Viticulture
Vanessa Marchive
Une jeune femme à la bonne taille Formée il y a peu à la taille de la vigne, Vanessa aime travailler en plein air, même si c’est physique, et se dit fière de participer à une opération qui conditionnera en partie la future récolte. taille de vigne. C’était fin 2019. Un peu plus de deux mois pour être capable de réaliser une taille de production en hiver, et aussi de conduire un tracteur « en situation professionnelle ». Et pour valider la formation, un stage de 3 semaines réalisé en janvier dernier au domaine de Papolle, près de Mauléon d’Armagnac, acquis (puis remanié) voilà 20 ans par Bernard Piffard, un ancien de l’industrie. Soit 60 ha, entre 200 et 250 000 bouteilles par an. Un joli terrain !
« Chaque pied est particulier » Vanessa Marchive
V
anessa, c’est l’histoire d’une jeune femme qui a trouvé sa voie à 25 ans. C’est tard ? Peut-être. Mais d’autres ne la trouvent jamais… Originaire du village landais de Sarbazan, issue d’une famille vivant à la campagne, mais pas versée dans l’agriculture, Vanessa fait ses armes dans le milieu de la petite enfance, après l’obtention d’un CAP. Ça lui plaît, et puis moins. « Les parents… trop de pression… ». Alors, elle change d’univers, se frotte même à l’usine. Pas une sinécure pour une fille qui aime la nature et les espaces.
On rencontre Vanessa dans la rangée d’une parcelle de colombard. Thibaut, l’un des sept salariés de l’exploitation, n’est pas loin. La vigne est en repos végétatif, on peut opérer. « Ici, au moins,
La bonne formation au bon endroit
Que faire ? La solution viendra de Pôle emploi qui lui flèche ces jobs saisonniers dans les vignes, au moment de la taille ou des vendanges. C’est peu dire qu’on ne se précipite pas, ici, sur ces travaux, jugés ingrats et trop mal payés. D’où le recours à une main d’œuvre venue d’ailleurs, du Maroc, du Portugal, ou de Roumanie plus récemment. Vanessa dit banco. On lui trouve la bonne formation, celle dispensée par la Maison familiale rurale (MFR) d’Airesur-Adour (Landes), sous la houlette exigeante d’Hélène Ducos, formatrice
Avec Bernard Piffard, le propriétaire de Papolle, et Thibaut
je sais ce que j’ai à faire, dit Vanessa, et je ne m’ennuie pas. Chaque pied est particulier, je dois vite savoir, après observation, quelle branche je conserve, et quelle autre je dois couper ». Moins spectaculaire que le temps des vendanges et du pressoir, la taille, opération minutieuse, est hautement stratégique. Elle a un impact sur la quantité et la qualité du futur raisin, sur la durée de vie de la vigne aussi. Sans formation, un tailleur peut « faire un mas-
Armée de son sécateur électrique
sacre » selon le mot d’Hélène Ducos. Avec son sécateur électrique et un gant de protection à la main gauche, Vanessa répète les gestes appris, les mots également : coursons, flèches, bois fructifères, yeux. Debout, pliée, pliée, debout, elle taille, elle taille, sous la pluie aussi, à raison de 600 pieds par jour, ce qui représente environ 10 % d’un ha. Le geste est précis, l’angle de coupe tout autant, « il faut que la goutte d’eau ruisselle au bon endroit ». Vanessa est à son affaire. Elle devrait pouvoir décrocher un contrat saisonnier à Papolle, où elle se sent bien. Puis, expérience aidant et d’autres techniques en main, un CDI dans un domaine de la région. Hugues de Lestapis
Les solutions MFR Méconnues, alors qu’elles jouent un rôle important dans l’enseignement agricole en France, les maisons rurales familiales s’occupent des jeunes (en alternance) et dispensent aussi des formations pour adultes, notamment en agriculture. La MFR d’Aire-sur-Adour, qui a instruit Vanessa, propose des formations en élevage, maraîchage, polyculture, viticulture, tractoriste… Elle crée aussi des formations nouvelles adaptées aux besoins du moment dans les exploitations. 19
Le Canard Gascon 86 - mars-avril 2020 - Des artisans et des commerçants près de chez vous.
Published on Mar 26, 2020
Le Canard Gascon 86 - mars-avril 2020 - Des artisans et des commerçants près de chez vous.