le bon homme texte Carole LEFEBVRE / photo Patrice Flora-Praxo
Yves Simon
artiste double Yves Simon est un artiste prolifique autant en littérature qu’en musique. Deux belles carrières menées en parallèle. S’il n’arrive pas à choisir entre ses deux vocations, l’auteur de la chanson "Diabolo menthe", sait très bien trancher quand il s’agit de nous parler des cafés du boulevard St-Germain.
les lieux mythiques de la rive gauche. En ce moment, vous le croiserez au bar du Marché, mais il n’est pas rare qu’il s’offre un second café au lait au Flore. « Le Flore pour moi c’est la jungle. C’est un lieu où l’on trouve les gens les plus inattendus. C’est le contraire d’un ronron. Ce qui est agréable c’est de rencontrer quelqu’un sans se prévenir. Et puis, il y a souvent du beau n se retrouve à La société, c’est un lieu monde : Sofia Coppola, Tarentino, ou encore Bill que j’aime bien et il y a des jolies ser- Clinton. » veuses ». Dès le premier coup de fil le À côtoyer le beau monde, on se demande si le ton est donné. Yves Simon est sympa, connaît fils d’un cheminot de la SNCF et d’une infirles cafés branchés et aime les belles femmes. mière ne s’est pas embourgeoisé ? Quant on Pas étonnant donc que lui pose la question, il ne ce soit un amoureux s’offense pas et répond Je ne suis revenu de calmement : « S’embourdu 6e arrondissement. « Dans ce quartier il y rien, je suis toujours geoiser c’est un état d’esprit. a tout ce que j’aime : le étonné. C’est ne plus réagir à ce cinéma Saint-Germainqui se passe dans le monde, des-prés, les librairies, notamment La Hune et les c’est ne plus s’émouvoir, être revenu de tout. Je ne brasseries. » suis revenu de rien, je suis toujours étonné. » Une Les cafés, il les fréquente dès le petit matin. soif de comprendre et d’observer le monde Tous les jours, c’est le même rituel : il quitte qui l’entoure, à en juger la pile de magazines son appartement situé sur l’île de la cité, tra- d’actualités posée devant lui, Yves Simon aime verse la Seine à pied et vient se réveiller dans sans aucun doute rester au contact de ce qu’il
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