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Points Chauds

Politique

Départemen un retour de la droite Les six départements de la région ont tous retrouvé une majorité de centre-droit dans un statu quo ante qui ramène le Centre-Val de Loire aux années précédant 2004 et l’arrivée d’une majorité de gauche dans le Cher. Mais ce résultat en trompel’œil ne doit pas cacher le poids du vote Front national – plus d’un électeur sur quatre au premier tour – et la très faible participation qui fait des abstentionnistes le premier parti de la région. Ces deux constantes augurent d’un futur difficile pour les partis du pacte républicain.

Q

ue faut-il retenir de ce scrutin départemental de fin mars 2015 en région Centre-Val de Loire ? Que la gauche a perdu le terrain gagné depuis une dizaine d’années ? Que le Front national représente plus d’un électeur sur quatre ? Ou que la faible participation relativise toutes les analyses, hormis celle de l’éloignement de plus en plus grand entre les citoyens et la chose publique ? Certainement un peu de tout cela… Lundi 30 mars au matin, les six conseils départementaux de la région Centre-Val de Loire ont retrouvé une majorité de centre-droit, monopole perdu en 2004 avec la prise du Cher, confirmé en 2008 avec celle de l’Indreet-Loire : la veille, le deuxième tour des élections départementales a même pris une allure de triomphe en Eure-et-Loir (28 sièges, contre 2 à un binôme divers gauche à Lucé), dans le Loiret (36 sièges, contre 6 à la gauche qui reste toutefois bien implantée en banlieue orléanaise), dans 12 La Lettre Valloire - Juin 2015

l’Indre (20 sièges contre 6), Le Loir-etCher (22 contre 8). Fraîchement reconquise, l’Indre-et-Loire se donne largement à sa nouvelle majorité de centre-droit (30 sièges contre 8) : la gauche perd 16 sièges de conseils généraux, soit 2 sur 3 ! Le score est un peu plus serré dans le Cher (24 sièges contre 14 que se partagent le PS, qui conserve 3 des 4 cantons de Bourges, et le Front de gauche, qui gagne les 4 sièges en jeu à Vierzon) : la gauche perd néanmoins 8 sièges par rapport à la précédente assemblée départementale. Trois présidents en exercice ont conservé leur siège : Albéric de Montgolfier en Eure-et-Loir, Louis Pinton dans l’Indre et Maurice Leroy dans le Loir-et-Cher : pour ce dernier, la victoire a été beaucoup plus incertaine que ne laisse penser le troisième tour du scrutin (22 voix au président sortant contre 8 à son adversaire socialiste) et elle aurait pu tenir aux 11 voix qui ont séparé le vainqueur Jean-Marie Janssens de son concurrent JeanLuc Brault sur le très disputé canton de Montrichard. Dans le Loiret, Hugues Saury (Olivet) a succédé à Éric Doligé, qui ne se représentait pas. Dans le Cher, le fauteuil est revenu au maire UMP d’Aubignysur-Nère, Michel Autissier. Et l’Indreet-Loire a renoué avec sa tradition centriste en offrant le fauteuil présidentiel à l’UDI Jean-Yves Couteau, préféré après des négociations internes à un

autre centriste, Pierre Louault, et à l’UMP Jean-Gérard Paumier. Le premier tour aura été marqué par le grand bond en avant du Front national : 26,4 % des suffrages exprimés. Autant le score du parti de Marine Le Pen sur le plan national pouvait apparaître comme décevant au regard des sondages, autant sa performance dans la région Centre-Val de Loire a surpris par son ampleur. Le poids du mouvement d’extrême-droite en Eureet-Loir était connu, mais il étend désormais sa toile sur tout le territoire, y compris sur des zones où il était historiquement peu implanté. Présent au deuxième tour dans 11 des 15 cantons euréliens, il obtient ainsi, à l’issue de triangulaires, 27 % des suffrages à Châteaudun (mais 30 % au premier tour), 26,6 % à Nogent-leRotrou (28,9 % au premier tour) et 27,3 % à Illiers-Combray (28,4 % au premier tour) : il obtient son meilleur score du second tour à Lucé (40,3 %) où ses deux représentants étaient opposés au binôme DVG Marie-Pierre Lemaître-Lezin et Xavier Roux, seuls représentants de la gauche dans la nouvelle assemblée départementale. Dans le Loiret, le FN était présent dans 16 cantons sur 20 au second tour (le 21e, celui d’Olivet, ayant été pourvu au premier tour) ; dans le Cher, il était 13 fois au second tour, dans le Loir-etCher 11 fois, dans l’Indre 8 fois... Même l’Indre-et-Loire, de tradition modérée, n’échappe pas à la défer-


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