CDPE Bas Rhin

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PARLEMENT EUROPÉEN E ZIN GA MA AL GU LIN BI

LE MAGAZINE DES GRANDS ENJEUX

Un centre de gravité européen

27 millions de touristes chaque année Une identité transfrontalière tournée vers l’international L’économie “à l'alsacienne”, fleuron de l’entreprise française

Le Bas-Rhin rayonne sur l’Europe

Bas-Rhin exerts its influence across Europe


Septembre 2014 | Bas-Rhin

© Denis GUICHOT / CG67

“An open and ambitious territory” ÉDITORIAL

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he Bas-Rhin is a department proud of its traditions. It has also, for centuries, been a land of modernity. Its assets allow it to be a benchmark in terms of welcoming companies and students from all over the world to come and pursue their studies. Beyond the traditional images of Alsace, between vineyards, storks, Christmas markets and castles, the Bas-Rhin is an attractive and exceptionally lively department.

“Un territoire ouvert et ambitieux”

Nestled between the Vosges and the Black Forest and bordered by the Rhine, the Bas-Rhin department, for a long time a land of conflict, has now found, thanks to the Franco-German reconciliation, its role as hyphen between two cultures. The European vocation of Strasbourg, with the European Parliament and the Council of Europe, correctly translates this major part played by the Bas-Rhin in the construction of the continent.

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e Bas-Rhin est un département fier de ses traditions. Il est aussi, depuis des siècles, une terre de modernité. Ses atouts lui permettent d’être une référence en matière d’accueil des entreprises et des étudiants du monde entier viennent y poursuivre leurs études.

Community of proximity, the General Council is a central player in the development and equipment of each territory of the Bas-Rhin. It acts as partner to communities, businesses and organisations and its activity places at the heart of the life of all the inhabitants, whatever their age, their place of residence or their situation.

Au-delà des images traditionnelles de l’Alsace, entre vignobles, cigognes, marchés de Noël et châteaux-forts, le Bas-Rhin un département attractif et exceptionnellement vivant. Niché entre les Vosges et la Forêt Noire et bordé par le Rhin, le territoire bas-rhinois, longtemps terre d’affrontements, a aujourd’hui retrouvé, grâce à la réconciliation franco-allemande, son rôle de trait d’union entre deux cultures. La vocation européenne de Strasbourg, avec le Parlement Européen et le Conseil de l’Europe, traduit bien ce rôle majeur joué par le Bas-Rhin dans la construction continentale.

I shall mention just a few examples: due to the transport policies implemented by the General Council allows its inhabitants to travel throughout the Department on roads that are safe and perfectly maintained. Our Department is also exemplary in matters of soft transport, at the origin in particular of the largest network of cycle tracks in France.

Collectivité de proximité, le Conseil Général est un acteur central du développement et de l’aménagement de chacun des territoires bas-rhinois. Il intervient en tant que partenaire des collectivités, des entreprises et des associations et son action le place au cœur de la vie de tous les habitants, quel que soit leur âge, leur lieu de résidence ou leur situation.

Anxious to protect the most fragile, the Department also deploys for example ambitious and innovative policies in favour of older persons in the context of the "silver economy" where it is a national standard. It is also a pioneering player in the field of sustainable development and preservation of the environment including actions for biodiversity or the reduction of energy consumption within the region. Thanks to these policies and to the formidable dynamism of its inhabitants, the Bas-Rhin is an open and ambitious territory which raises enthusiasm n

Je ne citerai que quelques exemples : de par les politiques menées en termes de transports, le Conseil Général permet à ses habitants de circuler dans tous le département sur des routes sûres et parfaitement entretenues. Notre département est par ailleurs exemplaire en matière de transports doux, à l’origine notamment du plus important réseau de pistes cyclables de France. Soucieux de protéger les plus fragiles, le Département déploie aussi par exemple des politiques ambitieuses et novatrices en faveur des personnes âgées dans le cadre de la “silver économie” où il est une référence nationale.

Grâce à ces politiques et au formidable dynamisme de ses habitants, le Bas-Rhin est un territoire ouvert, ambitieux et qui suscite l’enthousiasme n

© Jean-Luc Stadler

Il est aussi un acteur pionnier dans le domaine du développement durable et de la préservation de l’environnement notamment à travers des actions en faveur de la biodiversité ou de la réduction de la consommation énergétique sur le territoire.

Guy-Dominique Kennel Président du Conseil général du Bas-Rhin Chairman of the General Council of Bas-Rhin

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 1


© Jean-Luc Stadler

Septembre 2014 | Bas-Rhin

“Ein offenes und ambitioniertes Departement”

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as Departement Bas-Rhin ist stolz auf seine Traditionen. Es ist außerdem schon seit Jahrhunderten eine Welt voller Moderne. Durch seine Vorzüge zieht es Unternehmen und Studenten aus aller Welt an, die sich dort niederlassen und die ihr Studium absolvieren wollen. Neben den traditionellen Bildern des Elsass, zwischen Weinbergen, Störchen, Weihnachtsmärkten und Burgen, liegt das attraktive und außergewöhnlich lebendige Departement Bas-Rhin. Eingebettet zwischen den Vogesen und dem Schwarzwald und vom Rhein und Bas-Rhin eingegrenzt, hat das Land, das lange mit Auseinandersetzungen kämpfte, heute dank der deutsch-französischen Versöhnung, seine Rolle als Brücke zwischen zwei Kulturen wiedergefunden. Die europäische Berufung von Straßburg mit dem Europäischen Parlament und dem Europarat, überträgt diese wichtige Rolle des Departements Bas-Rhin sehr gut in den Aufbau des Festlandes. Eine Gebietskörperschaft ganz nah, der Generalrat ist ein zentraler Akteur bei der Entwicklung und Verwaltung der Bezirke des BasRhin. Er fungiert als Partner von Gebietskörperschaften, Unternehmen und Verbänden und mit seinen Taten gelangen sie in das Herzstück

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des Lebens aller Einwohner, unabhängig von Alter, Wohnsitz oder Situation. Ich möchte nur ein paar Beispiele nennen: bei der Transportpolitik ermöglicht der Generalrat seinen Einwohnern, sich im ganzen Departement auf sicheren und perfekt gepflegten Straßen zu bewegen. Unser Departement ist außerdem ein Vorbild in Bezug auf einen sanften Transport, angefangen beim größten Radwegenetz in Frankreich. Um die Schwächsten zu schützen, setzt das Departement beispielsweise auch eine ehrgeizige und innovative Politik für ältere Menschen im Rahmen der “Seniorenwirtschaft” ein, wo es als nationaler Vorreiter fungiert. Es ist außerdem ein Akteur und Pionier im Bereich der nachhaltigen Entwicklung und der Erhaltung der Umwelt, insbesondere durch Maßnahmen zugunsten der biologischen Vielfalt oder der Verringerung des Energieverbrauchs im ganzen Gebiet. Durch seine Politik und der großartigen Dynamik seiner Einwohner, ist das Departement Bas-Rhin ein offenes und ambitioniertes Gebiet, das Begeisterung weckt n


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Hors-série - Septembre 2014

SOMMAIRE :

Bas-Rhin

“Un territoire ouvert et ambitieux”

1

Éditorial de Guy-Dominique Kennel, président du Conseil général du Bas-Rhin

Centre de gravité européen

Le Bas-Rhin en chiffres “Strasbourg, ville symbole de l’Europe”, par Thorbjorn Jagland, secrétaire général du Conseil de l’Europe Le Bas-Rhin, une action soutenue par-delà les frontières “L’action internationale, vecteur de rayonnement pour le Bas-Rhin”

6 7 8 12

Un entretien avec Pierre Bertrand, vice-Président du Conseil Général du Bas-Rhin, président de la Commission de la coopération transfrontalière et décentralisée

“Être un moteur de la croissance régionale”

16

Un entretien avec Thomas Dubus, président du directoire de l’Aéroport international de Strasbourg-Entzheim

“Assurer une certaine qualité de vie pour les habitants de l’espace Pamina”

20

Un entretien avec Louis Becker, conseiller général du Bas-Rhin, 1er vice-président de l’Eurodistrict Regio Pamina

Valoriser l’économie

Le Bas Rhin, un territoire relié à toute l’Europe Objectif : développer une dynamique entrepreneuriale

24 25

Un entretien avec Jean-Luc Heimburger, président de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Strasbourg et du Bas-Rhin

“Il faut tenir la dragée haute à nos voisins”

31

Un entretien avec Jean-Philippe Maurer, président de la Commission de l’économie, de l’emploi et du tourisme

“Créer un environnement propice à l’activité économique”

34

Un entretien avec Vincent Froehlicher, directeur général de l’ADIRA, agence de développement économique du Bas-Rhin

“Une identité alsacienne extrêmement forte”

38

Un entretien avec Bernard Fischer, président de la Commission des finances et des affaires générales, président de l’Agence de développement touristique du Bas-Rhin

Un parc d’attractivités

43

Un entretien avec Michaël Weber, conseiller Régional délégué à l’Economie du Bois et président du Parc Naturel Régional des Vosges du Nord

Les figures de proue du patrimoine local “Donner aux territoires les moyens de leurs ambitions”

46 48

Un entretien avec Alfred Becker, vice-président chargé de l’Aménagement du territoire

Département solidaire

“Faire face au défi du vieillissement”

50

Un entretien avec Frédéric Bierry, vice-président en charge du pôle d’aide aux personnes, président de la commission Solidarité

Des réponses au handicap Pour un développement durable des territoires

53 60

Département de savoirs

“Tirer le maximum du potentiel scientifique de notre territoire”

64

Un entretien avec Alain Beretz, président de l'Université de Strasbourg

L’Éducation à l’heure moderne

69

Un entretien avec Marcel Bauer, président de la Commission de l’éducation et de la formation

Une terre de culture encore méconnue

74

Un entretien avec Jean-Laurent Vonau, président de la Commission de la culture, du patrimoine et de la mémoire du Bas-Rhin

L’Alsacien, ni plus ni moins Susciter l’intérêt des jeunes pour la Science Un entretien avec Philippe Meyer, président de la commission jeunesse du Bas-Rhin

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77 81


Septembre 2014 | Bas-Rhin

SUMMARY : Bas-Rhin “An open and ambitious territory”

1

Guy-Dominique Kennel, chairman of the General Council of Bas-Rhin

European centre of gravity

Bas-Rhin: key figures “Strasbourg, flagship city of Europe”, by Thorbjorn Jagland, secretary general of the Council of Europe The Bas-Rhin region, sustained activity beyond the borders “International activity, a means of promotion for the Bas-Rhin department”

6 7 8 14

Interview with Pierre Bertrand, vice-Chairman of the General Council of the Bas-Rhin, chairman of the Commission of cross-border and decentralised cooperation

“To be an engine of regional growth”

17

Interview with Thomas Dubus, chairman of the Board of the International Airport of Strasbourg-Entzheim

“Ensuring quality of life for the inhabitants of the Pamina area”

22

Interview with Louis Becker, regional councillor of Bas-Rhin, 1 st vice-president of the Regio Pamina Eurodistrict

Enhancing the value of economy

Bas Rhin, a region linked to the whole of Europe Objective: develop an entrepreneurial dynamic

24 26

Interview with Jean-Luc Heimburger, chairman of the Chamber of Commerce and Industry of Strasbourg and Bas-Rhin

“We must measure up against our neighbours”

32

Interview with Jean-Philippe Maurer, chairman of the Economy, Employment and Tourism Commission

“Creating an environmentfavourable to economic activity”

35

Interview with Vincent Froehlicher, director general of ADIRA, Economic Development Agency of Bas-Rhin

“An extremely strong Alsatian identity”

39

Interview with Bernard Fischer, chairman of the Committee for Finance and General Affairs, chairman of the Tourism Development Agency of Bas-Rhin

A park of attractions

44

Interview with Michaël Weber, regional deputy adviser to the Wood Economy and Chairman of the Regional Natural Park of the Northern Vosgeset Président du Parc Naturel Régional des Vosges du Nord

The leading figures of local heritage “Give the territories the means of their ambitions”

46 49

Interview with Alfred Becker, vice President in charge of territorial planning

Department of solidarity

“Facing the challenge of ageing”

51

Interview with Frédéric Bierry, vice-chairman in charge of the personal assistance centre, chairman of the Solidarity commission

Responses to disability For the sustainable development of the territories

54 62

Interview with Richard Stoltz, chairman of the Development Commission of the territories

Department of skills

“To extract the maximum from the scientific potential of our territory”

65

Interview with Alain Beretz, chairman of the University of Strasbourg

Education in modern times

70

Interview with Marcel Bauer, chairman of the Board of Education and Training

A land of still little known culture

76

Interview with Jean-Laurent Vonau, chairman of the Culture, Heritage and Memory Commission of Bas-Rhin

The Alsatian language, no more, no less Arousing interest in science from young people

78 82

Interview with Philippe Meyer, chairman of the Youth Commission of Bas-Rhin LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN - Édité par Monde Edition S.A.S. - Siège : 3, rue Mornay, 75004 Paris - Téléphone : 01 44 54 05 50 - Fax : 01 44 54 05 55 E-mail : redaction@lcp-europeen.eu - www.lecourrierduparlement.fr n Directeur de la publication - Rémy Lazimi n Secrétaire de rédaction - Sharon Lazimi n Journalistes - Colombe Dabas, Julien Dreyfuss, Olivier Gil, Etienne Girard, Sacha Grynbaum, Pauline Pouzankov n Infographiste - Isabel Da Silva n Directrice de la communication - Danielle Decaris n Relations presse - Laurent Vigée n Régie publicitaire - GS Intermedia : Directeur de la publicité - Nathaniel Ayache, Relations extérieures - Gérard Slama n Remerciements - Marie-Agnes Belard, Isabelle Huck, Aurélie Lacquement, Thierry Van Oost n N° 06 n Imprimé en France n Dépôt légal à parution n Photo de couverture - © Jean-Luc Stadler - Toute reproduction, même partielle, des articles publiés dans ce numéro, nécessite explicitement le consentement écrit de l’éditeur.

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 5


E PÉEN y D E RO ravit R T g U CEN ITÉ E ntre of V ce GRA pean

Le Bas-Rhin en chiffres Bas-Rhin: key figures

527 communes réparties dans 7 arrondissements et 44 cantons. Avec 230,2 habitants par km2, la densité de population y est plus de deux fois supérieure à la moyenne nationale. 1 094 439 habitants en 2012. 4 755 km2 de superficie. 527 communes in 7 districts and 44 townships. With 230.2 inhabitants per square km, the population density is more than two times greater than the national average. 1,094,439 inhabitants in 2012. 4 755 km2 surface area.

Tourisme : 10 millions de visiteurs chaque année, dont 6,5 millions de touristes et 3,5 millions d’excursionnistes. 5,6 millions de nuitées marchandes (hôtels, campings, chambres d’hôtes) chaque année. 1,1 milliard d’euros hors taxe de chiffre d’affaire issu du tourisme chaque année. Tourism: 10 million visitors each year, including 6.5 million tourists and 3.5 million day trippers. 5.6 million overnight stays (hotels, camping, bed and breakfasts) each year. 1.1 billion euros, excluding tax, of turnover from tourism each year.

Des liens privilégiés avec l’Allemagne : 34,2% des exportations en direction de l’Allemagne, premier partenaire étranger. 34,6% des importations en provenance de l’Allemagne. Privileged links with Germany: 34.2% of exports in direction of Germany, principal foreign partner. 34.6% of imports come from Germany.

Transports : 7 639 691 tonnes de fret passent chaque année dans le Port Autonome de Strasbourg, 2e port fluvial de France. 1 080 046 passagers enregistrés tous les ans au sein de l’Aéroport International de StrasbourgEntzheim. Transport: 7,639,691 tons of freight pass each year through the Port authority of Strasbourg, 2nd river port in France. 1,080,046 passengers registered annually at the International airport of Strasbourg Entzheim.

Économie : 27 986 euros de PIB par habitant (Alsace). 485 300 actifs de plus de 15 ans en 2009. 8,6% de la population active au chômage au 4e trimestre 2013, un taux inférieur à la moyenne nationale. 22,9% des actifs dans l’industrie, secteur se portant mieux que dans le reste de la France. 67,8% de la population active travaille dans le tertiaire. Economy: 27,986 euros of GDP per capita (Alsace). 485,300 in employment for over 15 years in 2009. 8.6% of the active population unemployed at 4th quarter of 2013, a rate lower than the national average. 22.9% of people in employment in industry, a sector doing better than the rest of 67.8% of the active population works in the tertiary sector.

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Les douze principales communes du département : The twelve principal communes of the department: Strasbourg : 227 116 hab. Haguenau : 35 144 hab. Schiltigheim : 31 133 hab. Illkirsh-Graffenstaden : 26 743 hab. Sélestat : 19 313 hab. Bischeim : 17 692 hab. Lingolsheim : 16 802 hab. Bischwiller : 12 678 hab. Saverne : 11 989 hab. Obernai : 10 883 hab. Ostwald : 10 804 hab. Hœnheim : 10 474 hab. Communauté urbaine de Strasbourg : 28 communes pour 468 386 hab. en 2012. Urban community of Strasbourg: 28 communes for 468,386 inhabitants in 2012.

© Fotolia.com

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© Conseil de l’Europe

TRIBUNE |

“Strasbourg, ville symbole de l’Europe” “Strasbourg, flagship city of Europe” M. Thorbjorn Jagland, secrétaire général du Conseil de l’Europe oilà 65 ans qu’à Strasbourg l’Europe se donne les chances de créer une communauté de valeurs et d’idéaux issus de la lutte pour les droits de l’homme et de la démocratie. Le Conseil de l’Europe a été un facteur d’union entre les peuples, réalisant l’exploit de réunir en un demi-siècle 47 Etats.

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C’est auprès de son bras judiciaire que les citoyens peuvent se tourner en dernier recours. Alors que les arrêts de la Cour de Strasbourg font évoluer le droit, l’UE s’apprête à signer la Convention européenne des droits de l’homme, ce qui permettra à 820 millions de personnes de vivre dans un espace juridique commun.

Citizens can turn to its legal arm as a last resort. Whereas the judgements of the Court of Strasbourg advance the law, the EU is on the point of signing the European Convention of human rights, which will allow 820 million people to live in a common legal space.

Strasbourg vit aussi au rythme des réunions d’experts et des sessions du Parlement européen qui ont un impact considérable sur l’économie locale. Cette année encore, le Forum mondial de la démocratie offrira à la région un rayonnement international, avec un programme largement ouvert à la participation des citoyens. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, la capitale alsacienne symbolisait la réconciliation franco-allemande, condition indispensable à un avenir pacifique. Aujourd’hui, plus que jamais, le cœur de l’Europe bat à Strasbourg n

or 65 years Europe has given itself the chance, in Strasbourg, to create a community of values and ideals resulting from the fight for human rights and democracy. The Council of Europe has been a point of union between the peoples, achieving the exploit of uniting 47 States in one half-century.

Strasbourg also lives at the rhythm of the meetings of experts and European Parliament sessions, which have a considerable impact on the local economy. This year again, the world Forum on democracy will offer the area international exposure, with a programme largely open to the participation of citizens. Shortly after the Second World War, the Alsatian capital symbolised the Franco-German reconciliation, an essential condition for a peaceful future. Today, more than ever, the heart of Europe beats in Strasbourg n

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 7


Septembre 2014 | Bas-Rhin

Le Bas-Rhin, une action soutenue Espace ouvert sur l’Europe et sur le monde, le Bas-Rhin se veut résolument actif à l’international. Partenariats, accords de coopérations et actions de solidarité assurent son rayonnement bien au-delà des frontières du territoire français. Open to Europe and the world, the Bas-Rhin is a region resolutely active on the international front. Partnerships, cooperation agreements and solidarity measures ensure its reputation beyond the borders of French territory.

Canada : Province du Manitoba Après un premier rapprochement avec la province du Manitoba au sud du Canada en 2002, les premiers échanges en matière d’action sociale, de jeunesse et d’énergies renouvelables débouchent en 2009 sur un nouveau protocole d’entente. Ce dernier cible les échanges sur les domaines de l’énergie, du réchauffement climatique mais aussi de la francophonie. Chaque année, des élèves du lycée hôtelier d'Illkirch sont ainsi placés en stage dans les restaurants et établissements hôteliers de Winnipeg, la capitale du Manitoba.

After a first coming together with the province of Manitoba in South Canada in 2002, the first exchanges regarding social action, youth and renewable energy result, in 2009, in a new agreement protocol. The latter targets exchanges in the fields of energy, climate change and francophony. This way, each year, students from the Lycée Hôtelier of Illkirch are placed in internships in restaurants, hotels and motels in Winnipeg, capital of Manitoba.

Lettonie : Vidzeme Initiés autour de la coopération transfrontalière, de la stratégie sociale et de la gestion de châteaux, les échanges bas-rhinois continuent avec la région de Vidzeme, située au Nord-Est de la Lettonie. Avec un premier partenariat signé en 2005 et renouvelé en 2012, les deux territoires souhaitent favoriser leur connaissance mutuelle en plaçant la jeunesse au coeur de leur action.

Initiated around transborder cooperation, social strategy and the management of châteaux, exchanges continue between the Bas-Rhin region and the area of Vidzeme, located in the North-East of Latvia. With a first partnership signed in 2005 and renewed in 2012, the two territories wish to support their mutual knowledge while placing youth at the heart of their action.

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Pologne : Voïvodie de Silésie Dans la perspective de l'élargissement de l'Europe vers l'Est, le BasRhin a souhaité, dès 1998, signer un partenariat de coopération décentralisée avec une région du Sud-Est de la Pologne: la Voïvodie de Silésie. Partage d’expériences, action sociale, culture et multiples échanges ont ainsi pu voir le jour.

© Jean-Luc Stadler

The Bas-Rhin region, sustained activity beyo


par-delà les frontières

ond the borders Madagascar : Boeny et Betsiboka Soucieux de s'impliquer en faveur de la solidarité internationale, le Conseil général a rejoint l'institut régional de coopération développement (ICRD) en 2000, et s’est engagé dans un partenariat avec les régions Boeny et Betsiboka, situées au Nord-Ouest de Madagascar pour soutenir leur développement et la construction de nombreuses écoles et bibliothèques.

Anxious to get involved in favour of international solidarity, the General Council joined the regional Institute for cooperation development (ICRD) in 2000, and engaged in a partnership with the Boeny and Betsiboka regions, located in the North West of Madagascar to support their development and the construction of many schools and libraries.

Roumanie : Judet de Prahova Un accord de développement a été signé en 2005 avec le Judet de Prahova, région industrielle et agricole du Nord-Ouest de la Roumanie. Cette coopération s'est manifestée notamment par l'ouverture d'un bureau d'Alsace international à Ploiesti, capitale du territoire. Le Conseil général encourage des échanges entre acteurs bas-rhinois et roumains, notamment au titre de son intervention en faveur de la mobilité des jeunes et de la francophonie.

A development agreement was signed in 2005 with the county of Prahova, industrial and farming region of Northwest Romania. This cooperation is manifested in particular in the opening of an Alsace international office in Ploiesti, capital of the region. The General Council encourages exchanges between the players of Bas-Rhin and Romania, in particular in the context of its intervention in favour of the mobility of the young people and francophony.

Rhin supérieur Le Bas-Rhin tend à s'affirmer comme un membre actif de toutes les instances de coopération franco-germano-suisse, notamment du Conseil rhénan et la Conférence du Rhin supérieur. Ces relations étroites sont vouées à favoriser l'économie locale et un développement cohérent du territoire de part et d'autre du fleuve. Le Conseil général participe par ailleurs aux travaux en faveur de la mise en place d'une région métropolitaine trinationale. A l'occasion du 50e anniversaire du Traité de l’Élysée en 2013, il s'est ainsi mis aux couleurs du franco-allemand en soutenant plusieurs projets et organisant de nombreux événements.

From the point of view of the enlargement of Europe towards the East, the Bas-Rhin has wanted, since 1998, to sign a partnership of decentralised co-operation with an area of South-east Poland: the lower Silesia Province. Shared experience, social action, culture and multiple exchanges could be born in this way.

The Bas-Rhin tends to assert itself as an active member of all instances of Franco-German-Swiss cooperation, in particular those by the Rhineland Council and the Conference of the Upper Rhine. These close connections are dedicated to supporting the local economy and the coherent development of the region on both sides of the river. In addition, the General Council takes part in works that favour the set-up of a tri-national metropolitan area. On the occasion of the 50th anniversary of the Elysée Treaty in 2013, it took on the Franco-German colours by supporting several projects and organising numerous events. Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 9


Septembre 2014 | Bas-Rhin

ENTRETIEN | Organe original au sein du Conseil général du Bas-Rhin, la commission de coopération transfrontalière et décentralisée intervient pour soutenir des projets d’intérêt général à l’échelle internationale, perpétuant ainsi la grande tradition de l’humanisme rhénan.

“L’action internationale, vecteur de rayonnement pour le Bas-Rhin”

La commission intervient dans les trois grands domaines de notre coopération internationale : la coopération transfrontalière, les affaires européennes et la coopération décentralisée (partenariats et solidarité internationale). Cette intervention variée du Conseil Général à l’international s’est construite progressivement à partir des caractéristiques de notre territoire basrhinois. Nous sommes ainsi avant tout un département frontalier avec des liens déterminants avec nos voisins allemands ce qui a entraîné notre implication de longue date en matière de coopération transfrontalière, dans le cadre du Rhin supérieur. Mais nous sommes aussi un département européen, en lien avec Strasbourg, Capitale de l’Europe. Et, au-delà, notre département, dans la tradition de l’humanisme rhénan, s’est ouvert sur le monde par le biais de ses partenariats avec des collectivités polonaises, lettones, canadiennes et même malgaches !

Région Alsace et d’autres partenaires. Ce projet propose des permanences gratuites de conseil à nos concitoyens qui touchent une retraite allemande et qui se sont trouvés confrontés à de graves difficultés administratives et financières, suite à l’imposition de leurs retraites par l’Allemagne. Notre engagement en faveur du statut européen de Strasbourg s’est traduit, dans le cadre du contrat triennal, par le soutien à la réalisation du “Lieu d’Europe”, qui doit faire rayonner “l’Europe de Strasbourg”, et par un appui renouvelé au Centre d’Information sur les Institutions Européennes qui intervient dans de nombreux collèges du Bas-Rhin notamment. Du côté de nos partenariats, un bel échange d’expériences est à noter avec la Région de Vidzeme (en Lettonie). Il implique les bénévoles du Club Vosgien et de l’Agence Départementale du Tourisme pour un projet autour du développement de la randonnée. Enfin, nous avons accru notre en-

Quelles actions a mené la commission de la coopération depuis 2011 ? Difficile d’être exhaustif mais je peux vous citer quelques actions emblématiques. En matière transfrontalière, nous soutenons, par exemple, les structures offrant des services aux Bas-rhinois pour faciliter leur vie quotidienne en lien avec l’Allemagne (Eurodistrict REGIO PAMINA, Infobest Kehl-Strasbourg, Euro-Institut,..). Nous avons renforcé notre implication dernièrement dans le cadre du projet “retraite”, aux côtés de la 12 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

gagement solidaire auprès de nos partenaires malgaches, au sein de l’Ircod, dans le cadre de deux projets européens en faveur de l’assainissement (à Mahajanga) et en soutien au développement intercommunal (gare routière à Maevatanana). Dans le cadre de ces projets ambitieux, nous mobilisons des fonds mais aussi l’expertise de nos spécialistes de l’assainissement et des transports.

“Des liens déterminants avec nos voisins allemands.” Quels sont à présent les objectifs de la commission de la coopération transfrontalière et décentralisée ?

© Jean-Luc Stadler

Quels sont les domaines d’intervention de la commission ?

La réforme institutionnelle en cours risque de modifier les contours de l’action départementale y compris en matière internationale. Mais nous nous adapterons car nous sommes convaincus que l’action internationale, vecteur de rayonnement et source d’expertise, est un outil indispensable pour le développement de notre collectivité et de notre territoire ! n Propos recueillis par Etienne Girard

Pierre Bertrand Vice-Président du Conseil Général du Bas-Rhin, président de la Commission de la coopération transfrontalière et décentralisée


Septembre 2014 | Bas-Rhin

Interview with: Pierre Bertrand, Vice-Chairman of the General Council of the Bas-Rhin, Chairman of the Commission of cross-border and decentralised cooperation

© Fotolia.com

“International activity, a means of promotion for the Bas-Rhin department”

“A longstanding involvement in transborder co-operation within the framework of the Upper Rhine.”

Original body at the heart of the General Council of Bas-Rhin, the committee for decentralised and cross-border cooperation intervenes to support projects of general interest at the international level, thus perpetuating the great tradition of humanism in the Rhine region.

Can you tell us about the commission for decentralised and cross-border cooperation? The commission for transborder and decentralised co-operation is made up of 16 general advisors. It is responsible for deciding on directions and supporting the international co-operation of the General Council. In this way it gives its opinion on international projects carried out by the community, on grants awarded and is especially sought after in welcoming partner delegations or on the occasion of travel. What are the areas of intervention of the commission? The commission is involved in the three major areas of our international coopera-

tion: cross-border cooperation, European Affairs and decentralised cooperation (partnerships and international solidarity). This varied intervention of the General Council on an international level has been constructed gradually from the characteristics of our Bas-Rhin territory. We are above all a frontier department with decisive links with our German neighbours, which has resulted in our longstanding involvement in transborder co-operation within the framework of the Upper Rhine. But we are also a European department, in connection with Strasbourg, Capital of Europe. And, beyond that, our department, in the tradition of Rhenish humanism, has remained open to the world by means of its partnerships with Polish, Latvian, Canadian and even Madagascan communities!

What activities has the commission of cooperation carried out since 2011? It is difficult to be exhaustive but I can tell you about some typical activities. In terms of cross-border matters, we support, for example, structures providing services to the people of Bas-Rhin to facilitate their daily life in connection with Germany (the Eurodistrict of REGIO PAMINA, Infobest

14 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

Kehl-Strasbourg, Euro-Institute...). We have strengthened our involvement recently under the banner of “project retirement", along with the Alsace Region and other partners. This project offers free advice centres to our fellow-citizens who receive a German pension and have found themselves confronted with serious administrative and financial difficulties, following the taxation of their pensions by Germany. Our commitment to the European status of Strasbourg translates, under a three-year term, into support for the realisation of the "Lieu d'Europe', which aims to promote “Europe de Strasbourg”, and renewed support for the Centre for Information on European Institutions involved with many colleges of the Bas-Rhin department. In terms of our partnerships, there is a beautiful exchange of experiences with the Region of Vidzeme (in Latvia). It involves volunteers from the Club Vosgien and the Departmental Agency for Tourism for a project around the development of hiking. Lastly, we increased our joint commitment with our partners in Madagascar, within Ircod, within the framework of two European projects in favour of drainage (in Mahajanga) and in support for the inter-commune development (road station at Maevatanana). Within the framework of these ambitious projects, we mobilise funds but also the expertise of our specialists in cleansing and transport. Now, what are the objectives of the commission for cross-border and decentralized cooperation? The ongoing institutional reform may alter the contours of departmental activity, including in international matters. But we will adapt because we are convinced that international activities, as a means of promotion and source of expertise, are an essential tool for the development of our community and our territory! n


Septembre 2014 | Bas-Rhin

ENTRETIEN | En place depuis 2010, la nouvelle direction a opéré un vrai repositionnement de l’axe de développement de l’aéroport, accompagnant l’essor des compagnies à bascoût.

“Être un moteur de la croissance régionale”

Le bilan est positif à plus d’un titre, notamment sur le développement de l’activité et l’évolution de la structure. En mars 2010, la concession aéroportuaire touchait à sa fin et l’activité observait une très forte décroissance. Jusqu’alors gérée par la CCI, la structure a évolué vers une société privée à capitaux publics. L’horizon est désormais dégagé, puisque la nouvelle concession porte jusqu’à 2051. Un aéroport déficitaire souffrant d’une hémorragie de trafic est donc devenu une entité bénéficiaire affichant une belle progression d’activité. La très bonne qualité des infrastructures a été maintenue, c’est aussi une vraie satisfaction. Nous avons bénéficié du dynamisme des nouveaux arrivants, tout en reprenant le personnel en place l’époque, conservant ainsi les fondements de l’aéroport. Comment faire face à l’extrême concurrence qui règne dans la région, tant au niveau du TGV que des autres aéroports ?

mise en place du TGV, était avant tout la desserte de Paris. Cela représente aujourd’hui une part congrue de l’activité, redéployée sur des destinations nouvelles, essentiellement européennes.

l’instar de Volotea. Aujourd’hui, Air France représente toujours une part majoritaire, mais décroissante, du trafic. L’activité du groupe a elle-même évolué avec l’émergence de la filiale Hop, à mi chemin entre le bas-coût et le traditionnel.

“Objectif : atteindre 1,5 millions de passagers en 2015.”

La baisse des redevances et taxes aéroportuaires est-elle la raison principale de l’arrivée de nouvelles compagnies low cost ? Nous avons en effet baissé les redevances et les taxes, mais les coûts de l’aéroport ont été repensés à tous les niveaux pour l’ensemble des services à destination des passagers. Tout a été revu, de manière à s’adapter aux besoins et contraintes des compagnies low-cost, qui assurent notre développement. En effet, les compagnies traditionnelles sont en perte de vitesse, notamment sur le court et moyen courrier. L’évolution est très rapide ; la quinzaine de lignes ouvertes sur les douze derniers mois l’ont été par des compagnies low-cost. Ryanair est revenu et va se développer, à

La forte concentration d’aéroports dans une zone n’est pas propre à la région. En revanche, nous faisons face à une situation particulière : les structures voisines sont de grandes plateformes, pour certaines, et la compétition est internationale. Les principaux concurrents, comme Baden-Karlsruhe, Francfort et Bâle-Mulhouse, dans sa partie suisse, utilisent des réglementations différentes. Par ailleurs, l’aéroport ajuste sa stratégie en fonction du TGV qui, une fois en place, ne peut être remis en cause. Imaginer pouvoir le concurrencer est un leurre : là où le train est, l’avion s’adapte. Le cœur de métier de l’aéroport de Strasbourg, avant la 16 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

Quels sont vos objectifs, en termes de voyageurs et de fret, à moyen terme ?

© Frédéric Maigrot/Photographe

Quel bilan tirez-vous de l’activité depuis votre arrivée à la tête de l’aéroport ?

D’un point de vue quantitatif, nous souhaitons poursuivre sur une progression moyenne de 9 % par an, afin d’atteindre 1,5 millions de passagers en 2015. D’un point de vue qualitatif, l’objectif est de redéployer l’aéroport et d’ouvrir avant tout des liaisons européennes vers des destinations de loisir, comme Dublin ou Lisbonne. Représentant actuellement 30 000 tonnes de marchandises, le fret reste secondaire. La structure n’a pas vocation à développer ce secteur d’activité, qui occasionne de fortes contraintes, notamment environnementales. Nous restons focalisés sur notre rôle premier, à savoir le transport de voyageurs depuis et vers Strasbourg, capitale européenne. Le voyage d’affaires, haut de gamme et extrêmement flexible, fait ainsi partie des principales activités de l’aéroport. Nous devons assumer un rôle de moteur de la croissance régionale n Propos recueillis par Olivier Gil

Thomas Dubus Président du directoire de l'Aéroport international de Strasbourg-Entzheim


Interview with: Thomas Dubus, Chairman of the Board of the International Airport of StrasbourgEntzheim

© Marc Dossmann / CG67

“To be an engine of regional growth”

“The objective is to redeploy the airport and open above all European connection to leisure destinations.”

In place since 2010, the new management has carried out a real repositioning of the direction of development for the airport, supporting the growth of low cost airlines.

What conclusions can you draw from the activity since your arrival at the head of the airport? The assessment is positive in more ways than one, in particular regarding the development in activity and the evolution of the structure. In March 2010, the airport concession was coming to an end and the activity saw very strong decline. Managed by the Chamber of commerce and industry until that point, the structure evolved towards that of a private company with public funds. The horizon is clear from now, since the new concession carries until 2051. A loss-making airport suffering a traffic haemorrhage therefore became a profit-making entity showing great growth in activity. The very good quality of the infrastructure has been maintained, which is also a real satisfaction. We have

profited from the dynamism of the new arrivals, whilst rehiring staff previously in place, thus preserving the foundations of the airport. How do you deal with the extreme competition in the region, both with regards to the TGV and other airports? The high concentration of airports in one zone is not unique to the region. On the other hand, we do face a particular situation: the neighbouring structures are large platforms, in some cases, and the competition is international. The main competitors, like Baden-Karlsruhe, Frankfurt and BâleMulhouse, the Swiss part, subscribe to different regulations. In addition, the airport adjusts its strategy according to the TGV which, once in place, cannot be called into question. To imagine you are able to compete with it is a delusion: where the train is, the plane adapts. The core business of the airport of Strasbourg, before the TGV arrived, was travellers to Paris above all. Today this represents the smallest part of our business, redistributed over new, primarily European, destinations.

Is the decline in airport fees and taxes the principal reason for the arrival of new low cost companies? We have indeed dropped the fees and taxes, but the costs of the airport have been redrawn at all levels for all destination passengers services. Everything has been reviewed, so as to adapt to the needs and constraints of low-cost airlines, which ensure our development. Indeed, traditional companies are losing momentum, in particular in short and medium haul. The change is very fast; the dozen or so lines opened over the last twelve months have been by low-cost airlines. Ryanair is back and will grow, like Volotea. Air France currently still has a majority, but decreasing, share of the traffic. The activity of the group itself has evolved with the emergence of Hop, the subsidiary mid way between low-cost and traditional.

“Objective: to reach 1.5 million passengers by 2015.” What are your goals in terms of passengers and cargo, in the medium term? From a quantitative point of view, we would like to aim for a growth average of 9% per annum, in order to reach 1.5 million passengers by 2015. From a qualitative point of view, the objective is to redeploy the airport and open above all European connection to leisure destinations, like Dublin or Lisbon. Currently representing 30,000 tonnes of goods, freight remains secondary. The structure is not intended to develop this sector activity, which causes strong constraints notably environmental. We remain focused on our primary role, that is carrying passengers to and from Strasbourg, European capital. The business trip, high-end and extremely flexible, forms therefore a principal part of the activities of the airport. We must take on a role of engine of regional growth n

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 17


Septembre 2014 | Bas-Rhin

ENTRETIEN | Depuis 1989, l’Eurodistrict Regio Pamina s’efforce de mettre en œuvre des politiques publiques transfrontalières entre territoires français et allemands, pour une meilleure qualité de vie de part et d’autre du Rhin.

“Assurer une certaine qualité de vie pour les habitants de l’espace Pamina”

Les prémices de la coopération entre les territoires frontaliers du Palatinat du Sud, du Mittlerer Oberrhein et de l’Alsace du Nord remontent au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, avec plusieurs jumelages de villes. À l’échelon national, le Traité d’amitié franco-allemand signé en 1963 a permis de favoriser le développement d’une coopération fondée sur des rapports de confiance. Au niveau territorial, l’acte fondateur de l’espace transfrontalier remonte au 12 décembre 1988, quand une déclaration d’intention pour un programme d’action appelée également “Déclaration de Wissembourg”, a été signée par les responsables des États et des collectivités des trois territoires qui forment l’espace Pamina. À partir de 1989, de nombreux projets ont été réalisés, notamment grâce au financement de l’Union européenne. Enfin, en 2003, l’Eurodistrict Regio Pamina a vu le jour sous la forme d’un syndicat mixte. Le Conseil général du Bas-Rhin et le Conseil Régional d’Alsace en sont les membres principaux côté français et le siège se trouve à Lauterbourg, en France.

Oberrhein, qui regroupe notamment les villes de Rastatt, Karlsruhe et Baden-Baden, et le Palatinat du Sud avec des villes telles que Landau, Germersheim et Bad Bergzabern.

comme le premier groupement en Europe à harmoniser et mutualiser quatre fonds structurels d'aide économique en vue de réduire le nombre de chômeurs. À côté de cette action importante, et outre la gestion de nombreux réseaux transfrontaliers, le groupement met en œuvre un programme de micro-projets intitulé Pamina 21, qui revendique depuis 2009 32 projets réalisés pour un investissement de 1,4 million d’euros.

Pouvez-vous nous citer quelques actions menées par l’Eurodistrict depuis le début de la présente mandature en 2011 ? L’Eurodistrict est avant tout un outil d’animation dont l’objet est d’assurer une certaine qualité de vie pour les citoyens et les 15 000 travailleurs de son territoire. Depuis 2011, nous œuvrons à la mise en place d’une plate-forme de coordination de tous les acteurs agissant pour l’emploi, afin de mettre fin à une trop grande désorganisation dans ce secteur qui a pour conséquence une perte d’efficacité à l’égard du public ciblé, les jeunes de moins de 25 ans ainsi que les actifs de 45 ans et plus. Dans ce cadre, le syndicat Regio Pamina s’affirme aujourd’hui

Quels territoires recouvre aujourd’hui cet Eurodistrict? Le syndicat Regio Pamina, qui compte 1,6 millions d’habitants, couvre un espace s’étalant sur trois territoires : l’Alsace du Nord, composante française de l’Eurodistrict avec les arrondissements de Haguenau, Saverne et Wissembourg, ainsi que deux composante allemandes, à savoir la Région Mittlerer 20 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

Quels sont les prochains objectifs de l’Eurodistrict Regio Pamina ?

© Dorothée Parent

Pouvez-vous nous rappeler la genèse de l’Eurodistrict Regio Pamina ?

Il est prévu de renforcer la présence des collectivités territoriales au sein des membres français du syndicat grâce à l’adhésion des communautés de communes de l’Alsace du Nord, ce qui permettra de rééquilibrer le partenariat avec les collectivités allemandes. L’Eurodistrict prévoit également de se transformer en Groupement européen de coopération territoriale, statut qui rendra possible une meilleure écoute et reconnaissance pour la réalisation de ses projets au niveau européen. Nous terminons enfin une démarche de mise en œuvre d’un plan d’action et de cohésion territoriale dénommé Pamina 2020, qui représentera notre feuille de route pour les années à venir. L’objectif principal de l’Eurodistrict Regio Pamina est et restera une meilleure lisibilité de son action envers les citoyens n Propos recueillis par Etienne Girard

Louis Becker Conseiller général du Bas-Rhin, 1er vice-président de l’Eurodistrict Regio Pamina


Septembre 2014 | Bas-Rhin

Interview with: Louis Becker, Regional councillor of Bas-Rhin, 1st vice-president of the Regio Pamina Eurodistrict

© (Patrick Gawandtka) ADT Bas-Rhin

“Ensuring quality of life for the inhabitants of the Pamina area”

Since 1989, the Regio Pamina Eurodistrict has endeavoured to implement transborder public policies between French and German territories, for a better quality of life on both sides of the Rhine.

Can you remind us of the genesis of the Regio Pamina Eurodistrict? The foundations of the co-operation between the frontier territories of South Palatinat, Mittlerer Oberrhein and North Alsace go back to shortly after the Second World War, with several city twinnings. At national level, the Franco-German Treaty of friendship signed in 1963 made it possible to support the development of a co-operation based on relations of trust. At the regional level, the founding act of the transborder area goes back to December 12, 1988, when a declaration of intent for an action plan also called the “Declaration of Wissembourg”, was signed by the leaders of the States and communities of the three territories which form the Pamina area. Since

1989, many projects have been carried out, in particular thanks to financing from the European Union. Finally, in 2003, the Eurodistrict of Regio Pamina was born in the form of a joint union. The General Council of BasRhin and the Regional Council of Alsace are the main members on the French side and the headquarters are in Lauterbourg, France. What territories does this Eurodistrict cover today? The Regio Pamina union, which has 1.6 million inhabitants, covers an area spanning three territories: Northern Alsace, the French component of the Eurodistrict including the districts of Haguenau, Saverne and Wissembourg, and two German components, namely the Mittlerer Oberrhein Region, which includes the cities of Rastatt, Karlsruhe and Baden-Baden, and Southern Palatinat with cities such as Landau, Germersheim and Bad Bergzabern. Can you give us a few initiatives carried out by the Eurodistrict since the beginning

22 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

of the present term of office in 2011? The Eurodistrict is primarily a support tool whose purpose is to ensure a certain quality of life for the citizens and 15,000 workers in its territory. From 2011, we have been working towards the establishment of a platform for the coordination of all agents of employment, in order to put an end to a too large disruption in this sector which results in a loss of effectiveness in its target audience, young people aged under 25 and workers of 45 and older. In this context, the Regio Pamina syndicate asserts itself today as the first group in Europe to streamline and pool four structural funds for economic aid to reduce the number of unemployed. Besides this important activity, and in addition to the management of many cross-border networks, the group is implementing a micro-projects programme called Pamina 21, responsible, since 2009, for 32 projects, with investment of €1.4 million.

What are the next objectives of the Regio Pamina Eurodistrict? The plan is to strengthen the presence of local and regional authorities within the French union members through the membership of local communities in North Alsace, which will allow rebalancing of the partnership with German communities. The Eurodistrict also plans to turn itself into a European grouping of territorial cooperation, which status will make it possible to respond better and attain recognition for its projects at European level. We are finally finishing a process of implementation of a plan of action and territorial cohesion called Pamina 2020, representing our roadmap for the coming years. The main objective of the Regio Pamina Eurodistrict is, and will remain, better legibility of its activity for the citizens n


R ISE MIE e R O lu VALÉCONOg the vay L' cin om n an Enh of eco

Le Bas Rhin, un territoire relié à toute l’Europe

Bas Rhin, a region linked to the whole of Europe Territoire de liaison par essence et situé au carrefour d’importants axes de transports de l’Europe du Nord au Bassin Méditerranéen, le Bas-Rhin s’impose comme un lieu stratégique de premier ordre. Parmi ses objectifs : conforter Strasbourg dans sa dimension de capitale européenne. A region of connection above all, and located at the crossroads of important axes of transport from Northern Europe to the Mediterranean basin, the Bas-Rhin asserts its position as a strategic location of the first order. Among its objectives: consolidating Strasbourg’s role as European capital. VERS AMSTERDAM

VERS BRUXELLES

Nouvelle Ligne à Grande Vitesse Est européenne / New High Speed Line for East Europe Imaginée pour rapprocher Paris du Grand Est et motivée par la volonté de bâtir un nouveau réseau de relations communautaires vers le centre de l’Europe, la première phase de construction de la nouvelle Ligne à Grande Vitesse Est européenne est désormais terminée. La seconde, qui concrétisera l’objectif de raccorder directement les grandes capitales européennes (Bruxelles, Luxembourg, Strasbourg), doit s’achever en 2016.

Wissembourg Territoire de HAGUENAU-WISSEMBOURG

Territoire de SAVERNE

Haguenau

PARIS Saverne

VERS PRAGUE

LGV EST Europée nne

Vendenheim Bischheim

VERS PARIS

Designed to bring Paris closer to the Wider East and motivated by the desire to build a new network of community relations towards the centre of Europe, the first phase of construction of the new High Speed Line for East Europe is already complete. The second phase, which will cement the objective of directly connecting major European capitals (Brussels, Luxembourg, Strasbourg), will be completed in 2016.

Molsheim Territoire de MOLSHEIM

Territoire de la CUSStrasbourg STRASBOURG

Territoire de SÉLESTAT

Sélestat VERS MADRID

VERS ROME

Liaisons aériennes / Air links Le département bénéficie d’un réseau dense d’aéroports situés à moins de deux heures de route et à destination des grandes villes européennes… n Strasbourg-Entzheim. Principales destinations : Paris, Lyon, Marseille, Amsterdam, Bruxelles, Londres, Madrid, Rome, Prague ; n Bâle-Mulhouse. Principales destinations : Amsterdam, Barcelone, Berlin, Bruxelles, Budapest, Copenhague, Dublin, Francfort, Lisbonne, Madrid, Prague, Rome, Vienne. …Et d’une proximité de poids lourds du transport aérien transcontinental tels que l’aéroport de Francfort ou celui de Zurich. 24 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

The Department boasts a dense network of airports within two hours drive, flying to major European city destinations... n Strasbourg-Entzheim principal destinations: Paris, Lyon, Marseilles, Amsterdam, Brussels, London, Madrid, Rome, Prague; n Bâle-Mulhouse principal destinations: Amsterdam, Barcelona, Berlin, Brussels, Budapest, Copenhagen, Dublin, Frankfurt, Lisbon, Madrid, Prague, Rome, Vienna.

… And proximity to heavyweights such as Frankfurt airport transcontinental air transport or Zurich.


Septembre 2014 | Bas-Rhin

ENTRETIEN | LA CCI de Strasbourg et du Bas-Rhin est engagée dans le programme “Strasbourg éco 2020”, dont l’ambition est de renforcer le développement économique du département autour de grands secteurs stratégiques.

Objectif : développer une dynamique entrepreneuriale

Le Bas-Rhin dispose de nombreux atouts : d’une part, un tissu industriel solide et diversifié, qui n’est pas dépendant d’un seul secteur d’activité. Il profite en outre de sa proximité avec le Baden Wurtemberg, l’une des régions les plus dynamiques d’Allemagne. Sa situation frontalière, au cœur de l’Europe, permet au département et à l’ensemble de l’Alsace d’afficher le taux d’exportation par habitant le plus élevé de France. Avec 7% des exportations nationales, l’Alsace se positionne au 5ème rang des régions exportatrices. Autre atout important, l’importance de la recherche, notamment dans le domaine des biotechnologies et des sciences de la vie. Quels dispositifs mettez-vous en place pour aider les commerçants ? Notre action vise en priorité les commerçants indépendants qui ne disposent pas comme les chaines nationales ou les franchisés d’un accompagnement pour les aider à développer leur activité. Ainsi, nous avons lancé plusieurs actions de sensibilisation des commerçants à l’accueil des personnes en situation de handicap, ce qui constitue un enjeu majeur compte-tenu du vieillissement de la population. Nous mettons également l’accent sur leur formation à la pratique des nouvelles technologies. Aujourd’hui, pour survivre, un commerçant doit impérativement intégrer dans sa démarche commerciale la culture web, le ecommerce, les réseaux sociaux, etc... La CCI les accompagne aussi pour améliorer l’accueil et les services à la clientèle. 200 points de vente ont été audités l'an dernier.

Vous avez récemment dit vouloir “développer la culture de l’apprentissage ”. Pourquoi ?

Quelles sont vos perspectives économiques dans les prochaines années ? Il est toujours difficile d’anticiper l’évolution du développement économique d’un département, puisqu’il dépend largement de la conjoncture nationale et internationale. Toutefois la CCI de Strasbourg et du BasRhin est étroitement associée à l’élaboration et la mise en œuvre de la stratégie de développement économique “Strasbourg éco 2020” initiée par la Communauté Urbaine de Strasbourg. Cette feuille de route met l’accent sur cinq secteurs stratégiques :

Parce que les chiffres sont éloquents et parlent d’eux même ! En Alsace, selon le niveau de formation 70 à 86 % des apprentis ont un emploi 7 mois après la fin de leur formation, contre 51 % des jeunes ayant suivi une formation scolaire classique. 51 % des emplois occupés par des apprentis sont en CDI. C’est donc la voie “royale” de l’apprentissage qui doit être encouragée par tous les moyens afin d’endiguer le fléau social du chômage des jeunes. Pour cela, la CCI se mobilise en poursuivant des efforts pour la promotion de l’apprentissage, à travers notamment la Nuit de l’Orientation qui attire chaque année 3000 participants. C’est pour cette raison qu’avec les autres chambres consulaires nous avons été consternées par la décision récente du gouvernement de supprimer la prime de 1000 euros pour les entreprises recrutant un apprenti. Dans une région où l’objectif est d’atteindre 20.000 apprentis par an, cette mesure choque.

n les technologies médicales et thérapies nouvelles ; n les mobilités innovantes ; n l’économie verte ; n le tertiaire supérieur international ; n les activités créatives et audiovisuelles.

© CCISBR Henri Parent

Quels sont les atouts économiques du département ?

L’objectif de ce programme est également de développer une véritable dynamique entrepreneuriale, grâce à un soutien affirmé à la création d’entreprise. En tant que Président de CCI, représentant des 37 000 entreprises bas-rhinoises, je demande à nos élus, membres des parlements nationaux et européens de mieux prendre en compte les besoins des entreprises dans toutes leurs décisions. C’est un “appel au secours” ! n Propos recueillis par Colombe Dabas

Jean-Luc Heimburger Président de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Strasbourg et du Bas-Rhin

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 25


Septembre 2014 | Bas-Rhin

Interview with: Jean-Luc Heimburger, Chairman of the Chamber of Commerce and Industry of Strasbourg and Bas-Rhin

The Chamber of Commerce and Industry (CCI) of Strasbourg and Bas-Rhin is committed to the “Strasbourg eco 2020” programme, whose ambition is to reinforce the economic de-velopment of the department along broad strategic lines.

What are the economic assets of the department? The Bas-Rhin has many assets: on the one hand, a solid and diverse industrial fabric, which is not dependent on just one sector of activity. It benefits moreover from its proximity with Baden-Wurttemberg, one of the most dynamic regions of Germany. Its frontier location, at the heart of Europe, allows the department and the whole of Alsace to post the highest rate of export per inhabitant in France. With 7% of the national exports, Alsace is in 5th position among exporting regions. Another important asset, the importance of research, in particular in the field of biotechnology and life sciences. What strategies are you putting in place to help shopkeepers? Our activity primarily targets independent shopkeepers who, unlike national chains or franchises, do not have support to help them develop their activity. In this way, we have launched several campaigns to raise shopkeeper awareness regarding disabled access, which constitutes a major issue given the ageing of the population. We also put the emphasis on training in the use of new technologies. Today, in order to survive, a shopkeeper must imperatively incorporate web culture, E-trade, social networks, etc. into its commercial strategy. The CCI also lends support to improve reception and client services. 200 points of sale were audited last year.

You recently said you want to “develop apprenticeship culture”. Why? The figures speak for themselves!! In Alsace, depending to the level of training 70 to 86% of apprentices have a job 7 months after the end of their training, versus 51% of young people who have received a traditional school education. 51% of the jobs held by apprentices are on permanent contracts. It is therefore the “royal” apprenticeship route, which must be encouraged by all means in order to stem the social plague of youth unemployment. To that end, the CCI is mobilised to continue efforts for the promotion of apprenticeships, in particular through Orientation Night, which attracts 3,000 participants each year. It is for this reason that, along with the other Chambers of Commerce we were dismayed by the recent government decision to eliminate the 1,000 euro bonus for businesses recruiting an apprentice. In a region where the aim is to reach 20,000 apprentices per annum, this measurement is a shock.

© Marc DOSSMANN

Objective: develop an entrepreneurial dynamic

What are your economic prospects in the coming years? It is always difficult to anticipate the direction of the economic development of a department, since it depends largely on the national and international economic situation. However the CCI of Strasbourg and Bas-Rhin is closely linked to the development and implementation of the economic development strategy of “Strasbourg eco 2020” initiated by the Urban Community of Strasbourg. This roadmap accents five strategic sectors: n medical technologies and new therapies; n innovative mobility; n the green economy;

26 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

“A solid and diverse industrial fabric.”

n the international higher tertiary sector; n creative and audio-visual activities. The objective of this program is also to develop true entrepreneurial dynamics, thanks to confirmed support for company creation. As Chairman of the CCI, representing the 37,000 companies of Bas-Rhin, I ask our elected officials, members of the national and European parliaments to better take into account the needs of companies in all their decisions. This is a “call for help”! n


Septembre 2014 | Bas-Rhin

ENTRETIEN | Bénéficiant du célèbre “savoir-faire alsacien”, le Bas-Rhin met l’accent sur les spécificités locales pour conforter son attractivité et sa compétitivité à l’international. Une volonté de “monter en gamme” dont témoigne la politique touristique menée par le Conseil général.

“Il faut tenir la dragée haute à nos voisins” Si le Bas-Rhin comptait l’un des taux de chômage les plus faibles en France il y a quelques années, qu’en est-il aujourd’hui du “miracle économique alsacien” ?

l’ADIRA, qui prospecte pour attirer de nouveaux investisseurs ou accompagne les entreprises déjà implantées souhaitant se développer ou résoudre des difficultés.

Cet héritage est en partie derrière nous : de 6,5 % en 2009, le taux de chômage atteint désormais les 9 % et se rapproche doucement de la moyenne nationale. Les années prospères ont permis de développer fortement l’emploi industriel, grâce aux capitaux étrangers et notamment ceux des entreprises allemandes, qui choisissaient l’Alsace pour rester proches de leurs sièges sociaux, des entreprises américaines et pour entrer en Europe. En ces temps de crise, il faut considérer la réalité telle qu’elle se présente, autrement dit sans acquis. À nous de redoubler de compétitivité pour avoir la capacité de créer de nouveaux gisements d’emploi tout en sauvegardant l’existant.

Plus particulièrement, quels sont les atouts des entreprises alsaciennes ? En quoi se montrent-elles compétitives par rapport à leurs voisins européens ?

à certains standards et qui souhaiteraient que leurs enfants poursuivent une scolarité européenne. La concurrence a beau être rude du côté des entreprises, elle nous donne l’occasion de forger nos propres compétences et de tenir la dragée haute ! Il faut pousser l’excellence plus haut et plus loin, confortant ainsi certaines sociétés à investir en Alsace là où la facilité les inciterait à préférer nos voisins allemands.

L’Alsace possède cette double chance de pouvoir former une main d’œuvre à la fois qualifiée, consciencieuse et capable de rentrer immédiatement dans le processus de production. Par l’action des corporations et des compagnies consulaires qui valorisent l’apprentissage, elle bénéficie aussi de la présence de nombreuses écoles d’ingénieurs et de l’Université de Strasbourg, desquelles sortent chaque année des managers de haut niveau. Ces spécificités facilitent également l’accueil de cadres dans la région, attachés

Dans le cadre de la démarche “Des Hommes et des Territoires”, vous avez fait du développement touristique l’une de vos priorités. Comment encouragez-vous l’émergence de projets locaux ?

En participant à la création d’Alsabail, le Conseil Général a permis aux sociétés de bénéficier d’avances sans intérêts pour les soutenir dans leurs investissements à réaliser et faciliter l’émergence de leurs projets innovants. En 2013, le Conseil général a ainsi apporté 10,5 millions d’euros pour accompagner ce dispositif. Par ailleurs, la mise en place de plateformes départementales d’activités de grande dimension, entièrement équipées et positionnées sur des secteurs stratégiques favorise naturellement notre attractivité et l’implantation de nouvelles entreprises. Enfin, Le Bas-Rhin soutient également son agence de développement économique,

© Jean-Luc Stadler / CG67

Par quels moyens le Conseil général soutient-il l’économie locale ?

Cette démarche a d’abord permis de faire un bilan pour connaître les attentes des touristes et se renouveler en permanence. Parallèlement au développement d’une hôtellerie de qualité, nous avons souhaité renforcer l’attractivité du territoire en communiquant autrement sur l’Alsace. Pour ce qui est du tourisme de proximité, le Conseil général travaille actuellement à la création de pistes cyclables et d’applications mobiles pour faciliter la découverte de la région au travers les moyens technologiques modernes. Il faut développer à la fois la qualité et la quantité de l’offre d’accueil, notamment pour que “la destination Alsace” réponde véritablement aux exigences des nouvelles clientèles françaises et étrangères n Propos recueillis par Pauline Pouzankov

Jean-Philippe Maurer Président de la Commission de l’économie, de l’emploi et du tourisme

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 31


Septembre 2014 | Bas-Rhin

Interview with: Jean-Philippe Maurer, Chairman of the Economy, Employment and Tourism Commission

Profiting from renowned Alsatian savoir-faire, the Bas-Rhin puts emphasis on local specificities to consolidate its attractiveness and competitiveness at the international level. A desire to rise in quality to which the tourist policy led by the General Council testifies.

©Denis GUICHOT / CG67

“We must measure up against our neighbours”

Whilst the Bas-Rhin included one of lowest rates of unemployment in France a few years ago, where does the Alsatian economic miracle stand today? This heritage is partly behind us: from 6.5% in 2009, the rate of unemployment has now reached 9% and is slowly approaching the national average. The prosperous years have allowed us to develop strongly industrial employment, thanks to foreign capital and in particular that of German companies, that chose Alsace to remain close to their headquarters and of American companies that chose our region to enter Europe. In these times of crisis, we have to consider reality as it is, that is to say without taking anything for granted. Up to us to redouble our competitiveness in order to have the capacity to create new pools of employment whilst safeguarding what is already in place. How does the general Council support the local economy? By taking part in the creation of Alsabail, the General Council allowed companies to benefit from interest-free advances to support them in their investments and to facilitate the emergence of their innovative projects. In 2013, the general Council has in this way invested 10.5 million euros to support this strategy. In addition, departmental platforms of large scale activities, entirely equipped and positioned in strategic sectors supports our natural attractiveness and the establishment of new companies. Finally, the Bas-Rhin also supports its economic development agency, ADIRA, which is

“Up to us to redouble our competitiveness in order to have the capacity to create new pools of employment whilst safeguarding what is already in place.”

looking to attract new investors and supporting existing businesses wishing to grow or solve difficulties. More particularly, what assets do Alsatian companies possess ? How are they competitive in comparison to their European neighbours? Alsace has this double chance of being able to train labour that is both qualified, conscientious and able to immediately enter the production process. By the action of the corporations and of the subsidiarycompanies which develop training, it also benefits from the presence of many engineering schools, and the University of Strasbourg, which produce each year highlevel managers. These specificities also facilitate the reception of management in the region, who are attached to certain standards and want their children to receive a European education.However tough the competition on the companies' side, it gives us the opportunity to forge our own skills and to hold high standards! It is necessary

32 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

to push higher and further for excellence, deciding in this way some companies to invest in Alsace, where ease would encourage them to prefer our German neighbours. Within the framework of the “Des Hommes et des Territoires”, you have made tourist development one of your priorities. How do you encourage the emergence of local projects? This step initially allowed us to make an assessment of tourist expectations and to constantly renew our offering. In parallel to the development of quality hotels, we wanted to reinforce the attractiveness of the region by communicating in a different way about Alsace. Regarding local tourism, the General Council is currently working on the creation of cycle tracks and mobile applications to facilitate discovery of the area via modern technology.We need to develop both quality and quantity accomodation offer, in particular so that “destination Alsace” truly answers the requirements of new customers, French and foreign n


Septembre 2014 | Bas-Rhin

ENTRETIEN | Tous les ans, l’Agence de développement économique du Bas-Rhin aide 350 porteurs de projet à se développer et à prospérer. Grâce à un travail intense sur le terrain, elle constitue des réseaux locaux de croissance.

“Créer un environnement propice à l’activité économique”

L’Adira, agence de développement économique du Bas-Rhin, est principalement financée par le Conseil général afin d’apporter un soutien gratuit aux porteurs de projets d’entreprise. Nous proposons des terrains, des bâtiments, du conseil en financement et de l’accompagnement dans les formalités administratives. L’objectif est de faciliter les projets de développement des sociétés, afin de les épauler dans ces étapes complexes. Le soutien apporté est de qualité, puisqu’il se base sur une expérience du terrain entretenue depuis 60 ans, via nos membres issus des principales forces économiques, politiques et sociales de la région. Tous les ans, 350 projets nouveaux sont gérées par les huit chefs de projets de l’Adira.

Dans quelle mesure le Bas-Rhin est-il un territoire attractif pour l’implantation ?

Europe ?

lité spécifique : n le pôle Biovalley : le plus ancien des pôles et réputé pour son rayonnement mondial, notamment dans le domaine des sciences de la vie, de la pharmacie et des biotechnologies ;

Notre région est même la plus performante en France par tête d’habitant : un Alsacien exporte autant qu’un Japonais ! La raison est qu’il y a chez nous de nombreux produits de niche et beaucoup de sociétés internationales, qui se sont installé après la guerre et jusqu’il y a encore quelques années. Ces industriels s’implantent historiquement ici pour produire en France et s’exporter dans toute la zone Europe et Afrique. Les compétences des Alsaciens sont très demandées et forment même une vraie diaspora : les militaires, les grands chefs cuisiniers, les manageurs. En 2007, nous les avons regroupés dans le Club des ambassadeurs d’Alsace, qui compte 2000 membres.

n alsaco-lorrain, le pôle Hydréos traite de la problématique de l’eau avec un grand savoirfaire, forgé autour de l’école d’ingénieur de l’eau, l’Engees ; n le pôle Véhicule du futur s’appuie sur une industrie plus ancienne, travaillant sur l’avenir de la mobilité ; il comprend l’Alsace et la Franche-Comté ; n le pôle Fibre naturelle Grand-est, partagé avec la Lorraine, où il s’agit de créer à partir du bois des produits de demain ; n le pôle Énergivie : dédié à l’efficacité énergétique dans le bâtiment, il s’oriente vers des solutions innovantes.

Qu'en est-il de vos pôles de compétitivité ? Nos cinq pôles reflètent la force régionale et détiennent chacun une responsabi-

Les nouveaux investissements qui arrivent chaque année sont la meilleure preuve de notre succès ! Notre département est dense, bien irrigué, maitrise les langues, compte des universités fortes et se situe surtout dans le centre-Europe. À Strasbourg, nous installons des directions régionales, des centres de services à vocation franco-allemande, des sociétés attirées par les savoir-faire de la très réputée université de Strasbourg et des pôles de compétitivité, autour de Strasbourg nous implantons de la logistique, des sites industriels, des data center, etc.

Le savoir-faire alsacien s’exporte-t-il en 34 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

© ADIRA

Comment l’Adira accompagne-t-elle les entreprises locales ?

Quelles sont vos ambitions pour l’Adira ? Il faut continuer à constituer des réseaux locaux de croissance, au plus près des territoires, afin de créer un environnement propice à l’activité économique pour dynamiser l’emploi. Avec comme stratégie de vivre au quotidien avec les chefs d’entreprise, pour les aider à concrétiser les projets en leur simplifiant la vie n Propos recueillis par Colombe Dabas

Vincent Froehlicher Directeur général de l’ADIRA, agence de développement économique du Bas-Rhin


Interview with: Vincent Froehlicher, Director general of ADIRA, Economic Development Agency of Bas-Rhin

Each year, the Economic Development Agency of Bas-Rhin helps 350 project leaders to develop and thrive. Thanks to an intensive effort on the ground, it is forming local area growth networks.

How does Adira support local companies? Adira, Economic Development Agency of Bas-Rhin, is mainly financed by the General Council in order to bring free support to company project leaders. We propose sites, buildings, financing advice and administrative support. The objective is to facilitate companies' development projects in order to support them in these complex stages. The support we bring is high quality, since it is based on grassroots experience built up over 60 years, via our members drawn from the principal economic, political and social forces of the region. Every year, 350 new projects are managed by the eight project leaders of Adira. How attractive is the Bas-Rhin region in terms of setting up? The new investments that arrive each year are the best proof of our success! Our department is dense, well-irrigated, multilingual, home to one of the strongest universities and above all, located in centreEurope. In Strasbourg, we are setting up regional management, Franco-German service centres, companies attracted by the very highly renowned university of Strasbourg and the centres of excellence, around Strasbourg we are installing logistics, industrial sites, data centres, etc.

tian exports as much as a Japanese person! The reason for this is that we have many niche products and many international companies that settled here after the war and still until a few years ago. These industrialists are historically established here to produce in France and export across the Eurozone and Africa. The Alsatian skillset is very in demand and even forms a real diaspora: military personnel, great chefs, managers. In 2007, we united these in the ambassadors of Alsace Club, which counts 2,000 members.

© 2012 Denis Guichot/CG67

“Creating an environment favourable to economic activity”

What about your centres of expertise? Our five centres reflect the regional strength and each one holds a specific responsibility: n the Biovalley centre: oldest of the centres and renowned for its impact across the world, in particular in the field of life sciences, pharmacy and biotechnology; n the Hydréos centre of Alsace-Lorraine deals with issues of water with a great knowhow, forged around the school of water engineering, Engees; n the Véhicule of the future centre rests on an older industry, working on the future of mobility; it includes Alsace and FrancheComté; n the Grand-est natural fibre centre, shared with Lorraine, where the aim is to create the products of tomorrow from wood; n the Énergivie centre: dedicated to the energy efficiency in buildings, it is aimed at innovative solutions.

Is Alsatian know-how exported in Europe?

What are your ambitions for Adira?

Our region is the highest performing in France per capita of inhabitant: one Alsa-

We need to continue to constitute local growth networks, as close as possible to the

“Our region is the highest performing in France per capita of inhabitant.”

territories, in order to create an environment that is favourable to economic activity to drive employment. Our strategy is to live day to day with company heads, to help concretise projects and simplify things n

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 35


Septembre 2014 | Bas-Rhin

Das gespräch : Vincent Froehlicher, Generaldirektor von ADIRA, Agentur für Wirtschaftsförderung des Departements Bas-Rhin

Jedes Jahr hilft die Agentur für Wirtschaftsförderung des Departements Bas-Rhin (ADIRA) 350 Projektträgern, sich zu entwickeln und aufzublühen. Durch eine intensive Arbeit vor Ort, bildet sie lokale Wachstumsnetzwerke.

© 2012 Denis Guichot/CG67

“Eine Umgebung für die wirtschaftliche Aktivität schaffen”

Wir unterstützt die ADIRA lokale Unternehmen? Die ADIRA, Agentur für Wirtschafts-förderung des Departements Bas-Rhin, wird hauptsächlich durch den Generalrat finanziert, um den Projektleitern des Unternehmens eine kostenlose Unterstützung anzubieten. Wir bieten Grundstücke, Gebäude, Finanzierungsberatung und Unterstützung bei den Formalitäten an. Ziel ist es, die Entwicklungsprojekte der Unternehmen zu erleichtern, um sie bei diesen komplexen Schritten zu unterstützen. Die angebotene Unterstützung ist sehr professionell, da sie auf einer praktischen Erfahrung von mehr als 60 Jahren durch unsere Mitglieder aus den wichtigsten Wirtschafts-, Politik- und Regionskräften basiert. Jedes Jahr werden 350 neue Projekte von den acht Projektmanagern von ADIRA verwaltet. Inwieweit ist das Departement Bas-Rhin ein attraktives Gebiet für die Ansiedlung? Die neuen Investitionen jedes Jahr sind der beste Beweis für unseren Erfolg! Unser Departement ist dicht, gut bewässert, Meister der Sprachen, besitzt starke Universitäten und liegt vor allem in der Mitte Europas. In Straßburg haben wir regionale Niederlassungen, Service-Center für die deutsch-französische Bestimmung, Unternehmen, die von der Expertise der renommierten Universität Straßburg und der Wettbewerbscluster angezogen werden, um Straßburg herum, haben sich die Logistik, Industrieanlagen, Datencenter etc. angesiedelt.

“Wir müssen weiterhin lokale Netzwerke für das Wachstums näher an den Gebieten bilden, um ein günstiges Umfeld für die Wirtschaftstätigkeit zur Förderung der Beschäftigung zu schaffen.”

Wie wird die elsässische Expertise nach Europa gebracht? Unsere Region ist auch noch die leistungsfähigste in Frankreich pro Einwohner: Ein Elsässer exportiert genauso viel wie ein Japaner! Der Grund hierfür sind unsere zahlreichen Nischenprodukte und vielen internationalen Unternehmen, die sich nach dem Krieg bis noch vor ein paar Jahren angesiedelt haben. Diese Hersteller haben sich hier in der Geschichte angesiedelt, um in Frankreich zu produzieren und ins ganze europäische Gebiet sowie Afrika zu exportieren. Die elsässischen Fähigkeiten sind sehr gefragt und formen zugleich eine echte Diaspora: das Militär, die Spitzenköche und die Manager. Im Jahr 2007 haben wir sie im Club der elsässischen Botschafter (Club des ambassadeurs d’Alsace), die 2.000 Mitglieder hat, zusammengeschlossen.

senschaften, Pharmazie und Biotechnologie; n In Elsass-Lothringen, beschäftigt sich das Cluster Hydréos mit seiner Expertise mit dem Thema Wasser, das bei der Ingenieurschule Engees für Wasserwirtschaft gebildet wurde; n das Fahrzeugcluster der Zukunft basiert auf einer älteren Industrie, die an der Zukunft der Mobilität arbeitet; es umfasst das Elsass und die Franche-Comté; n das Cluster für Naturfasern im Nordosten zusammen mit Lothringen, wo Produkte aus Holz für morgen hergestellt wird; n Énergivie: für die Energieeffizienz von Gebäuden, orientiert es sich an innovativen Lösungen. Was sind Ihre Ziele für ADIRA?

Wie sieht es mit Ihren Wettbewerbsclustern aus? Unsere fünf Cluster spiegeln die regionale Stärke wider und jedes verfügt über eine besondere Verantwortung: n BioValley: eines der ältesten und bekanntesten Cluster für seine globale Ausstrahlung, insbesondere im Bereich der Lebens-wis-

36 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

Wir müssen weiterhin lokale Netzwerke für das Wachstums näher an den Gebieten bilden, um ein günstiges Umfeld für die Wirtschaftstätigkeit zur Förderung der Beschäftigung zu schaffen. Mit einer solchen Strategie des alltäglichen Lebens kann den Unternehmern geholfen werden, Projekte durch die Vereinfachung des Lebens zu verwirklichen n


Septembre 2014 | Bas-Rhin

ENTRETIEN | Créée il y a plus de 60 ans et financée par le Conseil général à hauteur de 2,7 millions d’euros, l’Agence de développement touristique (ADT) du Bas-Rhin coopère étroitement avec l’ensemble des territoires pour déployer des stratégies innovantes et transversales.

“Une identité alsacienne extrêmement forte”

Bénéficiant d’une très forte identité territoriale et désormais désenclavée, l’Alsace accueille chaque année entre 12 et 12,5 millions de touristes sur les 82 qui viennent en France. Pendant les fêtes de fin d’année notamment, le marché de Noël de Strasbourg concentre à lui seul près de 2 millions de visiteurs. Si le business touristique représente plus de 6,1 % du PIB alsacien, la création de synergies entre les acteurs locaux est une priorité essentielle pour l’ADT. De l’instruction des subventions à l’édition et la réalisation de supports de communication, nous nous efforçons d’adapter nos objectifs aux réalités économiques du moment.

“Le tourisme, 6,1 % du PIB alsacien.”

ral, gastronomie, activités ludiques et lieux de pèlerinages (Mont Saint Odile) sont autant d’atouts alsaciens qu’il faudra cultiver pour attirer plus de touristes et surtout les retenir plus longtemps, notamment lors du week-end de Pâques. D’où l’intérêt de développer davantage de plateformes d’accueil et de divertissements.

compte de son côté exploiter cet axe stratégique pour retenir ce public sur une durée plus longue. Par ailleurs, certains restaurants commencent à consacrer des formules dédiées aux retraités qui viennent passer un week-end en couple ou avec leurs petits enfants pour soulager les parents.

“Les attentes touristiques ont considérablement évolué ces 20 dernières années.”

Comptez-vous ouvrir ce tourisme majoritairement “familial” à d’autres profils ? Si la famille représente une valeur touristique sûre, nous avons lancé plusieurs pistes pour développer des axes complémentaires. En partenariat avec l’office de tourisme, Strasbourg a par exemple mis en place une offre spéciale pour la Saint-Valentin sous l’appellation “Strasbourg mon amour”, destinée aux jeunes couples qui souhaiteraient découvrir la région. Accueillant de plus en plus de camping caristes, la ville d’Obernai

Comment faites-vous face à la concurrence régionale ? Les attentes touristiques des consommateurs ont considérablement évolué ces 20 dernières années : notamment, la progression actuelle du nombre de personnes qui partent en week-end prolongé de trois ou quatre jours. Dans un monde de concurrence très rude aux offres extrêmement variées, notre maillage de villes et l’aura de Strasbourg confèrent au Bas-Rhin une attractivité particulière, en tant que terre d’humanisme, capitale de l’Alsace et capitale institutionnelle. Patrimoine castral, architectu38 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

Dans quelle mesure l’ADT encourage-telle les initiatives nouvelles en matière de tourisme ?

© Jean-Luc Stadler

Par quels moyens l’Agence de développement touristique du Bas-Rhin concourtelle au rayonnement de son territoire ?

Chaque année, nous sélectionnons cinq projets touristiques parmi les plus innovants du Bas-Rhin pour les récompenser au travers d’un dispositif. Cette année notamment, une commune a su booster son nombre de réservations en l’espace de deux ans grâce à la création d’un site internet d’une interactivité remarquable ! Je pense aussi à une ferme des collines prévosgiennes qui a développé des modes de gite extrêmement ruraux qui offrent aux touristes la possibilité de vivre en contact direct avec les techniques de maraîchage et d’élevage locales n Propos recueillis par Pauline Pouzankov

Bernard Fischer Président de la Commission des finances et des affaires générales, président de l’Agence de développement touristique du Bas-Rhin


Interview with: Bernard Fischer, Chairman of the Committee for Finance and General Affairs, Chairman of the Tourism Development Agency of Bas-Rhin

Created over 60 years ago and financed by the general Council to the tune of EUR 2.7 million, The Tourism Development Agency of Bas-Rhin (TDA) cooperates closely with the territories as a whole to deploy innovative and lateral strategies.

© Dorothée PARENT

“An extremely strong Alsatian identity”

How does the Tourism Development Agency of Bas-Rhin contribute to the reputation of its territory? Benefiting from a very strong territorial identity, and from now on unenclosed, Alsace accomodates each year between 12 and 12.5 million of the 82 million tourists who come to France. During the year-end holidays in particular, the Strasbourg Christmas market alone counts almost 2 million visitors. While the tourist business represents more than 6.1% of Alsatian GDP, the creation of synergies between local players is an essential priority for the TDA. From the distribution of subsidies to the publishing and design of communication materials, we endeavour to adapt our objectives to the economic realities of the moment.

“Tourism, 6.1% of Alsatian GDP.” How do you cope with the regional competition? The tourist expectations of consumers have significantly evolved these last 20 years: in particular, the current growth in the number of people taking a three or four day weekend break. In a world of tough competition with extremely varied offers, our grid of cities and the aura of Strasbourg confer on the Bas-Rhin particular attraction, as a land of humanism, capital of Alsace and institutional capital. City and architectural heritage, gastronomy, play activities and places of pilgrimage (Mont Saint Odile), are

“Alsace accomodates each year between 12 and 12.5 million of the 82 million tourists who come to France.”

as many Alsatian assets it will be necessary to cultivate in order to attract more tourists and especially retain them longer, in particular at the time of Easter weekend. Hence the interest in developping more reception and entertainment platforms. Do you intend to open this principally family-orientated tourism to other demographics? Whilst family represents a certain tourist value, we have launched several initiatives to develop complementary axes. In partnership with the office of tourism of Strasbourg, for example, set up a special offer for St. Valentine's day under the name "Strasbourg, my love" aimed at young couples who would wish to discover the region. Accomodating more and more camping drivers, the town of Obernai for its part is hoping to exploit this strategic axis to retain this market over a longer duration. In addition, some restaurants are starting to set out menus for pensioners who come to

spend a weekend as a couple or with their grandchildren to relieve the parents.

“Tourist expectations have significantly evolved over the past 20 years.” To what extent does the TDA encourage new initiatives in tourism? Each year, we select five among the most innovative tourism projects in BasRhin in order to reward these via an initiative. This year in particular, one municipality has been able to boost its number of reservations within two years thanks to the creation of a website of remarkable activity! I am also thinking of a farm in the pre-Vosges hills which has developed extremely rural modes of lodging offering tourists the possibility of living in direct contact with local techniques of farming and breeding n

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Septembre 2014 | Bas-Rhin

Das Gespräche : Bernard Fischer, Präsident des Finanzausschusses und allgemeiner Angelegenheiten, Präsident des Tourismusverbandes “Agence de développement touristique“, ADT des Departements Bas-Rhin

Der Tourismusverband “Agence de développement touristique“ (ADT) des Departements Bas-Rhin, der vor mehr als 60 Jahren ins Leben gerufen und vom Generalrat mit 2,7 Mio. Euro finanziert wurde, arbeitet eng mit den Bezirken zusammen, um innovative und übergreifende Strategien einzuführen.

© Denis Guichot/CG67

“Eine extrem starke elsässische Identität”

Mit welchen Mitteln trägt der Tourismusverband ADT des Departements Bas-Rhin zum Einfluss seines Bezirks bei? Durch seine starke territoriale Identität und von nun an auch besser angebunden, werden im Elsass jedes Jahr zwischen 12 und 12,5 Millionen Touristen von 82, die nach Frankreich kommen, empfangen. Insbesondere während der Weihnachtszeit, haben wir auf den Weihnachtsmärkten in Straßburg allein fast 2 Millionen Besucher. Wenn die Tourismusbranche mehr als 6,1 % des elsässischen BIP ausmacht, ist die Schaffung von Synergien zwischen den lokalen Akteuren eine der wichtigsten Prioritäten für den ADT. Ab dem Zeitpunkt, wo die Subventionen zur Bearbeitung und Durchführung von Kommunikationsmedien angewiesen werden, bemühen wir uns, unsere Ziele den wirtschaftlichen Realitäten anzupassen.

“Wenn die Tourismusbranche mehr als 6,1 % des elsässischen BIP ausmacht, ist die Schaffung von Synergien zwischen den lokalen Akteuren eine der wichtigsten Prioritäten für den ADT.”

Elsass und als institutionelle Hauptstadt. Schloss-, Architektur- und Gastronomieerbe, Freizeitaktivitäten und Wallfahrtsorte (Mont Saint Odile) sind zudem Vorzüge aus dem Elsass, die wachsen müssen, um mehr Touristen anzuziehen und diese, vor allem während des Osterwochenendes, länger zu halten. Somit besteht die Notwendigkeit noch mehr Empfangs- und Unterhaltungsplattformen zu entwickeln.

Wie gehen Sie mit dem regionalen Wettbewerb um?

Glauben Sie, dass dieser hauptsächlich “Familien Tourismus” noch für andere Profile geöffnet wird?

Die touristischen Erwartungen der Verbraucher haben sich in den vergangenen 20 Jahren verändert: Insbesondere der aktuelle Anstieg an Menschen, die am mit drei oder vier Tagen verlängerten Wochenende anreisen. In einer rauen Wettbewerbswelt um extrem vielfältige Angebote, verleiht unser Netzwerk von Städten und die Aura von Strasbourg dem Departement Bas-Rhin eine besondere Attraktivität als Ort des Humanismus, als Hauptstadt des

Wenn die Familie einen sicheren touristischen Wert darstellt, dann können wir verschiedene Möglichkeiten umsetzen, um ergänzende Wege zu entwickeln. In Zusammenarbeit mit dem Tourismusbüro, hat Straßburg beispielsweise ein besonderes Angebot zum Valentinstag unter dem Motto “Straßburg meine Liebe” für junge Paare entwickelt, welche die Umgebung erkunden möchten. Indem immer mehr Camper empfangen werden, nutzt die Stadt Obernai sei-

nerseits diesen strategischen Weg, um sein Publikum über einen längeren Zeitraum zu halten. Darüber hinaus beginnen einige Restaurants Menüs für Senioren zu erstellen, die zu zweit oder mit ihren Enkelkindern dort ein Wochenende verbringen, um die Eltern zu entlasten. Inwieweit unterstützt der Tourismusverband ADT die neuen Initiativen in der Tourismusbranche? Jedes Jahr wählen wir fünf TourismusProjekte, unter denen sich die innovativsten des Departements Bas-Rhin befinden, um diese zu belohnen. Gerade in diesem Jahr hat eine Gemeinde ihre Anzahl an Reservierungen innerhalb von zwei Jahren durch die Schaffung einer Website mit einer bemerkenswerten Interaktivität gesteigert! Ich denke auch an einen Bauernhof außerhalb der Vogesen, der eine Form einer extrem ländlichen Unterkunft entwickelt hat, die den Touristen die Möglichkeit bietet in direkten Kontakt mit den Garten- und Aufzuchtstechniken vor Ort zu treten n

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Septembre 2014 | Bas-Rhin

ENTRETIEN | Cumulant de nombreuses ressources patrimoniales, plusieurs savoir-faire industriels et une situation géographique avantageuse, le Parc Naturel des Vosges du Nord traverse la crise sans trop de peine. Le sort de certains secteurs, notamment celui du bois, seront néanmoins déterminants pour son avenir.

Un parc d’attractivités

Le Parc des Vosges du Nord concerne onze intercommunalités et correspond à 111 communes (plus de 85 000 habitants), dont les deux tiers se trouvent dans le Bas Rhin, en Alsace, et les autres dans le département de la Moselle, en Lorraine. Situé sur le massif des Vosges, ce territoire boisé à 60% est frontalier avec l’Allemagne et le Parc naturel du Palatinat, qui est son pendant côté allemand. Les deux parcs forment ainsi conjointement la première réserve de biosphère transfrontalière en Europe occidentale.

Vous attachez une importance particulière à la protection de l’environnement. Quelles mesures mettez-vous en place localement pour y parvenir ? Un Parc Naturel Régional (PNR) tend par définition à la protection de l’environnement, puisqu’il s’agit de l’une de ses raisons d’être, mais ce n’est pas la seule. Les PNR, établis sur des territoires ruraux souvent à la marge, ont pour objet de valoriser leurs patrimoines naturels et culturels pour créer une économie différenciée qui tienne compte de leur caractère intrinsèque tout en développant leur attractivité. La loi française, relayée dans leur charte, leur impose donc d’être dans l’innovation et l’expérimentation. Dans le cas concret du PNR des Vosges du Nord, il s’agit d’adapter l’activité économique à la diversité de la forêt (différentes essences et catégories, bois plus ou moins murs) plutôt que d’accommoder cette dernière à ce que réclame le marché.

Votre territoire est chargé de ressources patrimoniales majeures. Le parc parvientil à maintenir un certain niveau d’activité malgré une tendance globale à la désindustrialisation ?

toire, est quant à elle fragilisée et mobilise toute notre attention. Cette ressource non délocalisable est une chance mais il faut faire en sorte qu’elle puisse être aussi transformée localement.

Notre territoire est plutôt dans une phase de développement et de croissance de l’emploi, la crise industrielle ayant frappé la région dès les années 1960. Les industries du verre et du cristal, qui furent durement touchées, se portent bien aujourd’hui, au même titre que celle du fer, notamment portée par l’entreprise Alstom qui produit entre autres les rames TER dans nos usines. Le pétrole constitue un autre enjeu économique majeur régionalement, bien que sa qualité ne soit pas excellente. La première exploitation pétrolière du monde s’est d’ailleurs faite en Alsace et le mot même de “baril” vient de chez nous. Des ressources géothermiques (eaux souterraines chaudes) sont également présentes dans le parc, renforçant son potentiel en matière d’énergie. Néanmoins, l’industrie du bois, essentielle pour notre terri-

Le tourisme occupe également une place de choix parmi les activités du parc. Dans quelle mesure favorise-t-il l’économie locale ? Bien qu’il ne s’agisse pas, contrairement à d’autres PNR, de l’activité principale de notre parc, le tourisme tend à se développer, du fait de la situation intéressante de ce territoire, rurale mais à proximité de grandes métropoles (Paris et Francfort à 1h30). L’objectif principal est de clarifier l’offre touristique pour répondre aux demandes souvent précises des touristes en réduisant le manque de synergie entre les trop nombreux organismes touristiques. Quelles seront les perspectives et les grands enjeux pour le parc au cours des prochaines années ? Y. Meyer, PNR des Vosges du Nord

Pouvez-vous nous décrire les territoires que le Parc Naturel Régional des Vosges du Nord englobe ?

La question du bois devrait nous mobiliser pleinement, y compris au-delà du parc, tant ses enjeux sont importants, la balance commerciale de la France en la matière étant déficitaire de 6,5 milliards d’euros n Propos recueillis par Sacha Grynbaum

Michaël Weber Conseiller Régional délégué à l’Economie du Bois et Président du Parc Naturel Régional des Vosges du Nord

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Septembre 2014 | Bas-Rhin

Interview with: Michael Weber, Regional deputy adviser to the Wood Economy and Chairman of the Regional Natural Park of the Northern Vosges

© Frantizek Zwardon / CG67

A park of attractions

“The main trans-frontier biosphere reserve in Western Europe.”

Uniting many heritage resources, several areas of industrial expertise and an advantageous geographical situation, the Natural Park of the Northern Vosges is weathering the crisis nicely. The fate of some sectors, in particular wood, will nevertheless define its future.

Can you describe to us the territories encompassed by the Regional Natural Park of the Northern Vosges? The Regional Natural Park of the Northern Vosges is eleven inter-communalities and corresponds to 111communes (more than 85,000 inhabitants), of which two thirds are in the Bas-Rhin, in Alsace, and the others in the department of Moselle, in Lorraine. Located in the Vosges mountains, this 60% wooded territory borders with Germany and the Natural Park of Palatinate on its German side. The two parks thus jointly form the main trans-frontier biosphere reserve in Western Europe.

You attach particular importance to environmental protection. What measures have you put in place locally to arrive at that? A Regional Natural Park (RNP) tends by definition towards the protection of the environment, since that is one of its raisons d’être, but it is not the only one. These reserves, established on rural territories often on the margin, aim to develop their natural and cultural heritage to create a differentiated economy which takes into account their intrinsic nature whilst building their attractiveness. French law, relayed in their charter, imposes therefore that they be innovative and experimental. In the concrete case of the RNP of the Northern Vosges, it is a case of adapting the economic activity to the diversity of the forest (different natures and categories, more or less mature woods) rather than adapting to what the market wants. Your territory is in charge of major heritage resources. Does the park manage to maintain a certain level of activity des-

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pite an overall trend towards de-industrialisation? Our territory is rather in a phase of economic development and employment growth, the industrial crisis having struck the region as early as the 1960s. The glass and crystal industries, which were hard-hit are healthy today, in the same way as steel, in particular supported by the Alstom company which produces among other things, the TER rails for our factories. Oil is another major regional economic stake, although the quality is not excellent. The first exploitation of oil in the world in fact occurred in Alsace and even the word “barrel” comes from us. Geothermic resources (underground hot waters) are also present in the park, reinforcing its potential in terms of energy. Nevertheless, the wood, essential to our region is weakened and demands all our attention. This resource that can't be transferred is an opportunity but it is necessary to ensure that it can be also transformed locally.

Tourism also occupies a prime place among the activities of the park. In what measure does it support the local economy? Although, unlike in other RNPs, it is not the principal activity of our park, tourism is in a developing trend, because of the interesting location of the region, rural but near large cities (Paris and Frankfurt within 1h30). The principal objective is to clarify the tourist offering to meet the often precise requests of tourists by reducing the lack of synergy between the too numerous tourist organisations. What will be the angles and big stakes for the park during the coming years? The question of wood should fully occupy us, including beyond the park, such are the importance of the stakes, the trade balance of France in this material being overdrawn by 6.5 billion euros n


© ZVARDON FRA NTISEK

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Septembre 2014 | Bas-Rhin

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Les figures de proue du patrimoine local

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Tant au niveau architectural, historique que religieux, le Bas-Rhin regorge de découvertes touristiques qui attirent chaque année plus de 10 millions de visiteurs. Florilège des plus beaux sites du territoire.

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© puckillustrations - Fotolia.com

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The leading figures of local heritage

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© 2013 Denis

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Guichot/CG67

On an architectural, historical as much as religious level, the Bas-Rhin region is full of tourist spots which attract over 10 million visitors each year. Anthology of the most beautiful sites in the territory.

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Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 47


Septembre 2014 | Bas-Rhin

ENTRETIEN | Face aux défis d’un développement harmonieux, le Conseil général du BasRhin adopte une posture volontariste et motrice sur l’ensemble des enjeux du territoire, et particulièrement l’habitat.

“Donner aux territoires les moyens de leurs ambitions”

Bien que n’ayant pas de compétence obligatoire en ce domaine, nos interventions quotidiennes nous font disposer de leviers qui s’inscrivent dans cette politique et permettent d’agir sur : n le développement économique, n la cohésion sociale, n les déplacements, n l’aménagement numérique, n les équipements touristiques. Historiquement, notre présence remonte à la première vague de décentralisation en 1983, se traduisant dans l’accompagnement des collectivités lorsque l’État se retirait progressivement des territoires. Aujourd’hui, nous cherchons à produire un développement départemental équilibré pour répondre aux préoccupations d’emploi, de déplacement, d’habitat et de qualité de vie. Si la complémentarité de l’urbanisme rhénan s’organise dans des schémas de cohérence territoriale, davantage axés sur les bassins de vie que les PLU intercommunaux, nous assumons clairement le rôle de chef de file dans de multiples politiques publiques liées à l'habitat.

munauté urbaine de Strasbourg également délégataire sur son territoire. Concernant l’habitat junior, senior et les personnes en situation de handicap, les appels à projets ont suscité un élan inattendu. Hors CU, nous avions prévu quelque 30 résidences adaptées aux seniors d’ici à 2015, dans le cadre du Plan Départemental de l’Habitat. Depuis l’origine, 29 bâtiments de ce genre ont été crées dans le champ social, pour 886 logements, mais aussi 4 projets privés intergénérationnels qui représentent 48 logements. Pour ce cas précis, il s’agit de modérer les loyers des jeunes en l’échange d’interactions avec des personnes âgées. Quant au privé, il peut y avoir dans une même résidence des seniors, des actifs, des jeunes. Nous sommes attentifs à ce double brassage des populations et des générations.

à une articulation renforcée avec les territoires, en les soutenant, pour qu’ils aient les moyens de leurs ambitions. L’espace local, les conflits d’usage, l’économie du foncier, la crise énergétique ou le changement climatique sont autant de facteurs qui y contribuent. Face à la montée de l’individualisme, le défi consiste désormais à évoluer vers une gestion plus collective. La société numérique apportera-t-elle des réponses ? Nous avons un besoin d’ingénierie, de professionnaliser toutes nos actions afin de vivre en meilleure intelligence collective. Il faut trouver une articulation subtile entre le centre et l’échelle locale, d’autant plus importante avec la création de l’eurométropole strasbourgeoise. L’ensemble devra être habilement géré pour qu’il n’y ait pas de fracture entre la grande agglomération et les territoires ruraux.

Qu’en est-il du bon vivre ?

Comment favorisez-vous l’éco-mobilité ?

C’est l’objectif naturel de chaque département. Le bon vivre, pour nous, est très lié

Chaque mode de transport a sa légitimité et sa pertinence. On oppose parfois trop facilement la voiture aux transports en commun, alors qu’elle reste indispensable dans nombre de situations. Prônant la complémentarité, il faut proposer des alternatives notamment en agrandissant les parkings réservés au covoiturage. Quant aux routes départementales, nous avons mis en place un programme d’aménagement écologiquement respectueux, qui rejoint l’éco-mobilité. Transports en commun en site propre, à la demande et tarification unique sur le réseau interurbain : l’évolution tend en somme vers les circulations douces n

Quelles sont les retombées des différents appels à projets concernant l’habitat ? S’il y a une compétence sur laquelle nous sommes fortement identifiés, en tant que délégataires des aides à la pierre notamment, c’est bien l’habitat. Il faut toujours distinguer le périmètre hors Communauté urbaine, notre périmètre naturel, et celui de la Com48 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

© Dorothée Parent - cg67

Comment définir la politique départementale d’aménagement du territoire ?

Propos recueillis par Olivier Gil

Alfred Becker Vice-président chargé de l’Aménagement du territoire


Interview with: Alfred Becker, Vice President in charge of territorial planning

© Frantizek ZWARDON

“Give the territories the means of their ambitions” dences. For this specific case, it serves to moderate the rents for young people in exchange for interactions with older people. As for the private sector, there can be in the same residence, older persons, people in employment and young people. We are attentive to this double mixing of the populations and of generations. What is the standard of living?

Facing the challenges of harmonious development, the general Council of the Bas-Rhin region has adopted a proactive and forward-looking position regarding regional issues, and particularly housing.

How do you set the departmental policy on land use planning? Although we have no mandatory jurisdiction in this field, our daily interventions give us leverage with which to get involved in this policy and allow us to take action on: n economic development, n social cohesion, n travel, n digital equipment, n tourist facilities. Historically, our presence goes back to the first wave of decentralisation in 1983, reflected in support for communities when the State progressively withdrew from the regions. Today, we seek to produce a balanced departmental development to deal with

issues of employment, displacement, housing and quality of life. Whilst the complementarity of the Rhine area town planning is organised in schemes that are territorially coherent, more centred on the basins of life than the more inter-community, we clearly take on the role of leader in multiple public policies related to housing. What are the repercussions of different calls for projects regarding housing? If there's an area with which we are strongly identified, in particular as agents of building subventions, it is housing. One must always distinguish between the perimeter outside the urban community, our natural perimeter, and that of the urban community of Strasbourg which is also agent in its territory. Regarding junior, senior and accessible housing the calls for projects have generated unexpected momentum. Outside the urban community, we had provided for approximately 30 residences adapted to seniors from here to 2015, within the framework of the Departmental Housing Plan. Since its inception, 29 buildings of this kind have been created in the social realm, for 886 residences, as well as 4 private intergenerational projects which represent 48 resi-

It is the natural goal of each Department. Wellbeing, for us, is very bound up in an articulation reinforced with the territories, by supporting them, so that they have the means of their ambitions. Local space, conflicts of use, land economy, the energy crisis or climate change are all contributing factors. Vis-a-vis the rise of individualism, the challenge now is to move towards a more collective management. Will the digital business provide answers? We have a need for engineering, to professionalise all our actions in order to live in better collective intelligence. We need to find a subtle articulation between the central and the local scales, all the more important with the creation of the eurometropolis of Strasbourg. The whole will need to be skillfully managed to avoid a divide between the large conurbation and the rural territories. How do you promote eco-mobility? Each mode of transport has its legitimacy and relevance. One opposes sometimes too easily the car versus public transport, whereas it remains essential in many situations. Advocating complementarity, it is necessary to propose alternatives in particular by increasing car parks reserved for car-pooling. As for the departmental roads, we have put in place a respectful ecological equipment program, which rejoins ecomobility. Public transport in exclusive right of way, with on-demand and single tariffing on the inter-urban network: the evolution tends all in all towards soft transport n

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 49


NT E EM RE T ity r R a I d A i A l DÉPSOLID nt of so me art p e D

ENTRETIEN | Prônant un accompagnement responsable, la commission Solidarité souhaite impliquer chacun dans les questions sociales, mettant en réseau les citoyens comme les grands acteurs du territoire.

“Faire face au défi du vieillissement” L’aide sociale prend une part prépondérante dans le budget des départements, comment se traduit-elle dans le Bas-Rhin ?

Une nouvelle approche de la politique de solidarité, basée sur un développement social local, était nécessaire. En répondant à une volonté citoyenne, nous avons misé sur trois choses :

La commission Solidarité prend en charge les bénéficiaires du RSA, les personnes âgées, handicapées… et gère la protection de l’enfance. Ces compétences regroupent 60 % du budget de fonctionnement du Conseil général. Nous constatons malheureusement un développement de la précarité qui entraine nécessairement une hausse des besoins d’allocations de solidarité et une pression de plus en plus forte sur nos agents pour y faire face. Le taux de chômage augmente, le nombre de bénéficiaires du RSA suit donc la même évolution. Nous dénombrons aujourd’hui 32 000 bénéficiaires, dont 24 000 à la charge du Département.

n une action beaucoup plus territorialisée en s’appuyant sur les réalités du territoire et l’intelligence du terrain;

Les dépenses sociales ont fortement augmenté, avec une hausse de 30 millions par an sur les deux dernières années. C’est énorme, lorsque l’on sait qu’une augmentation d’un point des impôts est nécessaire pour entrainer une hausse des recettes d’un million d’euros. Nous avons été forcés d’amputer d’autres budgets dans les différents domaines d’action du Conseil général. Face à cela, il fut nécessaire de réduire très fortement les investissements, mais aussi de retravailler les politiques, en mutualisant davantage. Le défi était d’améliorer nos performances en réduisant l’engagement financier. Cependant, l’effet volume rend impossible la baisse du budget global. Nous devons assurer plus d’allocations sociales alors que les compensations de l’État sont en baisse.

Quelles sont les principales dispositions du schéma départemental en faveur des personnes âgées ?

n un renforcement du lien entre le social et l’économique ; n les talents de chacun ; ce que chaque citoyen peut apporter à la société. Notre objectif est de s’impliquer davantage dans la solidarité, de redonner une utilité sociale, surtout aux gens qui croient ne plus en avoir. Nous prônons un accompagnement responsable : opposer les uns aux autres est facile et inutile. Il faut privilégier la mise en réseau des potentialités du territoire. Le pacte de réussite avec la CCI et les Chambres des métiers, dans l’idée de faire le lien entre les offreurs et les demandeurs d’emploi, sans oublier l’accompagnement so-

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© Jean-Luc Stadler

Comment assurer la solidarité lorsque la hausse des dépenses s’accompagne d’une baisse des recettes ?

cial illustre cette démarche. Enfin, nous faisons attention à ne pas laisser les gens abuser du système car c’est inacceptable. Nous ne tiendrons pas le choc si en parallèle les habitants ne sont pas responsables.

Les plus de 75 ans vont doubler dans les 20 ans à venir. Le département propose 9 600 places en maisons de retraite, la capacité sera augmentée mais elle ne suffira pas à faire face aux enjeux. La situation nécessite une réflexion globale sur le bien-vieillir à domicile. Le Département a développé des espaces d’accueil seniors, équivalent des missions locales pour les jeunes, afin qu’ils aient accès à l’information. Par ailleurs, le Conseil général défend fortement la Silver économie, il a notamment organisé l’exposition Appart’ à Part, qui met en avant les innovations en domotique des entreprises alsaciennes. Cela a vocation à montrer aux gens que l’on peut équiper la maison pour permettre le maintien à domicile le plus longtemps possible. Outre la future maison de l’autonomie, faire face au défi du vieillissement consiste également à mieux considérer le personnel aidant. Les logements intergénérationnels proposent des loyers réduits pour les étudiants, en échange d’un accompagnement quotidien pour les personnes âgées. Il ne faut pas hésiter à expérimenter de nouvelles démarches n Propos recueillis par Olivier Gil

Frédéric Bierry Vice-président en charge du pôle d’aide aux personnes, président de la commission Solidarité


Interview with: Frédéric Bierry, Vice-chairman in charge of the personal assistance centre, Chairman of the Solidarity commission

Promoting responsible support, the Solidarity commission wishes to involve everybody in social questions, connecting citizens as much as the big players in the region.

© ThinkStock

“Facing the challenge of ageing”

Social assistance takes up a majority share of the departmental budget, how does this translate in the Bas-Rhin? The Solidarity commission takes on responsibility for the recipients of government subsidies, seniors, disabled persons… and manages child protection.. These functions take up 60% of the operational budget of the General Council. Unfortunately we are seeing a growth in precarity which necessarily leads to a rise in benefits needed and more and more pressure on our agents to deal with this. The rate of unemployment is increasing, the number of benefit recipients therefore follows the same trend. We count today 32,000 recipients, including 24,000 dependent on the Department. How do you guarantee benefits when the rise in expenditure is accompanied by a fall in receipts? Welfare expenditure has increased strongly, with a rise of 30 million per annum over the two last years. This is huge, when you know that it takes a one point increase in taxes in order to create a one million euro rise in receipts. We have been forced to cut other budgets in various areas of activity of the General Council. Faced with this, it was necessary to reduce investment very strongly, but also to rework the policies, by pooling more. The challenge was to improve our performance by reducing our financial commitments. However, the volume effect makes it impossible to reduce the overall budget. We must assure more social allowances whereas State payouts are falling. A new approach to the policy of support, based on local social development was necessary. Whilst responding to citizen demand, we capitalised on three things:

“Our objective is to renew social engagement.”

n much more regional activity based on the realities of the territory and on the ground knowledge; n a reinforcement of the bond between the social and the economy; n the talents of each one; what each citizen can bring to society. Our objective is to involve people more in support, to renew social engagement, especially with people who believe they are no longer relevant. We promote responsible support: opposing people to each other is easy and useless. The potential of the region should be connected above all. The pact of success with the CCI and Trade Chambers, with the idea of making the connection between employers and jobseekers, without forgetting social support, illustrates this step. Lastly, we make sure not to let people misuse the system because it is unacceptable. We won't survive if in parallel the inhabitants are not responsible. What are the principal provisions of the

departmental strategy in favour of old people? The over 75s will double in the next 20 years. The department offers 9,600 places in old people's homes; capacity will be increased but it will not be enough to meet the demand. The situation necessitates an overall reflection on 'well-ageing' at home. The Department has developed senior reception spaces, equivalent of local youth centres, so that they have access to information. In addition, the General Council strongly defends the Silver economy, notably organising the Appart' à Part exhibition, which showcases innovations in house automation by Alsatian companies. This is aimed at showing people that it is possible to equip the house in order to be able to stay in residence as long as possible. In addition to the future house of autonomy, meeting the challenge of ageing also consists in better considering the care staff. Intergenerational residences offer reduced rent for students, in exchange for daily support for old people. We must not hesitate to try out new strategies n

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Septembre 2014 | Bas-Rhin

Des réponses au handicap

“C

e qui me plait avant tout, c’est le côté humain de notre métier ”. Cette confidence faite par une chargée d’accueil de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) du Bas-Rhin en dit long sur la nature de l’engagement qui caractérise ce groupement d’intérêt public présent dans chaque département de l’hexagone. Car pour se battre chaque jour au sein de cette structure destinée à apporter un soutien aux personnes handicapées, mieux vaut en avoir la vocation et un certain sens du dévouement. Créés par la “loi handicap” du 11 février 2005 et inaugurés dès 2006, ces organismes publics ont la spécificité juridique d’être dirigés par plusieurs partenaires. Outre les représentants institutionnels des Conseils généraux et de l’État, plusieurs agents qui participent aux délibérations des MDPH sont issus du monde associatif. Faisant suite à d’autres administrations qui préexistaient, telles que la Commission Technique d’Orientation et de Reclassement Professionnel (COTOREP), ces institutions départementales ont pour objet d’être le seul interlocuteur pour les personnes en situation de handicap et leur famille qui cherchent à s’informer sur leurs droits. En plus de les renseigner, le rôle de ces Maisons du handicap consiste à enregistrer les différentes demandes, les évaluer puis finalement rendre une décision à leur propos. “La singularité lorsque l’on travaille dans des métiers qui touchent au handicap est qu’il s’agit d’un monde hautement protéiforme, avec une diversité quasi infinie de situations”, explique Céline Villiers, directrice de la MDPH du Bas-Rhin. Le nombre de thématiques qui y sont quotidiennement traitées est donc très important. Elles concernent aussi bien des

© Dorothée Parent / CG67

Guichet unique pour toutes les démarches qui concernent le handicap, la Maison Départementale des Personnes Handicapées du Bas-Rhin est un acteur incontournable de santé publique. L’institution va ouvrir de nouveaux accès de proximité sur le territoire, en plus de sa cellule centrale de Strasbourg.

L’action de la Maison Départementale des Personnes Handicapées concerne aussi bien les personnes âgées que les enfants.

enfants que des personnes âgées avec des prestations touchant à la scolarisation, notamment via l’octroi d’auxiliaires de vie scolaire, autant qu’à l’insertion professionnelle, via la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH). Les missions de l’organisme se portent également sur l’attribution des prestations financières, à l’image de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) ou de la prestation de compensation du handicap (PCH). La délivrance de certaines cartes (carte européenne de stationnement, carte de priorité, carte d’invalidité) est aussi de son ressort. Enfin, un certain nombre de décisions relatives à l’accueil en établissement et notamment dans les foyers d’accueil médicalisés lui appartiennent et dépendent de son jugement. Avec près de 45 000 demandes déposées chaque année et une évolution de leur nombre qui se fait “à deux chiffres”, Céline Villiers confie que l’institution qu’elle dirige doit faire face à un “traitement de masse”. Outre les 1 700 personnes qui passent les portes de la Maison, chaque mois, ce ne sont pas moins

de 7 000 appels auxquels doivent répondre les agents chargés d’accueil. Or, précise la directrice, si “l’activité va croissante […], les moyens restent les mêmes ”. “Il s’agit de faire évoluer notre organisation en interne pour s’adapter à la multiplication des demandes”. Le moins que l’on puisse dire est que son équipe y parvient plutôt bien. Si le maximum légal d’instruction d’un dossier est fixé à quatre mois d’attente, la MDPH du Bas-Rhin est parvenue à le réduire à environ 2,2 mois en moyenne. Une autre réponse au problème de la trop forte affluence dans le centre de la rue du Verdon, à Strasbourg, passe par le développement de nouvelles cellules en plusieurs secteurs du département. “Étant vraiment trop centralisés, l’idée est de développer, en partenariat avec le Conseil général, un accueil territorialisé pour les personnes handicapées dans des villes comme Sélestat, Haguenau ou Saverne”. Nul doute que cette proximité nouvelle facilitera la tâche pour beaucoup d’entre elles n Sacha Grynbaum

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 53


Septembre 2014 | Bas-Rhin

Responses to disability Single point-of-access for all disability transactions, the Departmental Centre for Disabled Persons of BasRhin is a key player in public health. The institution will open new access points within the region, in addition to its central locale in Strasbourg.

DCDP of Bas-Rhin. The number of claims processed daily is therefore very large: they concern both benefits related to schooling, in particular through the granting of school assistants, as much as with professional insertion, through the recognition of the quality of the disabled worker (RQTH).

“What I like the most is the human side of our work.”

“What I like most is the human side of our work”. This admission by a receptionist at the Departmental Centre for the Disabled Persons of Bas-Rhin (DCDP) speaks volumes about the nature of the engagement that characterises this public interest group present in each department of France. Because in order to fight each day within this structure intended to give support to disabled persons, it is better to feel it as a vocation and a sense of duty.

The role of the organisation applies equally to the attribution of financial services, like disabled adults allowance (AAH) as to the provision of disability compensation (PCH). Card issuance (European parking card, priority card, disability card) also falls within its remit. Finally, a certain number of decisions relating to the care home reception and in particular in medicalised care homes are within its remit and depend on its judgement. With nearly 45,000 applications filed each year and ‘double digit’ growth in those

Created by the “disability law” of February 11, 2005 and inaugurated in 2006, these public organisations have the legal specificity to be managed by several partners. In addition to the institutional representatives of the general Councils and of the State, several agents taking part in deliberations at the DCDP come from the world of community organisations. In response to other pre-existing administrations, such as the Technical Commission for Orientation and Professional Requalification (known as COTOREP), these departmental institutions aim to be the sole point of contact for disabled persons and their families seeking to be informed as to their rights. In addition to providing information, the role of Disabled Persons Centres consists in recording the various requests, evaluate them and finally make a decision about them. "The singularity when working in jobs affecting disability is that this is a highly protean world with a quasi infinite diversity of situations”, explains Céline Villiers, Director of the

© Dorothée PARENT

“A vocation and a sense of duty.”

“What I like most is the human side of our work”.

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numbers, Céline Villiers says that the institution she heads is facing “mass treatment”. In addition to the 1,700 people who pass through the doors of the Centre, each month, there are no less than 7000 calls to which the agents in charge of reception must respond. However, specifies the director, whilst “activity is increasing […], the means remain the same.” “It is about making changes to our organisation internally to adapt to the growing number of enquiries”. The least you can say is that her team achieves this rather well. Whilst the legal maximum of time to deal with a file is fixed at four months, the DCDP of has managed to reduce it to approximately 2.2 months on average. Another response to the problem of too many people at the centre on rue de Verdon, in Strasbourg, is the development of new centres in several sectors of the department. “Being really too centralised, the idea is to develop, in partnership with the general Council, regionalised centres for disabled persons in towns like Sélestat, Haguenau and Saverne”. No doubt that this new proximity will facilitate the task for many n


Septembre 2014 | Bas-Rhin

ENTRETIEN | Des contrats de territoires au pilotage de la ville, le Conseil général s’efforce de soutenir un développement harmonieux de son département, sans oublier d’oeuvrer à la préservation de l’environnement.

Pour un développement durable des territoires

La Commission du développement des territoires est une des instances les plus significatives de notre action à destination des communes. Elle émane d’une volonté forte du président du Conseil général, GuyDominique Kennel, visant à conforter les services de proximité. L’accompagnement des communes se fait ainsi par le biais de contrats de territoires dont nous sommes chargés de délimiter le périmètre et de suivre l’évolution, modifiant si besoin le montant des investissements consacrés. Ces derniers constituent véritablement la clé d’un département attractif. Dans quelle mesure le Conseil général du Bas-Rhin apporte-t-il son soutien aux communes en matière d’aménagement et d’urbanisme ?

la matière ?

sibles (ZUS). Pouvez-vous nous présenter les actions du Conseil général en la matière ?

Le Conseil général a adopté un Agenda 21, outil permettant une mise en œuvre concrète des politiques visant un développement plus respectueux de l’environnement et de la cohésion sociale. Les exemples d’initiatives qui en sont nées ne manquent pas, de la construction de pistes cyclables (plus de 700 km créés en 20 ans) au covoiturage en passant par les obligations faites aux prestataires de marchés publics en matière d’insertion (demandeurs d’emploi, titulaires du RSA, jeunes sans qualification) et d’écologie. Le Conseil général s’est lui-même engagé à réduire de 20 % la consommation énergétique de ses 300 sites et à respecter, pour chaque nouvelle construction, les normes “Bâtiment de Basse Consommation” (BBC).

Pour réintégrer ces quartiers défavorisés aux villes, l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU) intervient, au travers du Programme National de Rénovation Urbaine (PRU), sur une enveloppe de 40 milliards d’euros. Le Conseil général est lui aussi un partenaire financier déterminant, agissant sur le renouvellement urbain à hauteur de 30 millions d’euros, notamment en direction des quartiers sensibles de l’agglomération strasbourgeoise tels que la Meinau, Hautepierre, les Hirondelles à Lingolsheim et le Neuhof. Quelles autres initiatives pouvez-vous mettre en place pour garantir un développement harmonieux des territoires basrhinois dans les années à venir ?

Votre commission est également en charge de la politique de la ville dont dépendent notamment les Zones Urbaines Sen-

Outre son partenariat avec l’ADEUS, agence ayant pour objet d’élaborer des programmes d’études définissant des projets d’aménagement et d’urbanisme, le Conseil général accompagne les collectivités sur les questions d’ingénierie, leur proposant pas moins de 36 prestations. Onze services sont également chargés de les aider en matière d’habitat, de foncier, de transports, de voierie et de haut-débit. Quant aux transports à la demande, ils font l’objet d’aides au même titre que les communes créatrices de résidences séniors intergénérationnelles.

Par ailleurs, la notion de Développement durable est intimement liée à celui des territoires. Quelle est votre approche en 60 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

© Jean-Luc Stadler

Quelles sont les principales missions de votre commission ainsi que les sujets clés qu’elle traite ?

Pour pouvoir vous répondre, il faudrait être certain de l’existence même du département dans les prochaines années. Or, les récentes déclarations ne permettent en aucun cas de se projeter et de mettre en œuvre une stratégie d’avenir, assurant la continuité de l’exercice de nos compétences. En plus de menacer les quelque 3 800 salariés de notre collectivité, cette perspective fait craindre le pire pour les plus défavorisés n Propos recueillis par Sacha Grynbaum

Richard Stoltz Président de la Commission du développement des territoires


Septembre 2014 | Bas-Rhin

Interview with: Richard Stoltz, Chairman of the Development Commission of the territories

© (Patrick Gawandtka) ADT Bas-Rhin

For the sustainable development of the territories from the construction of cycle tracks (over 700 km created in 20 years) to carpooling via the commitment made to public service users regarding employment (job applicants, holders of the RSA, young people without qualification) and ecology. The general Council is itself committed to reducing by 20% the consumption of energy at 300 of its sites and to respecting, for each new construction, the “Low Consumption Building ” standards (BBC). Your commission is also in charge of city policy regarding in particular the Sensitive Urban Zones (SUZ). Can you tell us about the General Council's activities in this domain? The general Council adopted Agenda 21, a tool allowing the concrete deployment of policies aimed at a more environmentally respectful development and at social cohesion.

From regional contracts to the leadership of the city, the General Council tries to support the harmonious development of its department, without forgetting to work on the preservation of the environment

What are the principal aims of your commission as well as the key subjects with which it deals? The Regional Development Commission is one of the most significant examples of our activity aimed at communes. This originates from strong will from the Chairman of the General Council, Guy-Dominique Kennel, aiming at consolidating local services. Support for the communes comes through territorial contracts that we are in charge of setting limits to and monitoring, modifying if needs be the amount of investment committed. The latter constitutes the real key to an attractive region. To what extent does the general Council of Bas-Rhin give it its support to the com-

munes as regards development and planning? In addition to its partnership with ADEUS, an agency whose aim is to set out study programmes to define installation and town planning projects, the General Council supports the communities on matters of engineering, offering them no less than 36 services. There are also eleven services to help them out in matters of accommodation, land, transport, roads and high speed internet. As for transport on demand, they are eligible for assistance in the same way as the communes creating intergenerational housing for seniors. In addition, the concept of sustainable development is closely related to that of the territories. What is your approach to this? The general Council adopted Agenda 21, a tool allowing the concrete deployment of policies aimed at a more environmentally respectful development and at social cohesion. There is no shortage of examples of initiatives which have come from this,

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To reinstate these underprivileged districts of the cities, the National Agency for Urban Renovation (NAUR) intervenes, through the National Program of Urban Restoration (PUR), from a budget of 40 billion euros. The general Council is also a definitive financial partner, participating in the urban renewal to the tune of 30 million euros, in particular in direction of the sensitive districts of the agglomeration of Strasbourg such as Meinau, Hautepierre, les Hirondelles in Lingolsheim and the Neuhof. What other initiatives can you set up to guarantee the harmonious development of the Bas-Rhin territories in years to come? To be able to give you an answer on that, it would be necessary to be certain of the existence of the department itself in years to come. However recent remarks in no way permit us to plan and implement a future strategy, ensuring the continuation of the exercise of our remit. Not only does this perspective threaten the some 3,800 employees of our community, one also fears the worst for the most deprived among us n


NT E EM IRS T R A AVO kills P s f É o D ES D artment Dep

ENTRETIEN | Au moyen de dispositifs innovants, l’Université de Strasbourg, créée en 2009, s’affirme aujourd’hui comme une force de savoirs mais aussi d’insertion professionnelle pour les étudiants du Bas-Rhin.

“Tirer le maximum du potentiel scientifique de notre territoire”

Ce rapprochement a eu des effets sur trois plans. Premièrement, cette fusion a permis de créer une université pluridisciplinaire. Les universités par champ disciplinaire constituent à mon sens une aberration purement française. Au contraire, on remarque que c’est bien souvent au croisement des disciplines que se font les grandes avancées scientifiques. Le deuxième point est un retour vers une identité unique, claire et facile à décliner. La majorité des universités leaders dans le monde portent le nom de leur métropole. Ce changement sémantique nous permet de plus de développer un certain esprit de corps. L’amélioration de l’efficience de l’université, grâce à la suppression de doublons, constitue le troisième élément. Cela a rendu possible le dégagement de quelques marges de manœuvre financières utiles dans un contexte économique très tendu.

sans équivalent en Europe. Le but de ce campus européen est de réduire peu à peu tous les blocages administratifs qui peuvent exister, pour tirer le maximum du potentiel de ce territoire. Les universités de Strasbourg et Fribourg se voulant les deux fers de lance de cette aventure, nous avons l’intention de multiplier les projets franco-allemands dans les prochaines années, d’autant plus que le bilinguisme est un facteur important d’employabilité.

tion professionnelle des étudiants. Il organise aussi tous les ans, grâce à l’aide de professionnels bénévoles, de nombreuses simulations d’entretiens de recrutement, fréquentes dans les écoles de commerce, beaucoup moins dans les universités. Enfin, il convient de noter que la fondation “Université de Strasbourg” a aujourd’hui le vent en poupe puisque nous allons atteindre les vingt millions d’euros de dons sur quatre ans.

“Un rôle moteur pour l'Université.”

Comment rapprocher les étudiants de l’Université de Strasbourg du monde de l’entreprise ?

L’Université de Strasbourg est un des leaders de la formation continue en France, comment expliquer cette position?

Notre stratégie recouvre plusieurs formes. Nous tenons à généraliser les conseils de perfectionnement, qui consistent à demander l’avis d’un certain nombre d’entreprises sur les contenus et débouchés des formations. Le service “espace avenir”, au sein de l’Université de Strasbourg, s’occupe lui activement de l’orientation et de l’inser-

Pouvez-vous nous parler du projet de campus européen évoqué lors de la visite du Président la République le 30 janvier 2014? Ce projet est issu d’une analyse déjà faite il y a plus de vingt ans, quand Eucor, l’Université du Rhin supérieur, a vu le jour, aboutissant à la mise en place de partenariats privilégiés entre les différentes universités de Strasbourg, Mulhouse, Fribourg et Karlsruhe en Allemagne, Bâle en Suisse. Nous souhaitons aujourd’hui donner un coup d’accélérateur à cette ambition, au sein d’une zone géographique qui propose une densité d'étudiants et de chercheurs 64 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

© Klaus Stöber

Qu’a apporté la fusion des trois universités strasbourgeoises en 2009, qui a donné naissance à l’Université de Strasbourg ?

Sans doute car nous croyons très fort en le rôle moteur de l’université dans ce domaine. Aujourd’hui, alors que la mutation des métiers rend l’actualisation des connaissances éminemment stratégique, l’Université est en effet l’institution la plus qualifiée pour prodiguer ce savoir. A Strasbourg, nous pouvons de plus compter sur le concours d’enseignants-chercheurs qui sont souvent des leaders dans leur discipline. Ces éléments font de la formation continue une des forces de notre université, ainsi qu’un vecteur de ressources financières, puisque qu’elle est auto-financée, grâce à la prise en charge des coûts par les entreprises pour leurs salariés n Propos recueillis par Etienne Girard

Alain Beretz Président de l'Université de Strasbourg


Interview with: Alain Beretz, Chairman of the University of Strasbourg

© Patrick Bohler

“To extract the maximum from the scientific potential of our territory” extract the maximum potential of this territory. Given that the universities of Strasbourg and Freiburg want to be the two spearheads of this venture, we intend to multiply Franco-German projects in coming years, especially since bilingualism is an important factor in employability.

How can we bring the students the University of Strasbourg closer to the world of employment?

“In Strasbourg, we can count on the assistance of teachers-researchers, who are often leaders in their discipline.”

By means of innovative initiatives, the University of Strasbourg, created in 2009, stands today as a force of knowledge but also of professional integration for the students of the BasRhin.

corps. The improvement in the efficiency of the University, through the removal of duplicates, is the third element. This has made it possible to create some useful financial manoeuvre room in a very tense economic context.

What did the fusion of the three universities of Strasbourg in 2009, which gave rise to the University of Strasbourg, bring?

Can you tell us about the European campus project referred to during the visit of the President of the Republic January 30, 2014?

This union had effects on three levels. Firstly, it made it possible to create a multidisciplinary university. Universities divided by disciplinary field constitute in my opinion a purely French aberration. On the contrary, one observes that it is very often at the intersection of the disciplines that large scientific advances are made. The second point is a return to a single, clear and easy to conjugate identity. The majority of world leading universities bear the name of their metropolis. In addition this semantic change allows us to develop a certain esprit de

This project is the outcome of an analysis made more than twenty years ago, when Eucor, the University of the Upper Rhine, emerged, leading to the establishment of partnerships between the various universities of Strasbourg, Mulhouse, Freiburg and Karlsruhe in Germany, Basel in Switzerland. Today, we want to give a boost to this ambition, within a geographical area that offers a density of students and researchers without equivalent in Europe. The aim of this European campus is to reduce little by little all the administrative blocks which can exist, to

Our strategy covers several areas. We wish to generalise the development committees, which seek the advice of a number of companies on training content and opportunities. The "future space" service, within the University of Strasbourg, actively deals with career orientation and the professional insertion of students. It also organises annually, with the help of volunteer professionals, many recruitment interview simulations, frequent in business schools but much less in universities. Finally, it should be noted that the “University of Strasbourg foundation” now has wind in its sails since we are reaching twenty million Euros of gifts over four years.

How do you explain the University of Strasbourg’s position as one of the leaders in ongoing training in France? Probably because we believe strongly in the driving role of the University in this field. Today, as job evolution makes the acquisition of knowledge highly strategic, a University is indeed the institution most qualified to source this knowledge. In Strasbourg, we can also count on the assistance of teachers-researchers, who are often leaders in their discipline. These elements make ongoing training one of the strengths of our University as well as a stream of financial resources, since it is selffunded through costs taken on by companies on behalf of their employees n

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 65


Septembre 2014 | Bas-Rhin

ENTRETIEN | Misant sur l’apprentissage bilingue et le numérique au collège, le Conseil général souhaite donner les meilleures armes à ses jeunes dans la réussite de leur insertion professionnelle.

L’Éducation à l’heure moderne

Autant qu’à l’échelle nationale, la lutte contre l’échec scolaire est un enjeu essentiel dans le Bas-Rhin. Pour le combattre, nous soutenons un certain nombre de dispositifs dans le cadre de la clause générale de compétence qui, si elle venait à être supprimée, ferait clairement défaut à notre action en la matière. L’objectif est par ailleurs de permettre l’insertion professionnelle la plus aboutie possible pour les jeunes, bien que la formation ne soit pas directement de notre ressort. Le Conseil général est tout de même en charge des collèges et donc de la première orientation qui intervient en classe de troisième. La situation géographique de votre territoire, à proximité immédiate avec l’Allemagne, légitime-t-elle le développement de l’enseignement bilingue ? Dans le cadre de la convention quadripartite qui associe la région Alsace, sa préfecture, l’Académie de Strasbourg, le département du Haut-Rhin et celui du BasRhin, le Conseil général est fortement engagé dans le développement du bilinguisme au sein de l’éducation. Un budget assez conséquent y est ainsi consacré, notamment pour encourager les communes à se lancer dans la mise en place de classes bilingues. Il s’agit d’un véritable enjeu de préservation de la culture locale qui nécessite un travail de sensibilisation auprès des élus. Quels sont les besoins actuels en matière d’équipements au sein des 90 collèges du Bas-Rhin ?

n construire un collège numérique en réalisant un appel à projet auprès des établissements.

à Strasbourg la plupart des collèges sont suffisamment grands pour accueillir les élèves, ce n’est pas toujours le cas en périphérie. Outre les travaux de restructuration, dont ont déjà bénéficié plusieurs établissements, un effort doit aussi être fait sur les cartes scolaires, afin de mieux répartir les flux. Un important volet de notre action concerne aussi la modernisation des bâtiments et leur mise aux normes en fonction des contraintes de plus en plus pointues et évoluant sans cesse.

n développer un espace numérique de travail pour que les élèves et leurs parents puissent avoir un contact informatique avec les enseignants. n améliorer la maintenance du matériel. n accompagner les expérimentations d’enseignement numérique telles que celles réalisées par deux collèges du département depuis quelques années.

Le Conseil général a par ailleurs fait de l’introduction du numérique au collège l’une de ses priorités. Pouvez-vous nous présenter cette démarche ?

“La lutte contre l’échec scolaire, un enjeu essentiel.”

Nous avons adopté un Schéma Directeur d’Aménagement Numérique qui comprend six volets :

Quels seront les sujets à l’ordre du jour de votre Commission au cours des prochains mois ?

n améliorer les connexions haut-débit, par le prisme d’un réseau appelé “Idéal”. n optimiser l’acquisition du matériel numérique de base par le biais de groupements de commandes communs avec le Conseil régional d’Alsace et le département du Haut-Rhin.

© Jean-Luc Stadler

Quelles sont les principales problématiques relatives à l’éducation dans votre département ?

La convention quadripartite dans le cadre du bilinguisme va être remise au goût du jour puisqu’elle ne s’étendait que sur six ans, de 2007 et 2013. Par ailleurs, étant déjà en train de préparer le budget 2015, il s’agit de mettre en place le programme d’investissement en fonction de nos capacités de financement. Enfin, toutes les initiatives qui visent à sensibiliser les jeunes sur ce que représente le Conseil général me semblent légitimes. Leurs établissements appartiennent à cette collectivité, au même titre que c’est elle qui organise le transport et la restauration scolaire. Un effort d’éducation est donc à fournir sur ce point-là n Propos recueillis par Sacha Grynbaum

Marcel Bauer L’objectif central consiste à adapter les établissements à l’évolution des effectifs. Si

Président de la Commission de l’éducation et de la formation

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 69


Septembre 2014 | Bas-Rhin

Interview with: Marcel Bauer, Chairman of the Board of Education and Training

Focusing on bilingual and digital learning at college, the General Council wishes to give young people the best tools to succeed in joining the workforce.

© 2013 Denis Guichot/CG67

Education in modern times

What are the main issues relating to education in your Department? As much as on a national scale, the fight against school failure is a key stake in the Bas-Rhin Department. To combat this, we support a number of initiatives under the general heading of skills which, if it were to be suddenly removed, would be clearly lacking within our action in these matters. The aim is also to allow the most targeted workforce integration possible for young people, although training is not directly within our remit. The general Council is still responsible for schools and thus the first orientation which happens in fourth year. Does the geographical location of your territory, in the immediate vicinity of Germany, justify the development of bilingual teaching? Within the four-sided framework which unites the Alsace area, its prefecture, the Academy of Strasbourg, the departments of Haut-Rhin and Bas-Rhin, the general Council is strongly engaged in the development of bilingualism within education. A significant budget is devoted to this, in particular to encourage municipalities to engage in the establishment of bilingual classes. It is a genuine issue of preservation of the local culture which requires a work of sensitisation among elected officials. What are the current needs in terms of equipment within the 90 colleges of BasRhin? The central objective is to adapt the institutions to the change in numbers. While in Strasbourg the majority of colleges are large enough to accommodate the pupils,

“Optimise the acquisition of basic digital material”.

this is not always the case on the outskirts. In addition to the work of restructuring, which has already benefited several establishments, an effort must also be made regarding the map of distribution of education, to better manage the flows. An important aspect of our action is the modernisation of the buildings and their adapting to current standards within the framework of ever greater and constantly evolving constraints. The General Council has also introduced digital college as one of its priorities. Can you tell us about this approach? We have adopted a Guiding Strategy for Digital Equipment made up of six components to: n improve high speed connections, via a network called “Ideal”. n optimise the acquisition of basic digital material via the means of grouping orders in common with the regional Council of Alsace and the Department of Haut-Rhin. n build a digital college by issuing a call for projects to establishments.

70 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

n build a digital work space so that pupils and their parents may have electronic contact with teachers. n improve maintenance of the material. nsupport experiments in digital teaching such as those carried out by two colleges of the department over the last few years.

What topics will be on the agenda of the Commission during the coming months? A fourfold agreement in the context of bilingualism will be brought back since it extended only six years, from 2007 to 2013. In addition, being already in the midst of preparing the 2015 budget, it is a question of setting up the investment programme according to our financing capacities. Finally, all initiatives that aim to sensitise young people to what the general Council represents, seem to me legitimate. Their establishments belong to this community, in the same way that it is the community that organises school transport and food. An education effort is therefore made in that context n


Septembre 2014 | Bas-Rhin

ENTRETIEN | Si le Bas-Rhin n’est pas forcément réputé pour sa culture, une véritable effervescence caractérise pourtant le secteur au sein du département. Un rayonnement que le Conseil général s’efforce de valoriser en multipliant les initiatives, tout en tachant d’en rationaliser le coût.

Une terre de culture encore méconnue

Bien que ce ne soit pas suffisamment dit, il s’agit de l’un des départements les plus culturels de France. De nombreuses manifestations prennent notamment place dans le domaine de la musique, où les écoles mobilisent près de 47 000 élèves. Quelque 46 000 choristes viennent s’ajouter à la liste, sans même parler des 360 harmonies municipales et associatives actives dans le BasRhin, qui ne compte pourtant pas plus de 527 communes. Par ailleurs, plus de 60 troupes professionnelles de théâtre sont présentes sur notre territoire. Des sites tels que le château du HautKoenigsbourg comptent parmi les richesses culturelles indéniables du département. Pouvez-vous nous en citer d’autres ?

Quelles sont les politiques menées par le département pour soutenir le développement artistique et culturel, notamment auprès des jeunes ?

Si les bibliobus qui scionnaient l’ensemble des routes départementales ont été abandonnés, nous nous sommes lancés dans une politique de mise sur pied de “points lectures” jusque dans les plus petits villages. Ils complètent les bibliothèques municipales qui prennent place dans les villes plus importantes et les médiathèques, quant à elles le plus souvent localisées au niveau des chefslieux de canton. Les supports culturels se sont aussi modernisés, privilégiant les CDROMS et Internet et dépassant le seul usage du livre.

Le Conseil général développe une politique volontariste vis-à-vis des jeunes, surtout dans les milieux défavorisés. Des billets pour l’opéra, pour des concerts ou même des entrées pour le Haut-Koenigsbourg leur sont ainsi régulièrement offerts, afin de leur donner un accès à ces vecteurs culturels. Le Vaisseau, structure ayant pour but de promouvoir les sciences de manière ludique auprès des 3-15 ans, est une autre initiative départementale à grand succès. Près de 170 000 visiteurs passent chaque année dans ses locaux de Strasbourg.

La préservation du patrimoine et la mémoire figurent aussi dans vos domaines d’action. Quelle est la ligne défendue par le Conseil général en la matière ?

Outre le château du Haut-Koenigsbourg, quelles sont les autres richesses culturelles du département ?

L’Alsace possède une série assez exceptionnelle de châteaux forts, tous classés mais en état de ruines pour la plupart, hormis le Haut-Koenigsbourg qui a pu être rénové. À ce titre, notre territoire est peut-être l’un des mieux dotés de France en matière d’art militaire, puisqu’il est possible d’y suivre l’évolution depuis les enceintes celtiques datant d’avant notre ère jusqu’à la ligne Maginot au XXe siècle, en passant par les châteaux forts du XIIe siècle. L’entretien de ces vestiges a toujours été un élément clé de la politique du patrimoine du Conseil général. Des veilleurs de châteaux forts, qui surveillent bénévolement leurs enceintes, ont ainsi été engagés pour donner l’alerte lorsqu’une intervention urgente doit être faite. 74 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

© Dorothée Parent / CG67

Quelle place la culture occupe-t-elle au sein de votre territoire ?

Il faut garder à l’esprit que la mémoire en Alsace-Moselle, parce qu’elle n’est pas partagée avec le reste de la nation, revêt une valeur particulière. L’Alsace a été faite par l’Histoire beaucoup plus que par la géographie et sa population est avide de connaître son passé. Le Conseil général s’est donc engagé dans une politique de soutien aux films et aux expositions historiques, en plus d’avoir créé en 2005 le Mémorial d’AlsaceMoselle à Schirmeck. Le devoir de mémoire est ainsi entretenu auprès des jeunes générations par le prisme d’un récit historique, se voulant être un vecteur de l’ouverture transfrontalière et de l’amitié franco-allemande n Propos recueillis par Sacha Grynbaum

Jean-Laurent Vonau Président de la Commission de la culture, du patrimoine et de la mémoire du Bas-Rhin


Septembre 2014 | Bas-Rhin

Interview with: Jean-Laurent Vonau, Chairman of the Culture, Heritage and Memory Commission of Bas-Rhin

A land of still little known culture Whilst the Bas-Rhin is not necessarily famous for its culture, however a real effervescence characterises the sector within the department. A reputation that the General Council endeavours to develop by multiplying initiatives, whilst rationalising costs.

lopment, in particular vis-a-vis young people? The General Council is developing a proactive initiative towards young people, in all the underprivileged areas. Tickets to the opera, concerts or even entry tickets to HautKoenigsbourg are regularly offered, in order to give access to these cultural centres. Le Vaisseau, a structure aiming to promote sciences in a playful way to 3-15 year olds, is another departmental initiative with great success. Close to 170,000 visitors pass through its buildings in Strasbourg each year.

What is the place of culture at the heart of your territory? Although it is not sufficiently said, it is one of the most cultural departments of France. There are many examples in particular in the field of music, where schools engage with nearly 47,000 pupils. Add some 46,000 choir singers to that list, not to mention the 360 municipal singing groups and organisations active in Bas-Rhin, which in turn does not even take into account the 527 communes. In addition, there are more than 60 professional theatre troupes in our territory.

Alsace has a rather exceptional series of fortified castles, all listed but in ruins for the majority, with the exception of HautKoenigsbourg which was able to be renovated. In this way, our region is perhaps one of best endowed in France as regards the military arts, since it is possible to follow the evolution there since the Celtic enclosures dating from before our era right up to the Maginot line in the 20 th century, via 12 th century fortified castles. The maintenance of these ruins has always been a key element of the heritage policy for the general Council. Fortified castle guards, who watch over their walls voluntarily, have thus been engaged to raise the alarm when an urgent intervention must be made. What policies are followed by the department to support artistic and cultural deve-

Whilst the mobile libraries which used to travel the departmental roads have been abandoned, we have launched an initiative to set up “reading points" even in the smallest villages. These supplement the public libraries which take seat in larger cities and

The preservation of heritage and memory also appear in your fields of activity. What line is taken by the general Council on the matter? It is necessary to keep in mind that memory in Alsace-Moselle, because it is not shared with the rest of the nation, carries a particular value. Alsace was made by history much more than by geography and the population is keen to know its past. The General Council is therefore engaged in a policy of support for films and historical exhibitions, on top of creating in 2005 the Memorial of Alsace-Moselle in Schirmeck. The duty of memory is thus maintained for the younger generations via the prism of a historical account, wanting to be a vector of trans-border opening and Franco-German friendship n

© DOSSMANN Marc/Photo Expression

Sites such as the château of Haut-Koenigsbourg count among the undeniable cultural riches of the department? Can you quote us others?

In addition to the château of Haut-Koenigsbourg, what are the other cultural riches of the department?

the media libraries, as they are generally located in the canton administrative centres. Cultural materials have also been modernised, favouring CD-ROMS and Internet and surpassing book usage alone.

“Alsace has a rather exceptional series of fortified castles.”

76 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires


L’Alsacien, ni plus ni moins

© 2013 Denis Guichot

Bien qu’il ait perdu un grand nombre d’adeptes au cours des 40 dernières années, il n’est pas exclu que l’alsacien connaisse un nouvel essor. Des élus et des associations se battent pour faire revivre la deuxième langue de France.

Le regain d’intérêt pour l’Alsacien illustre la volonté de bâtir une identité européenne et transfrontalière.

“S’

Wasser laift nit der Bàrg ufe”. ”L’eau ne coule pas vers le sommet”. Ce célèbre proverbe alsacien pourrait bientôt revenir dans la bouche des habitants de la région avec la même fréquence que n’importe quelle autre phrase en français. Et pour cause : la ville de Saverne, localisée dans le département du Bas Rhin, a approuvé, au mois de février dernier, la Charte européenne des langues régionales. Il s’agit d’une première en France et même dans l’ensemble de l’Europe. Désormais, les quelque 12 000 habitants de la commune, proche voisine de Strasbourg, pourront s’ils le souhaitent effectuer leurs démarches administratives en alsacien. Il n’est pas surprenant que ce sursaut régional soit venu de cette contrée-là, l’alsacien étant la seconde langue autochtone de France, c’est-à-dire l’un des dialectes les plus parlés. On estime ainsi à plus de 700 000 le nombre de personnes susceptibles d’en avoir la maîtrise, soit près de 43% de la population régionale. Un nombre qui est néanmoins en net recul, notamment depuis les années 1970. Aujourd’hui, d’après une étude réalisée par l’Office pour la Langue et la Culture d’Alsace et EDinstitut, seuls 3% des jeunes ayant entre 3 et 17 ans et pas plus de 12% des 18-29 ans

seraient dialectophones. Si malgré tout les trois quarts des seniors de la région continuent de valoriser leur parler, la transmission générationnelle est très minoritaire depuis les années 1980, au grand dam des défenseurs de l’identité alsacienne. Pour Jean-Marie Woehrling, président de l’association Culture et Bilinguisme d’AlsaceMoselle qui agit depuis 1968 pour la défense de la culture régionale, le recul de l’alsacien constitue une perte “aussi bien sur le plan culturel qu’économique”. Les jeunes Alsaciens étant devenus monolingues au même titre que n’importe quels Français, ils se voient “privés de ce dont leurs parents ont pu profiter ”, insiste-t-il, c’est-à-dire d’un “marché de l’emploi à 360 degrés, ouvert sur l’Allemagne et la Suisse”. Loin de faire du potentiel économique le seul moteur de son action, l’association ne manque pas de rappeler à quel point la langue traditionnelle, largement empreinte d’Allemand, peut jouer le rôle d’un formidable “vecteur d’ouverture sur l’Europe”, tout autant que d’intégration des immigrés. Autant dire tout l’inverse d’une incitation au repli régionaliste. Voilà donc un patois pour lequel bien des langues se délient. Mais encore faut-il le dé-

finir. Selon Pierre Deyon, ancien Recteur de l’académie de Strasbourg, qui s’exprimait sur la question en 1985, il s’agit des “dialectes alsaciens dont l’expression écrite est l’allemand standard”. L’Alsace étant située le long de la frontière des langues germanoromanes, ce sont historiquement les parlers alémaniques et franciques, tous issus de la sphère germanique, qui composent le langage régional. Une aire linguistique que les frontières nationales ne délimitent pas, le Pays de Bade allemand, la Suisse alémanique, le Liechtenstein et une partie de l’Autriche portant eux-aussi leur part de cet héritage alsacien. L’Alsace est donc historiquement cette terre d’ouverture, intrinsèquement transfrontalière et traditionnellement bilingue. Une culture plurielle inévitablement appauvrie par l’Histoire contemporaine, qui fut pour cette région celle d’affrontements territoriaux multiples et haineux entre la France et l’Allemagne. “Au sortir de la Deuxième guerre mondiale et de l’occupation nazie, explique Jean-Marie Woehrling, les Alsaciens ont fait l’objet d’épurations violentes pour être suspectés de sympathie avec les soldats de la Wehrmacht”. S’en est suivi un phénomène de rejet de cette langue trop directement associée à l’ennemi germanique et devenue incompatible avec l’espoir d’être considérés comme de “loyaux Français”. Or, insiste le responsable associatif, le peuple alsacien y aspire fondamentalement. Si aujourd’hui la donne a changé, les conséquences de ce choix historique se font quant à elles plus que jamais sentir. Un fatalisme contre lequel les défenseurs de la culture régionale sont bien déterminés à se battre, pour entendre de nouveau chanter l’alsacien dans les pays du bord du Rhin n Sacha Grynbaum

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 77


Septembre 2014 | Bas-Rhin

The Alsatian language, no more, no less Although it has lost a great number of speakers over the 40 last years, it is not outside the realms of possibility for Alsatian to see a revival. Elected officials and organisations are fighting to revive the second language of France.

ment market, open towards Germany and Switzerland”. Far from making economic potential the sole driver of its activity, the organisation does not fail to recall to what point the traditional language, borrowing largely from German, can play the part of a formidable “vector of opening towards Europe”, as much as an integration tool for immigrants. That is to say, the reverse of an incentive for the region to fold in on itself. Here then is a patois which holds the key to many languages. But it still requires definition. According to Pierre Deyon, former Vicechancellor of the academy of Strasbourg, speaking on the subject in 1985, it is all the “Alsatian dialects whose written expression is standard German”. Alsace being located along the border of the German-Romanic languages, historically, the Germanic and Frankish languages, all resulting from the Germanic sphere, make up the regional language. A linguistic area that is not bound by national borders, Germany's Baden, Germanspeaking Switzerland, Liechtenstein and part of Austria also carrying their share of this Alsatian heritage.”

It is not surprising that this regional impetus should come from this region, Alsatian being the second indigenous language of France, i.e. one of the most spoken dialects. The number of people thought to speak it is estimated at over 700,000 that is nearly 43% of the regional population. A number which is nevertheless in net decline, in particular since the 1970s. Today, according to a study carried out by the Office for Language and Culture of Alsace and EDinstitut, only 3% of young people between 3 and 17 years of age and not more than 12% of 18-29 yearolds speak dialect. Even though three quarters of the seniors in the area still value their language, the generational transmission has been very low since the 1980s, to the great displeasure of defenders of Alsatian identity. For Jean-Marie Woehrling, chairman of the Organisation for Culture and Bilingualism of Alsace-Moselle which has been active since 1968 in defence of regional culture, the decline of the Alsatian language constitutes a loss “not only on the cultural level but also economic”. Young Alsatians having become monolingual in the same way as any other French people, see themselves as “deprived of that which their parents benefited from”, he insists, that is, of a “360 degree employ-

© 2012 Denis Guichot/CG67

“Wasser laift nit der Bàrg ufe”. "Water does not run towards the summit”. This famous Alsatian proverb could soon return to the mouths of the inhabitants of the area with the same frequency as any other sentence in French. And for a good reason: the town of Saverne located in the department of the Bas Rhin, approved, last February, the European Charter of regional languages. It is a first in France and even across the whole of Europe. From now on, some 12,000 inhabitants of the commune, close neighbour of Strasbourg, will be able, if they so wish, to take their administrative steps in Alsatian.

Alsace is thus historically a land of opening, intrinsically trans-border and traditionally bilingual. A plural culture inevitably impoverished by contemporary history, which was for this area a time of multiple territorial confrontations and hate-fuelled encounters between France and Germany. “At the end of the Second World War and of the Nazi occupation, explains Jean-Marie Woehrling, Alsatians were subject to violent purges on suspicion of sympathising with the Wehrmacht soldiers”. There followed a phenomenon of rejection of this language, too directly associated with the German enemy, that had become incompatible with the hope of being regarded as the “loyal French”. However, insists the head of the organisation, the Alsatian people fundamentally aspire to it. Whilst today things are different, the con-sequences of this historic choice are more present than ever. A fatalism against which defenders of the culture of the region are determined to fight, so as once again to hear Alsatian spoken in the lands of the edge of the Rhine n

“A plural culture inevitably impoverished by contemporary history, which was for this area a time of multiple territorial confrontations and hate-fuelled encounters between France and Germany.”

78 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires


Septembre 2014 | Bas-Rhin

ENTRETIEN | Pour contrer le déficit de vocation vers les métiers scientifiques, le Conseil général du Bas-Rhin a mis en place Le Vaisseau, un centre qui permet aux jeunes de découvrir ces thématiques de manière interactive et ludique.

Susciter l’intérêt des jeunes pour la Science

Situé à Strasbourg, cette structure a pour objectif de faire découvrir le monde de la science de manière ludique. Notre postulat de départ est que les étudiants ont une certaine désaffection pour les problématiques scientifiques, contrairement aux autres pays européens. En France, ils perçoivent ces matières comme trop compliquées et de fait, la proportion de gens qui s’y consacrent à tendance à reculer. Résultat : beaucoup de jeunes s’interdisent ce domaine de métiers, qui possède pourtant de réels débouchés et offre de très belles perspectives. Le Département a voulu renverser la balance et susciter leur intérêt grâce aux nombreux stands interactifs dont dispose Le Vaisseau. Ce que nous voulons avant tout, c’est déclencher des vocations, comme le veut le slogan “la science en s’amusant”. Le public visé est essentiellement l’enfant de 6 à 12 ans, auquel des intervenants expliquent les raisonnements mathématiques que contient chaque atelier. Plusieurs thèmes sont exposés : les sciences, la nature, l’eau, etc… Quelles sont les retombées de ce centre ? Pour un centre franco-allemand comme le nôtre, accueillir chaque année, pendant six mois, une exposition temporaire sur une thématique particulière résulte vraiment du challenge ! Récemment, le Vaisseau a par exemple mis en avant les mathématiques, le cycle de l’eau et les couleurs. Cette logique de renouvellement incite le public à revenir régulièrement, tout en s’ouvrant à des perspectives inédites.

Chaque année, nous comptons plus de 160 000 visiteurs. C’est beaucoup plus que ce que nous pouvions espérer ! Dans la mesure où le centre est encore récent, les seules retombées quantifiables découlent pour l’instant du succès qu’il a remporté auprès des familles et du monde enseignant. Mais nous rêvons qu’un jour, un grand scientifique raconte que Le Vaisseau ait été l’élément déclencheur de ses choix professionnels.

Nous cherchons donc à rehausser le second point grâce à la réalisation d’un passeport de l’engagement. Ce diplôme permet aux jeunes de mettre en avant leurs acquisitions dans les corporations, le sport, l’art, la musique, etc. Prenant en charge une quarantaine de personnes en service civique chaque année, le Conseil général appuie également toutes les associations qui soutiennent la jeunesse, ce qui représente un effort financier important de la part du Conseil Général du Bas-Rhin.

Vous dites vouloir favoriser “l’épanouissement et la responsabilisation” des jeunes. Avec quelle politique ?

“La jeunesse est la première touchée par la crise.”

Notre réflexion part d’un diagnostic évident : les jeunes sont les plus touchés par la crise traversée aujourd’hui. Pour le Conseil général, c’est une vraie préoccupation. Lorsque nous discutons avec les employeurs et les chambres de commerce, le constat sur les causes de cette précarité est le même : l’expérience professionnelle et personnelle manquent cruellement de valorisation.

Quels sont vos projets à venir ?

© Jean-Luc Stadler/CG67

Vous avez créé en 2005 un centre atypique : Le Vaisseau. Pouvez-vous nous expliquer ses activités ?

La situation financière des Départements étant difficile actuellement, nous sommes davantage dans une phase d’amélioration des dispositifs existants plutôt que de création de nouveaux projets. À partir de la phase d’expérimentation sur le passeport de l’engagement, nous aimerions maintenant le généraliser avec les partenaires que sont les multiples grandes associations très dynamiques du territoire n Propos recueillis par Colombe Dabas

Philippe Meyer Président de la commission jeunesse du Bas-Rhin

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | 81


Septembre 2014 | Bas-Rhin

Interview with: Philippe Meyer, Chairman of the Youth Commission of Bas-Rhin

To counter the lack of trainees to the scientific trades, the general Council of Bas-Rhin set up the Le Vaisseau, a centre where young people can discover these themes in an interactive and playful way.

© Denis GUICHOT

Arousing interest in science from young people

In 2005 you created an atypical centre: Le Vaisseau. Can you explain its activities to us? Located in Strasbourg, this structure is aimed at discovering the world of science in a fun way. Our starting premise is that students have a certain disaffection for scientific topics, unlike in other European countries. In France, they perceive these subjects to be too complicated and in fact, the proportion of people who devote themselves to it has a tendency to decrease. Result: many young people exclude themselves from this business area, despite the fact that it has real opportunities and offers very good prospects. The Department wanted to reverse the trend and arouse their interest thanks to the many interactive stands available at Le Vaisseau. What we want above all is to trigger careers, as is the slogan “science in fun”. The target audience is essentially children from 6 to 12 years of age, to whom moderators explain the mathematical reasoning contained in each workshop. Several topics are treated: science, nature, water, etc.… What are the benefits of this centre? For a Franco-German centre like ours, to accommodate each year, for six months, a temporary exhibition on a specific theme is really a challenge! Recently, for example, le Vaisseau promoted mathematics, the cycle of water and colours. This policy of renewal encourages the public to return regularly, while opening up to new prospects. Each year, we count over 160,000 visitors. It is much more than we could have

Each year, the Vaisseau counts over 160 000 visitors.

hoped! Insofar as the centre is still recent, the only quantifiable benefits at the moment arise from the success it has won with families and the teaching profession. But we dream that one day, a great scientist will say that Le Vaisseau was the trigger for his career choices. You say you want to promote “development and accountability”of young people. With which policy? Our thinking starts from a clear diagnosis: young people are most affected by the crisis we are weathering today. For the General Council, it is a real concern. When we discuss with employers and the Chamber of Commerce, the conclusion on the causes of this precariousness is the same: both the professional and personal experience cruelly lack status. We therefore seek to reinforce the second factor through a passport to engagement. This diploma allows young people to put forward their achievements in corporations, sport, art, music, etc. Suppor-

82 | LE COURRIER DU PARLEMENT EUROPÉEN | Les dossiers Territoires

ting forty people in civic service every year, the General Council also supports all organisations that support youth, which represents an important part of the financial effort of the General Council of Bas-Rhin.

“Discovering the world of science in a fun way.”

What are your future projects? The financial situation of the departments is difficult now, we are more in a phase of improvement of existing mechanisms rather than creating new projects. Starting from the experimental phase with the passport to engagement, we would now like to expand it with partners who are the great number of very dynamic organisation within the region n


Das Gespräch : Philippe Meyer, Präsident der Jugendkommission des Departements Bas-Rhin

Das Interesse junger Menschen für die Forschung wecken Um der fehlenden Berufung für die wissenschaftlichen Berufe entgegenzutreten, hat der Generalrat des Departements Bas-Rhin Le Vaisseau ins Leben gerufen, ein Zentrum, das jungen Menschen ermöglicht, Themen in einer interaktiven und spielerische Art und Weise zu erkunden.

Sie haben im Jahr 2005 ein atypisches Zentrum erschaffen: Le Vaisseau. Können Sie uns kurz die Tätigkeiten schildern?

gen für den Moment des Erfolgs, die bei den Familien und der Welt der Lehrer gewonnen werden. Aber wir träumen davon, dass eines Tages ein großer Wissenschaftler erzählt, dass Le Vaisseau der Auslöser für seine Berufswahl war.

Was sind die Vorteile dieses Zentrums?

Unser Denken entsteht aus einer klaren Diagnose: junge Menschen sind am stärksten von der heutigem Krise betroffen. Für den Generalrat ist dies ein echtes Anliegen. Wenn wir mit Arbeitgebern und Handelskammern sprechen, ist die Suche nach den Ursachen dieser Ungewissheit gleich: der professionellen und persönlichen Erfahrung fehlt es dringend an Aufwertung. Wir versuchen daher den zweiten Punkt durch die Umsetzung eines Engagementpasses zu erhöhen. Dieser Abschluss ermöglicht den Studierenden, ihre Übernahmen in die Unternehmen, den Sport, die Kunst, Musik, etc. in den Vordergrund zu stellen. Jedes Jahr sind etwa vierzig Personen für den gemeinnützigen Dienst verantwortlich. Der Generalrat befürwortet ebenfalls alle Verbände, welche die Jugendarbeit unterstützen, was einen erheblich finanziellen Aufwand seitens des Generalrats des Departements Bas-Rhin bedeutet.

Sie sagen, dass Sie “die Selbstverwirklichung und Übertragung der Verantwortung” der jungen Leute fördern wollen. Mit welcher Politik?

Für ein deutsch-französisches Zentrum wie des unsrigen, begrüßen wir jedes Jahr für sechs Monate, eine temporäre Ausstellung zu einem bestimmten Thema, woraus sich wirklich eine Herausforderung ergibt! Vor kurzem hat Le Vaisseau beispielsweise die Mathematik, den Wasserkreislauf und die Farben in den Vordergrund gestellt. Diese Logik der Erneuerung ermutigt das Publikum wieder regelmäßig zu kommen, während neue Perspektiven eröffnet werden. Jedes Jahr haben wir mehr als 160.000 Besucher. Das ist viel mehr als wir je erhofft hatten! Sofern das Zentrum noch neu ist, folgen nur die quantifizierbare Auswirkun© Denis GUICHOT

Das Zentrum liegt in Straßburg und diese Struktur hat zum Ziel die Welt der Wissenschaft auf unterhaltsame Weise zu entdecken. Unser Ausgangspunkt ist, dass die Studenten, im Gegensatz zu anderen europäischen Ländern, eine gewisse Unzufriedenheit zu wissenschaftlichen Themen haben. In Frankreich empfinden sie diese Materie als zu kompliziert und in der Tat geht der Anteil der interessierten Menschen zurück. Das Ergebnis: viele junge Menschen verwehren sich diesem Berufsbereich, der aber vor allem echte Chancen und ausgezeichnete Perspektiven bietet. Das Departe-

ment wollte das Gleichgewicht umwerfen und das Interesse durch die vielen interaktiven Stände, die Le Vaisseau zu bieten hat, wecken. Was wir vor allem wollen, ist Berufungen auszulösen, wie es das Motto „Wissenschaft macht Spaß“ schon sagt. Die Zielgruppe ist in erster Linie Kinder von 6 bis 12 Jahren, bei denen die Referenten die mathematischen Begrün-dungen erklären, die jeder Workshop beinhaltet. Es werden mehrere Themen angesetzt: Wissenschaft, Natur, Wasser etc.

Was sind Ihre zukünftigen Projekte?

Das Zentrum liegt in Straßburg und diese Struktur hat zum Ziel die Welt der Wissenschaft auf unterhaltsame Weise zu entdecken.

Die finanzielle Situation des Departements ist derzeit schwierig, da wir mehr in einer Phase weiterer Verbesserung der bestehenden Systeme sind, anstatt neue Projekte zu planen. Seit der experimentellen Phase des Engagementpasses, möchten wir dies nun gerne mit mehreren Partnern verbreiten, bei denen es sich um mehrere große dynamische Verbände des Gebietes handelt n Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 83


LES DOSSIERS DU COURRIER DU PARLEMENT Chaque mois, nous proposons à nos lecteurs de découvrir une des collectivités par le biais d’articles de fonds, de reportages et d’interviews.

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