La quete numero 146 juillet aout 2012

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Nouveau prix

3$

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Le magazine de rue de Québec

f i t s e é t é

No 146 Juillet-Août 2012

• Immersion Western • Quand festival rime avec original • Le nerf de la guerre • Fêter ma mort...

Photos : Francis Fontaine

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Sommaire Mot de la coordonnatrice

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Festif été !

Quand festival rime avec original

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Océane Périé

Le nerf de la guerre

Immersion Western Gabrielle Thibault-Delorme

Isabelle Noël

Vox populi

La culture n’est pas un luxe François Pagé

Francine Chatigny

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Éditorial

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Mélyssa Turgeon

Faire la cour à ses voisins

Phénomène festival

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Julie Cartier

Marine Detraz

Éc r ivan t s e t p o è t e s 21

Fêter ma mort...

Collectif

La pêche en ville

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Marcel Guy Mailloux

Le type en maillot

Quand les lumières s’éteignent

23 29

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Christiane Voyer

Respecter son entourage

Monique Dufour

Le livre enchanté

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Bernard Élie et France Lévesque

Laurence Ducos

C hro n iqu e s Le festival des casseroles

15 Juillet-Août 2012

Laura Secord, Tecumseh et la tentation américaine

38

Robert Maltais réalise l’espoir

Martine R. Corrivault 3

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PAGE COUVERTURE Photo : Mathieu Grégoire Conception graphique : Karyne Ouellet

r é a l i s e r l’ e s p o i r

Éditeur Pierre Maltais

Camelots recherchés

L’Archipel d’Entraide, organisme à but non lucratif, vient en aide à des personnes qui, à un mo-

Hey toi!donné de leur existence, sont exclues du marché du travail ou vivent en marge de la ment Tu as 18 ans ou plus. société. Ces laissés pour compte cumulent différentes problématiques : santé mentale, itinéTu veux te faire quelques dollars?

rance, toxicomanie, pauvreté, etc. Dans la foulée des moyens mis en place pour améliorer le sort des l’Archipel d’Entraide lance, en 1995, le magazine de rue La Quête. Par 5 plus )défavorisés, ) 5 5 définition, un journal deQuête rue est destiné à la vente - sur la rue !- par des personnes en difficulté, Vends le magazine de rue La notamment des sans-abri. La Quête permet ainsi aux camelots de reprendre confiance en leurs 5 . 5réaliser ) capacités, de qu’à titre de travailleurs autonomes ils peuvent assumer des responsabiAppelle-nous au leur quotidien, socialiser, bref, reprendre un certain pouvoir sur leur vie. lités, améliorer

)(5 ) 5& 0* 135 5 Ou L’Archipel d’Entraide, composée d’une équipe d’intervenants expérimentés, offre également Viens nous rencontrer au des services d’accompagnement communautaire et d’hébergement de dépannage et de soutien 1 5 ) ) 5 dans la recherche d’un 5) 5logement par le biais de son service Accroche-Toit.

/ Archipel d’entraide

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Coordonnatrice Francine Chatigny CONSEILLERS À L’ÉDITION Martine Corrivault, Jacques Dumais, Robert Maltais RÉDACTRICE EN CHEF Valérie Gaudreau RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE Isabelle Noël ÉDITORIALISTE François Pagé CHRONIQUEURS Martine Corrivault, Robert Maltais

Depuis sa création, La Quête a redonné l’espoir à quelques centaines de camelots.

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Éditeur parrain Claude Cossette

JOURNALISTES Julie Cartier, Marine Detraz, Océane Périé, Gabrielle Thibault-Delorme, Isabelle Noël, Nathalie Thériault, Mélyssa Turgeon

Faire des soUs en devenant camelots

ÉCRIVANTS Monique Dufour, Laurence Ducos, Benoît Élie, France Lévesque, Christiane Voyer

Les camelots récoltent 2 $ de profit sur chaque exemplaire vendu. Autonomes, ils travaillent selon leur propre horaire et dans leur quartier.

Pour plus d’informations, communiquez avec Francine Chatigny au 418 649-9145 poste 31

POÈTES Julie Cartier, Jasmin Darveau, Gaétan Duval, Marcel Guy Mailloux, Gaétan Vézina AUTEURS DES JEUX Hélène Huot, Jacques Carl Morin RÉVISEURE Nathalie Thériault DIRECTRICE PHOTO Josée Normandeau PHOTOGRAPHES Marc-André Girard, Francine Chatigny, Océane Périé, Josée Normandeau, ILLUSTRATEURS Stéphane Bellefeuille, Danièle Rouleau INFOGRAPHISTE Karyne Ouellet

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Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance (SPLI)

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Nous reconnaissons l’appui financier du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du Canada pour les périodiques, qui relève de Patrimoine canadien

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Juillet-Août 2012

Mo t d e la coord onna t rice

Festif été !

Les Québécois aiment faire la fête, rire, chanter et danser, c’est connu. Les occasions pour festoyer se font nombreuses tout au long de l’année, mais la belle saison offre une panoplie de festivals qui sont autant de moments pour satisfaire sa curiosité artistique, pour s’ouvrir sur le monde ou pour revisiter les traditions.

Dans l’article Pourquoi y a-t-il autant de festivals au Québec et comment en tirer profit ? présenté sur le blogue de la firme de sondage CROP, on peut lire : « Les Québécois aiment profondément leurs festivals et y participent en grand nombre ».

Le sondeur des grands courants socioculturels québécois précise que la popularité des festivals s’explique entre autres par le désir de se retrouver avec d’autres, de partager des émotions avec autrui. Pas étonnant que le mot « rassembleur » se multiplie dans les pages qui suivent !

Dans son article, Isabelle Noël nous présente quelques-uns de ces événements rassembleurs, assez représentatifs de nos diverses sphères d’intérêt. Parce qu’il ne faut pas oublier qu’au-delà des spectacles présentés dans le cadre des festivals, ce qui caractérise chacun de ces grands rassemblements est le thème qu’ils adoptent. Et les thèmes, qu’ils soient inspirés d’un métier ancestral, d’un mets typique, d’un loisir, révèlent une partie de notre culture.

Beau paradoxe, les Québécois aiment se regrouper dans des foules anonymes... mais très souvent hésitent à saluer leur propre voisin. Afin de favoriser le regroupement des gens d’un même quartier, le Réseau québécois des villes et villages en santé lançait la première Fête des voisins en 2006. Un nombre croissant de citoyens y adhèrent aujourd’hui, nous révèle Marine Detraz.

En plus de ce survol de l’univers festival, vous trouverez matière à réflexion dans l’éditorial de François Pagé, ainsi qu’à la lecture des chroniques de Robert Maltais et Martine Corrivault.

De leur côté, les écrivants vous offrent à nouveau leurs fantaisies littéraires, histoire de vous distraire.

Merci d’encourager les camelots de La Quête.

Bel été !

Francine Chatigny

Gabrielle Thibault Delorme nous amène justement sur un territoire culturel qui a longtemps été bafoué par les citadins. Longtemps qualifié de quétaine, le country prisé dans les campagnes prend sa revanche, le temps d’un festival. C’est une longue caravane de 600 000 personnes qui se déplacent vers St-Tite pour assister à l’un des plus populaires festivals régionaux.

Si on se fie au nombre de participants que les festivals attirent, on pourrait croire que cela ne fait que des heureux. Est-ce vraiment le cas ? Océane Périé a sondé les occupants quotidiens des lieux, ceux qui se voient privés de leur « territoire » le temps d’un festival, pour savoir si cette « invasion momentanée » les ennuie.

Pendant que certains sont, semble-t-il, mécontents d’être chassés de leur environnement, le temps d’un festival, d’autres sont ravis de prendre leur place. Les commanditaires profitent pleinement de cette période faste. Mais il ne faut pas croire qu’ils sautent nécessairement sur la visibilité qui leur est offerte. Les équipes de marketing mettent les bouchées doubles et font tout un travail de séduction pour arriver à attirer les grands et les petits commanditaires dans leur cour. Un univers que nous fait découvrir Mélyssa Turgeon dans le nerf de la guerre.

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Illustration : Stéphane Bellefeuille

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La culture n’est pas un luxe

Éditorial

Dans son dernier budget, le gouvernement du Québec a annoncé la bonification de l’aide financière aux festivals et événements touristiques. Cette dernière est donc passée de 12,5 à 15 millions de dollars, pour atteindre 17 millions dès l’an prochain. A priori, on ne peut qu’applaudir cet effort supplémentaire pour soutenir les événements culturels aux quatre coins de la province.

Selon l’Institut de la statistique du Québec, les promoteurs de festivals consacrent en moyenne 1682 heures par année à chercher du financement, soit l’équivalent de 240 journées de travail. L’aide publique compte généralement pour un peu plus de 40 % de leurs revenus.

En pleine période de compressions budgétaires, le gouvernement n’a évidemment pas sorti 4,5 millions de $ de sa poche par pure charité. Les retombées économiques des festivals sont évaluées à 700 millions de dollars et l’État québécois récolte quant à lui 130 millions en recettes fiscales. Mais pour que cela soit possible, il faut favoriser les événements rentables et grandioses, ceux qui s’associent aux vedettes populaires pour attirer les foules.

Alors qu’on dénombre plus de 250 festivals à travers la province, le Regroupement des événements majeurs internationaux (RÉMI), qui ne représente que les 26 plus gros, accapare près de 60 % de l’aide gouvernementale. Des organisations comme le Festival d’été de Québec (FEQ), le Festival international de jazz de Montréal, Woodstock en Beauce, le Grand rire ou Juste pour rire, sont donc les premières à passer à la banque et à en ressortir avec la plus grande part du gâteau.

Le FEQ reçoit à lui seul 1,63 millions du Québec. À titre comparatif, le Festival international de la chanson de Granby, un événement pourtant renommé, mais de 6

moindre envergure, n’obtient que 175 000 dollars. Think big! À quoi bon subventionner la relève locale, lorsque l’on peut obtenir un bien meilleur retour sur investissement en invitant des stars de calibre mondial ?

La pertinence d’un événement s’évalue désormais en termes de retombées économiques et d’impacts sur l’industrie touristique. Cette mentalité marchande fait oublier qu’avant d’être des arguments de vente dans les agences de voyages, les festivals sont d’abord des vitrines exceptionnelles pour la culture locale et les communautés négligées.

Les festivals permettent de mettre la loupe sur des particularités locales souvent étouffées sous le vacarme de la métropole et de la capitale. Ils peuvent donner une voix aux oubliés et garder en vie certaines traditions. Le festival Présence autochtone de Montréal en est un bel exemple.

D’autres fournissent une tribune aux artisans de la culture sous toutes ses formes. Des événements comme le Festival international de la chanson de Granby ou d’Envol et Macadam procurent une scène aux artistes émergents, une opportunité à la relève, afin que la culture ne soit jamais synonyme d’héritage vétuste.

Cette contribution majeure à la société peut difficilement être mesurée en dollars, mais elle n’en est pas moins importante. « La culture n’est pas un luxe, c’est une nécessité », a écrit Gao Xingjian, récipiendaire du prix Nobel de littérature en 2000. C’est notre langue commune, nos références partagées. C’est le point de départ du tissu social et de l’empathie collective. Ainsi, les péripéties d’un Saguenéen génèrent chez les Québécois davantage d’intérêt que les conflits en Afrique.

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Une distribution plus équitable de l’aide gouvernementale aux festivals doit tenir compte de leurs dimensions culturelles et communautaires. À ce titre, les talents locaux doivent être favorisés et ont bien plus besoin de support que la vedette internationale passant faire un spectacle en coup de vent.

Il faut cesser de ne penser qu’en termes touristiques. Le RÉMI affirme lui-même que les touristes hors Québec ne forment que 10 % de sa clientèle.

Cela ne signifie pas pour autant la condamnation ou la fin des grands événements. Seulement une réévaluation des priorités. À titre d’exemple, alors que l’aide gouvernementale contribue en moyenne à plus de 40 % du budget des festivals, elle pèse pour moins de 15 % de celui du FEQ, lequel vit largement d’autofinancement et d’investissements privés.

Cette contribution, de proportion minime par rapport à l’ensemble des revenus du FEQ, n’en demeure pas moins plusieurs dizaines de fois plus élevée que celle qu’obtiennent la très large majorité des autres festivals. À l’évidence, d’autres organisations bénéficieraient davantage de ce soutien étatique.

Cela aura peut-être un impact sur l’accessibilité des festivals présentant des programmations plus prestigieuses. Mais depuis quand assister à un concert d’Aerosmith, Johnny Hallyday ou Lionel Richie est-il un droit fondamental? Par ailleurs, les gens qui ont un revenu familial de 80 000 $ ou plus, soit au moins 20 000 $ au-dessus de la moyenne québécoise, comptent pour environ 40 % de ces festivaliers. Cette tranche de la population représente donc la plus grande part du public du FEQ.

François Pagé

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Courtoisie : Fred Poulin

Quand festival rime avec original

L’été est bel et bien arrivé : la saison des festivals est commencée. On sent déjà l’odeur de crème solaire, de hotdogs et de houblon, propres aux joyeux rassemblements. De la panoplie de festivités organisées au Québec, certains noms marquent les esprits. Voici un petit portrait de festivals qui se démarquent par leur originalité.

Près de chez nous, le Festival de la grosse bûche de Saint-Raymond se tiendra du 20 au 22 juillet. « Selon les années, l’achalandage joue autour de 15 000 personnes », affirme Annie Martel, agente de développement de la Ville de SaintRaymond. Le slogan du festival,"Scions" y allait ? est quant à lui dans l’esprit de la fête. Les organisateurs du festival ont voulu raviver la mémoire de nos ancêtres bûcherons, qui attendaient la fin de l'hiver pour abattre les plus gros arbres, ce qui marquait en même temps la fin de la saison. Une fois les grosses bûches abattues, on faisait la fête. Encore aujourd’hui, selon Mme Martel, les gens attendent ce festival, et les Portneuvois y sont attachés. À surveiller cette année : « On veut faire plus de place à la portion forêt, donc au menu compétitions forestières, démonstration et exposition de machinerie, sculpteur et section pour les enfants avec structures gonflables et amuseurs publics », souligne Mme Martel.

La poutine, fameux mets typiquement de chez nous... comportant LE mélange parfait de frites, de sauce « brune » et de fromage qui fait « squick ».... eh bien le Festival de la poutine de Drummondville la célèbre dans toutes ses déclinaisons.

Charles Dubreuil et les trois autres membres du groupe musical québécois Les Trois Accords ont décidé d’en faire un festival. « On est fiers de notre poutine, et on s’est vraiment demandé pourquoi Juillet-Août 2012

un festival comme ça n’existait pas encore. Et comme c’est à Drummondville que la poutine est née, et que nous aussi, c’est ici que ça se passe ! », raconte le musicien. Pour lui, la poutine est un mets rassembleur, sans prétention. « Chaque endroit a son classique ‘dégueulasse’ : cheesecake, hamburgers ou hotdogs… nous c’est la poutine, et ici elle est faite avec amour, pas de botchage ! » reprend-il. En plus de la poutine, Charles Dubreuil et sa bande veulent promouvoir le rock francophone au Québec, en faisant venir des groupes qui font peu de tournée, question de donner une occasion aux fans de les voir. « On s’est rendus compte que c’est ce qui attirait les gens.

On reçoit environ 15 000 personnes par année, même des gens venus d’Asie ! » Pour la 5e édition, du 23 au 25 août 2012, M. Dubreuil a misé autant sur le populaire avec Éric Lapointe et Kaïn, que sur la relève avec Galaxie.

Dans Bellechasse, le Festival de la truite & de la relève de Saint-Philémon en sera à sa 32e édition du 26 au 29 juillet 2012.

La fin de semaine du festival, plus de 3000 truites mouchetées sont ensemencées dans la Rivière du Pin. On célèbre alors la truite locale et ses produits dérivés, qui se déclinent de la mousseline à la rillette. Fiers de leur longue tradition de pêche à la truite, les habitants de Saint-Philémon participent aussi au festival pour former la relève au sport. réalise l’espoir

Cynthia Gagné, présidente du festival, souligne l’importance que les gens de Saint-Philémon accordent à l’événement. « Ça ne fait pas 32 ans pour rien! Tout le monde se rassemble, on a des activités diversifiées, pour toute la famille ». Pour plaire à tous, les activités vont du derby de démolition de vieilles voitures aux spectacles de musique folklorique, en passant par les jeux gonflables pour enfants... pas question de s’ennuyer !

Bien d’autres festivals rivalisant d’originalité se tiendront par ailleurs aux quatre coins du Québec cet été. On n’a qu’à penser au Festival du cochon de SaintePerpétue, avec sa compétition de « cochon graissé », au Festival des chants marins de Saint-Jean-Port-Joli et sa thématique entièrement marine, ou au Festival de la gibelotte de Sorel-Tracy, célébrant cette soupe de poisson, de lard salé et de légumes frais, une recette datant du début du siècle.

Encore cette année, les festivités en région uniront créativité et traditions pour rassembler leur monde. Et peut-être même donneront-ils envie aux citadins, le temps d’un festival, de suivre leurs sentiers battus...

Isabelle Noël

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Immersion Western

Courtoisie : Festival Western de St-Tite

Le Festival western de Saint-Tite fête cette année sa 45e édition, avec un succès qui ne fléchit pas.

Porte d’entrée de la culture western, l’évènement ne cesse d’attirer des gens, de plus en plus de citadins et de novices au monde des cowboys.

Attirant chaque année plus de 600 000 visiteurs, le Festival se veut de plus en plus rassembleur. Pas mal pour un événement qui avait tout simplement commencé par la vente de bottes ! La compagnie Boulet, fabricante de bottes de cowboy avait organisé une journée promotionnelle à Saint-Tite qui s’était avérée très populaire. « Ça a créé un réel engouement et, l'année suivante, des gens d'affaires de Saint-Tite se sont mobilisés pour organiser la première édition », a expliqué Geneviève Frappier, responsable des communications du Festival western.

thentique avec une thématique qui sort un peu de l'ordinaire et qui permet aux gens, le temps de leur visite à notre évènement, de vivre au rythme des cowboys et de se sentir complètement dépaysés ».

Les compétitions de rodéo se chargent du dépaysement avec la présentation des épreuves classiques : la monte du cheval sauvage (avec ou sans selle), la monte du taureau, les courses de chars, les épreuves de sauvetage, l’échange de cavaliers, le ponyexpress, la prise du veau au lasso, le terrassement du bouvillon; seul ou en équipe, et les barils. Toutes ces épreuves à haut risque forment le cœur du Festival western.

Courtoisie : Festival Western de St-Tite

Mais qu’est-ce qui peut bien attirer les citadins à Saint-Tite? Selon Mme Frappier, il s’agirait d’une expérience « au-

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Mais il y aurait plus que le dépaysement, selon Geneviève Frappier : « la culture western se veut populaire et de plus en plus rassembleuse ». Populaire en effet, par opposition à la culture d’élite. Le livre Cowboy dans l’âme de Bernard Arcand et Serge Bouchard, qui s’attarde à la culture country, la présente comme un décalage entre ces deux cultures. « Les gens cultivés n’ont jamais apprécié l’Ouest peuplé de brutes, ni le western simpliste, et encore moins le country vulgaire », a écrit Bernard Arcand, en conclusion de son livre album.

En entrevue au Voir en 2005, le sociologue Yves Claudé expliquait le rejet du country, lors de la Révolution tranquille : « Quand on vit dans le monde du western, on vit quotidiennement la stigmatisation culturelle qui vient de l’extérieur.

Dès l’instant où le western a fait mine de vouloir entrer dans les châteaux forts urbains, on a commencé à tirer dessus,

non pas à boulets rouges, mais avec un humour un peu sarcastique qui renvoyait ces gens-là à leur condition de sous-prolétaires, de fils de paysans, de déracinés, de fils de pêcheurs qui avaient vécu la grosse misère, culturellement en marge de la société, très peu scolarisés, avec un niveau de vie extrêmement précaire ».

Et pourtant, après s’être retranché dans les régions, le country y attire désormais les citadins, qui y voient plusieurs raisons d’y participer. Outre l’immersion dans la culture western, c’est son ambiance festive qui semble rejoindre et rassembler les esprits. « J’ai des amis qui y vont pour la beuverie », a avoué Louis Gabriel Parent Belzile, étudiant à l’Université Laval. « C’est une belle occasion pour porter notre chapeau de cowboy et notre plus belle chemise à carreaux. Le jour, on court les petits kiosques qui vendent n'importe quoi en sirotant notre bière et le soir on se rejoint à l'église pour en boire quelques-unes avant d'aller dans la fameuse tente pour danser sur les meilleures chansons québécoises », a commenté Valérie, hygiéniste dentaire.

La 45e édition du Festival aura lieu du 7 au 16 septembre 2012.

Gabrielle Thibault-Delorme

réalise l’espoir Juillet-Août 2012

Le ner f de la guerre

Photo : Marc-André Girard

Courtoisie : Festival Western de St-Tite

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Le retour sur l’investissement pour les commanditaires d’un événement à petite échelle ou d’un festival d’envergure, comme le Festival d’Été de Québec (FEQ), constitue le « nerf de la guerre » de la recherche de commandites, déclare Jean-Baptiste Cantin, chef de l’équipe marketing et commandites du FEQ. Alors que cette recherche se heurte, entre autres, aux aléas de l’économie, l’équipe responsable des commandites doit faire preuve de plus en plus d’originalité pour intéresser les différentes entreprises à investir dans l’événement. « Ce que nous leur présentons, ce sont des projets directement en lien avec leur ligne marketing ou leurs objectifs marketing. Il faut que ces projets leur parlent de façon à ce que l’idée d’investir dans notre festival devienne logique », explique le spécialiste.

FEQ ou pas, la recette est la même pour chaque événement: l’équipe marketing cible premièrement l’ensemble des secteurs d’activités économique, avant de réduire graduellement la liste, de façon à déterminer des partenaires potentiels.

Puis, elle leur propose un concept de commandite spécialisé. « À titre d’exemple, en décidant de présenter le FEQ, la compagnie de télécommunications Bell Canada peut chercher à faire émerger une « prédisposition positive » chez les festivaliers, de même que vendre un produit particulier précisément aux gens de la Ville de Québec », étale-til. « La compagnie peut tout simplement vouloir apparaître comme un « bon citoyen corporatif ». La tâche de bien fixer les désirs de l’entreprise incombe donc aux responsables des commandites, comme celle d’imaginer un produit à la hauteur de ses objectifs de marketing pour la convaincre », mentionne M. Cantin. D’ailleurs, l’événement de l’été de la

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Ville de Québec a environ une douzaine de commanditaires, soit des « partenaires majeurs », tels que Bell, Rogers et Metro.

Le chef du marketing du FEQ reconnaît que le festival offre des avantages plutôt « uniques », notamment un achalandage sans pareil et une haute estime provenant de la population. Près d’un million et demi de personnes assistent à l’événement. De ce nombre, la part des touristes s’élève à 31 % alors que le reste correspond aux locaux.

Toutefois, la recherche de commandites est toujours à refaire, même pour le FEQ. « Souvent, on pense qu’il est facile pour le FEQ de trouver des commanditaires puisqu’il est reconnu internationalement.

Je dirais que c’est toujours deux poids deux mesures, c’est-à-dire que les idées ou l’ampleur des projets qu’on présente pour un événement majeur, tel que le FEQ, ont des montants d’investissements en conséquence. Et des retours sur l’investissement aussi ». M. Cantin, qui s’occupe également des commandites pour d’autres événements, juge que le défi reste le même, malgré que certaines entreprises le contacteront plus facile ment pour devenir un partenaire du Festival d’été.

« Plaque tournante » Plus encore, la recherche de commandites équivaut à une importante rentrée d’argent pour assurer la pérennité du festival. « C’est toujours une plaque tournante, car ce sont des fonds qui sont

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''assurés''. Généralement, les ententes de commandites se signent pour deux à trois ans, et même cinq ans pour les partenaires majeurs », explique-t-il. Autrement dit, ces investissements sont récurrents et non tributaires de la température, de l’achalandage ou encore de la vente de produits.

Pour exemple, la proportion de fonds provenant de subventions publiques est de 15 %, alors que la part des commandites représente également 20 % du FEQ. Les revenus autonomes, notamment la vente de billets, forment le reste de l’enveloppe budgétaire.

Au reste, le responsable du dossier des commandites mentionne que cette recherche se transpose sur une année entière. « On travaille toute l’année pour faire le 360 des projets de commandites, soit trouver des commanditaires, les contacter pour connaître leurs objectifs marketing. Par la suite, on trouve une idée trippante, à la fois pour les commanditaires et les festivaliers. Dans le meilleur des mondes, ils signent. Ensuite, c’est de coordonner l’échéancier d’installation afin d’être prêts pour l’événement. Finalement, après le festival, on fait un bilan des actions posées autour de leur marque, et on regarde avec eux si on renouvelle, et pour combien de temps ».

Mélyssa Turgeon

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L a sa i s o n de s f es tiva ls es t la n cé e : « Quand vient le temps des spectacles, rien ne m’empêche de jouer. On évite simplement de croiser les autres prestations. Sinon, je crois que l’on pourrait dire que nous partageons un même but : celui de jouer de la musique. Peu importe qui joue, l’essentiel c’est la musique. Il y a toujours un temps pour la musique ».

Mel Cotnoir,

auteure-compositrice — interprète et musicienne de rue du Carré d’Youville

« Pendant les festivals, on ne peut jouer au Carré d’Youville en raison des spectacles. Par conséquent, tous les musiciens se retrouvent agglutinés au même endroit. Nous n’avons donc pas le choix d’attendre que les places se libèrent ».

Simon Nadeau et Antoine Angers, duo musical de rue

« Pour nous, commerçants, la saison des festivals nous avantage beaucoup. Lors du Festival d’Été par exemple, l’achalandage double, ce qui est bon pour nous évidemment. Mais surtout, j’aime le temps des festivals pour son ambiance festive : on crée des liens avec le public, on fait de nouvelles rencontres, etc. Bref, c’est une belle période pour les commerçants/artisans du Carré d’Youville ».

Sevia Pellissier,

représentante-vendeuse de bijoux au Carré d’Youville

« Généralement, je ne participe pas aux festivals, à moins qu’il y ait vraiment un groupe qui m’intéresse. Par contre, ce qui est énervant, c’est que nous n’avons plus d’endroit pour faire du skate, on est obligés de changer d’endroit pour quelque temps et d’attendre que les festivités finissent ».

Sam-Salzin Nyamhuashi,

étudiant

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gens de Québec, serez-vous de la par tie? « Au Jac & Gil, c’est vraiment la folie durant la saison des festivals. Par exemple, lors du spectacle de Metallica, tout le personnel était mobilisé. Pour ma part, j’assiste souvent aux festivals, j’achète mes passes, j’ai même déjà mon billet pour Pink Floyd ».

Mark-Antoine Jean,

employé du Jac & Gil

« Je participe un peu aux festivals. Ce que j’aime, c’est que ça nous permet de découvrir de nouveaux groupes. Par contre, je peux comprendre que le flux de visiteurs peut ennuyer le quartier. Mais moi, cela ne me dérange pas du tout ».

Andrew Perron,

étudiant

« Ça dépend des festivals. Le plus souvent je me rends au centre-ville pour voir les spectacles gratuits. Cela me permet de découvrir de nouveaux groupes et entre autres des musiques du Monde que je ne pourrais connaître sans l’existence de ces festivals. Les grands groupes m’intéressent plus ou moins ».

Philippe Genois-Le François, étudiant

« Je suis un amateur des spectacles en tout genre : Festival d’été, Cirque du Soleil, Moulin à images. Je ne rate pas l’occasion de participer aux festivals. C’est une belle saison pour notre ville ».

Stéphane Roy,

plongeur-cuisinier

Propos recueillis et photos par Océane Périé Juillet-Août 2012

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Jaz z et countr y pour faire

lever le par t y!

Lorsque s’amorcent les premiers beaux jours de l’été, plusieurs activités nous viennent immédiatement en tête, dont celles des nombreux festivals disséminés un peu partout au Québec.

Envie de vous éclater dans une ambiance chaleureuse et festive tout en profitant d’un décor maritime saisissant ? Le Festi Jazz de Rimouski ainsi que le Festival Country Western de St-Gabriel de Rimouski répondent présents à l’appel !

Festi Jazz de Rimouski Créé il y a un peu plus de 25 ans afin de favoriser l’accès à des spectacles de jazz de grande qualité, cet organisme phare dans l’Est du Québec se tenant à la traditionnelle Fête du travail attire pas moins de 20 000 amateurs depuis, et ce, annuellement. En plus d’enrichir la vie culturelle de la région du Bas-du-Fleuve, le Festi Jazz de Rimouski contribue à sa croissance économique.

Parmi les artistes ayant performé au cours des éditions antérieures, notons entre autres Vic Vogel (1ère édition en 1986, ainsi qu’à d’autres reprises), Uzeb (1988), Michel Cusson (1991), Oliver Jones et Lorraine Desmarais (1996), Dorothée Berryman et Polémir Bazar (2004), Ricky L. Blues et la Compagnie Créole (2009), ainsi que plusieurs autres.

Pour sa 27e édition qui se tiendra du 30 août au 2 septembre 2012, le Festi Jazz de Rimouski redonne au « blues » ses cartes de noblesse, en plus de s’offrir tout un party avec la visite très attendue de DJ Champion et ses G-Strings. Ce sont par ailleurs tout près de 120 artistes de renommée internationale qui, à ce titre, ont déjà confirmé leur présence cette année, dont Brian Lee et Élage Diouf, entre autres. Pour la programmation complète, visitez le www.festijazzrimouski.com

Festival Country Western de St-Gabriel de Rimouski Envie de vous dépayser un brin entre ciel et montagnes, et tant qu’à y être vous dégourdir les jambes et vous faire aller le trémolo ?

Ne cherchez plus, le Festival Country Western de St-Gabriel de Rimouski s’avère l’endroit tout indiqué pour vous, ainsi que pour tous ceux et celles souhaitant pour quelques jours prendre part à une activité touristique qui ne cesse de grandir en popularité.

Niché à proximité de Rimouski, et plus précisément dans « l’arrière pays », le village de St-Gabriel qui compte aujourd’hui un peu plus de 1350 habitants accueille déjà depuis quelques années un nombre sans cesse croissant d’amateurs de musique country et western durant son festival. Au menu : party amateur country, saloon, compétitions équestres, rodéos, tirs de chevaux, parades, activités pour les enfants, etc. En plus de pouvoir assister à bon nombre de spectacles où le répertoire country sera à l’honneur, vous pourrez aussi être hébergés sur place pour votre commodité. Vous aurez ainsi le choix de vous orienter vers des campings pour roulottes, tentes et motorisés (pour votre propre équipement ou en location) ou directement chez les habitants. Bref, tout a été pensé pour faire de votre séjour un évènement mémorable. Du 6 au 12 août 2012, le Festival Country et Western de St-Gabriel de Rimouski vous invite donc à venir les ren’country afin de festoyer au rythme des festivités spécialement conçues pour vous et votre famille. En prime, l’air salin du fleuve et l’écho des montagnes pour vous accompagner. Qui dit mieux ? Pour informations : www.festivalstgabriel.com

Nathalie Thériault

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Phénomène

Photo : Archives Web

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Dès que l’été s’annonce, le Québec se met à vibrer au rythme de ses nombreux festivals !

Les différents acteurs, tant publics que privés, ont organisé des mois à l’avance ces événements estivaux forts attendus.

Le terme festival est apparu en France dès 1829. Par définition, le festival est une manifestation à caractère festif, organisée sur une base périodique – très souvent annuelle — autour d'activités liées aux spectacles, aux arts ou aux loisirs, et qui le plus souvent dure plusieurs jours. La Nouvelle-Orléans est la ville où sont organisés le plus de festivals dans le monde, soit près de 500 manifestations annuellement dans différents quartiers.

Au Québec, la température clémente de l’été est particulièrement propice aux rassemblements extérieurs. Sans compter qu’il s’agit de la période de vacances la plus populaire. Les amateurs se mobilisent donc autour de thèmes déterminés : nourriture, musique, humour, danse, cinéma, sport ou agriculture, selon leurs préférences.

Le festival donne souvent l'occasion de remettre des trophées, des prix et autres récompenses. Les médias sont par ailleurs présents et l’on peut rapidement se faire un nom ou créer un scandale. Le tout est agrémenté de spectacles, d’expositions et de feux d’artifice. Certains artistes n’attendent que cette période pour faire une tournée et ainsi rencontrer leurs fans dans une ambiance décontractée.

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Sans aucun doute, les festivals contribuent à attirer les visiteurs dans les villes et les régions québécoises. Non seulement les habitants ont la fierté de festoyer plus ou moins près de chez eux, mais de plus, les touristes internationaux viennent s’amuser tout en renflouant les coffres des commerçants de la province.

Si les festivals répondent à notre besoin de décompresser, de bouger, de sortir, de dépenser ainsi que de voir de nouvelles choses, ils contribuent aussi à la la démocratisation de la culture. En effet, ils promettent une expérience immédiate et intense, en plus d’être un gage de créativité et de production symbolique.

Les festivals regorgent d’inventions, d’emprunts, de métissages et c’est ce qui les rend intéressants. Ils prennent aussi part aux enjeux politiques, économiques et sociaux, que ce soit à l'échelle locale, régionale ou nationale. Même si ces activités ont comme premier intérêt le divertissement, elles peuvent communiquer un message, des idées.

Chaque municipalité qui crée un événement estival forge en quelque sorte une portion de l'identité nationale. Et chaque citoyen en quête de culture, de sociabilisation et de sensations contribue à cet essor par sa participation informelle.

Au cours des années 1980 et 1990, le nombre de festivals s’est multiplié. À ce titre, une demi-douzaine de festivals se déroulent chaque week-end un peu partout au Québec. Il n’est donc pas étonnant qu’il y ait une forte rivalité dans ce domaine. Pour les responsables d’événements, c’est un casse-tête de marketing et de demande de subventions, mais pour le festivalier moyen c’est l’assurance d’un renouvellement de la programmation, toujours plus intéressante d’année en année, sans compter qu’une relation de partenariat entre les festivals permet d’élargir les publics.

Julie Cartier

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Bon été!

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Faire la cour à ses voisins !

Le principe ? Le premier samedi du mois de juin, tous les citoyens d’une même rue ou d’un même quartier se rassemblent afin de partager avec son voisinage - un verre ou un simple repas composé de mini-bouchées, hotdogs ou autres extravagances culinaires, à votre guise -, le tout dans un état d’esprit de simplicité et de convivialité. Les plats variés sont appréciés de tous.

L’ambiance festive et amicale permet aux petits comme aux grands de s’adonner à de nouvelles discussions dans un environnement serein. En fait, des activités proposées par les habitants ou concoctées par la municipalité sont mises à bon escient cette journée-là : ciné-rue, peinture pour tous les âges, décoration, mise en pot de fleurs, jeu de cartes et cie.

Petits et grands trouvent chaussure à leur pied, puisque chacun découvrira en son voisin à tout le moins un ami. Rien à voir avec d’autres fêtes célébrées dans la province, ou l’image sociétale est parfois remise en question.

Et cette journée, sorte d’évaluation interpersonnelle, met de côté les langues de vipères qui ont mieux à faire. L’ambiance plaisante, cause de la popularité de cette fête, est traditionnelle depuis plus de 13 ans. Oui, elle a une date et une raison d’être !

1999, Paris-France. M. Atanase Périfan, maire du 17e arrondissement de la Capitale française, jugeait inacceptable qu’une personne âgée ait été trouvée 14

Courtoisie : Fête des voisins

Je me souviens de la petite fille blonde et curieuse que j’étais, il y a plus d’une décennie, lorsque j’habitais à Lyon - ville gastronomique par excellence- en France.

Comme chaque été, en juin ou juillet, la famille s’affairait pour les préparatifs de la fête où les potins et les nouvelles rencontres se mélangeaient sympathiquement. Journée divertissante avec les habitants du quartier. Ce moment, cette tradition, c’est la Fête des voisins.

seule et sans vie deux mois après son décès. Il fonda l’évènement.

Le but étant de créer des liens de solidarité entre chaque habitant du quartier pour unifier et rendre plus fortes les villes : « bâtir un avenir plus humain, briser les barrières de l’isolement et de l’individualisme », qu’il souhaitait ! À juste titre, autour d’un apéritif ou d’un bon verre, les liens se tissent.

L’objectif est atteint et la Fête des voisins gagne en popularité en France, puis s’étend dans 44 pays d’Europe…jusqu’à Québec en 2006. Le nombre de participants ne cessent d’augmenter. En 2011, selon le Réseau québécois de Villes et Villages en santé, près de 200 000 Québécois ont répondu « présent ! ». Au fil du temps, de nombreux organismes se sont davantage impliqués dans la chaleureuse clique. Le Réseau québécois de Villes et Villages en santé regroupe ainsi plusieurs municipalités attirées par ce genre de rassemblement.

les deux parties. Une satisfaction pour la comédienne et porte-parole de la fête, Élyse Marquis. « J’ai toujours voulu connaître mes voisins, mais je n’ai jamais osé les aborder.

J’pense que j’ai trop peur de les déranger ! » raconte Myriam, ma voisine âgée d’une trentaine d’années. Le jour suivant, elle me salut en me souhaitant de « passer une excellente journée ! »; la glace est brisée.

Tout le plaisir fut pour moi, lorsque je découvris que mes souvenirs d’enfance de petite fille allaient resurgir, ici à Québec. Et oui, il est possible d’inscrire notre rue sur le site www.fetedesvoisins.qc.ca et avoir le loisir de partager (à nouveau) avec les gens qui sont les plus proches de chez nous. Chouette, je vais pouvoir cuisiner ! Vivement le premier samedi du mois de juin !

Marine Detraz

Ce faisant, l’entraide entre les citoyens est beaucoup plus « naturelle » dans un quartier où la convivialité et le respect de l’autre priment. La présence des voisins ne devient plus une source d’inquiétude, si la communication a été établie entre

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Le festival des casseroles Robert Maltais

Au Québec, c’est connu, nous avons le sens inné de la fête, comme en témoigne le grand nombre de festivals qui ont cours tout au long de l’année aux quatre coins de la belle province. Nous célébrons ainsi la vie à travers une foule de festivités.

Il faut dire que le peuple québécois n’a jamais été à court d’imagination. Toutes les raisons semblent bonnes pour créer un événement festif, que ce soit pour célébrer la musique, le cinéma, la chanson, l’humour ou la dernière récolte de pommes de terre. Notre imagination est à ce point sans limites qu’on a même créé le festival du camionneur et celui du bûcheron, auxquels s’ajoutent ceux dédiés à la truite, au petit poisson des chenaux et au blé d’inde.

Il ne manque plus que le festival des belles-mères, le festival de la sauce tomate ou du concombre pour que le Québec se retrouve dans le livre des records Guinness.

Mais n’en doutez plus, nous y arrivons à coup sûr car pour couronner le tout cette année, nous sommes entrés bon gré mal gré dans le festival des casseroles. Et pas n’importe lesquelles, figurez-vous ! Des bosselées, des toutes neuves, des vieilles, des petites, des grosses, voire des casseroles signées Héritage ou Lagostina.

Une année vraiment festive Le mois de mai 2012 au Québec a vu fleurir autre chose que les fleurs et les lilas printaniers. À la faveur d’un long conflit étudiant, des centaines voire des milliers de casseroles sont descendues dans les rues pour livrer un joyeux tintamarre pour certains, un affreux pour d’autres, version démocratie.

C’est ainsi que des milliers d’étudiants, de professeurs, de travailleurs, de pa-

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Photo : Josée Normandeau

Courtoisie : Fête des voisins

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rents, de jeunes, de vieux et même de très vieux se sont retrouvés dans les rues de plusieurs villes québécoises pour entamer un nouvel hymne national.

Drôle d’époque tout de même que ce 21e siècle de contagion de casseroles ! S’agirait-il d’une reprise, version fer blanc, de la révolution tranquille ?

Serait-ce un hymne à la gloire de leurs bons gouvernants ou une sorte d’exutoire soulignant le ras-le-bol citoyen dans la plus totale cacophonie ? À vous de juger…

Certains observateurs en doutent, d’autres le croient. Les plus critiques jugent dérisoires et superficiels les concerts de casseroles, estimant qu’il ne s’agit là que de tristes singeries sociétales absentes de sens profond, non porteuses d’une véritable conscientisation politique.

Il y a ici des indices assez nets d’indigestion collective. À quoi au juste sommes-nous collectivement allergiques ?

Aux multiples manifestations étudiantes, aux droits de scolarité, au coût de l’éducation, à la grande ouverture dont fait preuve l’État, à la politique, à la corruption, au coût de la vie, aux inégalités économiques et sociales, aux fermetures d’usines ? À vrai dire, il faut reconnaître que les raisons d’indignation sont légion.

Alors comme nous vivons dans une société démocratique, les Québécois et Québécoises s’expriment haut et fort dans un jeu de cuillères et de casseroles.

Notre concert pan-québécois de casseroles n’allait d’ailleurs pas passer inaperçu. Des citoyens de villes américaines et européennes n’ont pas tardé à manifester leur solidarité en nous imitant, tapant à leur tour dans leurs chaudrons en fer blanc.

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À l’opposé, d’autres observateurs de la scène politique considèrent que l’heure est grave et que le Québec est aux prises avec une crise sociale majeure à travers laquelle transpire un large mouvement d’insatisfaction légitime au sein de la population, allant bien au-delà d’une révolte estudiantine. Fait à souligner, la dernière année a été marquée par plusieurs mouvements de contestation populaires à travers la planète. Un signe des temps. Peut-être le signe d’un système économique qui se fissure petit à petit à l’échelle mondiale.

Qui croire dans tout ce raffut ? Comme dirait l’autre, le diable est aux vaches, la population à hue et à dia et le gouvernement à la dérive.

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Photo : Josée Normandeau Photo : Josée Normandeau

Photo : Josée Normandeau

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Québec dans la rue !

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Photo : Josée Normandeau

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­L ELE­JJEUE DE U­LADQUÊTE E­ LA ­ Q U ÊT E (juilet-août 2012) par Jacques Carl Morin par Jacques Carl Morin

Ce jeu consiste à remplir les rangées horizontales ainsi que les colonnes 1 et 20 à l’aide des Ce jeu consiste remplir rangées horizontales ainsi que les colonnes 1 etgrisée 20 à l’aide des définitions, indicesàou lettreslesmélangées ou déjà inscrites.

Chaque case représente définitions, indices ou lettres mélangées ou déjà inscrites. Chaque case grisée représente une lettre qui est à la fois la dernière lettre d’un mot et la première lettre du suivant. une lettre qui est à la fois la dernière lettre d’un mot et la première lettre du suivant.

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Vélo.

20- Ni enfant, ni adulte.

20- Ni enfant, ni adulte.

Horizontalement : 1- Arbre africain sacré pour plusieurs cultures. Myrtille. MusHorizontalement : Canapé rembourré. cle le plus volumineux des bras.

5- Plante condimentaire au goût légèrement anisé (ECILEFRU). Forment le contour de la bouche. Mot de même sens.

6- « Être paresseux comme un ----». Passer à l’eau claire.

Navet. Parties comestibles, autres que la viande, des animaux de boucherie.

7- Plat sucré et léger servi entre le fromage et le dessert. Désir de boire. Célèbre château de Québec.

8- Instrument à vent qui fait partie des cuivres. Encombrement de la circulation automobile.

2- État juif. Boisson rafraîchissante faite avec de l’eau, du jus 1- et du Arbre le plus volumineux bras. de citron sucre.africain Potence.sacré pour plusieurs cultures.9-Myrtille.

DisciplineMuscle olympique. Établissement où l’ondes soigne les tuCanapé rembourré.

3- Échelle de température.

Le jour le plus court ou le plus long berculeux. Ovin. de l’année. Interdiction aux navires marchands de sortir d’un 10- Relatif à l’été. Endroit où l’on habite. La Chambre haute. port. 2- État juif. Boisson rafraîchissante faite avec de Surnommé « lejus Foude chantant ». l’eau, du citron et du sucre. Potence.

4- Voisin de l’Arabie saoudite. Nuage d’un gris sombre et chargé de pluie. Maillot de bain réduit au strict minimum.

3- Échelle de température. jour le plus court ou le plus long de l’année. Interdiction aux Chant religieux de la communauté noire desLe États-Unis.

navires marchands de sortir d’un port.

4- Voisin de l’Arabie saoudite. Nuage d’un gris sombre et chargé de pluie. Maillot de bain réduit au strict minimum. Chant religieux de la communauté noire des États-Unis.

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a­lang anguue­ e­ ­LLa­l dan s­­ dans ­­­­sa­ sa­ppoch och ee

p a r­Hélène H u ot

Être dans le pétrin signifie : avoir des ennuis ou

Utilisé depuis le 12e siècle, le

des problèmes, se trouver dans une situation

pétrin « manuel » a été rem-

embarrassante, pénible, difficilement surmon-

placé à l’ère de la mécanisation

table. D’où vient donc cette expression ?

par une cuve dans laquelle un

À l’origine, le pétrin était le coffre en bois dans lequel le boulanger pétrissait la pâte à pain.

Cette pâte étant extrêmement collante, une

Photo : Archives We b

ÊTRE DANS LE PÉTRIN

bras mécanique mélange la pâte; cet appareil moderne s’appelle aussi un pétrin.

personne tombée dans le pétrin aurait eu bien

Au sens figuré, le mot pétrin est synonyme de :

du mal à s’en sortir…

embarras, bourbier, guêpier.

Le français au jour le jour 1. L’amateur de mots croisés s’appelle un cruciverbiste ou un verbicruciste. Vrai ou faux ?

2. Quel est le masculin de « soubrette » ?

3. Les expressions « Tirer son épingle du jeu » et « Tirer les marrons du feu » sont des synonymes. Vrai ou faux ?

4. Un nazillon est : a. un petit nez; b. un petit nazi; c. un enfant à la voix nasillarde.

5. Mon neveu aime la bande dessinée. Sa mère lui achète souvent : des « bédé » ou des « bédés ».

6. Quel mot est le plus près de chimère ? a. mensonge; b. illusion; c. délire ?

7. Quelle expression signifie « Se défendre de toutes ses forces » ?

8. On peut dire indifféremment d’un homme qu’il est bougon ou bougonneux. Vrai ou faux ?

9. La mytiliculture est l’élevage des moules ou des huîtres ?

10. L’acné apparaît souvent à la puberté. De quel genre est le nom « acné » ?

J’attends de vos nouvelles…

Vous aimez les mots. Vous avez des commentaires à formuler ou des suggestions à faire concernant cette chronique La langue dans sa poche. Rien de plus simple. Écrivez-moi à hu-go@sympatico.ca. Cela nous permettra d’échanger sur des questions qui vous intéressent et d’enrichir par le fait même les futures chroniques.

Merci à vous! Les réponses page 37.

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Je voudrais que ma mort soit une fête !

Je voudrais que ma mort soit une fête !

Qu’elle soit l’éclatement de cette vie Que j’ai aimée avec passion, Jusqu’à la démesure, Photo : Archives Web

Jusqu’à la folie… ~Laurette Lepage

C’est Jean Perron, camelot de La Quête qui, le premier, nous a demandé de faire un hommage à Laurette Lepage, décédé le 27 mai dernier. Puis, les messages sont arrivés de partout. De toute évidence, Madame Lepage a été un personnage marquant pour les résidents de St-Roch. Petit survol de la vie d’une grande dame.

Laurette Lepage est née en Abitibi en 1922. La légende veut que sa personnalité fonceuse et audacieuse découle de sa naissance sans assistance à la mère en pleine tempête de neige. À 18 ans, elle entre dans une communauté religieuse et se consacre à l’enseignement pendant plus de 30 ans. Elle assumera aussi la direction d’une école de foi, pendant une mission de cinq ans au Brésil.

Mme Lepage décide à 48 ans de quitter la Communauté des Sœurs de l’Assomption. Elle retourne à la vie laïque et se marie, tout en demeurant toutefois très engagée. Quelques années après le décès de son mari, elle choisit de retourner au Brésil poursuivre sa mission. Elle renonce au confort et, malgré ses 62 ans, s’installe dans une maison de terre battue, à l’orée d’un dépotoir. Là, elle partage le quotidien des plus pauvres qui s’entassent dans les bidonvilles et vivent de « cueillette » dans les dépotoirs. Son œuvre humanitaire auprès des plus démunis est décriée par les autorités brésiliennes qui lui retirent son visa et l’expulse du pays, cinq ans après son arrivée.

De retour au pays, elle décide d’emménager dans le quartier le moins recommandé de Québec à l’époque, St-Roch. À un âge où les gens aspirent à une retraite bien tranquille, elle choisit de prendre la vie à bras le corps pour se porter, encore une fois, au secours des âmes en peine et des malheureux de St-Roch. C’est dans ce milieu fragile qu’elle fonde La Fraternité de l’Épi, branche québécoise de la Fraternité du Serviteur souffrant, créé dans les favelas du Brésil par Frédy Kunz. Elle habitera ce quartier pendant une dizaine d’années environ, mais elle y conservera des liens d’amitiés jusqu’à la fin de sa vie.

Dans son parcours pour le moins inhabituel, Laurette Lepage a su privilégier le respect, l’aide aux personnes en difficulté ou en détresse pour leur redonner estime de soi et dignité humaine. Auteure de Debout les pauvres qui raconte avec simplicité les faits marquants de la Fraternité de l’Épi, elle signe également trois livres sur la méditation de la Parole de Dieu.

Yves Carrier et Sœur Madeleine Champagne ger invite à « chan L’Écriture nous erre en cœurs de pi nos cœurs de chair » s de out les pauvre Extrait de Deb édition Novalis e, Laurette Lepag transtte Lepage a su Madame Laure cœurs en « cœurs de s former bien de ansmettant de la lutr us no en r » ai ix, au ch our et de la pa reteam l’ mière, de s on nous. Sach plus profond de plus important de le ge us les nir l’hérita e : « aimons-no Laurette Lepag uns, les autres » Marie Nassif, pi raternité de l’É membre de la F

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C’était une femme d’accueil. Pour elle, chaque personne était unique et magnifique. Elle offrait à tous écoute attentive et respectueuse, pleine de patience et de paix. Mme Laurette était convaincue que le message de son beau et grand Dieu était joie, amour et paix. Elle diffusait ce message à tous ceux qu’elle rencontrait.

Son amour gratuit, stimulant et rassembleur faisait d’elle une femme attachante que nous ne sommes pas prêts d’oublier.

Votre place dans nos cœurs est là pour rester puisque « l’Amour ne meurt pas ». « À Dieu », chère Laurette.

Madeleine Champagne Soeur servante du Saint-Coeur de Marie et membre de la Fraternité de l’Épi.

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En sa présence amour et une sé, on sent une force, un fixe droit dans rénité. Lorsqu’elle nous sion d’être la pe les yeux, on a l’impresrs au monde. Sa jo onne la plus importante peut certes la quie est proverbiale et l’on Elle est habitée alifier de bienheureuse. par quelque chos appelle Dieu.

Laurette rejeta e qu’elle it les titres posthumes qui adoration. Ras conduisent à une fausse su un autel où l’on re-toi Laurette, s’il y a celui des person pourra t’adorer, ce sera à qui tu as su nes pauvres et humiliées, Laurette de no redonner espoir. Merci us avoir montr é le chemin de la vie.

Yv du Carrefour d’es Carrier animation et de part un monde ouve icipation à rt (CAPMO) 21

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Illustration : Danièle Rouleau

Quand les lumières s’éteignent

Christian Bobin, écrivain français, a dépeint de manière métaphorique comment il voyait la maladie d’Alzheimer, maladie dégénérative dont souffrait son père : « Imaginez que vous êtes face à une belle grande maison où il y a beaucoup de fenêtres éclairées, vous la contemplez, tandis qu'une à une les lumières s'éteignent, sans que vous ne puissiez les rallumer, celles-ci faisant place à la noirceur, au vide ».

Je comprends ce qu'il veut dire parce que ma mère est décédée récemment de cette maladie. Ma famille et moi avons dû nous renseigner et nous familiariser avec ce trouble dégénératif. Nous avons compris que celui-ci est causé par une détérioration lente et progressive de la substance du cortex et des neurones, affectant d’abord la mémoire et, à un stade plus avancé, l'orientation spatiotemporelle, le langage, le raisonnement, le jugement et la motricité. Ma mère

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n'était plus capable de s'orienter ni de se souvenir de l’endroit où elle avait déposé ses objets. Elle avait l'impression que les meubles avaient changé de place. Une infirmière m’a expliqué que ma mère était consciente de sa « dégradation » à travers le regard des autres et par la façon dont elle était traitée. C'était une grande souffrance pour cette femme de nature autonome et indépendante.

Je la voyais si fragile, tout comme l'état d'un petit enfant, comme si l'Azheimer était semblable à l'autisme avec des facteurs, des causes similaires dûs aux dysfonctions du cerveau avec sa complexité.

Autrefois, nous lui donnions le nom de sénilité ou maladie de la vieillesse.

Malgré nos vies séparées, occupées, éparpillées d'une ville à l'autre; moi, mes sœurs et mes frères la visitions régulièrement à sa résidence spécialisée et prenions le relais pour lui prodiguer les soins nécessaires, même si à la fin il lui était

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difficile de dire nos prénoms, de reconnaître nos visages. Nous comprenions et avons en outre appris à nous déculpabiliser de notre impuissance devant cette terrible maladie.

Je pensais à Chloé Ste-Marie lorsqu'elle a dû avouer ses limites devant la maladie de son chum Gilles Carles; la personne aidante ne doit pas se rendre malade, au risque de décéder avant l'autre. Je crois que c'est le défi que nous imposent toutes formes de maladies. Apprendre à respecter ses limites, aller chercher l'aide extérieure. Voilà ce que j'apprends dans mon deuil, suite au départ de ma mère. Aux plans spirituel et affectif, je découvre aussi avec sérénité que malgré son absence physique : « elle est juste passée dans une autre pièce de la maison », comme dit si bien l'écrivain français, Paul Claudel.

Christiane Voyer

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Le type en maillot C’est qu’on a l’habitude, quand on vit dans le quartier, de voir le spectacle de la rue s’étaler sous nos yeux. Cette vivante humanité de tatoués percés, de petites familles attachantes, de jeunes en cavale, d’artistes et fonctionnaires en tous genres, de banlieusards agglutinés, de désorientés, de déguisés ordinaires, de sexy et d’apprentis non conformistes, flânent et paradent dans le secteur dès que les bancs apparaissent, que le parc du cimetière St Mathews et que Tutto Gelato ouvrent leurs portes. On l’apprécie sans condition et toute nature confondue, cette foule de bipèdes, abonnée à la vie à mi-temps ou à temps plein. Elle s’engouffre certains jours chauds comme une marée, portant ses voyageurs de passage, parfois embarrassés de leur vie, livrée par bribes sur un banc public à une inconnue qui passait par là.

Alors, un gars debout dans une baignoire… une autre prémisse du printemps ?

Quand je l’aperçois, je pense : un farfelu de plus qui s’amuse, sans plus. Jusqu’au moment où deux jeunes gens, postés devant la boutique, munis d’un micro et d’une caméra, s’apprêtent à m’extirper une opinion sur son cas. « Je crois le geste plutôt ludique » leur dis-je et conclus que la jeunesse est toujours agréable à regarder ( je n’ose dire, comme tout jeune animal l’est, de peur que l’on interprète mal mes propos ).

Passant mon chemin, direction VieuxQuébec, je suis troublée par l’expression de gravité imprimée sur le visage de mes

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Photo : Archives Web

Un type en maillot, dans une baignoire, un 8 mars, quoi de plus banal, me direzvous… mais quand il se trouve seul dans une vitrine, sur la rue St-Jean, cela étonne un peu. Quoique… pas trop.

deux interviewers et repense à la dernière question posée. « Croyez-vous que ça va faire vendre ? » Vendre quoi au juste ? …

Je tentais de rassembler mes pensées, lorsque les pieds ouvragés et argentés de la baignoire me sautent aux yeux. « Certainement pas ! » leur dis-je, quelque peu décontenancée et pressée de fuir pour dissimuler mon état de confusion grandissant. Il y avait donc quelque chose à vendre ? Mon insouciance me stupéfie.

Quelques images clichées se télescopent dans ma tête : celles des jeunes femmes aguicheuses dans certains salons de motos ou celles qui s’affichent dans les vitrines d’Amsterdam. Et voilà que ma bonne conscience morale me rattrape et ne me lâche plus.

Si ce jeune homme avait été une jeune fille… je me serais sans doute indignée, j’aurais été attristée, sachant qu’elle devait attirer des clients avec ses

réalise l’espoir

charmes… Est-ce différent parce qu’il s’agit d’un jeune homme qui me lance des bye bye acharnés d’une vitrine de boutique ? Épilogue; car il y en a un… Quelque temps plus tard, le jeune homme dans la vitrine est accompagné de deux mannequins en bois qui, étonnamment, lui ressemblent étrangement.. Par comparaison, l’effet de surprise joue quand il bouge et l’aspect ludique prend alors tout son sens. Ce qui s’appelle, selon moi, transformer une idée ambiguë en idée acceptable. Pour ce faire, il aura fallu quelques bye bye de trop... et quelque chose d’autre, probablement d’origine virtuelle qui m’échappe encore.

Monique Dufour

Juillet-Août 2012

Tanné de la sardine du NouveauBrunswick Il a fait venir de Nouvelle-Écosse Du poisson d`étang dit loche Cause des changements climatiques Il sait que les rivières débordent Que les océans ravalent d`engorge

La Pêche en ville

Sa femme elle en gruge du fromage Brick Sur du biscuit soda famélique Étant à diète de truite et loche La répugne la sardine du NouveauBrunswick La mesurer, ça n`entre en sa gorge Une longueur de sardine égale deux truites Aussi large que ventre de loche Elle désire faire venir son grand fils Par train de la Nouvelle-Écosse Pour lui prouver que mesurer sa truite Du lac Brébeuf en canot d`Écosse À bien, mesure plus que sardine Brunswick La fête au biscuit soda approche Tanné de la sardine du NouveauBrunswick Il a fait venir de Nouvelle-Écosse Du poisson d`étang dit loche Cause des changements climatiques N`ayant peu de billots de bois de corde Ni de drave, pêche en ville ne concorde

Photo : Francine Chatigny

Photo : Archives Web

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Marcel Guy Mailloux

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Sc ience occ identale et sage sse or ientale !

Mes débuts à Lauberivière

sacrosainte croissance menant à la dilapidation des richesses communes au profit d'un système financier – n'ayons pas peur de choisir le bon mot – machiavélique. Je mets également en question la pensée manichéenne (le bien et le mal, le vrai et le faux, la réussite sublime et l'échec crève-cœur...), cartésienne (puisque pour moi « 2 + 2 = 5 » est aussi une équation mathématiquement correcte), et matérialiste (au sens le plus commun du terme, non pas au sens philosophique). Je suis également prompt à critiquer la mentalité judéo-chrétienne, si j'entends par-là l'existence d'une entité divine intrinsèquement existante et de règles morales permanentes.

J'ai commencé à manger à la soupe populaire de Lauberivière à l'été 2007, grâce à la recommandation d'un ami. À cette époque, j'ignorais que je pouvais avoir accès à des repas gratuits ou à prix très modique, même si j'étais prestataire du programme de solidarité sociale pour contrainte sévère à l'emploi. Ma perception était que seules les personnes sans revenu et sans ressources (dans la rue, comme on dit) pouvaient y aller. Ce changement de perception m'a permis d'améliorer ma situation financière et m'a mis en contact avec une nouvelle communauté. Habitant dans l'arrondissement de La Cité–Limoilou, il m'est commode de m'y rendre à pied ou à vélo.

Pour comprendre ce qui m'a amené dans les milieux défavorisés, je me dois d’expliquer quelque chose de mon déterminisme social. Je suis né à Québec de parents québécois appartenant à la classe laborieuse dite faiblement scolarisée.

Mon père était camionneur dans une moyenne entreprise tandis que ma mère était femme au foyer. J'ai grandi dans une famille aisément qualifiable de « défectueuse », avec un père souvent absent et légèrement alcoolique, une mère contrôlante et d'humeur instable, un frère cadet souffrant d'une maladie congénitale rare, et enfin d'une sœur aînée qui a quitté le milieu familial vers la fin de son adolescence. Pour ma part, j'étais un enfant curieux, taquin et explorateur. Ne demandant qu'à savoir, je me suis heurté à un modèle parental sévère et inculte.

Ajouté à cela un handicap de la parole (bégaiement), je me suis de plus en plus replié dans mon imaginaire et mon intellect. La nature avait là, une fois de plus, tous les ingrédients pour façonner un individu qui s'est vu recevoir le diagnostic vague et fourre-tout de schizophrénie.

Je passe sur les détails de mon histoire passée pour dire quelques mots de mon existence actuelle, inscrite nécessairement dans une perspective future. La partie suivante de cette mini-autobiographie portera donc sur ma vie actuelle, que

Illustration : Danièle Rouleau

Mes origines

j'aimerais présenter davantage sous un angle philosophique.

Ma quête Étant bénéficiaire de programmes sociaux tels que les prestations financières de dernier recours et les services alimentaires, mon objectif n'est pas – à court ou moyen terme – de réintégrer la société par le biais du marché du travail. Je ne joue plus à ce jeu-là. J'aspire en fait à un semblant de dignité, à une plus grande autonomie et à un meilleur accord entre ma pensée profonde et mes actes.

Je suis un homme d'une très grande foi, la nature ultime des choses me passionne et j'aimerais continuer à vivre d'une façon que je puisse veiller sans chaîne et sans gêne à mon salut spirituel. Cette quête, à la fois personnelle et universelle, m'a amené à ne plus croire aux fondements de ma propre socioculture, cet Occident hégémonique qui carbure au sentiment fallacieux de liberté et qui jure par la

Devant les maux qui aujourd’hui affligent l'Occident, je déplore que nous n'ayons pas une crédibilité suffisante pour inciter les autres civilisations à suivre notre chemin. Je pense que le peuple québécois accuse un déficit spirituel, une perte d'identification à l'Absolu.

Le Québec a perdu la foi; voilà comment on pourrait résumer l'affaire.

En résumé, la solution que je prône serait la suivante : dans le contexte d’une économie mondialisée, nous devons bénéficier de la spécialité des autres nations, non seulement en ce qui concerne les marchandises et les biens matériels, mais aussi en ce qui concerne la culture. Je pense que la spiritualité orientale est tellement compétitive en ce domaine, que nous devons la faire entrer sur les terres du Nouveau Monde. Ça se fait déjà, puisque nous avons le mérite d'avoir une économie libérale, d'être démocratiques et ouverts d'esprit. J'espère seulement que nous accorderons une attention spéciale au bouddhisme, à sa science de l'esprit, à sa technologie du comportement, et que sa tradition plus que bimillénaire jettera un éclairage bien mérité sur notre précieux fief qui, je crois, est désormais foulé par des humains dont la lanterne intérieure est presque éteinte...

Pour conclure, voici un slogan ad hoc résumant notre propos : Science occidentale et sagesse orientale !

Ce texte a été rédigé pour un projet de recueil de textes anonymes, une initiative de la Maison de Lauberivière.

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Maudite guerre !

Photo : Archives Web

Depuis les débuts du monde Envahissante et profonde La haine détruit l’homme Comme un ver ronge une pomme.

J’ai vu les espoirs fracassés Des humains dominés J’ai vu une frénésie sans nom Ravager les populations.

L’homme brisé s’endort Exploité par les chefs retors Qui foule aux pieds les espoirs déçus Des victimes qu’ils n’ont jamais vues.

Verrons-nous la fierté humaine Saoulée par des promesses vaines Fuir la prison qui la retient Devenir un rire enfantin.

La liberté prendrait place Fini les haines tenaces La justice sur mes deux joues Poserait un baiser si doux!

Gaétan Vézina

CUISINE DISTINCTIVE

R E S T A U R A N T 48, rue sainte-Ursule, Québec Québec, G1R 4R2

418 694-0667 d e l i c e @ s a i n t - a m o u r. c o m w w w. s a i n t - a m o u r. c o m

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300 spectacles 10 scènes 11 jours de musique iinfofestival.com nfofestival.com

5 AAUU 1155 JUILLET JUILLET

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Respecter son entourage Aujourd’hui, le respect de l’environnement est l’un des sujets à la mode. Mais qu’en est-il du respect porté envers les membres de son entourage ? Respecter ceux et celles qui nous entourent est une très belle valeur à cultiver, et qui en fait s’avère très utile, sinon nécessaire, et qui peut rapporter gros !

Au travail Bon nombre de personnes étant sur le marché du travail subissent parfois quelques petits conflits, quelques petites « intrigues de bureau » qui, tantôt se terminent bien, tantôt finissent mal. Et quelquefois, ces conflits perdurent. Certaines personnes ne se parlent plus, refusant même de travailler côte à côte. Pour ces personnes, on le comprend, le climat de travail est très malsain, très déplaisant. Quand elles arrivent au bureau, elles ont bien hâte que la journée se termine. Elles ne travaillent pas dans la joie et la bonne humeur… Le travail est devenu une corvée, et ce, alors que nous œuvrons de 7 à 8 heures par jour au travail.

Comme le temps passé au travail est important, il y a certes lieu d’entretenir de bonnes relations interpersonnelles avec les collègues de bureau, dans le respect mutuel de nos personnalités et de nos compétences. Autrement, la vie au travail devient triste, maussade, voire invivable !

Les compliments Il est facile d’énoncer des reproches à quelqu’un, de le dénigrer, seul ou en public, surtout lorsque celui-ci « nous tombe sur les nerfs » ! Cependant, rien de tel qu’un compliment sincère, pertinent, énoncé au bon moment et qui atteint sa cible. La personne qui le reçoit se sent alors transportée « au septième ciel », c’est vraiment le nirvana, le plaisir total ! Cela fait plaisir de rendre quelqu’un heureux, de lui dire un compliment. La personne qui le reçoit se sent aimée, respectée et... comblée. Tout cela améliore certes les relations humaines !

Illustration : Danièle Rouleau

Souligner les succès On peut souligner aussi « les bons coups », les succès des membres de notre équipe de travail, de nos amis, de nos enfants, de nos parents… rendant ainsi le climat au travail et l’ambiance au foyer nettement plus supportable !

Se faire des amis Une telle altitude favorise l’émergence de relations amicales tout en contribuant à rehausser la joie de vivre de toutes les personnes concernées.

En somme, en se montrant généreux et respectueux envers les membres de son entourage, on agrandit le nombre de ses amis, de ses alliés et on diminue grandement l’éventualité de se faire des ennemis, dont on n’a nul besoin. De fait, c’est en agrandissant le cercle de ses connaissances, le nombre de ses amis ou de personnes, qui peuvent nous aider au besoin qu’on atteint plus facilement le bonheur ici bas.

Benoît Élie et France Lévesque

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Illusions technophiles Deux heures du matin; Mon seul réconfort constitué Du lumineux de l’ordinateur, De l’imprimante, du modem Du téléphone Je rêve aux Lumières Mon seul réconfort constitué Du lumineux de la télévision, Du récepteur câble Et du lecteur DVD Je rêve aux Lumières Mon seul réconfort constitué Du bruit du frigo Mon seul réconfort constitué De sa lumière aveuglante Et de ses tablettes rassurantes Je rêve aux Lumières

Photo : Archives Web

NOIR

Julie Cartier

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Photo : Archives Web

Illustration : Danièle Rouleau

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Le livre enchanté À tous les vendredis soirs, Pascale arpentait la Bibliothèque Gabrielle-Roy, se laissant happer par la promesse du titre d’un livre.

C’était sa manière à elle de lire.

Ce jour-là, un vendredi 13, elle errait comme à l’accoutumée dans les rayons des romans. Soudain, elle aperçut un livre par terre, en plein milieu de l’allée. Le titre; Le livre enchanté, écrit en lettres gothiques de couleur dorée l’intrigua. Elle le ramassa et s’installa dans un fauteuil, au fond de la bibliothèque. Il était à peine 17 heures.

Sur la tranche du livre s’étirait un grand losange rose et bleu, à la chinoise. À l’intérieur, en tête de chacun des 22 chapitres, la gueule d’un animal s’entrouvrait. Le crocodile apparaissant au début du treizième chapitre la dévisagea.

En souriant, celui-ci se rapprocha encore plus près du visage de Pascale. La jeune fille ferma brutalement le livre. Elle attendit quelques instants, puis se reporta à la première page. * * * Un beau jeune homme italien, originaire de Venise, quittait sa famille pour rallier la caravane de Marco Polo. On était en 1260, et Maximo voulait se lancer sur les routes de la soie. Car au XIIIe siècle, c’était le grand défi d’aller explorer l’Extrême-Orient.

Juché sur son cheval Passe-Partout, le périple de Maximo se déroulait à merveille depuis dix mois. À l’entrée du désert de Gobi, une bande de pillards l’attaqua. Maximo appela le Génie du Désert à son secours.

Pascale pleurait à la description des tortures qu’infligeaient les bourreaux à Maximo. Elle pria, les yeux clos, pour que soit épargnée la vie du héros. Elle se vit alors devenir un chevalier puissant, décimant à coup sûr tous ses ennemis.

Ouvrant les yeux, elle se retrouva debout, un sabre à la main. Les bourreaux de Maximo gisaient dans le sable et le sang. Maximo, à terre lui aussi la dévisageait, admiratif.

- Una raggaza !!! Vous n’êtes pas le Génie du Désert. Moi, c’est Maximo. Et vous ?

Pascale se pinça l’avant-bras gauche. Non, elle ne rêvait pas. Elle était dans le désert de Gobi, et Maximo était à ses pieds.

-Mi chiamo Pascale.

-Pascal !!! Mais c’est un nom d’homme. Bella ragazza, que faites-vous seule ici ?

-Je fuis ma famille qui veut me marier à un homme que je n’aime pas. Accepteriez-vous de m’emmener avec vous ?

-Pourquoi pas ? Après tout, vous vous battez bien. Je dois rejoindre la caravane de Marco Polo. Cela vous sied-t-il ?

Pascale grimaça de bonheur.

-Perfetto !!!

Et les deux jeunes gens se retrouvèrent sur la croupe de Passe-Partout, lequel reprit son chemin tranquillement. * * * Ce même vendredi 13 à 23 heures, à la bibliothèque Gabrielle-Roy, une femme de ménage découvrit dans un coin, des habits, un livre et un sac de femme.

-Comme il se fait déjà tard, je rapporterai tout cela aux objets trouvés demain, s’exclama-t-elle. Encore une qui est venue se changer pour un bal masqué et non pour lire !!!

Silencieux, le livre ne broncha pas.

Par Laurence Ducos Juillet-Août 2012

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Photo : Archives Web

Quatre saisons en poésie

Les dernières feuilles de novembre,

Et puis reviendra, après de longs et

Brunes et jaunes,

sibériens moments,

Pleurent d’une dernière pluie tendre

Du printemps, la joie!

Et dégringolent bientôt d’arbres,

De la neige, en ruisseaux, fondant

d’aulnes

Jusqu’au néant, s’amenuisera.

Bientôt l’hiver

Et puis, enfin! les radieuses et

Et ses petits bonheurs de blancheur

pastellisées tulipes,

Et ses froides misères

De l’ensoleillé mai.

Et son jour se couchant de bonne heure.

Juin, le bel été!

Et l’éternel temps

Paradis de soleil scintillant retrouvé

Vieillira d’un an

Après tant de patience, d’espoir resté

En cruel janvier Givré de neige immaculée.

bravement allumé.

Gaétan Duval

P.-S. — Merci à Maria Rainer Rilke.

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Photo : Archives Web

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Aux Armes !

Lorsque sont retombées les passions

Il nous faut maintenant payer

Que reste-t-il de nos vieilles légendes ?

Une fois de plus, au prix de nos larmes

Une épée, un souffle, un son

Une chance de plus et pour cela tuer

résonnant dans les rouges landes…

Ce diable maudit, cet être sournois Les lumières sont éteintes, alors

Et enfant prodige, se venger de lui !!!

La nuit reprend place, peu à peu…

Peut-être alors, on se rachètera…

Dans nos coeurs, s’installe le soir Et des soleils ne restent que le feu…

De cette boue putride, poussant dans les coeurs De ceux qui dans le faste, éclaboussent de suie

Les brasiers deviennent braises

Ceux qui malgré eux, naissent dans la peur,

Et les cendres se perdent dans le vent Les idéaux se mêlent aux chansons puis s’affaissent

Et recherchent dans la Mort,

Nos contes s’éparpillent dans le Temps

une parcelle d’oubli…

Alors, renaissent de nos erreurs

Jasmin Darveau

Les bourgeons de nos guerres de demain Vestiges d’antan, maîtres de nos peurs Démon éparpillé, grandi en notre sein…

AUX ARMES COMPAGNONS, AUX ARMES !!!

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Participer activement au développement de notre milieu.

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LA BOÎTE À PAIN

CAFÉ NAPOLI

289 Saint-Joseph Est, Québec (St-Roch) Lundi au samedi 6 h 30 à 20 h Dimanche 6 h 30 à 17 h 30 Tél. : 418 647-3666

396, 3e Avenue, Québec (Limoilou) Lundi au mercredi 6 h 30 à 18 h 30 Jeudi et vendredi 6 h 30 à 19 h Samedi et dimanche 7 h à 18 h 30 Tél. : 418 977-7571

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Photo : Francine Chatigny

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Soupe à l’ Éperlan Pour de la soupe à queue de poisson

Marcel étend son net vers le profond

Marcel, une chaloupe profonde à rames

La ligne à plomb à sandale de dame

Pour vaguer sur fleuve départ Foulon

Marcel de la soupe à queue de poisson

Le vois dos penché à ses rames

N`a frappé l’esturgeon avec rame

Marcel, des bateaux il fait attention De sandale cueillie par ligne à plomb Eux à longues hélices bas pont

Ne fit de signal détresse vers la dame

Attachées à ce pont chaloupe, rames

D`avale tit éperlan son esturgeon

Ne servent qu`au secours en mission

Remit net a profond d` bateau a rames

Ne tirant corde à Marcel en rames

La dame de plage l`attend avec chaudron

Au milieu de fleuve en profond Marcel, plus tard il mariât la dame Au temps des vagues en calme

Sachant frire la tête et corps du poisson

D`étale loin du sable du Foulon

La queue au chaudron de par sa dame

On s`y baignait autrefois en fleuve calme

L’Isle d`Orléans, eux, veulent leur esturgeon

N`y venaient qu`éperlans peu esturgeon

Sauvé vers foulon pris au net de chaloupe a rames

Marcel Guy Mailloux

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Partenaires Or

Partenaires Bronze

Centraide Cirque du Soleil Desjardins Caisse d’économie solidaire

Centre femmes aux trois A Centre Ozanam Les Colocs Café-Resto CRAC, La carotte joyeuse Danièle Rouleau Épicerie Européenne Érico Choco-Musée Maison J.A. Moisan Morin, Desrochers, Beaulieu Point de repères Le Saint-Amour Services 211 Tel-Aide

Partenaires Argent CSQ Coop Ste-Foy La Boîte à pain CKRL FM 89,1 Desjardins caisse populaire de Québec Festival d’été de Québec Les impressions Stampa

Archives Internet

Merci à tous nos précieux partenaires!

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Le Bal du Lézard L’Inter-Marché Saint-Jean Maison Revivre Michel Yacoub Partenaires Ad Vitam Aeternam Claude Gallichan, chiropraticien Yves Boissinot et Andrée Thiffault, pharmaciens

5- Plante condimentaire au goût légèrement anisé (ECILEFRU). Forment le contour de la bouche. Mot de même sens.

LA LANGUE DANS SA POCHE 6- « Être paresseux comme un ----». Passer à l’eau claire. Navet. Parties comestibles, autres

1. Faux. Le cruciverbiste est un amateur de mots croisés tandis que 5. Des bédés. que la viande,est desun animaux le verbicruciste auteurdedeboucherie.. grilles de mots croisés.

6. B. 2. Le mot « soubrette », qui désigne une bonne, une servante, ne 7. Se défendre 7Plat sucré et léger servi entre le fromage et le dessert.

Désir de boire.

Célèbre château de bec et ongles. s’emploie qu’au féminin. On peut dire, au masculin : un valet, un 8. Vrai. L’adjectif bougonneux est toutefois un régionalisme (Canada).

Québec. serviteur.

9. La mytiliculture est l’élevage des moules; l’élevage des huîtres s’ap3. Faux. «Tirer son épingle du jeu » signifie : se dégager adroitepelle l’ostréiculture.

8- Instrument à vent qui fait partie des cuivres.

Encombrement de la circulation automobile. ment d’une situation délicate, sauver sa mise. « Tirer les marrons 10.Acné est un nom féminin. du feu » signifie : se donner de la peine pour le seul profit d’autrui.

4.9-B. Discipline olympique. Établissement où l’on soigne les tuberculeux. Ovin.

10- Relatif à l’été. Endroit où l’on habite. La Chambre haute. Surnommé « le Fou chantant ».

SOLUTION

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Laura Secord, Tecumseh et la tentation américaine Le Canada n’existerait pas si les tentatives d’invasions américaines n’avaient pas été repoussées pendant la guerre de 1812 ! Il faut le croire : James Moore, ministre canadien du Patrimoine, l’a dit en lançant son programme triennal de célébrations du bi-centenaire de ce conflit États-UnisCanada. Reçu par une ligne de points d’interrogation, le projet laisse plutôt de glace les Québécois, plus préoccupés par l’issue des manifestations qui perturbent leur quotidien urbain.

Et l’affirmation ministérielle ? Elle ressemble à un besoin de justifier une dépense pour distraire les Canadiens, de plus en plus grognons devant les choix politiques conservateurs d’Ottawa qui sabre dans une panoplie de programmes sociaux. À l’heure du mammouth C-38 qui modifie une soixantaine de lois pour couper les dépenses et simplifier la vie aux investisseurs, le montant alloué aux célébrations 1812-1815 a notamment doublé, pour atteindre quelque 70 millions de dollars !

Le ministre attribue la tiédeur des Québécois à l’enseignement de l’histoire qu’ils reçoivent : les écoliers des autres provinces n’apprennent pas la même version des faits que ceux d’ici. Le constat n’a rien de neuf mais demandonsnous à qui revient la faute. Le Canada actuel manque de leaders capables d’insuffler une fierté nationale a mari usque ad mare. Dans la nouvelle société matérialiste, l’enseignement de l’histoire relève de ces dépenses inutiles que les

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gens de courte vue décident de couper, tout comme la géographie, la littérature et les arts. C’est tellement plus facile de manipuler des ignorants.

« picossent » leurs voisins du Sud. À Washington, les politiciens ne voient aucune difficulté à s’emparer du Canada, ce sera une « promenade » disait Jefferson.

Pour revenir au Canada de notre ministre et à l’invasion de 1812, l’histoire nous apprend que les victoires des Voltigeurs de Salaberry et l’armée britannique venue en renfort sur le front de l’Est, faisaient en sorte qu’une partie de la Nouvelle-Angleterre aurait dû revenir au Canada. Mais lors de la signature du traité de Gand, lequel terminait le conflit en décembre 1814, les « gentlemen » britanniques préférèrent laisser les choses telles qu’elles étaient avant la déclaration de guerre des Américains, au nom de la paix. Silence là-dessus.

Il oubliait la note de Benjamin Franklin qui, en mai 1776, après l’échec de la première invasion américaine (1775), avait conclu : « Il en coûterait moins cher aux États-Unis d’acheter le Canada que d’essayer de le conquérir ». Franklin avait raison : deux siècles plus tard, le Canada se vend aux plus offrants.

En 1812, l’invasion s’étend sur trois vastes champs : les Grands-Lacs et leurs territoires riverains (l’Ontario d’aujourd’hui), où les Américains auront le dessus; le sud du Québec (rives du SaintLaurent et régions frontalières), où les Anglais triomphent; et… le Sud des États-Unis (bataille de la Nouvelle-Orléans gagnée par les Américains qui conservent ainsi la Louisiane hier vendue par Napoléon) !

Au départ, la déclaration de guerre était « contre l’Angleterre, l’Irlande et leurs territoires » et non spécifiquement contre le Canada, colonie de cette couronne britannique dont nos voisins du Sud venaient de se séparer une trentaine d’années plus tôt. et non sans avoir essayé d’annexer ses voisins du Nord. Relisons l’histoire des relations Canada-ÉtatsUnis de toute cette époque, M. le ministre; on y trouve de quoi réfléchir sur l’importance de la tentation américaine pour l’avenir du pays.

Photo : Archives Web

Martine R. Corrivault

En 1812, le conflit relève des relations tendues entre les nouveaux États-Unis (appuyés par la France lors de la guerre de l’Indépendance de 1774) et l’Angleterre qui sévit sur les mers – et les bateaux américains - depuis le blocus continental de Napoléon. Autour de nos Grands-Lacs, les audaces des spéculateurs inquiètent les groupes amérindiens qui, dépossédés de leurs terres et prêts à croire aux promesses des Anglais,

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Ottawa alloue donc 70 millions aux Canadiens désireux de fêter « ça », en organisant des reconstitutions historiques de grandes marches ou de batailles, posant des plaques, érigeant des monuments ou initiant des compétitions scolaires inter-frontalières. Mais en 2015, qu’aura-t-on appris des souffrances et des trahisons infligées aux populations des deux côtés de la frontière, par les prétentions de ceux qui les gouvernaient il y a deux siècles ? Que retiendrons-nous pour notre gouverne actuelle, du patriotisme et de la fierté nationale qu’invoquent les politiciens pour vendre leurs salades trop indigestes et nous distraire des vrais problèmes ?

Note : Tecumseh était l’un des chefs amérindiens; Laura Secord une ménagère qui faisait circuler des informations, et la tentation américaine reste l’une des obsessions des Canadiens qui traversent allègrement la frontière, à l’Est comme à l’Ouest, pour magasiner et partir en vacances. L’historien Jacques Lacoursière aborde largement la question et cite Franklin en page 427 du premier volume de son Histoire populaire du Québec.

Juillet-Août 2012

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No 146 Juillet-Août 2012

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Photos : Francis Fontaine

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