Magazine L'écran Mars 2016

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L‘éCRAN

L’écran - Mars 2016 -

n°3


Edito

ROnan DELBoS

Rédacteur en chef

Comme le dit l’officier anglais avec son accent impossible dans La Grande Vadrouille (Gérard Oury, 1966), au moment d’expédier son camarade déguisé en prostituée sur les trottoirs parisiens pour appâter le chaland : « ET VOILA ! ». Le voilà, en effet, notre premier numéro édité en version papier ! Ce fut un chemin de croix pour arriver à vous pondre ce petit bijou en format physique, j’espère que vous en avez conscience ! Mais oui, je le sais que vous en avez conscience : je les vois, vos yeux humides et lumineux emplis d’émotion… Mais gardez vos larmes, lecteurs. Ici, on ne fait pas dans le larmoyant et le sirupeux ! Le mois de février a en effet été assez chargé pour nous ; lancer dans les bacs universitaires un magazine papier mensuel n’est pas une mince affaire ! D’autant que nous vous concoctons un hors-série sur CinéLatino qui sortira le mois d’après, ce qui promet un mois d’avril plutôt dense en écriture et visionnages « diverzévariés ». Et puis il y a eu les journées portes ouvertes de l’université Jean Jaurès, où vous avez pu nous rencontrer à la Maison des Initiatives Étudiantes. Plusieurs futurs étudiants nous ont même donné leurs contacts, enthousiastes à l’idée de grossir nos rangs dès l’année prochaine ! N’oubliez pas que vous pouvez, vous aussi, nous laisser votre candidature, ou plus simplement nous envoyer vos écrits dans l’espoir d’être publiés à titre de rédacteurs exceptionnels. Ce serait pour vous le début de la gloire, à n’en pas douter. Alors, à vos claviers ! Sinon, j’espère que comme le Dark Vador de notre couverture (promis, c’est la dernière fois de l’année qu’on vous parle de Star Wars), vous restez bien au chaud en cette froide période d’hiver, et que vous soignez cet horrible rhume qui vous colle à la peau depuis deux semaines déjà. Pas un temps à mettre les orteils dehors, c’est certains, alors restez chez vous (les cours, ça se sèche, tout le monde sait ça) et regardez, mangez, avalez de la pellicule - ou du gigabit, si vous êtes nés après 1985 ! N’oubliez pas que la culture, ça se consomme goulûment, et sans modération. Et, par les temps qui courent, c’est bien la seule (et la meilleure) des choses à faire.

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Photo couverture : Pawel Kadysz Chef rédacteur : Ronan Delbos Chef éditorial : Doriane Job Chef de communication : Rémi Serre Rédacteurs : The Watcher, Gonzo Bob, Roxane Benetti, Simon Lesénéchal, Sacha Corbières, Adeline Dekockelocre, Marie Lachet.


PRENEZ PLACE Sommaire

éditorial

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. Box-office : Legend de Brian Helgeland

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(2015) . Rétrospective : Spartacus de Stanley Kubrick (1960) . Le Ring

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. Humphrey Bogart, par The Watcher

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. Interview dePhilippe Adrien

. Les séries de l’ombre

INFOS CINé

Compositeur et Ingénieur du son

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Chronique

LES SéRIES DE L'OMBRE

À l’heure où Game of Thrones pulvérise les records de téléchargements, nous aspergeant du sang de nos personnages favoris. À l’heure où les taulardes d’Orange is The New Black servent d’arme à Netflix pour faire de l’ombre à Canal+. À l’heure où les zombies de The Walking Dead exposent leur chair en décomposition à nos yeux gourmands d’hémoglobine. À l’heure où... Bon, vous l’aurez compris, les séries ont pris le contrôle de nos écrans, rendant nos esprits voraces de nouveaux épisodes et nos révisions plus courtes qu’elles ne devraient l’être. Ainsi, étant donné la marée qui déferle aujourd’hui sur le monde audiovisuel, il m’est impossible de vous présenter un article exhaustif de toutes les séries du monde. C’est pour cela qu’en ce jour, je vais donner la parole aux séries de l’ombre. Celles dont la France n’était pas sur la liste des pays à conquérir. Celles dont le budget a été investi dans la production plus que dans la com. Celles dont les acteurs sont parfois aussi connus que la couleur des yeux de Pierre dans Pokémon. Celles dont le nom vous évoquera peut-être quelque chose mais allez savoir quoi.

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Et on commence tout de suite par The Wrong Mans, une petite pépite anglaise à l’humour aussi British que le début de calvitie du Prince William. En résumé, Sam trouve un téléphone sur les lieux d’un accident de voiture (pas de souci jusque-là). Les problèmes commencent lorsqu’il répond à ce fameux mobile, appel qui va alors l’entraîner dans des affaires impliquant des gens pour le moins dangereux. Heureusement, son collègue Phil, anglaisement marrant (oui ce mot n’existe pas mais après avoir vu cette série vous l’emploierez aussi !), ne va pas tarder à faire partie de l’aventure. Le duo d’acteurs se révèle drôle et attachant dans la peau de ces deux employés paumés. Je vous préviens tout de même, certains peuvent avoir besoin de quelques épisodes afin de s’habituer à l’humour made in UK. J’ose ainsi espérer que la persévérance est une de vos qualités. A regarder en VO bien sûr. Une autre série, américaine cette fois, qui mérite amplement d’être vue, celle qui raconte le métier de Rachel Goldberg, métier dont elle n’est pas fière et on la comprend. Son but ? Manipuler les candidates d’une émission de téléréalité afin de produire des rebondissements qui tiendront les téléspectateurs en haleine devant le show. Quitte à utiliser leurs petits secrets, leur enfance et même leurs antécédents psychiatriques, tout est permis. La série nous plonge au cœur du tournage «d’Everlasting», une

émission type «Bachelor» (dont la co-créatrice de la série, S.G. Shapiro, a produit neuf saisons), dans laquelle parler de morale serait un blasphème. Entre manipulations malsaines et traîtrises, UnReal offre un regard critique et criant de réalisme, qui nous montre les différentes facettes du show sans pour autant adopter un ton moralisateur. A voir d’urgence !! Enfin, je ne pouvais pas finir cet article sans parler de Mr Robot. L’excellent Rami Malek (doublant Josh dans le jeu Until Dawn, pour les gamers) se glisse dans la peau d’un jeune hacker recruté, un peu malgré lui, par un groupe de cyber-criminels anticapitalistes dont le Big Boss se fait appeler Mr Robot. Une série complexe et sombre, totalement originale, dont le réalisme brut fusionné à la dimension virtuelle du monde informatique donne le sentiment d’être plongé dans un univers à la Matrix (sans le côté science-fiction). La voix off quasi constante de l’acteur véhicule l’impression d’entrer dans l’esprit torturé du personnage principal, sensation angoissante mais étrangement jouissive. Je pourrais vous parler de Black Mirrors, Sense8 ou encore Utopia mais j’arrive au terme de la place qui m’est accordée et dois donc rendre non pas l’antenne mais bien la plume. - Roxane Benetti

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Critique

CRITIQue BOX-oFFICE Legend

de Brian Helgeland 2015 Nom de Zeus, quelle déception que ce Legend, un film de gangsters qui n’en a que le nom, et qui rend le crime abordable pour toute la famille, enfants et personnes âgées comprises... Il y avait pourtant de quoi être optimiste concernant ce biopic, avec notamment une double interprétation osée de l’immense Tom Hardy dans les rôles de Reginald et Ronald Kray, deux frères jumeaux ayant régné sans partage sur la pègre londonienne des années 1960, et à la réalisation Brian Helgeland, le solide scénariste derrière d’excellents films tels que Green Zone (Paul Greengrass, 2010), Mystic River (Clint Eastwood, 2003) ou encore L.A. Confidential (Curtis Hanson, 1997). Pourtant, un simple coup d’oeil à la liste des films réalisés par le bonhomme, et les choses se gâtent, Payback, Le Purificateur et Chevalier par exemple ne resteront fort heureusement pas dans les annales de l’histoire du cinéma. Des bouseux du Moyen­-Age qui entonnent « We Will Rock You » entre deux joutes chevaleresques c’est pas possible, faut pas déconner. Legend n’échappe pas à la règle pour une raison toute simple : ce n’est pas un bon film. Il est long, fastidieux, bancal et mal écrit, ce qui est tout de même un comble pour Helgeland, dont l’activité principale est l’écriture de scénarios. Alors que la bande­annonce le vend comme un film de gangsters so British, ce qui est en général un gage de qualité, nos amis d’outre­-manche sachant s’y prendre avec ce genre, le film élude de manière inexplicable tout ce qui fait l’intérêt et le sel d’une oeuvre s’attachant à décrire l’ascension puis la chute d’une fratrie criminelle. Passez donc votre chemin si vous attendiez des braquages, du racket ou encore des fusillades, il n’y a rien de tout cela dans Legend. Mais il y a quoi au juste dans ce film ?

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Rien, nada, le néant absolu. Si la réalisation est propre et efficace, tout le reste bat de l’aile. Exemple le plus flagrant, la véritable héroïne du film et narratrice n’est autre que Frances Shea, la femme de Reggie Kray, interprétée avec une platitude abyssale par Emily Browning. Si le postulat est tout à fait acceptable à priori, il ne fonctionne absolument pas car le spectateur se contrefout de ce qui peut bien arriver à ce personnage geignard, plat et clichesque au possible, qui ne sert au final qu’à faire avancer de manière paresseuse et sans inventivité la narration en voix off dès que le film stagne quelque peu, ou ne sait pas comment raconter un évènement. Les personnages de Reggie et Ronnie Kray ne sont pas en reste, il est en effet impossible de leur insuffler une quelconque crédibilité en tant que parrains de la mafia locale, pour la bonne et simple raison que l’on est totalement tenu à l’écart de leur ascension, qui n’est jamais montrée. Comment poser des enjeux ou créer un attachement, un intérêt autour de personnages que l’on ne voit jamais rien faire si ce n’est tailler le bout de gras, s’engueuler, et chouiner à propos de leurs romances hasardeuses ? Le réalisateur ne semble pas savoir lui­ -même où le film nous mène, des séquences sans intérêt ni lien entre elles s’enchaînent péniblement pendant deux heures qui en paraissent le double. Encore pire, Helgeland semble ignorer totalement, ou alors il

ne sait pas s’en servir et c’est bien plus grave (le mec est censé être scénariste), le principe pourtant éculé et indispensable à tout film qui se réclame criminel : le set­up/pay­off. Ce procédé consiste à installer un enjeu, une situation qui reviendra plus tard dans le film pour être développée et résolue, ce qui n’est jamais le cas dans Legend. De nombreux exemples de ratages dantesques dans cet aspect là de la narration sautent aux yeux : les policiers qui enquêtent sur eux sont introduits plusieurs fois puis disparaissent totalement, idem pour les bandes mafieuses rivales, ou encore les gangsters venus des Etats­ Unis passer un accord potentiellement lucratif. La liste peut s’étendre à l’infini, mais je m’arrête là pour ne pas spoiler les quelques téméraires qui auront le courage de regarder le film jusqu’au bout. En bref, Legend n’a rien d’un film de gangsters, ce qui est pourtant le registre dans lequel il a choisi de se situer, et raconte au final plus la vie et la mort d’une romance éduclorée et inintéressante que le quotidien d’un groupe mafieux. Le film rejette systématiquement tout ce qui a trait de près ou de loin à la vie d’un truand et nous offre un spectacle plat, sans tension ni enjeux, ce qui est bien dommage car même la bonne performance de Mister Hardy ne suffit pas à l’extirper des limbes dans lesquels il se (et nous) perd. - Gonzo Bob

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Critique

CRITIQue

rétroSPECIVE Spartacus

de Stanley Kubrick, 1960 Vous connaissez probablement Stanley Kubrick pour Shining (1980), Orange Mécanique (1971) ou encore Full Metal Jacket (1987). Toutefois, le réalisateur est connu comme étant un touche-à-tout. L’un des exemples les plus éminents de sa polyvalence réside dans le film Spartacus (1960), un péplum parfaitement maîtrisé. Après avoir réalisé Les Sentiers de la Gloire (1957), film passionnant sur la corruption dans l’armée, Kubrick reprend Kirk Douglas dans un rôle principal en changeant totalement de registre.

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Le projet est titanesque : essayer de reproduire la Rome antique et ses arènes de gladiateurs, Rome et le Sénat, dans une épopée folle du gladiateur Spartacus. On distingue donc deux camps : Spartacus, à la tête d’une formidable masse d’esclaves prêts à tout pour revendiquer et obtenir leur liberté, face à Rome et son Sénat qui ne veulent en aucun cas les laisser s’exprimer. Et de cette manière, la machine hollywoodienne fait déjà parler d’elle dans les années 60. Avec un budget de 12 millions de dollars (ce qui est colossal à l’époque), cette superproduction délivre un spectacle rarement atteint, avec un casting monumental : Kirk Douglas, Jean Simmons, Laurence Olivier, John Gavin, Tony Curtis et Charles Laughton font entre autres partie de cette formidable aventure, sans oublier Peter Ustinov qui glanera l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle. Le travail sur la photographie est à souligner, la recherche sur la couleur et les costumes permet de nous plonger dans ce contexte de premier siècle avant J.C (et hop, Oscar de la meilleure photographie pour Russell Metty !). Les décors sont tels que l’on se croirait à Rome, ce qui n’est pas une mince affaire en 1960.

Les différentes séquences qui suivent l’agrandissement de l’armée des révoltés sont davantage spectaculaires que celles d’aujourd’hui, pour la simple et bonne raison que l’utilisation des fonds verts n’est pas institutionnalisée. Ce sont donc des personnes en chair et en os qui tapissent le paysage, le rendu est impressionnant. La musique est également à saluer, elle se révèle entraînante et témoigne de la formidable aventure que mènent Spartacus et son armée. Attention, Spartacus n’est pas un péplum comme on peut en voir aujourd’hui : pas de corps virils avec de la sueur suintante sur le torse de beaux bestiaux, point de rapports purement animaux avec les femmes dans une vision qui relève du quasi-voyeurisme (ça fera forcément des déçus), pas de combats complètement farfelus avec un groupe ridicule qui aligne l’intégralité de l’armée ennemie. Ce film est certes une épopée, mais une épopée qui se concentre sur l’humain. Le scénario de Donald Trumbo, adapté du livre de Howard Fest, se concentre sur la condition des esclaves et leur rejet de l’oppression romaine. Le vrai

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combat consiste à revendiquer ses droits et perdre le statut d’esclave. En témoigne Spartacus, qui confesse à Varinia sa croyance en un dieu des esclaves, dans lequel il projette ses désirs les plus profonds : « Je prie pour un fils qui naîtra libre. ». L’accent est donc mis sur ces hommes comme les autres, avec des chaînes en plus. La relation passionnelle entre Spartacus et Varinia, très importante dans l’intrigue, est filmée de manière subtile avec des scènes très travaillées. Cela s’explique par le besoin de se plier au code Hays de censure à Hollywood : la nudité n’est que très peu tolérée, le jeu sur la lumière et le cadrage est remarquable et permet de suggérer plutôt que de montrer, une habitude quelque peu perdue ces derniers temps. Le personnage joué par Kirk Douglas possède une écriture intéressante, puisqu’il fait autant preuve de tendresse que d’une violence animée par le rejet des institutions romaines. Cette humanité touchante est, bien évidemment, opposée à l’intransigeance et surtout à la corruption du Sénat romain. Toutes les décisions ne sont motivées que par des intérêts personnels : la soif de pouvoir et le besoin d’anéantir toute résistance font des révoltés une proie facile. Ce film représente une formidable épopée vers la liberté, conduite par une armée d’esclaves face à la toute-puissante Rome antique. Spartacus est un petit bijou qui pose les bases du péplum dans un mélange subtil entre humanité, amour et désir de liberté. A voir absolument. - Simon Lesénéchal

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LE SONDAGE Du MOIS Réponse au sondage du mois de Février « Quel est cet acteur ? » : Louis de Funès Viens toi ausi participer à notre sondage du mois de Mars en répondant à la question suivante sur notre page Facebook : « Quel est votre support favori pour voir un film ? » Une salle de cinéma pour l’ambiance / Ma télé pour la tranquilité / Mon pc pour la rapidité et la mobilité


Critique © thehollywoodgossip.com

LE RING Dialectique autour de

Nicolas Cage

« Dans le coin rouge, l’homme qui a tourné avec les plus grands, lauréat d’un academy award, l’acteur intense par excellence : Nicolas Cage Dans le coin bleu, l’artiste aux 13 nominations aux razzie award, les récompenses pour les pires films américains, dont 6 la même année, capable de sublimer capillairement n’importe quelle série B bancale : Cage Nicolas. » Fight !

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Nicolas Cage : Une perruque un personnage, ton mentor c’est Cyril Hanouna ! 13 Nominations en tant que pire acteur dont 3 fois en compétition avec soi-même, tu tiens tant que ça à être mauvais ?

Cage Nicolas : : Je n’ai pas besoin de ces vains artifices. Mes cheveux ont fait l’Actor’s Studio , C’est bien beau de tourner avec Tonton Coppola (tourner 3 films avec son oncle et prendre un pseudo pour pas qu’on fasse le lien c’est pas glorieux), Scorsese, Alan Parker, De Palma, Stone, Herzog les frères Coen et Lynch mais n’importe qui peut être bon avec ces gars-là. En revanche, cite-moi un seul acteur capable d’habiter comme je le fais des personnages aussi foireux que Johnny Blaze, Benjamin Gates, Stanley Goodspeed ou l’immense Cameron Poe ?

Nicolas Cage : Tu confonds la coquetterie et la classe : tu passes ton temps à tourner infâmes pour payer tes dettes de jeu et bluffer l’Internal Revenue Service, le fisc américain. On peut résumer ta contribution à l’histoire du cinéma en soixante secondes chrono. Moi au moins je peux me fidéliser l’un des réalisateurs les plus importants du siècle. C’est peut être mon oncle qui m’a lancé mais mes prestations n’appartiennent qu’à moi : c’est ma voix que tu entends véritablement dans mes films. Ma performance vocale n’est pas doublée que ce soit dans Sailor et Lula ou dans Peggy Sue s’est mariée.

Cage Nicolas : Et toi tu confonds intensité et outrance. Hurler « Fuck » n’a jamais été bravoure. Moi au moins dans Ghost Rider, je suis un vrai super-héros, avec des pouvoirs et tout, pas comme toi qui es juste un type taré dans un costume de « Wannabe Batman » avec des flingues, comme dans Kickass...j’ai tellement crevé l’écran dans le 1 qu’ils ont même pas pu imaginer un reboot de la franchise sans moi ! I’m the only Ghost Rider !

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Nicolas Cage : : Te vanter d’un film avec un blockbuster faussement amoral que tu qualifies toi-même de « merde » mais un véritable acteur est capable de baisser son salaire pour permettre à un film aussi peu commercial que Leaving Las Vegas de se faire et d’en tirer la meilleure prestation de sa carrière. Art is not money. Et Tim Burton me voulait en Superman alors qu’il venait d’exploser avec ses Batman. C’est ça la classe américaine.

Cage Nicolas : : Faire le clown à ce point, amasser tout ce fatras ne bouleverse pas entièrement l’éthique de travail. Je suis un mec qui travaille dur. On peut dire que j’ai fait n’importe quoi. Mais en aucun cas que je n’ai rien foutu. Je travaille aussi dur pour les bons films que pour les mauvais. Tu te prends pour le Lord of War mais Warner a annulé Superman Lives quand ils ont vu ta dégaine dans le costume.

Nicolas Cage : Tu veux m’attaquer sur les costumes de films mais ton style dans la vie réelle t’a transformé en mème internet.

Cage Nicolas : être mème est un honneur, il n’y a que moi qui possède une roue de la fortune dédiée à mes films. Je suis une superstar du web.

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LGDC

LES GRANDS

Du CINéMA ,Humphrey Bogart, par The Watcher


Humphrey Bogart . . Un nom imprononçable, une gueule pas possible, une voix plus rocailleuse que Monument Valley. Bref, un mythe. Né le 25 décembre 1899 à New York, Humphrey DeForest Bogart est un gosse de riche. Exclu de l’université pour cause de problèmes disciplinaire, il rejoint la Navy (marine américaine). Durant la première guerre mondiale, il est blessé à la lèvre : la cicatrice qui en résulte participera à son charme de futur « tough guy » (gros dur) des films noirs. Il fait ses débuts sur scène à Broadway en 1921, n’ayant pour tout bagage que sa gueule et son bagou. Bien qu’élu en 1999 « plus grande star masculine de tous les temps » par l’American Film Institute, Bogart a commencé sa carrière cinématographique dans les années 20 comme faire valoir dans les films de truands dont les studios raffolent en cette période de Prohibition. Il s’y révèle incroyable, et ne tarde pas à émerger. Celui qui déclarait « Après 8 verres de whisky, je suis en pleine possession de mes facultés » est comme un poisson dans l’eau face à la caméra, et se partage rapidement entre shows à Broadway et plateaux de cinéma à Hollywood. C’est d’ailleurs dans l’adaptation cinéma d’une pièce qu’il jouait qu’il est révélé au grand public, le faisant immédiatement sortir de la figuration : dans The Petrified Forest en 1934 (réalisé par Archie Mayo, un excellent réalisateur qui crée le genre du film noir avec ce film), il est Duke Mantee, un gangster qui prend en otage un groupe disparate d’américains dans un chalet en montagne. Allégorie de la société américaine, le film est un succès. Bogart y est si criant de vérité que les encarts publicitaire le présentent comme « The most terrifying caracter since the Cagney’ of Public Enemy » (« le plus terrifiant personnage depuis Cagney dans L’ennemi public », ce qui à mon avis est un putain de compliment !). Les studios lui proposent encore pendant longtemps des rôles de gangsters veules et âpres aux gains. Il donne à plusieurs reprises la réplique à James Cagney, la super star de l’époque (que Orson Welles et Stanley Kubrick considéraient comme le meilleur acteur sur écran). Dans The Roaring Twenties en 1939 de Raoul Walsh, le duo Bogart/Cagney (qui se donnent la réplique pour la deuxième fois de leur carrière) fait des étincelles : c’est par ce film que j’ai découvert « Bogie » et que j’ai le plus pris mon pied en tant que spectateur. S’il n’y a qu’un film de gangster à voir de cette époque là, c’est celui-ci. Sa prestation est ébouriffante et le film est un magnifique portrait fantasmé de ces années folles.

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Raoul Walsh est si convaincu qu’il l’engage pour High Sierra en 1941. Le scénario est de W.R. Burnett, scénariste de Little Caesar et de Scarface (chefs d’œuvres du film de gangsters) et de John Huston, compagnon de beuverie de Bogart. C’est grâce à ce film où il tient pour la première fois le rôle principal qu’il obtiendra celui de Sam Spade dans The Maltese Falcon la même année (la première réalisation de Huston, qui démarrait là son immense carrière de cinéaste). Avec ce film, Bogie entre dans la légende et devient LE détective, la quintessence de la figure du détective privé de film noir. Il enchaîne en 1942 avec Casablanca et se voit consacré par une nomination à l’Oscar du meilleur acteur. La suite n’est qu’une longue liste de chefs d’œuvre dont on retiendra The Big Sleep (1945) où il interprète Philip Marlowe - une autre grande figure du polar - sous la direction d’Howard Hawks (qui réunit alors pour la seconde fois à l’écran le nouveau couple qui fait jaser tout Hollywood : Bogart et Lauren « The Eye » Bacall), ainsi que The African Queen (1951), un autre bijou de John Huston, où il a pour partenaire Katharine Hepburn et pour lequel il décrochera la statuette de meilleur acteur. En 1945, Lauren Bacall devient sa femme et demeurera son ultime compagne (après trois divorces) jusqu’au décès de Bogart le 14 janvier 1957. L’acteur est terrassé à 57 ans par un cancer du l’œsophage, fruit d’une longue vie de fumeur et de buveur. John Huston déclara à la cérémonie en son honneur « There will never be an other like him. » Et il avait raison. Extrait de The Roaring Twenties

- THE WATCHER Il veille chaque nuit à faire revivre sur n’importe quel format les héros de celluloïd. Glouton de pellicule, une journée ne peut s’achever sans visionnage d’un film inconnu. De préférence en compagnie d’amis, de belles femmes, de cigares et de whisky.


© Reene Arns

Interview

La rencontre Interview avec Philippe Adrien, ingénieur du son et compositeur « Pourquoi as­ -tu voulu faire ce métier ? Travailler dans la musique de cinéma ?. »

« J’aime avant tout la musique, mais aussi le cinéma. Je compose mais ne joue pas, ou très peu, de musique. Un des rares moyens d’être rémunéré, à moins de jouer dans un groupe, est de produire de la musique cinématographique. »

« Peux-tu nous dire quelles sont tes missions ? En quoi consistent­-t-elles ? »

« Je m’occupe de la totalité du son, depuis le tournage jusqu’à la post­ production. Mon métier couvre la prise de son, le montage son, le mixage, la composition et la production musicale. Le réalisateur se consacre à l’image et je dirige les sonorités du film. »

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« Quel est ton statut (intermittent, freelance) ? Peux­-tu nous expliquer en quoi cela consiste ? »

« Je travaille en Freelance sous une forme de micro­ entreprise, c’est essentiellement un statut fiscal. Lorsque l’on n’est pas un réalisateur établi, les films d’entreprise sont nos meilleures sources de revenus. L’établissement fait appel à une boîte de production, et cette dernière va ensuite chercher les protagonistes pour la réalisation du film.


C’est donc avantageux d’avoir une micro­société pour pouvoir facturer sans que les entreprises aient à se soucier des charges sociales et autres. »

Dans ma jeunesse j’aimais beaucoup Ennio Morricone. J’aime aussi le travail de John Powell pour la finesse de sa composition et son intégrité. Mais je n’étais pas réellement inspiré par les musiques de film, la musique classique et contemporaine m’attirant plus. J’aime aussi la musique électronique notamment Aphex Twin dont la musique et les vidéos m’ont largement influencé. »

« Peux­-tu nous parler de tes rencontres, de tes goûts ? »

« Lors de mes études j’ai fait la rencontre d’un réalisateur, Clément Oberto, avec qui j’ai grandement collaboré. Le premier court métrage que l’on a réalisé, Distance, a été sélectionné au festival du film français de Washington. Il y avait une délégation française d’acteurs et de réalisateurs comme Claude Lelouch et Olivier Peyon, dont j’ai fait la connaissance. J’ai aussi composé la musique de la série Draught, de la publicité Chaumet et collaboré avec Coppélia Pique, une créatrice de mode.

- Interview de Marie Lachet et Sacha Corbières

- Philippe­Adrien 29 ans Ancien étudiant de Réalisation des Techniques Sonores et Numériques à l’EICAR (Paris) Compositeur et Ingénieur du son

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Infos Ciné

- L’Utopia (Tournefeuille) -

- Le Cinéma Gaumont Wilson Le Ballet du Bolchoï s’invite sur les écrans du cinéma Gaumont Wilson en direct de Moscou. Rendez-vous le dimanche 13 mars 2016 à 16h pour assister à l’un des plus grands classiques du ballet russe, Spartacus de Youri Grigorovitch, avec une musique d’Aram Katchatourian.

INFOS Hors Campus

- La Cinémathèque -

Hommage à Chantal Akerman du 1er au 9 mars 2016. Venez découvrir ou redécouvrir la filmographie de la cinéaste belge, considérée comme l’une des figures majeures du cinéma moderne.

Où : L’Utopia - Impasse du Château, 31170 Tournefeuille

Où : Cinémathèque de Toulouse - 69 Rue du Taur, 31000 Toulouse

Plus d’informations au près de : http://www. cinemas-utopia.org/ toulouse/

© cinema-utopia.org

© JMV

Site web : www.lacinemathequedetoulouse. com/

Où : Cinema Gaumont 3 Place du Président Thomas Wilson, 31000 Toulouse Plus d’informations et réservations sur : http://www. cinemasgaumontpathe. com/cinemas/cinemagaumont-wilson/

© Elena Fetisova

Dans le cadre de la semaine de l’Antiquité du mois de mars, le cinéma l’Utopia de Tournefeuille propose une projection unique du film Jules César écrit et réalisé par Joseph L. Mankiewicz (1953), le lundi 21 mars à 20h. Cette séance sera suivie d’un débat avec Matthieu Soler et Guillaume de Méritens, respectivement docteur et doctorant en sciences de l’Antiquité.


© CinéMirail

Les pépites du 7ème art selon nos chroniqueurs

Campus - Sorties en salles en mars 2016 à ne pas louper - Miss Peregrine et les enfants particuliers (fantastique, aventure) de Tim Burton

- La Fabrique, UT2J -Le Cinéma Gaumont Vous rêvez d’une nuit Pathé entière de visionnage de films sur grand Jacques jouera en écran,Weber d’animations surtout scène son de spectacle genre, bonne inédit Eclats de créé ambiance, de vie, folie, de spécialement pour le nourriture et de boissons cinéma, en direct à volonté et toutetça sans uniquement au cinéma payer un centime ? Ne Gaumont Wilson, le l’a rêvez plus, le Mirail lundi janvier 20h. fait 18 ! On vous àconvie Oùdonc : Cinéma Gaumont à la 14e Nuit du Wilson – 3 dont Placeleduthème Cinéma, Président Thomas sera le cinéma policier, Wilson, 3100023 Toulouse le mercredi mars

Gonzo Bob : Réalité - Quentin Dupieux (2015) The Watcher : Les Anges à la figure sale - Michael Curtiz (1938) Adeline : Les chats persans Bahman Ghobadi (2009)

CINé

- Zoolander 2 (comédie) de Ben Stiller - 13 Hours (action, guerre) de Michael Bay - Sunrise (drame) de Partho Sen-Gupta

- Room (drame, thriller) de Lenny Abrahamson - No Land’s song (documentaire, musical) de Ayat Najafi - East Punk Memories (documentaire) de Lucile Chaufour

2016 à partir de 19h. Plus d’informationsà et Programmation venir. réservations sur : www. cinemasgaumontpathe. Où : La Scène de La com/cinemas/cinemaFabrique située à l’entrée gaumont-wilson/ de l’Université Plus d’informations sur leur page facebook CinéMirail et réservations auprès de : ciam@univ-tlse2.fr

Roxane : Trainspotting - Danny Boyle (1996) Simon : Hot Fuzz - Edgar Wright (2007) SACHA : After Hours - Martin Scorsese (1985) MARIE : Les Enfants du paradis Marcel Carné (1945) Cécilia : Touristes - Ben Wheatley (2012)

- Adeline Dekockelocre


l'écran


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