Magazine L'écran Janvier 2019

Page 1

n°20


Édito

manny CALAvERA Rédacteur en chef

Bon ! La pause hivernale est terminée, retour aux affaires !

Le tintement des grelots du Père Noël (non, pas ceux-là, les autres) se fait de plus en plus lointain, certains d’entre vous ne les entendant plus depuis des jours, l’esprit embrumé par les « excès » (comprendre : la bonne biture annuelle) du réveillon - on dit « vous » car nous autres, à l’Écran, nous sommes des enfants sages. Pour tous, le retour à la réalité n’en est que plus douloureux : partiels et second semestre au programme. BIM ! Direct dans les gencives ! Et oui, car la « nouvelle année » pour le reste du monde n’en est pas vraiment une pour nous autres ; ce n’est jamais que la fin du premier épisode, pourrait-on dire. Pour l’Écran aussi, la saison 2017-2018 n’en est qu’à sa moitié. L’occasion de faire un bilan de mi-parcours ? Faut dire qu’on a eu fort à faire, et ça s’est senti chez les bénévoles (comprendre : les esclaves consentants) ! Par l’accroissement de nos publications, déjà : si les mags ne sont pas plus épais que d’habitude, parce qu’on les aime bien comme ça (comprendre : « argent sivouplééé »), notre site web et notre page Facebook, eux, on pris du level depuis la rentrée de septembre ! On s’est aussi doté d’un nouveau média – l’air de rien – que nous espérons pouvoir développer dans les mois à venir : « Message à Caractère Cinéphilique », fière émission de webradio, vous sera servie chaque mois sans faute (comprendre : si Dieu le veut, et nos emplois du temps aussi). À quatre, réunis autour de nos micros et de nos fiches (pondues le quart-d’heure précédent, parce qu’on aime « être larges »), on débat avec notre fougue passionnée sur quelques œuvres et sujets du moment - ou du passé (et on fait du Trivial Pursuit aussi, parfois). On a déjà eu l’occasion de déblatérer joyeusement sur le dernier Jacques Audiard, sur The Grand Budapest Hotel, sur le « cas » The Room, mais c’est pas les sujets qui manquent pour les prochaines ! Les festivals et salons nous ont bien occupés aussi : Fifigrot en septembre, Cinespaña en octobre, Peuples et Musiques au Cinéma en novembre et le

2


Toulouse Game Show en décembre. Vous pouvez d’ailleurs retrouver les articles et interviews sur nos réseaux, sans oublier l’album photo du TGS (et sa Coupe de France de Cosplay !). À chaque fois des moments délicieux pour les amateurs de pellicule que nous sommes (sans oublier les séries TV et les jeux vidéo, mis à l’honneur par l’incontournable TGS). Merci, au passage, aux équipes organisatrices qui nous ont permis de couvrir ces événements ! En parlant d’événements, difficile de ne pas se remémorer le nôtre : notre première Nuit du Cinéma, « Sweet Little Sixties » pour les intimes, que nous attendions d’organiser avec impatience – en partenariat avec le CIAM, fidèle au poste ! Un premier coup réussi, qui a permis de « ressusciter » ce rendez-vous très attendu sur le campus, ce dont nous sommes très fiers ! Un plaisir réel que nous aurons d’ailleurs la joie de revivre dans un mois ; la prochaine Nuit du Cinéma aura en effet lieu le 6 février prochain ! Ce coup-ci, la programmation sera maison, puisqu’elle se basera sur nos « pépites », celles que vous pouvez retrouver à la fin de chaque magazine depuis notre création, jointes aux infos et sorties du mois. Ces pépites, véritables coups de cœur de nos rédacteurs, sont autant de classiques du cinéma que d’illustres inconnus qui gagneraient à l’être, justement, qu’il s’agisse de films récents ou du siècle dernier. Et vu qu’on en est à notre 26e magazine (déjà !), autant vous dire que des pépites, on en a plein le coffre ! Le choix s’annonce cornélien... Bref, ça va être bien, et sans doute blindé, alors pensez à réserver vos places ! Tout se passe sur notre site. Bref ! Un premier semestre bien fourni, mais un second qui s’annonce bien funky aussi ! De quoi vous aider à digérer les quelques partiels ou dossiers mal négociés... Et puisque vous en avez déjà marre des cours d’histoire de la Lituanie contemporaine, de la psychologie sociale des espaces schumpéteriens, de l’étude des genres littéraires du XIIème siècle en Bas-Languedoc ou de je ne sais quel obscur module de méthodologie à base de fonctions, de graphiques, de notes de bas de page et de bibliographie beaucoup trop fournie, COURAGE : prochaines vacances début mars !

3


4

© pexels

Photo couverture : pexels.com Chef rédacteur : Manny Calavera Chef éditorial : Doriane Job Maquettiste : Célia Hassouni Rédacteurs : Eye In The Dark, Dolores, Abbey, Supertramp, Gonzo Bob, Le Comte Gracula et Lilith Correctrice : Adeline Dekockelocre


éditorial

2

. Box-office :

. Le Ring :

10

. Jame Wan Par Abbey

26

14

Red Dead Redemption 2 de Rockstar Games (2018)

Edie de Simon Hunter (2018)

. Stardew Valley Arrêtez de dire que c’est niais !

6

Le Grand Bain de Gilles Lellouche (2018)

. Rétrospective :

Sommaire

PRENEZ PLACE

18

. Álex de la Iglesia et Jorge Guerricaechevarría 22 Deux superstars du cinéma de genre espagnol

À NE PAS LouPER 5

30


Critique

BOX-OFFICE

© Imdb

CRITIQuE BOX-oFFICE Le Grand Bain

de Gilles Lellouche, en salle le 31 octobre 2018 Il est 22h. Vous errez dans les rues de Toulouse, repoussant le moment fatidique où vous rentrerez chez vous, voulant profiter d’une nuit de débauche, ou au moins d’activité. Et là, vous attirant comme un papillon de nuit, la lueur bleutée dessine les lettres magiques « UGC ». Vous entrez, et un dilemme cornélien s’offre à vous. Quel film ? Le film policier/comédie qui parle de racisme

et de ségrégation que vous vouliez absolument voir mais pour lequel vous n’avez jamais pris le temps et en plus on vous a dit qu’il était assez trash ? Le biopic presque comédie musicale qui ne peut humainement pas être à la hauteur du personnage qui l’inspire (mais Abbey vous en parle dans le magazine de décembre) ? Ou la comédie française sur un groupe de mecs tous à moitié en

6


dépression/crise de la cinquantaine (les deux sont plus que compatibles) qui font de la natation synchronisée ? Vous connaissez mon choix, et c’est un que je ne regrette pas !

de remise en question de ses rêves, de la difficulté de vieillir, de la culpabilité, de la manière de parler, de la maladie, et de la guérison. Mais le plus important, c’est qu’on parle.

Le Grand Bain est donc un film sorti le 24 octobre 2018, réalisé par Gilles Lellouche. C’est un film choral dans lequel on suit de nombreux personnages faisant partie de l’équipe de natation synchronisée ou de l’entourage des nageurs. On y retrouve Mathieu Amalric, Benoît Poelvoorde, Jean-Hugues Anglade, Philippe Katerine, Thamilchelvan Balasingham, Alban Ivanov, Félix Moati, Virginie Efira, Leïla Bekhti, Marina Foïs, Guillaume Canet et un certain nombre d’autres. Qui aime les comédies françaises devrait être à l’aise, mais même si vous n’aimez pas, restez avec moi ; ce film est assez novateur dans le traitement de ses thématiques.

Ce film met en scène principalement des hommes. Et souvent dans les comédies françaises chorales les hommes ne parlent pas. Ils rigolent, ils chantent, ils mangent, ils boivent, ils s’énervent, ils hurlent parfois, mais ils parlent peu. Ici, ils ont le temps, et ils le prennent. Avant de s’emballer autour des compétitions, l’équipe est avant tout un moment de retrouvailles pour ces gars un peu perdus dans leur vie. Ils barbotent, et après ils se racontent leur vie dans les vestiaires de la piscine en fumant des joints, ou dans des bars en buvant des bières. Un point me chiffonne cependant. Le film met de côté certains nageurs, dont on ne connaîtra pas l’histoire.

Les thématiques de ce film donc. L’atout ultime, le fracassant argument qui le différencie de Barbecue ou de Les Petits Mouchoirs. On parle de dépression, on fait même des blagues dessus, des méchantes par des cons, qui n’atteignent pas le personnage, et des tendres qui nous font rire avec lui. Marina Foïs brille dans sa justesse, son air de gentille femme sage rend, comme souvent chez elle, toutes ses répliques surpuissantes. On parle aussi d’addictions, d’échecs,

C’est notamment le cas du seul personnage non-francophone (joué par Thamilchelvan Balasingham dont c’est le premier rôle) qui est incompréhensible, du moins pour le spectateur. Tellement qu’une de ses répliques est sous-titrée, ce qui montre que l’équipe est consciente du fait qu’on ne peut pas comprendre. Les autres personnages ne semblent néanmoins pas avoir cette difficulté. Ce choix m’a laissée perplexe ; je me

7


suis demandé un instant si c’était pensé comme un ressort comique, et j’espère très fort que ce n’est pas le cas, parce que ça frôlerait le racisme en même temps que ce serait inutile et plat.

jaloux des jeunes qui réussissent. Des personnages entiers, complexes, à qui on souhaite le succès. Et succès il y a eu, puisqu’il a été ovationné à Cannes lors de sa projection et qu’il a très bien fonctionné en salle pendant sa diffusion.

Ce film parle aussi de la solitude. De la difficulté que c’est, d’être seul. De ne pas avoir de famille, d’amis, et du soulagement quand on trouve sa place. Il se passe au pied des montagnes (il a été en partie tourné en Isère), ce n’est pas un lieu de vacances mais bien un lieu de vie. Il montre des vraies personnes, celleux qui ne partent pas en vacances parce que ça coûte cher, qui font des burn out, qui font passer leur boulot avant leur famille, qui font passer leur famille nucléaire avant le reste, qui pètent les plombs en douceur dans un supermarché, qui n’arrivent pas à dépasser leurs ruptures, qui ne comprennent pas leurs ados, qui ont des soucis avec leurs parents, qui sont

Alors enfilez votre maillot, prenez votre pince-nez et venez près de l’eau, elle est un peu fraîche mais on y est bien accueilli.

© Studiocanal GmbH Mika Cotellon

- Le Comte Gracula

8


© Allocine

9


Chronique

Stardew valley

Arrêtons de dire que c'est niais ! Stardew Valley présenté à un public non initié, ça donne souvent des comparaisons avec des jeux mignons et simplement divertissants, comme les Animal Crossing et autres Harvest Moon dont il tire directement son concept. Des jeux où la majorité du gameplay consiste à pêcher, planter des légumes, collectionner des insectes et redécorer en boucle sa maison. S’il est vrai que Stardew Valley est avant tout un jeu de gestion de

ferme (et un jeu de gestion de ferme très réussi), se cantonner à ce seul aspect nous fait passer à côté de la vraie richesse de ce jeu : la profondeur de son univers, stocké dans moins de 500 MO, excusez du peu ! Quand on fait connaissance avec l’univers de Stardew Valley, on s’attache d’abord à sa multitude de personnages. Contrairement à Animal Crossing où les animaux parlants qui

10


nous servent de voisins n’ont des interactions que très limitées avec nous (et aller visiter leur baraque pour recevoir des T-shirts rayés ne compte pas comme une interaction riche), Stardew Valley développe de vraies personnalités. Mieux : chaque personnage est représentatif d’une vision du monde, d’une philosophie, voire même d’une pensée politique.

secrète, le passé suicidaire d’un personnage, les séquelles que l’armée a laissées sur un autre, ou encore un entassement inquiétant de bouteilles de bière vides dans une chambre… Car la seconde force de Stardew Valley, c’est le bon dosage entre rêve et réalité. Dans un jeu trop idéalisé comme un Harvest Moon, tout est lisse, mignon à l’extrême, voire dégoulinant de mièvrerie, et donc forcément irréaliste.

Linus est l’ermite désabusé et vit retiré du monde par choix, Abigail est en rébellion contre ses parents, rêve d’aventures et de liberté, Morris est le représentant du capitalisme avec sa grosse entreprise JojaMart, Robin a dû se battre pour exercer son métier de charpentier car elle est une femme...

Dans Stardew Valley, la cinématique d’intro nous place tout de suite dans l’ambiance : harassé par une vie de travail dans un bureau, notre personnage fait un burn out et décide de partir vivre à la campagne, dans l’ancienne ferme de son grand-père. Si le village que l’on occupe possède sa dose d’utopie (un restaurant / bar, un hôpital, une boutique pour moins de 50 habitants !), le fond du jeu est finalement plutôt réaliste et profond. On se surprend à éprouver une immense empathie pour le destin, parfois tragique, de ces personnages

La richesse des lignes de dialogues et l’omniprésence de cinématiques nous donnent le sentiment d’apprendre à connaître en profondeur ces personnages, leurs goûts, leurs rêves, leurs défauts. Parfois, on en apprend même trop : on surprend au détour d’une balade en ville une histoire d’amour

11


de pixels et à verser quelques larmes devant les instants les plus touchants. Stardew Valley ne fait pas que nous divertir : Stardew Valley nous pousse surtout à réfléchir sur nos propres choix de vie.

même personne qui n’a pas eu à faire de compromis avec un studio pour ternir sa vision des choses. Jouer à Stardew Valley, c’est renouer avec le sens presque sacré du jeu vidéo, où la cohérence de l’univers prime sur toute autre chose, où la générosité de l’univers est mise au service du plaisir du joueur. Une sensation qu’on perd de plus en plus dans les grosses productions génériques et calibrées pour être en tête de vente chaque Noël.

Enfin, le jeu possède une immense qualité : l’impression d’avoir toujours plus de choses à découvrir. Vous vous souvenez comme nous avions été enthousiasmés, enfants, par le camion étrange dans Pokémon, ou bien par les mystérieux Zarbi dans l’opus suivant ? Stardew Valley réussit à renouer avec ce feeling de mystère, de quêtes annexes étranges où on a envie de savoir le pourquoi du comment de chaque chose. Chaque élément, chaque détail, chaque dialogue a un sens. J’en suis à plus de 300 heures de jeu et il me reste encore une multitude de choses à découvrir. On a le sentiment d’être dans un univers étoffé, duquel on a envie de parler durant des heures avec des amis pour découvrir tout le sens.

Et en plus, on peut élever des canards et planter des patates. Elle est pas belle la vie ? - Dolores

© senscritique

Le fait que Stardew Valley soit l’œuvre complète d’une seule et unique personne n’est sans doute pas étranger à la cohérence et à la richesse de son univers. Durant 4 ans, celui qui se fait appeler Concerned Ape a travaillé d’arrache-pied sur le jeu de sa vie, enfermé dans son appartement. Chaque détail a du sens car chaque détail est la vision unique et cohérente d’une seule et

12


Tu as du retard sur ta lecture cinéphile, sériephile, gamophile ?!

Rien n'est encore perdu ! Retrouve tous les magazines de l'écran & des articles exclusifs sur notre site internet :

www.asso-lecran.fr

13


RING

Critique

© Imdb

LE RING

Red Dead Redemption 2 de Rockstar Games (2018)

Red Dead Redemption 2, c’est le petit frère d’un jeu devenu mythique. La légende des cowboys du far west continue avec le second opus où l’on incarne Arthur Morgan, l’un des membres de la bande de Dutch Van Der Linde. Après un incident à Blackwater, le groupe doit se faire tout petit afin de regagner assez d’argent et retourner sévir dans l’Ouest. Mais voilà, Supertramp a déjà critiqué le jeu en long, en large et en travers (ça se passe sur notre site : www.asso-lecran.fr, rubrique « articles », catégorie « chroniques » !). Et elle trouve ce jeu raté, à peine divertissant. Elle irait même jusqu’à dire que Red Dead Redemption 2 est (plus ou moins) bâclé. Gonzobob est là pour punir cette calomnie comme il se doit !

let's fight ! 14


Supertramp : 21/20. La presse du jeu vidéo n’a plus du tout honte d’afficher son adoration pour les grands studios de développement… 21/20 pour un jeu qui est juste beau, et rien de plus. Non mais c’est une blague ? Je m’attendais à vivre l’expérience de ma vie, avec une histoire qui me ferait pleurer sous la couette pendant des mois. Résultat, je me retrouve avec Alexandra Ledermann 4K où tout ce que je fais c’est discuter de la femme du fermier du coin, pendant une heure et demie sur mon cheval.

Gonzobob : Mais c’est l’essence même d’un jeu Rockstar, c’est leur marque de fabrique ! RDR2 prend son temps, encore plus que son illustre prédécesseur, pour développer son univers riche et cohérent. Oui c’est bavard, mais c’est là tout le sel du jeu, pas un trajet, pas une cinématique, pas une transition ne se fait sans des dialogues finement ciselés. Le studio de dév. a fait appel à pas moins de 1200 acteurs pour les doublages et la motion capture.

Supertramp : Les dialogues d’un jeu ne déterminent JAMAIS la qualité de son histoire…! C’est pas en discutant pendant un quart d’heure sur les pommes au four que tu crées un Game of The Year. Non, l’histoire tourne en rond, elle patauge dans sa volonté de devenir un vrai western. Il ne se passe rien, c’est limite si j’étais pas plus intéressée par les détails de la crinière de mon cheval ! ”Quand on tire, on raconte pas sa vie” comme disait l’autre...

15


Gonzobob : Je peux décemment pas te laisser dire ça ! La plupart des missions sont tout bonnement épiques, traversées par un souffle d’aventure dantesque. Les morceaux de bravoure et autres rebondissements s’enchaînent encore plus frénétiquement que dans le premier. Certains passages me resteront gravés dans la mémoire comme certaines scènes de mes films préférés. On peut reprocher des choses a Rockstar, mais pas son sens de la mise en scène et du spectaculaire !

Supertramp : Ah il n’y a pas de doute sur le fait que ce soit spectaculaire… Mais quand le spectaculaire arrive toutes les trente secondes, on a tendance à s’en lasser. Combien je compte de missions où l’on doit sauver un membre du gang ? Au moins une dizaine. Arthur joue plus à l’huissier de justice qu’au braqueur de banque. Tu parles d’un cowboy...

Gonzobob : Incarner un membre d’une bande de hors-la-loi vivant en marge de la société, incapables qu’ils sont de s’y adapter, est le rêve de tout fan de western qui se respecte ! Les différents membres du gang prennent de l’épaisseur au fur et à mesure qu’on apprend à les connaître via les missions, mais aussi via la narration. Leurs trajectoires individuelles sont ainsi liées à celle d’Arthur Morgan, il est donc bien normal que l’on vole une ou deux fois à leur rescousse.

16


Supertramp : Arthur Morgan est loin d’être aussi bon que John Marston. Même si je n’ai galopé aux côtés de John que cinq fois dans le jeu, je le trouve plus charismatique. Un héros méchant soumis à un leader fou qui devient gentil à la fin ? C’est totalement fermé comme optique de développement du personnage, presque coincé. Ah tiens, coincé, un peu comme mon expérience de jeu, grâce à un gameplay toujours aussi lent et rigide. Il manquerait plus qu’il y ait un autoaim permanent. Ah mince, il y est.

Gonzobob : J’avoue que je n’y croyais pas, mais le protagoniste de RDR2 est au moins aussi marquant que son ancêtre. Ses punchlines bien senties sorties avec un accent on ne peut plus far westernien m’ont fait instantanément tomber en pâmoison devant son charisme arrogant. L’autoaim est heureusement facile à désactiver, c’est pour les faibles. Sache que les vrais cowboys jouent en visée libre, pied tendre. Si tu tiens à tester tes skills, lance-toi dans le mode multijoueur en ligne et arpente les moults environnements variés que propose le jeu avec ta cohorte d’amis, histoire de te mesurer à la crème de la crème ! À moins que tu flippes…

17


RÉTRO

Critique

© Imdb

CRITIQue

rétroSPECtIvE Edie

de Simon Hunter, 2017 Lorsqu’on m’a conseillé de regarder Edie j’étais plutôt… dubitative. Alors oui l’histoire paraissait plus ou moins intéressante : une dame âgée va, après la mort de son mari, décider de reprendre sa vie en main et partir à l’aventure. Son mari, et la vie de famille en général, l’ayant toujours empêchée de faire ce qu’elle voulait. Plutôt bateau comme histoire jusquelà… Mais le défi qu’elle se lance est de

taille pour une personne de son âge (83 ans), puisqu’elle veut gravir seule l’une des plus hautes montagnes de l’Écosse (va-t-elle y arriver ? Ça je vous laisse regarder le film pour le découvrir…) Bien entendu lorsqu’on parle de films où le sujet principal est le voyage, on s’attend à voir des images magnifiques, des paysages qui sont à couper le souffle, etc. Et vous ne

18


© media-amazon.com

serez pas déçus de ce côté-là, les plans au drone sont impeccables et nous transportent dans les paysages écossais comme si nous y étions. La musique est aussi très belle et participe de cette immersion et de cette envie d’aventure qui s’installe peu à peu à la découverte de ce film.

© Imdb

Mais moi, ce qui m’intriguait, c’était la manière avec laquelle le réalisateur, Simon Hunter, pouvait s’être approprié ce sujet, si délicat, qu’est la vieillesse. Comment ne pas tomber dans des écueils si souvent associés à cette période de la vie dans les films ? Dans les clichés souvent, la vieille est soit aigrie (mais on ne sait pas pourquoi), soit une mamie gâteau tout mignonne et rigolote, et toute gentille qui se contente d’observer le monde et de sourire. Mais non, le film ne tombe pas vraiment dans ce piège, il explique avec tact ce qui peut pousser une vieille dame à être aigrie : le regret, le sentiment d’avoir tout sacrifié

et d’être passée à côté de sa vie... L’histoire est touchante par sa sincérité et par le fait qu’elle s’éloigne, en partie, des clichés de la vieillesse mais aussi parce qu’elle propose une nouvelle vision du voyage qui est, souvent, associée à la jeunesse. La protagoniste principale est certes âgée mais, même si elle regrette sa jeunesse et rêvasse parfois - nostalgique du passé -, elle reste consciente du poids du temps et tire une force mentale de ses faiblesses physiques. Par ailleurs, ce longmétrage montre intelligemment qu’il n’est jamais trop tard pour évoluer, puisque c’est ce que fait le personnage d’Edie. Elle commence son voyage en étant aigrie, elle parle mal à sa fille et aux gens qu’elle rencontre, s’exaspère en permanence. Mais plus l’histoire se déroule, plus le voyage avance et plus Edie se dévoile et s’adoucit. Le réalisateur ne se contente pas de poser la question de l’âge mais il

19


met aussi en scène la peur de l’échec et la peur du voyage en solitaire. Ne suisje pas en train de me tromper ? Estce la bonne décision ? Doit-je revenir sur mes pas ? Autant de questions que n’importe quel apprenti voyageur se pose en commençant son périple. De plus, les générations ne sont plus séparées par leurs âges, au contraire, car c’est aussi l’histoire de la naissance d’une amitié intergénérationnelle. Les générations s’unissent au sein d’une même passion, celle de la nature et de la montagne, et s’entraident. Le film, loin de cacher les points négatifs d’un tel projet, montre aussi cette dualité entre la soif de vivre et de se redécouvrir à travers le voyage et la nature. Et cette menace que représentent la

montagne et les éléments naturels pour une personne aussi âgée. Mais il n’en reste pas moins une œuvre contemplative, sans être lente et ennuyeuse, qui est une ode à la nature et à sa beauté, à la vie et au bonheur. Bref : quand on a vu ce film, on ne peut que se sentir bien, apaisé mais aussi ému. Il nous rappelle qu’il faut savoir laisser ses peurs derrière soi et aller de l’avant quel que soit notre âge car « it’s never too late », comme le dit l’un des personnages dans le film, mais il n’est aussi jamais trop tôt pour réaliser ses rêves. - Lilith

20


- Instant PUB L'écran s'agrandit avec une Émission webradio, une fois par mois

Si vous voulez nous réécouter en replay, rendez-vous sur : www.mixcloud.com/ radiogmt/ Émission en colaboration avec GMT

21


La Rencontre

© Damián Galli

LA RENCONTRE Interview d ‘Álex de la Iglesia et de Jorge Guerricaechevarría Réalisateur et scénariste espagnols

Álex de la Iglesia et Jorge Guerricaechevarría sont deux superstars du cinéma de genre espagnol travaillant ensemble depuis les années 90. Lors du festival Cinespaña, au mois de septembre, les deux amis se sont livrés à un jeu de questions/réponses en public à la Cinémathèque de Toulouse, et nous avons décidé de vous retranscrire une petite partie de ce (très riche) échange... La suite est disponible sur notre site Internet !

22


Vous vous connaissez depuis longtemps, et vous avez fait votre carrière ensemble pratiquement tout le temps, Jorge en tant que scénariste et Álex en tant que réalisateur. Pouvez-vous nous expliquer votre rencontre ? Jorge : Eh bien, nous étions tous deux dans la même école, qui était très étrange. C'était un collège pour enfants difficiles, et il n'y avait même pas une petite cour pour faire du football. Notre seul jeu consistait à nous asseoir dans la rue et à regarder les gens passer. On s'inventait des histoires en imaginant d'où ils venaient et ce qu'ils allaient faire, et de fil en aiguille on a commencé à écrire nos histoires, ça prenait de plus en plus d'ampleur. À la fac, on était dans des endroits différents, mais Álex a commencé à être directeur artistique pour un petit court métrage qui se passait dans un bar. Il m'appelle un soir en me disant : « Écoute, le décor dans lequel je bosse est super, j'aimerais bien qu'on puisse l'utiliser pour faire quelque chose ensemble ». J'étais partant, et là il a ajouté : « Il me faut une histoire pour demain par contre ! » (rires). C'est vraiment à partir de là qu'on a commencé à inventer des mondes, et à se sentir très à l'aise pour travailler ensemble dans l'urgence. Álex : Dès que je suis arrivé dans cette école pour enfants difficiles, je me suis mis en tête de devenir ami avec le plus difficile de tous. Et c'était Jorge (rires). Dès le début, lui et moi nous nous sommes élevés contre l'injustice, et je crois que c'est resté au cœur de notre travail.

Votre premier film, Action Mutante, était un pari risqué, car le cinéma de genre des années 90 en Espagne est loin d'être florissant. Pouvez-vous nous raconter la genèse de ce film ? Álex : Ben, notre producteur était Almodóvar, donc ça a plutôt bien aidé au succès du film ! (rires). Le projet a mis très longtemps à être produit, deux ans pour être précis. La boîte de production nous disait constamment : « Vous commencerez le tournage demain ! », mais le « demain » n'arrivait jamais. Nous n'avions pas d'appartement à l'époque, alors nous sommes allés à Madrid et tous les jours, on s’asseyait devant la boîte de production d’Almodóvar, sur les marches, en attendant que Pedro arrive. Je me demande s'ils n'ont pas produit notre film pour se débarrasser de nous au final...

23


Jorge : Je crois qu’à l’époque, on avait surtout soif de tourner. Mais je crois que le degré d’inconscience et de folie qu’on a mis dans le projet a plu à Almodóvar, qui est lui-même loin d’être un cinéaste conventionnel. Je pense qu’on lui a plu.

Qu'est-ce qui vous pousse à travailler ensemble depuis si longtemps ? Jorge : Quand on écrit ensemble, il y a un moment très spécial qui est quand on arrive à la fin de l'histoire. On a été pendant des mois avec les personnages, on les a aimés, on a vécu avec eux et tout d'un coup, tous les deux, on sait que c'est fini. C'est comme si d'un coup, on touchait à l'essence du film, qu'on résolvait une sorte d'énigme cinématographique. C'est un moment très spécial et je crois que je ne pourrais le partager qu'avec Álex. Álex : Être réalisateur est un travail angoissant. Je dois constamment faire en sorte de ne pas gâcher le matériau de base, malgré les aléas. Et ce qui est génial avec Jorge c'est qu'il est très souple, je peux lui dire : « En fait j'ai pas de bar, mais un supermarché pour le film », et il peut me conseiller très rapidement quelque chose. Je pense que le travail principal d'un réalisateur est de ne pas détruire l'histoire et le scénario, d'essayer de les préserver au maximum. Le film existe déjà sous sa forme écrite. Il est là, contenu en essence dans toutes les idées du scénario. Mon travail c’est d’être le plus proche possible de cette vision, pour ne pas ternir ce film en devenir.

24

© Esther Piedrabuena

Un grand remerciement à Cinespaña qui nous a laissé assister à la rencontre publique et retranscrire ses questions - rencontre rapportée par Dolores.


25


LGDC

Le nouveau maître de l'horreur

par Abbey

26

© Wikipédia

James WAN


Avec ses airs d’enfant terrible du cinéma horrifique, James Wan a redéfini les codes de l’angoisse, en offrant à ce registre plusieurs de ses meilleures sagas. Dans la veine des cinéastes dont il admire le travail – Carpenter, Romero et Friedkin – Wan rend hommage aux classiques, qui ont nourri son imaginaire de spectateur et qui font aujourd’hui sa patte de metteur en scène. « J’ai vraiment voulu revenir au genre de l’épouvante, avec un film qui ne contienne ni sang, ni entrailles (…) mais qui soit très effrayant (…) »

fusil, seulement dans son anticipation. » Ce film d’épouvante est primé au Festival Underground et exhorte le cinéaste à poursuivre sur cette lancée. Pour autant, avant de revenir à son domaine de prédilection, James Wan met ses aspirations horrifiques entre parenthèses, et se consacre à la réalisation de spots publicitaires, et travaille même pour la chaîne familiale ABC. C’est en 2004, à 27 ans, que s’amorce le tournant déterminant de sa carrière. Après avoir traité la thématique d’un tueur au puzzle sous forme de court-métrage, James Wan décide de consacrer un long-métrage à cette intrigue.

Digne représentant de la relève du cinéma d’épouvante, James Wan est né en Malaisie, pays à l’industrie cinématographique encore fragile. Après que sa famille s’est installée en Australie, le jeune James Wan suit un cursus artistique à l’Université de Melbourne. Il se lie d’amitié à cette époque avec Leigh Whannell – son homme de l’ombre, qui collabore avec lui sur tous ses films – et il réalise sa première œuvre : Stygian (2000).

Il s’agit de Saw, premier opus de la franchise horrifique qui l’a rendu célèbre auprès du grand public et dont il est également producteur exécutif. Celui-ci nous dépeint les meurtres mécanisés d’un tueur en série, Jigsaw, qui s’amuse à torturer ses victimes dans des jeux macabres. Saw deviendra un phénomène culturel inattendu. Wan ne réalisera que le premier volet de la saga, mais continuera à suivre la saga de près en tant que producteur et en participant à l’écriture des scénarios. Whannel (co-vedette dans l’original) restera pour écrire les deux premières suites. Les deux compères continueront leur collaboration en

Ce premier essai donne le ton du type de cinéma que Wan souhaite faire, basé sur le travail du son et du montage, plus que sur la surexposition de gore. Il citera d’ailleurs à ce sujet, pour justifier ces choix, un autre réalisateur de films à suspense, Alfred Hitchcock : « Il n’y a pas de terreur dans un coup de

27


2007 sur le film d’horreur Dead Silence, qui met en scène une poupée ventriloque assassin. Mais le film connaîtra un succès moindre. En 2010, souhaitant s’éloigner du gore pour revenir aux sources de l’épouvante, il réalise un film de fantômes, dans lequel il dirige Patrick Wilson pour la première fois, Insidious.

le spin-off de Conjuring, centré sur la poupée maléfique éponyme – Wan est affilié à l’un des films d’horreur les plus marquants de 2016 : Dans le noir, un film d’épouvante signé le prometteur David F. Sandberg, qu’il produit. Ce statut de réalisateur incontournable lui a même permis de faire partie du cercle très restreint d’appelés par la firme DC Comics. En effet, Wan est en charge de mettre en scène l’univers du héros Aquaman. Après s’être vu confié le 7ème volet de Fast and Furious, cela confirme la confiance des grands studios envers l’imagination et la créativité de ce jeune réalisateur, à qui ils n’hésitent pas à faire appel pour relancer des sagas qui s’essoufflent.

En 2013, c’est auréolé du succès de Saw et d’Insidious, que sort Conjuring. Réunissant les poncifs du genre, le film traite d’un couple d’experts en phénomènes paranormaux, qui interviennent dans une maison hantée et décident de chasser ces esprits maléfiques. Désormais porté par le succès phénoménal que rencontre Conjuring, James Wan continue sa fulgurante ascension hollywoodienne. Lauréat d’une dizaine de prix, il est autant reconnu pour ses talents de metteur en scène, que de producteur, de sorte qu’en plus d’avoir produit Annabelle –

28

© Warner Bros

- Abbey


- TOP

5 DU ReDAC -

1 - saw (2004) 2 - Conjuring : Les dossiers Warren (2013) 3 - aquaman (2018) 4 - Insidious (2017) 5 - Death Sentence (2007) 29


À ne pas louper

à NE PAS LouPER !

69 Rue du Taur

>>

www.lacinemathequedetoulouse.com

>>

© imdb

24 Rue Montardy www.americancosmograph.fr

- La Cinémathèque Le cinéma nippon est mis à l’honneur du 4 janvier au 7 février dans le cadre du cycle « Japonismes ». Au programme : des grands noms tels que Ishirô Honda et son célèbre Godzilla (Gojira, 1954) ainsi que des pépites méconnues du public occidental. Une sélection concoctée aux petits oignons qui vous immergera dans un cinéma aussi riche qu’éclectique. Notez que l’événement est inédit à Toulouse et que ce sera probablement votre seule chance avant très longtemps de pouvoir voir certains des films présentés sur grand écran. Occasion à saisir donc ! où

>>

95 Grande Rue Saint-Michel www. cinemalecratere.com

© imdb

Pour sa Dernière Zéance habituelle, le Cosmo se met en mode SF et dégaine la troisième édition de sa Spéciale John Carpenter. Vous pourrez ainsi voir ou revoir le néo-western New York 1997 (Escape from New York, 1981), devenu une référence culte du genre. Kurt Russell y campe un dangereux criminel envoyé en mission sur l’île de Manhattan, devenue une prison aux allures post-apocalyptiques, pour sauver le président des États-Unis en échange de sa libération. Et ça se passe le 13 janvier à 21h30.

La deuxième édition du Festival Cinéma et Droits de l’Homme se déroulera à Toulouse et dans toute la région du 12 au 31 janvier, avec une sélection de douze films autour de la thématique de l’état des droits humains à l’heure actuelle. À cette occasion Le Cratère, partenaire de l’événement, organise une projection de BlacKkKlansman - J’ai infiltré le Ku Klux Klan (Spike Lee, 2018) le 26 janvier à partir de 20h, suivie d’une rencontre avec Geneviève Garrigos, présidente d’Amnesty International de 2008 à 2016.

© imdb

- L’American Cosmograph -

- Le Cratère -

30


(

- Cinéma -

La Mule (drame, biopic) de Clint Eastwood, sortie le 23 janvier

Avec Clint Eastwood, Bradley Cooper, Dianne Wiest…

Du haut de ses 88 printemps, le grand Clint Eastwood fait son retour au cinéma en tant que réalisateur mais aussi en tant qu’acteur pour The Mule, inspiré de l’histoire vraie de Leo Sharp, vétéran de la Seconde Guerre mondiale. Eastwood y incarne Earl Stone, un vieil homme âgé de plus de 80 ans, qui, acculé par des dettes, accepte un emploi de chauffeur pour le compte d’un cartel de drogue mexicain. Ce rôle marque son retour devant la caméra depuis Une nouvelle chance (Robert Lorenz, 2012).

(

- Série -

Roswell, New Mexico (drame, science-fiction) de Julie Plec, saison 1, lancement le 15 janvier, CW

L’heure est aux reboots des séries qui ont bercé notre jeunesse. Après Charmed 2018, plutôt mal accueillie, et Les nouvelles aventures de Sabrina, qui a su se faire une place dans le cœur des jeunes adultes, c’est au tour d’une autre série culte des années 2000, dont le générique porté par la voix envoûtante de Dido a marqué toute une génération, d’être rebootée. Roswell, New Mexico raconte l’histoire de Liz, fille de migrants clandestins, qui, après avoir été contrainte de retourner dans sa ville natale, découvre que Max, son amour de jeunesse devenu policier, est en réalité un extraterrestre dans le placard. Top ou flop ? À vous de juger.

(

- Jeu Vidéo -

Resident Evil 2 (2019) (survival horror), sortie le 25 janvier (PC // PS4 // ONE)

Remake du JV de 1998, la nouvelle édition de Resident Evil 2 offrira au joueur la possibilité d’incarner l’un des deux personnages principaux du deuxième volet de la licence, Leon S. Kennedy ou Claire Redfield, qui devra tenter de survivre dans la ville de Racoon City en proie au virus T. Des intrigues et des zones inédites, ainsi que l’utilisation d’une caméra over-the-shoulder, qui vient renforcer l’esthétique macabre des décors, apporteront au gamer de nouvelles sensations de jeu.

31

Les pépites du 7ème art selon nos Rédacteurs EYE IN THE DARK  : Silent Hill, Christophe Gans (2006) Dolores : Woman at War, Benedikt Erlingsson (2018) Le comte Gracula  : Les nouvelles aventures de Sabrina, Roberto Aguirre-Sacasa (2018 - en production) SuPERTRAMP : Mad Max 2, George Miller (1982) LILITH : La vie rêvée de Walter Mitty, Ben Stiller (2014) Gonzo BOB : Tropa de Elite, José Padilha (2007) ABBEY : Dark Crystal, Jim Henson et Frank Oz (1983)

- Eye In The Dark


- Contacts asso.lecran@gmail.com L'ĂŠcran (uT2J)

www.asso-lecran.fr


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.