LM magazine - novembre 2018

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Dancer in the dark

# 76

Fort du succès de Call Me by Your Name, Luca Guadagnino s’attaque au classique d’épouvante signé Dario Argento en 1977. Résultat ? Un hommage sans prise de risque mais tout en respect et modernité, qui donne un sacré coup de vieux à un certain Black Swan. Susie Bannion, ballerine en herbe, pose ses valises à Berlin pour rejoindre l’une des plus prestigieuses académies de danse au monde. La jeune Américaine tape dans l’œil de Madame Blanc, sa chorégraphe, qui la promeut danseuse étoile. Simple alchimie professionnelle ? Pas si sûr. D’autant plus qu’une relation malsaine s’installe entre les deux passionnées. L’ambiguïté s’intensifie, à mesure que le cadre se révèle. Derrière cette école se cache en effet un macabre couvent de sorcières, avec son lot de rituels et d’hémoglobine… Ce Suspiria reprend ainsi fidèlement le chef-d’œuvre éponyme de Dario Dargento. Se pose alors une question : peut-on apprécier un film dont on connaît déjà les grandes lignes ? Eh bien oui, car la relecture de Luca Guadagnino tire davantage vers l’hommage que le plagiat cupide. Comme dans la mouture d’origine, cette nouvelle itération prend le temps d’installer son sujet et impose une réalisation tout en sobriété. On apprécie par exemple l’absence de "jump scares", fléaux du genre, au profit d’une violence crue servie par des plans aux petits oignons. Ajoutez à cela un casting cinq étoiles (Tilda Swinton, effrayante…) et vous De Luca Guadagnino avec Dakota Johnson, Tilda Swinton, comprendrez pourquoi le film fut la sensation Chloë Grace Moretz… Sortie le 14.11 de la dernière Mostra de Venise. Mélissa Chevreuil

© Metropolitan Film Export

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Suspiria


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