La_Quête_numéro 220_Décembre 2019-janvier 2020

4$ Numéro 220 Décembre 2019 - Janvier 2020

S.V.P. n’achetez qu’au camelot portant un­e carte d’identification.

2 $ sur le prix de vente va directement au camelot.

Le magazine de rue de Québec

Photo : Patrice Niset (Les Miroirs de l’Ombre) Conception : Sandra Potvin

CKRL 89,1 QUÉBEC

AUTOMNE-HIVER 2019-2020 CKRL891

WWW.CKRL.QC.CA

SOMMAIRE

D

POUR LE PLAISIR DE LIRE

OSSIER

07

À la rescousse du patrimoine bâti

08

Art ou artisanat?

10

Producteurs verts de l’avenir

11

Etsy : l’artisanat québécois réinventé

13

L’art du métier

14

La Femme Panache

15

Tradition ancestrale

© Illustration de MIchel Boudreault

ArtisanEs

JEUX 18

Le jeu de La Quête

19

La langue dans sa poche

Ateliers d'écriture

22

Enfant de l’espoir

23

Rosace

24

D’ambré (révolu)

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À Françoise

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Fight

28

Qu’une chanson...

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Nourrir le feu

29

Au-delà

31

Le jour du ménage

34

La rue se sent mal

© Gabrielle Beaupré

© Dessin de Niccolò Gualtieri

21

C EN PLEIN M I L I E U 20

DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020

06

Artisan? Ah non!

12

Les tricots de Jacques Plante

16

Devenir l’artisan de sa vie

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Le cheval de bois

La Maison Revivre LA QUÊTE

HRONIQUES

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RÉALISER L’ESPOIR Camelots recherchés

L’Archipel d’Entraide, organisme à but non lucratif, vient en aide à des personnes qui, à un moment

donné Hey toi! de leur existence, sont exclues du marché du travail ou vivent en marge de la société. Ces laissés Tu as 18compte ans ou plus. pour cumulent différentes problématiques : santé mentale, itinérance, toxicomanie, pauvreté, Tu veux te faire quelques dollars? etc.

Dans la foulée des moyens mis en place pour améliorer le sort des plus défavorisés, l’Archipel d’Entraide lance, en 1995, le magazine de rue La Quête. Par définition, un journal de rue est destiné Travaille à ton compte. Pas d’horaire. à la vente - surdelarue rue par des personnes en difficulté, notamment des sans-abri. La Quête perVends le magazine La!-Quête met ainsi aux camelots de reprendre confiance en leurs capacités, de réaliser qu’à titre de travailleurs Pour plus d’informations autonomes ils peuvent assumer des responsabilités, améliorer leur quotidien, socialiser, bref, Appelle-nous au certain pouvoir sur leur vie. reprendre un

418 649-9145 poste 33 Ou L’Archipel d’Entraide, composée d’une équipe d’intervenants expérimentés, offre également des Viens nous rencontrer au services d’accompagnement 190, rue St-Joseph Est (coin Caron)communautaire et d’hébergement de dépannage et de soutien dans la recherche logement par le biais de son service Accroche-Toit.

Dans l’église d’un Jacques-Cartier

Depuis sa création, La Quête a redonné l’espoir à quelques centaines de camelots.

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UNE TRIBUNE POUR TOUS Envie de faire connaître votre opinion, de partager vos poésies, de témoigner de votre vécu. Nos pages vous sont grandes ouvertes. Envoyez-nous vos textes par courriel, par la poste ou même, venez nous les dicter directement à nos bureaux.

Faites-nous parvenir votre texte (500 mots maximum) avant le 1er du mois pour parution dans l’édition suivante. La thématique de février : Animal.

PAGE COUVERTURE Photographe : Patrice Niset (Les Miroirs de l'Ombre) Photo offerte par l'Institut québécois des métiers du patrimoine bâti.

Conception graphique : Sandra Potvin ÉDITEUR Archipel d’Entraide ÉDITEUR PARRAIN Claude Cossette RÉDACTRICE EN CHEF Francine Chatigny DIRECTRICE DE L’INFORMATION Valérie Gaudreau SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Isabelle Noël CHRONIQUEURS Philippe Bouchard, Martine Corrivault, Claude Cossette et Marc Émile Vigneault JOURNALISTES Sébastien Agostini-Cayer, Adrien Cloutier , Gabrielle Beaupré, Katy Desjardins, Malia Kounkou, Valérie Marcoux et Isaure Patat et Santiago AUTEURS Danny Boisvert, Michel Boudreault, Thomas Dionne, Gaétan Duval, Dominic, François Gagnon, Armand Labbé, Karl-Layla Lapointe, Jean Pierre, Benoit Turbide et Christiane Voyer AUTEURS DES JEUX Hélène Huot et Jacques Carl Morin RÉVISEURS Benoit Arsenault et Véronique Hardy

FAIRE DES SOUS EN DEVENANT CAMELOT

Les camelots récoltent 2 $ de profit sur chaque exemplaire vendu. Autonomes, ils travaillent selon leur propre horaire et dans leur quartier.

Pour plus d’informations, communiquez avec Francine Chatigny au 418 649-9145 poste 31

Nous vous encourageons fortement à acheter La Quête directement à un camelot. Toutefois, si aucun d’eux ne dessert votre quartier, vous pouvez vous abonner et ainsi nous aider à maintenir la publication de l’unique magazine de rue de Québec.

INFOGRAPHISTE Sandra Potvin IMPRIMEUR Les Impressions STAMPA inc.

418 681-0284 COPYLEFT La Quête, Québec, Canada, 2014 Ce document est mis à votre disposition sous un droit d’auteur Creative Commons « Paternité Pas d'Utilisation commerciale - Pas de Modification 2.5 – Canada » qui, si ce n’est pas commercial, permet de l’utiliser et de le diffuser tout en protégeant l’intégralité de l’original et en mentionnant le nom des auteurs.

COUPON D’ABONNEMENT 10 PARUTIONS PAR ANNÉE Camelots recherchés

Nom: Adresse: Travaille à ton compte. Pas d’horaire.

Ville: Vends le magazine de rue La Quête Code postal: Pour plus d’informations Appelle-nous au 418Date : 649-9145 poste 33

Abonnement régulier Abonnement de soutien Abonnement institutionnel

Hey toi!

Tu as 18 ans ou plus.

Tu veux te faire quelques dollars?

Ou Viens nous rencontrer au 190, rue St-Joseph Est (coin Caron) Dans l’église Jacques-Cartier

Téléphone: La Quête est appuyée financièrement par : Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance (SPLI)

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65$ 80$ 90$

Journal La Quête

190, rue St-Joseph est Québec (Québec) G1K 3A7 Téléphone : 649-9145 Télécopieur : 649-7770 Courriel : laquetejournal@yahoo.ca

Financé par le gouvernement du Canada

LA QUÊTE

DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020

M OT DE LA COORDO

ArtisanEs

Selon Wikipédia « est artisan qualifié celui qui fabrique ou crée des objets matériels partiellement ou entièrement à la main. Ces objets peuvent être fonctionnels ou strictement décoratifs […] ». Si, comme moi, vous êtes admiratifs des artisans, mais avez une vision rétrograde de leur apport inestimable dans notre vie moderne, cette édition vous permettra d’actualiser vos connaissances.

En bonus, vous découvrirez plein d’artisans locaux.

© Photos de Francine Chatigny

Bonne lecture!

HORS THÈME, MAIS DANS LE VIF DU SUJET 26 novembre. Je rentre tôt au travail. Il est 6 h 20 quand je passe sur la rue Saint-Paul. Chacune des neuf entrées des bâtiments situés entre les rues Saint-Nicolas et Vallière est occupée par une personne emmitouflée dans un sac de couchage déposé directement sur le béton. Heureusement, le temps est doux… J’ai beau la voir fréquemment, je ne m’habitue pas à cette scène.

Scène qui se répétera d’ailleurs dans une heure quand d’autres personnes viendront profiter de la chaleur du hall achalandé de l’Archipel d’Entraide pour récupérer — sur de confortables bancs d’église ou à même le sol — après une nuit d’errance.

De la colère à la tristesse, toute une gamme d’émotions m’envahit quand je suis témoin de cet échec de notre société. Comment peut-on, dans notre pays riche, accepter que des gens dorment dans la rue? Pourquoi crée-t-on les conditions « gagnantes » pour que tant de gens, de plus en plus de gens, soient laissés pour compte? Pourquoi est-ce toujours le « bas de l’échelle » qui paie pour les mauvaises décisions de restructuration, de restrictions budgétaires, de sous-financement, de fermetures, de trous de services, etc.?

Heureusement, hors des mégastructures qui manquent de réelle volonté pour éliminer la pauvreté, il y a des individus au grand cœur qui se préoccupent de leurs semblables. Des élans de compassion se manifestent en gestes concrets : dons sur la rue, dans les frigos-partage et les friperies. Certains citoyens organisent eux-mêmes un service d’entraide, comme cette dame qui inventorie les ressources dans son répertoire personnel pour savoir où diriger les êtres humains désorganisés qu’elle croise quand elle sillonne la Basse-Ville. Ou cette autre femme qui offre un méga panier de Noël a une personne défavorisée qui vivra, pour une seule fois peut-être, un sentiment d’abondance. De belles initiatives personnelles qui démontrent que nous ne sommes pas tous tout à fait déshumanisés!

Mais il faut plus. Beaucoup plus. Pour améliorer le sort des plus démunis, on ne peut compter que sur quelques personnes empathiques ou des organismes sous-financés au personnel exténué. Il faut que chacun de nous prenne conscience des inégalités sociales, dont nous sommes tous responsables, et revendique la justice sociale auprès des instances qui détiennent le pouvoir et les cordons de la bourse. À ajouter à vos résolutions de la nouvelle année…

FRANCINE CHATIGNY

UN CADEAU POUR LES CAMELOTS!

Le premier slogan « Je n’quête pas, je vends La Quête » se veut une réponse polie aux commentaires désobligeants des piétons qui disent aux camelots « va donc te trouver une vraie job! ». Vendre La Quête est un travail, et un travail exigeant : imaginez-vous offrir le magazine aux passants pendant des heures — beau temps mauvais temps — et de surcroît, vous faire insulter quotidiennement. Peu d’entre nous le supporteraient.

Le deuxième slogan est une idée originale, tout à fait représentative de l’une des camelots. « L’amour ne s’achète pas, La Quête oui! ». Vrai que chaque fois que vous encouragez un camelot, c’est comme une mini dose d’amour que vous leur insufflez. Alors, n’hésitez pas à aller à leur rencontre!

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LA QUÊTE

© Photo de Francine Chatigny

Un citoyen généreux a offert 1 000 $ à La Quête afin de soutenir le travail des camelots.

Chacun d’eux a maintenant un dossard pour mieux identifier sa fonction. Les slogans inscrits à l’arrière serviront, nous l’espérons, à susciter l’intérêt des passants qui trop souvent ignorent les camelots.

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HRONIQUE

ARTISAN? AH NON! tte

Un artisan est une personne qui exerce un métier manuel et, généralement, traditionnel. Naguère encore, une majorité de citoyens étaient artisans : mon père était cordonnier, mon beau-père était typographe et 80 % des Québécois étaient agriculteurs. Moi-même, j’ai été lettreur d’enseignes avant d’être graphiste puis professeur.

aristocrates de l’art. Ceux-ci créent, ceux-là reproduisent.

Même dans les organisations dans lesquelles des personnes sont engagées avec une formation de même niveau, les gestionnaires ou les théoriciens afficheront une certaine condescendance envers ceux qui ont les deux mains dans la pâte… ou vice-versa.

LES ARTISANS

On trouve la même opposition dans maints métiers : la médecin prescrit et l’infirmier soigne; le marketeur planifie et le graphiste imagine; l’architecte réfléchit sur les rapports entre les espaces puis il esquisse ses concepts alors que le dessinateur d’architecture trace les plans détaillés de telle sorte que le toit ne coulera pas.

Les aristocrates sont à l’antipode des artisans : « Gros penseurs, p’tits faiseurs » comme le pensent les ouvriers.

L’avocat, maire de Bordeaux et écrivain-philosophe Michel de Montaigne écrivait vers 1550 : « J'ai vu en mon temps cent artisans plus sages [...] plus heureux que des recteurs de l'université ». Il semble bien que les humains, tous autant qu’ils sont, recherchent inconsciemment cet état dans lequel ils éprouvent la sensation que leurs désirs sont satisfaits… ce que l’on appelle le bonheur.

Alors, si Montaigne a raison, pourquoi ne trouve-t-on pas davantage d’artisans dans notre société?

C’est que, aujourd’hui plus que jamais dans l’histoire, les individus veulent grimper dans l’échelle sociale et cela veut dire, concrètement, passer d’ouvrier à professionnel.

Plusieurs ne tolèrent plus de se salir les mains, si bien que notre société vit une pénurie de plombiers, de jointoyeurs, d’électriciens, de menuisiers, de gens à tout faire qui sont pourtant des métiers passionnants, requis et bien rémunérés.

Comme les artisans qui ont construit la cathédrale NotreDame-de-Paris, ce sont les tailleurs de pierre, maçons, ébénistes, peintres, vitriers, pépiniéristes et autres artistes qui ont permis de réaliser nos grands projets, tels le gigantesque barrage Manic-5 ou notre affectionnée promenade Samuel-De Champlain.

LES ARISTOCRATES Dans tous les domaines, il existe une opposition entre le statut d’artisan et celui de professionnel. Si, par exemple, on considère le domaine de l’art dont les protagonistes sont pourtant reconnus comme des gens ouverts, flexibles, explorateurs et qui prétendent vivre à la pointe du changement, qu’y constate-t-on? Entre autres attitudes, un certain snobisme : on y défend chaudement la différence entre le rôle d’artisan et celui d’artiste.

Les premiers sont les ouvriers et les deuxièmes sont les

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ERREUR D’AIGUILLAGE? Les sociologues Nicole Gagnon et Jean Gould ont écrit : « Le cégep ouvre la porte de l'université plutôt qu'il ne la bloque, puisque le DEC est décerné par des enseignants dont la politique générale est de sauver le plus d'étudiants possible ». Mauvais aiguillage! « Artisan? Ah non! » pensent alors certains ados. Il est évident que trop de jeunes se retrouvent ainsi à l’université, par accident si l’on peut dire, à poursuivre péniblement des études supérieures alors qu’ils auraient pu devenir d’excellents et heureux artisans.

Certains sont devenus artisans par la force des choses et sans qu’ils le réalisent. C’est le cas du petit commerçant, spécialisé ou non dans un domaine qui le passionne, qui gagne sa vie agréablement à pratiquer le métier qu’il aime : le barista, le dépanneur, la réparatrice de cellulaires, le serrurier, la couturière…

Le bon aiguillage fera que le Québec se retrouvera avec des professionnels ET des ouvriers, avec des artistes ET des artisans, avec des penseurs ET des réalisateurs. De cette façon, comme l’a compris le jeune Colin dans Le vacher et le garde-chasse de Claris de Florian : « Chacun son métier et les vaches seront bien gardées ».

LA QUÊTE

CLAUDE COSSETTE

DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020

À LA RESCOUSSE DU PATRIMOINE BÂTI D

OSSIER

L’IQMPB est un organisme à but non lucratif travaillant sur quatre dimensions. D’abord la dimension culturelle pour préserver le patrimoine bâti ainsi que le savoir-faire des artisans qui ont tous deux une valeur artistique et historique. Ensuite, la dimension de développement durable en encourageant la restauration plutôt que la démolition, et la dimension financière en encourageant le tourisme ainsi que la création d’emploi. Enfin, la dimension sociale en engendrant le renforcement du sentiment d’appartenance territoriale.

LA PROBLÉMATIQUE DES ARTISANS Magali Lavigne explique que la gestion de la construction au Québec est unique au monde. En effet, la Commission de la construction du Québec (CCQ) contrôle les chantiers, mais aussi la formation des travailleurs.

Toutefois, selon Mme Lavigne, lors du développement de ces formations, le côté patrimonial a été perdu de vue. « Quand on est en mesure de trouver un artisan qui est capable d’intervenir en maçonnerie, en charpente, en marbrerie…, on s’est rendu compte que les artisans qui restaient étaient illégaux sur les chantiers. Ils seraient heureux de travailler, mais ne sont pas accrédités par la Commission de la construction du Québec avec les licences de la construction. » La formation qu’ont reçue ces artisans n’est donc pas reconnue par la CCQ et ils n’ont pas leurs cartes de compétence.

Ils ne peuvent donc pas travailler de façon légale sur un chantier.

Mme Lavigne explique aussi que cette difficulté à trouver un emploi, à cause du manque de formation créditée, amène une grande diminution de l’intérêt envers ce type de métier, ce qui amène ensuite

DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020

© IQMPB

Le Québec possède un patrimoine unique au monde. En effet, les nombreuses vagues d’immigration qui ont traversé la province ont laissé des bâtiments créés à partir de matériaux provenant de nombreux endroits avec des techniques tout aussi variées. La directrice générale de l’Institut québécois des métiers du patrimoine bâti (IQMPB), Magali Lavigne explique que le manque criant d’artisans adéquatement formés en restauration de bâtiments est dû au système québécois.

« On s’est rapidement rendu compte que quand on avait besoin de faire des travaux de restauration, on avait plus d’artisans pour le faire », explique Magali Lavigne.

un manque de relève important dans le secteur du patrimoine bâti.

L’IQMPB trouvait donc primordial d’élaborer une formation qui serait reconnue et qui permettrait d’obtenir un accès aux chantiers institutionnels. La création d’un label de prestige par cette formation est aussi importante; engager un artisan qui a suivi la formation est garant d’un travail de qualité.

Mme Lavigne explique que les travaux vont souvent au plus bas soumissionnaire dans les appels d’offres. Selon elle, comme il n’y a pas vraiment d’évaluation des compétences des entrepreneurs dans ce secteur, cela peut mener à des travaux de restauration qui devront être refaits seulement quelques années plus tard.

Cela implique alors non seulement de payer de nouveaux coûts de restauration, mais aussi des coûts nécessaires à la démolition de ce qui avait précédemment été mal fait.

Afin de faciliter l’intégration des premiers diplômés de l’IQMPB sur les chantiers, Selon les chiffres reles premiers métiers cueillis par l’IQMPB, visés seront charpentier, maçon, ferblan- «... on s’est rendu compte que environ 31 000 éditier et couvreur, car les artisans qui restaient étaient fices sont classés patrimoniaux au Quéceux-ci sont déjà des illégaux sur les chantiers. » bec. Cela représente programmes offerts des investissements par la CCQ. L’IQM~ Magali Lavigne d’environ 90 millions PB veut toutefois ofde dollars par année frir un programme beaucoup plus complet de ces métiers en termes de travaux et donne de l’emploi avec une formation basée sur l’expérience à environ 1 100 travailleurs. terrain de ses étudiants. La formation inclura par la suite jusqu’à 12 métiers du Selon la directrice, cela est une excellente raison d’offrir une formation qui répond patrimoine bâti. exactement au besoin de restauration du Le cursus de formation a été élaboré en patrimoine bâti. « On y met notre cœur et interrogeant directement les artisans nos tripes, exprime Magali Lavigne, parce ainsi que les donneurs d’emploi dans qu’on s’entend collectivement pour dire le secteur, afin de répondre aux besoins que c’est un projet important. » réels du milieu.

KATY DESJARDINS LES IMPACTS DU MANQUE D’ARTISANS Le manque d’artisans a de nombreuses répercussions économiques sur le Québec.

LA QUÊTE

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ART OU ARTISANAT?

D

OSSIER

Si on veut faire simple, le dictionnaire Larousse définit l’artisanat comme le produit de l’artisan ou de celui pratiquant un métier artisanal. Cette définition est claire, mais la réalité ne l’est pas autant.

Que dire des appellations joaillière d’art et ébéniste d’art? Voilà les titres que se sont choisis Brigitte Perrier et Jean-François Dugal.

La Galerie Dugal est située au cœur du Petit-Champlain. Dans leur boutique-atelier, le couple exerce des mét iers artisanaux en laissant libre cours à leurs é l ans a rt ist iques. « Ça vient un peu de la clientèle. Ils nous disent que ce que nous faisons est de l’art », raconte la joaillière. Assumer le côté artistique de leurs productions laisse la possibilité au duo d’aller au bout de leur trip respectif et d’accéder à un marché haut de gamme qui leur permet de vivre de leur métier artisanal, explique Brigitte Perrier.

© Valérie Marcoux

SE FAIRE ARTISTE POUR VIVRE DE L’ARTISANAT

Brigitte Perrier, joaillière d’art, à côté d’une des chaises conçue par son mari, Jean-François Dugal, ébéniste d’art.

reaux ont un budget pour l’art, mais souvent c’est seulement les œuvres en deux dimensions qui Brigitte crée des bijoux « intemsont considérées comme de l’art » porels ». Loin des accessoires de explique Brigitte en montrant mode éphémère, ici les intéressés les chaises de « achètent une œuvre bois créées par d’art unique ». Cette « Ici [au Québec], on te Jean-François Dujoaillière désire sortir pousse vraiment vers le côté artistique, fois mille » gal, ébéniste d’art. de l’étiquette d’ar« Des objets tisane. Selon elle, le comme ceux-ci ~ Zou Desbiens public voit les artipeuvent aussi bien sans comme des « gosseux de bois, décorer une pièce qu’un tableau », de métal, de laine… » et ne serait affirme Brigitte Perrier. pas prêt à payer beaucoup pour ces produits.

SE FAIRE ARTISAN POUR VIVRE DE SON ART La dimension artistique des œuvres de ces artisans d’art est « L’artisanat ne va pas sans l’art » encore parfois difficile à faire vapostule Emilia Elin, souffleuse de loir. « Les entreprises et les bu-

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LA QUÊTE

verre à l’atelier Les Trois Corbeaux dans le Vieux-Québec. En effet, il suffit de regarder les produits exposés sur les étagères de la boutique-atelier pour constater que la frontière entre l’artisanat et l’art se brouille. Vases, bijoux, statues, ornements : certaines œuvres sont uniques alors que d’autres sont produites en série, mais toujours de manière artisanale et avec un souci d’esthétisme. « Faire quelque chose pour que les autres achètent, ou faire quelque chose parce que c’est ça que tu veux faire »; pour Zou Desbiens, qui est également souffleuse de verre, le premier relève de l’artisanat et le deuxième de l’art.

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« La ligne, pour moi, elle est là », explique-t-elle.

« Je me vois plus en tant qu’artisane », dit Emilia Elin qui a appris à travailler le verre en France, pays d’où DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020

ce que tu veux, mais tu le fais en sorte que ça se vende et toi tu te fais du plaisir à le faire », conclut Zou. VALÉRIE MARCOUX

© Valérie Marcoux

Sa formation lui a appris à appliquer des démarches artistiques et à chercher son style, mais c’est une fois rendu sur le marché du travail qu’elle a appris à penser en artisane et à se « creuser la tête et à trouver Zou Desbiens, souffleuse de verre en action. des produits que le monde va acheter ». Zou est reconnaissante en- elle est originaire. Contrairement vers Jeff Ferrier et Christina Mayr, à la formation de Zou, la sienne les propriétaires de l’atelier : « ils se concentre sur le travail du verre sont fantastiques! C’est vraiment en industrie. Dans eux autres qui l’atelier Les Trois nous ont appris à « Les entreprises et les Cor beaux, elle devenir artisans ». bureaux ont un budget pour aussi a adapté sa l’art, mais souvent c’est technique jusqu’à « Ici [au Québec], seulement les œuvres en trouver le sweet on te pousse vrai- deux dimensions qui sont spot, comme elles ment vers le côté ar- considérées comme de l’art » disent. « Un juste tistique, fois mille » milieu où tu fais ~ Brigitte Perrier souligne Zou. « Ça a des répercussions à long terme : il y a moins de personnes qui restent sur le marché du travail en tant que souffleurs de verre, parce qu’en tant artiste souffleur de verre c’est très rare qu’on fait un salaire. Le côté européen est plus réaliste. On ne voit pas beaucoup de souffleurs de verre au Québec, tandis qu’en France… » la souffleuse hésite. « Il y en a un peu plus », tranche sa collègue formée en Europe.

© Valérie Marcoux

Zou a appris à travailler le verre à Montréal durant une formation de trois ans offerte par Espace Verre. « Tu sors d’Espace Verre, t’es un artiste du verre, un artiste-verrier ».

Or, selon elle « pour pouvoir vivre et manger, il faut faire de l’artisanat ».

Bijoux de Brigitte Perrier, joaillière d'art.

LA QUÊTE

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ARTISANS

PRODUCTEURS VERTS DE L’AVENIR D Plus que jamais, Internet bouscule les habitudes de consommation et met en doute la réelle propension des décideurs à promouvoir la décroissance de l’économie pour faire face à la crise climatique. Toutefois, pas question d’un retour drastique vers le passé. Il est plutôt temps de miser sur l’avenir : la consommation locale et artisane.

Crise climatique oblige, l’heure est à la décroissance économique. Le concept est ambitieux, mais loin d’être irréaliste, et trop souvent mal compris. « La décroissance ne peut pas vouloir dire la décroissance du PIB. Par décroissance, on veut dire travailler moins, consommer un peu moins, avoir plus de temps de loisir, avoir plus de temps pour consommer l’art et la culture », explique Alexandre Gajevic Sayegh, professeur en science politique et expert des politiques climatiques à l’Université Laval.

Pour créer les incitatifs, la politique a bien sûr son rôle à jouer. Au lendemain des élections fédérales qui ont porté au pouvoir un gouvernement libéral minoritaire, le spécialiste des politiques climatiques est confiant. Il n’hésite pas à dire que la plateforme environnementale du Parti libéral du Canada est assez bonne, comme celle d’ailleurs du Nouveau Parti démocratique qui obtient de justesse la balance du pouvoir.

MISER SUR L’ÉCONOMIE DE L’AVENIR Alexandre Gajevic Sayegh rappelle toutefois que la première mesure politique à mettre en place pour assurer une aide

OSSIER

environnementales. Par exemple, une famille installée en banlieue de la ville de Québec a tout à gagner à commander en ligne un produit d’artisanat livré chez elle par transport électrique et payé moins cher grâce aux subventions gouvernementales et au prix sur la pollution. « Imaginez combien on donne chaque année à des industries qui ne feront pas partie de notre économie du futur, lance Alexandre Gajevic Sayegh. Un producteur québécois de gaz naturel, je ne suis pas sûr qu’il va faire partie de l’économie de l’avenir, je ne lui souhaite pas d’avoir une subvention. »

Le professeur donne l’exemple de la France, qui a fait le choix de semaines conventionnées plus courtes, sans enregistrer d’impact négatif sur sa production. Ces temps libres permettent aux citoyens d’avoir plus de temps pour miser sur une consommation locale, artisane et écoresponsable.

Dans la lutte aux changements climatiques, le citoyen peut toujours faire plus. La diminution du gaspillage alimentaire et l’augmentation de la proportion d’achats locaux sont des premiers pas importants, mais difficilement réalisables à grande échelle sans les incitatifs économiques adéquats. « Les produits locaux sont souvent de meilleure qualité, durent plus longtemps et coûtent beaucoup moins cher à la longue, évalue Alexandre Gajevic Sayegh, mais ils ont un coût initial plus cher. Comment explique-t-on ça aux gens? C’est super difficile. C’est ceux qui ont un meilleur pouvoir d’achat qui peuvent se permettre ces choses-là. »

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© Adrien Cloutier

LA POLITIQUE DOIT FAIRE PLUS

Pour le nouveau professeur de science politique à l’Université Laval, Alexandre Gajevic Sayegh, les artisans sont les producteurs de l’avenir.

aux artisans locaux doit assurément être l’application d’un prix sur la pollution « pour que le consommateur constate à quel point la production locale est bon marché ». Le professeur souhaite ainsi que l’argent retiré de cette taxation « parte de l’économie du passé et se dirige vers l’économie du futur ».

L’avenir est dans le local, croit le professeur en science politique, et les commerces locaux doivent pouvoir bénéficier des possibilités du Web, loin de n’être qu’un ennemi des politiques

LA QUÊTE

Pour l’expert, les subventions doivent permettre aux producteurs et aux distributeurs locaux de payer leurs employés pendant quelques années, question de leur offrir une certaine liberté pour faire eux aussi les ajustements écologiques nécessaires. « Parce que souvent, les coûts initiaux de la transition sont très élevés, et les artisans sont nos réels producteurs de l’avenir. » ADRIEN CLOUTIER

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ETSY

L’ARTISANAT QUÉBÉCOIS RÉINVENTÉ Avec 1,9 million de vendeurs actifs mondialement, Etsy s’impose comme la plateforme numérique de référence en matière de fait main. Du nombre, pas moins de 37 000 créations sont faites au Québec. L’ajout du digital à une pratique traditionnellement basée sur le contact humain entre l’artisan et son client peut cependant être vu comme une interférence. Pourtant, les acteurs de la scène québécoise voient en Etsy un lieu où originalité, rencontres et épanouissement se conjuguent harmonieusement. « Etsy est une façon de débuter et se faire connaître pour les nouveaux artisans », estime Annick Dufresne, capitaine de l’équipe provinciale d’Etsy. Créatrice de Déc’Art toi, une boutique de bijoux en bois vernis à la main, elle ne connaît que trop bien la difficulté d’implantation qui accompagne les premiers pas dans la profession. Etsy apparaît donc comme une plateforme qui « rend la chose accessible à tout le monde ».

La structure est en effet déjà fournie, l’interface est intuitive et le rayonnement, mondial. De plus, à l’échelle de la ville comme à celui de la province, un large réseau d’entraide existe entre les artisans québécois qui se soutiennent mutuellement dans l’exercice d’une passion commune. Tous les éléments sont donc réunis pour un démarrage réussi.

L’essor des boutiques québécoises en ligne, ces dernières années, est indéniable.

La sixième édition de l’évènement « Etsy : Fait au Québec » l’illustre parfaitement.

Créé en 2014, ce salon éphémère annuel a pour visée de réunir les artisans de la province et de leur donner ainsi l’opportunité de partager leur savoir-faire en personne.

Ainsi, du vendredi 27 au dimanche 29 septembre 2019, 11 villes québécoises ont répondu présentes à ce rendez-vous, soit quatre de plus qu’en 2018. Dans la ville de Québec, la Nef du quartier St-Roch a abrité pas moins de 34 boutiques — dont 24 nouvelles — et attiré près de 800 curieux.

UN ENGOUEMENT RESPONSABLE Cet intérêt grandissant existe aussi du côté des acheteurs. Marie-Noëlle Beaulieu, dont l’entreprise Pratico-Pratik allie motifs fantaisistes et objets pratiques du quotidien, observe cette hausse. « Les gens sont de plus en plus portés à pratiquer l’achat local et c’est une bonne chose », constate-t-elle. Une telle démarche permettrait en effet « d’aider des gens bien de chez nous à mettre de la nourriture sur leur table en faisant ce qu’ils aiment le plus ». Le client encourage donc l’économie locale et sait à qui exactement le montant payé sera reversé.

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OSSIER

Le second enjeu d’un tel achat est environnemental. Par l’emballage et la livraison, l’empreinte écologique d’un produit acheté extra-muros sera plus importante qu’un même produit fabriqué par un artisan local. « Acheter de Drummondville quand on habite à Québec, même si c’est en ligne, c’est beaucoup moins d’émissions polluantes que de faire livrer de la Californie, par exemple », explique-t-elle.

Acheter local permet aussi aux artisans de gagner une indépendance financière et de vivre de leurs créations. Cela leur donne la flexibilité nécessaire pour faire prospérer leur entreprise et maintenir une vie familiale et sociale en parallèle. « Après la naissance de ma fille, je voulais être plus proche d’elle », confie en ce sens Andrée-Anne DesRosiers qui a lancé en 2014 sa boutique pour enfant Babilles et Babioles. « J’avais les idées et toute l’expérience en main pour me lancer sur Etsy.

C’est une plateforme qui permet de tester rapidement si un projet va plaire donc j’ai testé et ça a fonctionné! » UN ALTRUISME THÉRAPEUTIQUE L’artisanat, dans son essence première, est la mise en pratique d’un savoir-faire ayant vocation à être partagé. Loin d’occulter le côté humain, Etsy vient justement l’enrichir. « Mon entrée sur la scène artisanale m’a amenée à développer des relations d’amitié fabuleuses avec d’autres illustratrices et ça, c’est très précieux », témoigne ainsi Justine Gagnon.

Beaulieu/Pratico-Pratik

En 2016, elle lance sa papeterie à motifs d’aquarelle Flafla Design pour reprendre un souffle que sa vie de doctorante a coupé. « Ça a vraiment été pour moi une façon de sortir de ma tête, de m’exprimer et de m’épanouir autrement que par mon travail intellectuel et c’était nécessaire. » Car dans cette profession, le créateur est autant artisan du bonheur des autres que du sien.

© Marie-Noëlle

Et avec Etsy, la communauté québécoise du fait main a de beaux jours.

MALIA KOUNKOU

Ce sont des accessoires de la vie courante mêlés à une pointe d’originalité que propose avec ingéniosité Pratico-Pratik.

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LES TRICOTS DE JACQUES PLANTE

Lors de la réunion familiale annuelle, le doute s’est installé lorsque l’oncle Pierre a lancé une petite phrase anodine, en apparence : « Chez l’être humain, l’art de savoir faire les choses se perd dès qu’il ne ressent plus l’utilité de l’apprendre ».

Le frère de l’hôtesse avait-il un message à passer à quelqu’un ou cherchait-il à orienter la conversation sur un sujet moins... explosif que les performances du club de hockey national? La grande sœur a préféré la dernière option tout en soulignant que le dîner familial des Fêtes se tenait toujours chez celle qui savait faire la tourtière comme leur mère. « Celle-là, c’est moi: j’étais sa seule fille et pas un gars n’était intéressé à cuisiner, en ce temps-là! Mais l’an prochain, si quelqu’un d’autre veut inviter, je lui laisserai le tablier volontiers. » Puis, pour dissiper tout risque de malaise, la grande a lancé en riant : « Y’a pas une machine qui peut arriver aux mêmes résultats que moi qui connais tout sur l’art du savoir-découper-les-légumes de la bonne longueur, dans le bon angle! L’art culinaire, c’est un artisanat. Un « art de faire », avec des techniques manuelles aussi nécessaires que la qualité des bons ingrédients. Mais le plus important, c’est l’amour qui assaisonne tout ça quand on cuisine pour ses proches : et ça, on ne peut pas le commander par Internet! Et c’est pareil pour tout ce qu’on fait. Même pour les sports... professionnels ou pas! » La boutade a finalement fait dévier les discussions sur les grands réseaux de communication, le prix de leurs services disponibles et l’impuissance des gouvernements à satisfaire les désirs du peuple en matière de coûts et services. Et, pour éviter les confrontations, l’échange de cadeaux est devenu la solution susceptible de ramener l’unanimité sinon la paix.

Alors là où on ne l’attendait plus, l’art du savoir-faire est réapparu quand la cadette de la table des petits a insisté pour qu’on ouvre d’abord le cadeau qu’elle avait réalisé elle-même pour son parrain, le frère provocateur de l’hôtesse. « Madame Claire, à l’école, a dit que le plus beau cadeau à donner était celui qu’on fait soi-même. Et pour sauver l’environnement, je te l’ai mis dans le même sac que t’avais pris pour mon cadeau de fête... »

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« Du deux en un », a lancé sa grande cousine en déposant à proximité des paquets pas encore déballés, une grande boîte décorée de pages de magazines reliées par du ruban collant coloré. « On va mettre tous les papiers et les sacs d’emballage dans la boîte... pour nos futurs cadeaux », a-t-elle ajouté en expliquant avec enthousiasme : « Moi, j’ai pas besoin d’aller faire des manifs pour dire qu’il faut protéger la nature : je vous propose de ramasser les papiers pour participer à ma contribution... Et ça sauvera du temps pour le ménage. » À peu près aussi gênés que s’ils avaient vu apparaître Greta dans leur salon, les adultes de la famille sont, pour une fois, « passés à l’action » en ramassant boucles et rubans colorés pour les ajouter aux sacs et papiers froissés dans la boîte. Ce qui n’a pas empêché le parrain provocateur en chef de déclarer qu’il ne lui restait plus « qu’à apprendre à tricoter pour ne pas me geler les mains cet hiver... ». En ajoutant, pour sauver la face et revenir en terrain plus familier : « Jacques Plante, qui a été gardien de but pour les Canadiens et les Oilers, a remporté six coupes Stanley et il était un artiste chevronné du tricot... Ça l’aidait à se détendre et à se concentrer, qu’il disait... » Avec toute la mauvaise foi qu’on peut excuser dans le temps des fêtes, quelqu’un a observé que les Molson, au lieu d’aligner inutilement des millions pour les joueurs, devraient peut-être acheter de la laine et des aiguilles et imposer des cours de tricot à Bergevin et à son équipe...

Histoire de pouvoir ensuite parler de « l’art artisanal » de remporter une partie de hockey! La discussion a repris dans les rires.

Là-dessus, Valentine, les autres et moi, vous souhaitons de joyeuses fêtes et surtout beaucoup d’humour pour découvrir le savoir-faire du bonheur et l’art d’en profiter avec ceux que vous aimez... et les autres.

LA QUÊTE

MARTINE CORRIVAULT

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À quelques pas du Jardin Jean-PaulL’Allier, dans le quartier Saint-Roch, se trouve une curieuse porte rouge derrière laquelle se cachent 1 000 connaissances splendides, celles du monde de l’artisanat. Sculpture, textile et céramique sous toutes leurs coutures ; bienvenue à la Maison des métiers d’art de Québec (MMAQ). La Quête a rencontré Thierry Plante-Dubé, directeur de l’établissement, afin de discuter avec lui des métiers d’art en tant que profession.

La simple évocation des métiers d’art et de l’artisanat semble nous renvoyer à une autre époque : celle des forgerons de la Nouvelle-France ou d’un roman d’Honoré Beaugrand. Heureusement, une visite des locaux de la Maison des métiers d’art de Québec suffirait à rassurer même les plus sceptiques. Bancs de scie, tours de poterie, four de forge et un nombre incommensurable d’outils de tout genre meublent les lieux. Depuis 1997, la MMAQ offre des formations autant au niveau collégial que récréative. Bien que présents et bien vivants, les métiers d’art sont encore méconnus et certains les imaginent ancrés dans le passé. Et pourtant!

Synthèse de notre rencontre avec monsieur Thierry Plante-Dubé.

© Photo de Sebastien Agostini-Cayer

Vous m’avez mentionné que certaines de vos cohortes étaient presque pleines.

Dans quelle mesure vos diplômés peuvent-ils vivre de leur métier d’art?

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OSSIER

Si je prends l’exemple du programme de lettres du Québec et du Conseil des arts sculpture, le taux de placement est pra- du Canada. tiquement de 100 %. Dans les premières années suivant leur formation, plusieurs Est-ce que les métiers d’art sont accesdiplômés vont travailler pour des chargés sibles à tout le monde? de cours considérant que beaucoup de ces derniers sont des professionnels dans Oui, c’est un choix de carrière et on le le milieu. Ils peuvent aussi travailler pour voit beaucoup dans le profil de nos étude petites entreprises, par exemple, Pe- diants. Pour plusieurs, c’est un retour aux tit Galop engage des diplômés en textile études. De façon générale, la moyenne pour faire du tricot.

Pour nos deux autres programmes, ça varie de 75 à 90% en termes de placements et nos diplômés vont travailler autant sur la scène régionale qu’internationale. Dans la formation, il y a des cours de marketing, de comptabilité et d’image de marque pour apprendre à développer son produit en fonction du marché Thierry Plante-Dubé, directeur de la Maison des métiers d'art et être capable de gérer de Québec. les aléas du métier. d’âge est plus élevée qu’au cégep. Puisque Vous offrez un programme d’incuba- pour certains c’est une réorientation de teur pour vos diplômés, en quoi ce der- carrière, ils arrivent ici motivés et savent qu’ils veulent en faire leur métier. nier consiste-t-il?

Les diplômés ont accès à notre programme d’incubateur pendant deux ans dans les trois années qui suivent leur graduation. C’est-à-dire qu’ils peuvent utiliser nos ateliers gratuitement pour produire et créer. Ça leur permet de se faire un coussin financier puisqu’ils n’ont pas à payer d’électricité, d’assurances, de loyer et d’équipements. Tout ce qu’ils ont à payer est la matière première.

D’autre part, on les aide aussi dans la rédaction de leurs lettres de demandes de subventions auprès de la Société de développement des entreprises culturelles, du Conseil des arts et des

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© Photo de Sebastien Agostini-Cayer

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L’ART DU MÉTIER

À la fin de notre entrevue, monsieur Plante-Dubé nous a fait visiter les ateliers spacieux qui surplombent le boulevard Charest et qui laissent entrer une apaisante luminosité septentrionale.

Nous y avons rencontré des étudiants en pleine genèse, bien heureux de nous parler de leurs projets. Certains se dirigeront plus vers l’œuvre et l’art visuel alors que d’autres produiront des pièces utilitaires ; choix qu’ils feront en troisième année de formation. Des idées d’œuvres plein la tête, je suis reparti avec une brochure qui détaille tous les cours qui sont offerts dans la formation récréative. Qui sait, peut-être m’y inscrirais-je pour une classe de sculpture sur bois ou de forge de fer?

SEBASTIEN AGOSTINI-CAYER

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LES SCULPTURES DE LA FEMME PANACHE Lorsque Lynda Poirier parle de ses œuvres réalisées à partir de panaches, ses yeux pétillent. Sculpteuse depuis plus de quarante ans, elle a su défier les normes sociales de son époque. Aujourd’hui, ses œuvres voyagent à travers le monde. Surnommée la Femme Panache, elle sculpte avec passion et plaisir tout en se laissant guider par son instinct.

La première fois que Lynda Poirier a vu des sculptures sur panache d’orignal, elle a eu un coup de foudre pour cet art. « Une femme se promenait avec un camion comportant des œuvres d’artisanat.

Quand j’ai vu les pièces sculptées par M. [Jean-Pierre] Aubry sur des panaches, je les ai adorés », raconte-t-elle. Indirectement, le chemin de la future Femme Panache recroisera plus tard celui du sculpteur. Elle souligne avoir vu M. Aubry à l’émission La route des artisans animée par Clémence Desrochers. « S’il est capable de sculpter sur des panaches, moi aussi, je suis capable de le faire », pense-telle à ce moment.

Ses premières sculptures sur panache étaient des têtes d’aigle taillées à la base de la corne, soit près du crâne de l’orignal.

Toutefois, Mme Poirier indique que c’est par l’intermédiaire d’une commande qu’elle a modifié sa façon de faire. « J’ai

reçu une commande pour sculpter un saumon, mentionne-t-elle, j’ai alors commencé à sculpter l’intérieur des panaches. » La Femme Panache sculpte principalement sur du bois d’orignal ainsi que sur des panaches de chevreuil, de caribou et de wapiti. « Les panaches de caribou ne se travaillent pas de la même façon que ceux d’orignal, car la texture est différente d’une espèce à l’autre », affirme-t-elle en ajoutant, « chaque panache est lui-même une boîte à surprise. Ils ont leur propre personnalité ». Par exemple, même si l’intérieur de la plupart des panaches est principalement blanc avec du gris, certains ont également du rose ou du jaune.

Par ailleurs, Mme Poirier trouve ses panaches de différentes façons. Elle est déjà allée à la chasse. Désormais, elle s’en procure dans des salons chasse et pêche puisqu’elle y expose et sculpte ses œuvres. Elle en achète aussi par le biais des médias sociaux et certains chasseurs lui en fournissent lorsqu’ils commandent une œuvre.

L’artisane spécifie qu’elle ne sculpte pas seulement l’intérieur des bois d’animaux.

Par exemple, elle utilise les retailles de panache pour fabriquer des inukshuks et transforme en lampe les panaches trop pourris pour être sculptés. Cependant,

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lorsqu’elle n’a pas de panache à sa disposition, Mme Poirier pratique l’intarsia.

Plus précisément, elle juxtapose des morceaux de bois ou de panaches de différentes couleurs pour créer une image sur un morceau de bois.

UN PARCOURS FORMATEUR La première fois que Mme Poirier a touché à la sculpture, c’était pendant son année de troisième secondaire. « J’ai taillé un petit phoque dans le bois de balsa et j’ai aimé ça. » Plusieurs années plus tard, Mme Poirier a recommencé la sculpture pour le plaisir tout en n’ayant pas de bons ciseaux pour la pratiquer. Son premier bon ciseau, elle l’a reçu par la femme d’un sculpteur après son décès.

Par la suite, elle a forgé ses armes en suivant des cours avec Edgar Pellerin, un sculpteur professionnel à la retraite. « Au premier cours, M. Pellerin a pris un ciseau et il a enlevé tout le bois de trop de la sculpture. Les morceaux s’envolaient au point que j’avais l’impression qu’il n’y aurait plus de bois sur ma sculpture », s’esclaffe-t-elle.

Mme Poirier ajoute qu’elle a suivi un cours de fleuristerie à la fin de l’adolescence qui l’aide, encore aujourd’hui, à définir les dimensions de ses sculptures. « La manière d’arranger les bouquets de fleurs m’a permis d’apprendre les effets de profondeur et de hauteur », explique-t-elle.

© Gabrielle Beaupré

De nature autodidacte, Mme Poirier déclare avoir appris l’intarsia en regardant des images dans des livres de langue anglaise. Son prochain défi sera la création d’une pièce de collection. En empruntant le procédé de l’intarsia, elle réalisera une sculpture dans une vertèbre de baleine tout en utilisant des morceaux de panaches.

GABRIELLE BEAUPRÉ Lynda Poirier et l'une de ses oeuvres.

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TRADITION ANCESTRALE

À titre d’employé au Conseil de la Première Nation des Innus Essipit, M. Kanapé crée des produits artisanaux inspirés de la tradition innue pour décorer les différents bâtiments de la communauté visités par les touristes. Il aimerait éventuellement vendre ses créations ou en faire des expositions.

LA MUSIQUE POUR PROMOUVOIR LA LANGUE

PROTÉGER L’ART AUTOCHTONE Bien qu’on puisse retrouver des pièces traditionnelles autochtones un peu partout dans les boutiques de souvenirs du Québec, il faut faire attention à leur authenticité. En effet, Matisse Harvey et Sophie-Claude Miller, journalistes pour Radio-Canada, font écho de ce problème dans leur article « Art autochtone : distinguer le vrai du faux », datant de juin 2018.

Selon elles, même si une grande partie des détaillants certifient que leurs produits sont 100 % autochtones, nombreux sont les objets inspirés de la culture autochtone qui sont fabriqués en Chine. C’est

© Michel Kanapé

Ayant quitté l’école jeune, Michel Kanapé a pu apprendre la vie traditionnelle innue aux côtés de ses parents dans le Nitassinan, territoire ancestral du peuple innu situé dans l’Est du Canada, au Québec et au Labrador. Grâce à l’acquisition de sa première guitare, il se met à écrire des chansons. Dans ses chansons, il évoque notamment la vie traditionnelle des Innus dans le territoire du Nitassinan. « Je parle aussi beaucoup des

M. Kanapé chante ses chansons en innu avec son groupe Petapan (qui signifie aurore), depuis maintenant trente ans. « La musique est importante aux yeux des Innus. Ils en font depuis des années, pa r l e ta mb our (teueikan), par exemple, qui servait à parler au tshishemanitu, le grand Dieu. » Michel trouve important de promouvoir la langue innue par la musique, c’est d’ailleurs à cette fin qu’il chante aujourd’hui en innu. « Ce que j’aime par-dessus tout, c’est chanter en innu devant des allochtones ».

© Michel Kanapé

Selon Michel Kanapé, l’artisanat fait partie intégrante de la vie des Autochtones. « Autrefois, on n’avait pas le choix de fabriquer nos outils, par exemple avec des ossements d’animaux. » Aujourd’hui, M. Kanapé fait beaucoup d’artisanat autochtone afin de promouvoir sa culture innue. « Je fais des capteurs de rêves, des couteaux croches, des avirons, des tambours… mais aussi différentes habitations autochtones en écorce de bouleau. »

difficultés que vivent les communautés autochtones, telles que les problèmes d’alcool et de drogue. »

Quelques créations de Michel Kanapé, visant à promouvoir la culture autochtone.

© Michel Kanapé

Les boutiques de souvenirs du Québec sont remplies d’objets inspirés de la culture autochtone. Pour en savoir davantage sur l’artisanat des Premières Nations, La Quête s’est entretenue avec Michel Kanapé, artisan et musicien, qui promeut la culture autochtone à Essipit, réserve innue de la Côte-Nord.

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notamment le cas dans les boutiques de souvenirs qui ne sont pas situées dans des réserves autochtones. Il est alors important de bien vérifier les étiquettes des produits ou de demander leur provenance au vendeur.

Afin de soutenir les artistes autochtones et les organismes dirigés par des Autochtones, le Conseil des arts du Canada a mis en place, en 2017, le programme « Créer, connaître et partager : arts et cultures des premières Nations, des Inuits et des Métis ». Comme on peut le lire sur son site officiel, le Conseil des arts du Canada s’engage à « réaffirmer et dynamiser sa relation avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis du pays » par le biais de ce programme.

Les trois objectifs du programme se décrivent comme suit sur le site du Conseil des arts du Canada : « Créer », pour offrir « un soutien à la recherche, à la production et à la création de nouvelles œuvres. » « Connaître », pour offrir « un soutien à la conservation, à la continuité, à l’innovation et à la transmission de connaissance culturelles et de la pratique créative. » Et « Partager », pour aider « des membres des Premières Nations, des Inuits et des Métis à diffuser, exposer, présenter et distribuer des œuvres d’art qui enrichissent et inspirent les communautés au Canada et à l’étranger. » ISAURE PATAT

Le groupe Pétapan, avec Michel Kanapé à la guitare, formé depuis trente ans dans le but de partager la langue innue.

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L'ESPOIR AU CUBE

DEVENIR L’ARTISAN DE SA VIE « Lorsque sur le sentier de la vie s’installent; dans nos corps la beauté du temps qui nous a façonnés, dans nos cœurs le rêve qui devient une réalisation concrète de l’amour tant désiré, dans nos âmes la voie du bonheur qui apparaît si rayonnant qu’on ne peut l’ignorer, il nous reste à actualiser totalement ce que la nature a si généreusement ensemencé en nous pour nous mener, petit à petit, pas à pas, vers ce qui en fait ressemble étrangement à ce que nous sommes devenus; des cultivateurs de bonheur… » ~Vigno Voilà comment je perçois ma vie depuis que j’ai choisi d’en devenir l’artisan. En fait, c’est assez simple. Pendant toute ma jeunesse et le début de l’âge adulte, j’ai essayé de marcher dans des chemins qui avaient été tracés pour moi, par d’autres que moi. Je croyais qu’en me conformant à ce que la vie me proposait depuis l’enfance, mon bonheur serait assuré. J’avais tenu pour acquis que mon destin était tracé d’avance et que je ne pouvais être maître de ma vie. J’ai réalisé à l’aube de mes 40 ans que la meilleure façon de cultiver ma vie était de briser les conventions, de tracer et de suivre mes propres sentiers, de créer ma vie. Cette voie ne m’a pas toujours mené à l’objectif fixé au départ, mais l’expérience acquise en cours de route m’a valu plus que tous les conseils fournis par des personnes étrangères à mon vécu intérieur.

J’ai compris que ce n’est pas tant ce que l’on dit que ce que l’on fait qui s’inscrit dans la mémoire du temps. Être soimême, sans contraintes, porter attention aux ressources qui nous habitent. Les utiliser pour s’élever. Remonter à la source, y trouver la pureté de la vie. Agir selon ce que nous sommes et non selon ce que l’on pense que les autres veulent que nous soyons. Ne pas porter l’humanité sur ses épaules, mais ouvrir la voie pour qu’elle puisse cheminer dans nos traces. Prendre grand soin de son corps, le considérer comme un Temple. Libérer son esprit, s’actualiser. Se satisfaire de ce que l’on donne sachant que c’est le meilleur de soi-même. Ne pas perdre confiance, sachant que l’on possède en soi toutes les ressources nécessaires pour mener à terme notre plan de vie. Se sentir libre d’évoluer à son propre rythme. Être le seul à décider que le temps est venu de transformer sa vie et l’améliorer. Reconnaître que nous avons un cœur, que nous sommes capables d’aimer.

Choisir de profiter de cette capacité pour rayonner autour de soi lorsque la situation nous permet de l’exprimer. Être convaincu que les chemins dont nous faisons l’expérience finissent tous par nous rapprocher du bonheur visé par notre action engagée envers soi-même afin de pouvoir s’ouvrir aux autres. S’approprier son pouvoir personnel et l’affirmer.

Voilà ce que j’appelle devenir l’artisan de sa vie.

Assurément, je n’y suis pas arrivé seul. J’ai rencontré des personnes significatives qui évoluent au sein d’organismes sociaux et communautaires qui ont eu un impact positif sur mes décisions, par exemple, le programme Vincent et moi, l’organisme Folie Culture, le programme Pech/Sherpa, le magazine La Quête, le magazine Notre Voix/Our Voice qui, chacun à leur façon, par l’accueil, l’acceptation, l’intégration, la reconnaissance et la valorisation, m’ont permis de me reconstruire et de recommencer à croire en mon potentiel et en mon pouvoir personnel.

« Toutes les tempêtes ne viennent pas gâcher votre vie, certaines viennent nettoyer votre chemin. » ~Auteur inconnu Simplement, MARC ÉMILE VIGNEAULT

LA QUÊTE EST DIFFUSÉE PAR TÉLÉPHONE VIA

Québec 418 627-8882 • Montréal 514 393-0103 • Ailleurs au Québec 1-877 393-0103

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LE CHEVAL DE BOIS Québec commençait à se draper des parures de décembre, un froid légèrement mordant, le sol givré à certains endroits se transformait en miroir sur le macadam, quelques lamelles de blanche neige harmonisaient cette symphonie hivernale.

Les moindres détails étaient pensés pour compléter cette œuvre d’art.

D’un commun accord avec leur mère, je passai à l’achat de l’œuvre. Sur les lieux, nous avons eu le temps de compléter pp une bonne partie de la liste des e Bouch ard cadeaux que nous avions à faire, pour la plupart, des pièces passablement intéressantes. : sie rtoi Cou

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Pour ne pas briser la magie de cette période, je me devais, comme mes ancêtres et mes parents l’ont fait, c’était maintenant à mon tour, faire plaisir aux enfants.

Bien sûr, ils avaient déjà vu ce gros bonhomme joufflu, habillé en rouge et barbe blanche qu’on appelle « Père Noël ». Ce dernier sort de son sac des petits cadeaux manufacturés qu’il donne à l’enfant sur ses genoux.

Pendant ce temps la Fée des glaces prend en note sur l’ordinateur le numéro de série du jouet que l’enfant désire afin de compléter les achats des parents qui sont dans le magasin où elle travaille. La majorité de ces jouets sont des importations manufacturées en série qui ont été publicisées par les médias et qui ont capté l’esprit de l’enfant. Mon but était de leur montrer une facette moins commerciale et plus exclusive.

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Il fallait retourner à la maison avec tout l’amoncellement d’emplettes. Heureusement, je possédais à cette époque un « Chevrolet impala » début des années 70, et pour ceux qui connaissent ce genre de voiture, il y a vraiment l’espace nécessaire pour emporter le tout aisément. Je venais à peine de m’engager sur le boulevard DufferinMontmorency que l’intérieur de ma voiture fut éclairé par le faisceau lumineux d’un gyrophare qui me suivait : le message était clair, je devais me stationner sur le bord de la route. Je ne voulais pas une dépense de plus ce soirlà. Un policier s’est approché de la voiture. Il affichait un air sévère lorsque j’ai baissé la fenêtre côté conducteur.

Tout en inclinant la tête pour me parler, son visage changea pour se transformer en faciès sympathique.

Lorsque son regard fixa quelques instants la banquette arrière, il vit le cheval de bois à la crinière blonde, les deux bambinos de chaque côté, et une multitude de cadeaux enveloppés. Je lui demandai poliment : « Que se passe-t-il? » Et le policier de me répondre : « Monsieur, je voudrais tout simplement vous souhaiter un heureux temps des fêtes. »

Pendant cette période de mi-décembre se tenait en ville le Salon des artisans. L’occasion était merveilleuse pour leur montrer non seulement des jouets, mais des gens qui en fabriquent à la main avec différents matériaux, et parfois à tirage limité, et même des pièces exclusives. Évidemment, les artisans de cette exposition fabriquaient des choses très diverses, il y en avait pour tous les goûts. Des vêtements, des bijoux, des pièces de poterie, des vaisselles, des accessoires de services, des luminaires, de la broderie, et évidemment des jouets pour les enfants. J’ai pris la peine de leur expliquer les différents matériaux que ces personnes employaient, pour la plupart à l’état naturel : la soie, la laine, le coton, les métaux, le bois, etc. Cette visite, tout Souvenir de 1983 – Dans la nuit du 24 au 25 décembre en joignant l’utile à l’agréable, était aussi l’occasion de de cette année-là, trônait sous le vert sapin garni, un cheval de bois entouré de nombreux cadeaux faits de faire les emplettes pour les cadeaux des fêtes. mains d’artisans.

Le magasinage allait rondement lorsque soudain PHILIPPE BOUCHARD j’éprouvai un coup de cœur pour un cheval de bois. À mes yeux, il était plus qu’une pièce artisanale, c’était une véritable œuvre d’art. Le bois clair lui donnait À tous ceux qui suivent mes articles, je souhaite un heureux une texture d’un mat velouté. Conçu pour un enfant temps des fêtes et une bonne année 2020, sans oublier les de deux à quatre ans, il répondait en tous points à artisans et le policier qui fait partie de mon texte. l’objectif auquel il était destiné. Sa crinière et sa queue d’un blond pâle étaient en véritable crin de cheval.

Ses yeux étaient constitués par ce qu’on appelle un nœud, partie intégrante d’une pièce de bois choisie spécialement pour la fabrication de la tête de l’animal.

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LE JEU DE LA QUÊTE PAR JACQUES LA QUÊTE CARL DESMORIN MOTS

par Jacques Carl Morin

CE JEU CONSISTE À REMPLIR LES RANGÉES HORIZONTALES AINSI QUE LES COLONNES 1 ET 20 Ce jeu consiste à remplir les rangées horizontales ainsi que les colonnes 1 et 20 à l’aide des À L’AIDE DES DÉFINITIONS, INDICES OU LETTRES OU DÉJÀ INSCRITES. CHAQUEune définitions, indices ou lettres mélangées ou déjàMÉLANGÉES inscrites. Chaque case grise représente CASE qui GRISE UNE LETTRE EST À LA LA DERNIÈRE D’UN MOT ET lettre estREPRÉSENTE à la fois la dernière lettreQUI d’un mot et FOIS la première lettre LETTRE du suivant.

LA PREMIÈRE LETTRE DU SUIVANT.

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VERTICALEMENT :

1- L’une des 11 nations autochtones présentes 1- L’une des 11 nations autochtones présentes au Québec.

20Système de transport sur filin.

20- Système de transport sur filin.

6- Durée de cinq ans. Os de la jambe parallèle à la fibula. « Un homme ____ en vaut deux. ».

HORIZONTALEMENT :

Horizontalement :

1- Rendre bref. Tourbillon qui se produit à l’arrière 1- Rendre Tourbillon se produit d’un navirebref. en marche.

Succédanéqui (TUTIBUSST).

(TUTIBUSST).

5- Ancien club de hockey de Québec dans la LNH. Bain de vapeur sèche, d’origine finlandaise. au Québec.

Groupe d’îles.

7- Professionnels spécialistes de l’aménagement des villes. Outrée (ECANADSLISE).

à l’arrière d’un navire en marche. Succédané

8- Boulay, Huppert, Adjani. Emprisonner, incarcérer (OCERREU). À la fin de chaque couplet d’une 2- L’un des huit martyrs canadiens (TEAALLMN).

2- L’un huitnotes martyrs canadiens Groupe de trois notes de valeur égale chanson.

Groupedes de trois de valeur égale valant(TEAALLMN). deux valant deux temps (LOTTIRE). Élément essentiel du réseau structurant de Québec. temps (LOTTIRE). Élément essentiel du réseau 9- Dégoûtant, écœurant, fétide (ONNEAUSBAD). structurant de Québec.

3- Ce cercle est le seul club privé de la ville de Québec Boisson de saveur Infraction,(NINOSARG). méfait. Habitant de la planète bleue. bruyamment par nez.

3- exquise.

Ce cercle estAspirer le seul club privé de la ville de le Québec 10- Ce qui ne doit pas être divulgué. Aiguille des (NINOSARG). Boisson de saveur exquise. Aspirer 4- Mammifère plantigrade.

Troisième personne desecondes la Trinité le Élagage christianisme. d’unedans montre. par le haut Effet de bruyamment par le nez. voix (OMORTEL).

(MAGEECI).

4- Mammifère plantigrade. Troisième personne de la Trinité dans leclub christianisme.

Effet de de voix (OMORTEL).

5- Ancien de hockey Québec dans la LNH. Bain de vapeur sèche, d’origine

finlandaise. Groupe d’îles.

Réponses page 33.

6Durée de cinq ans. Os de la jambe parallèle à la fibula. « Un homme ____ en vaut deux. ».

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la langue dans sa poche RETOUR AUX SOURCES : Sauvé par la cloche L’expression « Sauvé par la cloche » signifie : sauvé in extremis, c’est-à-dire de justesse, au tout dernier moment.

Il y a la cloche qui avertit les paroissiens d’un danger imminent, celle qui annonce le début de la récréation des écoliers ainsi exemptés de répondre à une question embarrassante, une autre qui sonne la fin d’un round dans un combat de boxe, ou encore celle qui appelle les parlementaires au début d’une séance à l’Assemblée nationale.

La cloche de notre expression n’est pas de celles-là.

Retournons au 15e siècle pour la retrouver. À cette époque, les épidémies étaient fréquentes et mortelles; il fallait enterrer les morts d’urgence pour éviter les risques de contamination. Mais comme il n’y avait pas toujours de la place pour enterrer les nombreux cadavres, il était courant d’ouvrir les cercueils de personnes enterrées précédemment, de déposer leurs os dans un ossuaire, faisant ainsi de la place pour de « nouveaux » cadavres.

Lors de l’ouverture d’un cercueil, on remarqua un jour – quelle surprise! – qu’il y avait des égratignures à l’intérieur du couvercle : le « mort » n’était pas vraiment mort au moment de son ensevelissement, il avait tenté de se libérer en grattant le cercueil de bois. Pour éviter qu’une telle torture ne se reproduise et pour continuer à enterrer rapidement les morts, on eut l’idée d’attacher une cordelette au poignet de la personne décédée; cette cordelette traversait le couvercle du cercueil par un petit trou et était fixée à l’autre extrémité à une clochette. Après l’enterrement, une personne restait de garde pendant quelques jours près de la tombe. [L’expression anglaise graveyard shift, qui signifie « quart de travail de nuit », tire son origine de cette garde au cimetière.] Si le « mort » se réveillait, le moindre mouvement de sa main faisait sonner la clochette. On disait alors qu’il avait été sauvé par la cloche…

HÉLÈNE HUOT

SUR LE BOUT DE LA LANGUE

Quel est le genre des noms qui suivent?

1.

Alcôve __

11. Idole__

2.

Algèbre __

12. Ivoire __

3.

Amiante __

13. Octave __

4.

Antidote __

14. Orbite __

5.

Artère __

15. Orthographe __

6.

Asphalte __

16. Pétoncle __

7.

Autobus __

17. Rail __

8.

Équinoxe __

18. Séquelle __

9.

Esclandre __

19. Solde __

10. Hémisphère __

20. Tentacule __

J’attends de vos nouvelles…

Pour dire son mot ou donner un autre son de cloche, rien de plus facile, écrivez à hhgodbout@gmail.com.

Merci à vous !

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La Maison Revivre Si vous croyez que les gestionnaires d’organismes communautaires sont tous des gens un peu pantouflards et déconnectés de la réalité par des études en administration, vous serez surpris par ce qui suit.

Martin Maurice a plongé dans la jungle de la vie assez rapidement. Déjà entre l’âge de huit et douze ans, il a pensé au suicide à cause d’intimidations répétées à l’école. Martin a travaillé fort toute sa vie, homme d’affaires propriétaire d’un garage de mécanique générale, il devait faire des semaines de 100 heures et plus pour arriver à tenir la barre. Évidemment, comme souvent, l’explosion arrive : une dépression sévère, la perte du commerce, la famille se déchire, la séparation sévit et Martin prend une méchante débarque. Il a tout perdu. Il sombre dans l’itinérance et la déprime sévère. Il en a mangé de la misère, un bon container bien plein. Le chemin se dessinait sous ses pas dans une direction qui mène aux déboires avec la loi. Martin a même fait un séjour en milieu carcéral. C’est là, au lieu de s’écraser ou de s’apitoyer sur son sort, qu’il a senti qu’il pouvait utiliser cette expérience comme un tremplin pour décider de son avenir. Dès son entrée en prison, il a clamé haut et fort qu’il ne ferait pas tout son temps et qu’il savait ce qu’il voulait devenir. Martin voulait retourner aux études et faire un bac en sciences sociales. Sa bonne conduite lui a valu de sortir plus tôt comme prévu et comme sa détermination était inébranlable, il n’a pas hésité à déménager en Abitibi pour faire ses études. Martin a terminé les quatre années nécessaires à l’obtention de son diplôme. Il était fin prêt à revivre. Après cinq ans à L’Amarrage, la Maison Revivre lui offre, en 2017, le poste de directeur général.

L’ORGANISME 27 personnes peuvent trouver refuge à la Maison Revivre. L’organisme vit de dons seulement; il n’y a aucune subvention ici, seulement des gens d’affaires et donateurs généreux. Un petit camion parcourt chaque jour la région pour aller chercher des denrées, des dons et des vêtements. Que dire de cette belle équipe de bénévoles qui sont la raison du succès de cet organisme. Martin a instauré un système pour aider la prise en charge des usagers et leur donner le goût de réintégrer la société. Avant qu’un usager devienne bénévole à part entière avec tous les avantages que la position offre, il doit démontrer sa fiabilité, sa capacité à interagir et communiquer avec respect avec l’équipe. Martin aime donner toutes les chances néces-

saires pour qu’un homme puisse retrouver sa dignité, son équilibre et son désir de s’en sortir. Malheureusement, il arrive que des gens n’arrivent pas à s’adapter aux règles et doivent malheureusement en subir les conséquences. Pour les autres, c’est vraiment beau de les voir travailler ensemble lors du service des repas. Ils se taquinent, rigolent et gardent une bonne attitude. La Maison Revivre offre des vêtements, des dortoirs, des chambres, une salle de douches, de la nourriture, des activités diverses. Elle attribue aussi des responsabilités aux usagers.

Voilà vraiment une bonne recette pour ce qui est de revenir en société sociale.

ET L’AVENIR LUI? Martin souhaite que des organismes connexes unissent leurs efforts afin d’encadrer les usagers le plus efficacement possible.

Les gens n’arrivent pas ici seulement parce qu’ils n’ont pas de logis. La plupart ont un bagage de problèmes qui nécessitent plus qu’un lit et un bon bol de soupe. Ce maillage interorganismes existe depuis peu entre la Maison Revivre et quelques instances du milieu et des efforts sont déployés pour élargir l’éventail de services pour les usagers des services communautaires. Martin aimerait bien voir aussi un projet de maison-logement à prix modique pour les gens qui retournent sur le marché du travail. Ce serait une belle récompense pour les efforts qu’ils font. Pour l’instant, ils travaillent fort à offrir un bon accueil aux usagers et aussi un climat familial. Et ça, vous le constaterez en venant manger un bon midi. La cuisine est vraiment délicieuse et, cela, grâce au talent et au labeur de la nouvelle responsable des cuisines.

Alors pantouflard le D.G. de la maison Revivre? Pas une minute pour lui, ni pour l’équipe de bénévoles et les salariés de l’organisme. Tous mettent les bouchées doubles pour poursuivre l’œuvre de madame Colette Samson et la faire progresser avec dévouement et cœur.

Nota Bene : Les repas du midi sont servis à partir de la 2e semaine du mois, souvent du 8 au 11.

Maison Revivre 261, rue Saint-Vallier Ouest Québec (Québec) G1K 1K4 P.-S. Si vous connaissez des organismes intéressés à faire connaître leur service, n’hésitez pas à leur parler de la chronique En plein milieu. Pour informations : laquete_santiago@yahoo.com.

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Ateliers d’écriture À chacune de nos rencontres, une amie et moi aimons faire des ateliers d’écriture; à deux, c’est très ludique, stimulant et inspirant. Nous nous lisons mutuellement nos textes et donnons nos commentaires, nos encouragements tout en respectant nos styles différents.

J’aimerais vous partager notre atelier du samedi 26 octobre 2019. Nous avions à choisir de façon individuelle cinq mots spontanés, sans censure, sans trop analyser et écrire un texte. Nous avions choisi : forteresse, changement, ultime, insoupçonné, évaporé. Voici mon texte :

Écrire est très thérapeutique et je prends conscience de la puissance des mots et il n’est pas cliché de dire qu’ils nous libèrent de nos maux. Je suis reconnaissante de partager mes textes avec vous dans notre sympathique magazine La Quête.

Christiane Voyer

© Photo kaboompics

« Ma vie, dans le passé, avec les membres de ma famille, nous habitions dans une petite maison à deux étages, mais je me sentais comme dans une forteresse étroite, tellement que nous étions serrés les uns sur les autres. J’avais besoin de changement, alors je me suis mariée à l’âge de 21 ans, ce qui n’était pas l’âge ultime, idéal pour voler de

ses propres ailes dû à mes carences affectives et psychologiques, car ma boîte à outils n’était pas remplie, adéquate. Au fil des années, je me suis rendu compte que j’avais au fond de moi, une force insoupçonnée, une grande débrouillardise, une soif, une faim de vivre, d’aimer et être aimé. Et tous mes sentiments, mes émotions, mes pensées, mes décisions, mes actions ont un lien profond à tout ce qu’il y a à l’intérieur de moi; pour pouvoir le rayonner, le partager avec les autres; comme un soleil avec ses rayons qui irradie..! »

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Enfant de l’espoir

Journée pleine d’allégresse Écoute ton cœur de sagesse Les élans de tes prouesses Reformeront la vieillesse Vite surgit en vitesse Lorsque vient l’hiver glacé, tu aimes jouer du hockey Tu es content d’avoir gagné devant ton père enchanté Te revoilà encouragé Enfant de l’espoir, l’été passera, tu verras ton soir quand tu grandiras La rencontre de tendresse te dira mille promesses Dans un contrat de caresses générant d’autres jeunesses des poupons collés aux fesses.

© Illustration de MIchel Boudreault

Michel Boudreault

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Miroirs, numéro 12

Rosace

Or, quand cette « roue » fantaisiste se met à tournoyer et à tourbillonner en des rondes et des spirales vertigineuses et proprement fantastiques, l’on assiste, admiratif, transporté, médusé, à une véritable « révolution » littéraire, sémantique et stylistique, éminemment poétique, où l’art de faire et de fabriquer, et de faire se conjoindre les éléments, les formes et les tenants et les aboutissants constitutifs du discours nous emporte et nous entraîne dans un mouvement et un acte de pure contemplation auquel le lecteur est allégrement convié, pour son plus grand bonheur et sa plus joyeuse satisfaction : celle, en l’occurrence et précisément, qu’il éprouvera en savourant les diverses composantes esthétiques de l’œuvre qu’il est invité à approcher, à pénétrer et à goûter par l’entremise de toutes ses facultés intellectuelles et sensibles.

© Dessin de Niccolò Gualtieri

L’écrivain, poète, romancier, dramaturge ou essayiste, grâce à un formidable jeu de répétitions, de récurrences variées, d’allusions, d’images fixées, métaphore, métonymie, comparaison et autres figures de rhétorique, trace, dessine, expose en un ensemble structurel et structurant au fil de la composition et de la rédaction patiente et laborieuse de son ouvrage, un extraordinaire et hautement signifiant réseau de renvois, de résonnances, d’analogies et de correspondances qui, en échos, forment autour de son sujet et de ses thématiques élaborées en un système riche de propositions significatives, une sorte de cercle magique d’où émergent et rayonnent les multiples faisceaux du Sens et de la portée symbolique du texte, comme en un riche éventail de signes et d’indicateurs qui « aimantent » le lecteur, lui parlent sans cesse et l’interpellent à tout moment.

Michel Yacoub

Conseiller en sécurité financière Conseiller en régimes d’assurances collectives Représentant autonome

Jean Pierre DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020

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D’ambré (révolu) Oui le sacrifice est d’ambré révolu oui le somnifère s’octogénère comme la calomnie est un mensonge évident Sur le bout des lèvres, le bout des doigts je me suis écrié d’ambré révolu c’est la journée des Rois comme un Roi pour tout un mois De décembre à janvier, j’ai déjà navigué 365 jours m’a-t-on dit j’ai souvent regardé le film Sissi

@ Photo U.S. National Archives Local.

On à la marque la plus Ultra le bénéfice le plus mielleux il va de soi, le partir oh! fumée ta femme, une parenthèse On nous demande de pallier la détresse mais que faut-il faire cet homme au chapeau est d'ambré révolu Quoi les mathématiques fixes les étoiles j’ai calculé le mariage mixte un ciel orangé à la tombée du jour c’est calculé mariage gai Butoir pour s’agenouiller voici le prince d’Avila Pays aux Merveilles la prunelle de tes yeux Benoît Turbide

La faible reconnaissance n’est pas dans ta tête.

Le problème, c’est l’organisation du travail et ça peut te rendre malade.

lacsq.org/sst

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La Quête - 7 po x 2,25 po, noir et blanc

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1920-063

Ensemble, nous avons le pouvoir d’agir.

À Françoise Ma fébrile fileuse du sort des soirs mon intense rose rouge à la chevelure d'autres vents mon amour apaisé de foudre la fin des faims n'est pas encore tombé puisque je t'aime à l'emporte-pièce puisque je t'aime à l'échappé belle puisque je t'aime à vivre douce et ravie romance à l'insu du regard exilé nous nous prolongeons dans l'âme à venir Traversant la rivière d'oublier il faudra que le temps se souvienne que je t'aime non la fin des faims n'est pas encore pour demain car aujourd'hui nous émergeons de nos poitrines aurores boréales nous scintillons sur la joue des banquises pour éveiller d'autres miroirs.

Dominic

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@Photo Beverly Pack on Visual Hunt

pour allonger le large du large

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Fight Mes yeux piquent J’me sens comme un deux de pique On dirait que j’ai bouffé un oignon À la con J’ai le cœur qui crie À la liberté J’ai le goût d’exister Pas juste de respirer J’m’effrite Dans mon bad trip J’perds des plumes Dans la boxe de la vie J’suis toute meurtrie J’ai les bras cassés @ TD_Photo by Matthew Henry from Burst

J’peux ou pas puncher Mais t’inquiète J’ai mes pieds pour kicker.

Thomas Dionne « Mon équipe et moi tenons à offrir nos meilleurs vœux pour l’année 2020 à toute l’équipe, aux bénévoles et aux lecteurs du magazine La Quête.

Que cette nouvelle année s’amorce dans la joie et vous apporte à vous et à tous ceux et celles qui vous sont chers, santé, paix et bonheur. »

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Vivre en maison de chambres En novembre dernier, le Comité Maison de chambres de Québec s’est vu décerner le prix François Saillant, instauré par le FRAPRU et la Caisse d’économie solidaire Desjardins. Il vise à reconnaître un projet collectif faisant avancer le droit au logement. C’est pour le projet « Ma chambre, mes droits » que le CMCQ a été récompensé.

Nous tenons à féliciter et remercier tous les acteurs qui ont participé à la création des fiches, particulièrement les experts de vécu qui ont contribué au projet du début à la fin et qui l’ont bonifié de leurs connaissances sur les maisons de chambres. Nous en sommes très fiers et cela nous réchauffe le cœur en cette période de l’automne qui nous rappelle que l’hiver s’en vient à grands pas…

Ceci nous amène à vous présenter la fiche du mois sur le chauffage. Qu’on s’émerveille devant les premiers flocons ou qu’on les invective, il demeure que l’arrivée du froid amène aussi son lot de désagréments. Pensons à certaines personnes qui sont plus vulnérables au froid et aux accumulations de neige. Chaque année, alors que le thermomètre descend sous zéro, le sujet de l’itinérance devient plus populaire dans les médias et, alors que les refuges débordent, il importe d’autant plus de conserver le parc de maisons de chambres. En effet, elles constituent la seule façon de se loger pour certaines personnes. Cependant, même avec un toit sur la tête, les conditions de vie peuvent y être difficiles. Quand il est question de chauffage, il est important de savoir que, peu importe la période de l’année, le propriétaire a l’obligation de s’assurer qu’une température adéquate est maintenue dans la chambre et les espaces communs.

La fiche du mois : Problème de chauffage La température de ta chambre et de la plupart des espaces communs devrait toujours être autour de 21oC. La température se prend au centre de la pièce, à un mètre du sol. Étapes à suivre si tu as un problème de chauffage : 1.

2.

3.

4.

5.

Parle à ton propriétaire. Tu dois d’abord l’aviser!

Accumule les preuves. Inscris les températures et conserve les messages textes, courriels ou autres preuves de conversations avec ton propriétaire ou ton gestionnaire.

Dépose une mise en demeure. Si le problème ne se règle pas, tu peux envoyer une mise en demeure. Il faut conserver une preuve d’envoi.

Demande les services d’un inspecteur. Tu peux demander qu’un inspecteur en sécurité et salubrité de la Ville de Québec vienne constater la situation en téléphonant au 311*. Il pourra ensuite contacter ton propriétaire afin que celui-ci corrige la situation. Tu peux demander une copie du rapport d’inspection!

Fais appel à la Régie du logement. Si tu déposes une plainte à la Régie du logement, assure-toi d’avoir avec toi la mise en demeure envoyée au propriétaire, le rapport d’inspection et les preuves accumulées depuis le début du problème.

Le Comité Maison de chambres de Québec (CMCQ) est une table de concertation intersectorielle qui œuvre à l’amélioration des conditions de vie pour les personnes vivant en maison de chambres. Il est riche de la présence et de l’expertise de l’ensemble des partenaires avec qui il collabore, dont des chambreurs et anciens chambreurs, qui sont au cœur des prises de décisions et orientations du CMCQ depuis ses débuts.

* Le service 311 de la Ville de Québec permet de déposer une plainte concernant des situations menaçant la sécurité ou la santé des occupants. Un inspecteur viendra constater la situation, puis pourra émettre des avis pour que le propriétaire règle la situation. C’est gratuit!

190, rue St-Joseph Est, Québec, QC G1K 3A7 • Tél. : 418 522-4040

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Qu’une chanson…

Ce n’est qu’une chanson Qui fait des mots, des mains Pour écrire un refrain Qu’on chante à l’unisson Les chefs du statu quo Et de l’immobilisme Les pions du roi Bolo Et du conservatisme Y trouveront leur compte Commençons le décompte Elle est contestataire Et révolutionnaire Et n’a pas l’heur de plaire Aux gras commanditaires Ni aux brasseurs d’affaires Qui aimeraient la taire

Un grand cri qui viendra Elle est là, aux aguets Des abuseurs, des rats Des complices et valets Qui défendent et soutiennent Les gras durs du système Mais sans plus de façon Oublions l’unisson Attendons à demain Pour écrire un refrain Qui trouvera ses rimes Aux fleurs d’un champ de mines Ce n’est qu’une chanson Qui connaît sa raison Avec pour droit d’auteur Un instant de bonheur Et elle a pour mérite D’avoir été écrite Par quelqu’un, un quidam Qui ne vend pas son âme!

Elle affiche et dénonce Et prévoit et annonce

Armand Labbé

@ Photo by Nicole De Khors from Burst

Ce n’est qu’une chanson De radio sans nom Au micro anonyme Sans concours et sans prime

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Nourrir le feu

défeuillé dénué soustraire les couleurs fenêtre fracassée accident ou geste volontaire porte entrebâillée l’intérieur laissé vide quatre murs solitaires

la morte-saison les absences de l’automne tabler l’espoir glaner les moissons avant la première neige je vois poindre l’hiver il faut entrer le bois nourrir le feu

@ Photo Max Pixel.net

maison abandonnée au milieu d’un cœur sans nom

viens me rejoindre j’ai croisé l’exil du froid dans la chaleur de nos yeux Danny Boisvert

Mon amie de cœur est un as pour l’altruisme, elle se dépasse.

Elle sait voir au-delà du matériel, la valeur essentielle de ses copains personnels et des proches qui gravitent affectueusement près d’elle, autour d’elle.

Elle sait les aimer, deviner leurs bons sentiments.

Elle ne regarde pas leur portefeuille, leur argent elle regarde leur capacité d’aimer sincèrement.

Mon amie est une précieuse présence dans mon existence, car, malgré ma pauvreté, elle sait avec sincérité me dire mes qualités et dans mes talents artistiques m’encourager.

Elle ne cesse de me dire que je suis important et qu’elle m’aimerait même mendiant.

@ Christopher Michel on Visualhunt.com

Au-delà

Gaétan Duval DÉCEMBRE 2019 - JANVIER 2020

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Lecteurs, lectrices et bénévoles de La Quête Partageurs d’espoirs, Citoyens solidaires, Diffuseurs d’humanité.

Vous êtes le rayon de soleil dans la journée des camelots, La compassion dans une foule d’inconnus, La raison de ne pas abandonner Pour certains, qui trop souvent, ont cru qu’ils étaient seuls, Envers et contre tous.

Mois après mois, vous êtes là.

Votre support fait la différence.

Merci.

L’équipe de La Quête tiens à vous souhaiter un temps de fêtes empreint d’amour, d’authenticité et de solidarité.

Et une année 2020 qui résonne de fous rires et qui vibre au diapason de la justice sociale!

Les camelots, Carole-Anne & Francine

Centre femmes aux 3 A de Québec Pour la réorganisation sociale des femmes Accueil

Aide

Autonomie

270, 5e Rue, Québec (Québec) G1L 2R6 Téléphone : 418 529-2066 Télécopieur : 418 529-1938 reception@cf3a.ca

www.cf3a.ca

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Message du maire de Québec

Compassion. Bienveillance. Partage.

Gardons ces mots en tête lors de nos célébrations de fin d’année. Ouvrons nos bras et notre cœur pour vivre ensemble des moments empreints de joie et de sérénité.

Aux personnes dans le besoin et à celles qui leur prêtent main-forte, je souhaite une belle période des fêtes et une année 2020 remplie de bonheur !

Le maire de Québec,

Régis Labeaume

Le grand ménage

Dimanche est un jour de grand ménage il sort son cœur de sa poitrine et le suspend à la corde à linge placé entre son pantalon noir et sa chemise d’un blanc chirurgical son cœur continue à battre à grands coups alors il se met à le nettoyer comme on bat un vieux tapis l’effort fourni lui donne chaud tout en passant une serviette sur ses yeux il ne sait pas ce qu’il sèche de la sueur ou des larmes François Gagnon

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Ressources Références communautaires Service d’information et de référence qui vous dirige vers les ressources des régions de la Capitale-Nationale, de la Chaudière-Appalaches et de la MRC de la Haute-Yamaska Tél. : 2-1-1 Aide sociale ADDS Association pour la défense des droits sociaux 301, rue Carillon, Québec Tél. : 418 525-4983 Aide aux femmes Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) Formé pour vous épauler!

418 648-2190 ou le 1 888-881-7192 Centre femmes aux trois A Pour la réorganisations sociale 270, 5e rue, Québec Tél. : 418 529-2066 www.cf3a.ca Centre femmes d'aujourd'hui Améliorer les conditions de vie des femmes 1008, rue Mainguy, Québec Tél. : 418 651-4280 c.f.a@oricom.ca www.centrefemmedaujourdhui.org Rose du Nord Regroupement des femmes sans emploi 418 622-2620 www.rosedunord.org Support familial Flocons d'espoir Écoute et aide matérielle pour les femmes enceintes 340, rue de Montmartre, sous-sol, porte 4, Québec Tél. : 418 683-8799 ou 418 558-2939 flocons.espoir@videotron.ca Violence Info Sensibilisation, information et intervention pour contrer la violence conjugale. www.violenceinfo.com Alphabétisation Alphabeille Vanier 235, rue Beaucage, Québec Tél. : 418 527-8267 info@alphabeille.com www.alphabeille.com Atout-lire 266, rue Saint-Vallier Ouest, Québec Tél. : 418 524-9353 alpha@atoutlire.ca www.atoutlire.ca Le Cœur à lire 177, 71e rue Est, Québec Tél. : 418 841-1042 info@lecoeuralire.com www.lecoeuralire.com Lis-moi tout Limoilou 798, 12e Rue, 1e étage, Québec Tél. : 418 647-0159 lismoitout@qc.aira.com La Marée des mots 3365, chemin Royal, 3e étage, Québec Tél. : 418 667-1985 lamareedesmots@oricom.ca membre.oricom.ca/lamareedesmots Centre de jour Relais d’Espérance Aider toute personne isolée et en mal de vivre 1001, 4e Avenue, Québec Tél. : 418 522-3301 Rendez-vous Centre-ville Centre de jour 525, rue St-François Est, Québec Tél. : 418 529-2222 Détresse psychologique Centre de crise de Québec Tél. : 418 688-4240 ecrivez-nous@centredecrise.com www.centredecrise.com Centre de prévention du suicide 1310,1re Avenue, Québec Tél. : 418 683-4588 (ligne de crise) www.cpsquebec.ca Tel-Aide Québec Tél. : 418 686-2433 www.telaide.qc.ca

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Tel-Jeunes Tél. : 1 800 263-2266 www.teljeunes.com Hébergement Maison de Lauberivière Pour hommes et femmes démunis ou itinérants 401, rue Saint-Paul, Québec Tél. : 418 694-9316 accueil.hommes@lauberiviere.org www.lauberiviere.org L'Armée du Salut et La maison Charlotte Hébergement hommes 14, côte du Palais, Québec Tél. : 418 692-3956 poste 1 Hébergement femmes 5, rue Mc Mahon, Québec Tél. : 418 692-3956 poste 2 armeedusalut.ca/quebec Maison Revivre Hébergement pour hommes 261, rue Saint-Vallier Ouest, Québec Tél. : 418 523-4343 maison.revivre@gmail.com maisonrevivre.weebly.com SQUAT Basse-Ville Hébergement temporaire pour les 12 à 17 ans 97, rue Notre-Dame-des-Anges, Québec Tél. : 418 521-4483 coordo@squatbv.com www.squatbv.com Gîte Jeunesse Hébergement temporaire pour garçons de 12 à 17 ans Résidence de Beauport 2706, av. Pierre Roy, Québec Tél. : 418 666-3225 Résidence de Ste-Foy 3364, rue Rochambau, Québec Tél. : 418 652-9990 YWCA Hébergement et programme de prévention de l’itinérance et de réinsertion sociale pour femmes (La Grande Marelle) Tél. : 418 683-2155 info@ywcaquebec.qc.ca www.ywcaquebec.qc.ca Réinsertion sociale Carrefour d’animation et de participation à un monde ouvert (CAPMO) 435, rue du Roi, Québec Tél. : 418 525-6187 poste 221 carrefour@capmo.org www.campo.org Fraternité de l'Épi Aide aux personnes vivant de l’exclusion par la création d’un lien d’appartenance 575, rue Saint-François Est, Québec Tél. : 418 523-1731 Maison Dauphine Pour les jeunes de 12 à 24 ans 31, rue D’Auteuil, Québec Tél. : 418 694-9616 courrier@maisondauphine.org www.maisondauphine.org Réinsertion professionnelle À l'aube de l'emploi (Lauberivière) Formation en entretien ménager commercial /buanderie 401, rue St-Paul, Québec 418 694-9316 poste 248 alaubedelemploi@lauberiviere.org Recyclage Vanier Emploi et formation (manutentionnaire, aide-camionneur, préposé à l'entretien) 1095, rue Vincent-Massey, Québec tél.. : 418 527-8050 poste 234 www.recyclagevanier.com Prostitution

Tél. : 418 640-0915 www.caferencontre.org Maison de Lauberivière (Souper) 401, rue Saint-Paul, Québec Tél. : 418 694-9316 Soupe populaire Maison Mère Mallet (Dîner) 745, Honoré-Mercier, Québec Tél. : 418 692-1762 Santé mentale Centre Social de la Croix Blanche 960, rue Dessane, Québec Tél. : 418 683-3677 centresocialdelacroixblanche.org info@centresocialdelacroixblanche.org La Boussole Aide aux proches d’une personne atteinte de maladie mentale 302, 3e Avenue, Québec Tél. : 418 523-1502 laboussole@bellnet.ca www.laboussole.ca Centre Communautaire l'Amitié Milieu de vie 59, rue Notre-Dame-des-Anges, Québec Tél. : 418 522-5719 info@centrecommunautairelamitie.com www.centrecommunautairelamitie.com Centre d’Entraide Émotions 3360, de La Pérade, suite 200, Québec Tél. : 418 682-6070 emotions@qc.aira.com www.entraide-emotions.org La Maison l'Éclaircie Troubles alimentaires 2860, rue Montreuil, Québec Tél. : 418 650-1076 info@maisoneclaircie.qc.ca www.maisoneclaircie.qc.ca Le Pavois 2380, avenue du Mont-Thabor, Québec Tél. : 418 627-9779 Téléc. : 418 627-2157 Le Verger 943, av. Chanoine-Scott, Québec Tél. : 418-657-2227 www.leverger.ca Ocean Intervention en milieu Tél. : 418 522-3352 Intervention téléphonique Tél. : 418 522-3283 Parents-Espoir Soutien et accompagnement des parents 363, de la Couronne, bureau 410, Québec Tél. : 418-522-7167 Service d'Entraide l'Espoir 125, rue Racine, Québec Tél. : 418 842-9344 seei@videotron.ca www.service-dentraide-espoir.org Relais La Chaumine 850, 3e Avenue, Québec Tél. : 418 529-4064 chaumine@bellnet.ca relaislachaumine.org Toxicomanie Al-Anon et Alateen Alcoolisme Tél. : 418 990-2666 www.al-anon-alateen-quebec-est.ca Amicale Alfa de Québec 75, rue des Épinettes, Québec Tél. : 418 647-1673 alphadequebecinc@videotron.ca

La Maison de Marthe 75, boul. Charest Est, CP 55004 Tél. : 418 523-1798 info@maisondemarthe.com www.maisondemarthe.com

Point de Repères 225, rue Dorchester, Québec Tél. : 418 648-8042 www.pointdereperes.com

P.I.P.Q. Projet intervention prostitution Québec 535, av. Des Oblats, Québec Tél. : 418 641.0168 pipq@qc.aira.com www.pipq.org

VIH-Sida

Soupe populaire Café rencontre Centre-Ville 796, rue St-Joseph Est, Québec (Déjeuner et dîner)

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MIELS-Québec Information et entraide dans la lutte contre le VIH-sida 625, avenue Chouinard, Québec Tél. : 418 649-1720 Ligne Sida aide : 418 649-0788 miels@miels.org www.miels.org

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Derrière chaque camelot

8- Boulay, Huppert, Adjani. Emprisonner, incarcérer (OCERREU). À la fin de chaque couplet ded’une Lachanson.

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9-il Dégoûtant, fétide (ONNEAUSBAD). Infraction, méfait. Habitant de la planète bleue.

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10- Ce qui ne doit pas être divulgué. Aiguille des secondes d’une montre. Élagage par le haut 418 649-9145 (MAGEECI). facebook.com/laquete.magazinederue SOLUTION

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LA QUÊTE

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LA RUE SE SENT MAL DANS SA PEAU

Intéressons-nous d’abord à l’identité de genre qui représente le choix d’une personne à s’identifier à un genre plutôt qu’un autre. Il est important de comprendre que l’identité de genre n’est pas liée au sexe biologique : par exemple, on peut naître homme, mais se représenter comme une femme. Comme le mentionne Anne-Charlotte Husson, doctorante en science du langage et spécialiste du mot « genre » : l’expression de genre se réfère à la sociologie, pas à la biologie.

Lorsqu’une personne souffre d’un décalage entre son corps et son ressenti, elle peut vivre de la dysphorie de genre. Selon le psychiatre chercheur à U.C.L.A, Jamie Feusner, la dysphorie de genre est une perte de jouissance de la vie qui provient d’une connectivité insuffisante dans le cortex cingulaire antérieur, la partie du cerveau permettant de percevoir son corps. Ce qui amène la personne à se voir dans le mauvais corps. Les recherches du Dr Feusner suscitent l’espoir : il a observé en neuro-imagerie que lorsque des personnes souffrant d’une dysphorie de genre s’adonnent à un traitement hormonal, chirurgical ou bien aux deux, la connectivité du cortex cingulaire augmente jusqu’à être jugée normale. Il est donc possible de conclure qu’après une période de transition (changement de sexe ou d’un genre) encadrée et efficace, la détresse de la personne s’estompera. Pour éliminer la dysphorie de genre, il est toutefois indispensable que le contexte soit gagnant, c’est-à-dire que la personne soit entourée d’un réseau social sain qui comprend sa situation.

Normalisation des genres Je suis une personne en questionnement de genre qui a vécu quelques mois dans la rue.

J’ai été à même de constater les difficultés d’intégration sociale de personnes transgenres, car je m’habille parfois avec un style plus féminin.

personnes transgenres. Prenons un homme qui entre dans un magasin de vêtements : on s’« attend » à ce qu’il achète des vêtements pour hommes. S’il achète un vêtement de femme, il dévie de la norme et peut se sentir jugé. Le problème est tel qu’un organisme se nommant Divergenres offre un service de garde-robe aux personnes touchées par la dysphorie de genre.

Transgenre et itinérance Il est important de rappeler que les comportements sociaux peuvent poser problème aux développements des personnes trans. Dans certains cas, cela peut les mener injustement à la rue.

Ces difficultés peuvent prendre différentes formes, mais un des scénarios classiques est une rupture avec son milieu d’appartenance. Par exemple, un jeune exprime son ressenti transgenre à ses parents qui réagissent négativement, puis développe une relation toxique avec ses parents. L’ambiance familiale devient invivable, le jeune fugue et se retrouve à la rue. Il ne faut pas minimiser la présence de l’errance chez les personnes mineures. Cette réalité est tellement présente à Québec, qu’une ressource communautaire, Squat Basse-Ville, se spécialise dans les services dédiés à cette clientèle, et ce, peu importe le genre ou l’identité sexuelle de la personne. @ Image parMargGe de Pixabay.jpg

Chaque jour, des milliers de personnes circulent dans les rues de la ville de Québec. Fonctionnaires, ouvriers et autres classes sociales se fréquentent dans les différents arrondissements de cette cité historique. Pour ma part, quelques questions se posent : qu’en est-il des personnes qui demeurent dans ces rues? Est-ce si simple d’y vivre? Qu’est-ce qui en est des gens pour qui cette réalité se mélange avec d’autres difficultés? Je pense ici, aux personnes transgenres en situation d’itinérance dont j’aimerais vous faire connaître la réalité.

D’autres situations, notamment la rupture conjugale ou la perte d’emploi peuvent mener une personne à vivre sans domicile fixe.

Pour mieux comprendre La dysphorie de genre est une condition neuro-psychologique complexe nécessitant l’expertise de plusieurs disciplines pour être pleinement comprise. Il est tout aussi important de comprendre que nos comportements face à ces personnes peuvent les mener dans une détresse et que la tolérance est la clef nécessaire à la porte de l’inclusion sociale pour ces personnes qui disposent des mêmes droits que tous en société.

Si vous souhaitez en connaître plus sur ce sujet, je vous recommande l’émission TransRéalité sur les ondes de CKIA (88,3 FM), le mercredi de 20 à 21 h. Vous y entendrez des chroniqueurs, dont Jude-Elliot Lauzon, directement concernés par le sujet et très habiles à vulgariser la réalité des personnes transgenres.

Karl-Layla Lapointe

La normalisation sociale est très contraignante pour les personnes qui vivent une dysphorie de genre. Voici un exemple où les normes sociales viennent nuire à l’épanouissement des

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