N6 ACTUS DE MISTRAL
JUILLET-AOÛT 2017 - GRATUIT
ET AU DELÀ DOSSIER “REGARDE, JE TE PARLE”
AG E N DA
E S T I VA L
PA R C B AC H E L A R D,
PARC DES ARTS
Pub été indien
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CHER(E)S LECTEUR(RICE)S, Vous trouverez dans ce n°6 de Quartier Chic des articles concernant le quartier Mistral mais aussi des sujets divers et variés allant des dernières tendances capillaires du moment (p.9) à une rencontre entre Chloé et Karim pour parler des graffitis à Mistral (p.11). Les sujets choisis pour ce numéro ont pour point commun de se questionner sur les différents moyens de s’exprimer sur l’espace public sans passer par l’art de la rhétorique. Que ce soit pour revendiquer des idées, des signes d’appartenance à une “tribu”, le rejet ou bien l’adhésion à un système, comment s’affirme-t-on sans parler ?
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Quartier Chic s’est arrêté sur les signes que l’on s’envoit et que l’on reçoit au quotidien pour questionner leurs sens. On vous propose de vous arrêter vous aussi, pour une pause lecture... Toute l’équipe du petit magazine vous souhaite un très bel été ! ( Pour ceux qui restent dans les parages en juillet-août, nous vous avons concocté tout exprès un petit agenda estival en dernière page ) Lise BR
Pour toute proposition de sujet, écrivez-nous à : quartierchic.journal@gmail.com 2
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Magazine culturel des quartiers populaires, imaginé par l’équipe du Prunier Sauvage. Ce numéro est tiré à 2000 exemplaires, il est distribué avec l’aide d’ACTIS. Rédactrice en chef : Lise Blein-Renaudot Coordination et graphisme : LBR Comité de rédaction : Brahim Rajab, Jacopo Rasmi, Antonin Delabouglise, Léa Deshusses, Elsa Chardon, Karim Kadri
N°ISSN - 2552-4976 Avec le soutien de la Direction régionale des affaires culturelles Auvergne Rhône-Alpes
LE CHIC SOMMAIRE 4 ECHOS QUARTIER 5 MICRO-TROTTOIR Introduction au dossier 7 Enquête sur le phénomène LE HAND SPINNER
9 HAIR-STORMING Tendances capillaires EXISTENCE 11 “NOTRE EST POLITIQUE”
Rencontre avec l’auteur du graffiti qui trône dans Mistral
quartierchic.journal@gmail.com
DE 13 BOMBE LIVRE
Lecture à la bibliothèque Eaux-Claires
14 TOUS GRAPHEURS
Des nouveaux espaces d’expression libre dans la ville
15 PARC BACHELARD
ALIAS PARC DES ARTS
17 AIRE DE JEU 18 AGENDA
ECHOS QUARTIER
Un rhino à vélo Vous aussi, vous avez été intrigué par ces drôles d’animaux roses à vélo ? Quartier Chic s’est renseigné sur l’origine de ces drôles de créatures qui ont investi le parvis du Plateau pendant plusieurs semaines. Le Plateau (équipement socioculturel dans le quartier Mistral) travaille depuis de nombreuses années avec Francis Leblon. Cet artiste réalise différentes oeuvres qui sont ensuite présentées aux grenoblois lors du défilé de la Fête des Tuiles. Francis Leblon explique sa démarche : “J'avais donné pour titre à cette réalisation : "Enfin, une famille normale, ... ou presque". C'était l'époque où Fillon nous bassinait avec ses valeurs moyenâgeuses. En donnant des têtes d'animaux aux membres d'une famille, j'ai voulu introduire l'idée d'une étrangeté finalement acceptable. C'est donc le concept de la diversité qui est valorisé : l'Autre est la fois semblable et différent de moi”.
Appel à témoignage Si vous avez vécu dans la barre Anatole France, vous êtes invité à témoigner pour partager votre expérience et votre ressenti face à sa destruction pour participer à la réalisation du film «Anatole France, j’y ai habité», réalisé par Karim Kadri. Le film sera projeté en octobre dans le quartier Mistral. Contact : afm.info@alliance-fm.org
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REGARDE, JE TE PARLE Hormis le langage, comment nous exprimons-nous ? Comment pouvons-nous nous envoyer des messages sans nous connaître ? Comment s’affirmer au reste du monde sans voix ni laïus ? Deux exemples nous sont venus à l’esprit pour questionner cela : notre apparence et les messages laissés sur les murs de la ville. Lors de la fête de quartier Mistral, notre rédacteur Antonin est allé à la rencontre des jeunes pour qu’ils nous donnent leurs avis sur la mode afin d’introduire le dossier... Parole aux jeunes.
MICRO - TROTTOIR : “Je crois que j’ai un look de
licorne moderne
”
Une fille de 11 ans, avec longs cheveux et tee-shirt blanc Quartier Chic : Comment définirais-tu ton look ? Je crois que j’ai un look de licorne moderne, parce que j’adore les licornes ! QC : Penses-tu que tes amis ont le même look que toi ? -Je n’ai pas du tout le même look que mes amis. QC : Cite moi trois styles que tu connais, qu’il t’arrive de croiser dans la rue. -Je connais les looks de marque, les non modernes , et les stylés. QC : A quelle personnalité ton style s’identifie le plus ? -Je kiffe le style d’Anne Claire Coudray (la présentatrice du JT de 20h sur TF1). QC : Changes-tu souvent de vêtement, et même de look ? -Je change souvent de garde-robe, mais pas de look. QC : C’est quoi les dernières tendances du moment ? -Les dernières tendances, ce sont les lunettes rondes, on en voit de plus en plus. QC : Quel look aimes-tu le moins? -Je détestes les looks tristes, gris et noirs. QC : Comment tu t’habilles chez toi, si c’est pas indiscret ? -Chez moi je suis en pyjama tout le temps.
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DOSSIER - REGARDE, JE TE PARLE
Antonin
fait le bilan
“Mon look de référence,
c’est PNL
”
Un garçon de 11 ans, avec crâne rasé sur les côtés et cheveux longs sur le dessus. QC : Comment définirais-tu ton look ? Pas de nom précis pour mon look, c’est survet’, T shirt et cheveux longs. QC : Penses-tu que tes amis ont le même look que toi ? -Certains de mes amis ont le même look, mais pas tous. QC : Cite moi trois styles que tu connais, qu’il t’arrive de croiser dans la rue. -Je connais les styles survet’, costume, et normal. QC : ça veut dire quoi normal ? - Ben chemise et jeans, normal quoi ! QC : A quelle personnalité ton style s’identifie le plus ? -Mon look de référence, c’est PNL. QC : Quelles attitudes, postures, pratiques, associes-tu à ton look ? -Je crois qu’il n’y a rien de spécial associé à mon style. QC : Quel look aimes-tu le moins? - J’aime pas les habits serrés.
“Mon ressenti, c’est qu’il y a bel et bien des « groupes de style » associés à des pratiques, des attitudes, que l’on remarque par observation. Mais dans les discussions, on sent comme une sorte d’affirmation de sa propre différence, de son caractère unique, comme si aucune des personnes interrogées ne souhaitaient être ramenées à un groupe, « un gang ». J’ai remarqué que les personnes interrogées ne donnent pas de noms particuliers à leur style, et qu’elles ne considèrent pas forcément être habillées comme leurs amis. Hormis le style « survêt’ », chacun à l’air d’avoir sa propre perception des autres looks, avec des qualificatifs variés (normal, hippie, « de marque », voilés, modernes, pas modernes etc.)”
Page de gauche : Dessins réalisés par les enfants lors de la fête de quartier Mistral Page de droite : Photos de l’atelier dessin lors de la fête de quartier Mistral 6
DOSSIER - REGARDE, JE TE PARLE LE PHÉNOMÈNE DU HAND SPINNER
Un phénomène VIRAL Des centaines de milliers d’enfants ont rejoint le gang du hand spinner. Comment ce phénomène a t-il pu prendre autant d’ampleur en si peu de temps ?
Des jouets dis “ÉDUCATIFS”
La soudaineté de la hand spinner mania est grandiose mais pas unique. Qui ne se rappelle pas les bracelets loom, formés par l’entrecroisement de dizaines de mini élastiques multicolores, et qui ornaient il y a trois ans les poignets des petits comme des grands? La Le succès fulgurant du hand spinner comparaison est d’autant plus pertinente que s’explique en grande partie par le fait les bracelets comme la toupie se classent dans que l’objet est devenu viral sur le web. la catégorie des jouets éducatifs. Un argument Alors que l’objet n’avait pas encore de poids non pas tant pour les joueurs que pour fait son apparition en France, les les acheteurs, c’est-à-dire les parents. Dans le nombreuses vidéos des performances cas du hand spinner, son utilisation aurait des de jeunes américains réalisé avec des effets anti-stress et augmenterait les capacités de hands spinner avait déjà mis l’eau concentration. Dans un premier temps, la petite à la bouche aux internautes de ce toupie a d’ailleurs été utilisée non pas comme côté de l’atlantique. Une publicité objet récréatif mais comme outil thérapeutique massive, gratuite et extrêmement efficace, relayée rapidement par de les pour enfants autistes ou souffrant de troubles de l’attention. Le hand spinner nouvel exutoire pour youtubeurs européens. Par exemple, élèves stressés ? Certains semblent en douter le français Dr Nozman, dont la chaîne et notamment les professeurs qui y voient une youtube de vulgarisation scientifique nouvelle source de distraction. De plus, l’effet compte tout de même plus d’un bénéfique que le hand spinner semble avoir million cinq cent mille abonnés, titre sa sur des enfants atteints de troubles spécifiques vidéo de présentation du hand spinner s’applique t-il vraiment à tous ? comme “L’objet le plus satisfaisant du monde”. 7
Hand spinner
MANIA
Même si elles ne sont pour certains qu’un lointain souvenir, les cours de récré imposent souvent des modes qui s’étendent bien au-delà de l’enceinte scolaire. Ainsi, qu’on ait 50 ou 10 ans, personne n’est passé à côté de ce que nombre de médias ont qualifié de “phénomène” hand spinner, soulignant ainsi l’expansion fulgurante qu’a connu et continue de connaître le jouet. En quelques semaines, cette petite toupie à trois hélices originaire des États-Unis a envahi notre champ visuel quotidien, chez le marchand de journaux, sur les stands des marchés ou tournoyant dans la pogne d’enfants et même d’adultes.
La POLÉMIQUE du brevet La nouveauté, surtout lorsqu’elle s’impose rapidement et massivement, est toujours un sujet à controverse. C’est le cas du hand spinner qui, outre la notoriété qu’il tire de son statut de nouvelle star incontestée de la cour de récré, possède une genèse qui alimente des débats non plus seulement d’ordre éducatif mais éthique. Ainsi, la petite toupie a été inventée par Catherine Hettinger, mère de famille américaine qui dépose un brevet en 1997. L’invention de l’objet (ici les informations varient en fonction des sources) lui a été dictée soit par son désir de jouer avec ses enfants malgré sa myasthénie, maladie auto-immune qui provoque une faiblesse musculaire persistante, soit pour essayer d’entrer en communication avec sa petite fille autiste. Faute de pouvoir payer les 400 euros nécessaires pour renouveler son brevet, Hettinger perd les droits sur son invention en 2005. Le brevet aurait été récupéré par une grande firme de jouet. Aujourd’hui Catherine Hettinger ne touche pas un centime sur les millions d’exemplaires vendus à travers le monde. Une histoire au goût amer et sujette à polémique. Si la majorité des médias se placent plutôt du coté de l’inventrice évincée, certains allant même jusqu’à la présenter comme un martyre du capitalisme, d’autres voix viennent temporiser ces discours vengeurs, rappelant que le hand spinner actuel n’a plus grand-chose à voir avec l’invention originelle.
Un feu de paille ?
Le succès, aussi instantané et formidable soit-il, n’est cependant pas gage de pérennité. La gloire du hand spinner est elle une chimère éphémère ou la petite toupie finira t-elle par intégrer le club très fermé des incontournables de la cour de récré, rejoignant ainsi les billes, élastique et autres cartes pokémon ? E.C 8
DOSSIER - REGARDE, JE TE PARLE FOCUS SUR LES TENDANCES CAPILLAIRES
HAIR-STORMING UNE COUPE, UN STYLE, UNE PAROLE ? Depuis huit mois, I. 18 ans, rencontré lors de la fête de quartier Mistral, a les cheveux rasés sur le côté, longs et lisses sur le dessus. Pour cela, il se lisse les cheveux avec son lisseur, deux à trois fois semaine. Il y consacre chaque fois au moins quarante minutes. Quand il a la flemme, il a une vraie «crinière, comme Simba, le roi Lion ».
Cette mode adoptée, pour la plupart, par de jeunes adultes est née il y a quelques mois dans les quartiers comme Mistral. Elle a la particularité d’adopter certains codes associés au féminin : les cheveux longs et lisses, le petit sac en bandoulière, le port de bijoux, la couleur rose. Doit-on y voir une revendication sociale et politique ? I. se moque d’être pris pour une jeune femme par des personnes âgées dans la rue. Ça le fait même rire. N’estce pas alors plutôt le signe d’une émancipation ? Cette masculinité féminisée ne s’affranchit-elle pas des stéréotypes de genre ? On pourrait le penser. Or l’ironie est de voir que ces garçons empruntent les contraintes et les normes de beauté qui s’imposent aux femmes.
FAÇON PNL
La mode et ses codes, souvent propres aux quartiers, constituent des marqueurs d’appartenance sociale forts. Y. et C., se lissent les cheveux « parce que tout le monde le fait». Rares sont les jeunes de quartier au style négligé. Ils imitent le style des célébrités qu’ils admirent. De la génération NTM au style survêt baskets à la génération PNL, tendance « fer à lisser », va-t-on voir le style claquettes chaussettes du rappeur Almira fleurir dans les quartiers ? 9
Montage de coupe de cheveux à partir des photographies prises par Magali Laroche lors de la fête de quartier de Mistral du 17 mai.
TOUCHE PAS MES CHEVEUX Tressés, tirés, cachés, les cheveux crépus ont longtemps été perçus négativement. Depuis peu, certains femmes noires revendiquent la nature de leur cheveu, comme Solange Knowles, la sœur de Beyoncé, dans son clip « Don’t touch my hair ». Elles se libèrent de cette mode capillaire occidentale, que les jeunes de quartiers commencent paradoxalement à adopter…
CRÉPU VS LISSE Enfin, en 2018, les coiffeurs de France pourront (enfin) être formés aux cheveux frisés et crépus. On remarquera qu’il existe principalement deux types de salons de coiffure : les coiffeurs pour cheveux de « blancs » et les coiffeurs dits « afro ». C’est un marché très segmenté. En effet, en France, il n’existe aucun enseignement obligatoire sur le cheveu frisé ou crépu en coiffure professionnelle, ni en esthétique d’ailleurs. Le CAP coiffure n’oblige pas de savoir travailler tous types de cheveux. LD.. 10
DOSSIER - REGARDE, JE TE PARLE RENCONTRE AVEC UNE JEUNE GRAFFEUSE
MISTRAL
g ra f f i t i
La phrase écrite en grosses lettres sur la façade de la tour du 74 de l’avenue Rhin & Danube, dans le quartier Mistral ne passe pas inaperçue. Quatre mots qui percutent le regard et ne laissent pas indifférent. Des graffitis comme cela fleurissent dans la ville en ce moment, souvent moches et sans intérêt. Mais celui-ci, par son contenu et son emplacement, nous pose questions. QUARTIER CHIC a mené l’enquête et trouvé l’auteur(e) de ce graffiti intriguant. Nous l’avons convié pour échanger sur le sujet avec un habitant du quartier.
C’est un peu décontenancés que nous nous sommes retrouvés devant une jeune fille à l’apparence frêle, loin du cliché du grapheur-à-capuchetendance-anarchiste. Du haut de ses dix-neuf ans, Chloé nous gratifie d’un large sourire. Il ne faut pas se fier à son apparente fragilité et sa petite voix un peu cassée, la jeune fille est déterminée et curieuse des autres. Cela fait deux ans qu’elle a posé ses valises dans le quartier Mistral que déjà, elle part s’installer en Colombie… sans parler espagnol mais qu’importe ! On organise une petite rencontre, entre elle et Karim, habitant de la tour 74 11
depuis de très nombreuses années, un « historique » du quartier. Deux personnalités différentes, aux parcours diamétralement opposés, la rencontre de deux générations, mais surtout deux esprits ouverts qui échangent à bâtons rompus. Karim est aussi dynamique et curieux, il est plutôt du genre direct. Sa première question concerne le choix de l’emplacement.
« Pourquoi le mur de cet immeuble et pas un autre ? Les habitants s’interrogent ».
Tout le monde peut être interpellé mais le fait que ce soit inscrit là, ce n’est pas anodin explique Chloé. Le graffiti est visible de tous, que ce soient les habitants du quartier ou les gens de passage. Pour la jeune fille, c’était une évidence, ce mur, elle l’avait tous les jours devant ses yeux, il l’attirait comme un aimant, comme une feuille blanche qui ne demande qu’à être illustrée. C’est seule, au milieu de la nuit que furtivement, sans préméditation, elle a sorti sa bombe de peinture bleue et d’un
trait, sans chercher à faire du beau, elle a laissé jaillir sa colère rentrée.
On l’imagine le cœur battant mais soulagée, rentrer chez elle et s’endormir avec un sourire narquois. Dans cette phrase « notre existence est politique», de qui parle-t-on au juste ? De quelle existence s’agit-il ? Se demande Karim. Pour l’auteure de l’acte, la phrase
© Karim Kadri
s’adresse à tout le monde pour dénoncer surtout la situation, une société inégalitaire qui pour elle est entretenue, ou du moins pas combattue. Le changement n’est pas assez désiré politiquement. Mais « ça ne peut plus durer, parce qu’on en a ras-le-bol de la politique politicienne. Ce sont toujours les mêmes qui se partagent le pouvoir avec la complicité des grands médias ». Une pensée qui peut paraître naïve, tellement récupérée mais c’est un sentiment que semble partager Karim, et en règle générale, il est partagé par beaucoup en ce moment. D’ailleurs Karim s’interroge sur le timing,
« n’est-ce pas un phénomène lié à la période des élections, cette envie de s’exprimer politiquement?».
Non, Chloé l’assure, il y a une véritable prise de conscience politique dans sa génération depuis les mouvements sociaux de type « Nuit debout ». Ses
amis et elle s’impliquent dans des actions, discutent, imaginent une autre société. Mais par rapport au quartier, la jeune fille n’est pas dupe. Elle sait ce qu’elle représente et le fossé qui la sépare d’autres jeunes du quartier. Elle se sent privilégiée, elle qui fait des études en sciences humaines où elle s’épanouit. En deux ans de vie sur le quartier, elle a eu très peu d’interactions avec les autres jeunes mais le peu de contact avec eux ont permis de voir un point de convergence. Tous se retrouvent sur ce constat de ras-le-bol d’un système et sur le sentiment de ne pas être représentés politiquement. La différence réside dans la manière de réagir. Certains essaient de s’exprimer, de s’impliquer dans des élans collectifs avec espoir, tandis que les autres se débrouillent individuellement, avec une vision fataliste de l’avenir. BR 12
DOSSIER - REGARDE, JE TE PARLE LECTURE
DU STREET-ART À LA
BIBLIOTHÈQUE ? « Où sont mes bombes ? Avec lesquelles j'exerçais dans l'ombre Quand nos nuits étaient longues Et de plus en plus fécondes Ouais, on était stimulés par la pénombre Prêts, pour lâcher les bombes Oui prêts, pour la couleur en trombe » (NTM, Paris sous les bombes, 1995) Il y a encore peu, les graffitis et les tags étaient une pratique nocturne, car illégale, les municipalités et la police faisant la chasse aux graffeurs. C’est toujours le cas, mais la situation évolue. Aujourd’hui on parle de Street art et certaines villes offrent leurs murs, voire payent des graffeurs, pour réaliser des fresques dans les rues. A Grenoble les deux pratiques cohabitent, et il s’est tenu 5 13
durant le mois de juin la 3e édition du Festival Street Art, l’occasion de donner des couleurs à l’espace public par la réalisation de fresques murales. Mais si le street art est à l’honneur dans la rue et dans les salles d’expositions, il a également sa place dans les bibliothèques de Grenoble qui comptent de nombreux documents sur la question, aussi bien pour les adultes que pour les enfants. C’est le cas à la bibliothèque Eaux Claires-Mistral : avec Faites le mur (DVD) vous pourrez suivre l’énigmatique street artiste Bansky, M. Chat (livre) vous permettra de repérer dans les rues ses sympathiques chats jaunes… Vous pourrez contempler dans d’autres livres les gigantesques portraits de JR à travers le monde ou encore les portraits en pochoirs de C215, (re) découvrir les graffitis du grenoblois NiKoDeM et de bien d’autres artistes ! Article rédigé par Ghyslaine de la Bibliothèque Eaux Claires-Mistral, 49 rue des Eaux-Claires, 38100 Grenoble
LECTURE
DOSSIER - REGARDE, JE TE PARLE MUR D’EXPRESSION LIBRE
ZONE
D’EXPRESSION La Ville de Grenoble travaille actuellement sur le projet de mettre à disposition une dizaine de murs, repartis à travers la ville, à tous ceux qui souhaitent s’essayer à la réalisation de graffitis et fresques. Il s’agira de murs “d’expression libre ouverts et accessibles à tous” explique Jean-Christophe Bernard, le référent du projet. A Mistral, le lieu envisagé est le petit tunnel piéton qui passe sous la route à l’entrée du Parc Bachelard (cf photos). Certes, en terme de cadre ce n’est pas ce qu’il y a de plus accueillant ni de plus visible. Mais ici, vous pourrez faire vos premiers pas
de graffeur en toute tranquillité... Reste à vous de vous équiper en matière de bombes, marqueurs et toute sorte de peinture pour travailler votre style et devenir un street-artist accompli ou un graffeur du dimanche. A condition de ne pas dépasser. On vous en dira plus sur le lancement du projet dans le prochain Quartier Chic.
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ACTU ARTISTIQUES
PARC BACHELARD
VOTEZ POUR LA PISTE DE DANSE ! Dans le cadre du BUDGET PARTICIPATIF de la Ville de Grenoble, Le Prunier Sauvage propose aux grenoblois une Piste de Danse dans les herbes folles du Parc Bachelard. Un lieu de vie et d’échanges où la danse est à l’honneur. Un lieu ouvert, libre d’accès à l’USAGE DE TOUS Un lieu de RENDEZ-VOUS impromptus Un espace d’accueil pour les ACTIVITÉS et les ÉVÉNEMENTS liés à la danse Un espace de cohésion et de CONVIVIALITÉ Une semaine pour voter du 10 au 14 octobre 2017 15
Le PARC DES ARTS est un projet porté par l’équipe du Prunier Sauvage et plus d’une vingtaine de citoyens mobilisés pour donner une place aux arts sur l’espace public. L’ambition est de créer un lieu magique où s’exprime les arts de la rue, le cirque et la danse. Une dynamique créative rayonnante dont l’épicentre se situe au parc des Champs Elysées (Bachelard), transformé peu à peu en véritable PARC DES ARTS où se côtoient artistes professionnels et amateurs en pleine création et usagers de ce magnifique écrin de verdure dans la ville. Dès le mois de septembre, vous êtes invités à la préfiguration du PARC DES ARTS avec une programmation riche et variée ! Retrouvez tous les rendez-vous du PARC DES ARTS sur WWW.LEPRUNIERSAUVAGE.COM
LE
PRUNIER SAUVAGE
Chaleureux et foisonnant, LE PRUNIER SAUVAGE est le lieu de vie artistique et culturelle du quartier. Doté de locaux de répétition et d’une petite salle, le Prunier Sauvage est un véritable vivier de jeunes artistes et un acteur dynamique de la vie culturelle grenobloise.
LE
CHAPITEAU
Le grand et majestueux CHAPITEAU de la Compagnie La Fabrique des Petites Utopies sera installé pour une période de deux mois aux abord du Prunier Sauvage pour accueillir une grande partie de la programmation de l’Eté Indien.
LE
THÉÂTRE DE VERDURE
Véritable petit théâtre à ciel ouvert, LE THÉÂTRE DE VERDURE plébiscité par les grenoblois dans le cadre du budget participatif en 2015 et fraîchement inauguré, est accessible à tous. Artistes professionnels ou en devenir, citoyens passionnés, le Théâtre de Verdure est une scène qui accueille l’expression artistique sous diverses formes. Il est un élément du PARC DES ARTS et accueillera des spectacles tout au long de l’année. UN ÉQUIPEMENT OUVERT À TOUS : si vous souhaitez utiliser le Théâtre de Verdure, contactez le Prunier Sauvage en charge de la gestion du lieu au 04 76 49 20 56 ou envoyez un mail à fred@lepruniersauvage.com 16
AIRE DE JEU AIRE DE JEUX
TROUVE LE HAND SPINNER 17
JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE MISTRAL - EAUX-CLAIRES - LYS ROUGE EVENEMENTS GRATUITS
PROJECTION DU FILM D’ANIMATION “VICE ET VERSA” 13 juillet - Rendez-vous à la tombée de la nuit devant Le Plateau, rue Anatole France
PLATEAU RADIO AVEC NEW’S FM
26 juillet -quartier Lys Rouge -fin d’après-midi 31 août - La Prairie, quartier Mistral- fin d’après-midi
ANIMATIONS BIBLIOTHÈQUE MISTRAL - EAUX-CLAIRES
Jeux, animations, lecture et “coin cosy” 12 juillet -18h à 20h - Mistral, à côté du city stade 19 juillet -17h à 19h - square capitaine Camine 27 juillet -17h à 19h - Théâtre de Verdure du Parc Bachelard 25 août -17h à 19h - square capitaine Camine 31 août -18h à 20h - Mistral, à côté du city stade
ATELIER DE RUE DU CAFÉ DES ENFANTS
Ateliers de fabrication à partir de matériaux recyclés 17 juillet -15h à 18h à Mistral 26 juillet- 15h à 18 au Lys Rouge 07 août -15h à 18h à Mistral 23 août -15h à 18h au Lys Rouge Atelier cuisine pour adultes et enfants 10 juillet - 16h à 18h Au Café des Enfants Réservation conseillée au 04 76 29 57 71
PROJECTION OPÉRA-BALLET
04 août - 21h - Parc Bachelard Projection en plein air du défilé du ballet de l’opéra de Paris : Etudes, Casse-noisette (extrait).
OUVERTURE DE SAISON DU PRUNIER SAUVAGE
09 septembre - à partir de 16h Parc Bachelard - Théâtre de Verdure et Chapiteau Temps fort festif à ne surtout pas manquer! La journée sera ponctuée par des concerts acoustiques, de la danse et des installations artistiques dans le Parc.
FUGUE / TRAMPOLINE SPECTACLE DE DANSE ET CIRQUE 13 septembre : 14h - 16h - 17h - 18h 14 septembre : 11h30 - 16h30 - 17h30 - 18h30 15 septembre : 11h30 - 13h30 - 16h30 17h30 - 18h30 16 septembre : 11h - 12h - 14h - 15h - 16h ( Horaires susceptibles d’être modifiés plus d’informations sur www.lepruniersauvage.com ) Plein air - Quartier Mistral - 33 rue Anatole France Durée 8 minutes - Tout public À partir d’un escalier, d’un trampoline et de la musique de Philip Glass, le circassien Yoann Bourgeois compose une courte performance acrobatique où s’entremêlent poésie et apesanteur.
ATELIERS MUSIQUE POUR CURIEUX
Les musiciens du projet In Situ invitent les curieux et les amateurs de musique à écrire, interpréter et enregistrer un morceau. Les interventions des musiciens dans le quartier dureront jusqu’à l’été 2018 pour créer un concert déambulatoire avec les participants. Si ce projet vous intrigue, saississez cette opportunité de partager votre univers musical et contactez clemence@lepruniersauvage.com 04 76 49 20 56
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Grenoble Parc Paul-Mistral 8 juil. > 26 août 2017 — 10 h - 19 h
L’ÉTÉ
Oh. PARC Animations gratuites pour tous + d'info sur grenoble.fr
CABARET FRAPPÉ Le Crédit Mutuel donne le
Grenoble • Jardin de ville 15 — 20 juillet 2017 Concerts, spectacles, animations Festival 100% gratuit
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