Magazine L'écran Mai 2016

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L‘éCRAN

L’écran

- Mai 2016 -

ProJET SouTENu PAR :

n°5


Edito

ROnan DELBoS

Rédacteur en chef

« This is the end... », comme le chantait Jim Morrison... Ouais, enfin, pas tout à fait quand même ! Ce n’est que la fin de l’année universitaire, et pour les p’tites plumes de l’Écran aussi. Mais pour les projets universitaires, ces fins d’années sonnent un peu comme des fins de route, en cela qu’elles entraînent invariablement des départs de membres et des changements plus ou moins importants au sein du groupe. Un « problème » pour les organisateurs et responsables de ces projets, qui doivent affronter ces transitions parfois majeures, mais une richesse certaine pour les étudiants qui peuvent profiter d’actions culturelles en renouvellement constant. L’Écran ne fait pas exception : ça bouge dans nos rangs ! Et c’est le cœur serré que nous devons dire au revoir à certains de nos camarades qui ont participé à la création du magazine cette année. Ils ont contribué à lancer cette aventure passionnante qu’est l’Écran, une aventure que nous sommes bien décidés à poursuivre dès la rentrée prochaine ! Aussi, vous êtes cordialement invités, vous les cinéphiles, les vidéophages et autres rédacteurs en herbe, à nous rejoindre si le cœur vous en dit et votre emploi du temps le permet ! N’hésitez pas à nous contacter – via notre page Facebook ou notre adresse mail – afin de nous montrer vos talents et votre motivation à intégrer notre petite association ! Mais trêve de mondanités, place à l’art et au verbe ! Je vais vous laisser feuilleter et dévorer le dernier mag’ de l’année 2015/2016, dans lequel vous retrouverez les désormais habituelles chroniques et critiques sur le cinéma et le reste du monde audiovisuel qui nous est cher. J’imagine aisément qu’il n’est pas évident pour vous de vous libérer des « espaces d’évasion mentale » en cette période de partiels et de révisions intenses (oui, oui, INTENSES!), mais qui sait, si l’envie vous prend de faire un break (avec ou sans KitKat), le magazine est là pour vous ! Allez, ça vous permettra au moins de tuer le temps en attendant le prochain épisode de la saison 6 de Game of Thrones (no spoils, même si c’est tentant)...

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Qui plus est, vous constaterez que l’année se clôt en beauté, si je puis dire : dans notre rubrique La Rencontre, consacrée à l’entretien du mois avec une personne évoluant dans le milieu audiovisuel, vous trouverez ni plus ni moins qu’une interview de Bertrand Tavernier ! Et non, ce n’est pas un homonyme, nous parlons bien du réalisateur, scénariste et écrivain, véritable icône du cinéma français. Inutile de lister ses multiples récompenses et nominations (Césars, BAFTA, Cannes...), d’inventorier sa filmographie (on citera simplement Le Juge et L’Assassin (1976), avec les regrettés Philippe Noiret et, plus récemment, Michel Galabru, qui tenait là un rôle dramatique d’envergure) ou d’aborder son œuvre critique et littéraire (il est l’auteur d’un ouvrage incontournable sur l’histoire du cinéma américain) pour vous convaincre de lire son interview et de vous intéresser à ses diverses réalisations. Je le remercie d’ailleurs solennellement d’avoir pris le temps de nous faire partager son expérience et sa vision du cinéma, car c’est avant tout à des hommes et à des femmes de son calibre que nous devons notre passion commune du septième art. Bref ! « This is the end » pour l’année, en tout cas pour le magazine, qui va marquer une pause estivale en même temps que ses lecteurs, pour mieux reprendre dès l’automne prochain. En revanche, pour ce qui est de notre activité sur les réseaux sociaux, sachez qu’elle demeurera presque inchangée (même si je ne garantis pas que l’appel de la plage ne se fasse pas plus fort que celui du clavier !). Bonne fin d’année à tous et bonnes vacances (pour ceux qui ne vont pas servir des diabolos menthe pendant deux mois en terrasse) ! N’oubliez pas de vous abreuver de cinéma, de séries, de livres, de BD, de docu et de médias artistiques en tout genre : c’est la seule manière d’éviter la déshydratation culturelle. Enfin (et histoire de boucler la boucle), je terminerai cet édito comme j’avais terminé mon premier, datant de janvier dernier : « allez, et soyez voraces ! »

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Chef rédacteur : Ronan Delbos Chef éditorial : Doriane Job Chef de communication : Rémi Serre Rédacteurs : The Watcher, Gonzo Bob, Roxane Benetti, Simon Lesénéchal, Sacha Corbières, Adeline Dekockelocre, Marie Lachet, Lucas Molina, Cécilia Cravéro. Impression : Magalie Garros


PRENEZ PLACE Sommaire

éditorial

. Box-office : Evolution

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Lucile Hadzihalilovic, (2016) . Rétrospective : Gone Girl de David Fincher (2014) . Le Ring Batman V Superman . Critique Dalton Trumbo

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. Festival Ciné 32 « Indépendance(s) et Création » .House of Cards : All is a part of a plan

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. Interview avec Bertrand Tavernier 24 . Martin Scorsese par Sacha

INFOS CINé

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Chronique

© cine32.com

Festival Ciné 32 « Indépendance(s) et Création »

Depuis 18 ans maintenant (soit à peu près depuis ta naissance...), une association de cinéphiles enthousiastes propose chaque année un festival permettant de voir en avant-première (et j’insiste sur ce terme) une cinquantaine de films pour la somme de 20 euros (chanceux/se étudiant(e) que tu es) ! Maintenant que je t’ai mis l’eau à la bouche, je sais que tu meurs d’impatience d’en savoir plus ; où ? Quand ? Comment ? Qui ? Pourquoi ? Quel est le sens de la vie ? Allez on prend les choses dans l’ordre : ce festival qui se nomme Festival Ciné 32 « Indépendance(s) et Création » se déroule durant la seconde semaine du mois d’octobre, du mercredi au dimanche, à Auch. Le festival a lieu dans un complexe constitué de 5 (grandes) salles de cinéma, précisément allées des Arts. Mais qu’est-ce qu’on peut y voir ? Comme je te l’ai dit dans l’introduction, environ une cinquantaine de films sont présentés en avant-première (j’insiste pour que tu l’intègres bien), souvent plusieurs mois avant leur sortie nationale. Une grande partie de ces films sont des films d’art et d’essai, qui sortiront plutôt à l’Utopia, mais aussi des

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films plus classiques. Je te vois sceptique, donc voici quelques films que j’ai pu voir lors de la dernière édition : Le fils de Saul de László Nemes, The Other Side de Roberto Minervini, Avril et le monde truqué de Franck Ekinci et Christian Desmares (film d’animation) mais aussi Les Anarchistes d’Élie Wajeman, Un vrai faussaire de JeanLuc Leon (documentaire), Les Ogres de Léa Fehner, Francofonia, le Louvre sous l’Occupation d’Alexander Sokurov... Et ce n’est qu’une toute petite partie de ce que j’ai pu voir. Personnellement, lors de cette édition j’y suis restée quatre jours et j’ai vu 20 films. Bien sûr tu n’es pas obligé(e) de faire ce marathon, tu fais CE.QUE.TU.VEUX.

Les consos sont peu chères, il y a de tout (des sodas, aux vins en passant par le café –pour tenir durant un film de 2h30 en japonais, tu comprends) ! Tu peux même y manger, et attention ce ne sont pas des pseudos sandwiches au bon goût de carton, mais de vrais plats cuisinés, délicieux et raisonnables niveau prix. L’autre chose géniale ? Ce festival invite des personnalités du cinéma, le plus souvent qui sont les réalisateurs/trices, acteurs/trices, producteurs/trices, distributeurs/ trices du film que tu vas ou as déjà visionné. Tu peux donc, pour certains films, rencontrer et débattre à la fin de la projection avec cette personne. Et tu vas sans doute la recroiser à la buvette. C’est très certain. Et vu que l’ambiance est très conviviale, tu peux aller lui taper la discut’. Normal. Tu peux vraiment échanger, personnellement, j’ai pu discuter il y a quelques années avec Jean-Pierre Améris et Sólveig Anspach, et cette année j’ai assisté à un débat avec Élie Wajeman.

Maintenant je vais t’expliquer comment ça se passe, je t’invite à t’inscrire dès le mois de septembre sur leur page internet (www.cine32.com > rubrique « Festival »), en précisant bien que tu es étudiant(e) ce qui te permettra d’obtenir un pass illimité pour 20 euros (j’insiste toujours). Un peu plus tard tu reçois la grille des programmes, tu lis les synopsis et tu t’inscris aux séances qui t’intéressent. Voilà. C’est pas compliqué n’est-ce pas ?

Petit récap’ (je veux vraiment que tu intègres tout) : Festival Ciné 32 « Indépendance(s) et Création » - Auch – Octobre 2016 – 20 euros – Pass illimité – Des supers films – Une ambiance géniale.

Et outre la plupart des (très) bons films proposés, il y a deux autres choses qui sont géniales ; la première c’est la buvette. Oui pendant un festival/marathon, la buvette est très importante.

Comme dirait l’autre, « Allez, viens ! On est bien bien bien ! »

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- Marie Lachet


Critique

CRITIQue BOX-oFFICE Évolution

de Lucile Hadzihalilovic, mars 2016 Réaliser un film fantastique n’est pas mince chose à faire. A travers un imaginaire fort en symbolique, il faut réussir à captiver le spectateur, le porter vers une réalité autre, sans pour autant qu’elle soit incohérente. C’est en douceur que la réalisatrice Lucile Hadzihalilovic nous fait entrer dans le monde fictionnel du film Évolution sorti le 16 mars 2016. Le long métrage s’ouvre sur un paysage sous-marin magnifique. Cette scène très calme ne prévoit pourtant rien de bon, et l’angoisse monte facilement, avec cette impression de profondeur marine presque mythique, et la musique aux sonorités légèrement dissonantes. On accroche dès cet incipit très esthétique, on veut d’ores et déjà en savoir davantage.

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L’intrigue du long métrage se centre autour d’un petit garçon, Nicolas, qui découvre dans les fonds marins un cadavre d’enfant. Il s’en va alerter sa mère, qui semble plus inquiète à ce que son fils prenne un médicament qu’il juge inutile, qu’à écouter ses craintes. Nicolas commence à devenir suspicieux quant aux véritables intentions de sa mère, et de toutes les mères qui habitent dans son village isolé. Dans cette communauté les habitants sont toutes des mères jeunes avec leur fils, et le comportement de ces dernières semble plus qu’étrange aux yeux du protagoniste. Plus l’intrigue se déroule, plus l’on découvre la stupeur et les interrogations du jeune garçon, évoluant dans un univers qui fait froid dans le dos.

un visage très lisse, inspirant une douceur froide. Il y a donc un plaisir visuel, mais aussi celui du suspens, très présent. Le sentiment de terreur est également saisissant et certaines rares scènes feraient détourner le regard aux plus sensibles. La symbolique du film renforce son aspect mystérieux et nous rend plus curieux encore. Si toutes nos questions n’ont pas forcément de réponses, celles qui nous sont apportées tout au long du film ne manquent pas de nous surprendre, tout en restant cohérentes à l’univers si particulier de l’intrigue. Beaucoup d’éléments positifs sont à relever pour ce long métrage. S’il est vrai que tout le monde n’apprécie pas le fantastique, les amateurs de ce genre ne seront pas déçus ! - Cécilia

La réalisatrice pousse jusqu’au bout ses idées et donne ainsi une place majeure à l’esthétique et aux détails qui mettent en valeur l’aspect angoissant du film. Elle considère elle-même ses réalisations comme des films « d’ambiance », jouant sur les sentiments des spectateurs en leur donnant à voir des scènes travaillées et artistiques. Évolution est donc très plaisant à l’oeil. Ce parti pris sert le fantastique du long métrage, et l’on adhère grâce à lui d’autant plus à l’intrigue. Le choix des acteurs participe également à l’esthétique du film, en particulier pour les personnages féminins qui ont tous

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Critique

CRITIQue

rétroSPECIVE Gone Girl

de David Fincher 2014 L’Amérique de Fincher Gone Girl est le dernier film en date de David Fincher, un réalisateur connu pour sa mise en scène millimétrée et sa photographie très soignée qui a débuté dans la réalisation de clips entre autres pour Madonna. Pour résumer rapidement l’histoire, le personnage principal, Nick Dunne voit sa femme disparaître le jour de leur cinquième anniversaire de mariage. Ce couple idéal, en apparence, va voir

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son image s’effriter lorsque l’enquête de police commence. Nick va devenir petit à petit le suspect numéro un dans l’affaire notamment à cause de la médiatisation de celle-ci.

La deuxième partie du film est la révélation. C’est la plus décevante. En effet, Fincher, avait le choix : soit lever le voile du mystère ou soit le prolonger avec le personnage de Ben Affleck. Malheureusement, il choisit de lever le voile et cela va faire perdre au film une tension scénaristique et un suspens qui ne faisait qu’augmenter dans la première partie. Certains personnages sont un peu trop caricaturaux comme la jeune voisine un peu beauf jouée par Lola Kirke. Le rôle peu consistant de Neil Patrick Harris jouant un ex petit ami est une déception, dommage pour un acteur qui essaie de se débarrasser du rôle de Barney Stinson dans la série How i met your mother. Mais cette partie n’est pas non plus totalement mauvaise. Il ne faut pas oublier le rôle de l’avocat de Nick joué par un étonnant Tyler Perry plus habitué aux comédies américaines. Dans cette deuxième partie Fincher va s’attarder sur la femme de Nick, Amy, jouée par une excellente Rosamund Pike.

La première partie du film est centrée sur la disparition. Nick, le mari incarné par un très bon Ben Affleck est très présent. On ne sait quoi penser du personnage, aucune émotion ne ressort de son visage. A cela s’ajoute son comportement totalement incohérent. Effectivement, Nick sourit quand une femme prend un selfie avec lui lors des recherches pour retrouver sa femme. Fincher, dans cette partie, gère très bien la tension dans sa mise en scène renforcée par la musique de Trent Reznor et Atticus Ross (Fincher avait déjà collaboré avec eux sur les films The Social Network, 2010 et Millénium, les hommes qui n’aimaient pas les femmes, 2012). Une première partie très intéressante avec les médias qui s’infiltrent dans la vie privée de Nick jusqu’à le détruire. Notamment avec la scène de l’aéroport où Nick se cache des autres voyageurs car une présentatrice sous-entend à la télé que Nick aurait des rapports sexuels avec sa sœur.

La troisième partie du film va finir de parachever les propos du réalisateur sur les médias et sur le mariage. En effet, depuis le début de l’enquête les médias vont

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s’immiscer dans la vie du couple Dunne sans se soucier un instant de l’impact sur Nick ou Amy. Leur vie privée va être mise en pâture à un public qui en redemande. Cette instrumentalisation des médias sur la vie privée des gens avait déjà été le sujet de Rapt (Lucas Belvaux, 2009). Ce que montrent ces deux films c’est qu’à l’heure actuelle les médias s’acharnent en toute impunité sur un individu même si celui-ci est présumé innocent mot qu’aucun média n’utilisera durant tout le film ! Les médias répondent juste à une demande immédiate de leur téléspectateur et font du média sensationnel toute la journée comme l’émission du personnage de Ellen Abbott. Les médias ne sont plus que des infos people. Nick va vite le comprendre dans la deuxième partie du film. Fincher y met en avant la puissance de l’image médiatique aux EtatsUnis, image que son personnage principal apprend à utiliser en sa faveur afin de faire pencher la balance de son côté malgré les révélations sur sa vie privée. Pour conclure Gone Girl est un film intéressant pour ses thématiques mais il n’est pas non plus le meilleur film du cinéaste. Cela est dû à une narration un peu alambiquée et une tension scénaristique qui redescend dans la deuxième partie mais le réalisateur maitrise toujours aussi bien sa mise en scène et les acteurs sont relativement bons. Remarquons aussi la photographie toujours aussi magnifique de Jeff Cronenweth, un partenaire habituel du réalisateur (Fight club, The Social Network et Millenium, les hommes qui n’aimaient pas les femmes) - Lucas Molina

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LE SONDAGE Du MOIS Réponse au sondage du mois de Mars « Quel est ton chroniqueur favori ? » : Gonzo Bob Viens toi aussi participer à notre sondage du mois d’Avril en répondant à la question suivante sur notre page Facebook : Pour ou contre le pop-corn dans les salles de cinéma ?


Critique © acticity.com

LE RING Batman V Superman : l’Aube de la Justice

de Zack Snyder, 2016

« Gonzo bob contre The Watcher, le retour ! » Fight !

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The Watcher : Après 3 ans d’attente suite à un Man of Steel en demi-teinte, on reçoit enfin ce cadeau des cieux ...

Gonzo Bob : Une belle blague ! Zack Snyder n’est rien d’autre qu’un faux prophète, envoyé sur Terre par quelque malin démon pour nous envahir d’effets spéciaux en CGI (Computer Generated Imagery, images de synthèse) dégueulasse et de ralentis pseudos-stylisés ridicules.

The Watcher : Mais non voyons, Snyder a parfaitement potassé l’historique de l’univers DC et nous couvre habilement de moult références aux meilleures sagas dédiées à ces deux héros. Il poursuit son travail d’icônisation tout en nous montrant l’homme derrière le symbole.

Gonzo Bob : Y a aucune finesse là-dedans, donner une dimension christique aussi évidente et racoleuse au personnage risible de boy-scout benêt qu’est Superman c’est moche comme procédé. Alors certes, ce brave Clark a toujours fonctionné par analogie à des personnages religieux (Moïse, Jésus, bref l’Etre Suprême), mais faudrait changer de disque au bout d’un moment... Autant regarder un bon vieux Superman IV (Sidney J. Furie, 1987) quitte à se marrer !

The Watcher : Tu blasphèmes, infidèle ! Le film suit à la lettre et à la réplique les œuvres canons qui constituent la liturgie de ces personnages. Ton mépris vient de ta méconnaissance absolue de ces textes. Ton ignorance te perdra, damn fool !

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Gonzo Bob : Mais t’es complètement radicalisé mon pauvre ! T’as perdu tout regard critique sur le film tant tu en idolâtres les héros. Et puis faire des références pour faire des références, c’est du fanboy service. Le concept sur lequel se vend le film est une sacrée feinte, le fameux clash des super-héros tant attendu est expédié en 3 minutes montre en main et douche comprise. Le réalisateur brouille son propos en multipliant les emprunts et hommages, mais aussi en cherchant à introduire à tout prix les nouveaux protagonistes qui prendront la suite de la saga. Même Hans Zimmer à la bande originale pirate son propre répertoire tellement l’inspiration a déserté le pauvre homme ! The Watcher : La force de Snyder est de savoir utiliser ses connaissances des arts graphiques, via son background dans les beaux-arts pour nous offrir une image saturée qui entoure ses protagonistes d’un halo lumineux et illustre le leitmotiv principal du film : l’affrontement entre le divin et l’humain et non pas seulement entre Batman et Superman. Eston aujourd’hui capable d’accepter la lumière salvatrice de la Sainte Trinité (Batman, Superman, Wonder Woman) dans nos petits cœurs impies ? Gonzo Bob : Ce mec est surtout la preuve vivante qu’on peut maîtriser son sujet en théorie et se viander dans les grandes largeurs sur la partie pratique. Ce film est visuellement pauvre, voire même laid par moments, notamment lors du combat final, une torture pour les yeux que les membres les plus hardcore de l’Inquisition n’auraient pas reniée. Une diarrhée visuelle d’effets spéciaux grotesques dignes des pires productions Asylum (Sharknado et autres chefs d’œuvres méconnus) qui décrédibilise toute l’action à l’écran. C’est à cause de mecs comme vous que l’Eglise couvre les prêtres pédophiles ! The Watcher : Tu tiens des propos intolérables, où il y a pas de tolérance ! Tu devrais envisager l’infime possibilité que des gens reçoivent les films différemment de toi. Ce que tu appelles diarrhée je l’appelle générosité, ce que tu appelles laid je l’appelle différent, et ce que tu appelles torture je l’appelle épreuve. Et l’on ne peut que ressortir grandi d’une épreuve. Gonzo Bob : Tu sembles avoir un goût très prononcé pour la souffrance, ta Passion est quasi-biblique. A ce niveau, ça relève du sadomasochisme, tu me rappelles La Crampe et sa vision très particulière du plaisir...

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LGDC

LES GRANDS

Du CINéMA Martin Scorsese, par Sacha

© Brigitte Lacombe


Un immigré italien passionné Le Grand, le Beau, le Magnifique, le Majestueux. Tant de superlatifs pour décrire une figure qui a changé le cinéma par son esthétique, ses récits et sa vision. Il naît dans le quartier italien de New York, Little Italy, qui servira de décor pour une grande partie de ses films. Martin Scorsese a toujours été passionné par le cinéma côtoyant les salles dès son plus jeune âge. Il mange, boit, fume le cinéma, certaines rumeurs allant dire qu’il aurait coïté avec plusieurs pellicules afin d’assouvir ses désirs cinématographiques. C’est un homme qui garde un agenda uniquement pour répertorier les films qu’il se doit de voir la journée, s’infligeant en moyenne trois films par jour, est-­ il masochiste ou simplement amoureux ? Ses caprices cinéphiliques sont assouvis lorsqu’il crée l’association Film Foundation en 1990 pour assurer la préservation des films vieillissants d’année en année. Son amour pour le 7° art se voit retranscrit dans l’essence même de ses films , en l’occurrence, la descente en enfer des personnages principaux, les relations fraternelles, la religion, la famille, la drogue et le sexe sont les sujets que le réalisateur aborde incessamment dans ses films. Scorsese est bel et bien un réalisateur à films classiques, qui oserait dire ne pas connaître, Taxi Driver (1976), Les Affranchis (1990), Les Infiltrés (2006) ou autres chefs­d’oeuvre scorsesiens ? Marty apparaît même dans ses films très brièvement à l’instar de Mean Streets (1973), Taxi Driver ou encore Raging Bull (1980). Ce désir de s’imprégner la peinture cinématographique par tous les moyens possibles n’est pas anodin, plusieurs légendes tournent autour du sujet, la plus connue est qu’il serait tombé dans une marmite remplie de pellicules lorsqu’il était plus petit. Martin Scorsese, un grand réalisateur bouleversant les structures du cinéma mais pas que. Il n’est pas resté focalisé sur les films et s’est lancé dans la réalisation de documentaires notamment avec No Direction Home : Bob Dylan (2005) qui relate une partie de la vie du chanteur et George Harrison : Living in the Material World (2011) qui fait de même, mais cette fois-­ci avec le guitariste des Beatles, et déclare donc son amour envers la musique mélangeant cocaïne et alcool, ce qui n’est pas plus mal, dans une société où le rock est de moins en moins influent. Il réalise ainsi un documentaire sur le concert des Rolling Stones dans le Bacon Theatre à New York, Shine a Light (2008), qui transcende le téléspectateur avec l’énergie du groupe de rock. Il ne faut pas oublier que le réalisateur a participé à la célébrité des Stones grâce au film Mean Streets, les rendant encore plus fameux avec l’emploi de Tell Me et Jumpin’ Jack Flas.

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Il s’est aussi plongé dans l’univers des séries notamment avec Vinyl (2016) qui retrace la vie d’un label musical avec brio, maniant un choix sonore exceptionnel (Led Zeppelin, Rolling Stones, Otis Redding, Ruth Brown et autres effigies de la musique) et une réalisation qui prône l’usage de plans­ séquences en compagnie d’une caméra curieuse se musardant dans l’espace. Que dire de cet homme touche-­à-­tout qui n’a pas fini de surprendre ses spectateurs par son audace et son génie. Il ne m’a pas uniquement enseigné un regard totalement nouveau du 7° art mais m’a aussi converti à une éthique de vie des plus fructueuses : se lancer dans l’action en y dévouant corps et âme sans prononcer l’once d’une hésitation. Lorsque la peur apparaît, mes yeux s’aveuglent pour la dissiper, non moins que Rubert Pupkin dans La Valse Des Pantins (1983). Cette sensation d’attente de la prochaine merveille que nous délivrera Scorsese est insoutenable et fait jubiler toutes personnes croyant au Dieu du cinéma. Car Martin Scorsese, comme les plus grands écrivains ou metteurs en scène théâtraux, fait partie de cette élite qui domine le microcosme artistique, et compte bien rentrer dans le cercle restreint des réalisateurs dont on causera encore cent ans après leur mort.

- Sacha Corbières -

Il lutte contre l’obscurantisme des blockbusters hollywoodiens avides de dollars et place le cinéma artistique sur un piédestal par son originalité frémissante. Il reste tout de même très ouvert au monde du cinéma tant que ce dernier ne recherche l’écu.


Chronique

House of Cards : All is a part of a plan House of cards est à la base une trilogie de romans de Michael Dobbs, ancien journaliste devenu conseiller des premiers ministres anglais Margaret Thatcher, John Major et David Cameron. Le premier roman est écrit en 1989. Le succès du livre amènera une adaptation en série par la BBC en 1990 avec Ian Richardson dans le rôle principal de Francis Urquhart, F U pour les intimes (et F*** You pour les illettrés non anglophone). Chacun des autres livres, To Play The King et Final Cut seront adaptés dans l’année de leur parution (1993 et 1994). Si les romans n’hésitent pas à mettre en difficulté Francis, la série le laisse constamment en maître du jeu qui se sort de tous les tracas (Seule le final change des 2 sagas change : en livre, Francis provoque sa mort pour partir en martyr ; en série, c’est sa femme et les services secrets qui organise l’attentat suivant l’adage « Si tu ne peux gagner, trouve comment ne pas perdre .»). Néanmoins, le génie de cette œuvre est de réussir à nous plonger de manière claire dans les arcanes du pouvoir. La série s’apprécie d’autant mieux lorsqu’on a une connaissance relative des institutions de

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de l’Etat. L’usage d’un dialogue entre Francis et le public (en brisant le 4e mur) permet à celui-ci de donner à chaque fois un résumé de son plan, des rôles de chacun et crée une connivence bienvenue lorsque le protagoniste est flou sur le plan de la morale (Dexter faisait ça très bien également).

d’impeachment et primaire américaine ne sont que quelques uns des aspects abordés. Outre Kevin Spacey, on trouve au casting en Claire Underwood la sublimement glaciale Robin Wright et un clone de Vladimir Poutine nommé Victor Petrov interprété par Lars Mikkelsen, frère de Mads (Un personnage bien plus nuancé que ce que l’on aurait pu craindre dans une production américaine).

Mais cette idée, qui apparue innovante à l’époque et a semblé révolutionnaire pour le remake américain, vient pourtant d’un des plus grands génies de la littérature anglo-saxonne et de son œuvre la plus complexe : William Shakespeare et son Richard III. Dans cette pièce, Richard soliloque à chaque scène pour annoncer à l’audience ce qu’il va réaliser ou expliquer ses actions. Comme Francis Urquhart ou son avatar américain Franck Underwood interprété par Kevin Spacey, qui a été recruté par David Fincher à la suite de son interprétation à Broadway, sous la direction de Sam Mendes, de … Richard III. Tout est lié.

Vous devez sûrement vous demander : « Bon c’est bien gentil toutes ces informations mais c’est quoi le rapport avec le titre de l’article ? Elle commence où l’analyse ? ». Mais j’y arrive, vils sacripants impatients que vous êtes. Nous avons donc un ancien conseiller de l’une des plus controversées, aussi bien adulée qu’haïe, figures politiques de du XXe (The Iron Lady Margaret Tatcher) qui écrit une série de roman sur la politique où il massacre à grand coup de satire les dirigeants politicofinanciers en s’inspirant du plus brillant monstre politique de la littérature mondiale. Une série qui est adapté en feuilleton télévisuel très fidèle à l’œuvre original tout en surlignant encore plus la stupidité, l’avarice et la médiocrité des politiciens qui entourent le protagoniste. Puis une nouvelle adaptation en série pour une plateforme numérique de VOD, plus moderne, plus longue, plus rythmé, plus bankable mais au final non moins réussie. Une série qui sert de fer de lance à un nouveau médium (Ceci sans trucage numérique foireux.

La version américaine, outre un ajout soap opera avec des tergiversations état d’âmesque (oui j’invente des mots et si ça vous plaît pas FU), décide de se focaliser principalement sur le fonctionnement de la démocratie américaine en triturant chacun des mécanismes qu’offre la Constitution : procédure de blocages des chambres du Parlement, manipulation des médias, lobbys, procédure

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Parce que moi ce qui me fait chier, c’est les effets spéciaux minables. Je supporte plus.) . Une série qui révèle les arcanes du pouvoir et dénonce les failles et abus de nos systèmes politiques et qui a évolué depuis 26 ans, au fur et à mesure des développements technologiques (Franck Underwood joue très souvent aux jeux vidéo pour se changer les idées et y trouve toujours l’inspiration pour son nouveau plan machiavélique) et du délitement de la confiance et de la foi dans les institutions. Vous voyez toujours pas où je veux en arriver ? Mais cette série est juste l’annonce d’une apocalypse politique, d’une révolution ! Le peuple ne s’informant plus du tout mais se bâfrant ad nauseam de fictions se retrouve plongé dans la réalité qu’il rejette. Kevin Spacey lui-même déclarait : « il m’est arrivé de me demander si nous n’avions pas dépassé une limite, franchi le Rubicon à un moment. Et puis j’ai allumé la télévision, regardé les infos, et je me suis rendu compte qu’on avait encore de la marge. ». Et si malgré toute les preuves que je viens de vous mettre sous les yeux, vous persistez à penser que tout ceci n’est qu’une élucubration fumeuse d’un chroniqueur fatigué et qui a hâte de partir en vacances, et bien je vous répondrai en citant Francis Urquhart : You might very well think that; I couldn’t possibly comment.

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- The Watcher


Interview

© factuel.info

La rencontre Interview avec Bertrand Tavernier, Cette semaine, l’Ecran a l’immense honneur d’interviewer le réalisateur, producteur, scénariste et écrivain Bertrand Tavernier. De ses débuts en tant qu’assistant réalisateur de Jean-Pierre Melville à son dernier film Quai d’Orsay (2013), en passant par Holy Lola (2004) ou Dans la brume électrique (2009) (vivement conseillés), ce cinéaste est devenu une figure prégnante du cinéma français. Bien loin d’une traversée du désert, Bertrand Tavernier présente aujourd’hui « L’ouest, le vrai », une collection de romans ayant inspiré les plus grands westerns. Il partage ainsi son amour pour le cinéma de cowboys (mais pas que) et réhabilite un genre qui se fait plus rare dans les salles obscures. Alors sortez la diligence ou harnachez votre cheval car quand le cinéma toque à votre porte c’est pour une chevauchée bien souvent fantastique.

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- Interview de Roxanne Benetti


« Il y a beaucoup d’acteurs et d’actrices avec qui je rêve de tourner... ou de retourner. D’Anaïs Demoustier à Vincent Lindon. »

« Les Césars se déroulaient il y a quelques semaines à peine. En ayant reçu 5 vous-même, avez-vous remarqué un avant/ après César ? On pose souvent cette question aux acteurs mais moins aux réalisateurs, que change un César dans la vie artistique d’un cinéaste ?»

« Depuis de nombreuses années, vous transmettez votre passion du cinéma par des œuvres écrites. L’écriture a d’ailleurs fait irruption dans votre vie relativement tôt mais aujourd’hui vous la voyez plutôt comme un moyen d’expression, de transmission, d’information ?»

« J’ai été heureux de recevoir certains Césars mais sauf si j’y suis obligé, je ne regarde jamais la cérémonie. Je trouve certaines récompenses justifiées. Je regrette des manques (une nomination pour Mélanie Thierry ou Thierry Lhermitte) mais c’est la règle du jeu. Je trouve que les Césars de la musique sont parfois à côté de la plaque. » « Comment vous vient l’idée d’un film, l’idée du scénario et comment s’organise la mise en route du processus ?»

« J’ai raconté dans mon livre Le cinéma dans le Sang (2011) comment me venaient des idées de films : découverte d’un livre, d’une nouvelle, d’un fait qui me bouleverse (354000 disparus en 1920 [fait qui l’a inspiré pour le film La Vie et rien d’autre]), rencontre avec un flic, un instituteur. »

« Tout à fait. Mais mes films aussi sont un moyen de faire partager mes émotions, mes passions, mes enthousiasmes. Je suis un adepte du partage. Je raconte souvent ce que m’a dit durant le tournage de De l’autre côté du périph (1997), cet ancien ouvrier si bouleversant, Monsieur Olivier qui, malade, m’a reconduit à la porte en me disant : «continuez à transmettre. » « Votre dernier projet littéraire en date « L’ouest, le vrai » est disponible depuis peu, une collection de romans qui ravit déjà les adeptes de westerns mais aussi les cinéphiles qui s’intéressent aux origines d’un certain nombre de grands classiques du genre. Pourriez-vous nous parler un peu de ce projet ? Comment est-il né et pourquoi vous tient-il tant à cœur ? »

« Y a-t-il encore un acteur ou une actrice avec lequel/ laquelle vous aimeriez tourner aujourd’hui ? »

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films. Des preuves ? De l’autre côté du périf (1997), Quai d’Orsay (2013) et j’en passe.], le temps que cela prend de monter un film,...»

« En ce qui concerne ma collection, je crois que vous trouverez dans beaucoup de mes postfaces, des explications sur les raisons qui m’ont poussé à faire éditer et traduire ces romans. Lisez celle de Des clairons dans l’après-midi ou de L’aventurier du Rio Grande ou Du haut des cieux les étoiles [ndlr : Dans lesquelles il y proclame son affection pour le western et met en avant les raccourcis et formatages des studios Hollywoodiens lors des adaptations des romans westerns. Pour plus d’info, n’hésitez pas à jeter un coup d’œil à la collection et ses postfaces].

Un film qui vous a donné envie d’être réalisateur ?

Ce sont deux westerns de John Ford, Le Massacre de Fort Apache (1948) et La charge héroïque (1949). Un film que vous auriez aimé réalisé ?

« Enfin, on vous connait un emploi du temps chargé, entre l’Institut Lumière, les nombreux événements et festivals auxquels vous participez, vos propres projets, tant littéraires que cinématographiques ou encore votre blog. Comment arrivezvous aujourd’hui à combiner tout cela ? »

« Difficile de répondre. Je n’arrive pas à faire tout cedeque veux. du Les son, « Je m’occupe la je totalité journées sont trop courtes car depuis le tournage jusqu’à la ilpost­ y production. a aussi la SACD [ndlrcouvre : Société Mon métier la prise des Auteurs et Compositeurs de son, le montage son, le mixage, la Dramatiques, la mission est de composition dont et la production musicale. protéger les droits de plus de 50 000 Le réalisateur se consacre à l’image et je auteurs écrivant dans le spectacle dirige les sonorités du film. » vivant et l’audiovisuel], les combats à Bruxelles [ndlr : Bertrand Tavernier possède une conscience politique et sociale très présente, qui transparaît d’ailleurs dans ses

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Alors La grande illusion (1937), de Renoir. Un film que vous pourriez voir vingt fois sans vous en lasser ?

Il y a tant de films que je peux revoir cent fois, ceux de Ford, Renoir, Becker, Lubitsch, Jacques Tourneur, Altman, Rohmer, Mizoguchi,... Mais aussi des films récents.

© BestImage


Critique

© burnsfilmcenter.org

Critique

Dalton Trumbo A travers l’exemple d’un scénariste nommé Dalton Trumbo, ce film conte l’histoire d’une véritable tragédie. Cette tragédie, c’est celle de la chasse aux communistes entreprise des années 40 aux années 70 à Hollywood. Le sénateur Joseph McCarthy, connu pour ses opérations anti-communistes qu’il a menées avec son équipe de 1950 à 1954, a institué une période de « Peur rouge » aux EtatsUnis, en s’appuyant sur une paranoïa nationale. Dans un contexte de guerre froide qui cristallise les tensions entre Etats-Unis et Russie, les personnages soupçonnés d’être des sympathisants communistes du paysage américain sont durement réprimés et vus comme un danger majeur pour les Etats-Unis. Pour rendre compte de cette période sensible du cinéma américain, qui de mieux que Bryan Cranston, l’homme aux quatre Emmy Awards pour son personnage de Walter White dans Breaking Bad, pour camper un personnage aussi controversé que Dalton Trumbo ? Nommé à 8 récompenses, notamment aux Oscars, aux BAFTA et aux Golden Globes, ce film réalisé par Jay Roach attire donc toute notre attention. Encore fautil être à la hauteur des attentes du public, et, là encore, le résultat vaut le détour.

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leur emploi, connaître des divorces, des faillites, ou même recourir au suicide. Interprétation cinq étoiles de Bryan Cranston, dont le talent n’est plus à prouver. L’ émotion dégagée par l’acteur réussit à nous transporter dans une autre époque, où l’injustice était le quotidien de certaines personnes. Dans ce film, on voit le personnage de Trumbo déclarer : « La Commission n’a fait qu’une chose. Elle n’a fait que priver des gens de leur droit au travail. ». Cela souligne le paradoxe qui a voulu qu’aucun résultat concret ne ressorte de cette Commission des activités anti-américaines créée en 1938 et qui a duré jusqu’en 1975, alors que des professionnels du cinéma ont pu expérimenter la prison et ont perdu toute chance de travailler pendant cette période.

Le script se base sur un ancrage chronologique qui permet de replacer les différents événements dans leur contexte, allant de 1947 à 1970. On suit donc l’évolution de la fameuse liste noire, qui ne manqua pas de traquer les communistes présumés d’Hollywood dans une dynamique de censure, pour les empêcher d’obtenir des rôles et de véhiculer leurs idées. Dalton Trumbo, l’un des scénaristes les plus remarqués du cinéma américain, devient l’objet de la haine de ses collègues lorsqu’on apprend qu’il est un ancien communiste (il est membre du parti de 1943 à 1948). Le film rend bien compte des mentalités de l’époque, la menace communiste au cinéma est perçue comme un sujet très sérieux. Toute la malice de Dalton Trumbo se retrouve dans cette oeuvre, puisque le scénariste a eu recours à des sociétés de production de bas étage et à l’usage de pseudonymes pour se faire connaître. C’est sous le nom de Ian McLellan Hunter qu’il remporte un Oscar, pour Vacances romaines (Roman Holiday, William Wyler, 1953), ou sous l’appelation de Robert Rich pour son second Oscar, pour l’écriture de Les clameurs se sont tues (The Brave One, Irving Rapper, 1956). Cela met en avant le travail acharné de Dalton Trumbo pour être reconnu à sa juste valeur ; pourtant, cela s’est souvent traduit par l’aliénation totale de son nom et de son identité. On ne peut que saluer l’idée de nous offrir un tel film, cela donne une tribune à toutes les personnes passées sous silence durant la période maccarthyste qui a vu des centaines, voire des milliers de personnes perdre

Cette description du film peut paraître résolument historique, mais elle ne fait que retranscrire le déroulement de ce long métrage, qui choisit délibérément de nous présenter la vie de Trumbo de manière chronologique. A travers une réalisation qui cherche la transparence et la recherche du réalisme, c’est une place de choix qui est laissée au scénariste hollywoodien. On suit avec plaisir sa tentative de s’extirper des mailles du filet hollywoodien, bien que ce combat ne soit pas gagné d’avance. Avec Spotlight (Tom McCarthy, 2016), Dalton Trumbo participe à ce même processus de décristallisation d’institutions symboliques, qui va si bien à cette année 2016. Sauf qu’ici, ce n’est pas une histoire de prêtres bostoniens qui retient notre attention,

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mais les réminiscences des déboires du cinéma américain, à travers la personne de Dalton Trumbo. La performance de Cranston est monumentale, et il y a fort à parier que si un certain trappeur n’avait pas été là pour glaner l’Oscar, le père de Malcolm n’en aurait fait qu’une bouchée. Toute cette histoire fascine, d’autant plus qu’elle relate des faits réels dont on ne saurait comprendre l’existence de nos jours. Cela montre à quel point une société instrumentalisée peut laisser place à de véritables désastres humains. Pour reprendre les mots de Trumbo, quand il revient sur la période de la liste noire : « lorsque je me remémore cette période sombre... je comprends qu’il ne sert strictement à rien de chercher des héros ou des méchants, parce qu’il n’y en avait pas. Il n’y a eu que des victimes ». Des victimes mentales d’une formidable supercherie, dont les ficelles et les ressorts sont encore commémorés à notre époque, à l’image de vieux démons qui n’auraient pas fini de hanter le passé d’Hollywood.

- Simon Lesénéchal

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Infos Ciné

- Centre d’animation LalandeEternels enfants, grands rêveurs, amateurs de magie et autres curieux : Alain Demoyencourt, magicien, accessoiriste, photographe et qui a entre autres collaboré avec le cinéaste Michel Gondry, se produira dans un spectacle de magie humoristique le samedi 21 mai à 15h. Une rencontre se fera à 16h suivie d’une conférence pour magiciens à 20h.

INFOS - L’Utopia -

Hors Campus

Mardi 10 mai à 20h30 aura lieu une diffusion unique d’Oncle Bernard l’anti-leçon d’économie, un film réalisé par Richard Brouillette qui interviewa en 2000, Bernard Maris économiste et regretté chroniqueur de Charlie Hebdo. Cette projection sera suivie d’un débat entre Richard Brouillette et François Morin, économiste à l’Université Toulouse 1.

- La Cinémathèque Le cinéma policier français sera à l’honneur pendant tout le mois de mai à la Cinémathèque de Toulouse. Rendezvous du 3 au 31 mai pour voir ou revoir les classiques du genre.

Où : L’Utopia – 24 rue Montardy 31000 Toulouse Plus d’informations et réservations sur : http://www.cinemasutopia.org/toulouse/

Où : Cinémathèque de Toulouse - 69 Rue du Taur, 31000 Toulouse

© festivalmadeinasia.com

© cinematheque.com

Site web : www.lacinemathequedetoulouse.com/

Où : Centre animation Lalande - 239 avenue de Fronton, 31200 Toulouse Plus d’informations et réservations sur : http://www.cultures. toulouse.fr/


© Raymonde Carasco

Les pépites du 7ème art selon nos chroniqueurs Gonzo Bob : Ajami - Yaron Shani, Scandar Copti (2009)

- Cinéma Gaumont La Flûte Enchantée, célèbre opéra de Mozart et premier succès de l’opéra au cinéma sera diffusé, en exclusivité, au cinéma Gaumont Wilson, le lundi 23 mai à 20h. L’occasion de découvrir ou de revoir le chef-d’œuvre du grand compositeur autrichien.

- Sorties en salles en mai 2016 à ne pas louper - Red Amnesia (Thriller) -Le Cinéma Gaumont de Wang Xiaoshuai Pathé -

The Watcher : Boogie Nights - Paul Thomas Anderson (1997) Adeline : L’argent- Robert Bresson (1993)

CINé

Où : Le Gaumont Wilson - 3 Place du Président Thomas Wilson, 31000 Toulouse

Plus d’informations et réservations : http://www. cinemasgaumontpathe. com/cinemas/cinemagaumont-wilson/

- Krampus Jacques Weber(Horreur, jouera fantastique, comédie) de sur scène son spectacle Michael inédit EclatsDougherty de vie, créé spécialement pour le - The en Whole Gritty cinéma, direct et City (Documentaire) de uniquement au cinéma RichardWilson, Baber le Gaumont lundi 18 janvier à 20h. (Drame) de Où-: Ville-Marie Cinéma Gaumont Guy –Édoin Wilson 3 Place du Président Thomas - Les ailes destin Wilson, 31000duToulouse (Comédie dramatique) Tangkunet Plusd’Olivier d’informations réservations sur : www. - Julieta (Drame) de cinemasgaumontpathe. Pedro Almodóvar com/cinemas/cinemagaumont-wilson/ - Warcraft : Le commencement (Fantastique, action, aventure) de Duncan Jones

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Roxane : L’expérience - d’O. Hirschbiegel (2011) Simon : Dope - Rick Famuyiwa, (2015) marie : L’Idiot - Yuri Bykov (2015) sacha : Gilbert Grape - Lasse Hallström (1993) LuCAS : Hana-Bi - Takeshi

Kitano (1997)

- Adeline Dekockelocre


- ConTACTS asso.lecran@gmail.com L'écran (UT2J)

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