Little Fashion Book 4

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la magie du coup de cœur. J’aime le second degré, travailler des codes un peu coincés et les sortir de leur contexte : décaler les liberty, travailler les jeux de volumes, les détails imposants. Chaque chaussure est un bijou, son acquisition n’est pas rationnelle mais complètement émotionnelle. Quel est ton processus de création ? Je suis très sensible à la beauté, et perméable au monde qui m’entoure. Une exposition, un livre, une matière m’inspirent, et une idée naît. Puis viennent s’ajouter un ruban, des paillettes, la forme d’un talon et, comme dans une recette de cuisine, une étincelle et tout devient évident. Je visualise ; je gribouille, mais dans ma tête. La chaussure est un objet tridimensionnel, tout est un jeu de proportions ; on peut rater ou tout réussir à deux millimètres près. Une source d’inspiration singulière ? La nourriture, les odeurs : celle de mes filles. Un lieu incontournable ? Ibiza, j’adore. Les amis, les pins, la mer, l’odeur des plats espagnols, la lumière.

Pas Ibiza pour la fête, car la fête, c’est nous ! Une chaussure intemporelle ? La ballerine bien sûr. Une couleur qui te touche ? Le vert aqua, j’adore. C’est une couleur difficile à travailler sur les chaussures. Un mouvement d’art qui t’influence ? L’expressionnisme abstrait, Rothko, Calder, Elizabeth Payton - je rêve d’avoir un jour une de ses toiles ! Une période de l’histoire qui t’inspire ? L’époque victorienne, car c’est une période riche dans tous les domaines. Un film culte ? J’aime beaucoup Métropolis. Une mélodie redondante ? Le Mama d’Olympia. Je vois dans ses yeux qu’elle veut dire beaucoup plus que ça… Un aliment qui ne te ressemble pas ? Les carottes cuites. Je déteste ! Un rêve ? Pouvoir jouer avec le temps !

Propos recueillis par Clara Dayet, photos : Carl-Oskar Linné 23


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