Le magazine Passion animaux

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La plus grande marque d’affection



Éditorial Par : Benoit Ouimet

Chères lectrices, Chers lecteurs,

J’espère que vous profitez bien de vos vacances ! Dans ce nouveau numéro, qui marque le premier anniversaire du magazine, je vous invite à partir à la découverte de trois espèces de notre merveilleuse faune : le monarque (p.8), le gris d’Afrique (p.24) ainsi que la salamandre tigrée (p.34). Chacune d’entre elles possède d’impressionnantes particularités qui méritent d’être connues, que ce soit au niveau de leur intelligence, de leur mode de camouflage ou de leur évolution. Peut-être avez-vous eu la chance d’admirer l’une de ces espèces dans un parc animalier au cours de vos sorties cet été ou, encore mieux, directement dans la nature !

Hélas, comme vous le lirez, deux d’entre elles sont menacées d’extinction. Une réalité qui affectera de plus en plus d’animaux d’ici les prochaines années avec la destruction de leur habitat, les changements climatiques et le braconnage. Comme les militants et experts ne cessent de le réclamer, la conservation de la faune et de la flore doit faire objet de nouvelles mesures de la part de nos politiciens. D’ailleurs, en cette période de campagne pré-électorale, notre chroniqueuse Mel-Lyna Cadieux s’est penchée sur la question du bien-être animal en tant qu’enjeu politique (p.16). Comme moi, vous serez sans doute déçu d’apprendre qu’il n’y a qu’une seule formation politique qui s’attarde à la question. Espérons que cela change d’ici le scrutin du 1er octobre ! Avez-vous espoir ?

D’ici là, je vous propose de partir à la rencontre de différents experts, qui ont à cœur le sort de nos amis les bêtes. Intitulée « Profession Animaux », cette nouvelle chronique remplacera celle sur les animaux qui ont marqué le cinéma hollywoodien — la série étant arrivée à sa fin. Nous entreprenons ce nouveau projet en vous présentant Eve Charbonneau, une artiste-peintre inspirée par la nature… une véritable passionnée du monde animalier (p.22) ! Vétérinaire, sauveteur, éducateur et photographe du monde animalier, pour ne nommer que ceux-là, seront présentés tour à tour dans le cadre de cette nouvelle chronique. Si vous connaissez des gens inspirants, qui exercent un métier en lien avec les animaux, n’hésitez pas à nous en parler ! Nous voulons partager leur passion.

Enfin, toujours dans une optique d’éducation et de partage de bons conseils, nous faisons le point sur la volonté d’adopter un chien (p.4), l’autocontrôle de pitou (p.10), le dégriffage (p.12), la formation des éducateurs (p.20), l’éducation canine (p.28), l’euthanasie (p. 32), la séparation des animaux suite au divorce d’un couple (p.40), les animaux qui sont en symbiose avec la nature (p.42)… et bien plus !

Suite à ces sujets qui oscillent entre humour et débat, je vous suggère de conclure votre lecture en vous laissant émouvoir par l’histoire de Timothea, une adorable renarde rescapée par le Zoo Ecomuseum (p.38). Une belle histoire digne d’un conte pour enfants ! Chers amis des animaux, nous espérons que vous aimerez découvrir cette nouvelle édition. Vous êtes au rendez-vous depuis un an et nous sommes immensément reconnaissants de pouvoir souffler notre première bougie grâce à votre fidélité !

N’hésitez pas à nous formuler des commentaires ou des suggestions via l’adresse info@passionanimaux.ca ou encore à suivre notre page Facebook du nom de Passion Animaux Le Magazine. Bonne lecture et bonne fin de vacances !

Suivez-nous! Benoit Ouimet Éditeur

Tél.: 450.638.6836 Courriel : info@passionanimaux.ca Le magazine Passion animaux est publié 6 fois par année. Distribué à 20 000 exemplaires à travers le Québec. Si vous avez des commentaires ou des questions n’hésitez pas à nous contacter. Éditeur Benoit Ouimet Administration Linda Plante Graphiste Benoit Ouimet Réviseur Lindsay-Anne Prévost

Responsable de la cantine

Punky Baby

Journaliste Mel-Lyna Cadieux, Lindsay-Anne Prévost Imprimeur Impart Litho Distribution messagerie dynamique

Responsable de la sécurité

Collaborateur Joanie Asselin, Vincent Bolduc, Jacinthe Bouchard, Isabelle Borremans, Véronique Chantal, Manon Choquette, Kathleen Desrosiers, Annie Dodier, Zoo Ecomuseum, Daniel Filion, Natacha Fournier, Pascal Frochisse, Sarah Gravel, Krystle Lussier, Aurélie Massé, Audrey St-Arneauld,

Ève Woof Woof

Responsable de la pause Kit Cat

Sacha

Passion animaux • août/septembre 2018 • page 3


Entraînement spécialisé Par : Jacinthe Bouchard

Formatrice en comportement animal et en entraînement spécialisé

Et si on avait un chien !

La première qualité du chien est sans doute sa simplicité. Il regarde, observe et tolère que son maître ait des ennuis, des sautes d’humeur, des incapacités physiques ou mentales. Il cherche simplement à exprimer ses besoins et accepte les limites qui lui sont dictées.

Ce qu’il préfère par-dessus tout, c’est de pouvoir manger, sortir, marcher et jouer. Il apporte une telle énergie que vos ennuis s’envolent. Vous voilà conquis ! Avant de dire « oui, je le veux » à cette petite boule de poils qui vous attire, vous devez vous poser quelques questions importantes. Un nouvel ami Chaque couple humain/canin a son histoire et s’il existait une émission de téléréalité permettant de visualiser tous les comportements, nous aurions un auditoire incroyable.

Le contexte de relation joue un grand rôle dans l’adaptation commune. Vous êtes le responsable de votre environnement et de votre temps. Modifier l’aménagement de certaines pièces et revoir vos horaires de travail sont des éléments qui peuvent vous aider à éprouver une plus grande satisfaction.

Lorsque vous arrivez à la maison après le travail, votre chien vous attend. Insouciant de ce que vous avez vécu durant la journée, il est content, il veut jouer et il est impatient de recevoir une caresse. Voilà votre récompense pour les efforts consentis à faire son éducation de base.

Lorsque vous éprouvez le désir de vous attacher à un animal ou que votre cœur chavire pour ses petits yeux brillants, ses mignonnes oreilles, ses cillements remplis d’affection alors qu’il incline la tête pour vous supplier de le prendre dans vos bras, demandez-vous d’abord si cette offensive de séduction a de l’avenir. Comment garder les deux pieds sur terre pendant que vous le câlinez un peu ? Je vous propose d’abord de répondre à ces trois questions :

• Vais-je m’attacher à ce chien pour 24 h ou suis-je réellement intéressé à vivre avec lui toute sa vie ? • Ai-je les moyens de faire vivre ce compagnon en lui offrant un foyer stable, confortable et tous les soins requis ? • Puis-je accorder du temps à cette nouvelle relation de dépendance ? Dans l’affirmative, de combien d’heures par jour est-ce que je dispose pour nourrir cette relation affectueuse ? page 4 • août/septembre 2018 • Passion animaux


Passion animaux • août/septembre 2018 • page 5


Un nouveau jouet La décision d’adopter un enfant fait objet d’une enquête en profondeur. Notre société se veut responsable et conséquente. Mais lorsqu’une personne fait le choix d’accueillir un animal, les raccourcis peuvent parfois devenir dramatiques. Je me dois d’aborder cet aspect de l’engagement dans la démarche d’adoption d’un chiot. Pourquoi ?

Parce qu’un bébé animal n’est pas qu’un simple jouet qu’on donne à un enfant. Il faut penser à ce qu’ils deviendront tous les deux avec le temps. Le chiot va grandir et évoluer ; l’enfant aussi. Et le désir de faire plaisir ne suffit pas à créer l’attachement dont vous rêvez. Prenons l’exemple de Pierre et Julie, qui ont un fils unique. Afin d’éviter la solitude à ce dernier, ceux-ci lui offrent un chien pour son anniversaire. Entre la garderie et le dodo, fiston a un jouet à sa disposition pendant que ses parents s’occupent des tâches ménagères et de leur carrière respective. Que se produira-t-il ? Évidemment, ces gens ont les moyens d’offrir un chien à leur fils et d’en assumer les coûts, mais l’animal ne fait pas partie d’un projet de vie de famille. Le problème est là. À quoi ressembleront les relations entre chacun ? On ne gère pas un chien comme on programme un magnétoscope. L’animal a des besoins, ceux d’un être vivant ! Alors, si vous adoptez sur un coup de cœur en voyant un gentil toutou dans une animalerie, vous entrez dans un engrenage pouvant vous conduire à le faire euthanasier ou à le mettre dans un refuge après quelques mois de frustration.

Un chien adulte Vous vous dites qu’il sera déjà dressé, propre et obéissant. Vous avez donc le choix entre des dizaines de chiens qui vivent en refuge, dans l’attente de trouver un foyer. Or, il vaut mieux connaître vos besoins et mener une enquête minutieuse avant de vous attacher au premier venu. Sachez qu’une fois adulte, la morphologie du chien ne change plus. Il est donc conseillé de lui faire subir une évaluation de santé et de dresser son profil psychologique.

En fait, ce chien adulte est peut-être le fruit d’une expérience malheureuse entre son ancien maître et lui. Pourquoi a-t-il été placé en refuge ? Faudra-t-il le réhabiliter intégralement ? C’est un défi stimulant pour ceux qui adorent les chiens, mais il faut prévoir une dose additionnelle de patience et de compréhension. S’il s’agit d’un chien qui a été traité sans respect, sa confiance pourrait être difficile à gagner. En revanche, son évolution sera d’autant plus gratifiante. Un deuxième chien Si vous décidez d’adopter deux chiots à la fois, frère et sœur, ils vont s’amuser ensemble. Mais est-ce une bonne décision ? Ces chiots ont appris à satisfaire leurs besoins sans aucune intervention de leur maître. Ils n’ont aucune motivation pour les caresses ni pour le jeu, car ils vivent en symbiose. Il convient donc de bien réfléchir aux motivations qui vous incitent à choisir ce scénario. Trop d’amour à donner ? Incapable de résister aux regards implorants ? S’il y en a pour un, il y en a pour deux… ? page 6 • août/septembre 2018 • Passion animaux

Et les adopter l’un après l’autre ne sera pas plus simple. Au fil des années, j’ai remarqué que le second animal est beaucoup plus difficile à entraîner que le premier. Souvent, les gens pensent que le premier montrera l’exemple à l’autre. Or, c’est une illusion puisque les chiens n’apprennent pas par imitation. En ce sens, intégrer un deuxième animal avec succès dans notre vie requiert d’avoir déjà une excellente maîtrise de son environnement, de son quotidien et un don particulier d’adaptation. Si tel est votre choix, mûrement réfléchi, vous arriverez à aimer deux compagnons à la fois et ils vous le rendront. Mais il ne s’agit pas d’une décision « coup de cœur » : préparez-vous à en avoir plein les bras !

Une sage décision Une rencontre avec un intervenant en comportement animal vous aidera à trouver le meilleur chien, en fonction de vos intentions et de votre style de vie. Comme le ferait une agence de rencontre, cela vous permettra de faire un choix plus éclairé et de former un heureux couple enfant/canin ou chien/chien. Si vous prenez de mauvaises décisions, les deux cobayes souffriront des mauvaises expériences et des échecs.

Des histoires d’horreur qui finissent mal, il y en a des milliers. En Amérique du Nord, on pratique plus de 2000 euthanasies par heure. Ce carnage pourrait être évité si les humains adoptaient une attitude plus responsable et choisissaient d’aimer les animaux au lieu de les traiter comme des objets de consommation.

Si les conditions idéales ne sont pas réunies, vous devriez remettre le chien dans sa cage et travailler sur vos propres objectifs de stabilité dans l’espoir que votre rêve se réalise dans quelques mois ou quelques années. Avant de vous mettre en quête du compagnon pour vous, votre enfant ou votre animal, demandez-vous si ce choix est exercé pour les bonnes raisons et dans le meilleur contexte possible. Vous serez réellement prêt à vous engager lorsque vous aurez pris le temps de vous préparer à accueillir l’animal convenablement. Mieux vous vous contrôlerez, plus votre future relation sera agréable. Que cela vous console en attendant : il y aura toujours un chien pour vous attendrir au moment où vous serez prêt à faire le saut dans la vie à deux.


Passion animaux • août/septembre 2018 • page 7


Nos amis les insectes Par Audrey St-Arneauld Technicienne animalière

Le monarque, fabuleux papillon menacé d’extinction

Insecte qui ne passe pas inaperçu avec ses couleurs magnifiques d’orangé et de noir qui orne ses ailes, le monarque (Danaus plexippus) fait partie de l’ordre des lépidoptères. Il est aussi l’un des plus gros papillons diurnes au Québec. Il ne faut pas le confondre avec le vice-roi (Limenitis archippus), un papillon qui utilise le mimétisme pour se protéger. En effet, comme le monarque est toxique, le vice-roi devient alors protégé des prédateurs en se faisant passer pour son confrère. Par contre, le vice-roi est beaucoup plus petit et certaines lignes sur ses ailes permettent de le différencier de son semblable.

Le cycle de vie du monarque est composé de quatre stades : œuf, chenille, chrysalide et papillon. La femelle pond environ de 300 à 400 œufs qu’elle fixe uniquement sous les feuilles de l’asclépiade, leur unique plante hôte. À l’éclosion, la chenille se nourrit de sa coquille d’œuf, qui sera son premier repas, pour ensuite s’alimenter exclusivement d’asclépiade. Cette dernière contient une sève toxique que la chenille ingère, la rendant à son tour toxique pour les prédateurs qui essaieront de la manger. Les couleurs vives de la chenille sont aussi un avertissement comme quoi elle n’est pas bonne à consommer. Le monarque converse cette toxicité toute sa vie !

La vie d’une chenille se résume principalement à s’alimenter pour grossir rapidement. Après plusieurs mues et une croissance rapide, elle quitte sa plante hôte afin de dénicher un endroit discret et en hauteur pour effectuer sa dernière mue, qui la transformera en chrysalide. Une fois l’endroit idéal trouvé, la chenille tisse un tapis, se fait un support au centre duquel elle se positionne en forme de « J » et le processus vers le troisième stade de sa vie commence. Elle devient ce qu’on appelle une chrysalide, avec une couleur vert-turquoise. De petits points dorés ornent le dessus de sa tête, lui permettant de bien se camoufler en reflétant la lumière. C’est très beau à voir ! Au bout de deux semaines environ, le papillon émerge. Son abdomen est très gros tandis que ses ailes sont très petites et fripées. Le papillon reste accroché plusieurs heures pour pomper l’hémolymphe contenue dans son abdomen vers ses ailes, qui se déploient au fur et à mesure. Une fois qu’il atteint l’âge adulte, le monarque part à la recherche de fleurs nectarifères pour s’alimenter. Vient ensuite l’accouplement, qui est seulement possible si ce n’est pas le moment de la migration. Pour la génération migratoire, la maturation sexuelle se complète alors dans le Sud.

page 8 • août/septembre 2018 • Passion animaux


Envol vers le Sud Les monarques nés vers la fin de l’été s’envolent vers le Sud, surtout au Mexique, pour y passer l’hiver où ils se regroupent par milliers. Ils sont si nombreux qu’il est presque impossible d’apercevoir l’écorce des arbres sur lesquels ils s’agglutinent.

Leur parcours migratoire se situe entre 2000 et 5000 kilomètres, ce qui est très impressionnant pour un papillon. Le monarque figure au 2e rang des insectes migrateurs pour la distance parcourue pour une migration. La période de repos hivernal se poursuit jusqu’au mois de mars. L’augmentation de la luminosité du printemps complète la maturation sexuelle du monarque, qui peut alors s’accoupler. La majorité des mâles meurent tandis que les femelles s’envolent vers le Nord. Une fois de retour, ces dernières pondent sur les pousses printanières d’asclépiades et meurent par la suite. C’est ainsi que le cycle de vie du monarque recommence.

Espèce menacée Malheureusement, le monarque est une espèce menacée d’extinction, notamment par les nombreux herbicides utilisés par les agriculteurs qui font disparaître l’asclépiade. La pollution lumineuse et les collisions avec les voitures contribuent aussi à la perte du monarque. Il existe de nombreux programmes pour préserver l’espèce et certains d’entre eux identifient le monarque en apposant un numéro d’identification sous son aile. Il vous est aussi possible de contribuer à sa sauvegarde et à sa préservation en ajoutant des plants d’asclépiades dans votre jardin. C’est une plante vivace qui reviendra tous les printemps. Vous serez agréablement surpris du nombre d’insectes qui viendront se nourrir du nectar de ses fleurs et de ses feuilles. Qui sait, peut-être aurez-vous la chance de devenir une oasis pour cet animal magnifique qu’est le monarque !

Description : Le monarque (Danaus plexippus) est une espèce principalement américaine de lépidoptères migrateurs de la famille des Nymphalidae et de la sous-famille des Danainae.

Le monarque est un grand papillon, dont l'envergure varie de 8,6 à 12,4 cm, pour une masse d'environ 0,5 g. Les ailes et le corps sont légèrement plus petits au sein des populations qui ne migrent pas. Ses motifs alaires consistent en un fond orangé, veiné et bordé de noir, l'apex et la bordure des ailes étant ornés de taches blanches.

Au stade adulte, le monarque présente un dimorphisme sexuel. Les mâles sont plus grands que les femelles, mais leurs ailes sont plus minces. Ils présentent une teinte orangée plus éclatante. Sur la face dorsale de leurs ailes postérieures, les mâles portent une androconie, une tache sur la nervure centrale. Les femelles n'ont pas cette tache, mais possèdent une nervure plus large.

Il existe une forme rare de monarques, qui sont blancs au lieu d'être orange. Ce phénotype, appelé nivosus, a été observé en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Indonésie et aux États-Unis. Il représente généralement seulement 1% des individus, à l'exception d'Oahu, une île de Hawaï, où le phénotype nivosus a déjà représenté près de 10% des spécimens. Cette coloration est due à un gène impliqué dans la production de la myosine.

Le monarque est présent dans toute l'Amérique du Sud et toute l'Amérique du Nord, aux îles Canaries, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Nouvelle-Guinée, en Nouvelle-Calédonie et aux Mascareignes.

En Europe, il est migrateur occasionnel aux Açores et au Portugal et migrateur exceptionnel en France, en Grande-Bretagne et en Irlande. Passion animaux • août/septembre 2018 • page 9


Comportement canin Par Véronique Chantal M.sc., spécialiste en comportement animal

Votre chien est-il capable de contrôler ses pulsions ?

On sonne à la porte et votre chien devient subitement hors de contrôle : il jappe, il saute, il est surexcité. Dans une autre situation, vous vous promenez avec votre fidèle chien quand un autre maître et son chien surgissent subitement au coin de la rue. Votre compagnon s’emporte, il aboie ou même hurle et tente de se défaire de sa laisse lorsqu'il les aperçoit. Encore une fois, vous n’êtes plus en contrôle. Ces histoires vous rappellent votre animal ? Ces « problèmes » de comportement peuvent être étroitement liés à un manque d’autocontrôle, c’est-à-dire à la maîtrise de soi, chez votre chien. À quoi se résume l’autocontrôle chez le chien ? Chez l’humain, l’autocontrôle repose sur ses capacités à réguler ses pulsions, à jongler avec des objectifs simultanés et à maintenir son attention sur une tâche. Vous aimeriez perdre du poids par exemple, mais vous avez également très envie de dévorer le reste du gâteau au chocolat qui se trouve dans le frigidaire. Ou encore, vous aimeriez économiser, mais vous devez constamment vous retenir d’acheter cette superbe paire de souliers que vous avez en tête. Chez le chien, même si la nature de ses pulsions est différente de celle de l’humain, il a été démontré qu’il peut faire preuve d’autocontrôle et d’impulsivité.

Le manque d’autocontrôle, qui mène à l’impulsivité, se traduit par de l'agressivité, des aboiements excessifs, de l’incapacité à faire des apprentissages et à résoudre un problème. Par exemple, pour obtenir une balle coincée sous le divan, un chien va normalement gémir, aboyer, mordiller, gratter, etc. Toutefois, s’il n’obtient pas ce qu’il veut en réponse à ces comportements, un chien en manque d’autocontrôle peut rapidement devenir ingérable et être prêt à démolir le divan pour obtenir sa balle. Un autre exemple de manque d’autocontrôle peut être observé lorsqu’il est incapable d’atteindre ses compagnons canins pour jouer avec eux, car il est restreint par sa laisse. Le chien se frustre et réagit fortement, d’où l’importance de lui apprendre à bien se comporter, à être poli et à s’autocontrôler dans différentes situations, voire en tout temps. Un peu de science Pourquoi mon chien « vire fou » dès qu’il voit un écureuil, mais pas le chien du voisin ? Les explications possibles sont nombreuses, mais l’impulsivité et l’autocontrôle y sont immanquablement pour quelque chose. S’autocontrôler demande un effort élevé, tant sur le plan physique que mental. Il suffit de penser à un enfant qui ne cesse de pleurer lorsqu’il est fatigué. Le même phénomène se produit chez les chiens : après avoir réalisé une tâche de contrôle, par exemple « assis-reste », vis-à-vis d’un autre canin pendant plusieurs minutes, les chiens-sujets présentent des signes de fatigue. Par la suite, ils se révèlent plus prompts et plus enclins à l’agressivité à l’égard d’un homologue.

L’impulsivité, tant chez l’homme que chez le chien, est inhibée et contrôlée par le cerveau. Elle exige un grand effort en énergie, variable d’un individu à l’autre. Toutefois, il est possible d’entraîner notre cerveau, tout comme celui de nos chiens, à réagir de manière moins impulsive et à mieux se contrôler. En effet, différentes études ont montré que le fait de recevoir une récompense significative après une tâche exigeant de l’autocontrôle sur une période de temps prolongée provoquerait un regain de motivation suffisant chez le sujet pour l’amener à effectuer une autre tâche. Alors pourquoi cela ne pourrait-il pas être le cas chez l’animal ? page 10 • août/septembre 2018 • Passion animaux


Quelques exercices pour entraîner l’autocontrôle de votre chien : Les maîtres font trop souvent l’erreur de répondre rapidement à une sollicitation de la part de leur chien. Par exemple, si votre chiot gémit ou trépigne pour sortir, vous vous précipiterez pour lui ouvrir la porte afin d’éviter qu’il fasse ses besoins dans la maison. Si vous persistez à réagir ainsi, votre chiot apprendra rapidement qu’il doit trépigner ou gémir pour sortir à l’extérieur plutôt que de demeurer calme. Au lieu de vous précipiter pour lui ouvrir la porte, prenez quelques secondes et demandez-lui de s’asseoir. Ce simple exemple montre qu’il est possible et facile d’apprendre à votre chien à se contrôler graduellement à l’aide de petites actions du quotidien :

- Attendez que votre chien soit calme, peut-être même assis, avant de lui donner sa portion de nourriture. S’il jappe, saute ou gémit, déposez celle-ci sur le comptoir et attendez quelques secondes avant de la lui présenter à nouveau.

- Si votre chiot jappe ou vous mordille les pieds afin d’obtenir votre attention, ne lui accordez pas à ce moment ! S’il le faut, vous pouvez même changer de pièce ou vous enfermer ailleurs pendant quelques secondes de manière à ce qu’il ne puisse pas vous atteindre. Apprenez-lui plutôt à avoir votre attention lorsqu'il est calme à vos côtés : s'il vient vous porter une balle et qu'il attend patiemment que vous la preniez, par exemple.

- Avant de partir en promenade avec votre chien, celui-ci peut rapidement s’exciter, être incapable de tenir en place quand vous essayez de lui mettre sa laisse et vous pousser pour sortir en premier dès que la porte s’ouvre. Accepteriez-vous que votre fils pousse sa sœur pour passer la porte en premier ? Certainement pas. Alors pourquoi tolérez-vous que votre chien agisse ainsi ? Demandez-lui plutôt de s’asseoir le temps de lui mettre la laisse. N’hésitez pas à le récompenser avant et après lui avoir mis afin de l’encourager à vouloir répéter cette expérience. Lorsque vous ouvrez la porte, demandez-lui de demeurer assis et de rester. S’il s’élance vers la porte sans votre accord, refermez-la rapidement. Répétez l’exercice autant de fois que nécessaire, jusqu’à ce qu’il comprenne qu’il doit demeurer assis, calme et qu’il doit attendre votre mot d’ordre pour traverser la porte et marcher. - Dès que vous donnez une récompense à votre chien, il agit comme un crocodile et vous mordille frénétiquement les doigts : « Aie ! ». Même s’il mordille, vous lui avez donné ladite récompense. En ce sens, vous avez renforcé le comportement désagréable malgré vous. Il agira donc probablement de la même manière la prochaine fois. Pourquoi ne pas le faire patienter ? Avec une poignée de récompenses dans la main, fermez votre poing et présentez-lui. Il tentera probablement par tous les moyens d’obtenir celles-ci : mordillements, léchages, gémissements, etc. Attendez qu’il se calme et qu'il éloigne sa tête de votre poing. Dès qu’il le fait, félicitez-le puis récompensez-le avec votre autre main.

Pour pousser l’exercice un peu plus loin et lui permettre de développer davantage son autocontrôle, ouvrez votre main dès qu'il en éloigne sa tête. De l’autre main, allez y chercher une gâterie. Si votre chien tente de prendre ce qui se trouve dans votre main ouverte, refermez-la aussitôt ! Répétez l’exercice jusqu’à ce que votre chien se contrôle et patiente pour recevoir sa récompense.

- Votre chien tente toujours d’attraper ce qui se trouve sur votre table à café ou votre comptoir de cuisine ? Montrezlui que vous y déposez quelques récompenses et ayez également des gâteries sur vous (ses préférées, idéalement). S’il tente de prendre ce qui se trouve sur le comptoir, bloquez-lui l’accès à l’aide de votre main. À l’inverse, s’il demeure calme avec les quatre pattes au sol, récompensezle en lui donnant les délicieuses récompenses que vous avez sur vous (ne lui donnez pas celles sur le comptoir). En répétant cet exercice, votre chien devinera rapidement qu’il est plus avantageux pour lui de demeurer les quatre pattes au sol que de sauter sur le comptoir, puisqu’il reçoit ainsi de meilleures récompenses.

Passion animaux • août/septembre 2018 • page 11


Par : Daniel Filion

Pour

ou

contre

le dégriffage ? La question de A à Z

page 12 • août/septembre 2018 • Passion animaux


« Monsieur l’Éduchateur, le défenseur des chats, a fait dégriffer son animal ? » Eh oui ! Comme beaucoup d’entre vous, je croyais à l’époque que ça faisait partie du « trio valeurs » avec la vaccination et la stérilisation et que c’était sans conséquence.

Si je vous dis cela, c’est pour vous faire comprendre que, même si vous avez déjà fait dégriffer un chat ou pensé le faire, vous n’êtes pas un propriétaire insensible. Et vous avez le droit de vous poser des questions !

Dans cet article, je vais analyser les affirmations souvent erronées sans culpabiliser ou ne diaboliser personne. J’inclus également des suggestions sur la manière dont il vaut mieux aborder ce sujet, qui suscite le débat et qui provoque parfois des réactions intenses. Je tiens à spécifier que ce qui suit ne découle pas d’un avis, mais bien de faits.

Comme la désinformation est grande sur cette thématique, il faut être capable d’appuyer ses dires avec des études scientifiques, des statistiques et des références rigoureuses. Cela évite de s’égarer dans des croyances que colportent souvent des gens passionnés, mais mal informés. Sachez que tout ce qui suit répond à ces critères. Est-ce que le dégriffage fait vraiment mal au chat ? La chirurgie du dégriffage consiste non seulement à retirer la griffe comme plusieurs le savent, mais aussi à amputer les doigts du chat à la troisième phalange. Pour les humains, c’est comme si on leur amputait les doigts à la phalange située juste au-dessous de leur ongle. Peu importe la méthode chirurgicale utilisée (bistouri ou laser), les conséquences sont identiques pour l’animal. Il n’y a pas de méthodes moins douloureuses ou plus éthiques. C’est une fausse croyance.

Certes, chaque chat gère la douleur selon ses capacités et réagit de façon différente à cette chirurgie. Or, plusieurs études confirment qu’il y a une douleur. Que ce soit fait sur un chat ou un humain, il n’y a pas beaucoup de différences dans les faits : il suffit de s’en remettre à la simple logique pour comprendre qu’il s’agit d’une amputation. Pourquoi le chat fait-il ses griffes ? 1. Pour déposer son odeur. Pour le chat, c’est une façon de planter une pancarte « terrain privé » sur son territoire. Ce message est d’autant plus important lorsque la griffade est faite à l’extérieur qu’à l’intérieur d’une maison où habite plusieurs félins. Le marquage devient alors plus routinier à cause de l’entente qui existe souvent entre les félins d’une même maisonnée ; 2. Pour user ses griffes et non pas pour les aiguiser comme certains le pensent ; 3. Pour maintenir l’élasticité de sa colonne vertébrale en s’étirant et se cambrant le dos. Pourtant, aucun de mes chats dégriffés n’a eu de problème… En fait, le propriétaire est très mal placé pour juger si le dégriffage a eu une incidence sur l’animal ou s’il en souffre. Le chat est maître dans l’art de cacher sa douleur. De plus, comme plusieurs des conséquences du dégriffage viennent avec l’âge et s’installent très lentement, le propriétaire ne perçoit pas ces changements dans la démarche de son matou (lorsqu’il saute ou va à la litière). En consultation, il m’arrive souvent de voir un chat se secouer légèrement la patte après un saut, ce qui est signe d’un possible problème. Or, pour sa part, le propriétaire n’y avait jamais porté attention.

Plusieurs études indiquent qu’il y a des complications fréquentes à court, moyen ou long terme. Le dégriffage peut engendrer des douleurs chroniques, qui augmentent avec l’âge, ou même causer des problèmes de comportement, dont l’aversion à la litière. Un chat sur trois serait affecté par cette problématique. Alors, pourquoi n’est-ce pas interdit au Canada et aux États-Unis ? Ce n’est plus tout à fait vrai. En 2017, la Nouvelle-Écosse est devenue la première province canadienne à interdire le dégriffage. Plusieurs états américains, dont le New Jersey, ont également déposé des projets en ce sens qui devraient être mis en application dans la prochaine année. De plus, le dégriffage est interdit dans près de 40 pays. La France, l’Angleterre, l’Allemagne, la Suisse, l’Australie et le Brésil interdisent le dégriffage depuis près de 20 ans. Certains l’ont même intégré au Code criminel sous la section de la cruauté animale. Dans la majorité des pays d’Europe, les gens ne conçoivent même pas qu’un chat puisse se faire dégriffer. Passion animaux • août/septembre 2018 • page 13


Pourquoi est-ce ainsi là-bas et pas ici me demanderez-vous ? Peut-être n’ont-ils pas autant de divans en cuir et d’enfants ? Vous aurez compris que je plaisante un peu, mais il reste que ce sont les deux raisons les plus souvent évoquées pour justifier le recours au dégriffage.

Notez également qu’il existe des Soft Paw, une sorte de petit étui que l’on colle sur les griffes. Cette enveloppe arrondit le bout de la griffe, ce qui évite les dommages aux objets, et le chat peut donc griffer tout ce qu’il veut. Il y a même une mode qui commence à émerger avec des couleurs. Selon l’utilisation qu’en fait un chat, ils restent collés entre trois semaines et trois mois. La majorité des vétérinaires pourront les poser pour vous et vous enseigner comment le faire. D’ailleurs, je conseille fortement de faire affaire avec un vétérinaire pour les premières poses. Gardez en mémoire que certains chats les tolèrent mal.

Le griffoir ne fonctionne pas avec mon chat… Le griffoir est la première alternative au dégriffage et celle qui fonctionne le mieux. Le problème est que beaucoup verront leur chat ignorer le griffoir et concluront que ça ne fonctionne pas. Ils partagent alors cette expérience non concluante avec leur entourage, qui se met à douter à son tour de cette alternative.

Je ne veux pas courir le risque que mon enfant se fasse blesser… Lorsque nous éduquons notre enfant à laisser le chat tranquille lorsque ce dernier fouette sa queue, nous réduisons presque à néant la possibilité que l’animal le blesse. Une autre astuce est d’établir un endroit dans la maison où les enfants n’auront pas le droit d’importuner le chat lorsqu’il s’y trouve. Ainsi, lorsque minou en aura assez de se faire tirer la queue, il n’aura pas besoin de recourir à la griffade ou à la morsure pour avoir la paix. Il saura qu’il a cet endroit pour trouver la tranquillité.

Si le Canada figure parmi les derniers pays à ne pas avoir interdit cette chirurgie, c’est peut-être parce que c’est nous qui devons nous remettre en question. Ainsi, il vaudrait peut-être mieux s’informer sur les alternatives qui font en sorte que ce n’est plus nécessaire de dégriffer !

Si votre chat a déjà adopté votre divan pour faire ses griffes, sachez que c’est une problématique relativement facile à régler. Souvent, le problème est que le griffoir acheté est trop petit, tombe au premier coup de patte ou n’est pas placé au bon endroit. En revanche, si vous vous assurez que ces trois facteurs sont bien respectés, il y a très peu de chance que minou s’attaque à votre fauteuil ou votre cadre de porte au lieu du griffoir.

Le griffoir doit avoir trois caractéristiques précises : 1. Comme il remplace un arbre, il doit être très solide. La majorité des griffoirs vendus dans les boutiques pour animaux sont malheureusement inadéquats, car ils tombent dès que minet y dépose la patte. C’est souvent la principale raison qui fait qu’un chat ne s’en servira pas. Si vous avez acheté un griffoir inadéquat, pourquoi ne pas simplement glisser la base sous la patte du divan pour le rendre plus solide, mais en plus, le situer à un endroit stratégique ? 2. Il doit être assez haut pour permettre au chat de s’étirer le dos. Pour un chat de taille normale, il doit mesurer au moins 36 pouces de hauteur .

3. Il doit être placé au bon endroit. Comme la griffade permet au chat de marquer son territoire par le dépôt de ses odeurs, le griffoir doit être placé à l’entrée de son territoire. En ce sens, placer un griffoir dans le fond d’une pièce pour ne pas nuire à la décoration est contre-productif. Voilà pourquoi un chat s’attaque souvent aux coins du divan ou aux cadres de portes : ceux-ci se situent souvent à l’entrée de son territoire.

Beaucoup de chats vont aimer les griffoirs horizontaux. Les planches qu’on appuie en angle au mur ou qu’on fixe temporairement sur le coin du divan sont également très efficaces. De plus, la majorité des arbres à chat sont composés de poteaux qui pourront donner d’autres alternatives à votre animal, en plus d’enrichir son environnement. Or, que ce soit un tapis, une planche ou l’un des nombreux jeux qui existent à cet effet, c’est votre chat qui choisit.

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Rappelons qu’en dégriffant un chat, son seul autre moyen de défense est la morsure. Ainsi, opter pour le dégriffage afin de protéger un enfant ou un animal de potentielles blessures est une belle illusion. Contrairement à la griffade, la morsure peut engendrer des infections très sévères, qui requièrent de se rendre à la clinique ou à l’hôpital le plus rapidement possible. 3 étapes faciles pour que votre chat cesse de faire ses griffes sur le divan 1. Lui donner une alternative : il ne sert à rien de punir votre chat pour quelque chose qui est naturel pour lui. Placez un bon griffoir sur le coin du divan ;

2. Recouvrez temporairement, pour deux ou trois semaines, le coin du divan griffé d’un papier d’aluminium, de plastique ou encore d’un ruban adhésif double face pour rendre l’endroit désagréable. Après quelques semaines, vous pourrez enlever le plastique ou le papier d’aluminium et votre chat devrait préférer son griffoir ;

Si ce n’est pas le cas, il est possible que le signal visuel qu’a laissé la griffade sur le divan ou encore la texture de ce dernier soit plus attirant pour votre chat. Dans ce cas, je vous recommande de réparer le divan, de sabler le bois affecté ou encore de recouvrir le griffoir d’un matériel très semblable à celui de votre fauteuil. Ainsi, vous offrez à votre matou une alternative tout aussi satisfaisante ; 3. Amenez votre chat à planter ses griffes sur le nouveau poteau en jouant avec lui, en y étalant de l’herbe à chat ou en déposant des récompenses au pied du griffoir.


Si on interdit le dégriffage, les abandons seront plus nombreux : Plusieurs études contredisent cet énoncé. Il y a maintenant près de 10 ans, plusieurs villes et comtés de l’état de Californie ont interdit le dégriffage, dont Los Angeles et San Francisco, sans prendre de mesures éducatives auprès des propriétaires de chats. Résultat ? TOUS les refuges de ces comtés ont enregistré une diminution des abandons. Dans certains cas, ces baisses atteignaient 40 %. On ne peut pas dire que cette régression est due nécessairement au fait qu’on ne dégriffe plus dans ces comtés, mais elle démontre clairement qu’il n’y a pas eu de hausse. Ceci corrobore toutes les données à ce sujet dans les pays ayant interdit le dégriffage. De plus, si on éduque les propriétaires sur les alternatives, ceux-ci comprendront très rapidement qu’elles fonctionnent. En plus d’avoir été sensibilisés aux graves conséquences qu’une telle chirurgie peut avoir, ils ne voudront donc plus dépenser des centaines de dollars sur le dégriffage.

Dans ce cas, pourquoi les vétérinaires procèdent-ils encore au dégriffage ? Au cours des trois dernières années, un nombre important de cliniques vétérinaires ont cessé cette pratique. Ce nombre grandit très rapidement au Québec. Beaucoup plus que je l’aurais cru possible moi-même. Et, à ma grande surprise, je vois plusieurs clients choisir leur clinique en fonction de cette prise de position. Mais la question que l’on me pose inévitablement est de savoir pourquoi il y a encore des vétérinaires qui acceptent de pratiquer cette chirurgie si elle est si nuisible et si les alternatives fonctionnent. Il y a deux principales raisons. La première est une question de culture. Il faut changer les mentalités avant d’interdire carrément cette pratique. Dans le cas inverse, on se butera à l’incompréhension des propriétaires, laquelle n’aiderait pas la cause des chats.

Ensuite, plusieurs vétérinaires ont peur que, s’ils refusent de faire la chirurgie, leurs clients aillent simplement ailleurs et tombent sur un vétérinaire moins consciencieux (comme dans tous les métiers, ça existe aussi chez les vétérinaires). Ainsi, bien que le vétérinaire préférera éduquer son client aux alternatives, il offrira le dégriffage aux clients qui y tiennent pour s’assurer que la chirurgie soit faite selon les bonnes méthodes de gestion de la douleur. Notez que la raison monétaire ne fait pas partie des deux raisons principales évoquées. En fait, lorsque la chirurgie est faite selon les bons protocoles, elle n’apporte normalement aucun profit à la clinique vétérinaire.

ont peut-être involontairement fait mal à leur animal. Certains préfèrent rester dans l’ignorance à propos du fait que cette chirurgie n’a pas de conséquence.

Cela fait plus d’une décennie que je discute de cette question. Ainsi, j’ai dénoté quelques erreurs à éviter lorsqu’on parle de dégriffage : • La carte éthique : tenter de convaincre une personne que cela nuit à l’animal et que ce n’est pas éthique. Ce discours est très peu efficace, car vous n’offrez pas d’alternative au problème ;

• La carte des conséquences : c’est la plus utilisée, mais c’est malheureusement la moins efficace. En portant l’attention sur les conséquences pour le chat, vous ne réglez pas le principal problème du propriétaire. Ainsi, donnez plutôt à cette personne des solutions en parlant des alternatives qui existent ;

• La carte de la culpabilité : c’est la pire de toutes. Dire à une personne qu’elle accorde plus de valeur à son mobilier qu’à son chat ou qu’elle est cruelle de penser à amputer son animal est la pire des options. Le seul résultat que vous obtiendrez est une complète fermeture de sa part. Elle refusera carrément de vous écouter et même d’écouter son vétérinaire qui arrivera avec une approche plus douce. En outre, la bonne façon est simple : il s’agit de renseigner les gens sur les alternatives qui existent, sans tenter de les convaincre. Il vaut mieux dire, sans dramatiser, que le dégriffage est une amputation, car très peu de gens le savent. Enfin, informez les propriétaires des bonnes alternatives tout en leur expliquant pourquoi elles n’ont pas fonctionné dans le passé.

C’est le temps de changer notre mentalité sur la question. Après tout, rappelez-vous que dans les années 1970, le fait de conduire sans ceinture avec une bière entre les deux jambes était une chose très bien acceptée et sans grande conséquence. Difficile à croire aujourd’hui, non ? Les choses changent, alors passez le mot !

Tous les intervenants du domaine animal s’entendent pour dire que cette pratique sera fort probablement interdite d’ici trois à cinq ans. C’est une question de temps.

En parler de la bonne façon Je m’adresse ici à ceux qui sont déjà convaincus que le dégriffage n’est pas bon pour les chats et qui veulent convaincre leur entourage. C’est un sujet très délicat à aborder avec les gens qui, souvent, refusent d’accepter le fait qu’ils Passion animaux • août/septembre 2018 • page 15


Dossier animal Par Mel-Lyna Cadieux

Le bien-être animal :

un enjeu politique grandissant Il va sans dire que le Québec a beaucoup à faire en matière de bien-être animal. Trop de négligence est encore permise et les droits des animaux sont souvent bafoués malgré le travail de plusieurs militants. Bien sûr, la sensibilisation fait partie des actions importantes que nous devons prendre si nous voulons changer les choses. Mais pour viser juste, rien de mieux que de diriger notre attention vers un acteur non négligeable en matière de lois et réglementation : la politique.

Si justice n’est pas faite, alors que cela serait fortement nécessaire, c’est que le bien-être animal ne fait pas (encore) partie des enjeux de poids dans les plateformes électorales de certains partis de grande influence. La négligence reste un phénomène mystérieux en dépit que le bien-être animalier prenne de plus en plus de place dans notre quotidien... entre autres dans nos petits écrans, grâce aux émissions visant à sensibiliser la population au sort des animaux.

Combien de fois des situations inacceptables sont tolérées et que les animaux sont laissés pour compte, sans réels suivis ni actions d’envergure ? La réponse est : beaucoup trop souvent. Visiblement, une énorme part du travail réside dans la mise en place de meilleurs lois et projets entourant la cause animale afin de réellement régler les divers problèmes auxquels elle fait face. Ce sont vos votes lors des prochaines élections qui pourraient faire toute la différence. page 16 • août/septembre 2018 • Passion animaux


Une préoccupation citoyenne Grâce à l’énorme travail de sensibilisation, qui inclut le travail des militants dévoués ainsi que les productions médiatiques de plus en plus fréquentes et populaires sur la condition de la faune, plusieurs citoyens s’interrogent sur ce qu’il adviendra du sort des animaux dans le futur. Une telle inquiétude est bien entendu très louable, considérant la lenteur avec laquelle les choses évoluent concrètement en matière de bien-être animal au Québec. Par évolution, je parle surtout ici des lois et non de l’évolution des mentalités qui, au contraire, subissent un changement spectaculaire. Il est donc impératif d’offrir aux citoyens des solutions afin de faire entendre leur voix dans la sphère politique. Bien entendu, c’est en partie grâce à ces préoccupations citoyennes que la cause animale est de plus en plus un enjeu d’ordre politique. Grâce à elles, le concept de bien-être animal résonne maintenant de plus en plus aux oreilles des politiciens. D’ailleurs, les multiples réactions des citoyens face à la réglementation spécifique à la race ont donné un ton très revendicateur aux prochaines élections. Se faisant constamment réclamer un changement nécessaire concernant les mesures injustement mises en place contre certains types de chiens, la sphère politique n’a eu d’autre choix que d’aborder la chose. Signe que le pouvoir citoyen est de plus en plus efficace dans ce domaine !

Or, malheureusement, ce ne sont pas tous les partis qui se soucient de la cause animale… et, encore moins, qui proposent des solutions et des projets réalistes afin de faire une différence. Parler du sujet afin de calmer les foules est une chose, mais avoir réellement envie de changer les choses et poser des actions concrètes en est une autre ! Il est donc nécessaire de se pencher sur la question afin de repérer les vraies lueurs d'espoir pour donner une voix politique aux animaux. Une opportunité de changement Parmi tous les partis se présentant aux élections provinciales en octobre 2018, un seul se démarque plus que les autres en matière de bien-être animal : le Parti Vert du Québec (PVQ). Avec sa nouvelle

Malheureusement, en ce qui concerne les autres partis qui se présentent, aucun ne suggère une plateforme spécifiquement dédiée au bien-être animal et élaboré avec des experts du milieu. D'ailleurs, ceux-ci restent plutôt silencieux quant aux questions relatives à la protection des animaux. Une meilleure protection pour tous les animaux Avec sa plateforme, le Parti Vert du Québec propose l’implantation de meilleures lois afin de protéger les animaux de toute race et de tous les milieux. Par exemple, on y compte les animaux de compagnie, les animaux sauvages, les animaux utilisés dans le divertissement et à des fins de recherche ainsi que ceux exploités dans le domaine de la mode et de l’alimentation. Visant une amélioration de la condition de tous, le parti s’engage donc à agir sur le terrain. Il souhaite également effectuer des changements progressistes au niveau des lois afin d'amener des résultats concrets et viables à long terme. Parmi les objectifs proposés dans le rendu final, on peut compter la volonté d’encourager des projets d’envergure comme le CSRM (capturer, stériliser, relâcher, maintenir), qui consiste à stériliser des chats féraux et les relâcher par la suite dans un habitat sécuritaire et viable afin d’agir contre la surpopulation féline. C’est en plus de réduire le nombre d’euthanasies dans les refuges. Enfin, la formation politique compte également agir contre la législation spécifique à la race en encourageant des solutions viables pour réellement contrer le problème des morsures. D’un autre côté, des projets sont en cours de réalisation pour implanter des programmes dans les écoles afin de sensibiliser les jeunes à la cause animale ainsi qu’à leur faire connaître les modes d’alimentation végétarienne et végétalienne. * Les opinions exprimées dans ce texte n'engagent que leur auteur et ne reflètent d'aucune façon un parti pris de la part du magazine.

plateforme sur les droits des animaux, approuvée par la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) de Montréal et créée avec l’aide d’une étudiante en droit animalier, le PVQ compte passer à l’action afin de créer le changement nécessaire au Québec. « Le Parti Vert du Québec veut mettre l’accent sur le fait que les animaux ne sont pas des biens. Ils sont, au contraire, des êtres sensibles ayant des impératifs biologiques, comme l’indique le Code civil du Québec », a affirmé la formation politique. Celle-ci dit vouloir « amener les droits des animaux à un autre niveau en faveur de leur bien-être. » Passion animaux • août/septembre 2018 • page 17


Dossier animal Par : Lindsay-Anne Prévost

Mathieu Beaumont et sa conjointe Myriam Bélisle en compagnie de M. Ducky (canard), Sundae (bouvier bernois) et Roméo (poney). Crédit photo : Sébastien Bouchard

Chéri, et si on adoptait un canard ?

Après les chats et les chiens, la mode est désormais à l’exotisme en matière d’animaux de compagnie. Mais est-ce que tous peuvent être domestiqués ? Tour d’horizon avec des maîtres qui ont un compagnon… inusité !

Mathieu Beaumont roulait sur la route 112 lorsqu’il a aperçu M. Ducky. Le canard de Pékin se trouvait seul, au beau milieu de la route, avec une patte et une aile cassées. « Je me suis dit qu’il avait été attaqué par un prédateur ou qu’il s’était sauvé de la résidence qui se trouvait à proximité, témoigne celui qui anime au micro du 98,5 FM le week-end. Je l’ai réinstallé sur le terrain et, à mon retour du travail, il y était toujours. » C'est ainsi que l'animateur a décidé de l'amener chez lui pour le soigner.

L’hébergement se voulait initialement de courte durée, mais M. Ducky a décidé de rester malgré sa remise en forme. Mathieu et sa conjointe ont finalement adopté le caneton. « La thèse la plus probable est qu’il soit tombé d’un camion qui l’amenait vers l’abattoir », croit le résident des Cantons-de-l’Est.

L’aménagement que ses maîtres ont concocté permet au canard de trouver son bonheur. Il passe ses journées dehors et, le soir, il rentre s’amuser dans un parc construit spécialement pour lui afin d’éviter d’être mangé par un prédateur. L’été, il patauge dans la petite piscine qui lui est réservée. « Il a son caractère et il court après tout ce qui bouge, mais il est super adorable et vraiment drôle ! Il me suit partout sur le terrain », indique Mathieu Beaumont, en ajoutant que les canards ne demande pas autant d'entretien qu'on pourrait le croire.

Même qu’il lui arrive souvent de jouer avec les deux chiens, les deux chevaux et le cheval miniature de la maison… à ses risques et périls ! « C’est drôle, car mon Bouvier bernois a peur de lui, raconte en riant l’animateur. Il a essayé d’attaquer mon Jack Russel, mais ce dernier l’a gentiment plaqué au sol avec l’air de dire “aye toi, ne me touche plus” ! »

page 18 • août/septembre 2018 • Passion animaux


Une question de choix Si M. Ducky s’est intégré par hasard à la vie de ses propriétaires, d’autres citoyens font directement le choix d’adopter un animal d’élevage. C’est notamment le cas de Marilyn Duguay, qui a opté pour un cochon miniature abandonné du nom de Christopher. Suivi par plus de 50 000 abonnés sur Instagram, il est une vraie star sur les réseaux sociaux !

Christopher à Québec. Crédit photo : Marilyne Duguay

Si certains sites affirment que l’occupation requise est similaire à celle d’un chien, Marilyne Duguay est d’avis que les micros-cochons demandent plus de rigueur. « Un chien va obéir à son maître tandis qu’un cochon… a vraiment une tête de cochon, dit la résidente de Brossard. Il fait ses propres lois et teste constamment l’autorité. C’est comme vivre avec un bambin, mais pour les 20 prochaines années de notre vie ! »

En revanche, son intelligence lui permet de comprendre les commandes de son propriétaire, de répondre à l’appel de son nom, de faire de la peinture ou de jouer de la musique et à des jeux. « Il faut constamment qu’on le tienne stimulé intellectuellement, car si un cochon s’ennuie, il va détruire ce qui l’entoure », témoigne la jeune femme.

À travers Christopher, Marilyne mène un combat contre la désinformation à l’égard des cochons nains. De plus en plus d'individus jettent leur dévolu sur ceux-ci, notamment parce qu’ils sont hypoallergènes. De plus, certains éleveurs promettent un porcelet de la taille d’un chihuahua alors que, dans les faits, les cochons miniatures atteignent un poids variant entre 50 à 150 livres. Certains refuges ont affirmé devoir désormais jongler avec des cochons laissés devant le pas de leur porte. Aux ÉtatsUnis et en Europe, où la mode des micros-cochons est davantage développée qu’au Canada, sept cochons sur dix sont abandonnés ou replacés par leur famille adoptive. « Les cochons sont des êtres sensibles, qui émettent de la compassion, fait valoir Marilyne Duguay. Ils ne peuvent pas passer de maître en maître, car ils restent marqués par leur expérience. »

Pour sa part, Mathieu Beaumont n’a aucune idée du nombre d’années que vivra M. Ducky. « Il n’y a aucune information sur l’espérance de vie des canards puisqu’ils sont élevés pour la viande. Les gens ne les gardent pas à long terme », explique-til. Par chance, son adorable compagnon a trouvé un bon maître, qui lui donnera l’amour dont il a besoin pour toute la durée de sa vie. Bien que l’adoption de M. Ducky reste marginale, est-ce que tous les citoyens seraient portés à faire de même sur une période de plusieurs années ? Poser la question, c’est y répondre !

De son côté, le maître doit être en mesure de gérer les besoins dans la maisonnée en hiver sur un pipi-pad, car les cochons détestent le froid. De plus, il vaut mieux habiter au niveau d’un rez-de-chaussée, car le mouvement demandé pour monter des escaliers est nocif pour leur colonne vertébrale.

Enfin, les porcelets font un bien mauvais mélange avec les chiens. Comme le premier est naturellement une proie alors que le deuxième est un prédateur, les risques d’attaque sont importants. « J’ai entendu des histoires d’horreur de cochons qui se sont fait manger par le chien pendant que les maîtres étaient partis, même si c’était un gentil labrador », indique la gardienne de Christopher. Prendre une décision éclairée Bien que ces différents témoignages démontrent que les animaux exotiques peuvent trouver leur bonheur dans un cadre domestique, certaines limites sont à prendre en considération. Le gain d’intérêt pour l’adoption d’animal d’élevage peut engendrer plusieurs dérapages, et ce, qu'ils soient choisis pour leur adorable frimousse ou dans une optique de souveraineté alimentaire.

Rappelons que la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) a fait une sortie publique en février dernier, indiquant s’inquiéter du projet « Poc Poc », qui consiste à vendre des poulaillers aux familles montréalaises pour la durée d’un été afin d’avoir des œufs frais. Or, dans une entrevue accordée au journal La Presse, la SPCA affirme avoir reçu une trentaine de volatiles négligés et abandonnés depuis un an. L’organisation craint que le nombre augmente étant donné que l’entreprise du projet compte passer de 50 familles participantes à 300 dans la prochaine année.

LA SCIENCE DE L’ÉDUCATION AU PROFIT DU BIEN-ETRE ANIMAL

www.zooacademie.com Jacinthe Bouchard

Passion animaux • août/septembre 2018 • page 19


Nos amis les chats Par : Natacha Fournier Directrice de la formation continue Chats Canada Cats

La formation des éleveurs, c’est CAPITAL L’entrée des classes arrive à grands pas et qui dit entrée des classes dit cours et formations. Tout travail professionnel exige une compréhension du domaine d’expertise exploité et l’élevage d’animaux de compagnie n’y fait pas exception !

Avoir un élevage de chats, par exemple, est un beau rêve de jeunesse ou de retraite. Malheureusement, pour plusieurs personnes, ce rêve se transforme en cauchemar puisqu’elles s’embarquent dans cette aventure sans en connaître les tenants et les aboutissants. Certains aspects s’apprennent avec l’expérience, mais d’autres nécessitent une compréhension plus approfondie de la gent féline. En ce sens, il est crucial de démarrer son projet d’élevage bien outillé. Des formations adaptées à l’élevage félin permettront un départ en douceur, éviteront certaines déceptions ou frustrations, en plus de prévenir des pertes financières pouvant être importantes et même un abandon prématuré du projet. La formation permet de se sécuriser quant aux situations fortuites, de se sentir plus épanoui dans son rôle d’éleveur, d’avoir une plus grande confiance en soi, d’acquérir des connaissances différentes de celles maîtrisées par l’emploi

page 20 • août/septembre 2018 • Passion animaux

régulier de l’éleveur — eh oui, l’élevage n’est pas un travail à temps plein. Il s’agit souvent d’un passe-temps intégré à la vie familiale de tous les jours —, de combler les lacunes, de s’adapter et de réagir rapidement à certaines situations... car à l’époque d’Internet, les choses changent continuellement !

Divers programmes d’études et de formations existent pour l’élevage agricole (bovin, porcin, aviaire, etc.), mais il n’y en a aucun pour les animaux de compagnie. Pourquoi ? Tout simplement parce que les principes de base de l’élevage sont les mêmes : la santé, le bien-être animal, les conditions privilégiant un élevage de qualité, etc. Les connaissances de base sont également similaires : les facteurs favorisant l’accouplement, la gestation, la mise bas, l’éducation, la socialisation, etc.

Or, la formation des éleveurs d’animaux de compagnie est aussi importante même s’il n’existe pas de programmes postsecondaires concernant ce type d’élevage. En revanche, il existe aujourd’hui de multiples ressources adaptées aux besoins de l’élevage félin.


Plusieurs organismes offrent des formations aux éleveurs. Celles-ci sont créées et dispensées par des spécialistes des nombreux secteurs touchant le monde de l’élevage. Pour devenir éleveur de chats, il ne faut seulement aimer les minous ! Il faut également savoir en prendre soin, connaître les premiers secours, savoir choisir les reproducteurs, gérer les accouplements et les mises bas, optimiser la socialisation des chatons, comprendre le comportement, contrôler les maladies, prévoir la génétique, en plus d’avoir des connaissances en gestion financière, en rédaction de contrats, en publicité, en création de site Web, en réseaux sociaux et j’en passe.

La formation des éleveurs est capitale. C’est ce qui différencie un éleveur professionnel. Celui-ci est à l’affût de tout ce qui se passe dans le monde des petits animaux. Il garde ses connaissances et ses compétences à jour, il se tient informé des récentes découvertes en santé et en génétique, des nouvelles règlementations municipales, provinciales et fédérales, des normes établies sur le bien-être animal, de la conformité et du standard de sa race. Il est fier de montrer son travail durement accompli dans son élevage et ses réalisations. Il met en valeur les diplômes acquis lors de formations, les certifications de respect des normes du bienêtre animal, les titres remportés lors d’expositions ou de compétitions via un site internet ou les réseaux sociaux. Il sera prompt à faire visiter son élevage et à discuter avec les gens.

En tant que technicienne en santé animale et éleveuse de chats depuis 10 ans, je suis toujours aux aguets de nouvelles formations pouvant m’aider et me faire évoluer dans mon travail d’éleveur. Malgré mes connaissances du monde félin et de la santé animale, mes débuts dans l’élevage n’ont pas été de tout repos. À cette époque, les formations offertes étaient rares et peu publicisées. Heureusement, les ressources sont de plus en plus disponibles et accessibles aujourd’hui. La formation des éleveurs me tient à cœur, elle est ma motivation lors de mon implication dans divers projets animaliers. Mes expériences vécues en tant qu’éleveur et mes connaissances en santé animale m’ont apporté beaucoup. J’ai envie de partager cette richesse avec mes collègues. Il reste encore certains champs d’expertise de l’élevage félin qui ne font pas l’objet de formations, mais le domaine est en pleine expansion. Il faut simplement suivre la vague.

Futurs propriétaires d’animaux de race, vous avez le droit et même l’obligation de rechercher l’excellence. Visitez l’élevage et posez des questions à l’éleveur. Il est également primordial de se renseigner sur les formations suivies par ce dernier ainsi que sur ses motivations et le genre d’activités qu’il préconise pour se tenir à jour sur son « métier » : les formations diverses en personne ou via le Web, les recherches sur Internet, les expositions, le travail avec un professionnel de la santé animale, etc. La formation des éleveurs professionnels passe par vous. La formation, c’est l’avenir !

Passion animaux • août/septembre 2018 • page 21


Profession animaux Par : Lindsay-Anne Prévost

Les animaux sous les couleurs

d’Eve Charbonneau En effet, l’artiste puise principalement dans son histoire personnelle pour trouver l’inspiration. « Il m’arrive aussi de peindre un animal parce que j’éprouve une fascination pour lui ou parce qu’il est associé à un trait de caractère, explique la diplômée en art graphique. J’ai toujours un lien avec le sujet. » En panne d’idées ? La peintre n’a qu’à lever la tête pour retrouver le contact avec la nature, son atelier étant situé dans les Laurentides. En revanche, celle-ci aime tout autant satisfaire les demandes de ses différents clients, qui lui permettent parfois de sortir de sa zone de confort. « Chaque animal a son charme ! », fait remarquer Eve, qui manie aussi bien le dessin et le design que la peinture.

Après un passage dans le monde publicitaire et du graphisme, Eve Charbonneau a sauté à pieds joints dans le vaste et précaire monde de la peinture. Son sujet de prédilection ? Les animaux ! On vous présente aujourd’hui cette artiste qui, à travers ses toiles colorées et modernes, nous prouve que la faune est loin de rimer avec quétainerie !

C’est par passion que celle-ci a décidé de quitter son ancienne sphère au rythme effréné pour s’allier au métier plus difficile qu’est celui d’artiste-peintre. Or, si celle-ci œuvrait davantage dans l’abstrait à ses débuts, son amour pour les animaux l’a mené à prendre un nouveau tournant artistique. « Je suis une amoureuse des animaux, vraiment ! J’en parle et j’ai des frissons, raconte-t-elle en riant. Par ailleurs, ils me permettent d’être plus funky ». Sous le charme de la nature Ainsi, depuis cinq ans, elle passe jusqu’à 15 heures par jour à peindre le portrait des bêtes qui l’ont charmée. Parmi eux, on retrouve entre autres un chevreuil qu’elle a croisé lors d’une belle journée, un renard inspiré de celui qu’elle a déjà nourri et un raton-laveur qui lui fait penser à celui qu’elle a adopté par le passé. page 22 • août/septembre 2018 • Passion animaux

Une vibrante signature Le regard perçant de chacun d’eux, l’utilisation d’époxy pour créer de la texture, la dualité provoquée entre les couleurs fluorescentes et les tons plus sombres de la toile ainsi que la présence assumée de dripping caractérisent sa signature. « Le fluo a toujours été présent dans mes toiles. Pour moi, les couleurs doivent être vibrantes », indique-t-elle. D’ailleurs, cette alliance de technique et de style permet à son art de pouvoir être retrouvé aussi bien dans un chalet que dans un condo en milieu urbain. Car même si on parle d’animaux, le savoir-faire créatif d’Eve Charbonneau est bien loin d’être kitch. « Ce sont des œuvres très joyeuses et explosives », souligne l’artiste.

Pour preuve, ses toiles se sont notamment rendues au Nouveau-Brunswick, au Luxembourg et la jeune femme tiendra une exposition à Paris en octobre prochain. Comme quoi les peintures d’animaux sont universellement convoitées !

Pour sa part, Eve Charbonneau aspire simplement à partager son amour pour la nature, les grands espaces et la faune... ainsi qu’à déployer toute la créativité qui l’habite ! Que ce soit avec ses tableaux ou les objets dérivés de son art — ce qui permet de rendre ses œuvres accessibles à tous —, elle compte bien enjoliver le quotidien de ses clients avec son éclat et sa spontanéité ! Pour en savoir plus sur Eve Charbonneau, rendez-vous à eveartistepeintre.ca



Perroquet en action Par : Annie Dodier Comportementaliste aviaire

Le gris d’Afrique

le perroquet le plus populaire de tous ! Les caractéristiques de base Nom spécifique : Psittacus erithacus

Origine : On le retrouve en Afrique, dans la forêt des terres basses tropicales et équatoriales. Taille adulte : Il mesure 35 centimètres. Longévité : Son espérance de vie est de 50 ans en moyenne. Dimorphisme sexuel : Aucun. Le sexage par ADN est de mise.

Chant : S’il est stimulé adéquatement, c’est le perroquet le plus doué pour parler et imiter des sons. Il peut apprendre plus de 500 mots et phrases. Il imite si bien la voix humaine avec tous ses accents et tonalités qu’il est presque impossible de savoir si c’est lui ou son maître qui parle. Reproduction : La femelle pond de 1 à 5 œufs, qui sont couvés pendant 28 à 30 jours. Le sevrage est d’environ 12 semaines.

Comportement social : Il s’agit d’un oiseau arboricole et grégaire. Il est très affectueux. Craintif, timide et quelquefois nerveux, il nécessite un milieu familial calme pour qu’il n’aille pas tendance au piquage des plumes. Il ne se lie généralement qu’à une personne de la famille. Pour éviter les névroses, il doit être socialisé très jeune aux autres membres. Il est le seul à pouvoir voler et faire un tour de 360 degrés sur lui-même. La nourriture : Un mélange de moulées, de noix, de légumineuses, de fruits et de graines. Ce qu’il préfère en général, au-delà de tout, c’est le beurre, les raisins, le fromage et le pain rôti. Or, le gris d’Afrique est assez gourmand et ne gaspille pas trop de nourriture. Cependant, il veut que tout le monde remarque qu’il a mangé. Ainsi, ne faites pas le saut si vous en retrouvez sur le plancher, les murs, les rideaux, les armoires... bref, partout où il a le droit de manger !

Les fruits : pommes, poires, raisins, bananes, bleuets, fraises, melons, oranges et fruits tropicaux.

Les légumes : épinards, brocolis, choux, carottes et poivrons. Particularités : Il est sujet aux carences en calcium et en vitamine A. Comme son nom l'indique, son plumage contient plusieurs teintes de gris, d'argent, de charbon et libère une poussière blanche. Il n’a pas de plumes autour de l’œil et sa peau est blanche. Pour ce qui est de sa queue, elle est d’un rouge vif.

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La cage : Elle doit être suffisamment grande pour que l’oiseau puisse y battre des ailes et jouer à son aise. L’espacement des barreaux ne doit pas lui permettre de passer sa tête. De préférence, choisissez une cage avec un dôme pour qu’il ait plus d’espace au-dessus de sa tête. Il faut trois bols pour pouvoir y mettre sa nourriture et l’eau ainsi que des perchoirs, en bois idéalement et de différents diamètres pour exercer ses doigts, et des cordes de textures différentes. Les jouets sont essentiels pour ce compagnon, car ils lui permettent de passer le temps durant les absences de son maître. Il est préférable de les changer tous les 4 ou 5 jours environ. N’oubliez pas que ce perroquet est intelligent et qu’il a besoin de diversité. Hygiène : Il doit prendre une douche tous les jours et avoir 10 à 12 heures de sommeil. Ses griffes nécessitent d’être taillées tous les deux mois environ.

La reproduction : Les gris d’Afrique sont sexuellement matures vers l’âge de 5 à 6 ans. Les couples se forment pour la vie. Deux à trois jours après l’accouplement, la femelle pond 1 à 5 œufs à intervalle de 2 à 3 jours entre chaque œuf.

C’est la femelle qui couve les œufs et le mâle vient la nourrir dans le nid. Elle le quitte tôt le matin ou tard le soir pour aller boire et déféquer. L’incubation dure de 28 à 30 jours. Les bébés viennent au monde les yeux fermés. Leur peau est rose avec un peu de duvet. Le mâle nourrit la femelle qui, elle, nourrit ensuite les bébés durant les huit premiers jours de leur vie. Ces derniers sont ensuite nourris par les deux parents.

À deux mois et demi, les petits sont bien emplumés. Au fil des jours, ils deviennent de plus en plus bruyants et sont sevrés vers le troisième mois. Les oisillons immatures (moins d’un an) ont l’iris de l’œil de couleur gris foncé. Après un an, l’iris pâlit puis prend sa couleur permanente : un jaune pâle. Durant la période hormonale, le gris garde sa personnalité et ne change pas comme d’autres espèces.

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Quelques questions à se poser avant d’acheter un gris d’Afrique : 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8.

Pourquoi désirez-vous acheter un gris d’Afrique ? Pouvez-vous entretenir une relation soutenue avec lui ? Voulez-vous seulement l’intégrer à une collection d’oiseaux ? Dans l’affirmative, cela n’est pas une bonne idée. Êtes-vous allergique, asthmatique ou sensible à la poussière ? Dans ces circonstances, il vaudrait mieux éviter le gris d’Afrique. Avez-vous un tempérament calme ? Êtes-vous prêt à investir du temps et de l’argent (vétérinaire, nourriture, jouets) pour cet oiseau ? Êtes-vous prêt à travailler avec lui plusieurs heures par jour ? Êtes-vous prêt à lui offrir beaucoup de stimulation dans un environnement calme ?

Un ange cornu Les perroquets ont une grande facilité d’adaptation. Cependant, c’est à vous qu’il incombe de l’éduquer. Le comportement de votre perroquet dépendra en grande partie du vôtre.

Il vous faut savoir que le gris d’Afrique est un oiseau calme, qui s’énerve vite lorsque quelque chose ne lui plaît pas. Il vaut mieux l’habituer à rencontrer un grand nombre de personnes, à visiter le plus de lieux possibles et à lui faire voir un grand nombre d’objets pour qu’il puisse devenir moins craintif et plus curieux des choses qui l’entourent. La clé pour son développement social est de partager les responsabilités de ses soins entre plusieurs membres de la famille dès son arrivée. Si tout le monde participe à sa prise

en charge et lui donne de l’attention, il sera moins susceptible de se concentrer sur une seule personne et considèrera la famille comme son clan.

Le gris d’Afrique n’est pas un perroquet rancunier, mais il est têtu et un peu manipulateur. Il aime être gratté et caressé sur la tête, dans le cou et au niveau de la gorge. Il vous rendra vos câlins en gratouillant gentiment votre doigt ou votre main avec son bec. Ce n’est pas un oiseau qui vole en ligne droite. Il préfère les acrobaties. Des morsures qui témoignent d’un message Le bec est une partie très importante pour le perroquet. De la même façon que nous utilisons nos mains, il lui permet de s’alimenter, de goûter et de toucher les choses. Il utilise son bec comme s’il s’agissait d’une troisième patte. Ainsi, les gestes qu’il fait avec celui-ci peuvent constituer un langage corporel. Il l’utilise également pour donner des marques d’affection ou exécuter des jeux. Les raisons qui poussent un perroquet à mordre sont nombreuses. • La peur : Il craint un nouveau vêtement que vous portez ; • L’apprentissage : Il va prendre votre doigt et le serrer pour connaître votre seuil de tolérance à la douleur ; • Le jeu : Il peut détruire des bâtons de bois ; • L’attention : Si vous l’ignorez et qu’il veut jouer avec vous, il se peut qu’il vous pince ; • Une mauvaise expérience : Il a une excellente mémoire. Une mauvaise expérience du passé pourrait le faire mordre ; • Le dérangement : Attention à vos doigts si vous le dérangez pendant qu’il fait sa toilette ou s’amuse ; • L’excitation : S’il joue avec vous et qu’il devient surexcité, il peut vous mordre, car il ne contrôle plus sa force ; • Perte d’un avantage : Si vous êtes avec lui et qu’une personne vient déranger votre intimité, il risque de vous mordre ; • La douleur : S’il éprouve une douleur, il pourrait vous mordre.

Vous ne devriez jamais laisser votre perroquet sur votre épaule parce que vous ne voyez pas son langage corporel. Il est préférable de le tenir dans votre main pour que vous puissiez l’observer.

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Un animal aux 1001 surprises ! La chose la plus importante à retenir dans l’éducation de votre perroquet est que l’ignorance constitue la pire punition. Par conséquent, lorsqu’il a un mauvais comportement, quittez la pièce. Avec le temps, il fera le lien qu’il a mal agi et comprendra, car il n’aimera pas se retrouver seul. À l’inverse, s’il a un bon comportement, il adorera que vous le félicitiez avec enthousiasme.

Comme nous l’avons vu précédemment, c’est un perroquet calme et nerveux. Ainsi, si vous êtes quelqu’un d’hyperactif, vous ne correspondez pas à son tempérament. À l’inverse, si vous êtes posé, il sera un partenaire de choix pour vous. Vous pourrez lui montrer à reconnaître certains mots, certaines couleurs, certaines formes et à chanter. Il adore jouer et, plus vous le stimulerez, plus il en redemandera. Le gris d’Afrique aime être dehors, mais attention de bien lui mettre son harnais ! Vous pourrez faire des marches avec lui en lui expliquant ce qu’il voit. Avec le temps, il pourra vous faire une visite guidée tout en répétant ce qu’il a appris. Vous serez surpris d’entendre tout ce qu’il a à vous dire !

Il aime aussi beaucoup la télévision et l’ordinateur. Il peut même apprendre à reproduire la chanson thème de l’émission que vous écoutez avec lui. Même si la télévision est éteinte, il chantera le thème au moment de l’émission. Et bien qu’il ne porte pas de montre, il est capable d’avoir la notion du temps et de s’orienter. Lorsque vous êtes sur le point de quitter la maison, il fera un son inconnu ou bien il se laissera tomber pour que vous ne le laissiez pas. À votre retour, il sera très heureux de vous revoir et fera ses plus belles vocalises pour vous charmer ! Or, on ne doit jamais forcer un perroquet à faire quelque chose qu’il ne veut pas. Il pourrait développer des troubles de comportement et des phobies. Le gris d’Afrique émet un grognement impressionnant lorsqu’il a peur. Un vrai petit lion. Il est bien dans un environnement sécuritaire et qu’il connait bien. À l’inverse, ce perroquet déteste les surprises et c’est un excellent manipulateur. Enfin, c’est un observateur hors pair. Ne pensez pas cacher quelque chose à un gris : il voit tout, devine tout et gère tout !

Femelle comique ou mâle chanteur ? Habituellement, la femelle est plus petite que le mâle. Elle préfère la compagnie des hommes, mais ce n’est pas garanti à 100 %. Il y a aussi de l’homosexualité chez les oiseaux. La femelle est plus coopérante pour jouer, faire le clown et elle aime se mettre sur le dos. Elle fait la morte pour effrayer son propriétaire et attirer son attention pour être prise et caressée. Elle parle plus généralement en mots. Son poids est d’environ 450 à 475 grammes.

Le mâle a un tempérament plus têtu et il est généralement plus nerveux que la femelle. Physiquement, il est plus gros, plus large et la forme de sa tête est plus grande. La couleur de ses plumes sur le dos et de ses ailes est d’un gris plus foncé que sa consœur. Il est plus observateur et aime mieux faire des vocalises avec des sons et des bruits. Le mâle est moins

participatif que la femelle et aime passer inaperçu, surtout lorsqu’il a fait quelque chose de répréhensible. Comme il est plus tranquille, il peut passer des heures sur son perchoir. En revanche, il est un peu hypocrite à ses heures. Le mâle est plus sélectif, indépendant et n’aime pas toujours se faire mettre sur le dos. Son poids est d’environ 500 à 530 grammes. Un compagnon pour la vie Avant d’acheter un perroquet, prenez le temps de bien vous informer auprès des spécialistes en comportement aviaire. Les gris d’Afrique sont dotés d’une grande intelligence et exigent qu’on leur consacre beaucoup de temps. Malheureusement, beaucoup de gens abandonnent leur oiseau après un certain temps par manque d’information. Ces oiseaux sont monogames et vous êtes leur compagnon de substitution. En ce sens, un abandon de votre part le mènera à développer, presqu’à coup sûr, un problème de comportement. Voilà ce qui caractérise l’un des perroquets les plus intelligents !

Pour toutes autres informations, veuillez consulter notre page Facebook « Perroquets en action » ou notre livre Perroquets en action. Pour vivre en harmonie avec son oiseau, en vente lors de nos formations.

Formation pour propriétaire de perroquet Le 14 octobre 2018 Formatrice diplômée : Annie Dodier, formatrice en comportement aviaire. Vétérinaire invitée : Dre. Marie-Pierre Rainville ** • Comment aborder un perroquet? Manipulation et langage corporel. • L’environnement de votre oiseau est-il adéquat? • Votre attitude face à lui est-elle correcte? • L’agressivité innée, c’est quoi? • Vét. : Aspergillose, maladie sournoise. • Tours et trucs.* Questions. * Possibilité d’apporter votre oiseau sur sélection seulement. ** Invités (ées) et sujets peuvent changer sans préavis. Lieu : À Québec Inscrivez-vous! Places limitées

Information : 418 624-5747 Suivez nous sur Facebook Perroquets en action

Passion animaux • août/septembre 2018 • page 27


Santé animale au naturel Par : Manon Choquette Phy.D.

En collaboration avec Martine Lavallée BAA et TSA

Présidente Zanimo inc.

L’éducation de notre chien, un incontournable ! Avoir le chien parfait, qui réagit à toute situation et qui obéit à chacune de nos commandes, est une utopie. Or, faire en sorte qu’il soit bien éduqué en société est la moindre des choses, voire une obligation, en tant que propriétaire canin.

La capacité de reconnaître le langage corporel de notre compagnon permet de le guider et de prévenir les réactions inappropriées de sa part. Cependant, cela représente un travail quotidien, surtout lors de ses premières années de vie. De plus, c’est un investissement tant au niveau du temps que financier. Vous avez probablement déjà entendu parler des cours de dressage ou d'obéissance pour les chiens. Toutefois, de nos jours, ces deux appellations ne sont plus au goût du jour puisqu'elles omettent l'intention d’éduquer les propriétaires. Ainsi, on va plutôt privilégier l’apprentissage du chien et de l’humain tout à la fois. Si vous n’avez aucune notion dans ce domaine, il faut idéalement rechercher un spécialiste en comportement canin qui travaille avec le renforcement positif et le harnais, sans collier d’étranglement (« choker »). On veut s’éduquer à éduquer son chien, car bien comprendre le langage de l'espèce canine est un atout incontestable pour tout humain.

Et il n’y a que des avantages ! L’éducation n’a de sens que si elle est réalisée avec respect, bienveillance et en toute connaissance du langage de l’animal. L’envie d’éduquer votre chien doit avant tout être animée par un désir de trouver un équilibre dans la relation que vous avez avec lui. Il ne faut en aucun cas considérer votre compagnon comme un animal à soumettre à tout prix et à enfermer dans un cadre strict. Éduquer son chien, c’est apprendre à observer, ressentir, lire et comprendre cet être qui ne fonctionne pas comme nous, et ce, afin qu’il puisse vivre sereinement avec des êtres qui ne fonctionnent pas comme lui. Pour se faire, un respect mutuel est de rigueur.

Voici quelques-unes des assises ou des acquis d’un chien bien éduqué : • La communication par le regard (à moyen/long terme) ; • La réussite de l’autocontrôle ; • La stimulation de l’engagement et de la motivation ; • Un apprentissage des bonnes manières ; • Un chien plein de confiance ; • Une bonne relation humain-animal ; • Une bonne socialisation.

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Pour réussir, voici cinq conseils pouvant optimiser vos séances d’éducation afin de mieux comprendre votre chien et développer une excellente relation avec lui. 1. Veiller au respect de ses besoins Pour qu’il vous respecte, vous devez le respecter et c’est pourquoi il est essentiel de répondre à ses besoins :

• Intellectuels : le stimuler régulièrement en lui apprenant de nouvelles choses, en le gardant occupé lorsqu’il est seul, etc. • Olfactifs : le laisser sentir de nouvelles odeurs régulièrement, principalement lors de ses marches en laisse. • Physiques : pouvoir dépenser son énergie plusieurs heures par jour en courant et en jouant. • Primaires : boire, manger, dormir au chaud et à l’abri. • Sociaux : lui permettre de rencontrer régulièrement ses semblables en se promenant tous les jours à l’extérieur de son terrain.

Lorsque tous les besoins de votre chien sont respectés, celuici ne sera pas tenté de combler certains d’entre eux avec des comportements ne correspondant pas à vos attentes.

2. Utiliser un système d’entraînement clair Cela exclut d’emblée TOUTE VIOLENCE ! Lors des séances d’éducation, on répète beaucoup de commandements à notre chien. Mais répéter constamment des mots à un individu qui ne comprend pas notre langue, sans lui indiquer par un signe quelconque qu'il a bel et bien compris, le mènera inévitablement à vous ignorer. Vous devez donc récompenser les réussites de votre pitou à tous les coups. Pour se faire, utilisez un marqueur. Ce dernier sert à faire comprendre à votre animal qu’il est récompensé pour le comportement qu’il vient tout juste de produire. Les marqueurs facilitent l’apprentissage en augmentant le lien de compréhension entre le comportement désiré et la récompense, qui doit être IMMÉDIATE ! Elle peut être verbale (ton de voix enjoué et/ou le « clicker ») ou physique avec de petites collations. En ce qui concerne la voix, l’intonation et un ton exagéré seront de mise. En effet, les sons aigus sont surtout utilisés pour les félicitations de même que le rappel et l’appel au jeu. Les voix graves, quant à elles, servent principalement pour les interdictions et les invitations au renoncement.


Cette technique de renforcement positif tisse un lien fort entre l’humain et l’animal. Plus ce lien est fort, plus votre chien comprendra ce pour quoi il a été récompensé et aura tendance à reproduire ces comportements facilement. Certains chiens apprennent plus rapidement que d’autres. Ainsi, si votre compagnon a tendance à apprendre lentement, réduisez vos exigences et débutez à un niveau plus facile. Cela vous aidera à mieux vous faire comprendre. 3. L'apprentissage dans différents milieux Vous et votre chien serez confrontés à différentes ambiances, plus ou moins stressantes, au cours de vos vies. Pour bien réagir dans toutes les éventualités, il est recommandé de se pratiquer dans des conditions variées. En somme, les chiens ont du mal à généraliser ce que nous leur apprenons. De notre côté, nous avons de la difficulté à nous faire à l’idée que nos chiens ne comprennent pas nos paroles. 4. Apprendre les commandes de base En général les commandes de base de notre chien sont :

5. Dissuader les comportements non désirés Les chiens ont tendance à uriner et, ainsi, à marquer continuellement leur passage lors des promenades. Pour enrayer ce comportement non désiré, vous pouvez lui apprendre à uriner sur commande ou le laisser uriner sur ses arbres préférés pendant sa marche. Durant cette dernière, commencez par lui demander de vous regarder dans les yeux et ensuite demandez-lui de s’asseoir sur commande. Une belle complicité À mon sens, s’éduquer et éduquer son chien nous permet une bonne intégration au sein de la société de manière plus globale. Pour réussir l'éducation canine de votre chien et vous aider dans votre démarche, je recommande de toujours faire affaire avec un professionnel qualifié qui a à cœur son métier. Grâce à une discipline et un bon encadrement, votre chien deviendra attentif et épanoui parce que vous partagerez le même langage et créerez ainsi une belle complicité.

• Assis : celle-ci permet d'avoir toute son attention ; • Reste : pour lui apprendre à rester en place lorsque vous lui demandez ; • Viens : pour qu’il revienne facilement quand il est en liberté ; • Coucher : pour un retour au calme lorsqu’il est trop agité ; • Arrête/Stop : pour que le chien cesse d’insister.

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Santé animale Par : Krystle Lussier Directrice générale et conseillère en nutrition et santé chez Imagine Pet Products et NFH Inc.

Est-il temps de lui dire au revoir ?

Pour la plupart d'entre nous, l'euthanasie est un sujet ou une conversation que nous avons tendance à éviter. Bien que cela soit déchirant et désagréable, il est très important d’en discuter. C'est d’ailleurs quelque chose que je traite personnellement en ce moment concernant notre boxer de 13 ans, que nous avons depuis qu'il a seulement 10 semaines.

Au cours des dernières années, mon mari et moi avons dû dire au revoir à trois de nos membres bien-aimés. Dans ce cas-ci, notre boxer a un dysfonctionnement thyroïdien, une arthrite sévère des hanches et des genoux, une atrophie musculaire, des problèmes cardiaques et sanguins provoquant des accidents vasculaires cérébraux, une incontinence périodique, et comme chez la plupart des animaux vieillissants, une diminution de l'audition et de la vue.

Se préparer et prendre ce type de décision de fin de vie peut être très douloureux et stressant. Ainsi, j'espère pouvoir vous aider en soulignant certains éléments à considérer. Avec le recul, j'aurais trouvé utile de disposer de ce type d'information. J'ai passé de nombreuses heures à chercher des listes de contrôle, des échelles de qualité de vie, des sites Web et des vidéos pour trouver des lignes directrices simples. Mais la vérité est que ce n'est pas une simple décision et qu'il n'y a pas de moyen simple de décider quand mettre fin à la souffrance de notre animal. Certes, se souvenir que cette décision est très personnelle, que chaque cas est différent et en parler avec son vétérinaire est fortement encouragé. Or, force est d’admettre que nous avons tendance à savoir ce qui est le mieux pour notre compagnon adoré. DES QUESTIONS À SE POSER : Âge et santé : Est-ce que mon animal semble en bonne santé ? Sinon, est-il assez jeune pour subir un traitement ? Certaines conditions nécessitent un traitement à long terme. Quel effet cela aurat-il sur sa vie quotidienne ? Comment pourrais-je décrire sa condition corporelle ? A-t-il déjà des problèmes de santé préexistants ? À quelle fréquence mon animal mange-t-il et boit-il ? Est-ce qu'il boit plus maintenant qu'avant ? Comment mon animal dort-il et est-ce que son sommeil a changé récemment ? Les symptômes de mon animal font-ils partie de son vieillissement normal ? Ces symptômes sont-ils page 32 • août/septembre 2018 • Passion animaux

facilement contrôlables par des médicaments ou d'autres thérapies alternatives (homéopathie, thérapie au laser, thérapie physique, etc.) ? Les symptômes s'aggraveront-ils avec l'âge ? Physiquement et monétairement, suis-je capable de faire face à sa santé dégradante ? Est-ce que mon animal est en assez bonne condition pour effectuer des visites régulières chez le vétérinaire ? Qu'est-ce que ce dernier suggère ? Douleur, souffrance et mobilité : Mon animal semble-t-il souffrir ? Est-ce que mon animal pleure ou refuse de bouger ? A-t-il du mal à se lever, marcher, courir et garder son équilibre ? Est-il capable de se déplacer sans mon aide ? Suis-je prêt et capable de le porter ou de l’aider ? Peut-il seulement se déplacer à cause de ses médicaments contre la douleur ? Est-ce que mon animal semble être en détresse ? Peut-il encore faire toutes les activités qu'il pratiquait auparavant (marcher, nager, courir après une balle, se lever pour me saluer à la porte quand je rentre à la maison, etc.) ? Mon animal a-t-il besoin de temps de récupération après les activités ? A-t-il de la difficulté à respirer ? Mon animal tousse-t-il ou est-il haletant ? Dans l’affirmative, à quelle fréquence ? Quels traitements ou protocoles mon vétérinaire suggère-t-il ? Hygiène : Mon animal a-t-il des accidents dans la maison et, si oui, à quelle fréquence (quotidien, hebdomadaire, mensuel) ? Cela arrivait-il avant ? S’il s’agit d’un problème médical, les médicaments peuvent-ils l’aider ? Est-ce que mon animal a besoin d'aide pour uriner/déféquer et faire sa toilette ? S’il est incapable de se lever seul et qu'il est allongé dans son urine ou ses excréments, est-ce que je peux facilement le déplacer et le nettoyer ? Est-ce que mon animal a des plaies de pression, des saignements ou une odeur nauséabonde ? Estce qu’il a mauvaise haleine ? Est-ce qu’il a les dents et les gencives saines ? Qu'est-ce que mon vétérinaire suggère ? Bonheur et environnement : Est-ce que mon animal semble être heureux ? Peut-il encore profiter de ses activités ? Veut-il toujours passer du temps avec mon entourage et moi ? Est-ce que mon animal est physiquement capable de nous rejoindre ? Est-ce qu’il veut se cacher, semble irritable, anxieux, ennuyé, déprimé ou ne veut plus ou n’aime plus être caressé ?


L'attitude de mon animal a-t-elle changé récemment ? Démontre-t-il de la joie et de l'intérêt ? Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour réduire l'isolement de mon animal et le rendre plus confortable (tapis pour sol glissant, literie douce et confortable, rampe pour remplacer les escaliers, etc.) ? Médicaments et suppléments : Les médicaments pris par mon animal fonctionnent-ils ? À quel pourcentage s’élève leur degré d’efficacité ? Doivent-ils être administrés de façon constante pour que mon animal puisse profiter de la vie, soit capable de marcher ou de soulager sa douleur ? Quels sont les effets secondaires de ces médicaments et comment affectent-ils mon compagnon ? Puis-je utiliser des suppléments naturels en même temps ? Quelles autres alternatives peuvent être utilisées pour l’aider (acupuncture, thérapie au laser, hydrothérapie, homéopathie, etc.) ? Puis-je me permettre les traitements recommandés et faire un suivi à la maison ? Dans quelle mesure les traitements seront-ils efficaces pour prolonger la vie et la qualité de mon animal ? Quels traitements ou protocoles mon vétérinaire a-t-il recommandés ? Qualité de vie : Est-ce que mon animal aime et apprécie la vie ? Passe-t-il plus de bons jours que de mauvais ou l’inverse ? Est-ce que mon compagnon souffre ? Est-ce que je retarde l'euthanasie parce que je ne veux pas que mon animal me quitte et qu’il me manquera trop ? Est-ce que je le garde en vie pour moi ou pour lui ? Pour vérifier si la qualité de vie de votre compagnon diminue et s'il est peut-être temps d'envisager l'euthanasie, je vous suggère d'évaluer la santé de votre animal sur une échelle de 0 à 10 (zéro étant la note la plus basse et dix étant la note la

plus élevée). Je conseille de faire cette évaluation tous les deux jours, pendant quelques semaines, et ensuite de comparer les résultats. N'oubliez pas d’en discuter avec votre vétérinaire afin que tout le monde soit au courant des changements.

Une fois que vous avez décidé d'aller de l'avant avec l'euthanasie, pensez à l’endroit où celle-ci se déroulera. Est-ce que votre animal se sent assez bien pour se rendre à la clinique ou cela le stressera trop ? Votre animal sera-t-il plus à l'aise à la maison ? Dans l’affirmative, cela affectera-t-il vos autres animaux et votre famille dans leur processus de deuil ? Est-ce que votre clinique vétérinaire offre ce service ? Serez-vous capable de gérer la procédure dans votre maison ? Il est également important de faire le point sur ce que vous aimeriez faire avec votre animal après l'euthanasie. Il existe de nombreuses entreprises qui offrent des enterrements pour animaux, la crémation, des souvenirs et même des services funéraires pour vous aider à dire au revoir. Comme c’est une décision très personnelle, faites ce qui vous convient le mieux. Vous ne devriez pas laisser les autres vous forcer à faire un choix qui vous met mal à l'aise. S'il vous plaît, contactez votre vétérinaire pour discuter des questions ou des préoccupations que vous pourriez avoir sur la procédure. Vous aimez votre animal et vous ne voulez pas le voir mourir, mais en même temps, vous ne voulez pas qu’il soit malheureux et le regarder souffrir. Vous avez peut-être entendu cette expression auparavant, mais c'est ce que je ne cesse de me dire quand il s'agit de prévenir la souffrance : « Parfois, il vaut mieux être une semaine trop tôt qu'une minute trop tard ». Pour votre animal bien-aimé, l'euthanasie peut être un acte d'amour marquant la fin d'une maladie ou d'une condition qui n'est plus tolérable, car leur qualité de vie a été compromise.

Nom : Prénom : Adresse : Téléphone :

Retournez votre chèque au montant de 25.00$ (21.75$ + TPS 1.09$ + TVQ 2.17$) à : Le magazine Passion animaux, 20, Mtée Lasaline, Saint-Constant (Qc) J5A 2A8

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informations : 450.638.6836 info@passionanimaux.ca Passion animaux • août/septembre 2018 • page 33


Animaux exotiques Par : Joanie Asselin

Salamandre tigrée

Biologiste et Co-Propriétaire chez Éducazoo

(Ambystoma tigrinum)

CLASSIFICATION

Règne : . . . . . . . . . . . . . . . . Animalia Embranchemement : . . . . Chordata Classe : . . . . . . . . . . . . . . . . Amphibia Ordre : . . . . . . . . . . . . . . . . Caudata Famille : . . . . . . . . . . . . . . . Ambystomatidae Genre : . . . . . . . . . . . . . . . . Ambystoma Espèce : . . . . . . . . . . . . . . . tigrinum FICHE ANIMALE Longévité : La durée de vie moyenne de la salamandre tigrée est de 10 à 16 ans en nature, mais elle peut vivre jusqu'à 20 ans en captivité.

Provenance : On la retrouve en Amérique du Nord, principalement aux États-Unis et au Mexique. Autrefois, on la retrouvait en Ontario, mais depuis 2018, elle est évaluée comme absente sur le territoire.

Climat et habitat : Puisque c'est un amphibien, elle doit constamment rester dans des milieux humides. On la retrouve donc dans les zones forestières à proximité d'étangs. Puisqu’elle aime s’enfouir dans le sol, celui-ci doit être friable pour lui permettre de creuser. Elle passe une bonne partie de l'année cachée à l'intérieur de terriers aménagés avec des tunnels souterrains ou encore sous des troncs d'arbres en décomposition.

Régime alimentaire : Son alimentation est principalement carnivore et insectivore. Elle se compose majoritairement d'insectes, d'invertébrés, de souriceaux et de poissons. C'est une chasseuse active et vorace, qui a tendance à sortir la nuit pour s'alimenter.

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Prédateurs : Les oiseaux, les mammifères et les reptiles plus gros qu’elle sont tous des prédateurs importants. Elle possède des glandes à venin, qui sécrètent un liquide collant et très peu toxique pour l’humain, mais qui possède un goût âcre permettant d’éloigner les prédateurs.

Taille : Elle mesure en moyenne de 20 à 25 cm à l'âge adulte, mais elle peut atteindre une taille de 35 cm. C'est la plus grosse salamandre terrestre d'Amérique du Nord. Tout au long de sa croissance, elle mue et ingère son ancienne peau afin d'absorber des nutriments essentiels à son organisme.

Caractéristique physique : La salamandre tigrée est de couleur brune avec des taches longitudinales jaunes à olive pâle. Son corps est charnu, ses pattes sont robustes et elle possède une longue queue musculeuse qui est légèrement aplatie afin de l'aider lors de ses déplacements aquatiques. Sur le côté de son corps, on peut apercevoir des plis costauds. Ces derniers la différencient des tritons qui sont dans le même ordre, soit les caudata.


Dimorphisme sexuel : Le mâle est généralement plus grand que la femelle, mais il est très difficile d’établir le sexe en captivité.

Reproduction : Elle est ovipare et pond donc des œufs. Le mâle va déposer des spermatophores, soit des petits cônes de gelée contenant son sperme, sur des cailloux ou des branches. Par la suite, la femelle va les aspirer dans son cloaque afin de féconder. Elle peut pondre environ 20 œufs à la fois pour un total de plus de 7000 œufs par année. Ils sont pondus directement dans l’eau et éclosent de 2 à 4 semaines plus tard. À l'éclosion, les larves mesurent de 9 à 15 mm de long et possèdent trois paires de branchies externes duveteuses. Si la présence de larves est très dense, et surtout si la population de larves est composée de larves de toutes les tailles, le cannibalisme peut pousser ces dernières à consommer d’autres larves. Celles-ci vont ensuite se métamorphoser en salamandre et les pattes vont pousser.

Saviez-vous que ? - Nous avons des salamandres au Québec ! Au Québec, on retrouve huit espèces de salamandre différentes : salamandre à points bleus, salamandre maculée, salamandre sombre du Nord, salamandre sombre des montagnes, salamandre à deux lignes, salamandre pourpre, salamandre à quatre orteils et la salamandre cendrée.

salamandre à points bleus

salamandre maculée

salamandre sombre du Nord

Un atlas est disponible afin de vous aider à les identifier : l’Atlas des amphibiens et des reptiles du Québec (AARQ). Ce programme bénévole a pour objectif principal de conserver nos espèces québécoises d'amphibiens et de reptiles. Sur ce site, vous pouvez voir la description de chaque espèce, en plus de voir la répartition de celle-ci à travers notre province.

De plus, si vous observez une salamandre québécoise dans la nature, il vous est possible de signaler votre observation afin de définir la répartition de l'espèce. En connaissant la répartition, il est beaucoup plus facile de développer des outils de protection efficaces en sachant exactement leurs sites de prédilection !

Malheureusement, les salamandres du Québec ont toutes des statuts de préservation très inquiétants et la majorité est en voie d'extinction.

Ce site est une magnifique initiative permettant d'allier la force de tous pour répertorier les populations de salamandres, et ce, gratuitement à travers tout le Québec. De plus, c'est une activité très intéressante à faire avec les jeunes pour leur permettre de comprendre l'importance de respecter l’habitat des salamandres. Nous vous invitons à consulter cet outil en ligne : atlasamphibiensreptiles.qc.ca - La disparition des salamandres aurait un grand impact sur notre environnement : Saviez-vous que les salamandres jouent un rôle écologique très important dans notre faune ? En effet, en plus d'amener une diversité écologique importante, elles freinent la libération de gaz carbonique (dioxyde de carbone, CO2) dans l'atmosphère.

Plusieurs espèces de salamandres se nourrissent d'invertébrés, qui dégagent du CO2 dans l'environnement en décomposant les végétaux. En consommant ces invertébrés, elles absorbent donc une bonne quantité de gaz carbonique et limitent ainsi la quantité qui est libérée dans notre atmosphère. La perte des salamandres amènerait un déséquilibre, car ces invertébrés se verraient sans prédateur, et donc, la population augmenterait. Ceci engendrerait une plus grande libération de CO2 dans notre atmosphère, ce qui contribuerait à la réduction de la couche d'ozone qui est importante pour notre protection... Les salamandres rendent un service écologique gratuit et très important pour notre survie !

Beaucoup d’argent est investi chaque année dans des politiques visant la réduction des émanations de CO2, mais on détruit parallèlement les populations de salamandres. Les préserver nous coûterait bien moins cher. De plus, en les protégeant, on aurait de plus grandes populations qui nous permettraient éventuellement de réduire la quantité de CO2 émise dans l'environnement, et ce, par une méthode naturelle. - Les amphibiens sont des bio-indicateurs : Vous observez beaucoup de grenouilles dans votre étang ? C'est bon signe ! Le jour où vous ne verrez plus de grenouilles, vous devrez vous inquiéter... pourquoi ?

Les amphibiens ont une peau lisse sans écaille, qui est perméable à l’eau grâce de petits pores permettant les échanges gazeux et liquides. Cette perméabilité permet aux amphibiens de puiser l'humidité dans tous les types de milieux. Par contre, ces pores rendent les amphibiens vulnérables aux changements physicochimiques du milieu, car leur peau ne constitue pas une barrière contre l’environnement. Les amphibiens sont donc souvent les premiers animaux à être affectés par les polluants puisque leur peau absorbe les substances chimiques, qui finissent à l'intérieur de leur corps. Ils sont donc involontairement exposés à tous changements en raison de leur anatomie.

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On les définit comme des bio-indicateurs, car leur présence indique la santé des habitats terrestres et aquatiques et nous renseigne sur la composition du milieu sans avoir besoin d'analyses chimiques. Tous les amphibiens n’ont pas la même tolérance aux différents éléments du milieu affectant leur environnement comme la pollution, la concentration en oxygène, etc. En regardant la diversité des espèces dans un milieu, il est possible d’avoir un diagnostic sur la santé de celuici. Par exemple, si on se retrouve devant un étang et qu’on observe une grande quantité d’espèces polluo sensibles, c’està-dire des espèces sensibles à la pollution, on peut donc conclure que cet habitat n’est pas pollué ou ne l’est que très peu. De plus, la disparition d’une espèce sur un territoire est souvent un des premiers signes de la dégradation de la qualité

On se cultive : La régénération cellulaire La salamandre tigrée a la capacité de régénérer des parties de son corps allant d’un membre amputé à des organes partiellement détruits. Elle a donc la possibilité de faire repousser sa patte comme une partie de son cœur… très impressionnant ! Cette aptitude chez la salamandre attire beaucoup la curiosité scientifique, car il serait génial de pouvoir la reproduire chez l’être humain. Les scientifiques tentent encore de mieux comprendre comment la salamandre arrive à faire une telle chose. Par contre, plusieurs découvertes ont déjà été réalisées et beaucoup de chercheurs à travers le monde s’y attardent ! Premièrement, des recherches suggèrent que les macrophages, soit des cellules immunitaires appartenant aux globules blancs, seraient la première partie du puzzle. Lors d’une lésion, les macrophages seraient responsables de la cascade d'événements suivant la guérison qui permettent la reconstruction de la partie manquante. Les macrophages sont aussi présents chez l’être humain, mais chez la salamandre, ils auraient un rôle de chef d’orchestre en déclenchant des mécanismes de régénération cellulaire.

La clé de la réussite semble être aussi la possibilité de ralentir la cicatrisation. Chez l’être humain, lors d’une

d’un habitat. C’est si précis qu’il arrive souvent de remarquer une disparition avant même l’apparition de signes visibles de perturbation. Les amphibiens doivent recevoir une considération particulière, car leur vulnérabilité à la pollution peut nous aider dans la protection de nos milieux. - Les salamandres tigrées peuvent rester aquatiques toute leur vie ! Dans des conditions défavorables, par exemple lors d’une sécheresse, certaines salamandres peuvent s’adapter et pratiquer la néoténie. Cela consiste à conserver la forme larvaire une fois l’âge adulte atteint. La salamandre tigrée conserve ses branchies afin de rester dans le milieu aqueux. Tant que la salamandre n’a pas développé ses poumons, elle conserve ses branchies et ne peut pas sortir de l’eau.

blessure grave comme une amputation, le processus de cicatrisation permet de complètement recouvrir la zone amputée fermant ainsi l’accès à l’intérieur du corps. Cette fermeture est souvent une course contre la montre pour nous protéger contre l'environnement extérieur. Par contre, si on veut régénérer une partie de notre corps, il faudrait réduire le temps de cicatrisation lors de la progression du membre ou de la section atteinte. Une équipe de chercheurs de l’Université Collège London a identifié un autre élément important qui confère le pouvoir de régénération aux salamandres : les protéines ERK (Extracellular signal-regulated Kinases). Ces protéines sont des enzymes, car elles ajoutent un phosphate. Cet ajout active d’autres protéines qui enclenchent la multiplication des cellules, ce qui permet de régénérer les parties du corps. Les cellules reviennent à l’état embryonnaire et gardent en mémoire ce qu’elles étaient afin de reconstruire la partie manquante.

Un bon nombre de chercheurs pensent que les éléments qui permettent la régénération se retrouvent chez beaucoup de vertébrés, mais que ceux-ci sont inactivés. À ce jour, les scientifiques concentrent leur énergie à mieux comprendre le processus, mais aussi à identifier les éléments pour les activer afin de le reproduire chez l’être humain. De grands obstacles restent encore à venir, mais encore une fois, il est impressionnant de voir à quel point les autres espèces peuvent avoir des capacités incroyables. La diversité des espèces est aussi importante pour cette raison, car un bon nombre de nos technologies et avancées médicales proviennent de l’observation et de la réplication des techniques animales dans le domaine humain.

La preuve que la taille ne fait pas la grandeur de l’adaptation ! Chaque espèce peut nous en apprendre beaucoup, c’est pourquoi il est important de les conserver !

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Recommandation Éducazoo Avoir un animal, c'est pour la vie. Il faut donc y penser et bien se renseigner. Voici quelques informations pour vous aider dans votre décision. Si vous souhaitez adopter un animal, pensez aux refuges et aux petites annonces où beaucoup d'animaux cherchent une famille ! Durée du contrat : 15 à 20 ans.

Vétérinaire : Requiert un vétérinaire exotique. Environ 100 $ la visite, sans compter les médicaments et examens particuliers. À noter que les approches vétérinaires avec une telle espèce sont difficiles et limitées. Coût moyen à l'achat : 50 à 100 $.

Matériel requis : Tout d’abord, un terrarium de taille moyenne est requis, car la salamandre est fouisseuse, mais elle doit également avoir un espace sur le substrat pour se promener librement et un terrarium assez grand pour contenir les éléments ci-dessous :

Temps requis pour l'entretien : 5 minutes par jour.

Soins particuliers : Le succès pour maintenir une salamandre en captivité est l’humidité ! Il faut lui offrir un milieu de vie comparable à ce qu’elle aurait dans un milieu humide. Il faut donc arroser le substrat 2 à 3 fois par jour afin de lui assurer un taux d’humidité avoisinant les 100 %. De plus, il est important de retourner le substrat au complet au minimum une fois par jour pour éviter la formation de moisissure due à une forte humidité et à un manque d’aération.

Alimentation : Les salamandres sont très gourmandes. Il faut être prêt à lui donner une alimentation très variée allant des crickets aux différents types de vers et aux souriceaux. Elles sont très voraces et aiment beaucoup manger. On vous conseille donc de les nourrir aux 2 à 3 jours afin de vous assurer que leur ventre est bien rempli !

- 1 grand bol d’eau permettant à la salamandre de s'immerger au complet. Attention de choisir un contenant avec une petite pente pour qu'elle puisse sortir facilement. - 2 cachettes, une au coin chaud et l'autre au coin frais.

- Une lumière chauffante de faible intensité afin de créer un point chaud aux alentours de 26 à 28 ⁰C.

- Un substrat qui conserve l'humidité. Il est important de mettre au minimum 10 centimètres d’épaisseur afin de lui permettre de s’y enfouir. Aménager un terrarium complet pour une salamandre tigrée devrait vous coûter autour de 200 $ à 500 $.

Temps de manipulation conseillé : La manipulation chez la salamandre est complexe, car elle a une peau dorsale très fragile. Il est donc déconseillé de la flatter pour deux raisons :

Tout d’abord, chaque fois qu’on la flatte, on risque d’abîmer le mucus qui la protège contre la dessiccation. Ensuite, notre peau dégage des huiles qui peuvent être nocives pour elle et entrer à l’intérieur de son corps.

Chez Éducazoo, jamais on ne flatte les salamandres lors des animations afin de les protéger. La meilleure technique pour manipuler la salamandre est d’humidifier nos mains et de la laisser se promener librement sur celles-ci. Par cette méthode, on la protège et on peut s’amuser à la prendre sans avoir d’impact sur sa santé. Ainsi, si vous avez une salamandre à la maison, vous pouvez la prendre, mais il vaut mieux ne pas le faire tous les jours et il faut surtout la manipuler pendant de courtes périodes de temps. Passion animaux • août/septembre 2018 • page 37


Animaux du Québec Par : Zoo Ecomuseum

L’histoire de Timothea, la renarde L'automne dernier, le Zoo Ecomuseum a accueilli Timothea, une jeune renarde qui a connu un début de vie pour le moins tumultueux !

Âgée de cinq mois seulement, Timothea a vécu une importante mésaventure : souhaitant explorer son environnement, elle a fait la rencontre d’une chaise Adirondack et s’y est malheureusement coincé la patte avant. En essayant de se tirer de ce faux pas, elle a subi une fracture à trois endroits. De bons samaritains lui ont porté secours et l’ont conduit dans un centre de réhabilitation en Ontario, où une équipe lui a porté de grands soins. Après plusieurs tentatives pour sauver sa patte, les vétérinaires de l’endroit ont dû se résoudre à l’amputer.

Or, Timothea ne pouvait pas retourner en nature. Elle a donc trouvé un foyer permanent au Zoo Ecomuseum, dans l’aire de vie forestière des renards roux. À son arrivée, elle a passé environ quatre semaines dans le centre de soins animaliers afin de compléter une quarantaine. Cette période permet à l’équipe vétérinaire de s’assurer que l’animal n’est porteur d’aucun parasite et que son état de santé général est satisfaisant. Cela permet également à l’équipe de soins animaliers de s’assurer de son bien-être physique, psychologique et émotif. page 38 • août/septembre 2018 • Passion animaux


On apprend à la connaître, on découvre sa personnalité, ses habitudes, ses préférences. Comme tous les animaux du Zoo Ecomuseum, la renarde a eu des soins adaptés spécifiquement à ses besoins individuels.

Une fois sa quarantaine terminée, Timothea a été progressivement présentée à Inola et Tokala, les deux renards roux qui se trouvaient déjà sous nos soins. L’aire de vie a été divisée en deux par un filet, permettant aux renards de se sentir à travers la clôture sans avoir de contact direct. Après quelques jours et plusieurs interactions positives, l’équipe de soins animaliers a procédé à une première introduction directe, qui s’est très bien déroulée. Depuis, Timothea cohabite avec Inola et Tokala dans une belle harmonie !

Si l’histoire de cette petite renarde peut sembler tragique, rassurez-vous : ce bête accident en début de vie n’a laissé aucune trace sur sa personnalité enjouée ! Très curieuse, Timothea (Timbit pour les intimes) arrive à courir, jouer et sauter avec une aisance surprenante. La résilience des animaux est toujours impressionnante et nous sommes heureux d’être en mesure d’offrir à cette adorable renarde un foyer naturel adapté à ses besoins ainsi que beaucoup d’amour de la part de tous les membres du personnel, des bénévoles et des visiteurs ! Quoi faire si vous trouvez un animal sauvage en détresse ? N’essayez pas d’intervenir par vous-même. Contactez un agent de la faune ou un centre de réhabilitation, qui vous dira quoi faire dans la situation donnée. Parfois, nous pensons qu’un animal a besoin d’aide alors que ce n’est pas nécessairement le cas. Un exemple ? Les cerfs de Virginie laissent leurs bébés seuls de nombreuses heures par jour. Ceux-ci n’ont pas d’odeur et leurs taches constituent un excellent camouflage contre les prédateurs. Trop souvent, les gens recueillent les petits faons qu’ils croient abandonnés, les retirant de leur milieu naturel et des soins de leur maman. Rappelez-vous : nos meilleures intentions ne sont pas toujours les meilleures idées ! N’hésitez pas à vous référer à un professionnel : ceux-ci vous diront quoi faire et interviendront en cas de besoin !

Passion animaux • août/septembre 2018 • page 39


Comportement canin Par : Isabelle Borremans Éducatrice Canine

Nos maîtres se séparent… nous aussi ? Selon une étude menée en 2016 par l’Association des médecins vétérinaires du Québec, plus de 174 000 foyers ont plus d’un chien. Comme la séparation de couple et le divorce sont de plus en plus fréquents dans la belle province, il est important d’éviter un détachement drastique lorsqu’il s’agit de séparer nos animaux entre eux. Si nous avons plus d’un chien, notre réflexe est de prendre chacun un animal... mais est-ce réellement l’idéal pour nos compagnons ? La question légale Lors d’une séparation ou d’un divorce, les animaux de compagnie deviennent un sujet sensible pour le couple, qui est prêt dans la plupart des cas à se battre pour obtenir la garde. En réalité, si les chiens ou les chats ont été adoptés par une personne spécifique avant la relation, il va de soi que cette dernière est considérée comme la propriétaire.

Cependant, depuis la loi 54 entrée en vigueur en 2016, les animaux de compagnie ne sont plus considérés comme des meubles, mais comme des êtres sensibles. Ainsi, lorsque l’entente à l’amiable n’est pas possible, certains couples et familles font appel à un juge pour trancher la décision.

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Est-ce que certains chiens peuvent être inséparables ? Nous voyons très souvent deux chiens abandonnés ensemble et, en effet, leur équilibre émotionnel dépend souvent de l’un et l’autre. C’est pourquoi les refuges attendent et optent autant que possible pour une famille qui veut bien les adopter en duo. De plus, lorsqu’il s’agit de chiens d’une même portée, il est préférable de ne pas les séparer pour la simple et bonne raison qu’ils n’ont jamais eu à se détacher l’un de l’autre. Quels sont les symptômes d’une séparation drastique ? Si deux chiens sont séparés et que la transition n’est pas graduelle, des troubles anxieux ou dépressifs peuvent apparaître. Une fois rendus à la maison, ils peuvent démontrer des signes d’anxiété chacun de leur côté. Des comportements d’aboiement soudain, de malpropreté et de destruction peuvent être observés. Si les chiens étaient très attachés l’un à l’autre, il est aussi possible d’observer des lamentations (pleurnichements) lorsqu'ils ne sont pas divertis. Certains attendent même le retour de leur ami. Les symptômes peuvent être plus importants si l’un des chiens séparés reste dans le même environnement que lorsqu’il était avec sa consœur ou son confrère.

La garde partagée, plus populaire que vous ne le croyez ! La séparation est toujours une situation qui nous prend par surprise, et ce, même si elle est fréquente. Cependant, séparation n’est pas nécessairement synonyme de mauvaise entente ! On voit régulièrement des gens opter pour la garde partagée, dans le but d’offrir un équilibre à leurs chiens et de leur éviter un deuil ainsi qu’une séparation permanente. C’est également une situation profitable pour les propriétaires, qui peuvent diviser les frais reliés aux différents soins.

5. Comme vous vivez également une transition, il est important que vous gardiez le moral pour avoir une influence positive sur votre chien. 6. Créez de nouveaux contacts. Si votre chien est sociable, encouragez-le à créer de nouvelles relations avec ses confrères en lui faisant faire une promenade dans le quartier ou même en le confiant à un service de garderie. Ainsi, il pourra s’épanouir avec d’autres compagnons canins. 7. Si votre chien se retrouve dans un nouvel environnement, replacez certains éléments aux mêmes endroits qu’avant : l’emplacement du coussin ou des bols pour manger et boire, par exemple.

8. Au début, évitez de laisser votre chien seul pendant de longues périodes. Vous pouvez lui laisser de la musique relaxante lors de vos absences ou trouver chez votre vétérinaire des phéromones apaisantes pour aider la transition. 9. Si les chiens avaient l’habitude de dormir ensemble, n’hésitez pas à acheter un toutou de grande taille pour mettre dans le coussin de votre compagnon. Cela permettra à votre chien de se sentir accoté sur quelque chose lors des périodes de repos.

10. Surveillez son poids et visitez votre vétérinaire lors de la transition de séparation pour vous assurer que votre chien le maintient. Par la même occasion, assurez-vous d’adapter les quantités de nourriture offerte et de modifier la diète si nécessaire.

Comment procéder à une douce séparation ? Comme les chiens ont une grande capacité d’adaptation, il est possible de les séparer s’ils ne démontrent pas de troubles émotifs graves. Il est compréhensible que chaque membre du couple souhaite garder le chien qui est le plus attaché à lui lors de la séparation. Mais comme la garde partagée n’est pas une option pour tout le monde, voici quelques conseils : 1. Séparer les possessions des animaux. Il n’est pas recommandé d’acheter de nouveaux objets. Assurez-vous que le chien puisse retrouver des éléments qui lui sont familiers, comme un coussin et des jouets.

2. Recréez une routine stable. Pour éviter les signes de dépression, répondez quotidiennement aux besoins de votre chien. Prenez l’habitude de sortir prendre l’air, de jouer et de passer du temps avec lui. La routine doit se ressembler d’une journée à l’autre.

3. Amenez votre chien dans des lieux connus et stimulants. Rappelez-vous des endroits que vos deux chiens aimaient aller ensemble. Il peut s’agir d’un simple tour en voiture ou d’une promenade dans un parc qu’il affectionne. 4. Pour éviter une perte d’appétit et stimuler l’activité intellectuelle, offrez-lui ses repas dans des jouets amusants. Vous pouvez aussi lui offrir ses croquettes en lui apprenant de nouveaux trucs.

Passion animaux • août/septembre 2018 • page 41


Zoothérapie Par : Aurélie Massé Zoothérapeute, comportementaliste animal

À fleur de lune Ces fameuses nuits où votre chien est différent Depuis la nuit des temps, Mère Nature est fascinante. Il suffit de regarder le monde animal pour se dire que certains phénomènes dépassent notre compréhension humaine. En effet, les animaux ont des comportements que nous ne sommes pas toujours capables de bien décortiquer, et ce, toutes espèces vivantes confondues.

Vous êtes-vous déjà posé la question à savoir pourquoi votre compagnon à quatre pattes semble nerveux lors d’un orage ou à certaines périodes de l’année alors que tout vous semble normal ? Peut-être ne ressentez-vous pas les changements climatiques et atmosphériques comme il arrive à les ressentir ?

Des sens très développés C’est connu : les chiens entendent et perçoivent des sons inaudibles par les humains, à une distance quatre fois plus grande. En plus d’avoir une ouïe très fine, ils sont capables de faire pivoter leurs oreilles vers la source sonore. Cela leur permet de localiser l’origine d’un son en un dixième de seconde !

Il en va de même pour l’odorat. Leur pif légendaire est dû à leur muqueuse nasale, qui est recouverte de récepteurs olfactifs. Une fois dépliée, celle-ci atteint 130 centimètres contre seulement 3 centimètres chez l’être humain. La diversité de leurs cellules sensorielles olfactives est également très élevée. On compte 120 à 220 millions de cellules chez le

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chien comparativement à seulement 5 millions chez l’Homme. Ainsi, leur nez perçoit des odeurs jusqu’à un million de fois plus diluées que celles détectables par l’être humain. La truffe est gardée humide pour augmenter le nombre de molécules odorantes captées. Or, leur vision est moins bien nantie pour la perception des couleurs. Les chiens en perçoivent que très peu, contrairement à la croyance populaire voulant qu’ils ne voient qu’en noir et blanc. En revanche, ce sont des « ninjas » pour détecter le moindre mouvement, et ce, à une distance impressionnante. Le champ de vision périphérique des chiens s’étend de 200° à 270°, selon la forme de leur crâne et la longueur de leur museau, tandis que celui de l’humain ne dépasse pas les 160°.

Tout ça pour dire que nos animaux de compagnie, comme tous les animaux de la planète, ont des capacités sensorielles qui dépassent les nôtres. Certaines notions météorologiques, certains canaux de communication et leurs façons de ressentir certains phénomènes naturels nous échappent encore. Pensons aux envolées d’hirondelles avant la pluie : on dit qu’elles ressentent la pression barométrique… oui, barométrique ! Les dauphins, quant à eux, ont un mode de communication bien particulier, qui demeure une source de mystère.


Certes, les animaux n’ont pas la même manière de s’exprimer verbalement, de raisonner ou même de ressentir les choses que nous. Néanmoins, ils ont des pouvoirs qui, selon moi, sont surnaturels. Certains chiens arrivent à percevoir et à détecter des crises physiologiques ou des maladies. Ainsi, pourquoi ne pas utiliser ces pouvoirs sensoriels et se laisser impressionner par son animal de compagnie ? Il m’arrive souvent, par exemple, de savoir que quelqu’un arrive bientôt en observant mon Husky, Pirate. Je sais même parfois quelle personne arrive, selon son langage non verbal. Il entend bien avant moi le moteur de la voiture qu’il reconnaît ou pas au loin. Lorsque j’attends des invités ou le retour de mon amoureux, jamais je ne regarde à la fenêtre. Si Pirate court chercher un jouet d’un air heureux et retourne patienter à un endroit précis, je sais que quelqu’un de familier arrivera sous peu à la porte.

L’impact des cycles lunaires D’ailleurs, on a découvert récemment que les cycles lunaires ont une grande influence sur les humains, sur notre sommeil notamment, et sur les marées. Cela étant dit, la pleine lune peut modifier le comportement des animaux de manière indirecte, la lumière de la pleine lune ayant un rôle central dans la chasse nocturne. Mais il ne modifie pas seulement les comportements de chasse. L’accouplement et la migration de certaines espèces sont également calculés en fonction des cycles lunaires.

Selon une étude anglaise menée pendant deux ans dans un hôpital vétérinaire, de 2005 à 2007, les chiens, les chats, les rats et les chevaux mordent davantage et démontrent des comportements plus agressifs durant les soirs de pleine lune. Leur hypersensibilité a également été observée scientifiquement lors d’orages et de grands vents.

Vos animaux sont réceptifs à leur environnement, à leurs congénères et aux autres espèces, dont la nôtre spécifiquement. Je crois qu’il est de notre devoir de considérer cette hypersensibilité en leur offrant une vie douillette. Le comportement spontané de votre chien lors de feux d’artifice, qu’il confond souvent avec un tonnerre bruyant, est un réflexe inné face à une manifestation « naturelle ». Lorsque cela arrive, je me plais à dire que mon Pirate est à fleur de lune, hypersensible à ce que je ne perçois pas.

Apprenez à être plus attentif à ses perceptions et profitez du spectacle. Essayez de décomposer le schéma comportemental de votre chien, à certaines heures précises de la journée ou quelques jours par mois, plutôt que de simplement le réprimander. Cela vous permettra de mieux comprendre la force de ses sens en interaction avec la nature, en plus de vous donner des pistes sur certains évènements et même de vous aiguiller dans le temps. En décortiquant le contexte, on arrive parfois à savoir précisément pour quelle raison il agit de cette manière. Partageons cette belle sensibilité animale à fleur de lune !

Passion animaux • août/septembre 2018 • page 43


Soins au naturel Par : Pascal Frochisse B.Pharm, Homéopathe

À l’aide, je fais de l’arthrose ! Votre chien a du mal à se lever et sortir de son coussin le matin ? Votre chat ne peut plus sauter sur les meubles ? Peut-être souffrent-ils d’arthrose, une affection touchant les articulations.

C’est une usure des cartilages, qui apparaît généralement avec l’âge, sans cause précise, après un traumatisme, une maladie au niveau des articulations ou de cause héréditaire. Quels sont les symptômes de l’arthrose ? L’arthrose est plus courante chez les chiens que chez les chats.

Vous remarquerez que votre chien a du mal à se déplacer, à se lever le matin après un long repos et à monter dans votre voiture. Ses articulations sont raides, douloureuses et sont parfois accompagnées de boiterie. Quant à votre chat, il se déplacera moins facilement et il ne sautera plus sur le canapé ou sur les meubles.

Les traitements habituels Votre vétérinaire prescrira des anti-inflammatoires et des injections pour lubrifier les articulations de votre animal. Et les produits naturels ? Vous pouvez utiliser les produits naturels en prévention comme en traitement. page 44 • août/septembre 2018 • Passion animaux

Voici quelques médicaments homéopathiques pour chiens et chats arthrosiques, qui pourraient aider votre animal avant d'aller chez le vétérinaire :

• Phytolacca : On le donne pour la raideur articulaire, avec une douleur et un gonflement au niveau de l’articulation ; • Berberis : Pour les surcharges métaboliques des articulations ; • Ruta : Pour les douleurs rhumatismales accompagnées de faiblesses musculaires. L’articulation est douloureuse au toucher ; • Causticum : Pour la douleur au niveau des tendons, des articulations et des muscles. Tendance à l’ankylose ; • Kali carbonicum : Il s’agit d’un remède minéral pour traiter les œdèmes. Réunissant ces différents remèdes, on donnera plus facilement un complexe homéopathique pour trouble des os et des articulations. Ce complexe, mélangé à un peu d’eau, est à donner dès les premiers signes et à répéter le plus souvent possible. Si votre animal boit beaucoup, la meilleure solution est de mettre une vingtaine de gouttes dans son bol d’eau. Ainsi, il prendra son remède chaque fois qu’il s’abreuvera.

De plus, il faut bien surveiller le poids de votre chat ou votre chien, car le surpoids aggravera la situation. Il existe également des complexes pour favoriser la perte de poids.


Comportement canin Par : Kathleen Desrosiers

Technicienne en santé animale, intervenante en comportement canin

Nos compagnons canins, ces miroirs de nos émotions Avez-vous déjà remarqué comment votre chien peut ressentir vos émotions et vos états d’âme ? Nos animaux sont connectés à nous et remarquent nos moindres changements d’humeur. Ils sont capables de nous lire lorsque nous n’allons pas bien, quand nous sommes en colère, joyeux, etc. Ils nous offrent un amour inconditionnel et sans jugement. Ils sont à nos côtés pour nous accompagner et nous inspirer à vivre le moment présent, tout comme eux. Nos chiens aiment jouer et le jeu apporte la joie. Les enfants ont souvent une belle complicité avec leur chien, car eux aussi vivent dans l’instant présent. Quand on joue avec notre compagnon, nous oublions les soucis du moment.

Ils sont des éponges de nos émotions. Si vous avez un chien anxieux, demandez-vous si cela ne découle pas de votre propre tempérament. Le comportement de votre ami canin est souvent le miroir des états émotifs d’un membre de la famille. Si vous êtes en mesure de bien l’observer et de décoder ce qu’il ressent, vous serez en mesure d’identifier le comportement que vous devez améliorer. À toutes les personnes qui ont un chien anxieux comme compagnon, je vous propose d’essayer d’intégrer plus de calme dans votre vie, soit par la respiration, la méditation en pleine conscience ou le yoga, etc. Ensuite, observez si cela a un effet sur votre animal. Il y a de fortes chances qu’il devienne plus calme.

S’interroger sur leurs émotions Les animaux voient la vie sous un autre angle auquel nous aurions intérêt à nous intéresser davantage. Prenons le temps de les observer, de nous interroger sur ce qu’ils ressentent et sur la manière dont ils se sentent dans diverses situations. Plus nous prendrons du temps pour être avec eux et les observer, plus nous les comprendrons et plus nous serons en mesure de nous améliorer ainsi que de changer notre vie positivement. Il deviendra plus facile de répondre à leurs besoins naturels et leur offrir un milieu de vie enrichissant et stimulant.

En observant notre animal comme étant le miroir de nos états internes, notre façon de le voir et d’interagir avec lui risque de changer. Les chiens sont des êtres émotifs. Leur façon de voir et de ressentir la vie de tous les jours est différente de la nôtre. Ils veulent s’amuser en notre

compagnie, passer du temps à sentir et explorer : c’est cela qui les rend heureux. Malheureusement, nous vivons dans une société où tout va vite et le chien est à nos côtés pour nous servir, se plier à tous nos caprices et il n’a pas son mot à dire. Nous essayons constamment de changer sa vraie nature… Pourquoi ne l’observons-nous pas avec un nouvel œil ?

Partant du point de vue qu’il vit au moment présent, que son sens le plus développé est l’odorat et que son souhait le plus cher est de s’amuser en notre compagnie, il est certain que la façon dont notre animal perçoit son environnement est très différente de la nôtre. En prenant cela en considération, nous devons être en mesure de changer nos attentes par rapport à lui et de comprendre que nos exigences sont peut-être un peu trop élevées. Cela ne fait que créer de la confusion dans notre relation avec l’animal. Changer nos attentes Considérant qu’il est très connecté à nous et à nos ressentis, son incompréhension vis-à-vis de ce qu’il doit faire s’accentue chaque fois que nous sommes en colère contre lui. Le but est de l’aider à se sentir calme et non de le terroriser ou de vouloir le dominer. Si nous arrivons à nous calmer nous-mêmes, à mieux gérer nos émotions, il est évident que le comportement de notre compagnon s’améliorera. Notre état général de calme l’aidera à se sentir mieux à nos côtés et en confiance. En diminuant nos exigences à l’égard de notre compagnon et en prenant plus de temps pour s’amuser avec lui, notre relation sera plus sereine. Beaucoup de comportements que nous jugeons indésirables s’estomperont d’eux-mêmes.

Soyez certains que le chien que vous avez dans votre vie en ce moment est parfait afin que vous puissiez évoluer en sa compagnie. Plus vous le comprendrez, plus tout deviendra plus facile et vous aurez de moins en moins de confrontations. Vous allez voir votre chien d’une nouvelle façon. Vous comprendrez qu’il souhaite seulement s’amuser et retrouver son calme intérieur.

S’il fait des comportements que vous jugez indésirables, c’est qu’il a un besoin qui n’est pas comblé ou que son milieu de vie lui cause trop d’anxiété. Pour vivre en harmonie avec lui, il faut simplement prendre le temps de l’observer et d’écouter ce qu’il a à nous dire pour vivre plus heureux. Je vous souhaite une tonne de moments joyeux avec votre compagnon. Passion animaux • août/septembre 2018 • page 45


Safari voyage Par : Vincent Bolduc Globe-trotteur et propriétaire de l’agence Espace Sélect

Safari photo : tout ce qu’il faut savoir avant de se lancer Vous rêvez de parcourir les savanes africaines avec votre appareil photo pour capturer le fameux « Big Five » (lion, léopard, éléphant, rhinocéros et buffle africain) et immortaliser les somptueux paysages du Kenya, de la Tanzanie, du Botswana, de la Namibie ou encore de l’Afrique du Sud ? Voici quelques informations destinées aux voyageurs souhaitant partir faire un safari-photo, un voyage qui promet d’être inoubliable ! Quel matériel emporter ? Que vous soyez photographe amateur ou plus expérimenté, vous pouvez partir à la chasse aux images dans les savanes africaines avec votre appareil préféré. Notez cependant qu’il est presque nécessaire d’avoir un objectif doté d’un bon zoom pour pouvoir photographier les animaux à distance, sans les effrayer ou se mettre en danger. Il peut être également utile de prendre des jumelles pour pouvoir bien les observer.

N’oubliez pas d’emporter avec vous des cartes mémoires et des batteries de rechange. En effet, il vous sera peut-être difficile d’avoir accès à l’électricité tous les jours et il n’y a rien de pire que de se retrouver sans batterie au milieu d’un voyage où il y a tant de belles choses à photographier ! Faites attention à bien protéger votre matériel de la poussière et du sable, car ils peuvent gravement abîmer votre appareil photo.

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Le reste de votre matériel personnel dépend de vous. Bien évidemment, n’oubliez pas que les nuits peuvent être relativement froides selon la saison à laquelle vous décidez de partir. En ce sens, il vaut mieux prévoir des vêtements chauds. Comment planifier le voyage avant le départ ? La meilleure solution pour planifier un safari photo en Afrique est de passer par une agence de voyages. Celle-ci vous aidera à organiser le voyage en adéquation avec vos attentes et, si nécessaire, elle s’occupera également de la procédure de visa. Elle pourra vous aider à choisir une destination en Afrique de l’Est ou du Sud en fonction des saisons, à définir un itinéraire et, si vous le désirez, elle peut également faire appel à un guide qui vous accompagnera lors de votre safari. En effet, il est préférable de prendre un guide qui connaît les déplacements des animaux, et surtout, qui sait s’orienter dans la nature pour optimiser vos chances de voir un maximum de bêtes sauvages. Vous pouvez choisir de partir avec un guide privé ou de faire appel aux services d’une agence qui propose des voyages en groupe. Avant de partir à l’aventure, il est préférable de prendre un rendez-vous chez votre médecin. Celui-ci saura vous conseiller en cas de nécessité de vaccins ou de rappels. Demandez-lui conseil pour les médicaments à emporter avec vous.


Comment se passe un safari ? C’est dans des parcs nationaux ou des réserves que vous aurez les plus grandes chances d’observer les animaux. Pour des questions de sécurité évidentes, l’exploration des parcs se fait généralement en voiture, mais il est également possible de faire des visites guidées à pied dans certaines parties des réserves. Dans le dernier cas, il faut impérativement être accompagné d’un guide. Ainsi, vous aurez la chance d’approcher lions, éléphants, girafes, zèbres et dizaines d’autres créatures sauvages dans des paysages magnifiques... de quoi composer de belles images en souvenir de votre safari photo !

puissent y accéder. C’est à vous de choisir l’option qui vous convient le mieux lors de la planification de votre safari. Il y en a pour tous les goûts, de la simple tente au chalet luxueux avec piscine.

À vous de jouer pour planifier le voyage de vos rêves et partir à la chasse aux images !

Dans certains parcs, il y a des lodges et des terrains de camping dont l’accès est sécurisé afin d’éviter que les animaux

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