texte ¬ Thibaut Allemand photo ¬ Babafish © DR
Quels cirques ! Pas besoin de préciser que Les Multipistes n’ont rien à voir avec La Piste Aux Etoiles. Suffisamment installé dans le Paysage Spectaculaire Français, le cirque contemporain ne se développe plus contre, mais en parallèle de la tradition. Héritiers de la dextérité des anciens, ces acrobates, comédiens, magiciens, vidéastes - et parfois tout cela à la fois - poussent les arts circassiens un peu plus loin. Ce festival en est une éclatante démonstration. Transdisciplinaires et indisciplinés, les invités ne se plient à aucune contrainte sinon celle, implacable, de la gravité, au vu des nombreux trapézistes présents ici. Une liberté acquise en partie par la scénographie, la scène frontale offrant bien plus de latitudes dans l’éclairage ou la projection d’images. Danse, trapèze, magie, acrobatie, vidéo ou comédie se marient dans des créations relevant moins du numéro que de l’équation. Les rois de l’arène Aux nombreux acrobates (la Cie XY, voir p.80, ou Vole et tais-toi, filles de l’air en balançoires), s’ajoutent des spectacles tenant autant du cirque que de la musique, tel L’Art De La Fugue, variation autour de JS Bach. Pour notre part, on a beau demeurer dubitatif sur le mentalisme, on attend de pied ferme L’Homme Cornu de Kurt Demey, dont l’univers évoque fortement l’ambiance bucolique et païenne de The Wicker Man (1973). Mais c'est surtout la manipulation de cartes de Bébel qui nous titille. Retransmis sur grand écran, les tours de passe-passe de l’illusionniste ouvrent et clôturent le festival. Véritablement mis en scène et dialogués, ils sont l’occasion pour la figure cabossée du close-up de revenir sur son parcours. / ❥
Les Multipistes 03>17.12, Douai, L’Hippodrome, 8 à 23€ (sauf Bébel, gratuit), +33 (0)3 27 99 66 66
théâtre & danse |
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