoit repose sur ce socle et au-dessus l’horizon, est ceinturé par une falaise haute de plusieurs dizaines de mètres en grès (soit un sable bien cimenté) : on peut parler de l’entrée des Grès d’Annot. Le synclinal d’Annot s’étale sur presque 10 km de large à la façon d’une cuvette avec des couches de terrain peu inclinées ce qui laisse penser qu’il s’agit d’un plateau alors qu’il s’agit bien d’un synclinal. Cette falaise de grès ne porte quasiment pas de végétation. Les forêts aperçues au dessus de la falaise sont des châtaigniers, puisqu’il s’agit d’une espèce calcifuge. Un peu avant les Scaffarels, on peut détailler sur la droite au dessus du lit du Coulomp la barre de calcaire nummulitique traversée par le tunnel, en second plan une pente douce sur une couche de marne peu épaisse et couverte de végétation et en arrière plan la barre de grès d’Annot. Si les teintes distinguent les deux roches, leur modelé également diffère. Il est très déchiqueté et nerveux dans les calcaires et plus imposant et arrondi dans les grès. Sur la gauche de la ligne, c’est une forêt de pins sylvestres qui recouvre les surfaces de calcaire nummulitique. A l’étage supérieur, montagnard, succèdent les hêtres. Enfin quelques mélèzes marquent le pallier de l’étage subalpin. Cette couronne de conifères offre un éclat de couleurs allant du jaune à l’automne au vert tendre au printemps. La voie ferrée quitte les calcaires et pose ses rails sur les marnes de l’étage supérieur. Ces marnes gagnent en épaisseur et l’on peut observer leur érosion par la vallée de la Vaïre que suit la ligne. On retrouve les calcaires nummulitiques au Fugeret, voir même des calcaires tendres du Crétacé. Cette barre court tout le long droit de la ligne en une corniche sur lequel repose plus loin le village de Méailles. En levant le regard, on retrouve les grès d’Annot sur fond de pins sylvestres. 25
Autour de Thorame et de Saint-André-les-Alpes vallée du Haut Verdon
Autour de Thorame Haut Verdon Après le tunnel de la Colle Saint-Michel, la ligne traverse la vallée encaissée du haut Verdon en opérant un brusque changement de direction allant vers le Sud.
THORAME
versants encaissés
Sa trajectoire oscille d’une rive à l’autre du Verdon. Ici les versants sont fortement encaissés ce qui réduit les moments de vues dégagées.
SAINT-ANDRELES-ALPES
barre de calcaires nummulitiques
On retrouve quelques éléments aperçus autour d’Annot, notamment une barre calcaire nummulitique, témoin du synclinal d’Argens. mais de proportion plus contenue. Ces calcaires s’inscrivent dans une ambiance plus montagnarde d’avant le tunnel avec la prédominance des hêtraies.
entonnoirs d’érosion
Ce parcours autour du Verdon, à hauteur de la gare d’Allons, permet d’observer ces barres de calcaire, fortement inclinées vers le Nord qui alternent avec des bancs de marnes tendres plus étroits.
bancs de marnes
hauts reliefs en arrière plan
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Autour de Saint-André-les-Alpes
Autour du la Mure et Saint-André-les-Alpes, le panorama prend de nouveau de l’ampleur. La vallée du Verdon occupe les terrains marneux du crétacé, où l’érosion a creusé un réseau très dense de ravins. Le parcours en train permet de saisir ce paysage de «roubines». Ce secteur a été fortement impacté par le lac de Castillon. Le bassin, autrefois cultivé, est reboisé de pins noirs, de peupliers dans sa partie haute et de pins sylvestres sur le versant sud. Quand le niveau du lac baisse, ce bassin est entièrement nu. La ligne quitte la vallée du Verdon en plongeant dans le tunnel sous le col des Robines. A Moriez, le paysage varie en fonction des plantations de pins sylvestres et de chênes pubescents.
Les hauts reliefs que l’on aperçoit à l’arrière plan correspondent à la même entité géologique que celle qui constitue les bords du Verdon.. Une autre caractéristique de ce paysage est la présence d’entonnoirs d’érosion, qui permet d’identifier cette période géologique du crétacé (-140, -65 M d’années).
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Autour de Barrême
Autour de Barrême
Passé Moriez, l’environnement change fortement. À hauteur de Gévaudan, la vallée se rétrécit sur des terrains calcaires plus résistants et les plis observés dessinent des lignes verticales. Des calcaires jurassiques abritent un reboisement de pins noirs isolé autour des chênes pubescents. Un piton calcaire sur la gauche est le témoin de l’action de la vallée qui a fendu la barre de calcaires du Jurassique inférieur (Lias). Entre deux zones de barres calcaires, un terrain plus creux et boisé de chênes pubescents d’âge jurassique moyen. La vallée se poursuit dans un mouvement sinueux, où dans les vallons de gauche on observe des coulées à hêtres et de chênes pubescents. L’arrivée à Barrême correspond à la confluence de trois vallées d’où ressortent les argiles et les poudingues rouges d’âge tertiaire qui colorent ce paysage. Ici les reboisements en pins noirs sont importants. Dans la direction du Sud et en altitude ce sont les teintes changeantes du mélèze qui alternent avec celles du hêtre. A la sortie de Barrême, la ligne traduit les contours de la vallée de l’Asse. Une longue séquence correspond à la traversée de la forêt domaniale des Trois Asses, constitués de repeuplements de pins noirs. L’homogénéité des hauteurs et des espacements rend cette étape du circuit assez morne. A hauteur de Norante, la ligne située dans le lit de l’Asse donne à voir de près les iscles colonisés de saules, peupliers et de l’arbousier. ravines de marnes
barre calcaire du Chaudron
piton calcaire
vallée rétrécie
Le panorama s’ouvre ensuite sur un paysage composé de nombreuses ravines dans les marnes noires du Jurassique moyen d’où se détachent des pointements rocheux de calcaires du Jurassique supérieur. Sur l’adret, dans une direction Nord Est, la barre calcaire du Chaudon, datant du Jurassique supérieur, souligne une dépression et vient couper les marnes du jurassique moyen. Sur l’Ubac, dans un sens Sud Ouest, une barre de calcaire forme un haut relief qui forme une boucle qui se rapproche du premier plan et débouche sous un bois de chênes pubescents. Cette barre calcaire repose sur des marnes du Jurassique moyen dans un chevauchement qui va se poursuivre sur près de 100 km en direction du Nord.
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Vers Digne
Autour de Digne DIGNE vallée de la Bléone
Après l’arrêt de Chaudron Norante, la ligne suit une forêt galerie à aulnes glutineux qui longe le chevauchement précédemment évoqué. Ensuite la voie franchit la clue de Chabrières par un tunnel.
vallée de l’Asse
barre des Dourbes
En portant notre regard sur tout ce paysage traversé, on distingue les dalles calcaires peuplées d’amélanchiers qui passent du jaune à l’automne au blanc au printemps. En arrière-plan, la barre des Dourbes en calcaire du jurassique supérieur cerne le cadre et, dans un plan rapproché, c’est la corniche de calcaires du Lias qui domine la vallée de l’Asse. Ces «incrustations» de bandes calcaires dans la vallée reposent sur des terrains très variés, boisés de pins sylvestres quand il s’agit encore de calcaires du Jurasique supérieur (jusqu’à Saint Pierre), puis suivent des marnes du crétacé inférieur puis supérieur et enfin de terrains d’âge tertiaire (-65 à -25 M d’années). Après Châteauredon, la vallée de la Bléone a creusé un ensemble d’argiles et de poudingues dont l’ensemble forme un paysage aux collines molles où domine un mélange de chênes pubescents et de pins sylvestres.
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clue de Chabrières
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Mises en boîtes
Trois séquences paysagères
Trois boîtes ont alors été conçues pour faire partager cette expérience du voyage. Le train est une machine à voir le paysage, il semble attirer le paysage alentour, l’absorber,...Une image du paysage reste imprimée sur la rétine, constituée de plusieurs plans qui se superposent. C’est cette image ‘traversante’ que nous avons voulu restituer dans ces boîtes.
Digne-les-bains tunnel de la Colle St Michel
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50 km
65 km
24 km
50 cm
65 cm
24 cm
Plan du Var
1 Lors du premier voyage, nous avons distingué trois grandes séquences paysagères: . Une première séquence urbaine et périurbaine entre Nice et Plan-du-Var . Une deuxième séquence de moyenne montagne entre Plan-du-Var et le tunnel de la Colle St Michel . Une troisième séquence de moyenne montagne entre la Colle St Michel et Digne 32
Nice
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34
35
Travailler en maquette de papier, sur le quai des gares, pour digérer le trajet, révéler ce qui est compris par le corps et les sens du territoire traversé.
Entre deux vallées... ...le lien caché
Durance
Var
Durance
Var
Quel équilibre?
Durance 36
Var
nniic e nice nicicee n
dig d ignneee digne dign
Intuitions de papier
On peut lire dans ces maquettes la ligne comme un lien entre les vallées. Cette étude n‘est pas seulement celle d’une infrastructure mais bien celle d’un territoire constitué d’un ensemble de vallées prises entre deux grandes plaines: la plaine du Var et la plaine de la Durance. 37
En son centre, une bascule articule les vallées, les plaines... À chaque extrémité de territoires attractifs: Plaines ouvrant vers la plaine de la Durance
Seuil: Chabrières
Montagne Verdon
Bascule: tunnel
Montagne Vaïre
Seuil: la Tinée
Séquence urbaine et périurbaine Nice-Plaine du Var
la
ligne,
apparaissent
deux
. La Métropole azuréenne, continuum urbain à l’attractivité économique forte. Le projet OIN qui concerne la plaine du var et une partie de la vallée de la Tinée. . Le Bassin d’emplois Digne-Manosque-Sisteron, qui ouvre ensuite vers Aix-Marseille-Paris et Grenoble. Ces extrémités à forts enjeux se font ressentir sur l’ensemble des territoires de la ligne. Du côté de Nice, et ce jusqu’à Puget-Théniers, la pression foncière de la côte d’Azur agissant, les villes de Villars-sur-Var, Touët-sur-Var deviennent peu à peu des cités-dortoirs. Sur le territoire, on peut observer un fort mitage pavillonnnaire, qui n’est pas accompagné d’un développement économique bénéficiant aux communes. Du côté dignois, la pression est moins importante, la zone d’influence se situe jusqu’à Saint-André-les-Alpes, et le risque réside plutôt dans le déséquilibre entre résidences principales et résidences secondaires; et dans le développement d’un tourisme pas toujours maîtrisé.
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Point de bascule...
Au niveau de la Colle St Michel, 400m audessus du tunnel, se trouve ‘la quille’, une pyramide en pierres maçonnées, qui devient le point de bascule symbolique de la ligne.
Cette quille a servi de point de visée pour la construction périlleuse du tunnel sous la Colle St Michel.
LA COLLE ST MICHEL “Le parler, de maritime qu’il était devient véritablement alpin. La Colle St Michel est à la fois frontière linguistique et frontière climatique...On a ici la ligne de rencontre de deux mondes...” Jean-Luc Domenge
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1537m
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La ligne lie deux bassins versants...
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...fait la bascule entre le climat méditerranéen et alpin.
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LA LIGNE COMME DÉPASSEMENT D’UN ÉTAT NATUREL, LA SÉPARATION ABOLIE TRANSGENRE
La ligne apparaît comme une infrastructure en symbiose avec la géographie. L’infrastructure linéaire dérange peu la lecture du paysage et semble bien souvent l’amplifier. Le train et le paysage s’entremêlent, s’hybrident. 44
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Voyage dans les temps Le train des Pignes est un voyage à travers les temps géologiques et des paysages. Le voyage commence dès la vallée du Var, plaine irriguée où les coteaux de poudingues laissent apparaître pour les plus curieux les vallons obscurs Au passage plus mystérieux car plus resserré et vertical, de la clue de la Mescla où le passage est difficile mais qui est d’autant plus magnifié lorsque le paysage s’ouvre et se dilate à Entrevaux. En remontant vers la source du Var, les sommets montagneux accentuent le gigantisme du lieu. Alors que l’érosion par le fleuve révèlent des couleurs et des textures de roches différentes au cours de notre avancement. L’ouverture de la plaine du Verdon à St-André-lesAlpes montre ce relâchement des monts après Thorame et l’arrivée dans les pré-Alpes de Castellane et de Digne avec comme point charnière la clue de Chabrières, véritable porte d’entrée et de sortie entre deux mondes : montagne et Provence. C’est bien passé Charbrières, que la vallée de la Durance s’étale devant nos yeux et dévoile, à l’instar des vallons obscurs de la vallée du Var, cette formation géologique en négatif appelée, les Mées.
Les Mées 46
Clue de Chabrières
Grès d’Annot
Vallons obscurs 47
Des sources à la vapeur Le chemin de fer est né de l’eau présente sur le territoire. En effet, pour leur fonctionnement il était nécessaire d’alimenter en eau les locomotives à vapeur. Pour cela, chaque gare était soit située près d’une source soit elle était dotée de plusieurs réserves en eau. Il est encore possible de voir les réservoirs cylindriques au bord des gares où les canaux d’irrigation grimpant sur les versants alentours. C’est ainsi que le train par cette nécessaire alimentation, suit naturellement le cours du Var et du Verdon, presque jusqu’à leurs sources. En suivant le Var et le Verdon et en rejoignant leurs affluents, le chemin de fer semble renverser le sens et être à l’origine de l’irrigation de l’ensemble du territoire.
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600 m
Rythmer le relief
1030 m
Le train des Pignes est aussi une escalade dans les hauteurs : enjamber, tanguer, gravir... sont des mots qui restent après une traversée. Du départ de la gare de Nice sur le littoral azuréen, le chemin de fer parcoure des sommets avant d’atteindre les 1030 mètres du tunnel de la Colle Saint-Michel au centre de la ligne.
0m
50
C’est passé ce point de bascule que la sensation d’effort de la montée ou du contrôle de la descente (selon le sens) diminue. Digne n’est qu’à une hauteur moyenne de 600 mètres. Cela explique donc la diversité des paysages traversés. Mais c’est aussi tout une géographie qui est révélée par les innombrables ponts, viaducs et tunnels construits. Témoignage fort d’un héritage de l’ingénierie de l’époque.
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Un observatoire botanique
DIGNE étage supraméditerranéen
La géographie et la géologie permettent de comprendre les paysages parcourus ainsi que sa végétation. En quittant le littoral, la garrigue laisse peut à peu place à l’étage supraméditerranéen, plus frais et humide avec notamment la présence du chêne pubescent Quercus alba sur les versants. Les feuillus apparaissent dès les premiers resserrements géologiques. Les sommets conservent des différences flagrantes avec les fonds de vallées mais de part et d’autre de la ligne, les étages de végétation se déploient symétriquement autour du point le plus froid de la ligne : la Colle Saint-Michel. Ainsi, on entre véritablement ici dans l’étage montagnard, caractérisé par le pin sylvestre Pinus sylvestris et, pour les sommets le plus hauts de l’étage sub-alpin, les mélèzes Larix decidua. D’autre part, il existe aussi des différences selon les orientations des versants, qui par conséquent sont soient plus humides, soient plus ensoleillés.
étage montagneux la Colle St Michel
étage supraméditerranéen
étage méditerranéen
NICE coupe synthétique nord-sud de la vallée du Var moyen d’après C. Allier
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Terroirs transportés La variété du parc de véhicules des Chemins de fer de Provence illustre l’accompagnement du train dans l’économie et le développement des vallées du haut-pays. Le frêt. Transport de grumes, de minerais, de ciment, de fourrage, de diverses produits maraîchers, de culture florale, de bétail, de produits industriels (distillerie, textile,...), de messagerie et poste... À la gare des Sud, c’est l’arrière-pays transporté qui arrive sur le marché. Gare vitrine des vallées, lien entre le littoral et le haut-pays.
Si la ligne est liée à l’essor économique de l’arrièrepays, elle est également touchée par le déclin agricole et économique de ces vallées.
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LES GARES, UN PATRIMOINE EN SUSPENS
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Nice
57
Digne
rythme linéaire
les Gares plis et croisements un système complexe de rails
digne Thorame haute
Barrême
St André des Alpes
lié aux activités économiques et aux techniques ferroviaires
Annot Entrevaux
Puget Théniers
Plan du Var
nice
Nice
St André
Annot
Puget-Théniers
pont tournant 58
59
L’ancienne gare devenue médiathèque Dans ces gares qui ponctuent la ligne, l’entremêlement entre public et privé est intéressant. Cela amène une échelle intime, pittoresque, qui fait partie du charme de la ligne.
La gare cachée
À l’origine, les extrémités de la ligne sont marquées par ces gares dont l’architecture est plus imposante.
60
61
végétales
Cedrus deodara Ces réservoirs sont composés de piliers maçonnés en pierres et briques, surmontés d’une cuve métallique. À l’époque de leur création, ils sont considérés comme une réalisation coûteuse et luxueuse.
GARES ALIMENTÉES EN EAU
.NICE: captation d’une source dans le tunnel de la Mantéga, deux châteaux d’eau de 50m3, trois grues hydrauliques .LA
TINÉE: pompage dans la nappe phréatique, bassin de 300m3, château d’eau de 120m3, trois grues hydrauliques
.PUGET-THÉNIERS: pompage dans
la nappe phréatique, château d’eau de 50m3, trois grues hydrauliques
.ANNOT: captation d’une source, bassin de 200 m3, château d’eau de 120m3, trois grues hydrauliques
POMPE
RÉSERVOIR D’EAU
CÈDRE de l’Himalaya Famille: Pinaceae Arbre de 30 à 40m, Port en ogives. Branches distribuées en verticilles, Aiguilles réunies en bouquets, pousses terminales retombantes (aspect pleureur) Fruits sont des cônes; cônes femelles au sommet arrondi
Sequoiadendron giganteum
SÉQUOIA géant Arbre de 30 à 40m, Port pyramidal. Tronc est très large à la base Écorce est épaisse, rougeâtre et fibreuse. Feuilles sont des écailles en "alènes", disposées en spirales. Fruits sont des strobiles semblables à ceux de Sequoia, mais beaucoup plus gros (L = 5 à 8cm)
Ces arbres ont été plantés dans certaines gares de la ligne par les fondateurs de la ligne puis les chefs de gare. Séquoias, cèdres, cyprès chauves...
.ST ANDRÉ: captation d’une source, bassin de 200 m3, trois grues hydrauliques .DIGNE: captation d’une source, château d’eau de 120m3, deux grues hydrauliques 62
63
Les gares dans le pli de la vallée
PAUSE
Thorame gare
Annot
Entrevaux
La gare, c’est une pause, un plat dans la pente de la vallée.
Puget-Théniers
Les gares sont parfois en situation de digue (avec la route), comme à Puget-Théniers, ou Entrevaux. En situation de belvédère, Digne, Saint-André-les-Alpes, et Annot. Ou enserrée dans la vallée, comme à Thorame gare. 64
65
La linéarité du trajet est ponctuée par les gares, par les ouvrages d’art qui rythment le paysage, par les haltes, par les maisons cantonnières.
66
67
UNE LIGNE TRAVERSÉE PAR DES DYNAMIQUES CONTRASTÉES
68
69
Les extrémités de la ligne, de fortes attractions À chaque extrémité de territoires attractifs:
la
ligne,
apparaissent
deux
. La Métropole azuréenne, continuum urbain à l’attractivité économique forte. Le projet OIN qui concerne la plaine du Var et une partie de la vallée de la Tinée. . Le Bassin d’emplois Digne-Manosque-Sisteron, qui ouvre ensuite vers Aix-Marseille-Paris et Grenoble.
Plan du Var
Digne
Ces extrémités à forts enjeux se font ressentir sur l’ensemble des territoires de la ligne. Du côté de Nice, et ce jusqu’à Puget-Théniers, la pression foncière de la côte d’Azur agissant, les villes de Villars-sur-Var, Touët-sur-Var deviennent peu à peu des cités-dortoirs. Sur le territoire, on peut observer un fort mitage pavillonnaire, qui n’est pas accompagné d’un développement économique bénéficiant aux communes.
Sisteron Nice Métropole Manosque
70
Du côté dignois, la pression est moins importante, la zone d’influence se situe jusqu’à Saint-André-les-Alpes, et le risque réside plutôt dans le déséquilibre entre résidences principales et résidences secondaires; et dans le développement d’un tourisme pas toujours maîtrisé.
71
Métropole Nice-Côte d’Azur
La ligne devient: un train-tram pour une desserte urbaine
Une nouvelle connexion vers la Durance
De Nice à Plan du Var:
En projet:
. Vitesse: 110 km/h
. La connexion ferroviaire entre Digneles-bains et Château-Arnoux est à l’étude.
. Électrification et automatisation de la ligne . Augmentation du cadencement toutes les 12 min
En plus de la connexion à la vallée de la Durance, c’est celle vers Aix-en-Provence, Paris et Marseille qui en jeu dans ce projet.
. Desserte du Stade Allianz Rivera En projet: . Création de 5 pôles multimodaux . Transport nocturne des déchets
Dans ce contexte, Plan-du-Var devient un point stratégique; c’est le passage d’un train-tram de desserte périurbaine au train des pignes desservant l’arrière-pays. C’est à la fois un point de rupture de charge, et géographiquement, une ouverture et un appel vers les montagnes.
72
73
Le cœur de la ligne, territoire fragile aux potentiels multiples Comme nous avons pu le voir, au cœur de la ligne apparaît un territoire de moyenne montagne qui subit l’influence des extrémités. Au centre, un territoire à économie plus fragile, mais fort de nombreux potentiels.
Digne
Plan du Var
Une identité forte du territoire portée par chaque pays. De nombreux patrimoines et savoirs-faire. La défense de valeurs autour de la maîtrise de l’étalement urbain, de l’agriculture et de la nourriture, du paysage, de la qualité de vie. Un territoire qui fourmille d’initiatives. Des enjeux apparaissent:
Sisteron
Nice Métropole Manosque
74
. Maintenir une agriculture de moyenne montagne: valorisation, vente . Développer un tourisme de qualité : sports, patrimoine . Attirer une nouvelle population . Développer une offre de services publics . Trouver un développement urbain équilibré . Mettre en lien les initiatives En suivant la ligne et les territoires sur lesquels elle ouvre, nous nous sommes rendus compte du manque d’une lecture d’ensemble, de la mise en commun et l’interrelation des nombreux potentiels pourtant présents.
75
Patrimoine
Sports
bâti
et géographie
76
77
Agriculture de moyenne montagne de qualité Secrets
Eco-musée
Agriculture
de fabrique Cadre Patrimoine ferroviaire
de vie Épicerie paysanne
Réserve géologique
Associations entretien châtaigneraies oliveraies restanques Terre de liens
Qualité de vie
Maison Tourisme
de pays Refuges
de qualité
d’art
Sports corps et
Connaissances Recherche Gassendi Peyresq 78
Marche Alexandra
géographie
David Néel 79
LA LIGNE FENÊTRES POUR VALORISER LE TERRITOIRE
le gare: porte sur le territoire
les haltes: portes informelles qui ouvrent vers les grands espaces
le train: une fenêtre sur le paysage 80
81
LE TRAIN: UNE FENÊTRE SUR LE PAYSAGE
le train: une fenêtre sur le paysage 82
83
Machine à voir le paysage
zone d’entretien extensif
environ 5m depuis l’axe de la voie
environ 10m depuis l’axe de la voie
1m
lit de ballast domaine des voies
84
en vi ro n
l’activité agricole participe de la qualité paysagère
les ponts et viaducs offrent des panoramas spectaculaires les vues depuis la rive droite sont plus étendues
bande transition 1 à 2
Les abords directs de la voie, cordon boisé rivulaire ou forestier, ou cadre ouvert, contribuent à rythmer ce parcours et cette découverte. Néanmoins dans certains secteurs, la végétation de la voie pourrait et être abaissée, pour accentuer l’effet d’ouverture. Dans d’autres, il est intéressant que la voie passe au sein d’une forêt, d’une ripisylve dense.
45 °
zone d’entretien intensif
gabarit limite absolu pour les boisés
Proposer des cadrages
talus
les passages des clues réduisent le champ de vision mais rapprochent de la géologie
ménager les ouvertures sur la plaine du Var
85
LES HALTES: PORTES INFORMELLES OUVRANT VERS LA MONTAGNE
Si la commande portait précisément sur les gares, il nous semblait indispensable d’élargir l’étude en y intégrant un regard sur les haltes. Les 15 gares de la ligne sont des arrêts obligatoires tandis que les haltes sont des arrêts facultatifs.
les haltes: portes informelles qui ouvrent vers les grands espaces
Ce mode de fonctionnement aléatoire résume bien l’esprit de cette ligne. Il y a dans ce contact direct avec le conducteur du train une spontanéité, une possibilité d’improviser un nouveau parcours. La gares sont des portes où se diffusent des initiatives plus ou moins organisées quand les haltes sont comme les barrières symboliques d’un chemin perdu ouvrant vers l’aventure et les surprises.
86
87
Les haltes Portes informelles
35 haltes 88
89
Halte des Gorges de la Mescla une stratégie militaire dans un paysage du risque
quille
usine EDF viaduc G.Eiffel halte Le Reveston
plis au défilé de Chaudan
vestiges d’un chemin menant à l’usine hydrolique
gare de la Tinée
Nice 90
91
Un seuil remarquable
L’étalement urbain dans la plaine du Var est heureusement stoppé par la contrainte géographique. Le resserrement de la vallée débouche sur des gorges spectaculaires. Le contraste est saisissant entre la luminosité de la plaine et le sentiment de confinement des gorges. On a l’impression de se faufiler dans une faille prête à se refermer. Du haut de la Tinée, les bans de calcaire dessinent un éventail s’ouvrant de part et d’autre de la route.
92
93
révéler le passage du train
Parcourir un paysage du risque
parcourir un territoire escarpé
1
2 3
halte Le Reveston
franchir le Var par le viaduc
Les gorges de la Mescla sont un site impressionnant où la notion de vide et de plein prend son sens. Le vide d’un lieu escarpé où le chemin de fer et la route tiennent quasiment en équilibre au-dessus du Var. Le plein des roches qui viennent se recroqueviller sur le fleuve où la présence des grillages de protection semble dérisoire.
se confronter aux verticales des parois
Ce site ne laisse pas la place à l’arrêt : le circulation automobile est rapide et participe au caractère dangereux que suscite les gorges.
4 faire l’expérience du vide
5
gare de la Tinée
L’idée ici est de permettre à quiconque de venir se confronter physiquement aux éléments et de découvrir l’histoire du franchissement de ces gorges : le viaduc de Reverson imaginé et construit par Gustave Eiffel, la via-ferrata construite et empruntée par les ingénieurs-hydroliciens pour pouvoir accéder à la première usine électrique des Alpes-Maritimes (permettant d’alimenter les trams de l’arrière-pays) depuis la gare de la Tinée.
déposer le matériel, découvrir l’histoire de la ligne
Nice 94
95
Du chemin de grande randonnée au viaduc de Gustave Eiffel depuis Malaussène sur le GR
Plusieurs GR permettent de se promener dans ce site exceptionnel, cependant il nous paraissait opportun de les relier aux haltes du chemin de fer.
Se confronter aux parois verticales et découvrir le travail d’ingénierie
parcours le long de la via ferrata avant le tunnel...
C’est pourquoi dès la halte de Réverson, nous choisissons de valoriser le viaduc à la marche, en plus du ferroviaire, d’autant plus que la circulation automobile est rapide et bruyante, renforçant le sentiment d’insécurité qui règne dans les gorges.
l’arrêt de la Mescla et son viaduc caractéristique puis en arrivant à côté de l’usine
Des vestiges d’une ancienne viaferrata sont présents sur les parois de l’autre rive, car elle permettait d’accéder à l’usine électrique, située un peu plus en amont. Nous choisissons ici de remettre en place ce chemin pour permettre aux randonneurs de faire l’expérience du vide et de voir, depuis l’autre rive comment vient serpenter les infrastructures dans les gorges. La gare de la Tinée pourrait être le lieu final de cette échappée où il serait possible de déposer son matériel, de découvrir l’histoire de la ligne comme stratégie militaire et de contempler le paysage du risque, depuis le réservoir reconverti en observatoire du paysage.
96
Points hauts de la ligne
PEYRESQ ET LA COLLE ST MICHEL
99
98
La halte de Peyresc est celle des hauteurs, plus de mille mètres et se situe avant le long tunnel de la Colle saint Michel qui fait ce point de bascule que nous avons évoqué précédemment.
100
A cet arrêt, c’est le point de départ de cheminements qui conduisent à franchir la Vaïre par des passerelles éphémères que les crues emportent et qu’il faut reconstruire. Emprunter ces chemins c’est entrer dans des paysages que les lucarnes du train cadrent en avant-goût prometteur. De là tout devient affaire d’envie et de hasard. Vous partez pour atteindre les cimes en traversant les forêts de mélèzes et finalement vous croisez des participants du projet Retrouvance qui vous racontent comment ce coin perdu est un foyer très actif d’initiatives philanthropiques et intellectuelles.
101
1537m 1430m
A moins que vous ne vous retrouviez dans les hauteurs de la Colle St Michel, pour tenter de comprendre comment la « quille » a permis aux ingénieurs du début du XXe siècle de percer par ses deux extrémités le tunnel de près de 4km de long et s’assurer de la parfaite jonction à 300 mètres de profondeur. Ainsi les haltes ouvrent nos imaginaires proportionnellement à l’étendue des paysages auxquelles elles donnent accès.
1014m
102
103
la Colle St Michel
1430m
. village montagnard de la ‘frontière’ . bergers et transhumance . agriculture biologique . initiatives (asinerie et recherche lait d’ânesse)
la Quille 104
1537m 105
LES GARES: DES PORTES QUI RAYONNENT
le gare: porte sur le territoire
106
107
Plan du Var
L’APPEL
108
la Tinée
LE SEUIL
109
110
Puget-Théniers
Entrevaux
L’ENDORMIE
LA TOURISTIQUE
111
112
Annot
Thorame gare
L’ARISTOCRATE
LA MYSTIQUE
113
Thorame haute
LA RECULÉE
114
St André-les-Alpes
LA SACRIFIÉE
115
Barrême
LA DISCRÈTE
116
Digne-les-Bains
LA VIEILLE FILLE
117
8 Digne-les-Bains
7 Barrême
6 St André-les-Alpes
5 Thorame gare
4 Annot
3 Entrevaux
2 Puget-Théniers
1 Plan du Var
8
5
6 4 7
3
2
1
Les gares Portes sur le territoire 118
119
Puget-Théniers
L’ENDORMIE
120
121
Puget-Théniers, l’endormie. Lo Puget Tenier Il faut du temps pour découvrir Puget-Théniers. La ville s’ouvre sur cette plaine agricole urbanisée, mitée par les pavillons, bétonnée par la zone artisanale... cette urbanisation lâche, image habituelle du suburbain, cache et gâche aujourd’hui Puget-Théniers. Pourtant, les alignements de platanes en entrée de ville, rythmant et cadrant les vues, laisse transparaître un prestige passé, l’ancienne ville sous-préfecture, son histoire tumultueuse... En cheminant, on est pris dans la ville et sa géographie; ‘Puget-Théniers’ c’est la ‘montagne’ et le ‘Var’. Les ruelles s’enroulent sur la roche, les jardins coulent vers les eaux. Le long de la Roudoule, c’est le cours provençal qui apparaît. Il se diffuse dans la ville, ce je ne sais quoi de l’arrière-pays niçois, dans la douceur du sud, et l’appel de la montagne. Ancien terminus du chemin de fer, la gare de PugetThéniers s’étire sur une grande emprise , dévoilant un patrimoine ferroviaire important; c’est aujourd’hui ce site, en entrée de ville, qui peut devenir un levier pour faire basculer l’image de la ville depuis la plaine. 122
123
1- 3 km avant Puget ripisylve du Var
Puget-Théniers
3- Entrée de ville
mitage
D6202
alignement platanes
plaine agricole
entrée de ville?
pont
PUGET-THéNIERS : l’endormie Arrivée dans l’ordinaire
2- Entrée de ville extension urbaine
124
Puget-Théniers alignement platanes pont
ripisylve
station service
4- Cinétique du pont
L’arrivée à Puget-Théniers par le train fait progressivement passer d’une zone rurale à un paysage péri-urbain avec une plaine agricole fragmentée par un mitage pavillonnaire ponctuel. L’entrée de ville banalise son identité après la promesse de « dépaysement » du trajet en train.
Le pont comme signal fort de l’entrée de ville.
Le fait visuel marquant propre à Puget-Théniers est finalement son pont, à la structure, certes massive, mais dont l’effet cinétique de ses câbles a un impact dynamique indéniable.
D’un côté le Var joue à cache-cache avec la ripisylve et de l’autre, la ville bordée par la route, mêle confusément les extensions et le centre ancien. Une première impression peu engageante
125
L’arrivée à la gare
parking
Arrivé à la gare de Puget-Théniers, c’est la perte de repère. L’espace extérieur de la gare est occupé par un grand parking et semble peu qualifié.
où est le centre-ville?
Le manque de qualification de l’espace persiste encore lorsque l’on cherche à gagner le centre-ville: .Omniprésence de la D6202, extrêmement fréquentée et accidentogène . Vue sur la zone artisanale, impression d’être en périphérie de ville . Étendue de parkings qui couvrent le sol jusqu’au centre-ville: disqualification de l’entrée de ville
la gare
parking D6202
Cet espace débouche directement sur la route D6202.
?
zone artisanale Descente du train
126
Sortie de la gare
127
Obstacles visuels
Obstacles physiques omniprésence de la D6202
absence de vue sur l’ubac disqualification de la plaine alluviale et de l’entrée de ville
absence de vue sur le Var
absence de perméabilité
zone artisanale
zone artisanale
parkings
parkings mauvaise desserte
La gare se trouve sur un site d’un grand intérêt paysager: un long linéaire le long du Var, ouvrant sur le versant ubac. Pourtant, lorsque l’on se trouve à la gare et sur le parking, le Var et le versant ubac ne sont pas visibles, l’attention est absorbée par la route et la zone artisanale. Comme vu précédemment, le centre-ville n’est pas identifiable non plus. Par ailleurs, Puget-Théniers dispose d’une large plaine alluviale, c’est un espace très fertile; la zone artisanale et les parkings imperméabilisent totalement cette plaine, nuisent à une bonne infiltration de l’eau, et aux continuités écologiques. 128
02
du centre-ville
D62
D62 0
2
absence de lisibilité du centre-ville
L’omniprésence de la D6202 est un empêchement certain pour rejoindre le centre-ville. Cette route est très fréquentée et les aménagements piétons sur ses extrémités sont peu larges et discontinus. De plus, il y a un manque de perméabilité causé par la zone artisanale: il n’existe aucune voie qui permet d’irriguer cette zone et rejoindre la ville par l’arrière, par les restanques. Les piétons se trouvent donc coincés le long de la D6202 s’ils veulent gagner le centre-ville. Nous avons pu observer beaucoup de personnes marcher, se promener le long de la route pour accéder au centre. 129
Une structure ‘digue’ qui fait obstacle
Puget-Théniers L’ENDORMIE
CACHE les richesses de la ville
chemin de fer D6202
COUPURE
versant ubac centreville
D62
02
Var
La ligne de chemin de fer et la route D6202 forment une structure de digue, isolant le centre-ville et la plaine alluviale du Var. Étant donné que ces deux infrastructures ne sont guère accessibles pour les piétons, la ville se trouve coupée du rapport au fleuve, de la ripisylve et du versant ubac. C’est plus loin, passé le pont, que le Var est aménagé, mais cela reste éloigné du centre-ville et peu mis en valeur. 130
Actuellement, cette structure de digue,la zone artisanale et les étendues de parkings agissent comme un cache pour le centre-ville de Puget-Théniers: une image peu engageante pour pénétrer dans la ville, un manque de lien entre la ville et son patrimoine paysager. 131
Une structure ‘digue’ qui fait obstacle...
...et cache les richesses de la ville
Ce travail de relevés en coupes visait à comprendre l’articulation entre le Var, l’emprise de la gare, et l’espace public. En rouge, l’emprise des chemins de fer de Provence. En orange, l’espace piétons actuel. Ces coupes nous ont permis de comprendre: . l’importance de l’emprise ferroviaire dans sa situation d’entrée de ville. . les jeux de nivellement entre la gare, la route, la plaine alluviale et la ville.
132
133
Structures paysagères
Une des grandes richesses de la ville est sa diversité paysagère:
ubac
forêt
vergers
restanques
. Le contraste entre le versant ubac et l’adret, L’ubac dont les cimes étaient utilisées pour la culture de lavande, est actuellement investi par une épaisse forêt de pins sylvestres, où apparaissent de temps en temps quelques feuillus. Ce versant est en pente abrupt, est offre un contraste fort: le vert sombre des pins sylvestres est accentué par l’ombre du versant, une masse végétale sombre et dense. L’adret montre une roche calcaire, lumineuse, un sommet accidenté et minéral, et sur ses flancs des restanques en déprise, colonisées par la garrigue et des pins d’Alep. Quelques restanques d’oliviers entretenues par une association. C’est la culture sèche qui s’installe sur les terrasses au soleil. . Les vergers qui rappellent la fertilité de la plaine alluviale, et la nécessité de maintenir les terres agricoles. Ces vergers sont aussi un paysage ouvert qui permet d’embrasser du regard plaine-restanques-cime rocheuse. . Les jardins privatifs, notamment ceux situés le long de la Roudoule, en entrée de ville puis plus haut, au nord du centre historique. Arrosés par l’eau de la Roudoule, par le biais de canaux d’irrigation, ces jardins sont des merveilles paysagères. Bien qu’ils ne soient pas tous entretenus, ils révèlent l’équilibre de l’ancienne ville vernaculaire: équilibre entre le bâti, le jardin et l’eau. Ceux qui sont situés en entrée de ville sont un atout pour l’image de Puget-Théniers. En un clin d’œil on saisit le charme de la ville: la Roudoule, les parcelles de jardins, et les façades colorées de la ville historique.
le Var
mails et alignements platanes
la Roudoule
jardins privatifs
. La Roudoule et sa ripisylve comme l’espace public majeur de Puget-Théniers. La fraîcheur et l’agrément des bords de rivière. Des promenades ont déjà été aménagées à ses abords. Sa végétation peut encore être travaillée. . Les alignements de platanes qui sont magnifiques et marquent l’entrée de ville; c’est un atout sur lesquels il faut s’appuyer pour requalifier cette entrée, qui n’est actuellement qu’un grand parking. Une ombre généreuse, des alignements qui donnent un caractère urbain fort.
134
. Le Var et sa ripisylve qui sont à mettre en valeur. Le parc existant sur la rive droite pourrait davantage être l’expression d’une végétation rivulaire, plutôt qu’’espace vert’.
135
Patrimoine Activités
vente produits locaux itinéraires équipements sportifs rando
camping naturiste rando
patrimoine ferroviaire
Office Tourisme
via ferrata oliveraies centre historique
pétanque jeux enfants
éco-musée Croix-surRoudoule
bars, restauration marché, commerces
. L’ architecture de la ville, les ruelles, l’église Notre-Dame de l’Assomption et le retable
promenade boucles d’Azur
. L’éco-musée de la Croix-sur-Roudoule qui est un ancrage dans la culture de la moyenne montagne, de l’arrière-pays, un repère dans le temps
retable
. L’ambiance du centre historique avec ses cafés et ses restaurants
sports aquatiques
patrimoine ferroviaire
Au niveau du patrimoine, et des activités; quelques exemples non exhaustifs:
. l’Office du tourisme qui diffuse les produits locaux, propose du matériel sportif, et rayonne sur tous les sentiers de randonnée pédestre, cycliste, via ferrata, escalade, sports d’eau... centre-ville
éco-musée
. Les associations qui permettent de valoriser les savoirsfaire et l’agriculture . Le patrimoine ferroviaire qui est entretenu et mis en valeur par les membres du GEPC.
136
137
La gare: fenêtre sur le Var et la ville
L’enjeu est ici que la gare devienne une véritable entrée de ville qui valorise la ville, et la mette en lien avec sa géographie. Le projet s’appuie sur les éléments existants de la gare en articulation avec les potentiels de la ville.
138
139
Deux parcs sur le Var
L’allée de la gare
Ouvrir un parc sur le Var au niveau de la gare, en écho à celui de la rive droite, deux regards complémentaires sur le fleuve.
L’allée de la gare pour offrir un cheminement de qualité, à l’abri de la D6202. Ce cheminement pourrait permettre de créer de nouvelles connections au sein la zone artisanale, pour desservir le centre-ville et sa possible extension.
140
141
Aujourd’hui
Demain
N
142
N
143
l’office du tourisme
la gare
le buffet de la gare
les hangars du GEPC
les allées de la gare le Var
le parc
l’ubac
Le parc sur le Var
Les allées de la gare
. . . .
. Aménager un cheminement piéton agréable et protégé du trafic de la D6202 . Donner une bonne lisibilité à la gare et l’office du tourisme
Ouvrir et aménager un cheminement au sein de la ripisylve Travailler sur la frange de végétation rivulaire (épaississement de la ripisylve et ouverture de cadrages) Proposer des vues, et des belvédères sur le Var et sur la forêt du versant ubac Ouvrir des fenêtres dans les hangars du GEPC, valoriser le patrimoine ferroviaire et l’histoire de la ligne
144
145
connexions au versant adret
et au centre-ville
Nouvelle circulation
les oliveraies les vergers sentier rando
+ passage piéton
+ belvédère
+ passage piéton + passage à niveau + belvédère
gare
office du tourisme + extension
buffet de la gare
réservoir
Pont tournant hangars GEPC
+ passage piéton + passage à niveau + belvédère
Les traversantes . . . .
Ménager des passages piéton pour franchir la D202 Créer deux passages à niveau pour permettre le franchissement des rails Créer des belvédères sur le Var, pour prolonger ces traversantes Valoriser les connections au centre-ville et au versant adret, initier de nouvelles circulations
146
Éléments de bâti à valoriser . Office du tourisme: profiter de son agrandissement pour l’intégrer davantage sur le plan architectural . Gare: revaloriser ses abords (traitement de sol des quais, et passages) . Hangars GEPC: créer des fenêtres qui donnent à voir le patrimoine ferroviaire et le travail du GEPC
Le réservoir st le pont tournant:
fenêtres sur Puget-Théniers mais aussi sur l’ensemble de la ligne. 147
Le Réservoir - Observatoire Un repère pour la ligne, une orientation vers la ville
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Le grand parvis de la gare: ouvrir sur la ville et diffuser le terroir
150
151
Le parc sur le Var: dialogue entre le fleuve et la ligne
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Le belvédère: une échappée depuis la digue
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Entrevaux
LA TOURISTIQUE
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Vue de la citadelle depuis le train Si, à son arrivée à Entrevaux, le train glisse au-dessus des toitures des maisons environnantes, il s’incline avec humilité face à la citadelle fortifiée qui domine la cité depuis plus de 400 ans. Son emplacement stratégique sur le piton calcaire permettait aux armées de voir au loin tout en ralentissant les ennemis par le passage de la clue. Aujourd’hui par train, bus ou auto, la Citadelle suscite un engouement qui ne se dément pas. Pourtant, une fois descendu du train, il est très peu confortable de s’y rendre directement, la chaussée ne laissant pas de place pour des trottoirs. Il y avait tout lieu alors à réfléchir à une alternative de cheminement qui rende agréable ce moment pour rejoindre la citadelle. Ce cheminement existe potentiellement et il a de plus l’avantage d’amener le visiteur à découvrir d’autres aspects du patrimoine d’Entrevaux. Avant d’entrer dans le tunnel qui traverse l’éperon de calcaire, la voie ferrée franchit la Chavalgne, qui se jette dans le Var. Ce cours d’eau a permis à Entrevaux de développer en son temps toute une activité utilisant la force hydraulique : moulins, pressoirs, métiers à tisser... et faisant de la rive droite d’Entrevaux le cœur économique du village. Le projet pour cette gare est donc de renouer avec cette dynamique, où le village, mu par la Chavalgne, génère un mouvement dynamique qui débouche sur les hauteurs de la citadelle.
156
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Déséquilibre entre les rives
Entrevaux s’est longtemps contenue sur la rive gauche du Var. Son franchissement et le développement sur la rive droite accompagne l’essor économique grâce aux premières machines mécanisées utilisant la force d’un affluent du Var, la Chalvagne. C’est de ce côté que la gare s’implante naturellement.
rive droite
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rive gauche
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L’arrivée à la gare deux cheminements possibles
accès difficile
Au sortir de la gare, une clôture symbolique marque la transition vers les chemins pour se rendre vers la ville. 160
absence de trottoirs
Mais dans les deux cas, ils manquent de confort par une absence de trottoir qui met le piéton en danger face à la circulation. Quant à l’accès par les escaliers, son repérage est peu lisible et finalement il débouche sur le pont où le manque de trottoirs se fait cruellement sentir. 161
La Chalvagne, l’autre face d’Entrevaux
GARE Un détour par le village est l’occasion de prendre conscience de l’organisation de ces bourgs de montagne. Le patrimoine architectural et celui des savoirsfaire comme les moulins, la draperie ou le lavoir témoignent d’un modèle social basé sur la coopérative, la mutualisation des moyens. Si la citadelle impose sa rigueur militaire, elle partage avec le village cet art consommé de s’inscrire dans la topographie du site. Les éléments de la structure paysagère allie des vestiges des activités agricoles du passé aux aménagements urbains. Sur un coteau attenant à la citadelle une plantation d’olivettes témoigne de ce passé agricole. Elle indique également la limite d’acclimatation de cet arbre à l’orée du seuil pré-alpin.
Le village s’est développé dans le creux du lit de la Chavalgne. Ce centre ressemble à l’image inversée de la Citadelle, celui d’un creux volontairement discret face à un plein dominant.
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Les bords de la Chavalgne sont dessinés par des jardins en terrasse mais l’état de délaissement de cette partie en rend la lisibilité tenue. Enfin pour l’essentiel ce sont des platanes qui servent d’arbres d’ornementation (dans le square) ou d’alignement (parking de la gare). 163
patrimoine architectural patrimoine des savoirs-faire
structures paysagères
PATRIMOINES
PATRIMOINES citadelle
la ville et la citadelle
éperon rocheux
éperon calcaire
olivettes
ville historique
le parc sur le Var
lavoir le square moulin à huile
pont
square
alignement platanes
jardins des bords de Chalvagne
jardins des bords de Chalvagne
vue square
lavoir canal
lavoir
moulin à huile moulin à farine
jardins des bords de Chalvagne
draperie
moulin
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canal
Chalvagne depuis le pont
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De la ville basse humide à la ville haute minérale
Depuis la citadelle
la gare
C’est un déroulé qui débute au sommet de la citadelle, dans une ambiance à la minéralité omniprésente, pour franchir le Var et s’achever dans le cœur humide du village, auréolé des arcs du pont et du canal.
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la ville s’enroule dans l’éperon calcaire
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...et se déploie vers l’eau, vers la plaine
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Depuis la gare : Entraîner la Chalvagne dans le mouvement vers l’autre rive
Impulser une direction en proposant un cheminement
Le projet repose alors sur l’idée de recréer un mouvement en sens inverse. La gare devient le point d’impulsion qui génère un cheminement contournant la Chavalgne, se poursuivant par le pont du lavoir avant d’entrer dans le cœur du village, dernière étape avant l’entrée dans la citadelle. 170
Pour ancrer ce cheminement, deux rotules de part et d’autre de la Chavalgne sont mises en valeur.
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Articuler et orienter
repères et franchissements pont sur le Var
square
parvis de la gare
pont sur la Chalvagne
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placette en bord de Chalvagne
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Valoriser les portes
Ce nouveau cheminement qui tourne le dos à la route est tracé sur une partie de l’emprise de la voie ferrée désaffectée. Elle conduit jusqu’au bord de la Chalvagne, débarrassé du double box fermé pour ouvrir largement sur le cours d’eau et les jardins. L’aménagement de la placette en gradins renvoie à la composition en restanque des potagers. Ce cheminement permet de longer les bâtiments que l’association Secrets de Fabriques tente de valoriser comme le moulin à huile, la draperie, le moulin à farine ou le canal. Le franchissement du pont sur la Chalvagne offre un point de vue assez remarquable sur l’enroulement d’Entrevaux. L’entrée dans le village débouche sur un mail hélas converti en parking. Si des places de stationnement peuvent être maintenues, il importe de dégager celles cernant l’entrée du square. Tout au long de ce parcours, la porte dans toutes ses déclinaisons, arc, arche, arcade, harmonise toujours les gares de la ligne. 174
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Demain
Aujourd’hui
centre historique
entrée dans le centre historique place de la Chalvagne
gare
gare + parvis
aménager le parking
square
parking
parking
point de vue
créer un cours cheminement à créer
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Depuis la gare, un parvis donne accès naturellement au ‘chemin de la Chalvagne’ proposant un itinéraire différent que celui de la route vers le centre historique, en passant par une petite place donnant à voir le cours d’eau avant son entrée dans le Var, puis des éléments du patrimoine (moulins, lavoirs, pont...) jusqu’au cours de platanes qui élance l’avancée vers le pont-levis du centre médiéval d’Entrevaux. Le parking de la gare et de la ville est aussi aménagé en cours en s’appuyant sur les platanes déjà présents afin de susciter la curiosité vers la fin du parking où un point de vue nouveau vient boucler la promenade.
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Le parvis de la gare et le début du cheminement
Un parvis donner de sous les direction 178
est aménagé devant la gare. Toilettes et clôtures sont supprimées pour l’ampleur à la sortie du quai de gare. Un massif végétal est travaillé marroniers pour séparer le cheminement créé de la route, il donne la pour se rendre vers le centre-ville.
Le chemin de la Chalvagne
Le nouveau cheminement sur une partie des voies sera traité différemment. L’utilisation d’un platelage bois fait référence aux traverses de la voie ferrée sur laquelle il s’inscrit. Ce traitement spécifique renforce sa lisibilité tout au long du cheminement. 179
Un alignement de platanes entre la voie ferrée et le parc de stationnement marquera plus nettement la limite entre les deux espaces en même temps qu’il donnera à ce parking un aspect plus cossu et contenu. 180
Vue depuis la route
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«La place de la Chalvagne» gagnée sur l’ancien box fermé devient un espace de vie en soi. De larges banquettes offrent une vue inédite sur la ville, et répondent aux jardins en terrasse qui descendent vers la rivière. La Chalvagne sort de son isolement pour devenir théâtre de verdure. Le cyprès et les platanes du square le prolongent et sont un appel à poursuivre le chemin. Par ce nouvel accès, la gare participe des atouts d’Entrevaux, en élargissant la palette et en inscrivant la visite de la ville dans un mouvement ascensionnel qui mènera aux sommets de la citadelle.
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Annot
L’ARISTOCRATE
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Annot, l’aristocrate. La ville semble rayonner un raffinement passé, la finesse de son architecture renvoie à une ancienne prospérité, était-ce celle du temps de la filature et du tissage de la laine, ou bien celle du temps de ses fonctions administratives... Il reste aujourd’hui quelque chose de cet ancien prestige. Si le raffinement perdure, il est pris dans ce lent déclin qui touche ces vallées de moyenne montagne. Chambre du roi. Vieille aristocrate. Annot semble aujourd’hui partagée entre son patrimoine urbain et le site majestueux des grès. On dit qu’au Moyenâge la ville se trouvait au sein même du massif. C’est bien dans cette tension entre les grès, site protecteur et initiatique, et la ville parcourue par les eaux qu’il faut trouver aujourd’hui la vitalité d’Annot.
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L’eau, révélatrice de formes
Les blocs de grès révélés par l’érosion. Les grès d’Annot, les calcaires nummulitiques et les marnes bleues forment la Trilogie Priabonienne. L’érosion des versants marneux a démantelé la corniche de grès d’Annot en énormes blocs, qui ont ensuite glissé le long des versants. Les blocs se sont ensuite fixés, offrant ce paysage spectaculaire. Les grès sont une roche sédimentaire constituée de grains de quartz, de feldpath et de débris de roches, cimentés par de la calcite.
grès et ruisseaux
La gare, située entre deux géologies.
canaux d’irrigation
L’nfrastructure ferroviaire s’est installée au piémont du massif des grès, à la limite entre deux couches géologiques.
Les grès, révélés par l’eau et le ruissellement, sont poreux et perméables. Ils constituent d’importants réservoirs d’eau qui alimentent de nombreuses sources.
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Kerkhove 2004. Coupe géologique de la série nummulitique de la bordure Sud-ouest du synclinal d’Annot
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L’arrivée en train, depuis l’est...
...une succession de seuils qui dévoilent les grès.
A la sortie d’un tunnel, les blocs de grès se dévoilent. La matière jaillit. Un bloc entaillé laisse apparaître sa chair. Un voyage à l’intérieur des grès rythmés par les seuils enveloppant des tunnels, vers le dernier seuil, l’appel, signifiant l’arrivée à la gare. 190
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L’arrivée à la gare
C’est l’ouverture du champ de vision. L’imposante présence des grès. En face, les coulées grises racontent l’érosion.
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L’arrivée en train, depuis l’ouest...
...la ville enveloppée dans la vallée.
Depuis l’ouest, le regard est cadré par le cordon boisé qui borde la ligne. Une végétation luxuriante, robiniers, frênes,.. Puis, c’est l’ouverture sur la vallée, aux lignes douces. La ville semble prise dans un écrin végétal.
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Où sont les grès?
CONTOURNER
chemin
MAUVAISE LISIBILITÉ tunnel
EMPÊCHEMENT Arrivée à la gare. Il devient difficile de se repérer. Il y a ce grand mur soutènement. Les grès sont plus visibles, on distingue pas toujours châtaigniers.
de ne ne les
Si on veut rejoindre le site des grès, il faut contourner, prendre un passage sous la voie, et suivre ce chemin peu qualifié. 196
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Le site des grès présente une géologie remarquable et impressionnante. Ces énormes blocs de grès troublent nos rapports d’échelles, et confèrent au paysage une dimension mystique. Matières lisses ou rugueuses, teintes de gris, micro-jardins, fenêtres sur le grand paysage, jeux de lumière... La beauté du site tient à la coprésence des grès et de la châtaigneraie. Les grès offrent un substrat acide qui permet aux châtaigniers de pousser. Sur le massif d’Annot, l’implantation des châtaigniers daterait du XVIème siècle; plusieurs arbres seraient âgés de 300 ou 400 ans. Les châtaigniers prennent différentes morphologies suivant les micro-milieux créés par les blocs de grès, et l’action de l’homme, châtaigniers élancés cherchant la lumière, troncs tortueux et tressés...Les couleurs aussi, ici celles d’automne... Le site des grès présente également des abris sous-roches remarquables (semi-troglodytiques), qui ont servi aux populations locales primitives. L’atmosphère particulière et la monumentalité du site lui confère un caractère méditatif et magique, et cela est largement porté par la toponymie du lieu: ‘la Chambre du roi’, ‘la Dent du diable’, ‘le Chameau des lumières’; ainsi que les légendes qui lui sont associées.
Les grès, un site remarquable 198
Le site des grès est classé depuis 1920. Par ailleurs, les grès sont un site d’escalade internationalement connu, et très fréquenté. Un sentier de randonnée dessert le site. 199
Où est la ville?
Annot Arpenter le centre historique d’Annot, c’est être baigné dans l’atmosphère d’un autre temps. Là, portes, voûtes et escaliers s’entremêlent et vous perdent dans une rêverie passée. La ville semble bâtie sur l’eau: fontaines, canaux, passages, et jardins luxuriants la traversent. Cette ville ancienne, c’est le savoir-faire vernaculaire de composer l’habitat, le jardin, l’espace public avec la topographie, avec l’eau, de ménager des seuils entre public et privé...
Depuis la gare, la ville reste peu visible.
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Les atouts d’Annot Annot présente de nombreux atouts, dont ce centre historique remarquable, quelques restaurants et activités, mais le défaut principal nous semble être le manque de lisibilité de ces derniers au sein de l’espace public. La route principale est fortement présente, et les parkings ne servent pas l’image de l’entrée de la ville. Rapidement et de manière non exhaustive, voici quelques pistes sur lesquelles prendre appui pour un projet urbain en connexion avec la gare: . Le cours est un espace public qui sert de couture entre la ville historique et l’extension urbaine sur l’autre rive de la Vaïre. Il permet de relier les flux piétons de la gare au centre-ville d’Annot. L’espace public sur la Vaïre, la place, le marché, l’ombre des platanes...sont autant d’éléments agréables qui sont un peu entachés de la forte présence routière. Ce cours est un enjeu important pour la ville: c’est l’image d’entrée de ville et l’attractivité de ses commerces qui est en jeu.
épicerie paysanne
. L’épicerie paysanne (‘Oh!3 cèpes’) est une vitrine pour la production agricole locale, une initiative contribuant au maintien et à la valorisation de l’agriculture. C’est par ailleurs un espace de sociabilité important pour Annot.
chemin canal
le cours
hôtel du parc
. Les canaux qui peuvent devenir le support de cheminements piétons (ex: le chemin canal) et permettent de proposer d’autres itinéraires du côté des jardins. C’est une belle manière de découvrir Annot, et par ailleurs cela permet de rendre davantage perméable le tissu urbain. Cet exemple pourrait d’ailleurs se prolonger du côté des extensions urbaines pavillonnaires qui rendent les quartiers impénétrables. Cheminer le long des cours d’eau et canaux, c’est découvrir les villes depuis l’intérieur. . L’hôtel du parc qui est l’articulation entre la rue de la gare et le cours. C’est un lieu charnière pour l’entrée de ville, de par sa position et ses qualités architecturales. Son jardin où les châtaigniers sont mis en scène, est une sorte de mise en abîme de la châtaigneraie que l’on trouve sur le site des grès. Face à l’hôtel, existe un parc public qui est proche de la Vaïre. Il peut également être intéressant de la valoriser comme une entrée de ville.
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Depuis la gare, ouvrir vers la ville et les grès
En s’appuyant sur les passages sous la voie, qui deviennent des portes
porte de la ville
porte humide
La gare se trouve à l’articulation entre le site des grès et la ville. L’enjeu depuis la gare, c’est bien d’ouvrir vers ces deux sites, de proposer des liens, de les valoriser. 204
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En s’appuyant sur des seuils
En s’appuyant sur le patrimoine de la gare le réservoir et le pont tournant, repères tout au long de la ligne
chemin d’accès aux grès
seuil des grès
seuil des faux-acacias
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PLAN PROJET
vers le GR
COUPES
porte humide
seuil des grès
porte de la ville
10m
gare
seuildes acacias
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10m
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La gare: diversité de fenêtres sur le territoire
VALORISER LA DIVERSITÉ DU PATRIMOINE BÂTI
LISIBILITÉ Continuité de sol
halle marchandises salle hors sac
réservoir observatoire
bureau chef gare
salle d’ attente
quai marchandises salle info-repos
ACCUEIL . Accueillir les habitants, les randonneurs, les grimpeurs, les gens en ballade
jardin de stockage
. Accès à l’information, au déplacement, valorisation des patrimoines locaux
o is
la
sa
ns
. Valorisation du patrimoine ferroviaire
MOBILITÉ . Informer et assurer la liaison transports en commun, taxis,.. tous modes de déplacements
buffet de la gare minimusée des grès
avec
les
. Borne vélos . Connecter aux cheminements piétons et sentiers de randonnée
parking
. Au sein de la gare, chaque fonction est représentée par une typologie bâtie. Auparavant, la gare était comme un corps où chaque bâtiment serait un organe qui assure une fonction bien précise et nécessaire au bon fonctionnement du tout. Aujourd’hui bon nombre de ses bâtiments ne servent plus et tendent à se délabrer. Il nous semblait intéressant de tirer parti de cette diversité bâtie, et de proposer une variété de réponses programmatiques, en tenant compte de la spécificité de chaque gare, et en travaillant toujours dans la perspective où la gare puisse intéresser bien entendu les touristes mais aussi les habitants. À Annot, différents types de tourisme peuvent se rencontrer, des touristes du dimanche aux grimpeurs chevronnés...De plus, la gare devient un seuil entre la ville et le site des grès, qui est très visité et apprécié des annotins. Il s’agit donc de proposer à la fois des programmes pour les sportifs (que nous avons pu voir dormir dans leur voiture sur le parking de la gare, et qui ne sont pas toujours tentés par un hébergement classique): douches, consignes, salle hors-sac, anciens wagons convertis en chambre d’hôtes,... Mais aussi d’autres programmes classiques d’information, de valorisation des produits locaux... Une offre de restauration et buvette qui pourrait être assurée par les restaurateurs annotins, une fois par semaine, une fois par mois... En permettant à des commerçants annotins de s’approprier ce site, c’est leur offrir une vitrine mais c’est aussi faire vivre la gare. Une exposition valorisant les grès ? Montrer les initiatives locales, telle l’épicerie paysanne, ou l’association d’entretien des châtaigneraies, c’est aussi montrer aux gens tout ce qui sous-tend le paysage, qui le produit, et qui peut permettre de maintenir sa qualité.
talus des faux acacias
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balade et vues
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La gare
L’arrière de la gare Simplement un exemple de ce que pourrait être l’organisation de ce parking aujourd’hui peu qualifié. . A droite, le parvis devant la gare, . La voie de circulation matérialisée pour qu’elle n’occupe pas tout l’espace, . Les alcôves végétales qui viennent cerner les places de stationnement et qualifier l’espace. . L’espace de stockage pourrait également être intégré, en organisant une trame avec les matériaux, les bacs, en en plantant certains.
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Le réservoir Observatoire
Le réservoir Observatoire
Le réservoir contenait le plein, Il est à présent le vide qui permet de découvrir le paysage. Il contient l’essentiel de ce paysage.
captation du paysage cuve de 120 m3
cuve percée
tuyauterie
escalier colimaçon
piliers maçonnés et briques
piliers maçonnés et briques
captation d’une source
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Seuil des faux acacias: le talus
De part et d’autre de la gare sont traités deux seuils: . Le ‘seuil des faux-acacias’ est à l’origine un talus où poussent des robiniers pseudo-acacias, au-dessus du ‘chemin des acacias’(c’est son vrai nom). C’est un talus qui présente une végétation dense, un milieu de transition entre le plateau de la gare et le quartier résidentiel en contrebas, une ambiance intéressante en bordure de l’emprise très minérale de la gare, mais qui coupe totalement la vue sur Annot. Le projet consiste d’une part à ouvrir des vues au sein de la végétation, et obtenir ainsi des cadrages sur Annot. Et d’autre part à créer un cheminement tout le long du talus, un cheminement agréable et ombragé sous les robiniers. Ce cheminement desservira également la ‘porte humide’. Le seuil des faux-acacias, par les vues qu’il offre est une invitation vers la ville depuis la gare.
Robinia pseudoacacia
. Le ‘seuil des grès’ est le chemin qui mène au sentier de randonnée des grès. Ce chemin est actuellement peu engageant, et il manque surtout de lisibilité. Il s’agissait d’une part de le qualifier, de faire naître la sensation d’entrer dans le site des grès. Et d’autre part, il fallait arriver à le rendre visible depuis la gare.
robinier pseudo-acacia
Seuil des grès: le chemin
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Mauvaise lisibilité du chemin et du site des grès depuis la gare
pins sylvestre, peupliers
Les dévoiler
châtaigniers
porte de la ville
Arrivée à la gare: face au grand mur de soutènement qui se dresse frontalement, il y a très peu de recul. Seule une vue partielle et fractionnée du site est possible. Les blocs de grès ne sont plus visibles, les châtaigniers ne le sont que sur la partie la plus à droite, et les voir n’est pas aisé. Il y a donc une réelle difficulté à identifier le site (grès et châtaigniers), qui commençait pourtant à apparaître lors de l’arrivée à Annot en train (surtout depuis Nice). 218
porte humide
. ‘Dévoiler’ le site des grès consiste d’une part à dégager les blocs de grès pour qu’ils soient davantage visibles depuis la gare. Et d’autre part, à faire descendre la châtaigneraie jusqu’en bordure du mur de soutènement; en face de la gare se développe une végétation plus rudérale qui n’a pas beaucoup d’intérêt, il peut donc être plus intéressant d’avoir le feuillage des châtaigniers se détachant sur les blocs de grès afin d’identifier facilement le site. . Quant au chemin des grès, on perçoit dès la gare qu’il se passe quelque chose dans ces ‘niches’ couchées sur le mur, et qu’il y a une épaisseur montrant les signes d’un aménagement derrière le premier soutènement. Un signe qui s’insinue dans la ligne. . Pour y accéder, il faut suivre le traitement de sol qui guide depuis la sortie du train, et prendre les portes. 219
porte de la ville
. Ce passage sous la voie possède déjà des qualités, l’ombre, l’arrondi du mur, l’appareillage du mur de l’infrastructure ferroviaire... Afin de le qualifier en ‘porte’, il s’agit de travailler finement le sol en s’inspirant des différentes portes et passages sous-immeubles que l’on peut voir à Annot. C’est dans le choix du calepinage, des matériaux, des caniveaux périphériques ou central, que se joue cette qualification. Le passage sous la voie bascule en ‘porte de la ville’.
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porte humide
. C’est un passage sous la voie découvert en fouillant. Un passage obstrué par quelques planches et la végétation qui est particulièrement dense dans ce recoin humide. Porte humide, porte de l’eau, le travail ici consiste à tailler un chemin dans cette végétation, et découvrir l’entrée de la porte. Un escalier nous semblait exister. Un passage en fraîcheur qui ne manque pas de charme et permet d’irriguer cette partie est de la gare, ainsi que le quartier pavillonnaire en contrebas.
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Le seuil des grès
Chemin initiatique, condensé du paysage Le chemin, tout comme les portes, emprunte le vocabulaire de la ville et du site des grès. Comme un seuil qui marque le passage de l’urbain au naturel, le chemin assure la transition, il s’efface peu à peu, pour laisser place aux matières naturelles du site des grès. 222
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Le seuil des grès est aussi l’invitation à s’installer dans la pente, puis se retourner sur le paysage. Le seuil prépare au site des grès. S’asseoir, prendre le temps.
Le seuil des grès
Entre les deux murs de soutènement, le sol enveloppe Le sol se relève contre l’oblique et se transforme en dispositif d’assise. La pente, c’est d’abord, se rendre compte de la ligne horizontale de la ligne de chemin de fer das le paysage. C’est aussi l’érosion. Le site des grès présente ses pentes et ravines, contre lesquelles on marche, obliques ouvrant sur le paysage.
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Le seuil des grès
Écosystèmes, micro-jardins, Au soleil: une branche tombe au sommet d’un bloc de grès, unmicrojardin de sedums se développe. À l’ombre, sous les châtaigniers: buis et fougères.
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La figure des voûtes, des portes, des arches suit la ligne tout au long de son parcours. Procédé constructif devenant élément paysager. Ici, c’est la voûte (une voûte couchée dans l’oblique) qui rythme le mur de soutènement, laissant passer grès, eau et végétation, une porte sur le socle naturel, un micro-jardin. Le projet pousse cette idée de micro-jardins, qui mettent en scène les grès, et la végétation de sol acide. En introduisant quelques espèces acidophiles et thermophiles. 227
Le seuil des grès
Un signe sur le seuil des grès, un signe qui appelle à observer le réservoir, luimême observatoire ouvrant sur les éléments paysagers phares du paysage annotin. C’est une manière de mettre en lien la source captée (à droite sur l’image) qui sort du site des grès, et son trajet jusqu’au réservoir.
Ici, ce sont deux éléments que l’on retrouve tout au long de la ligne, marqueurs de son identité: le réservoir et le pont tournant. Le projet les détourne et ils deviennent tous deux des éléments d’orientation, de repère, à la fois à l’échelle du paysage, mais aussi à l’échelle de la ligne. Il nous importait également d’établir une tension entre le seuil des grès et la gare. 228
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Le pont tournant devient ici comme une boussole orientant le paysage alentour, situant la gare d’Annot par rapport à l’ensemble de la ligne et les vallées qu’elle lie, vallées orientées est-ouest, nord-sud.
vers les grès
Comme pour le réservoir, cette installation introduit un jeu, une tension entre le seuil des grès et l’espace technique de la gare. Le pont tournant marque le départ du sentier de randonnée vers le site des grès.
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Sentier des grès
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Chambre du Roi
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se retourner
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Thorame gare
LA MYSTIQUE
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Au sortir du tunnel de la Colle Saint-Michel, la ligne atteint son point le plus élevé à 1350m. Ce passage est aussi celui d’une vallée à l’autre de la Vaïre au Verdon. L’implantation de la gare occupe donc une position de correspondance vers les activités sportives du val d’Allos. Une ligne de bus est d’ailleurs mise en service pendant la saison hivernale depuis la gare à destination des stations de ski. Mais bien avant l’essor des loisirs de montagne, la gare de Thorame avait pour vocation d’assurer le transport des gens en vue du pèlerinage qui célèbre chaque année en mai Marie. Tout démarre au XVème siècle, quand un berger reçoit un appel du ciel qui l’enjoint de bâtir une église en l’honneur de Marie. Pour preuve de la source sacrée de cet appel, il tient dans ses mains une rose provenant du jardin céleste : l’église Notre Dame de la fleur est ainsi bâtie au bord du Verdon. La procession connaîtra un essor considérable grâce à la gare construite juste à côté.
Une impression de suspension domine. Le temps suspendu. Un silence qui flotte. Un arrêt qui ouvre vers l’imaginaire et la poétique du lieu.
La sécularisation et l’essor de la voiture auront raison de ce rendez-vous cultuel, si bien qu’aujourd’hui, l’église et la gare semblent plonger dans un profond silence que les versants contiennent. Cette ambiance n’est pas sans faire écho à la sérénité que l’on peut éprouver à l’intérieur de l’église.
La gare est enchassée entres deux versants boisés. Le Verdon la longe.
Le mur de soutènement est un véritable écran qui borde la gare et accentue le contraste minéral/végétal.
on
rd
Ve
gare notre dame des fleurs
GR vers Colle-StMichel
Telle une aiguille dont la gare serait le chas, a ligne vient piquer le Verdon et la roche. Un tracé net autour des boucles du Verdon. De la route nationale, que la ligne croise aussi, un accès manquant de lisibilité conduit sur le chemin de randonnée rejoignant la Colle Saint-Michel.
Affinités formelles
Les architectures, rares en ce lieu, bien que bâties à des époques différentes distillent des parentés au travers de l’utilisation des formes incurvées et en arcade. Comme un écho, les courbes des piliers du pont se lisent sur le fronton de l’église située dans son prolongement. Le fil tendu d’une gare à l’autre renforce sa cohérence par les variations inédites du thème commun de la porte, du cadre.
Un geste fort pour marquer le seuil
Réunir l’ouvrage du pont au volume de l’église par l’intermédiaire du mur de soutènement de la voie ferrée. Un élan audacieux et simple dans un environnement épuré.
Une longue nef à ciel ouvert
La sérénité du lieu est soulignée, rendue visible par l’emploi d’un acier corten dont les tonalités ressortiront par contraste ou par harmonie au fil des saisons et des variations des étages végétaux. Ces compositions chromatiques tireront le paysage vers une abstraction que la puissance méditative du lieu éveille.
Depuis la route, en direction de Digne, l’élagage nécessaire de l’écran végétal remet en scène le pont. La sobre élégance de son traitement traduit cette sérénité ambiante, surtout à enjamber un Verdon qui exprime avec son intensité sa puissante énergie au sortir de l’hiver. L’amorce du mur de corten se plaque sur le dernier pilier du pont. Est-ce une alliance ou un changement de nature de ce dernier? Quoiqu’il en soit, l’automobiliste reçoit l’appel. Encore un virage pour en savoir plus.
La rencontre crée la surprise. Le pont, en changeant de nature, enjambe également la route. Le passage à niveau, encadré de la sorte marque clairement un seuil. La fuyante de cette lame vibrante capte le regard. Jusqu’où va-t-elle nous emmener?
Cette extension étire la perspective. On voit en cinémascope ce paysage qui ressemble à un décor de cinéma abandonné.
Ce mur loin de fermer, bien au contraire ouvre. Il apporte le Verdon sur le parvis de la gare ou le quai de l’église, on ne sait plus. Il offre également, par son passage stylisé reprenant le code formel de l’arcade, un accès vers le chemin de randonnée pour rejoindre la Colle saint-Michel. Un franchissement qui fait basculer d’une sonorité à l’autre, augmentant l’expérience sensorielle de ces grands espaces loins de tout vacarme.
St André-les-Alpes
LA SACRIFIÉE
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Saint-André-les-Alpes la sacrifiée Depuis l’extérieur, Saint-André-les-Alpes apparaît comme «étendue» dans sa plaine. Profitant de l’espace large de celle-ci, il est difficile de percevoir l’ensemble du village comme un tout. Pourtant, Saint-André-les-Alpes se situe dans un cadre exceptionnel à la confluence entre milieu montagnard et milieu méditerranéen, où l’activité sportive est mise en avant avec le parapente, les activités nautiques et la marche. Le site de la gare, légèrement en surplomb permet une vision du territoire dans son ensemble. Fort de son attractivité et de ses grands espaces, la ville semble donc se sacrifier dans un territoire de moyenne montagne où le «plat» est si précieux.
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L’ouverture sur la plaine
Depuis la gare, un horizon dégagé N
ligne dans la forêt
ligne de chemin de fer CP
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En suivant le Verdon depuis Thorame-Gare, le paysage montagneux et encaissé laisse petit à petit place à la vallée. La plaine cultivée offre donc de nouveaux paysages, qui sont révélés dès l’arrivée à la gare. Celle-ci étant située à flanc de montagne légèrement au-dessus de la ville de Saint-André-les-Alpes.
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La désolation en arrière-plan
Depuis la gare, où est le centre-ville ? Lorsque l’on sort de la gare, la route nous amène jusqu’à la nationale 202 menant à Digne. La descente nous conduit naturellement vers le centre-ville sans qu’il soit clairement visible.
centre-ville
D’un côté un panorama unique qui se dégage depuis les quais de la gare, de l’autre un terrible constat de l’état actuel de la ligne de chemin de fer : des locaux à l’abandon et en friche viennent faire le pendant à la beauté du site dans lequel vient s’inscrire la gare. 260
261
La gare entre colline et plaine alluviale : un palier pour prendre de la hauteur
vers Thorame-Gare
La gare se situe à la confluence entre plaine et montagne, à la manière d’un palier permettant de prendre de la hauteur.
Verdon
Le site permet ainsi d’embrasser l’ensemble du territoire, du lac de Castillon jusqu’aux plus hauts sommets.
centre-ville lac de Castillon
La gare est un potentiel pouvant faire le lien entre ces espaces tant au niveau visuel que physique.
gare CP
équipements sportifs et de loisirs agriculture
vers Digne
Verdon
mitage pavillonaire parcellaire agricole
jardins
centre-ville
262
gare CP
263
La gare / la porte de la ville un palier pour articuler la colline et la ville éparse
La porte de la ville différentes fenêtres cadrent les vues depuis la gare et continuent à perpétuer l’idée du voyage du train, la porte de la ville permet de passer de l’autre côté de la fenêtre. matière, cadrage matière
cadrage
signal
St André des Alpes
centre-ville la porte de la ville
colline
la porte
Bien que la gare permette une vue d’ensemble de Saint-André-les-Alpes depuis les quais, il est difficile de comprendre où se situe le centre-ville dès lors que cette vue disparaît. C’est pourquoi nous choisissons de travailler l’entrée de la gare comme «entrée de la ville» en renforçant son aspect pour signaler la porte, ainsi que son accessibilité piétonnière pour une meilleure desserte. 264
265
La gare / les seuils un palier pour articuler la colline et la ville éparse Les seuils marquent l’emprise transversale de la gare entre la ville et la montagne et montre ainsi l’ancrage de la gare dans son site.
seuil de la ville
porte
seuil de la ville
seuil de
parc des séquoias
la colline
Le site de la gare possède un foncier assez large et très peu utilisé actuellement, qui a à la fois un pied dans la montagne et dans la ville. Sur la partie la plus en belvédère, le seuil de la ville, nous choisissons de travailler la pente comme un amphithéâtre donnant à voir l’ensemble de la plaine. Un parc-belvédère où attendre le train devient agréable et où il est possible d’atteindre le centre-ville par un autre itinéraire. 266
parvis de la gare seuil de la ville
seuil de la colline 267
La gare / les seuils un palier pour articuler la colline et la ville éparse
centre-ville
L’espace des voies de chemin de fer de la gare de Saint-André-les-Alpes a une emprise large et plane laissant apparaître un large panorama. De l’autre côté un parc planté de séquoias et de pins marque la présence de la gare depuis son implantation et offre un espace agréable pour les vues qu’il cadre et le sous-bois qu’il dessine. Son ouverture au public et l’installation d’assises permetent de renforcer cet espace de contemplation sur l’espace lointain ainsi que sous les aiguilles de pins. Des passages réglementés permettent ainsi de traverser les voies de chemin de fer pour accéder au «seuil de la ville».
pont tournant
porte de la colline création d’un sentier de liaison vers le GR
alignement platanes
parvis de la gare
porte de la ville
seuil de la ville sous les séquoias
268
269
La gare / les sentiers d’eau un palier pour articuler la colline et la ville éparse
Verdon
lac
canaux
torrents sources
forêt pin sylvestre
270
ferme
traverse
Verdon
L’histoire du site de Saint-André-les-Alpes est aussi une histoire d’eau. Du Verdon, au lac de Castillon, où les réserves d’eau dans la montagne (alimentation du train vapeur) racontent cette histoire. L’ensemble du village est aussi quadrillé par des canaux qui permettaient d’alimenter en eau autrefois les cultures et les bêtes. C’est justement sur ces derniers témoignages hydriques sur lesquels nous nous appuyons pour faire dialoguer plaine et montagne. En les dégageant et en les révélant au public nous proposons des alternatives aux itinéraires entre la ville, la gare et la montagne que les parcours traditionnels routiers.
lac Castillon
271
La gare / la porte de la colline un palier pour articuler la colline et la ville éparse
La porte de la colline permet d’ouvrir un cheminement vers le GR menant au Mont Chalvet pour les randonneurs et les parapentistes mais aussi vers la ville, le long du canal
mont Chalvet 1616m
table d’orientation trou du Chalvet 1318m
chapelle St Laurent
porte de la colline
table d’ orientation 1609m
En arrivant sur le parvis de la gare, plusieurs directions s’offrent à nous, dont celle qui mène à l’alignement de platanes vers la «porte de la colline» (cf. plan). Cet espace a été pensé comme une porte d’entrée vers les hauteurs, le ciel et les sports d’envol. Lieu où se rejoignent canal et chemin pédestre, cette porte est un point charnière entre les pratiques et les espaces. 272
273
De la gare au ciel après 4 heures de marche, un magnifique panorama à 360° révèle autrement l’espace dans lequel circule le chemin de fer et où s’est implanté Saint-André-les-Alpes.
274
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Digne-les-bains
LA VIEILLE FILLE
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277
Digne la vieille fille Dès l’arrivée en train, Digne le terminus devient Digne le cul de sac. Autrefois très attachée à la Durance, Digne semble être aujourd’hui, amputée de sa vallée et oubliée de tous; Pourtant Digne se situe dans un cadre majestueux, à la confluence de l’ère méditerranéenne et de l’étage montagnard. Un cadre, appelant naturellement vers la montagne, la réserve géologique et la marche. Digne apparaît comme vivoter au fond de sa vallée, comme poussée dans ses retranchements face au chapelet de villes de la Durance qui ne cesse de prendre de l’importance. Digne s’érode et glisse alors vers cette vallée et perd son statut de plus grande ville des Alpes-de-Haute-Provence. C’est en quelque sorte un trésor oublié.
278
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...à l’origine de la ville
Bl éo ne
Les forces vives du territoire...
la
PINCEMENT GÉOLOGIQUE
le
s
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centre historique
ux
ch
au
plaine agricole
de
s
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thermes
Digne s’installe sur un petit piton rocheux, dès l’Antiquité, au niveau d’un pincement géologique où se rejoignent trois rivières : la Bléone, les EauxChaudes et Mardaric. Elle bénéficie d’un climat méditerranéen à influence montagnarde. 280
Alors que la ville s’installe sur les hauteurs, l’activité agricole se concentre dans la plaine régulièrement inondée et enrichie en limons. Les thermes des «Eaux-Chaudes» sont quant à elles, très appréciées dans la région. 281
Erosion
et glissement
Vers une ville aujourd’hui dispersée
aujourd’hui dispersée
centre-ville
périurbain
A la fin du XIXe siècle, l’arrivée du train et de l’essor industriel, vient faire glisser la ville vers sa plaine .
282
plaine agricole
La ville s’étend et remonte dans ses vallées. Ainsi Digne s’étale sur 8 km en aval et l’activité agricole a tendance à disparaître sur la rive droite de la Bléone.
283
Arrivée à Digne par le train, un arc tendu depuis la campagne vers la ville
Aujourd’hui, Digne est perçue comme une ville distendue. Distendue entre une plaine et un promontoire, entre la Provence et la montagne, entre la campagne et la ville.
centre-ville gare
La ligne de chemin de fer de Provence apparaît alors comme un arc tendu pouvant faire le lien entre tous ces éléments avec la gare comme point d’appel.
périurbain
284
plaine agricole
285
Depuis le train, une traversée dans le cordon boisé de la plaine agricole
Quercus pubescens Acer monspessulanum
286
...puis dans la zone artisanale,
Ailanthus altissima
287
L’arrivée à la gare, ouverture du paysage
Ailanthus altissima
288
La gare : cul-de-sac ou appel ?
conifères
289
Depuis la gare, où est le centre-ville ?
cèdres centre-ville
Le centre-ville se rapprochant, le sommet du Cousson disparaît pour laisser les hauteurs des cèdres esquisser le centre-ville.
Lorsque l’on sort de la gare, le centre-ville ne se laisse pas percevoir. Cependant le sommet du Cousson marque un repère important dès l’arrivée à la gare, on se sent comme guidé par lui.
290
291
Remettre en mouvement la gare et le train, pour réactiver la ville
L PE AP De cet arc tendu vers la ville, l’objectif est alors de remettre en mouvement la gare et le train pour réactiver cette ville en dormance.
gare
Bien que la gare soit excentrée et que son accès au centre desserve celle-ci, c’est bien l’inscription de la gare dans son site qui en fait sa force. C’est ce va-et-vient de l’appel de la montagne depuis l’arrivée à la gare et de la descente vers la Durance et de la Méditerranée, qui nous permettent de penser qu’il est nécessaire de retrouver ce double-flux.
halte
Ce mouvement naturel du site est à la fois un départ vers le minéral et un départ vers l’eau. Ce sont deux directions qui ne cessent de se nourrir et dont la gare en devient la roue motrice.
r
in
fe
m he
c
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293
Les atouts de Digne
Digne est une ville attrayante. Dans ce cadre exceptionnel de proximité à la montagne, il semblait naturel d’y développer des activités sportives tant pour l’amateur du dimanche qu’aux sportifs de hautniveau. Digne, ville étirée. L’utilisation du vélo est très répandue comme en témoigne les nombreuses pistes cyclables, notamment dans sa plaine. La montagne est aussi un lieu idéal pour la méditation et pour permettre de développer des expériences de Land Art. Les travaux d’Andy Golsworthy, entre autres, révèlent cette relation intime à la nature.
les activités physiques
294
le musée Gassendi la réserve géologique la dalle aux ammonites
les thermes
Très liées à son territoire, les thermes de Digne-lesbains, encore en activité, attirent de nombreux usagers grâce à la qualité et à la spécificité de son eau qui jaillit de sa terre si particulière.
295
L’eau et le corps
la Blé one
équipements sportifs, chemins pédestres et cyclables les thermes
en bord de gare routière
Digne entretient un rapport important au corps et au territoire. Cette carte montrent les différents parcours de promenades, très liés au cours d’eau, ainsi que les lieux où l’activité sportive est mise en avant. Le sport est présent dans l’ensemble de la ville et concerne différentes activités sportives : vélo, marche, sports d’équipe, baignade...
vélos et piétons ripisylve de la Bléone
cheminements sauvages dans la ripisylve
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le ch s e au au de x s
ylve
rippis
plan d’eau Ferréols
pétanque, piétons traversée et vélos, bord de desEaux chaudes
297
Le temps long géologique, la marche, l’art,...cheminements iniatiques
dalle aux ammonites
Le musée Gassendi, tire son nom de Pierre Gassendi astronome et philosophe dignois. Véritable porte d’entrée sur le territoire à la fois sur la géologie que sur le monde de l’art, il résonne avec d’autres institutions : le musée de la géologie (Barles), les refuges d’art d’A.Goldsworthy, le musée des fossiles et des sirènes (Castellane), le musée terres et temps (Sisteron) et l’Italie avec la route pour l’art contemporain (VIAPAC). CASTELLANE musée sirènes et fossiles
Alexandra David-Néel est aussi une figure importante de Digne et un musée lui est consacré. Enfin, l’école intercommunale des Beaux-Arts vient encore une fois réitérer cette relation intime qu’entretient Digne à l’art.
298
RIVER OF EARTH " Derrière ce mur, il y a une vue magnifique sur le paysage environnant. Je n’ai pas bouché cette vue mais je l’ai découverte à l’intérieur du bâtiment et j’espère aussi d’une façon ou d’une autre à l’intérieur de nous mêmes." Andy Goldsworthy
«INFINITY IN FINITY» Herman De Vries
Musée Gassendi
Musée A.David- Néel 299
Remettre en mouvement la gare et le train, pour réactiver la ville
Pour remettre en mouvement la gare et le train dans le but de réactiver la ville, nous allons nous concentrer sur trois actions.
accrocher gare
franchir halte
La première nommée «accrocher» consiste à affirmer davantage la gare dans son quartier et de l’élargir jusqu’au centre-ville ; la seconde nommée «franchir» cherche à donner la possibilité aux quartiers éloignés de la gare de franchir la Bléone grâce au viaduc ferroviaire pour aller sur l’autre rive ; enfin la dernière action nommée «ancrer» cherche à protéger les parcelles agricoles de l’urbanisation menaçante, en montrant par des parcours de promenade, sa beauté et la nécessité de sa sauvegarde.
r
in
m he
c
300
fe
ancrer
301
Accrocher : Élancer la ligne vers la ville
La gare est venue s’inscrire dans le plis entre la plaine de la Bléone et les premiers coteaux. De nombreux murs de soutènements sont donc venus la renforcer et c’est sur ces-derniers que nous avons souhaité nous appuyer. Témoins d’un savoir-faire de l’époque, ils font partise intégrante du patrimoine ferroviaire de la ligne.
302
303
Accrocher : Élancer la ligne vers la ville vers la gare
l’appel vers le centre-ville
l’appel vers le centre-ville
murs de soutènement
gare
La gare est comme pincée entre ces murs et devient le relais entre le centre-ville et le reste de la ligne. Le dégagement de ces murs, de la végétation notamment, permet ainsi de lire son déroulement dans l’espace. En référence au travail d’Andy Goldsworthy, des signes (photos) annonceront le chemin de la gare. Enfin, un dégagement des cheminements piéton et cyclable révèle une accroche à la ville plus visible tant physiquement que pour l’esprit. 304
1 - travail d’Andy Goldsworthy (musée Gassendi) 2 - sous le passage des Beaux-Arts 3 - proposition
305
Accrocher : Lier la gare aux quartiers
Le site de la gare est très étiré. Terminus de la ligne, un peigne ferroviaire vient donc constituer une barrière aux quartiers de part et d’autre de la gare. seuils
Des passages ont transversale.
été
pourtant
construits
de
manière
Peu visibles ou peu aménagés, il nous paraît primordial de les conserver et de les mettre en valeur afin de permettre une communication traversante entre les quartiers et de casser l’effet «barrière».
traversées
306
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Accrocher : Lier la gare aux quartiers
passage des beaux arts
porte dérobée
porte dérobée
La porte dérobée donne un accès direct à l’ancienne gare des chemins de fer de Provence depuis l’avenue de Verdun
308
Le passage des Beaux-Arts fait le lien entre la ville et l’école Les garde-corps rouge devraient être remplacés par des garde-corps de facture similaire à ceux de la gare
309
Accrocher : Lier la gare aux quartiers
Le passage à niveau et le passage du cimetière
passage à niveau
passage des beaux arts
310
porte dérobée
Un franchissement plus marqué pourrait être pensé. D’autre part, lier la gare aux quartiers n’est pas seulement permettre de franchir des espaces, c’est aussi offrir aux habitants de ces environs et de la ville des lieux de rencontres.
passage du cimetière
passage à niveau
donnant accès directement aux voies car situés au même niveau que les rails.
passage du cimetière 311
Accrocher : Lier la gare aux quartiers
le parc des cèdres depuis le Rond-Point du 4 Septembre
le parc des cèdres
Le parc des Cèdres gare
le parc belvédère
le parc des cèdres depuis l’intérieur
marque l’entrée de la gare et fait échos aux cèdres de l’autre rive qui marque l’entrée de la ville
La gare offre un potentiel énorme en terme d’espace grâce à son important foncier. Afin de marquer la présence de la gare au sein de la ville, nous choisissons de renforcer l’entrée principale de celle-ci en densifiant le parc de cèdres existant et en l’ouvrant au public afin de perpétuer l’histoire de ces arbres et d’en faire un conservatoire de cèdres.
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313
le parc des cèdres
le parc belvédère
détail
depuis l’avenue de Verdun
depuis l’arrière
Le parc du belvédère Espace fragile car construit dans la pente, il est souhaitable de concentrer le trafic ferroviaire sur le versant nord et ainsi de dégager un parc linéaire sur la partie en belvédère. Le parc permet ici de rendre compte de la formation de la ville grâce au merveilleux panorama qu’offre sa vue. Il pourrait être qualifié de parc en survol, soulignant ainsi la finesse de l’ouvrage ferroviaire et la dualité ville/ nature. 314
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le parc belvédère dos à Digne le parc des cèdres
le parc belvédère
végétation de strate herbacée, de étage supra méditerranéen : plantations à travailler dans le mouvement des rails
alcôves :
bande belvédère :
pavage s’effaçant dans la végétation
accès piétons et vélos largeur 5m en béton lissé suggérant le reflet et l’envol vers la montagne
le parc belvédère vers Digne pointant l’appel
Bromus erectus Prunus spinosa Hippocrepis comosa
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Accrocher : Ménager des repères
Terminus de la ligne de chemin de fer, la gare de Digne concentre sur son site des éléments ferroviaires importants que l’on retrouve tout le long du parcours de la ligne. Ainsi au-delà de la gare, nous pouvons trouver des éléments comme le pont tournant, permettant de faire changer le sens des locomotives à vapeur, ou encore les réservoirs, servant à les alimenter en eau. Nous nous attachons ici à traiter ces éléments en les requalifiant et ainsi de participer à l’unicité de la ligne.
318
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Accrocher : Ménager des repères
devant les quais SNCF de la gare
le parc des cèdres
gare
le parvis de la gare gare CP parvis restauration de la gare
La gare Il est question ici de faire l’hypothèse d’une remise en réseau de la ligne SNCF reliant Digne à Château-Arnoux/ Saint-Auban, dans la vallée de la Durance. Pour cela il est nécessaire de nettoyer les voies SNCF enfrichées et de revaloriser le bâti en proposant des aires d’accueil et de repos. D’autre part, la gare doit retrouver sa fonction de pôle attractif au sein de la ville. Nous choisissons de retraiter le parvis entre les deux gares comme un espace public où café-retaurant, hôtel et espace de promenade participent à cet attrait. 320
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Accrocher : Ménager des repères
espace d’exposition des Beaux-Arts Beaux-Arts
Beaux-Arts
parvis de la gare hangar expos Beaux-Arts
L’espace d’exposition De nombreux bâtiments ne sont actuellement plus utilisés, nous proposons de les reconvertir. Ainsi le hangar situé en face de l’école intercommunale des Beaux-Arts pourrait devenir une vitrine sur le monde de l’art qui se passe dans la région dignoise depuis le train. Il participerait donc à la volonté de la gare de devenir un lieu de rencontre et de partage. 322
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Accrocher : Ménager des repères le pont tournant
Beaux-Arts
pont tournant
réservoir observatoire
hangar expos Beaux-Arts
parvis de la gare
Le pont tournant et l’observatoire Repères ponctués sur l’ensemble de la ligne, le pont tournant et le réservoir voient leurs fonctions évoluer. Ainsi le pont tournant reprenant sa fonction de boussole, permet de s’orienter sur la ligne. Le réservoir devient quant à lui un observatoire du paysage dans lequel le visiteur est amené à s’émerveiller du paysage alentour. 324
Le Pont-tournant fait référence à l’orientation et aux instruments de repères et de mesure du musée Gassendi
Musée Gassendi 325
fin / début du parc belvédère : carrefour des directions
fin du mur de soutènement
observatoire le réservoir
le Réservoir-Observatoire tour d’orientation pour regarder le paysage des alentours, il vient clôturer le parc du belvédère ou marquer son entrée.
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Franchir le rail : Articuler les rives
rive droite
la Bléone
le
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ripi
franchir la Bléone halte
de
la
Par l’ajout d’une passerelle piétonne, il est désormais beaucoup plus facile de rejoindre l’autre rive de part et d’autre de la Bléone.
rive gauche ouvrir la rivière au public
La passerelle Bléone
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ch
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Par ces vues au-dessus de la rivière, on permet ainsi de mettre en valeur la ripisylve et de valoriser la prouesse ferroviaire du viaduc.
de
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thermes
la traversée de la Bléone à pieds
Depuis la rivière Rouveiret
e-
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équipements sportifs, chemins pédestres et cyclables
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la Bléone
Franchir le rail : Articuler les rives
La halte le
s
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ux
ch
au
de
s
thermes
ripi
valoriser la halte
330
ea
La halte du parc de la Bléone est aujourd’hui utilisée mais très peu mise en valeur : les broussailles y sont nombreuses et l’accès y est limité.
la halte du parc de la Bléone
En dégageant l’accès et en proposant un accès plus commode, on cherche ici à renforcer sa visibilité et de le faire évoluer en porte d’entrée sur le parc de la Bléone et sur les quartiers environnants.
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Ancrer : Donner à voir l’agriculture pour la valoriser
Prendre le train des Pignes, c’est aussi traverser de multiples paysages et prendre conscience de la beauté du territoire. Il a donc un rôle sur la préservation de ceux-ci et du regard que l’on porte sur eux. Les haltes permettent de s’arrêter dans ces paysages comme ici, où il est possible de suivre les rails par un cheminement qui nous entraine à l’intérieur d’un territoire si particulier.
ylve
ripis
Chemin dans la plaine cultivée
haltes
ancrer
ouvrir un cheminement
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335
Pour chacune d’elles nous avons donc cherché à réunir dans le projet ce qui détermine l’unité de la ligne tout en préservant les spécificités de chacune de ces gares. Que ce soit Saint-André-les-Alpes qui doit préserver un site remarquable menacé par le mitage, Thorame-gare dont son implantation au milieu de nul part lui donne une dimension méditative qui résume l’esprit du lieu. Ou encore Entrevaux dont la citadelle attire tous les regards alors qu’elle possède un patrimoine caché que la gare offre potentiellement sur un plateau ou enfin Puget-Théniers ou comment une gare peut devenir un élément structurant de projet urbain pour ces villes qui tombent sous la zone d’influence d’une grande métropole comme Nice.
Au final le travail sur cette ligne Nice Digne nous a permis de saisir que les enjeux ne se dessinent pas seulement dans la linéarité du parcours mais bien dans l’épaisseur du territoire traversé. En ce sens, cela ouvre le champs à de stimulantes perspectives comme celle d’inscrire cette ligne dans un véritable projet de territoire et non seulement de circulation. Les caractéristiques de ce train, lenteur qui laisse détailler le paysage, rapport au corps, résonnent avec l’état d’esprit des populations qui y vivent, soucieuses qu’elles sont de préserver une qualité de vie, par leur mode d’organisation comme par les savoirs qu’elles veulent défendre ou réhabiliter et qui vont dans le sens d’une recherche de sens que notre société tente de retrouver. 336
Sur cette carte nous avons répertorié de manière non exhaustives les « correspondances » qu’offre le train, que ce soit les initiatives locales, les activités sportives ou culturelles afin de montrer le rôle fédérateur que ce train peut jouer pour soutenir un développement juste.
337
En résumé, le train des Pignes sous ses dehors fluets incarne l’avant-garde du développement de ces régions. 337
Bibliographie
Le siècle du train des Pignes. Histoire des Chemins de fer de Provence. GEPC. José BANAUDO. Les éditions du Cabri. 1991 La nature au pays du train des Pignes. Claude ALLIER, France IRR. Édition SYMA. 1980 La Colle Saint-Michel. Des bas-alpins à la hauteur. Aline SARTI Bernard VAUTRIN . Éditions A. SARTI. 2011 Flore forestière française. Guide écologique illustré. III Région méditerranéenne. J.C. RAMEAU, D. MAUSION, G. DUMET. Editions IDF CNPPP. Méditerranée, revue géographique des pays méditerranéens n°109 Forêt méditerranéenne. Numéro 2, tome XXXIV. Juin 2013 Ressources : Portrait de territoire. INSEE. Données 2012 Pays A3V. Elaboration de la stratégie de développement coordonnée Pays A3V – Ligne des Chemins de fer de Provence 338
338
339
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Remerciements Nous remercions nos partenaires de la Région, Laurent Garnier, Régine Lugan, Nathalie Ramu, Hélène d’Ortoli ; ainsi que Thomas Vernay pour sa documentation technique. Nous souhaitons remercier chaleureusement les conseils de développement des trois pays traversés par la ligne ( Dignois, A3V et Vallées d’Azur-Mercantour), les commerçants, le personnel des gares et les usagers. Un merci particulier à Louisette Rigaud pour son accueil et ses bons plats ainsi qu’Orlanne de l’épicerie paysanne « Oh 3 cèpes ! » à Annot. Connaître cette ligne était déjà en soi un voyage dans le temps et nous remercions monsieur Révelli pour le temps consacré à nous conter avec passion ce récit. Sylvain Liautard nous a transmis ses connaissances techniques sur le chemin de fer de Provence. Monsieur Allier, ancien enseignant à l’ENSP, nous a également fait partager sa vive curiosité sur les dynamiques écologiques en jeu. Nous adressons un remerciement particulier à Monica Beltrao et Michel Teule, du CERFISE, pour leur accompagnement et leur soutien dans l’avancée de nos travaux. Esther Salmona, paysagiste dplg, a été notre encadrante. Par son approche des questions de paysage, elle nous a invité à explorer tous les outils en nous donnant confiance. Nous lui sommes très reconnaissants d’avoir stimulé et encouragé cette liberté de faire. Nous remercions également Mathieu Gontier, paysagiste dplg et responsa ble de la 4ème année. Merci à Gaïa. Marseille. Avril 2014 Karim ATA Livia KOLB Laure LETOUBLON 340
341