Lettre de Nicolas Sarkozy au peuple français

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Présider, c’est prendre des décisions

détails de la politique qu’il menait ? Ignore-t-on que, de tout temps, dans toutes les réunions interministérielles importantes, il y a toujours eu un conseiller de l’Elysée ? Ce qui est vrai, c’est que, pour ma part, je l’ai fait dans la transparence et dans la franchise. Dans un contexte de crise majeure, à une époque où l’action internationale et l’action en France sont les deux faces d’une même politique, à l’heure où le rythme de la décision est devenu tellement rapide, alors que tant de réformes devaient être engagées, je me suis impliqué totalement dans ma fonction.

Ce qui est important, je crois, c’est que la dyarchie de l’exécutif ne conduise pas à des dysfonctionnements et à des rivalités stériles dans la conduite des affaires de l’Etat. Avec François Fillon, nous avons travaillé pendant cinq ans, sans instabilité gouvernementale, sans conflit, sans crise. Nous avons fait de nos différences une richesse. Nous avons toujours été en plein accord sur la politique que nous menions. La dyarchie de l’exécutif permet de se compléter, de se nuancer, de s’encourager, de débattre. Elle a souvent été une source de division dans notre pays. Nous avons essayé d’en faire une force pour la France. Diriger notre pays est une mission suffisamment difficile pour qu’être deux, dans un rapport clairement fixé par la Constitution et la légitimité du suffrage universel, soit un avantage.

Pour autant, parce qu’il est élu directement par le peuple français, le rôle du Président de la République ne peut pas être de s’abriter derrière le Premier ministre ou derrière sa majorité. Il lui revient d’être en première ligne, de se saisir des questions les plus difficiles, elles le sont souvent, et, après avoir consulté, écouté, analysé, de prendre les décisions.

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