Le Rap En France Magazine #1

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entretien. retrouvé : Bonjour ? Ça va ? Oui, et toi ? Mais bon, ça nous a permis de rester en contact par la suite. J’aimais bien ce qu’il faisait, et je me suis dit que ce serait chouette de faire un truc avec lui, donc j’ai eu de la chance. Ça a mis un peu de temps. N’est-il pas débordé en ce moment ? J’ai eu de la chance, parce que c’était juste avant que C2C ait le succès qu’on leur connaît. Il m’avait invité au studio à Nantes pour bosser le morceau. A cette époque-là, ils préparaient le live, parce que tout était déjà enregistré. Il m’a donc dit : «Le plus simple, c’est que tu viennes. » Donc j’y suis allée un peu nerveuse, je t’avoue. C’était super cool. Collaborer avec des gens comme ça, c’est quelque chose qui me plaît. De rentrer, comme une petite souris, dans leur univers, et voir comment ça marche. Ce sont des gens que j’observe et qui sont inspirants. Son beatmaking est impressionnant. Moi, j’avais déjà enregistré, et il a fait tous les scratches. Des fois, je lui disais : Tu sais, tu peux prendre une pause, hein ou Surtout ne te sens pas obligé parce que je suis là et il s’est retourné et m’a dit : Tu sais, quand je suis parti, je suis parti. C’est exactement ce qu’on imagine de lui, du coup, ça m’a fait rire. C’était une expérience vraiment très cool. Et pour Gaël ? Pour Gaël, c’était un jour où il était invité par Enz sur scène. On a discuté pour je ne sais plus quelle raison. Il enregistrait son album, qui est sur le point de sortir. Du coup, il nous a invités à son studio, vers Pigalle, où il enregistre. C’est vraiment un mec

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sympa, Enz. Un jour, alors que je sortais d’un entretien pour une formation, le moral complètement dans les chaussettes, les larmes aux yeux, je le croise et il me dit : Qu’est-ce qui t’arrives ? Donc, je lui raconte mes misères (rires), et il me dit: Mais non, il ne faut pas se laisser abattre ! Tiens, Gaël m’a invité à faire ce truc, je ne peux pas y aller, je vais l’appeler pour qu’il t’y invite ! C’est vraiment un bourrin (rires). Et il l’a fait, donc Gaël m’a contacté plus tard en me disant qu’il n’avait pas pensé à moi alors que ça le ferait carrément. Il est passé à la maison il y a une semaine

bien sûr, de me faire connaître un peu. Tu es donc prête à défendre ton projet ? Oui, ça y est ! Je me suis décoincé le fion (rires) et puis on y va ! Mais, tu vois, au début, ce projet je ne voulais que le sortir en vinyle. Puis, des personnes nous ont conseillé d’aller plus loin, en CD. Ça implique plein de choses, mais on l’a fait. Je me suis retrouvée au chômage au mois de juin. J’ai interprété ça comme un signe du Destin. J’ai vu une lumière blanche (rires). Du coup, je me suis dit que si ce n’était pas maintenant, ça ne le serait pas dans quarante piges.

On a tendance à se focaliser sur ce qu’on n’a pas et pas forcément sur ce qu’on a déjà. pour me parler d’un projet qu’on fait à plusieurs, dans le cadre de Mentalow. Qu’attends-tu de ce projetlà ? En fait, ça a été un investissement énorme, à tous les points de vue. Tu te prends à ton propre jeu. Tu commences par faire tes morceaux, mais, après, il faut les sortir, les défendre, les distribuer. Ça se met en marche donc tout implique une exigence. Donc, comme tous les artistes, j’en attends un peu de reconnaissance de mes congénères, déjà, et, ensuite,

Du coup, tu as eu des entretiens avec la presse ? En fait, on a commencé tout seuls, parce qu’on avait très peu de budget. Tu sais, on a tendance à se focaliser sur ce qu’on n’a pas et pas forcément à creuser ce que l’on a. Du coup, on était à fond dedans, mais on s’est rendu compte qu’on avait vite épuisé notre réseau. Et puis, des fois, ça plaît, mais il faut être validé, en quelque sorte. C’est compliqué alors que parfois tu peux avoir un coup de cœur sur une personne qui fonce tête baissée. Tu peux aussi en avoir qui attendent les réactions des autres, et


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