La quete numero 179 novembre 2015 web

4$ Le magazine de rue de Québec

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• Un peu, beaucoup, à la folie ?

• Le Québec traîne de la patte • La viande de demain • M. Ruby, le chien solidaire

No 179 Novembre 2015

DÈS LE 7 SEPTEMBRE

RADIO 89,1 BALADO DISPONIBLE SUR ITUNES ÉCOUTE EN DIRECT WWW.CKRL.QC.CA

Les mesures d’austérité des gouvernements mettent en péril le droit à l’éducation !

austerite.lacsq.org

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SOMMAIRE POUR LE PLAISIR DE LIRE

DOSSIER

ANIMAL 09

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Le Québec traîne de la patte

22

Adoption : ce qu'il faut savoir Se soigner avec les animaux

Inépuisable muse animale

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Novembre

24

Moment présent

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Conscience

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Témoignage...

Un peu, beaucoup, à la folie ?

14

La viande de demain ?

26

Liberté

15

Journée de smölun dans les fjords de l'est

26

In memoriam

27

Au clair de lune...

27

Je suis tanné de me sentir jugé...

30

Ton monde

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M. Ruby, le chihuahua solidaire Du coq à l'âne

Photo: Bob photographie

19

20

Le jeu de La Quête

21

La langue dans sa poche

Photo: Laura Meuret

JEUX CHRONIQUES Photo: Bob photographie

06

NOVEMBRE 2015

LA QUÊTE

Est-ce ainsi que les hommes vivent...

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« Pas bête ! »

03

PAGE COUVERTURE Photo : Bob Photographie

RÉALISER L’ESPOIR

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Camelots recherchés

L’Archipel d’Entraide, organisme à but non lucratif, vient en aide à des personnes qui, à un moment donné Hey toi! de leur existence, sont exclues du marché du travail ou vivent en marge de la société. Ces laissés Tu as 18compte ans ou plus. pour cumulent différentes problématiques : santé mentale, itinérance, toxicomanie, pauvreté, Tu veux te faire quelques dollars? etc.

Dans la foulée des moyens mis en place pour améliorer le sort des plus défavorisés, l’Archipel d’Entraide lance, en 1995, le magazine de rue La Quête. Par définition, un journal de rue est destiné Travaille à ton compte. Pas d’horaire. à la vente sur la rue !par Vends le magazine de rue La Quêtedes personnes en difficulté, notamment des sans-abri. La Quête permet ainsi aux camelots de reprendre confiance en leurs capacités, de réaliser qu’à titre de travailleurs Pour plus d’informations autonomes ils peuvent assumer des responsabilités, améliorer leur quotidien, socialiser, bref, Appelle-nous au certain pouvoir sur leur vie. reprendre un

418 649-9145 poste 33 Ou L’Archipel d’Entraide, composée d’une équipe d’intervenants expérimentés, offre également des Viens nous rencontrer au services d’accompagnement 190, rue St-Joseph Est (coin Caron)communautaire et d’hébergement de dépannage et de soutien dans la recherche logement par le biais de son service Accroche-Toit.

Dans l’église d’un Jacques-Cartier

Depuis sa création, La Quête a redonné l’espoir à quelques centaines de camelots.

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ÉDITEUR Archipel d'Entraide ÉDITEUR PARRAIN Claude Cossette COORDONNATRICE Francine Chatigny CONSEILLÈRE À L’ÉDITION Martine Corrivault RÉDACTRICE EN CHEF Valérie Gaudreau RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE Isabelle Noël CHRONIQUEURS Martine Corrivault et Claude Cossette

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UNE TRIBUNE POUR TOUS Envie de faire connaître votre opinion, de partager vos poésies, de témoigner de votre vécu. Nos pages vous sont grandes ouvertes. Envoyez-nous vos textes par courriel, par la poste ou même, venez nous les dicter directement à nos bureaux.

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Pour plus d’informations, communiquez avec Francine Chatigny au 418 649-9145 poste 31 Nous vous encourageons fortement à acheter La Quête directement à un camelot. Toutefois, si aucun d’eux ne dessert votre quartier, vous pouvez vous abonner et ainsi nous aider à maintenir la publication de l’unique magazine de rue de Québec.

JOURNALISTES Marine Caleb, Marie-Michèle Genest, Michaël Labranche, Laura Meuret, Isabelle Noël AUTEURS Philippe Bouchard, Jean-Pierre Drolet, Gaétan Duval, Florianne, Rodrigue Gagné, Jean Lapointe, André Legault, Yves Potvin, Mario Raymond, Rosalie St-Laurent et Christiane Voyer AUTEURS DES JEUX Hélène Huot, Jacques Carl Morin, Ginette Pépin RÉVISEURE Nathalie Thériault PHOTOGRAPHES Bob photographie et Camille Amélie Koziej-Lévesque GRAPHISTE Karyne Ouellet IMPRIMEUR Les Impressions STAMPA inc.

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COPYLEFT La Quête, Québec, Canada, 2014 Ce document est mis à votre disposition sous un droit d’auteur Creative Commons « Paternité - Pas d'Utilisation commerciale - Pas de Modification 2.5 – Canada » qui, si ce n’est pas commercial, permet de l’utiliser et de le diffuser tout en protégeant l’intégralité de l’original et en mentionnant le nom des auteurs.

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La Quête est appuyée financièrement par : Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance (SPLI)

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LA QUÊTE

NOVEMBRE 2015

MOT DE LA COORDO

ANIMAL Nos p'tites bêtes à poil, à plumes ou à écales font partie de notre quotidien. En vérité, du quotidien de plus d'un foyer sur deux au Québec. On les dit de compagnie et on les considère comme des membres de la famille : on les dorlote et les chouchoute à souhait.

Mais les Québécois seraient champions de la maltraitance et très prompts à abandonner ce « membre de la famille », comme le rapporte Isabelle Noël dans Le Québec traîne la patte. Voilà pourquoi il faut prendre le temps réfléchir avant de succomber aux charmes de la petite boule de poils mignonne qui fait les yeux doux.

Notre journaliste fait le point sur l'adoption.

CHANGEMENT DE REGISTRE Marine Caleb s'est tourné vers les bêtes que l'on mange... ou que l'on ne veut plus manger. Pour répondre aux envies des carnivores de demain, des scientifiques élaborent une viande 100 % artificielle.

Serez-vous des consommateurs de Frankensteak?

On les regroupe avec l'intention de les abattre. Cependant, Marie-Michèle Genest ne nous convie pas à la boucherie mais plutôt à la journée du smölun, soit du regroupement des moutons en Islande. Sensations de voyage garanties !

LES VEDETTES DE LA UNE La Quête a eu l'honneur de rencontrer M. Ruby, qui joue présentement dans la série télévisée Complexe G, et M. Lucky, qui sortait tout juste d'un tournage avec Roy Dupuis. Leur visite ne visait toutefois pas à mousser leur carrière d'acteurs. Ils nous ont plutôt « entretenus » de leur cause respective : l'aide aux sans-abri et à leur compagnon de route pour le chihuahua solidaire et la promotion de la qualité des vies des animaux handicapés pour le labrador tripattes, Pour en savoir plus, voir page 16.

S'ils nous font du bien, ils peuvent également nous rendre complètement dingues.

Sinon, comment expliquer la gamme de soins et de services dédiés exclusivement aux animaux de compagnie. Laura Meuret tente de faire la lumière sur le sujet.

Photo: Bob photographie

Fréquenter des animaux a des vertus thérapeutiques indéniables. On connaît les bienfaits qu'ils apportent aux autistes notamment, mais les clientèles qui peuvent en profiter sont diversifiées, comme en témoignent les zoothérapeutes rencontrés par Michaël Labranche.

M. Ruby

DON DE 20 000 $

UNE SURPRISE POUR LA QUÊTE, UN MODÈLE POUR LES BIENS NANTIS Au printemps dernier, La Quête a reçu un legs de plus de 20 000 $. Cela a non seulement provoqué la surprise, mais aussi soulevé une question : qui est ce généreux donateur qu'aucun membre de l'équipe, incluant les camelots, ne connaît? La Quête, qui a récemment rencontré Gaétane Gagné, sœur du donateur, lève le voile sur ce mystérieux cadeau du ciel.

L'HOMME Feu Rodrigue Gagné se caractérisait par une inassouvissable soif d'apprendre. Il a cumulé les diplômes universitaires ce qui lui a permis de travailler aux trois paliers de gouvernement. Une fois à la retraite il a continué à apprendre : acu puncture, immobilier, l'histoire de la Nouvelle-France dans le cadre d'un cours de cocher ; tout l'intéressait. Non seu-

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lement M. Gagné affectionnait les arts, mais il les pratiquait aussi. Il sculptait, écrivait (voir p. 26) et du saxophone (jazz) avec un groupe d'amis.

Réservé, respectueux, humble, généreux et empathique, il portait une attention particulière à tous ceux qui le côtoyaient et donnait régulièrement aux moins chanceux que lui. Puisqu'il habitait au centre-ville, il lui arrivait régulièrement de croiser des plus démunis et de les aider. « Il aimait mieux les amener manger quelque part que de leur donner de l'argent », relate Mme Gagné. C'est ainsi qu'il a connu La Quête et a encouragé de nombreux camelots.

LE MODÈLE

ait exprimé le souhait de donner à des organisations qui portent les causes auxquelles il croyait, notamment le savoir et le partage. Ainsi, il a légué une partie de sa fortune à des universités qu'il a fréquentées, mais aussi à des fondations et à différents organismes communautaires, dont La Quête.

Les plus fortunés de la société devraient considérer le don posthume à des organismes comme un incontournable, suggère Mme Gagné. Elle avait déjà beaucoup d'admiration pour son grand frère, mais son dernier grand coup l'élève au rang de modèle. On ne peut qu'être d'accord avec elle.

Mille mercis pour ce don M. Gagné.

Dépeint ainsi, on comprend mieux que dans ses dernières volontés, M. Gagné

LA QUÊTE

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EST-CE AINSI QUE LES HOMMES VIVENT...

Dans certaines cultures amérindiennes, on raconte que le chasseur, après avoir abattu une bête, adressait une prière à la nature pour la remercier du don qu'elle lui faisait. Puis, il se faisait un devoir de tout utiliser de l'animal sacrifié. C'était une question de survie.

Autres temps, autres mœurs. Le chasseur d'aujourd'hui prendra plutôt un égoportrait qui le montre triomphant devant le cadavre de sa victime, et diffusera l'image à ses amis Facebook. Plus efficace pour satisfaire la vanité humaine, et moins encombrant qu'une parade avec un panache sur le toit de son véhicule. Et ça choque moins les cœurs sensibles.

Désormais, la chasse est surtout affaire de plaisir, de sport, d'illusion, d'aventure, de vie sauvage avec des amis. Le gibier tué donne du piquant à l'histoire : après tout, les bêtes sont au service de l'homme ! Mais cette perception des rapports entre l'humain et l'animal est remise en question. Si les croisades pour bannir de notre alimentation tout ce qui provient des bêtes n'ont rien de nouveau, elles trouvent de nouveaux canaux pour rejoindre les gens.

Le printemps dernier, le philosophe montréalais Martin Gibert coiffait son plus récent ouvrage d'un titre provocateur éloquent Voir son steak comme un animal mort, un essai qui aborde ce qu'il appelle ‘ le paradoxe de la viande’ . « Les gens désirent le bien des animaux et aiment leur steak. On ne veut pas voir que ce que l'on mange, c'est de l'animal mort ». Pour rassurer la partie de soi qui aime les bêtes, on aime imaginer qu'elles ont été ’ humainement ’ traitées avant d'arriver dans l'assiette ! Gibert n'est pas le premier penseur à souligner le problème.

Il y a cinq ans, le joueur de hockey Georges Laraque bousculait les idées reçues au sujet des athlètes en devenant militant contre la souffrance infligée aux animaux par les entreprises d'élevage industrielles. La révélation lui était venue du documentaire de l'américain Shaun Monson, Earthlings, qui livre le résultat de cinq années d'enquêtes, illustrées d'images captées en caméra cachée, au sein d'industries dont les revenus dépendent de l'exploitation animale : nourriture, habillement, divertissement et recherches.

Nous, ce sont les manchettes qui nous font réagir. On a vu l'été dernier l'émoi soulevé lorsqu'un riche touriste américain a abattu Cecil, le lion symbolique d'un Parc naturel africain. Deux semaines plus tard, le cadavre d'un bambin de trois ans échoué sur une plage de Turquie soulevait un océan d'émotions pour les réfugiés syriens... même si depuis des mois, ils sont des milliers à vivre l'exode. Une manchette chassant l'autre, le problème des usines à chiots et celui du traitement des animaux de boucherie ont refait surface.

Comme la majorité des gens reste carnivore, on souhaite que les morts animales ne deviennent pas inutiles à cause du gaspillage résultant de l'inconscience et de l'ignorance des consommateurs. Alors, sans imaginer pouvoir corriger toutes les lacunes qui relèvent bien souvent de notre culture, le gouvernement du Québec a déposé en juin dernier le Projet de loi 54 sur le statut juridique des bêtes.

Le document à l'étude en commission parlementaire veut que l'animal ne soit plus considéré comme un ’ bien meuble ’ (une chaise) mais plutôt comme un ’ être doué de sensibilité ayant des impératifs biologiques ’. Les interdits toucheront les combats d'animaux, les animaleries et les élevages autant que la possession d'animaux domestiques. Ici, le Québec ne fait que s'inspirer de législations déjà en place en Ontario, au Manitoba et en Colombie britannique et assortit les infractions de substantielles pénalités.

Reste à savoir comment sera appliquée la loi et par qui. Quand le texte parle de mourir dans la dignité pour les bêtes de boucherie qu'il faudra traiter ’ le plus humainement possible ’, on pense aux humains qui aspirent à la même dignité humaine. Et on se dit qu'il faudrait très tôt apprendre aux enfants à respecter tout CE qui est vivant et devenir plus conséquent avec ses croyances.

Car on sait pertinemment que nous vivrons avec l'animal ou périrons avec lui.

MARTINE CORRIVAULT

La réaction du sportif au visionnement du film a été radicale ; devenu végétalien engagé, il a participé à la traduction et en a fait la narration de la version québécoise, titrée Terriens. La distribution du documentaire reste quasi confidentielle: son contenu, choquant pour plusieurs, soulève la controverse. Mais il s'avère une réalité gênante pour l'homme moderne qui ne réagit pas plus vite que ses ancêtres de l'antiquité : le débat sur l'alimentation carnée ainsi que celle basée sur les végétaux était familier aux philosophes de la Grèce antique.

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POURQUOI J'AI UN CHIEN ?

Emka et Léo

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juge. Mon chien est constamment avec moi : il n'est pas enfermé seul à la maison pendant 8 h. Léo va dans les parcs, il s'amuse avec plein d'autres chiens. Pis côté nourriture, mon chien passe avant moi. N'importe qui qui m'entoure peut confirmer que Léo est heureux avec moi, qu'il m'aime et que je l'aime. Faque les ' madames ' qui jugent prenez votre trou ».

EMKA ET LÉO

Propos recueillis par Carole-Anne Beaulieu

Photo: Bob photographie

« La relation qu'on a avec un animal est gnoble, quand j'ai jumpé dans des trains difficilement explicable. Tu dois en avoir jusque dans l'Est, quand j'ai fait du pouce un pour comprendre. L'amour que tu et aussi quand j'ai vécu un peu la rue : il a éprouves pour ta boule de poil prend toujours été avec moi. Il ne se pose telletoute la place dans ton cœur... Il devient ment pas de question, il me suit, toujours ta priorité, en fait ça devient ton enfant content. Il me fait confiance. en même temps que Quand j'étais dans la rue d'être ton meilleur ami. « Mon chien est avec mon chien, j'ai enTu es là pour lui et il est constamment avec tendu des ' madames ' dire là pour toi. Léo me suit ' Mon dieu, pauvre chien '. partout depuis que je l'ai. moi : il n'est pas J'aimerais dire que Léo est Pas question de le laisser enfermé seul à la en arrière. Quand j'ai fait maison pendant 8 h » autant, sinon plus heureux que celui de la madame qui un contrat dans un vi-

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POURQUOI J'AI UN CHIEN ?

Propos recueillis par Carole-Anne Beaulieu

« Comme voyageur j’avais besoin d’un compagnon fidèle. Je voulais un chien docile avec un air agressif, mais qui est sans méchanceté. Au départ, j’ai choisi Skeegee pour sa couleur ; couleur wagon comme ça elle se camouffle bien pour jumper les trains. J’avais besoin de quelqu’un qui me protège et qui peut surveiller mon packsac pendant une journée complète dans de grandes villes comme Vancouver et Winnipeg. Je la protège et elle me protège. On est comme une équipe ! Elle court après les ours, les coyotes et les ratonslaveurs ! Je lui ai appris à surveiller mes paniers de cerises, de pommes ou de raisins quand je travaille comme cueilleur l’été. En échange, elle manque jamais de rien ! Je lui donne de l’amour et j’ai toujours de la nourriture pour trois quatre jours d’avance dans mon sac avec au moins quatre litres d’eau. Elle a son propre sleeping bag, parce qu’elle est vraiment frileuse ! Ses activités préférées c’est de sentir les fleurs et de se faire bronzer le caramel, ça parait que c’est une fille !

Skeegee a peur de rien, mais elle fait maintenant de l’arthrite et a des problèmes de hanche à cause de la vie qu’on a mené. Moi aussi, à vingt-cinq ans je suis magané ! Maintenant je l’ai mise à la retraite ! Elle voyage en panel et elle dort en appart l’hiver. J’en prends soin !

PETITE ANECDOTE !

MATH & SKEEGEE

Photo: Bob photographie

On a eu une chicane à Tofino. Ça allait mal et il nous restait seulement une tranche de pain et un bout de fromage.

Je sépare le pain et le pain, alors elle est allée enterrer le morceau de pain….avec le morceau de fromage parce qu’il lui avait touché ! Ça m’a tellement fait chier, j’avais faim ! C’est la première et la dernière fois qu’elle a manqué de nourriture !

Math et Skegee

Bob Photographie www.facebook.com/bobphotographie

400, 3e avenue (coin 4e rue) Limoilou · 648-8614 1501, ch. de la Canardière · 914-7923

www.lescolocscaferesto.com

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LE QUÉBEC TRAÎNE DE LA PATTE En apparence, le Québec aime les pitous et les minous. Au point où presque la moitié des foyers abrite un animal domestique. Jusqu’à ce que le quart des chats et des chiens se retrouvent abandonnés, et 10 % après moins de deux ans. Et parmi ceux qui prendront la direction du refuge, la très large majorité y sera euthanasiée. Si le chien est le meilleur ami de l’homme, le Québécois est-il l’ami des animaux ?

Congé et belle température aidant, nous sommes nombreux au Québec à changer d’adresse le 1er juillet. Malheureusement, ce n’est souvent pas le cas de nos amis à quatre pattes. Selon la Société de prévention contre la cruauté envers les animaux (SPCA) de Montréal, c’est durant cette période des déménagements que la moitié des animaux sont abandonnés chaque année.

protection animale, et ce, pour la quatrième année consécutive.

L’organisme représentant toutes les Sociétés Protectrices des Animaux au pays, SPA Canada, abonde dans le même sens. Selon eux, par exemple, on estime qu’entre 1500 et 1800 usines à chiots seraient en activité sur le territoire québécois.

Cette production massive d’animaux est surtout destinée aux animaleries et aux particuliers qui les mettent Au Québec, il est ensuite en vente.

La forte quantité d'abandons peut s'expliquer par le faible taux de proprié- parfaitement légal taires, 3 % selon la Régie du d’interdire les De plus, selon des chiffres logement, qui acceptent les animaux dans les obtenus en septembre 2015 locataires ayant des chiens. baux résidentiels. par l’Agence de nouvelles Au Québec, il est parfaiteQMI, le Ministère de l’Agriment légal d’interdire les animaux dans culture, des Pêcheries et de l’Alimentales baux résidentiels. Le locataire doit se tion (MAPAQ) a enregistré 1918 plaintes conformer aux restrictions déterminées liées au bien-être animal en 2014-2015, par le locateur dans le bail, qu’il possède soit presque cinq fois plus qu’en 2010déjà un animal ou non. Une situation que 2011. Cette hausse pourrait toutefois être déplorent beaucoup de refuges pour ani- expliquée par la popularité de la ligne maux, qui se retrouvent surpeuplés. téléphonique 1-844-ANIMAUX, lancée en juin 2014, qui permet à la population « Au cours de la saison des déménage- de dénoncer la maltraitance. ments, le refuge de la SPCA de Montréal accueille presque le triple d’ani- LUEUR D’ESPOIR maux qu’en temps normal : le nombre d’animaux abandonnés passe de 600 à 1600 par mois au cours de cette période.

Nous savons qu’une part importante de ces abandons est due au fait que leurs familles sont incapables de trouver un logement locatif abordable qui accepte les animaux », explique Alanna Devine, directrice de la défense des animaux à la SPCA de Montréal. En juin dernier, le refuge de la métropole a déposé une pétition de près de 20 000 signatures destinée à faire changer la loi sur l’interdiction des animaux domestiques dans les baux résidentiels.

QUÉBEC, CHAMPION DE LA MALTRAITANCE En plus du problème d’abandon animal, le Québec serait aussi parmi les plus permissifs au pays en matière de maltraitance, selon l’organisme américain Animal Legal Defense Fund. Leur rapport, basé sur une analyse des lois en vigueur au Canada, place la Belle Province à l’avant-dernier rang en matière de

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Déposé en juin dernier, le projet de loi 54 pourrait toutefois faire souffler un vent de changement au Québec et améliorer le sort des animaux dans la province. Auparavant considéré comme un bien meuble, l'animal deviendrait « un être doué de sensibilité ayant des impératifs biologiques », advenant le cas où la nouvelle législation serait adoptée. Entre autres, la loi comprendra l'interdiction de causer de la détresse à un animal et de tenir des combats d'animaux. Actuellement, toute personne trouvée coupable d'abandon animal est passible d'une amende, mais les infractions revues par ce projet de loi pourraient faire monter la facture jusqu’à 250 000 $ à un contrevenant.

Malgré tout, des milliers de chiens et de chats dans les refuges du Québec attendent de trouver un foyer. Voilà pourquoi il est essentiel d'y penser à deux fois avant d'adopter un animal de compagnie (voir article page 10).

ISABELLE NOËL

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Photo: Bob photographie

ADOPTION : CE QU’IL FAUT SAVOIR

Vous pensez de plus en plus à vous procurer un compagnon poilu ? Tant mieux ! Les animaux peuvent être les meilleurs colocataires. Il faut cependant savoir que partager son quotidien avec un ami à quatre pattes n’est pas fait que de moments de bonheur. Il faut plutôt le voir comme engagement d’une quinzaine d’années qui ne doit pas être pris à la légère.

Avant d’accueillir votre Un animal acheté chats. On a même une liste naire et seront généralement vaccinés et d’attente », explique Mme vermifugés avant d’être mis en adoption. futur meilleur ami, il est impulsivement Tremblay. primordial d’évaluer votre court davantage Chez ACSA, tous les chats passent un mode de vie actuel et vos examen vétérinaire et sont placés en quade risque de se De plus, la plupart des bons rantaine avant d’être logés dans la salle plans à long terme. Par exemple, adopterez-vous un retrouver dans un refuges font remplir un d’adoption. « Nous avons des moyens formulaire d’évaluation ou financiers limités, et il vaut mieux prévechien ou un chat ? Êtes-vous refuge. posent des questions aux nir que guérir. Nous préférons nous assupropriétaire ou locataire ?

Avez-vous ou prévoyez-vous avoir des en- futurs propriétaires avant de leur vendre rer de garder les chats en bonne santé et fants ? Êtes-vous allergique aux animaux ? un animal. Une précaution qui aug- éviter de surpeupler les locaux, ça coûte Avez-vous les moyens financiers pour as- mente les chances de trouver un foyer moins cher à long terme ». Tous les félins surer le bien-être de votre animal ? Avez- permanent, selon Diane Tremblay. « Cer- seront aussi stérilisés car il s’agit de la vous du temps à lui consacrer ? Connais- tains nous trouvent sévères, mais avec solution ultime au problème de surposez-vous un gardien fiable qui pourra s’en ce filtre on repère les gens sérieux ». Et pulation animale, selon Mme Tremblay. comme les humains, les animaux ont une La plupart des animaux sont également occuper lors de vos déplacements ? personnalité, et celle-ci doit être compa- stérilisés du côté de la SPA de Québec, Mais surtout, l’acquisition d’un animal tible avec sa future famille. « On connaît et dans le cas contraire, une remise en ne doit pas se faire sur le coup d’une nos chats, on veut qu’ils soient bien, argent est offerte au nouveau propriétaire impulsion. Selon Diane Tremblay, admi- alors on attend le match parfait avant sur présentation de la preuve de stérilisa», ajoute-t-elle. D’autres tion. nistratrice du refuge Adoption Chats Sans de le vendre Abri (ACSA) situé à Québec, un animal refuges, tels qu’Animatch en Montéréacheté impulsivement court davantage de gie, se basent sur le même principe pour ISABELLE NOËL risque de se retrouver dans un refuge. On l’adoption de leurs pensionnaires. n’offre pas non plus d’animal en cadeau. « Ce n’est vraiment pas une bonne idée, Si vous optez pour un refuge, sachez que à moins d’amener la personne à qui on les animaux y sont suivis par un vétériveut offrir l’animal avec nous », suggèreADOPTER, MAIS À QUEL COÛT ? t-elle. « Au refuge, on prend le temps de faire le tour des installations et d’avoir Nourriture, jouets, soins de santé… avoir un animal a un coût qu’il faut être une bonne discussion avec la personne prêt à assumer. pour voir si elle est prête à adopter ».

ADOPTER DE FAÇON RESPONSABLE Si vous avez pris la décision d’avoir un animal, avez-vous pensé aux refuges et aux organismes de secours ? En plus d’offrir une seconde chance à un animal, vous permettez à d’autres petites bêtes d’être réchappées. En effet, certains refuges, comme l’ACSA, ne pratiquent pas l’euthanasie, et l’adoption se veut donc la meilleure façon de libérer une place. « Nous sommes la plupart du temps à notre capacité maximale de trente

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• Achat dans un refuge : de 100 $ à 280 $ environ (vaccin, vermifuge et stérilisation inclus) • Achat chez un éleveur : de 300 $ à 1000 $ • En moyenne, un chat coût environ 4 $ / jour • En moyenne, un chien coûte de 4 $ à 10 $ / jour • Une consultation vétérinaire coûte environ 65 $ • Licence municipale : 25 $ • Micropuce (fortement conseillé par la SPA) : 45 $ • Même si l’animal est gratuit, les coûts de base pour sa santé se situent entre 345 $ et 520 $.

(Source : SPA de Québec, Mouvement Desjardins)

LA QUÊTE

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UNE THÉRAPIE POLYVALENTE

SE SOIGNER AVEC LES ANIMAUX « Zoothérapie » est un terme que l’on entend de plus en plus dans nos conversations. Que ce soit de la part d’intervenants du secteur de la santé ou lors d’une discussion en famille, on pourrait croire qu’il s’agit d’un terme galvaudé se référant seulement au sentiment de bien-être et à la présence d’animaux. Le magazine La Quête s’est interrogé sur le sujet en vue de tenter d’éclaircir les faits sur cette nouvelle thérapie.

La pratique de la zoothérapie peut poursuivre divers objectifs. Selon Karianne Levasseur, zoothérapeute chez Muzo et Maux, on peut en effet avoir recours aux animaux comme agents de socialisation pour combler un vide émotionnel ou tout simplement pour faire de la prévention auprès des enfants. La zoothérapie, dit-elle, regroupe plusieurs aspects. En résumé, elle propose qu’il s’agisse d’une « thérapie assistée par un animal ».

Contrairement à la psychologie, la zoothérapie n’est pas réglementée.

pas, qui le fait réagir. Personnellement, ça ne m’est jamais arrivé », ajoute-t-elle. Sinon, elle indique qu’il peut parfois y avoir des complications quand des témoins de l'intervention souffrent d'allergie ou de cynophobie (peur des chiens).

La zoothérapie est utilisée par divers types de personnes, notamment certaines ayant La zoothérapeute Karianne Levasseur et son fidèle complice fait une dépression, vivant seules et des enfants. Celles qui comment agir par rapport à ceux-ci. De affectionnent le plus ce type de thérapie plus, elle explique que certains enfants sont « surtout les personnes âgées et les éduquent leurs sens grâce à la zoothérapersonnes ayant une déficience intellec- pie. Mme Levasseur donne l’exemple des tuelle ». Les études publiées concernent enfants atteints d’autisme qui apprennent d’ailleurs majoritairement la zoothérapie beaucoup de manière sensorielle. auprès des gens d’un certain âge, dit-elle.

Elle explique qu’outre combler un vide Dans le cadre de son travail d’éducaémotionnel, les animaux réussissent trice spécialisée, elle avait amené son chien pour que le jeune qu’elle accommême à faire bouger les pagnait puisse jouer avec gens qui ont adopté un Une personne âgée lui. « Il lui disait de s’asmode de vie sédentaire. soir, mais il faisait le signe De ce fait, elle donne qui ne voulait pas l’exemple d’une per- sortir de sa chambre de se coucher. Mon chien était visiblement confus sonne âgée qui ne voulait s’est finalement et le garçon s’est alors repas sortir de sa chambre décidée à le faire tourné vers moi en me dimais qui s’est finalement pour répondre aux sant : “ Il n’écoute pas ton décidée à le faire pour besoins du chien. chien ! ”. Ça m’a permis de répondre aux besoins du lui expliquer comment je chien. me sentais quand lui n’écoutait pas mes Mais la zoothérapie peut aussi jouer consignes et comment cela pouvait être divers rôles auprès des enfants, ajoute plate. » Karianne Levasseur. Les animaux peuvent en effet être utiles pour expliquer la néces- DES MAUVAIS CÔTÉS ? sité d’attendre son tour. La zoothérapeute « Le mauvais côté, c’est la gestion d’acciajoute également que la thérapie assistée dent, nuance toutefois Karianne Levasd’animaux permet de faire de la sensi- seur. Oui, nos animaux sont fiables, mais bilisation auprès des enfants et de leur il y a toujours un risque. Parfois, ça peut apprendre par le fait même la signification juste être un geste que l’animal n’aime de certains comportements animaliers et

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LA QUÊTE

Photo: Amélie G. Dupont

UN EXEMPLE DE SERVICE ZOOTHÉRAPEUTIQUE Dans la ville de Québec, Animazoo offre ses services de zoothérapie depuis maintenant 2001. Selon la fondatrice, Marie-Christine Miller, au-delà des services de zoothérapie, son organisme reçoit aussi plusieurs demandes pour des fêtes d’enfants ou des activités parascolaires.

Mme Miller détient des animaux pour ses services mais engage également d’autres personnes selon les demandes. Pour elle, de la zoothérapie « il y en a un peu partout ». En ce sens, elle ajoute que si on peut s’en occuper, « avoir un animal à la maison apporte beaucoup de bienfaits ».

MICHAËL LABRANCHE

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Dans son essai intitulé Le goût de vivre et cent autres propos, le philosophe André Comte-Sponville écrit : « L’humanité n’est qu’une espèce animale parmi d’autres ». C’est vrai sous certains aspects : comme les bêtes, nous naissons, engendrons, puis mourons.

Mais il y a une petite différence entre une bête, disons un chien, et une personne humaine : « Cette dernière, admet ensuite l’essayiste, est la seule à s’interroger sur son rapport aux autres espèces, et sur ses devoirs vis-à-vis d’elles ». Nous interroger, c’est ce que nous ferons dans les paragraphes qui suivent.

LES ANIMAUX COMME BÊTES Beaucoup de personnes de notre époque considèrent les animaux comme des bêtes… bien bêtes. Pire : plusieurs les tiennent pour des objets. Comme des machines, par exemple : la vache Holstein comme une usine à lait, la poule Rousse comme une fabrique d’œufs. Ou comme des outils : le cheval comme véhicule, le cochon comme dénicheur de champignons. Ou comme des armes : le Doberman pour attaquer l’intrus ou le coq Ko shamo pour lutter dans les arènes de combats. Ou plus affectueusement comme des bibelots : le chien de poche Chihuahua comme colifichet ou le poisson Cyprin doré pour colorer le salon.

Bien sûr, il existe également des personnes qui dressent des animaux pour des tâches estimées. Les entraîneurs mettent beaucoup de temps et d’affection pour transformer le libre chien Labrador en un docile chien-guide d’aveugles ou l’élégant phoque en acrobate de bassin marin. Même la minuscule puce était, naguère encore, dressée à titre de bête de cirque.

D’autres animaux sont sacrifiés à des tâches plus nobles mais néanmoins mortelles pour eux. De la mouche drosophile dont les descendances sont contrôlées pour les recherches génétiques aux singes évolués comme le macaque qui sont tenus prisonniers pour leur similitude avec la race humaine, des centaines de millions de créatures sont tuées chaque année dans les laboratoires scientifiques.

Selon un rapport de la Commission européenne sur l'expérimentation animale, environ 10 millions de vertébrés (rongeurs, lapins, singes) sont utilisés chaque année par les États membres.

Aux États-Unis seulement, environ 700 de nos cousins chimpanzés sont gardés en captivité dans les officines.

Or, que pense un chimpanzé quand il attend d’être découpé en morceaux par le bistouri du biologiste ?

regard du Code civil [français], « aucun article ne distingue l'animal de l'objet, […] l'animal n’y est rien d'autre qu'une marchandise. » Mais en 2015, la loi française reconnaissait les animaux comme « êtres sensibles ».

Et en juin dernier, le Gouvernement du Québec a à son tour déposé un projet de loi dans le but d’améliorer le sort des animaux, les faisant passer dans la loi de « bien meuble » à « être doué de sensibilité ». L’animal est effectivement un être vivant et tout le monde sait bien qu’un animal est doté d’une forme de pensée. Évidemment, un animal ne pense pas dans le même sens qu’un humain. Un animal est d’abord guidé par son instinct natif et il en est même prisonnier. Il peut apprendre… mais seulement si on le récompense, conformément à son instinct, soit avec de la nourriture ou des caresses. Mais il ne peut rien faire contre son instinct. Il ne peut pas (ou si peu) improviser, inventer du nouveau : ce qu’il sait ou sait faire était inscrit dans ses gènes à la naissance.

L’intelligence humaine est au contraire capable d’agir contre l’instinct, contre l’inné. Tout humain progresse à pas de géant de l’enfance à l’âge adulte grâce à ses acquis sociaux (qui sont proprement les caractéristiques de l’humanité), développés de génération en génération au cours des millénaires et lui ayant été transmis par sa famille, son groupe, la société.

Il devient ainsi capable d’exercer une réflexion dans l’abstrait, d’imaginer, de philosopher. De contempler, d’adorer. De développer des amitiés, d’éprouver de l’amour. Éventuellement, un adulte mature pourra se questionner, agir contre les idées reçues, contre les façons de faire et de penser qu’il a apprises. Il pourra se différencier, se révolter. Il pourra créer. C’est ça, l’intelligence humaine.

Certains diront que les chimpanzés sont intelligents, mais il s’agit alors d’une intelligence concrète et réservée à la satisfaction de ses besoins instinctuels. Seule l’intelligence humaine peut considérer des gestes contre son instinct, ses gènes, son espèce, comme avorter, se sacrifier pour une idée ou poser des gestes entièrement altruistes au bénéfice d’inconnus.

Et nous revenons ainsi à l’affirmation de Comte-Sponville de notre premier paragraphe : « L’homme est la seule espèce animale à s’interroger sur son rapport aux autres espèces, et sur ses devoirs vis-à-vis d’elles ».

L’ANIMAL COMME ÊTRE PENSANT

CLAUDE COSSETTE PUBLICITAIRE ET PROFESSEUR

Dans l’ouvrage collectif Si les lions pouvaient parler, le médecin parisien Jean-Claude Nouët faisait remarquer en 1998 qu’au

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LA QUÊTE

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ANIMAUX DE COMPAGNIE

UN PEU, BEAUCOUP, À LA FOLIE ?

Auberge de luxe, massage, spa, coiffure, vêtements : rien n'arrête les humains quand vient le temps de chouchouter leur animal de compagnie. Il existe même des assurances maladie pour animaux ! Pourquoi les maîtres transfèrent-ils leurs besoins humains sur les animaux ? Regard d’une sociologue sur la question.

Concernant l’existence même des différents services pour animaux dans notre monde moderne, elle porte plus loin la réflexion : est-ce que les auberges et garderies existent du fait que les propriétaires n’ont pas le temps de s’occuper de leur animal ? Est-ce le besoin de tels services qui a entraîné leur apparition ou bien est-il une création du marché ?

LE BIEN-ÊTRE DE L’ANIMAL AVANT TOUT ? « On sait bien que ce ne sont pas tous les maîtres qui amènent leur chien au spa !

Ceci est tout simplement une question de moyen financier et de classe sociale.

Quand on a la possibilité d’avoir de l’abondance, on en profite », avance Mme Wojciechowski.

De là, elle remarque que « ceux qui utilisent ces services sont ceux qui consomment, qui veulent penser que l’abondance, et donc ces luxes, sont des façons de bien élever ou de bien traiter leur animal, de leur offrir la meilleure vie possible. Au bout du compte, derrière ses choix, il reste de l’amour, je crois ».

UNE SOURCE DE BIEN-ÊTRE OU DE DIVERTISSEMENT ?

La recherche du bien-être du propriétaire se cache-t-elle derrière celui de son animal ? « Certains propriétaires trouvent beaucoup de bonheur avec leur petite bête mais cela dénote aussi une volonté d’améliorer la qualité de vie de leur animal », estime la sociologue.

Les animaux sont omniprésents, notamment sur les réseaux sociaux qui regorgent de vidéos mettant en scène nos animaux domestiques et visant à nous

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Photo: Laura Meuret

« Il y a un certain nombre de vœux des individus qui se réalisent à travers l’adoption d’un animal de compagnie, tel que le désir d’avoir son propre petit projet (enfant), un compagnon de vie (conjoint) ou tout simplement celui de prendre soin de quelqu’un d’autre que soi. Ce comportement peut être révélateur de nos sociétés individualistes où de plus en plus de personnes ont tendance à vivre seules », explique Krista Wojciechowski, professeure de sociologie au Cégep Champlain – St. Lawrence à Québec.

attendrir. Pour Mme Wojciechowski, il est clair que « les animaux sont affichés, autant que les enfants, pour nous distraire de nous-mêmes, ou bien peut-être pour montrer qu’il se passe quelque chose dans nos vies, et surtout que l’on n’est pas tout seul ».

ANIMAL-OBJET OU ANIMAL-REFUGE ? À travers cette représentation publique, l’animal peut être perçu comme un objet, un jouet ou un trophée que l’on possède, mais le changement de nos rapports avec les animaux ne serait pas qu’affaire de possession, souligne la sociologue. En effet, les personnes sont attachées sentimentalement à l’animal qu’elles accueillent et avec lequel elles vivent ou ont grandi.

Pour elle, la question de la relation entre l’homme et l’animal est aussi une question culturelle. « Si on prend un chien ou un chat par exemple, des animaux souvent considérés comme domestiques, cette relation diffère d’un pays à l’autre et même à l’intérieur des pays, d’une personne à l’autre. Avec la mondialisation des communications et l’accès à l’information, on pourrait bien évidemment dire que les mouvements de solidarité avec les animaux, ou tout simplement l’image de la relation « occidentale » avec les animaux, créent une confusion avec cette relation ».

Mme Wojciechowski ajoute qu’il y a « des mouvements de solidarité avec les

LA QUÊTE

animaux qui combattent des pratiques d’entreprises et de personnes envers les animaux à travers le monde. Cependant, il convient de distinguer mauvais traitements et différences culturelles dans les rapports que nous entretenons avec les animaux. Là est le point de contestation : la culture est-elle utilisée comme excuse pour des pratiques « non humaines » avec des animaux ? Ces personnes ont-elles le droit de gérer leurs pratiques ? Ou bien devrions-nous plutôt nous concentrer sur les droits des animaux, comme on le fait pour les humains ? Si on choisit de se concentrer sur le traitement plutôt que sur l’animal, on va peut-être réaliser que nos approches envers les animaux sont aussi problématiques, telles que les abattoirs de vaches versus les festivals de chiens en Asie, où ces derniers sont mangés ».

LAURA MEURET

LES ANIMAUX DOMESTIQUES EN CHIFFRES • Le site de la ville de Québec nous apprend que l’on ne peut posséder plus de trois chats ou de trois chiens et que le nombre total ne doit pas dépasser quatre.

• Selon un sondage réalisé en janvier 2014, 458 000 chats et 272 000 chiens de tous âges ont été adoptés en 2013 dans l’ensemble du Québec1.

Source : http://fr.canoe.ca/artdevivre/ animal/chiens/comportement/archives/2014/09/20140919-085026.html 1

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FRANKENSTEAK

LA VIANDE DE DEMAIN ?

La consommation mondiale de viande ne cesse de s'accroître. Nourrir la planète entière avec du bœuf, du veau ou du porc atteindra un jour sa limite. Le salut passerait-il par la viande de synthèse ? Pourquoi pas. Un laboratoire de Maastricht aux Pays-Bas planche en effet actuellement sur ces produits, lesquels pourraient peut-être se retrouver sur les tablettes de toutes les épiceries d’ici dix ou vingt ans.

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LA QUÊTE

plutôt sûre que si [les chercheurs] persistent à dire que c'est de la viande, cela ne va pas marcher ». Dans un entretien accordé au quotidien britannique The Guardian, Mark Post se défend sur la sémantique en argumentant que l’on ne

Photo: Archives Web

En 2014, plus de 300 millions de tonnes été mises sous tension et étirées grâce à de viande ont été consommées sur Terre. des chocs électriques, afin de former un Selon le rapport « Perspectives agricoles fac-similé de muscle. Un mode de fabri2015-2024 » de l'Organisation des Na- cation anormal pour Gale West : « Dans tions unies pour l'alimentation et l'agri- ce processus, beaucoup de choses sont culture (FAO), ce chiffre est en hausse, et assez étranges et quand à chaque année tout particulièrement dans les pays en développement où la population augmente davantage que dans les pays développés.

Gale West, enseignante-chercheuse à l'Université Laval et spécialisée sur les questions de consommation, donne une autre raison à cet attrait pour la viande. « Dans ces pays en voie de développement, la consommation de viande s'accroît au fur et à mesure que le niveau de vie augmente. Et même si les consommateurs de ces pays réduisaient leur consommation, il y aurait toujours une demande très élevée ». Cela alarme les chercheurs car si les prévisions se réalisent, plus de neuf milliards d'êtres humains peupleront la Terre d'ici 2050. Dans un rapport publié en 2012 par le Stockholm International je l'aborde dans mon cours " consomWater Institute (SIWI), des changements mation alimentaire ", les étudiants sont dans la production alimentaire sont né- dégoûtés », rit-elle. Prévenant, Mark Post cessaires. Et cela passe par l'élevage qui envisage deux obstacles à la réussite de sa épuise la Terre. En effet, 70 % des terres création : le manque de financement et agricoles de la planète est le rejet des consommaconsacré à l’élevage du Il faut 12000 litres teurs. Car la production bétail et à la culture de sa d'eau pour générer à grande échelle de la nourriture : il faut ainsi les douze kilos de viande in vitro est coû12 000 litres d'eau pour teuse, du fait que l'étirecéréales nécessaires générer les douze kilos ment de cellules demande de céréales nécessaires à à la production d'un beaucoup d'énergie et de la production d'un kilo kilo de bœuf. substances telles que des de bœuf. L'Institut précohormones de synthèse nise de réduire notre consommation de ou des antibiotiques. Le laboratoire de protéines d'origine animale d'au moins Mark Post assure que le coût de produc15 % d'ici l'an 2050, faute de quoi il n'y tion d’un steak de 145 grammes pourrait aura plus assez d'eau pour tout le monde. passer de 253 000 euros à 21 euros, soit moins de 30 $ dollars canadiens.

FRANKENSTEAK « CE N'EST PAS DE LA VIANDE » Selon Gale West, cela ne suffira pas à éviter l'épuisement de la planète. L'ensei- La seconde crainte de Mark Post n'est gnante-chercheuse estime qu'il faut com- pas monnayable et demeure du ressort biner cet effort par la consommation de des consommateurs. Pour l'instant, l'opiproduits alternatifs. Parmi eux, la viande nion publique rejette l'idée d'une viande in vitro, une viande entièrement cultivée artificielle. En 2014, une étude du Pew en laboratoire. Les recherches débutent Research Center dévoile que 80 % des en 2008 à l'Université de Maastricht aux Américains sont très peu enclins à Pays-Bas. Cinq ans plus tard, Mark Post consommer de la viande synthétique. et son équipe dévoilent ce que les plus Selon Gale West, c'est d'abord une quessceptiques appellent le Frankensteak. tion de dénomination : « Ce n'est pas de la La viande synthétique est le résultat de viande, ce n'est pas non plus végétarien. la culture de cellules souches qui ont Il faut trouver un autre mot, car je suis

peut qu’appeler viande ce qui est, au vue d’un microscope, similaire à de la viande issue d'un animal. À une ère où la tendance est à la consommation de produits biologiques et naturels, la viande in vitro fait peur. Si le consommateur préfère des produits végétariens, en expansion dans l’industrie, rien ne remplace la viande.

Conseiller en production animale et bovine au sein de la Mapaq Montérégie-Est, Gaétan Bonneau constate que même si « les substituts à partir de soya ont une longueur d'avance [sur la viande intro], les consommateurs font encore le choix de produits animaux ». Pour Gale West, il faudra au moins une génération pour que les consommateurs acceptent un produit si artificiel.

MARINE CALEB

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COMPTER LES MOUTONS EN ISLANDE

JOURNÉE DE SMÖLUN DANS LES FJORDS DE L’EST

Photo: Marie-Michèle Genest

Chaque automne, presque tous les habitants de cette petite île nordique prennent part à une tradition millénaire : le rassemblement de moutons, le smölun, en islandais. Comme le pays compte 800 000 ovidés pour 330 000 Homo sapiens, c’est toute une corvée qui attend ces derniers ! Depuis quelques années, le smölun attire des visiteurs étrangers qui désirent vivre une expérience authentique dans l’un des décors naturels les plus magiques au monde.

« Savez-vous jouer au football ? », nous demande Guðni dans un anglais brut, les mains agrippées au volant d’une jeep qu’elle manœuvre habilement, les yeux rivés sur la route cahoteuse. Derrière la vitre du véhicule, la brume commence à se dissiper tranquillement, laissant poindre un soleil timide. La mousse qui recouvre le sol s’illumine sous la lumière diffuse typique de l’automne islandais.

Nous nous enfonçons depuis déjà une bonne demi-heure à l’intérieur de la vallée de Fossárdalur, gagnant à chaque tournant un peu plus d’altitude. Mon amie et moi répondons à la conductrice par la négative, incertaines du lien entre ce sport et le rassemblement de moutons. « Il faut prévoir leur comportement », nous explique-t-elle. « Ces animaux semblent bêtes, mais ils sont en fait très intelligents. S’il y en a un qui décide d’en faire à sa tête et de prendre la direction opposée, tout le troupeau peut le suivre ».

Nous gardons le silence, un tantinet inquiètes de la tâche qui nous attend. L’hiver approchant à grands pas, nous devrons au cours de la journée, rameuter quelque 400 moutons qui broutent paisiblement dans la nature depuis le début de l’été.

Guðni freine subitement, délaissant le volant pour empoigner ses jumelles qu’elle dirige vers le sommet des montagnes, où de nombreuses cascades dévalent leurs flancs. Elle repère son mari qui s’affaire à la tâche depuis l’aube. Sur la banquette

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arrière, son garçon trépigne d’impatience d’aller rejoindre son père. Nous sortons enfin de la jeep au cœur de cette immensité, nos yeux tentant de gober toute cette beauté enchanteresse qui nous enveloppe.

Après quelques bouffées d’air pur, le véritable travaille commence. On nous remet un dossard jaune et un talkie-walkie, élément indispensable de communication dans ce terrain de jeu infini. « Tu t’occupes de ces neuf moutons », m’ordonne Guðni. La femme au visage creusé par le vent omniprésent dans ce pays me quitte en me laissant seule avec mon désarroi. Je l’apprendrai bien vite, le smölun n’est pas seulement une activité requérant de la stratégie, mais aussi une bonne dose de cardio!

Investie de ma simple mais quelque peu angoissante mission, je tape des mains sans relâche tout en criant diverses onomatopées pour encourager les moutons à avancer. Des bêêê indignés fusent, protestations sonores contre cette subite fin de récréation. J’effectue un décompte toutes les 30 secondes, inquiète de voir une bête s’échapper. Je ne cesse de courir à gauche et à droite sur le sol marécageux pour les réunir en rang serré, car une infime brèche suffit pour les inciter à l’évasion. J’aperçois au loin une tache orange qui se déplace. C’est notre ami Gautur, dont la présence, même éloignée, me rassure. Perché à flanc de falaises, il doit parcourir une très grande

LA QUÊTE

distance pour rassembler les moutons aventuriers et faire office de barrière à ceux qui tenteraient de s’échapper. Car la règle d’or du smölun, on me l’a répété à maintes reprises, est de s’assurer qu’aucun mouton ne fasse demi-tour.

Bientôt, les bêtes arrivent de toutes parts de la montagne pour suivre instinctivement le troupeau. Très vite, il m’est devenu impossible de compter mes neuf protégés, incapable de les différencier parmi les nombreuses têtes bêlantes.

Les moutons sont dirigés vers un enclos commun, sans égard à leur lieu d’appartenance. Le smölun fait alors place au réttir, étape durant laquelle les fermiers trient et récupèrent leurs bêtes.

Signe d’une popularité croissante, certains voyagistes intègrent le réttir dans le « Golden Circle tour », le trajet le plus touristique d’Islande qui parcourt en une journée un geyser, des chutes majestueuses et un parc national qui a abrité le plus vieux parlement du monde. Sur son site Internet, l’agence de voyages Extreme Iceland propose aux touristes de participer à un rassemblement de moutons d’une semaine, à dos de cheval à travers les montagnes multicolores du Landmannalaugar pour environ…3000 dollars ! Un périple couronné par une fête avec les fermiers islandais qui s’étire jusqu’aux petites heures du matin, alimentée par le Brennivín, alcool fort de pommes de terre, et accompagnée de plats traditionnels: poisson séché, requin vieilli, testicules de mouton bouillis dans du lait fermenté et têtes de mouton..entières !

Quant à nous, un souper plus modeste nous a été offert, composé des « frères » de ceux qui nous ont bien fait courir toute la journée. Ravies de notre journée passée en communion avec la nature islandaise, ma comparse et moi pouffons de rire en narrant nos bourdes. Épuisée par tant de gambades sur le sol volcanique de l’Islande, je m’endors très vite, non sans avoir imaginé, derrière mes paupières closes, quelques moutons sauter…

MARIE-MICHÈLE GENEST

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M. RUBY, LE CHIHUAHUA SOLIDAIRE Il sillonne les rues de Québec à la recherche de sans-abri. Quand il en croise un, il lui offre de la compassion, de la nourriture, des vêtements et... des croquettes pour son compagnon de route.

Parcours de M. Ruby, un chien hors du commun.

Sauvé de la maltraitance par la famille Barrette, le chihuahua révèle une personnalité de star. Doué pour les poses, photogénique et joliment vêtu de costumes cousus par sa maîtresse, M. Ruby remporte plusieurs des concours de photos auxquels il participe, tant au Québec qu'en France.

D’emblée, il est décidé que les prix reçus par M. Ruby serviront aux plus démunis. « On est touché par le sort des animaux, mais aussi par la souffrance des humains marginalisés » précise Christelle, la maîtresse du chien, qui ajoute, « on a ciblé l'équipe maître-chien parce qu'on sait que bien souvent, les chiens sont les seuls compagnons qui les raccrochent ».

Chaque fois que l'occasion se présente, Mme Barrette explique la mission de son petit chihuahua solidaire.

Ainsi de bouche à oreille, les sympathisants se font plus nombreux et variés, puisque même des commerces comme Létourno contribuent à la cause.

M. Ruby et M, Lucky

Facebook. En plus de sensibiliser le réseau à l’itinérance, ─ « personne n’est à l’abri », mentionnera à plusieurs reprises notre interlocutrice ─ , le chihuahua solidaire incite « ses amis » à poser de petits gestes pour les sans-abri.

M. Ruby réussit à séduire plus de 1200 fans qui font don de matériel – jamais d’argent – pour aider autant les maîtres que les chiens. « On a acheté un van exprès pour stocker les vêtements, la nourriture, les accessoires et la nourriture pour chien, et pour pouvoir les distribuer directement dans la rue » raconte

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objets essentiels à sa reprise de pouvoir sur sa vie à un jeune itinérant de Québec.

Le jeune homme travaille maintenant avec les toxicomanes*.

MAIS QUI SE CACHE DERRIÈRE M. RUBY ?

Délicate, Christelle Barrette énumère d’une voix posée cette liste d’actions, ne manquant pas de redonner le mérite à son chihuahua, Mes récompenses chaque fois que l’occasion ultimes, c'est de se présente. voir les sourires

que mes chiens génèrent autour d'eux !

Qu’est-ce qui anime Christelle Barrette ? Elle nomme son amour des animaux et son souci du sort des plus ~ Christelle Barette démunis qui l’habitent depuis son enfance, puis ajoute : « Je suis une descendante d’EmiUNE MULTITUDE DE liano Zapata, qui prenait aux riches pour SERVICES redistribuer aux moins bien nantis ». « Dans nos tournées, on a rencontré de jeunes marginaux, super sym- Si M. Ruby joue la vedette, les véritables pas, qui nous ont fait connaître la héros de cette histoire sont ses humbles Maison Dauphine ». Dès lors, des maîtres qui œuvrent à faire la différence croquettes pour chien, mais aussi contre l’indifférence. de la nourriture pour les très populaires rats domestiques ainsi que FRANCINE CHATIGNY des vêtements pour les jeunes y sont régulièrement livrés. « En trois mois, * Pour en savoir plus sur la chaîne de solidarité on a donné 900 kg de croquettes et découvrir l’histoire de ce jeune itinérant, pour chien, chat et rat », précise vous pouvez vous rendre sur facebook.com/ Chaine-de-Solidarite-de-Mr-Ruby.

Christelle.

Le vétérinaire de M. Ruby a été sollicité pour offrir un service de vaccination aux chiens appartenant aux jeunes de la rue. Non seulement Vétérinaire Cimon embarque dans le projet, mais il le bonifie. « De là s'est développé le service de stérilisation à un coût minimal. L’argent amassé par la stérilisation est déposé dans un fonds d'urgence » précise Mme Barrette. Oncle Bob, étudiante à la Maison Dauphine et photographe pour cette édition de La Quête témoigne : « J’ai payé pour faire stériliser mes chats et mes chiens. Quand l'oreille de ma chienne s'est infectée, j’ai eu accès à des soins gratuits pendant quatre mois. » Photo: Bob photographie

En janvier 2013, la Chaîne de solidarité de M. Ruby fait son apparition sur

Christelle Barrette, qui préfère l’approche directe pour faire des dons. Dans ce sens, les Barrette ont élaboré un système infaillible pour gagner la confiance des gens. « Au moment où on reçoit le don, on prend des photos, et lorsqu’on remet les dons, on prend également des photos. Les gens savent exactement à qui leur don a profité » affirme-t-elle.

M. Ruby a lancé le mouvement « des croquettes en attentes » ainsi qu’offert une journée de rêve à un sans-abri. Le chihuahua solidaire a convaincu de multiples partenaires de s’associer au projet, qui consiste à vêtir en neuf et à offrir des

LA QUÊTE

M. RUBY ET M. LUCKY Après deux longues semaines de tournage dans la série télévisée Complexe G, l’acteur M. Ruby verse son cachet au Club des Tripattes de Québec (CTP). En effet, la chaîne de solidarité de M. Ruby oriente de plus en plus ses actions caritatives vers le Club des Tripattes du Québec (CTQ), dont le porte-parole est M. Lucky. Le beau labrador noir, qui fait du surf et du canicross malgré son handicap, fréquente les événements canins pour sensibiliser la population au sort des chiens amputés.

M. Lucky et ses maîtres travaillent présentement sur de nombreux projets, dont un refuge pour tripattes, de l’accompagnement de personnes handicapées et des visites d’enfants amputés.

Pour en savoir plus : facebook.com/LesTripattes-de-Quebec

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« Un chien, c’est de l’amour inconditionnel. C’est vraiment le fun, j’aime ça l’avoir à la maison ! Ça me procure beaucoup d’amour! J’ai toujours eu des chiens. Avoir un chien, c’est toujours un travail sur soi ! Si t’es du genre à péter des coches dans la vie, ben avoir un chien ça aide à se calmer un peu. Si tu veux des enfants, pis que t’es pas capable d’avoir un chien, je pense que t’es mal parti ! C’est plein de petites choses qui font que c’est le fun d’avoir un chien ; je sors prendre l’air, je vais jouer avec elle et elle n'est pas « brûlable ». Je m’écœure avant elle! Il y a aussi les petits moments collés devant la télé. Je dors collé avec elle toutes les nuits !

Elle s’appelle Nancy !»

Photo: Bob photographie

Photo: Bob photographie

POURQUOI J'AI UN CHIEN ?

« Je voulais un ami fidèle à quatre pattes. Ça me responsabilise, ça m’aide à m’accrocher. Ça fait en sorte que je m’arrange pour pas aller en prison. Jusqu’à maintenant c’est mon ami, mais il écoute tout le monde sauf moi ! On n’a pas d’appartement, mais on a toujours plein de place où rester…Elle s’adapte mieux que moi aux changements de places. Je m’arrange pour qu’elle dorme, qu’elle soit au chaud et qu’elle mange. C’est à moi à la protéger, c’est elle le bébé, elle a 8 mois. Elle fait de la zoothérapie aussi ! Quand je vais chez du monde, ils flattent le chien, lui font des colleux, ça fait du bien ! »

YANNICK ET NANCY

ÉLIANE & BITCH

Photo: Bob photographie

« Parce que c’est la chose la plus formidable ! Je voulais un chien parce que c’est une responsabilité à avoir, ça fait que je me sens plus responsable. Mon chien m’apporte une précieuse compagnie.

Je ne me sens pas plus en sécurité avec elle et elle met souvent le bordel chez moi, mais je ne voudrais surtout pas la perdre ! Tantôt son collier s’est détaché et elle s’est sauvée, j’ai eu tellement peur qu’elle ne revienne pas. Le cœur m’a débattu ! Un monsieur a réussi à la rattraper, j’étais vraiment contente !

LA MAÎTRESSE DE VERMINE

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LA QUÊTE

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Michel Yacoub

Conseiller en sécurité financière Conseiller en régimes d’assurances collectives Représentant autonome 501, 14e Rue Québec, Québec G1J 2K8 Téléphone : 418 529-4226 Télécopieur : 418 529-4223 Ligne sans frais : 1-877-823-2067 Courriel : michel.yacoub@sympatico.ca

Hébergement

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LA QUÊTE

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DU COQ À L’ÂNE Il y a quelques mois, tout en fouillant dans mes souvenirs, j’ai découvert un objet que je n’avais pas vu depuis des lustres. Il s’agissait de la miniature d’une poule qui appartenait à l’un de mes jouets d’enfance, soit une ferme dans laquelle on y trouvait tous les animaux conventionnels pour cette époque, c’est-à-dire le cheval, la vache, le mouton, la chèvre, le bœuf et un coq, de même que quelques volailles qui complétaient le tout. Évidemment, cette poule survivante d’une époque lointaine fit remonter en moi certains souvenirs de mes jeunes années. Elle était coulée dans le plomb et peinte à la main, dodue et ronde, avec un plumage blanc ainsi que les pattes et le bec jaune. Aujourd’hui, ce genre de jouet ne se trouve plus sur le marché et peut être considéré comme une antiquité. Cette ferme était cependant l’un des premiers témoins de mon apprentissage envers le monde animal. Sans compter l’histoire du chat botté et celle du petit chaperon rouge et du grand méchant loup. vêques et Évêques de ces provinces et publié par leur ordre), Édition officielle conforme aux récentes modifications du droit canonique (Québec 1944), il y est mentionné que : « L’homme est un être composé d’un corps et d’une âme, et créé par Dieu à son image et à sa ressemblance. »

Photo: Archives Web

Du point de vue philosophique, l’homme est un animal raisonnable. Et en assaisonnement supplémentaire, je citerai ici Charles Robert Maturin, qui à la question précitée mentionnait : « Un être qui possède l’ignorance, mais non l’instinct de l’animal le plus faible. »

Je me rappelle également qu’il y avait deux volumes publiés par Larousse intitulés « La vie des animaux » dans la bibliothèque de mon paternel. J’ai donc perfectionné mon savoir et mes connaissances sur les bêtes grâce aux informations qu’ils contenaient. L’éventail y était assez élaboré. Il y avait les animaux domestiques et les animaux sauvages et les textes accompagnaient de charmantes illustrations.

Par la suite, je me suis aussi intéressé à l’astrologie, celle que j’appellerais ‘ zodiacal ’, où j’y ai découvert quelques animaux intéressants, qui en toute apparence correspondraient aux caractères de certains êtres humains. À ne pas confondre cependant avec l’horoscope, qui peut supposément prédire les meilleurs moments pour passer à l’action et auquel je n’attache aucune importance. Les premiers animaux que j’y ai découverts étaient le bélier et le taureau, suivis du lion, du scorpion, du sagittaire (animal fantastique) et du poisson. Ma curiosité n’étant pas satisfaite, j’ai complété avec l’astrologie chinoise. J’ai pu entre autres

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y étudier le rat, le buffle, le tigre, le lièvre, le dragon, le serpent, le cheval, la chèvre, le singe, le coq, le chien et le sanglier.

Tous ces animaux ont un caractère qu’on compare à celui de l’humain. Question de creuser encore dans cette quête de recherche, je me suis penchée sur l’astrologie amérindienne. J’y ai de nouveau rencontré une belle collection d’animaux, soit le faucon, le castor, le cerf, le pivert, le saumon, l’ours, le corbeau, le serpent, la chouette, l’oie, la loutre et enfin le loup.

Cette série diffère cependant d’avec les autres; elle y présente des animaux vivant librement dans la nature, bien que leur caractère soit aussi relié à l’homme. Par exemple : « le saumon courageux qui remonte la rivière à contre-courant ».

Se peut-il parfois que l’homme soit simplement un animal ? Le fameux catéchisme de 1944 en réponse à la question 64 mentionne ceci : « La gourmandise la plus dangereuse est l’ivrognerie, qui fait perdre la raison, rend l’homme semblable à la bête, et souvent le fait mourir. » Je vais tirer ma conclusion de la manière suivante : l’Homme est un esclave, de ses propres créations, de ses désirs, de ses idées, de ses lois, et de tout ce qu’il entreprend majoritairement. Humainement ou bêtement.

PHILIPPE BOUCHARD Homme * : Pour être en conformité avec nos lois concernant l’égalité des sexes, le mot homme inclut également la femme.

P.B.

C’est bien intéressant d’attribuer le caractère des bêtes à l’homme, et dans les circonstances il faut se poser la question : « Qu’est-ce que l’homme* ? » Au risque de choquer les fidèles de la laïcité, dans le catéchisme des provinces ecclésiastiques de Québec, de Montréal et d’Ottawa (approuvé le 20 avril 1888 par les Arche-

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LE JEU DEDE LA QUÊTE LE JEU LA QUÊTE par Jacques Carl Morin ET et Ginette PépinPÉPIN PAR JACQUES CARL MORIN GINETTE

Ce jeu consiste à remplir les rangées horizontales ainsi que les colonnes 1 et 20 à l’aide des

CE JEU CONSISTE À REMPLIR LES RANGÉESou HORIZONTALES QUEcase LESgrise COLONNES 1 ET 20 définitions, indices ou lettres mélangées déjà inscrites.AINSI Chaque représente une À lettre L’AIDEqui DES DÉFINITIONS, INDICES OU LETTRES MÉLANGÉES OU DÉJÀ INSCRITES. CHAQUE est à la fois la dernière lettre d’un mot et la première lettre du suivant.

CASE GRISE REPRÉSENTE UNE LETTRE QUI EST À LA FOIS LA DERNIÈRE LETTRE D’UN MOT ET LA PREMIÈRE LETTRE DU SUIVANT.

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Verticalement : VERTICALEMENT : 1- Science décrivant

Aliment de base Gardent le pape. les phénomènes physiques5- et humains deenlaChine.

Terre.

1- Science décrivant les phénomènes physiques et humains de la 20Terre. Séparent deux États.

Sympathique.

Tout de suite.

20- Séparent deux États.

6- Courbure du sourcil. Partie la plus basse entre deux montagnes. Énumération. Laissé à l’abandon (ULESESE). Adversaire.

HORIZONTALEMENT :

7- Grosses courges. Repas du soir. Petite grenouille arboricole.

Horizontalement :

1- Bande à part. Bien potelé. Lent, retardataire.d.

8- Sauf. Point cardinal. Grande envie. Personne qui commet un rapt.

2- Décapités (STEETE). Personnage créé par Antonine Maillet 1- Bande à part. Bien potelé. Lent, retardataire.

(UNAIGESO). Qui vient d’un autre pays.

9- Approximative (IRECMIPES). Géhenne. Voisin de la Hon3- Angle saillant supérieur à l’angle droit. Outil à lame. Pronom grie.

2- Décapités (STEETE). Personnage créé par Antonine Maillet (UNAIGESO). Qui vient d’un personnel. Ville natale de Jacques Cartier.

10- TNT. Prix littéraire français attribué à Gabrielle Roy en 1947

autre pays.

4- Dispositif mobile destiné au contrôle directionnel d’un navire. Saint-Jean Saint-Joseph ou Mistassini. Avant Dior.

(ANEFIM). Larves de mouche.

3- Angle saillant supérieur à l’angle droit. Outil à lame. Pronom personnel. Ville natale de Jacques Cartier.

4- Dispositif mobile destiné au contrôle directionnel d’un navire. Saint-Jean Saint-Joseph ou Mistassini. Avant Dior.

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PAR HÉLÈNE HUOT RIRE ET SOURIRE AVEC WOODY ALLEN

- «Quand j’ai été kidnappé, mes parents ont tout de suite agi : ils ont loué ma chambre.»

- «Vous vous faites analyser ? - Oh, depuis quinze ans seulement. Encore un an, et après j’essaie Lourdes.»

- «J’ai pris un cours de lecture rapide et j’ai pu lire «Guerre et Paix» en vingt minutes. Ça parle de la Russie.»

- «Je tiens beaucoup à ma montre, c'est mon grand-père qui me l'a vendue sur son lit de mort. »

- «Je ne crois pas en l’au-delà mais j’emmènerai quand même des sous-vêtements de rechange.»

[Woody Allen, réalisateur, acteur et humoriste américain, né à New York en 1935]

PARLER POUR PARLER 1. Colin, Grondin et Saint-Pierre sont des noms de famille. Qu’ont-ils d’autre en commun ?

2. En 1931, le livre « Alice au pays des merveilles » a été censuré, les autorités jugeant indécent de faire parler des animaux comme des humains. Cela se passait : a. en Chine ; b. aux États-Unis ; c. en Italie.

3. Une partie de scrabble ? Retrouvez l’animal qui se cache dans chacun des ensembles suivants : AAERTUU ; ABBINOU ; AACEHMU ; ADEGPRU ; EEMOUTT. 4. Comment appelle-t-on une personne qui manque de courage et de détermination ?

5. Je sers à désigner la pièce de un dollar canadien. Qui suis-je ?

6. Bestiaire, bétail et bêtise appartiennent à la même famille étymologique. Vrai ou faux ?

7. La psychologie s’intéresse aux comportements des êtres humains ; comment s’appelle la science qui s’intéresse aux comportements des espèces animales ?

8. Religieux catholique italien, né en 1181 et mort en1226, il est considéré comme le saint patron des animaux. De qui s’agit-il ?

9. Le commerce où l’on vend des petits animaux de compagnie s’appelle une animalerie ou une ménagerie ?

10. Mettez au pluriel : chauve-souris ; coq-à-l’âne ; loup-garou ; maître-chien ; œil-de-bœuf ; pied-de-nez ; pied-de- poule.

VOUS ME CONNAISSEZ, MAIS SAVEZ-VOUS COMMENT JE M’APPELLE ?

Pathologie du pied qui consiste en une déviation en dehors du gros orteil ; on m’appelle souvent « oignon ».

J’attends de vos nouvelles…

Vous aimez les mots. Vous avez des commentaires à formuler ou des suggestions à faire concernant cette chronique. Rien de plus simple. Écrivez-moi à hu-go@sympatico.ca. Cela nous permettra d’échanger sur des questions qui vous intéressent et d’enrichir par le fait même les futures chroniques. Merci à vous ! Les réponses page 29.

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Inépuisable muse animale Dans mon métier d’écrivain, j’aime me servir des animaux pour rehausser l’intérêt humain de mes œuvres. L’affirmation peut sembler contradictoire, mais puisqu’il y a de l’animal en nous, je n’ai pas à rougir de cette charmante incohérence. C’est donc avec plaisir que je propose aux lecteurs un court extrait du roman Chaleur animale réalisé grâce à une bourse du Conseil des arts et des lettres du Québec.

– Il n’y a pas de sens à la vie. Quel serait donc le sens de la vie du lapin ? N’oublions pas que de son point de vue, sa vie compte autant que la nôtre. Le lapin veut vivre une journée de plus, puis encore une autre et ainsi de suite. L’animal n’a aucun objectif, si ce n’est de survivre, et si possible de se sentir bien aujourd’hui.

La vie a comme seul sens de continuer. C’est son unique plan de match.

Sitôt assise, Gabrielle remarqua les gants neufs que Julien avait négligemment déposés sur la table. Sans attendre les présentations, elle se saisit d’un gant de velours noir, l’ajusta à sa main, puis imita le geste du chat dont la patte caresserait un être imaginaire.

– Je vous trouve pessimiste, rétorqua Julien.

– Grrr, grrr, fit-elle en un geste au charme irrésistible.

Hypnotisés par l’audace de cette étrange réaction, Marc et Julien ne savaient que répondre. Diane profita de la période de flottement pour procéder enfin aux présentations. Très tôt, la conversation bifurqua sur la zoothérapie.

– Dans mon travail, quand je raconte des éléments anecdotiques qui tendraient à démontrer d’autres motivations chez l’animal, on me traite de charlatane plongée jusqu’aux oreilles dans le délire des superstitions. Si au contraire je fais valoir qu’objectivement, il n’y a pas de sens à la vie, on me traite d’intrigante qui cherche à détourner les vieillards de leurs croyances.

– Croyez-vous que nous pouvons apprendre des animaux ? demanda Julien, qui sans s’en rendre compte vouvoyait Gabrielle.

Il avait posé sa question pour le plaisir d’entendre cette femme romantique lui répondre.

Photo: Camille-Amélie Koziej-Lévesque

– La plupart des animaux vivent dans le présent, ils profitent d’aujourd’hui en laissant à demain les problèmes de demain. Ils ont en eux la sagesse du carpe diem que les Romains connaissaient. Carpe diem, littéralement : « prends le jour ». Les humains en connaissent le principe, les animaux le mettent en pratique.

Prends le jour qui passe puisque de demain, nul n’est certain.

On me dira qu’il y a des exceptions. Ainsi, les écureuils font des provisions. J’ai pitié de ces petites bêtes qui connaissent l’angoisse de l’avenir. Quand je les vois au parc, je vais à leur rencontre. Ils me reconnaissent, joignent leurs mains en une prière et me disent : « Des arachides, s’il vous plaît, des arachides pour ma survie. » J’en garde toujours dans mes poches.

Joignant le geste à la parole, elle sortit une poignée d’arachides de son manteau. Marc et Julien s’étonnaient de la fascination qu’exerçait l’amie de Diane sur eux. Quand Gabrielle leur avait parlé de l’écureuil, elle avait mimé les gestes de prière de l’animal tout en prenant une voix aux incantations suppliantes et quelque peu enfantines pour demander les arachides.

– À quelques exceptions, ils nous apprennent donc à vivre dans le présent ?

– Oui, et on devrait suivre leur exemple. Dans la vie, on s’inquiète beaucoup plus de ce qui pourrait nous arriver que de ce qui nous arrive vraiment. Notre rapport avec l’argent nous angoisse au point de tout gâcher. Les animaux, eux, ne pensent pas en termes d’argent et de réussite. Ils se font parfois des provisions de survie, mais ils ne mettront pas la nature à sac pour accumuler des richesses.

– S’il n’y a pas de sens à la vie, nous serions dans ce monde sans raison et sans but ? s’étonna Julien. Pour les animaux, passe encore, mais nous sommes des humains.

– Nous sommes des animaux; des animaux qui ne veulent pas l’admettre.

– Voilà la zoothérapeute qui parle, déclara Diane, un peu jalouse de l’attention dont bénéficiait Gabrielle. J’imagine que par déformation professionnelle, tu vas nous annoncer que les animaux nous font découvrir le vrai sens de la vie.

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YVES POTVIN

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Novembre Considéré également comme le mois des morts, novembre m'aide à chercher, à comprendre le sens de la vie et de la mort.

J'ai en mémoire cette phase célèbre de Félix Leclerc : La mort, il y a plein de vie dedans !

Doris Lussier, écrivain-humoriste qui incarnait le Père Gédéon dans les années 70-80, offre aussi une belle réflexion sur la mort. « J'ai été un bon vivant, je veux être un bon mourant. La mort est devenue une compagne avec qui je converse quotidiennement... Je l'ai apprivoisée. J'ai même appris à l'aimer. Car je sais qu'un jour, c'est elle qui va me délivrer, quand mon mal de vivre sera plus grand que ma capacité de l'endurer. Ce que je trouve de beau dans le destin humain, malgré son apparente cruauté, c'est que pour moi mourir, ce n'est pas finir, c'est continuer autrement. Un être humain qui s'éteint, ce n'est pas un mortel qui finit, c'est un immortel qui commence. La tombe est un berceau et le dernier soir de notre vie temporelle est le premier matin de notre éternité. La mort, ce n'est pas une chute dans le noir, c'est une montée vers la Lumière. Quand on a la vie ce ne peut être que pour toujours. La mort ne peut pas tuer ce qui ne meurt pas. Or notre âme est immortelle. Il n'y a qu'une chose qui peut justifier la mort, c'est l'immortalité. Mourir au fond, c'est aussi beau que de naître. Est-ce que le soleil couchant est aussi beau que le soleil levant? Un bateau qui arrive à bon port, n'est-ce pas un événement heureux ? »

J'ai lu aussi le livre La vie après la vie du médecin américain Robert Moody. Des gens y témoignent de leurs expériences de mort imminente : quand leur cœur s'est arrêté, ils ont vu leur ’ corps astral ou spirituel ’ flotter. Puis, ils ont été témoins de toutes les opérations de réanimation. Certains racontent être passés dans un tunnel, avoir été attirés vers une Lumière réconfortante et chaude et rencontré des êtres chers. Ces lectures sont passionnantes !

De plus en plus de médecins aux États-Unis, au Canada et en France font des découvertes extraordinaires à ce sujet. La science de la physique quantique propose que nous ne sommes pas juste un corps physique, que l'âme, l'esprit existent réellement ! Bien sûr, il faut discerner le vrai du faux dans ce genre de lectures. Mais je suis heureuse de constater que beaucoup de gens, entre autres des hommes de science qui étaient sceptiques au départ, apportent maintenant des preuves de la survie de notre âme.

Photo: Archives Web

Novembre, mois mal aimé, mois mal compris. On l'étiquette comme morose, comme ’ plate ’. On l'ignore, on souhaite qu'il passe le plus vite possible. Pourtant, il nous amène, tout comme la terre et la nature, à nous reposer ! Voilà pourquoi j'ai le goût de lui rendre hommage !

Combien d'entre nous avons vécu des expériences spirituelles de ce genre, mais les avons tues de peur d'être jugés, de se faire traiter d’illuminés ou de détraqués.

Or, les personnes qui ont osé raconter, disent de façon unanime qu'elles n'oublieront jamais leur expérience et qu'elles en sont transformées à jamais. Elles rapportent que c'est l'AMOUR qui est l'essence de notre être entier, et que notre vie sur Terre est un passage et que la mort est une seconde naissance.

CHRISTIANE VOYER

Après avoir lu ce beau témoignage, je me suis senti remplie d'espoir et de consolation spirituelle. Depuis mon enfance que je suis en recherche, que je me pose ces questions essentielles, existentielles : « D'où je viens ? Où vais-je ? Ai-je une âme ? Quel est le sens de ma vie sur terre ? » Que nous soyons pape ou itinérant, riche ou pauvre, nous sommes en recherche pour avoir des réponses à ces questions. Pourquoi sommes-nous nés dans telle ou telle famille ? Sur cette planète, qui est la terre ?

J'ai beaucoup lu sur la situation dramatique des migrants et je me disais qu'au fond, nous sommes tous des migrants sur Terre, que nous sommes de passage et que notre vraie maison est la Maison de notre Créateur, notre Père des Cieux. Je pense au film E.T. de Spielberg, dont l'extraterrestre dit au jeune garçon qu'il s'ennuie et veut retourner à sa maison en pointant son doigt vers le Ciel.

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Moment présent Tout commence par la pensée, je deviens ce que je pense. Si je pense que je suis un bon à rien (je l'ai souvent pensé), je ne serai assurément pas très bon en quoi que ce soit. Mais si je pense que je peux faire quelque chose de bien pour moi, alors avec le temps et les actions nécessaires, j'arriverai à atteindre mes buts. Trois de ces buts sont fondamentaux (fondé sur le mental !). Premièrement : m'aimer. Deuxièmement : me connaître. Troisièmement : mettre en action mes forces. Mon idéal est de vivre en harmonie avec mes pensées, mes sentiments et mes actions. Je veux que « les bottines suivent les babines ».

J'habite en chambre maintenant, moi qui étais sans adresse fixe depuis 2009, et je profite de ma nouvelle liberté. Mon but est de trouver un vrai petit nid d'amour, un appart avec cuisine, salle de bain et chambre. Je pourrai alors me concocter de bons petits plats « de moi à moi ! ». Le journal me permet d'être de plus en plus autonome, mais également de sortir de mon isolement (merci de l'acheter). Je sors aussi de l'isolement en communiquant plus fréquemment avec ma famille, mon fils ─ je suis grand-papa d'une petite fille de 1 1/2 an.

Je peux dire sans ambages que je suis heureux, mais conscient d'une certaine fragilité. Je me trouve des moyens pour changer des habitudes malsaines et je retire une grande satisfaction d'accomplir des actions en ce sens.

MARIO RAYMOND Photo: Camille-Amélie Koziej-Lévesque

Je vous cite un texte de Sathya Sai Baba, maître spirituel indien : « Lorsque trois personnes vivent en harmonie dans une maison, le foyer devient un délice, un véritable paradis. Mais, si les trois personnes sont en désaccord et en dysharmonie, il ne peut y avoir rien de pire, cela devient un enfer. Le paradis et l'enfer reposent sur le comportement humain. Notre corps ressemble à cette maison dont les trois personnages sont : le mental (la pensée), les actions et les paroles. L'harmonie entre eux est l'apanage de l'être humain. La pensée produite par le mental doit être réalisée dans l'action. Quand vous manifestez l'unité des trois, vous éprouverez la vraie joie ».

Lorsque j'ai écrit ma lettre d'adieu à la cocaïne (Adieu miss, La Quête juillet-août 2015), j'étais à la rue et sans le sou. Depuis ce temps, je pratique cette idée d'unité avec moi-même. J’ai fait face à un deuil pénible et j'ai eu un petit écart de conduite, mais je me suis vite relevé. Je suis prêt maintenant pour une nouvelle vie. Après la rue, j'ai demeuré à la maison Lauberivière pendant un mois. Je me suis enligné sur l'abstinence, la discipline et les efforts (pas d'effort, pas de confort). J'ai décidé d'être le capitaine de mon bateau, de croire que la vie est bienveillante et que je peux changer des choses.

Photo: Archives Web

Comment je me sens là ? Quelles sont mes pensées ? Ces questions me connectent au moment présent. La vie n'est pas ailleurs que dans le ici et maintenant. Mes pensées déterminent ce que sera mon état d'âme.

Conscience

Il faut faire preuve de patience Pour atteindre la paix de la conscience Après avoir été atteint par le tumulte douloureux d'un virus spirituel odieux Dont on s'est dégagé Parfois, après de longues années Pour atteindre enfin la sérénité.

Il aura fallu bien des questions Il aura fallu bien des réflexions Mais, ces écueils, malgré à bon port, nous sommes arrivés.

GAÉTAN DUVAL

Et, de notre mer intérieure

le calme goûté On apprécie enfin de la nature, toute la gratuité Qui nous enveloppe de sa chaleur, de sa bonté On peut enfin offrir à ses amis Un visage épanoui

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LA QUÊTE

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Témoignage pour les médecins, artistes et juristes À la bibliothèque, il y avait quelques vieilleries poétiques, des choses sur le pays, Ô nord mon amour , des soupçons d'Orient, du vrai sur la vie, des mots délicieux, des duretés comme « maudit chien », des auteures amérindiennes, un moine zen qui écrit sur la nature, l'amour, ses chemins, des passages sur la cruauté physique, de l'intellectualisme, des passions des siècles passés et d'aujourd'hui, des modernités, des mots comme Dark fleur de nuit, des amants défigurés, Le fou solidaire. Nulle trace je n'ai pu trouver sur l'ensemble des tortures liées aux technologies secrètes faites aux artistes et aux modèles d'aujourd'hui. Bien sûr, Nelligan à l'asile psychiatrique, Alys Roby... Oui, il y a les vidéo sur Youtube avec figuration de femme mannequin à la hache médiévale ou enchaînée devant le miroir et il y a le groupe Radiohead... La vieille chanson Criminal Mind, etc. Les publicités de mode Dolce & Gabbana et Philips exposant des femmes captées dans des écrans. Le film Une vie volée, Jeune fille interrompue.

Moi, finalement, je suis très peu aimée et n’ai que peu de liberté d'expression en ce monde. Je suis aussi privée de mon naturel, de paix et de mes talents. En plus, torturée partout sur cette planète.

Je n'ai donc pas mené mon petit bonhomme de chemin facilement, ni fait le choix de travailler sur papier ou en mode enregistrement (très peu). Partout, on m'a massacrée jour et nuit comme si une éternelle guerre allait être vécue, voulant s'assurer que je n'aie jamais plus de feu sacré, ni de beauté, ni la moindre vraie possibilité de vivre heureuse et vraiment m'amuser !

voler du sang, des organes, des os, des muscles, des nerfs, de subir des greffes et des anesthésies de façon illégale. Lasse que l'on me fabrique des défauts, que l'on trafique mes chairs, que l'on me torture l'imaginaire et de subir la vulgarité de paroles et la méchanceté, etc.

OÙ EST LA POÉSIE EN CE MONDE POUR MOI ?

Faut-il qu'il ne me reste plus que le rayon « poésie » à la bibliothèque. Je préfèrerais être une petite modèle artiste en mouvement, heureuse amoureuse dans sa cabane à moineau!

CONSEILS À LA SOCIÉTÉ : Parlez mieuxde vos vieux secrets sur la criminalité, du mouvement Fluxus en art, de vos droits d'auteurs, de reproduction, de procréation, des vies et corps d'enfants trafiqués et contrôlés dans leur développement.

Pensez plus sérieusement au respect de la vie privée, à vos chirurgicomanies clandestines, au développement naturel, à la vraie santé, au respect de l'identité, à la sexualité, à la paix et à la reconnaissance des vraies victimes.

Cessez de dire des banalités sur le voyeurisme, l'espionnage artistique, la psychiatrie, la torture mentale, le terrorisme, les otages, la technologie, les stéréotypes! Il y a en ce monde de l'exploitation « de vies privées, de corps, de mouvements, de formes, d'expressions et d'esprit ! »

Ils se diront plus créatifs, plus cultivés, plus modestes, plus responsables, pacifiques, plus cool et naturels, auront de vrais amis et s'en sortiront pour avoir dans le passé travaillé à laisser des traces et auront évolué. Quant à moi, vous savez, il y a très peu de moi qui me reste.

N. B. Je n'aime pas devenir l'avocate du diable... Moi,qui avec un artiste autodidacte en Asie avais autrefois comme mouvement artistique un courant que je baptisais le « naturel expressif »

L'on abstrait de mon corps, de ma vie, toute belle nature que je forme. On me chimifie même si je ne vois pas de médecin et rien de ceci n'est jamais admis, ni même les autres vraies conditions inhumaines auxquelles je suis soumise... En plus, je suis durement psychiatrisée. Une chose banale à mon sujet de fée du logis, je me retrouve comme vieille patate endormie, « charcutée clandestinement ».

P.S Ne faites pas de mal à mon fiston, à mon papa ancien professeur de finance à l'université et ne volez pas mon chum.

Je souriais sur la rue !

FLORIANNE

Je sais, vous êtes moderne d'Amérique et vous avez vos centres d'art thérapie, mais j'aimerais vous signifier que ce que l'on me fait subir en société est la chiennerie la plus scandaleuse au monde et que s’il y a la guerre c'est qu'il y en a qui se prennent pour d'autres...

Je suis lasse de me faire expulser de pays, de mes logements, des foyers, de me faire séquestrer, défigurer, violer, voler, empuanter, masculiniser, seringuer illégalement, microdoser, transgéner, chimifier, de devenir moche dans la vie, malheureuse, ennuyeuse, de moins bien m'exprimer, de perdre mon inspiration, de me faire intimider, de parfois devenir très méchante, d'être « lobotomisée » et amputée de mon corps, de me faire

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Liberté, je te tiens... difficilement Dès la naissance, l'homme est dépendant D'une vie tracée, et ce, pour fort longtemps, Qu'il vienne d'une famille de notre temps, et ça, sans égard à l'éducation de ses parents;

Photo: Archives Web

Il appert que les chanceux qui sont riches, La vie les comble de douceurs et de fétiches La perception de la vie leur apparaît meilleure, mais leurs avoirs comportent aussi des peurs; L'enfant, comme l'animal, se moule à son milieu et s'invente des mondes qui lui sont silencieux Parfois, il compense son manque d'amour par des objets, jouets qu'il trouve tout autour;

In memoriam

Ainsi, ses jeux sont l'expression de la liberté Qu'il exerce dans un cadre bien limité, L'espace à cet âge est son intériorité Et ses gestes l'amènent vers son identité;

d'Anne Hébert (1916-2000)

La vie adulte nous offre des vécus et de grands choix Or, notre sensibilité nous place en grand désarroi Nos échecs cherchent les « pourquoi » de nos insuccès Et l'émergence de notre haine nous invite à l'excès; Les méandres de la vie créent des antinomies Dans nos villes, en solitaire et sans amis, D'où, la liberté s'exerce dans la démesure Certains en profitent, d'autres en sont esclaves; Sartre nous condamne à inventer notre liberté Par éveil de notre conscience, « le moi est j'existe » Notre intérieur s'ouvre « au monde par l'existence » Croire en la vie, c'est l'espoir vers le bonheur...

L'être humain se cherche, il donne ce qu'il a reçu Ainsi, le pardon est une réponse : un gage d'amour...

RODRIGUE GAGNÉ EXTRAIT DU RECUEIL SYMBIOSE L'HOMME ET SES MILIEUX DE VIE 12 DÉCEMBRE 2009

C'est votre songerie Anne qui nous fait et nous

défait notre nuit et vos doigts de fée à même l'alarme tissent et

le fil et la trame de notre

obscure fraternité et votre ombre portée où se lisent les

allongements du crépuscule

de nos âmes exténuées et la couleur de vos ébats et le lourd silence

de vos entretiens d'où je

tire d'émouvantes sentences et les fous de Bassan qui à la fin se fracassent à tue-tête

contre vos rêves inachevés

lorsque des rocs trop durs

et une existence secrètement

batailleuse ne montrent

qu'à grand'peine votre

labeur et votre résistance

votre opiniâtre désir de durée et c'est bien vous et je crois vous reconnaître Schéhérazade auprès d'un Christ vert-de-gris Anne meurtrie quoique joyeuse

au bras d'un Shiva

de bronze.

JEAN-PIERRE

Feu Rodrigue Gagné est le généreux donnateur qui a légué plus de 20 000 $ à La Quête.

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Photo: Camille-Amélie Koziej-Lévesque

Je suis tanné de me sentir jugé...

Ils ne se parlent plus

Photo: Camille-Amélie Koziej-Lévesque

Au clair de lune… ils ne se parlent pas

La télévision est branchée et bouches ouvertes Ils avalent les salades infectes des fast-foods de l’esprit Le sang coule sur l’écran L’horreur augmente la cote d’écoute Sur toutes les chaînes le sang dégoûte Au nom de Dieu et d’Allah Au nom du pays et de la raison d’état

J'ai eu diverses conversations avec des personnes qui ont eu des enfants. Plusieurs semblent chercher à me convaincre que leur misère est plus grande que la mienne.

ils tuent ils tuent

J'aimerais leur dire qu'on a chacun nos vies. Que je sais que d'être parents, pour eux, équivaut à une vie difficile.

Les réfugiés avancent sur les routes De la nation en déroute Dans le bruit de la mitraille La douleur traverse l’écran Et descend jusqu’aux entrailles

Ma vie m'a apporté de grandes difficultés et je n'ai pas à prendre les responsabilités des autres sur mes épaules. Il appartient aux parents d'éduquer leurs enfants.

Tous ces morts et tout ce sang

J'ai travaillé. J'aurais voulu une famille mais ça n’a pas été possible. Il ne faut pas me le reprocher car j'ai toujours fait ce que j'ai pu.

Ils ne se parlent plus

ils ne se parlent pas

On a tous un certain niveau de handicap dans la vie.

Le mien était grand et j'en ai beaucoup souffert. Je ne suis pas ici pour sauver l'humanité ni pour payer pour les autres qui sont "consternés" par les comportements de leurs jeunes et les valeurs véhiculées actuellement dans la société. Je ne veux pas servir d'exemple au détriment de ma qualité de vie.

La télévision abolit les distances Au clair de lune qu’ils n’ont pas vu J’ai pleuré sur la colline Devant la ville meurtrie d’antennes Sur les toits des maisons dans le soir PAR : ANDRÉ LEGAULT EXTRAIT DU RECUEIL ‘’ LE RETOUR DE JEAN RÊVE ’’ PUBLIÉ AUX ÉDITIONS GID QUÉBEC, 2012

Chacun doit supporter son lot, et dans mon cas, celui d'être un petit dernier de famille. C'est un calvaire que de supporter les reproches de tous ceux qui m'ont précédé. Tout le monde devrait le savoir. « Je ne suis pas le petit Jésus supportant tous les péchés du monde ».

JEAN LAPOINTE

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Ressources Aide sociale ADDS Association pour la défense des droits sociaux 301, rue Carillon, Québec Tél. : 418 525-4983 Maison de Lauberivière Centre de jour 401, rue Saint-Paul, Québec Tél. : 418 694-9316 centredejour@lauberiviere.org Relais d’Espérance Aider toute personne isolée et en mal de vivre 1001, 4e Avenue, Québec Tél. : 418 522-3301 Rendez-vous Centre-ville Centre de jour 525, rue St-François Est Tél. : 418 529-2222 Rose du Nord Regroupement des femmes sans emploi 418 622-2620 www.rosedunord.org Aide aux femmes Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) Formé pour vous épauler!

418-648-2190 ou 1-866 LE CAVAC Centre femmes d'aujourd'hui Améliorer les conditions de vie des femmes 1008, rue Mainguy, Québec Tél. : 418 651-4280 c.f.a@oricom.ca www.centrefemmedaujourdhui.org Support familial Flocons d'espoir Écoute et aide matérielle pour les femmes enceintes 340, rue de Montmartre, sous-sol, porte 4, Québec Tél. : 418 683-8799 ou 418 539-2939 flocons.espoir@videotron.ca Violence Info Sensibilisation, information et intervention pour contrer la violence conjugale et la maltraitance envers les aînées. accueil@violenceinfo.com www.violenceinfo.com Alphabétisation Alphabeille Vanier 235, rue Beaucage, Québec Tél. : 418 527-8267 alphabeille@qc.aira.com Alpha Stoneham 926, rue Jacques-Bédard, bureau 202 Tél. : 418 841-1042 alphastoneham@ccapcable.com www.alphastoneham.com Atout-lire 266, rue Saint-Vallier Ouest, Québec Tél. : 418 524-9353 alpha@atoutlire.ca www.atoutlire.ca Lis-moi tout Limoilou 798, 12e Rue, 1e étage, Québec Tél. : 418 647-0159 lismoitout@qc.aira.com La Marée des mots 3365, chemin Royal, 3e étage, Québec Tél. : 418 667-1985 lamareedesmots@oricom.ca www.membre.oricom.ca/lamareedesmots Détresse psychologique Centre de crise de Québec Tél. : 418-688-4240 ecrivez-nous@centredecrise.com www.centredecrise.com Centre de prévention du suicide 1310,1re avenue, Québec Tél. : 418 683-4588 (ligne de crise) www.cpsquebec.ca Communautés solidaires 5, rue du Temple, Québec Tél. : 418 666-2200 info@communautessolidaires.com www.communautessolidaires.com Tel-Aide Québec Tél. : 418 686-2433 www.telaide.qc.ca

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Tel-Jeunes Tél. : 1 800 263-2266 www.teljeunes.com Entraide Carrefour d’animation et de participation à un monde ouvert (CAPMO) 435, rue du Roi, Québec Tél. : 418 525-6187 poste 221 carrefour@capmo.org www.campo.org Fraternité de l'Épi Aide aux personnes vivant de l’exclusion par la création d’un lien d’appartenance 575, rue Saint-François Est Tél. : 418 523-1731 Hébergement Maison de Lauberivière Pour hommes et femmes démunis ou itinérants 401, rue Saint-Paul, Québec Tél. : 418 694-9316 accueil.hommes@lauberiviere.org www.lauberiviere.org L'Armée du Salut et La maison Charlotte Hébergement hommes 14, côte du Palais, Québec Tél. : 418 692-3956 poste 1 Hébergement femmes 5, rue Mc Mahon, Québec Tél. : 418 692-3956 poste 2 www.armeedusalut-quebec.ca Maison Revivre Hébergement pour hommes 261, rue Saint-Vallier Ouest, Québec Tél. : 418 523-4343 info@maisonrevivre.org www.maisonrevivre.net SQUAT Basse-Ville Hébergement temporaire pour les 12 à 17 ans 97, rue Notre-Dame-des-Anges, Québec Tél. : 418 521-4483 coordo@squatbv.com www.squatbv.com Gîte Jeunesse Hébergement temporaire pour garçons de 12 à 17 ans Résidence de Beauport 2706, av. Pierre Roy, Québec Tél. : 418 666-3225 Résidence de Ste-Foy 3364, rue Rochambau, Québec Tél. : 418 652-9990 YWCA Hébergement et programme de prévention de l’itinérance et de réinsertion sociale pour femmes (La Grande Marelle) 855, av. Holland, Québec Tél. : 418 683-2155 info@ywcaquebec.qc.ca www.ywcaquebec.qc.ca Réinsertion sociale Maison Dauphine Pour les jeunes de 12 à 24 ans 31, rue D’Auteuil, Québec Tél. : 418 694-9616 courrier@maisondauphine.org www.maisondauphine.org Prostitution La Maison de Marthe 75, boul. Charest Est, CP 55004 Québec (Québec) G1K 9A4 Tél. : 418 523-1798 info@maisondemarthe.com www.maisondemarthe.com P.I.P.Q. Projet intervention prostitution Québec 535, av. Des Oblats, Québec Tél. : 418 641.0168 pipq@qc.aira.com www.pipq.org Soupe populaire

Maison de Lauberivière (Souper) 401, rue Saint-Paul, Québec Tél. : 418 694-9316 stephane.deslauniers@lauberiviere.org Soupe populaire Maison Mère Mallet (Dîner) 745, Honoré-Mercier, Québec Tél. : 418 692-1762 mallet1849@gmail.com Santé mentale La Boussole Aide aux proches d’une personne atteinte de maladie mentale 302, 3e Avenue, Québec Tél. : 418 523-1502 laboussole@bellnet.ca www.laboussole.ca Centre Communautaire l'Amitié Milieu de vie 59, rue Notre-Dame-des-Anges, Québec Tél. : 418 522-5719 info@centrecommunautairelamitie.com www.centrecommunautairelamitie.com Centre d’Entraide Émotions 3360, de La Pérade, suite 200, Québec Tél. : 418 682-6070 emotions@qc.aira.com www.entraide-emotions.org La Maison l'Éclaircie Troubles alimentaires 2860, rue Montreuil, Québec Tél. : 418 650-1076 info@maisoneclaircie.qc.ca www.maisoneclaircie.qc.ca Le Pavois 2380, avenue du Mont-Thabor, Québec Tél. : 418 627-9779 Téléc. : 418 627-2157 Ocean Intervention en milieu Tél. : 418 522-3352 Intervention téléphonique Tél. : 418 522-3283 Parents-Espoir Soutien et accompagnement des parents 363, de la Couronne, bureau 410, Québec Tél. : 418-522-7167 Service d'Entraide l'Espoir 125, rue Racine, Québec Tél. : 418 842-9344 seei@videotron.ca www.service-dentraide-espoir.org Relais La Chaumine 850, 3e Avenue, Québec Tél. : 418 529-4064 chaumine@bellnet.ca www.relaislachaumine.org TOXICOMANIE Al-Anon et Alateen Alcoolisme Tél. : 418 990-2666 www.al-anon-alateen-quebec-est.ca Amicale AlfA de Québec 75, rue des Épinettes, Québec Tél. : 418 647-1673 info@amicale-alfa.org www.amicale-alfa.org Point de Repères 225, rue Dorchester, Québec Tél. : 418 648-8042 www.pointdereperes.com VIH-SIDA MIELS-Québec Information et entraide dans la lutte contre le VIH-sida 625, avenue Chouinard, Québec Tél. : 418 649-1720 Ligne Sida aide : 418 649-0788 miels@miels.org www.miels.org

Café rencontre Centre-Ville Déjeuner et dîner 796, rue St-Joseph Est, Québec Tél. : 418 640-0915 info@caferencontre.org www.caferencontre.org

LA QUÊTE

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Photo: Archives Web

MERCI À TOUS

RÉPONSES DE PARLER POUR PARLER

NOS PRÉCIEUX

2. En Chine.

PARTENAIRES !

1. Ce sont aussi des noms communs qui, tous les trois, désignent un poisson.

3. AAERTUU = taureau. ABBINOU = babouin. AACEHMU = chameau.

ADEGPRU = guépard. EEMOUTT = mouette.

4. Une poule mouillée.

5. Le huard.

PARTENAIRES OR

6. VRAI.

• Centraide

7. L’éthologie est l’étude des comportements des espèces animales dans leur milieu naturel ou non; elle fait partie de la biologie.

PARTENAIRES ARGENT

8.

• CKRL FM 89,1 • CSQ • Impressions Stampa PARTENAIRES BRONZE • Audiothèque • Bob photographie • Épicerie Alfred-Moisan • Morin, Desrochers, Beaulieu • Poils & Plumes

Saint François d’Assise. Considérant les animaux comme des créations vivantes de Dieu, il est devenu le saint patron des animaux ; le jour de sa fête (4 octobre) a été retenu comme « Journée mondiale des animaux » lors du Congrès international pour la protection des animaux tenu à Florence en 1931.

5- Aliment de base en Chine. Gardent le pape. Sympathique. Tout de suite.

9. Ce commerce s’appelle une animalerie. La ménagerie est un lieu qui sert à garder et à présenter des espèces animales oubasse exotiques ; la montagnes. ménagerieÉnumération. est le précurseur 6- Courbure du sourcil.

Partierares la plus entre deux Laissé àdu jardin l’abandon (ULESESE). Adversaire. zoologique.

7- Grosses courges. du soir. Petite grenouille arboricole.

10. Des chauves-souris ; desRepas coq-à-l’âne ; des loups-garous ; des maîtres-chiens ; des œils-de-bœuf ; des pieds-de-nez ; des pieds-depoule.

8- Sauf. Point cardinal. Grande envie. Personne qui commet un rapt.

9- Approximative (IRECMIPES). Géhenne. Voisin de la Hongrie.

RÉPONSE QUI SUIS-JE? 10- TNT. Prix littéraire

français attribué à Gabrielle Roy en 1947 (ANEFIM). Larves de

mouche.

Hallux valgus, nom masculin, du latin hallus, «gros orteil» et valgus «tourné en dehors».

SOLUTION LES MOTS CROISÉS

• Les Colocs

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• Le Bal du Lézard

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• Inter-Marché St-Jean

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PARTENAIRES INCONDITIONNELS (depuis plus de 5 ans !)

• Maison Revivre • Michel Yacoub

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PARTENAIRES AD VITAM AETERNAM • Claude Gallichan, chiropraticien • Yves Boissinot

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Ton monde

Photo: Camille-Amélie Koziej-Lévesque

Je suis jeune et innocente mais combien de temps le resterai-je dans ton monde…?

Tu es brisé, tout comme moi Je suis bien mieux seule Personne vers qui me tourner et rien que je ne peux appeler « mien ».

J’entends ton rire moqueur au loin Je prononce des mots que jamais ton monde ne pourrait comprendre.

J’ai été vaincue, tout comme toi J’ai un cœur de pierre Rien ne peut réparer ce qui a été brisé ni ramener notre innocence d’hier.

Tu te fais du mal, tout comme moi Lorsque je le ressens en moi, je me souviens pourquoi je fuis ton monde.

Déshonorée par ton monde Hantée par ton monde Tu me retiens au sol et rien ne peut calmer ma peur.

Mon sang est froid comme la glace Comme tu me l’as si bien appris : « Ne fais preuve d’aucune émotion ou tu seras facilement détruite ».

Je sens ton regard peser sur moi J’en tremble de rage Je suis impuissante et ne peut rien faire pour ma défense.

Mais tu es seul, tout comme moi Lorsque j’ouvre les yeux en me rappelant dans quel monde je vis.

Déshonorée par ton monde Hantée par ton monde Tu me retiens au sol et rien ne peut calmer ma peur.

Je suis fatiguée, tout comme toi Tout ce que je croyais vrai, n’était en fait qu’une illusion.

Je parle de choses que ton monde ne pourrait jamais comprendre et tu t’acharnes à me contredire, m’empêchant d’avancer et imprégnant mon cœur de haine.

Et je sens toujours ton souffle sur ma nuque…

J’évite pathétiquement les miroirs car c’est lorsque je croise ton regard vide, que je réalise à quel point ton monde m’a changé…

ROSALIE ST-LAURENT

Un autre sacrifice pour faire taire un tourment Mais ton monde ne le comprend pas.

Je suis en colère, tout comme toi Des milliers de feux brûlent C’est un endroit sombre duquel je ne pourrai jamais ressortir.

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DÈS LE 7 SEPTEMBRE

RADIO 89,1 BALADO DISPONIBLE SUR ITUNES ÉCOUTE EN DIRECT WWW.CKRL.QC.CA

Les mesures d’austérité des gouvernements mettent en péril le droit à l’éducation !

austerite.lacsq.org

Note pour Karyne : Mettre cette pub le plus petit possible. Tu peux jouer avec les éléments si tu veux.

LA QUÊTE EST DIFFUSÉE PAR TÉLÉPHONE VIA

La Quête est diffusée par téléphone via

inc AUDIOTHÈQUE POUR PERSONNES DE L’IMPRIMÉ DU QUÉBEC INC Audiothèque pour PersonnesHANDICAPÉES Handicapées de l'Imprimé du Québec

Québec 418 627-8882 Montréal 514 627-8882 Ailleurs au Québec 1-877 393-0103 Québec 418 627-8882 • Montréal 514 627-8882 • Ailleurs au Québec 1 877 393-0103

4$ Le magazine de rue de Québec

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• Un peu, beaucoup, à la folie ?

• Le Québec traîne de la patte • La viande de demain • M. Ruby, le chien solidaire

S.V.P. n’achetez qu’au camelot portant une carte d’identification.

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Changeons des vies pour la vie, comme celle de Langis.

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No 179 Novembre 2015