Un exil intérieur : l'évacuation des Mosellans (septembre 1939 - octobre 1940)

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en route !

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es départs se sont étalés dans le temps, car ils sont commandés par la géographie du danger de guerre effective. La dernière commune évacuée en 1939 fut celle de Volmerange-les-Mines le 20 octobre. Pour l’ensemble du département, la zone évacuée s’achevait à la ligne des localités non évacuées de Baerenthal à Schmittviller et de Kirviller à Boulange [6].

l’abandon du village éveille une vive émotion, émotion attisée par le fait que ces gens partaient vers l’inconnu sans connaissance de la date de retour. l’espoir, pour ceux qui sont partis avant la mobilisation générale et la guerre à l’Est, de voir le problème se régler comme lors de la crise des sudètes permet de trouver un peu de réconfort. les seconds partis, en revanche, savent que le départ s’inscrit dans la durée et la peur de perdre l’œuvre de toute une vie est palpable. seuls les enfants appréhendent ce périple autrement.

Les communes mosellanes évacuées en 1939-1940

[6] Les communes de la Moselle évacuées en septembre-octobre 1939 (zone rouge) et en mai-juin 1940 (zone bleue). Carte réalisée d’après Henri Hiegel, La drôle de guerre en Moselle. 1939-1940, t. 1, Sarreguemines, 1983, p. 151-163, complétée par arch. dép. Charente (1 M 246), arch. dép. Vienne (4 M 673, 676, 820 et 1389) et Jean-Paul Paradeis, De l’évacuation à la libération dans la région de Thionville et de Cattenom, cantons de Cattenom, Sierck-les-Bains, Yutz et Metzervisse. 1939-1945, Cattenom, 2004, p. 33-39. Il demeure quelques incertitudes pour 1940 : communes ayant reçu l’ordre de partir mais n’ayant pas eu le temps de l’exécuter et communes n’ayant pas pu aller au-delà de l’Alsace bossue toute proche.

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