Mag Hiver 2010

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Entreprises

Industrie

Duralex retrouve son éclat Après moult turbulences, le fabricant de verres et d’assiettes retrouve le fil d’une histoire inscrite dans le patrimoine culturel national. Preuve que le verre Duralex est vraiment incassable.

I

ncassable ! En région Centre, Duralex a une réputation aussi solide que les verres qui ont fait sa renommée. Pourtant, la verrerie fondée par le vinaigrier Dessaux en 1927 à La Chapelle-St-Mesmin (45), puis reprise par Saint-Gobain dans les années trente, a frôlé l’extinction... « Beaucoup pensaient que notre compte était bon », se souvient Antoine Ioannidès, un industriel d’origine grecque qui a repris l’affaire en complète déconfiture en juillet 2008 aux côtés de ses frères. L’un d’entre eux était agent général de la société à Athènes et avait amplement contribué à l’expansion historique de la marque au Proche et au Moyen-Orient. Aujourd’hui, les repreneurs ne regrettent pas leur choix ni les 6,2 M€ qu’ils ont injectés dans les fonds propres de l’entreprise. Duralex, qui emploie désormais près de 210 salariés contre à peine 200 lors de la reprise en 2008, « devrait accroître ses ventes de 24 % en 2010, soit 29 M€ », prévoit le dirigeant, estimant que, sans les troubles sociaux de cet automne qui ont 64 La Lettre Valloire - Décembre 2010

perturbé la logistique et inquiété la clientèle, « le CA aurait probablement crû de 30 % ». S’appuyant sur sa notoriété et une activité à l’export représentant 94 % des ventes, Duralex a désormais l’ambition de reconquérir le marché tricolore des arts de la table. Et aussi de pousser ses pions en Europe. Il est vrai que les gobelets en verre trempé – un brevet

mis au point par Saint-Gobain – sont ancrés dans le patrimoine culturel national. « Quel petit Français n’a pas eu l’occasion de boire dans un verre Duralex, notamment à la cantine ? », rappelle Antoine Ioannidès qui s’apprête à recruter un responsable du développement commercial pour la zone Europe, un chargé d’affaires grande distribution et à renforcer le service marketing. L’entreprise, qui souhaite rajeunir son image, a déjà intégré la couleur – le bleu marine – au cœur de ses 250 références. En 2011, de nouveaux projets devraient voir le jour, notamment la mise sur le marché d’une nouvelle couleur – le rose –, de coupes à glace et d’assiettes carrées. Un site internet marchand encore en chantier devrait être très prochainement ouvert. Enfin, de nouveaux investissements – près de 5 à 6 M€ – seront engagés d’ici à la fin 2013 dans la remise aux normes de l’usine et probablement dans l’installation d’une sixième ligne de production dédiée à de nouveaux produits, entraînant la création d’une quinzaine d’emplois. Jean-Christophe Savattier

Retour de flamme pour le pyrex à Châteauroux Au sud de la région Centre, une autre entreprise emblématique des arts de la table, la verrerie Arc International de Châteauroux, bien connue pour ses célèbres articles en pyrex et sa gamme arcopal, revient aussi de loin. En 2006, ce site de 390 salariés, propriété alors du groupe Newell, est revendu au géant nordiste Arc International (12 000 salariés, dont près de 8 000 en France) dont le fleuron est la fameuse cristallerie d’Arques. Celui-ci ne tarde pas à engager une profonde réorganisation. Promue site stratégique, l’unité castelroussine va profiter d’un programme d’investissement de 6 M € affecté à la reconstruction d’un four et devient la seule plate-forme dédiée au pyrex – un verre inventé au début du XXe siècle aux Etats-Unis – après l’abandon d’activités similaires au Royaume-Uni et dans le nord de la France. Dans un contexte de crise, l’usine, qui produit 170 tonnes de verre par jour, est parvenue à tirer les marrons du feu.


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