Mai 2016 (Vol. 19 - No. 4)

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Charte des droits et libertés

Six femmes sont honorées

endant 30 ans, l’Algonquine Édith Cloutier a beaucoup travaillé pour rapprocher les peuples et pour lutter contre le racisme. Directrice générale du Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or depuis 1989, elle a reçu de nombreux prix et occupé différents sièges. Elle a notamment été la première femme autochtone à présider le conseil d’une université québécoise. Récemment, c’est elle qui a incité des femmes autochtones à dénoncer publiquement le racisme et les abus physiques et sexuels dont elles auraient été victimes de la part de policiers de la Sûreté du Québec. Au fil de sa carrière, les organismes qu’elle a créés et les projets qu’elle a mis en branle pour venir en aide aux Autochtones sont innombrables. Par la CDPJD, elle a été reconnue pour son travail pour les Autochtones vivant en milieu urbain, mais aussi pour sa lutte contre la violence faite aux femmes autochtones.

P

Minnie Grey, un soleil du Nord Très engagée pour son peuple,

Le grand cœur de Melissa

Melissa Mollen Dupuis est cofondatrice du mouvement Idle No More-Québec.

Une fleur pour Widia!

Widia Larivière est coordonnatrice jeunesse pour Femmes autochtones du Québec et elle est cofondatrice du mouvement Idle No More-Québec. Très engagée, Widia Larivière est une Anishnabe de la communauté

Nadine Vollant est coordonnatrice des services sociaux d’Uashat mak Mani-utenam.

Lucille Veilleux est responsable du financement et du développement des partenariats pour le Wapikoni, à Montréal.

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Édith Cloutier est directrice du Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or depuis 1989.

l’Inuite Minnie Grey a été reconnue pour son travail au Nunavik. Ses actions se font ressentir au Canada comme à l’international. Elle a d’ailleurs reçu de nombreuses distinctions. Depuis 2013, elle est directrice générale de la Régie régionale de la santé et des services sociaux au Nunavik. Elle a occupé plusieurs postes dans les domaines de la santé, des services sociaux et de la politique. Très sensible quant à la jeunesse du Nunavik, Minnie Grey s’est attaquée à l’abandon scolaire, au suicide, à la négligence parentale et elle a aidé des jeunes aux prises avec des dépendances ou victimes d’abus. Mme Grey a été reconnue pour ses actions pour venir en aide aux enfants, y compris plusieurs points qui s’y rattachent comme la protection, la sécurité et l’attention des parents.

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Minnie Grey est directrice générale de la Régie régionale de santé et des services sociaux du Nunavik, à Kuujjuaq.

La brillance de Lucille Veilleux

Melissa Mollen-Dupuis, une Innue d’Ekuanitshit, s’est démarquée lors des événements d’Idle No More, un mouvement qu’elle a fondé avec Widia Larivière. Très engagée dans tout ce qu’elle touche, elle a été la voix parfaite pour parler au nom des jeunes Autochtones. Aujourd’hui, présidente du Wapikoni, elle a été animatrice à Montréal Autochtone et au Jardin des Premières Nations pendant 13 ans. Par le biais des arts visuels, de l’animation, de son travail d’actrice, de la vidéo ou du conte, la jeune femme fait partager la culture des Premiers Peuples. Initiatrice de plusieurs actions sociales, elle a notamment été responsable des médias sociaux lors du passage de la Commis-

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Québec — Afin de souligner les 40 ans de la Charte des droits et libertés au Québec, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ), sous la thématique «Une Charte, mille combats», a honoré quarante personnes. Parmi ces gens, six femmes ont été reconnues pour leur engagement pour les Premières Nations. Samian était membre du jury qui était présidé par la juriste Louise Arbour.

sion Vérité et Réconciliation à Montréal. Elle a ainsi contribué à diffuser la vérité sur les pensionnats autochtones. Melissa Mollen-Dupuis a été reconnue pour toutes ses actions qui ont pour but de favoriser le respect des droits fondamentaux, ancestraux, économiques, sociaux et culturels des peuples autochtones au Québec.

de Timiskaming, en Abitibi-Témiscamingue. Depuis 2009, elle est coordonnatrice jeunesse à Femmes autochtones du Québec. Diplômée en Études internationales et langues modernes de l’Université Laval et en Immigration et relations interethniques de l’UQAM, ses actions féministes ont toujours convergé pour améliorer la situation des jeunes et des femmes. Elle a fondé Idle No More avec Melissa MollenDupuis et dans le cadre de son travail de cinéaste au Wapikoni, elle a coréalisé des courts-métrages sur des thématiques reliées aux femmes autochtones. Elle a reçu des honneurs pour son travail et ses engagements pour le respect des droits fondamentaux des jeunes et des femmes autochtones. Le droit à l’égalité, le respect des libertés fondamentales, le droit à la vie et à l’intégrité sont les points précis soulevés par la Charte.

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Par Chantale Potvin

Avocate de formation et productrice de films, Mme Veilleux a un CV impressionnant. Or, pour ce qui touche les Autochtones, elle a une route très glorieuse. Ainsi, après avoir occupé différents postes dans le milieu du cinéma, elle a produit de nombreux films traitant de justice sociale et elle a donné la parole aux plus démunis. Au fil du temps, elle a reçu de nombreux prix. En 2006, elle s’est jointe au Wapikoni à titre de responsable du financement et des partenariats. On dit qu’elle travaille dans l’ombre et qu’elle est le bras droit de Manon Barbeau. La Commission a reconnu madame Veilleux pour son œuvre auprès du Wapikoni. «Les créations largement diffusées dans un vaste réseau par le Wapikoni qui traitent souvent d’affirmation et de nondiscrimination contribuent ainsi à réduire les préjugés envers les Premières nations», a publié la CDPDJ à son sujet.

Les milliers d’enfants de Nadine Vollant Innue d’Uashat mak Mani-utenam, Nadine Vollant y est coordonnatrice des services sociaux et travaille dans le domaine de la protection de la

jeunesse depuis près de 20 ans. Diplômée en travail social de l’Université du Québec à Chicoutimi, elle s’active tous les jours pour que les services répondent aux besoins de son peuple. Très engagée à plusieurs tables de concertation et active au sein de plusieurs projets, Nadine Vollant fait tout pour que les droits des familles autochtones soient respectés. La Commission a reconnu son travail qui est en lien avec les droits économiques et sociaux de la Charte. Or, c’est avec l’article 39 de la loi que le jury a tranché. «Tout enfant a droit à la protection, à la sécurité et à l’attention que ses parents ou les personnes qui en tiennent lieu peuvent lui donner».

Liste des gagnants Il est possible de consulter la liste des quarante lauréats sur le site: www.cdpdj.qc.ca.

Mon vœu est que nous éliminions toutes les injustices, inégalités et discriminations que vivent les peuples autochtones et que nous puissions collectivement mettre en œuvre la Déclaration de l’ONU sur les droits des peuples autochtones, qui stipule notamment notre droit à l’autodétermination. Widia Larivière


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