Le Bonbon Nuit 38

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Une nuit vers le futur

maintenant ou jamais. Elle m’emmène à l’étage en me tenant la main, ça m’a rappelé la Thaïlande. Je m’attendais donc à ce qu’elle m’asseye sur une petite chaise avec une table ronde et une boule de cristal. Mais que dalle ! La meuf me pose sur une chaise normale de resto, à côté d’une table de collègues d’une boite portugaise d’import et export de savon qui dessèche la teuch Roger Savaillèche : la séance commence. Elle s’appelle Natacha, elle éteint son iPhone de cristal. - On peut se tutoyer ? - Ouais moi je te tutoie mais toi je préfère que tu me vouvoies la bohémienne. - C’est quoi votre prénom ? - Jean Jacques Moldi, réponds-je. (c’est tout ce qui m’est venu à l’esprit, je venais de voir Harry Potter). - Et ta mère ? - Elle suce des ours. En fait elle voulait son prénom. Enfin bref, une embrouille de plus pour qu’elle fasse semblant de se concentrer pour me sortir ses conneries et tout ça pour des honoraires plus exorbitants qu’un médecin. La technique est assez simple. Elle tente des affirmations interrogatives du genre « vous venez de vous séparer non ? » Comme ça si elle se goure, elle dit qu’elle voit une rupture dans le futur, et si elle a bon, hé bien c’est mon passé ! Et dans le tas de conneries qu’elle me lance, y a bien un moment où forcément elle tape dans le mille la manouche. Après, la meuf, je sais pas pourquoi, elle se met à faire un spider solitaire en live. Elle met plein de cartes sur la table et elle dit « Olalalala, vous pas avoir eu chance cette année ». J’acquiesce, intrigué par ce super pouvoir acquis après des générations passées dans des caravanes garées sur des pelouses municipales sacrées. Là, elle se met à 22 —

voir un hôpital et à me dire qu’elle n’avait pas que des bonnes nouvelles sur mon futur. Ça m’a trop foutu les grosses boules, mais pas au point que je lui demande de lire dedans. Elle me demande ensuite de poser une question. Bien sûr comme tout le monde, je lui demande si je vais rencontrer l’amour un jour. « Oui bien sûr, vous trouverez paix intérieure. Vous finirez avec une étrangère. Une marocaine, ou une juive. » « Quand vous parliez de mauvaises nouvelles, vous ne mâchiez pas vos mots ! » « Ça fera 20 euros. Vous payer maintenant ! » « Vous prendre carte ? » Elle lisait les cartes mais pas la carte bleue cette connasse. Bah tiens... Du coup j’ai fait crari je sors tirer à la Société Générale au coin de la rue, mais je suis parti en courant. C’était sans compter ses potes gitans qui attendaient dans une BM en face et qui me suivirent. Je me suis fait saucer la gueule. Aucun souvenir. Je me réveille dans un lit d’hôpital. Mon infirmière est magnifique, elle s’appelle Sabrina Boutboul. Bonne année à tous !

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