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2 La Principauté Dossier Spécial

DossierLe grand Spécial bal des célébrités

Juillet-Août 2012

SOCIETE • Mer, soleil et sécurité : ce sont les trois raisons qui par tradition poussent les VIP ou les sportifs de haut niveau

Monaco, “refuge” de

Le grand bal des célébrités

S

La fiscalité avantageuse n’est qu’un des atouts de cette petite ville-état : la scolarité, l’accu L’EDITORIAL

Extension “modulaire”...

omme on l’avait fortement envisagé dans ces colonnes il y a seulement C quelques mois, le projet d’extension en

ea, safe and sun : ce sont les trois raisons les plus généralement avancées par les VIP ou les sportifs de haut niveau qui viennent s’installer à Monaco. Ils y mènent leur carrière où y assurent une reconversion souvent heureuse. Mais il y en a d’autres évidement : une fiscalité avantageuse, mais pas toujours et pas pour n’importe qui, la scolarité, l’accueil et les facilités administratives, organisés par un programme d’attirance de la part des pouvoirs publics. Pourquoi et qui, donc, s’est installé à Monaco ?

DOSSIER

et plateforme héliportuaire

mer au large du Larvotto redevient avec vigueur d’actualité, après les propos tenus par le Prince Albert lors d’une rencontre informelle avec la presse locale. Les raisons qui font pencher la balance vers ce choix, plutôt que pour l’option Fontvieille II, sont nombreuses et toutes bien motivées, autant d’ordre technique que logistique, que d’image (voir notre éditorial du mois d’avril). Prévalent aussi des raisons économiques qui poussent à abandonner le projet de Fontvieille II : un nouveau quartier à côté de celui existant, ferait inévitablement perdre de la valeur à ce dernier, du fait de la présence d’un bloc d’immeubles plus neufs et plus modernes qui le priverait - en grande partie - de sa si convoitée vue sur la mer. Du surcroît, le site du Larvotto, par sa position centrale et stratégique, est une zone foncière plus précieuse et donc plus rentable. D’un point de vue strictement environnemental, une des raisons qui avaient contribué à renoncer à ce projet - excluant la réserve marine du Larvotto (voir ci-dessous) - les soucis sont communs aux deux projets. Mais la défense de l’environnement concerne aussi la préservation du paysage : au Larvotto, une presque-île aurait pu être dessinée par mère nature ; en revanche, à Fontvieille, une nouvelle coulée de béton semblerait vraiment forcer la nature à accepter ce qu’elle n’aurait jamais fait… Bien sûr, la décision définitive n’a pas encore été prise, mais désormais peu d’entre nous peuvent penser qu’on optera pour la solution Fontvieille - qui est toujours restée sur un plan purement théorique - et qu’on poursuivra les études entamées. Ainsi, on a découvert tout d’un coup que tous étaient d’accord à revenir sur le projet de 2008 : les élus à l’unanimité ont exprimé leur approbation pour l’adoption de cette solution. Et pourtant, on n’avait pas entendue se lever une seule voix en faveur de ce projet, quand il semblait avoir été définitivement enterré… Peut-être que beaucoup étaient trop occupés non pas à étudier ce projet... mais surtout à essayer de repousser le vote de la loi sur les retraites pour des raisons purement électoralistes. Dont acte. Si le Prince choisit l’option Larvotto – comme tout semble le laisser penser – il s’agira en fait d’un projet beaucoup plus «modeste» par rapport au projet d’origine : moins de 5 hectares contre les 15 du projet initial. Mais rien n’empêche de penser qu’il puisse s’agir d’une première étape vers un projet plus ambitieux. Si on adopte la politique « des petits pas » doublée d’une approche intelligente, le projet pourrait se transformer en « projet pilote » consistant en une extension « modulaire », progressive, dans le moyen ou le long terme. On pourrait expérimenter ainsi les techniques les plus à la pointe de la construction pour le plus faible impact environnemental, et ainsi préserver la réserve naturelle du Larvotto et évaluer les résultats pour ensuite passer – si tout va bien – à la réalisation d’un deuxième « module », puis d’un troisième. Un laboratoire unique pour réaliser des ouvrages à impact zéro, relié à la terre avec un pont pour faciliter la circulation de l’eau, un port écologique zéro pollution, etc... Le partenariat public-privé, dont on a beaucoup entendu parler, pourrait alors trouver sa pleine justification. Si les investisseurs privés estiment que cette opération est rentable, elle le sera aussi pour l’Etat, qui pourra ainsi décider si et à quelles conditions y participer directement, en accord avec la stratégie économique qu’il entendra poursuivre. En adoptant cette solution, on pourrait aussi libérer de l’espace à Fontvieille. Comment ? En déplaçant l’héliport en mer, sur une plateforme du type des plateformes pétrolières, reliée à la côte par un pont à l’architecture futuriste... Un ensemble qui pourrait se révéler de surcroît une attraction touristique. A Osaka, au Japon, un aéroport a été ainsi réalisé (sur un fond de sable qui apparemment le fait progressivement s’effondrer). A Monaco, sur les fonds rocheux avec un poids beaucoup plus modeste, ne pourrait-on pas envisager un héliport ? La profondeur des fonds marins ici ne serait plus un problème. Ainsi, on pourrait obtenir trois avantages en un seul coup : libérer un espace précieux pour la construction de bureaux ultra modernes pour hommes d’affaires appelés à beaucoup voyager qui se trouveraient à deux minutes de l’héliport et donc à 7 minutes de l’aéroport international Nice-Côte d’Azur ; alléger la pollution et les nuisances sonores subies actuellement par les résidents du quartier ; éloigner un danger potentiel pour ces derniers, dû à la présence si proche des hélicoptères et de leur stockage de carburants dont la provision pourrait être faite par la mer... Mais on peut encore faire davantage... Juste en dessous de l’héliport pourrait trouver sa place un nouvel incinérateur a impact environnemental très faible, libérant de ce fait l’espace actuellement occupé dans le quartier de Fontvieille. Sur le fond, la plateforme pourrait servir d’ancrage pour un laboratoire d’études et/ou un aquarium sous-marin, connecté avec le voisin Musée Océanographique via des navettes ou même des moyens de transports sous-marins… Science-fiction ? Rêves ? Pas du tout : pour réaliser tout cela, il suffit d’avoir les moyens nécessaires, bien sûr… mais aussi - et plus encore - de l’audace ! (R.V.)

PAR NOEL FANTONI

De “James Bond” aux sportifs d’haut niveau James Bond est parmi nous: il y a quelques années encore il n’était pas rare, mais toujours surprenant de croiser Roger Moore, drivant son caddie, en train de faire ses courses au Carrefour de Monaco. Celui qui avait incarné tour à tour Ivanhoé, le Saint, lord Brett Sainclair dans « Amicalement vôtre » et 007 est sans doute la figure la plus emblématique des stars internationales de cinéma installées depuis des années à Monaco. D’autres comme Gina Lollobrigida, ou Ursula Andress ont vécu ou vivent encore en Principauté. Sans parler de Ringo Starr le batteur des Beatles et de sa compagne une James Bond girl elle aussi, Barbara Bach. La liste et longue et peut être fastidieuse mais elle dénote une attirance vers la Principauté qui ne se dément pas. Ce sont surtout les sportifs qui goûtent aux attraits de Monaco. Assez peu les footballeurs, ou les basketteurs, qui disputent dans leur pays le championnat national, ou qui font carrière à l’étranger comme aux USA en ce qui concerne les Tony Parker ou les Joakim Noah. Les plus concernés ce sont les pilotes de Formule 1, les joueurs de tennis, et les coureurs cyclistes (Davide Rebellin l’italien, recordman des victoires sur la Flèche wallone et vainqueur de Paris-Nice, ou Philippe Gilbert le belge vainqueur de Liège-Bastogne-Liège et lui aussi de la Flèche wallonne). Ceux-là courent dans le monde entier, ils ont donc la liberté d’élire domicile là où ils se sentent le plus à l’aise, et où le fisc est censé être le moins vorace possible. Certains sont venus en Principauté tout-à-fait formellement et pour des raisons différentes l’ont quitté comme Bjorn Borg ou Boris Becker, deux champions de tennis qui ont commis l’imprudence de déclarer leurs revenus à Monaco tout en résidant physiquement en dehors de la Principauté et se sont vus rattrapés par leurs administrations respectives.

Pas seulement pour l’absence des impôts... D’autres en revanche y vivent, parce qu’ils ont toutes facilités pour poursuivre leur carrière. Ronnie Leitgeb, le tout nouveau président de la fédération autrichienne de tennis, est venu à Monaco quand il a commencé à manager Thomas Munster, vainqueur entre autre à Roland Garros. Leur partenariat a duré seize ans. Il manage actuellement Jürgen Melzer, autrichien lui aussi, comme il s’est occupé de 25 autres joueurs ces trente dernières années. « Pour les tennismen l’absence d’impôt sur le revenu n’est pas la principale raison de leur venue à Monaco. Ils viennent en Principauté pour les masters séries et surtout la possibilité de s’entraîner toute l’année à l’extérieur. En Autriche et en Allemagne ce n’est pas possible, on ne peut jouer

Photo © DR

qu’in door et il n’y a pas de sparring partners suffisamment valables. » Ronnie Leitgeb est résident monégasque depuis 1987 : « Il n’y a pas d’inconvénients ici, la vie est facile et agréable et l’administration très aidante. Le prix des locations, c’est comme à Londres ou à Paris…» Du côté des as du volant, même musique : Lewis Hamilton a quitté la Suisse pour venir ici, tout près de son coéquipier Jenson Button. Bref les pilotes de F1 aiment aussi Monaco et pas seulement pour des raisons fiscales ou pour son Grand Prix et son circuit unique intra-muros. Ils pourraient former une écurie, tous les pilotes de F1 qui ont connu Photo © DRla Principauté au volant de leur bolide et s’y sont ensuite installés pour y monter leur affaire. Comme l’Ecossais David Coulthard qui vient de revendre l’hôtel Colombus, ou Thierry Boutsen à la tête d’une entreprise d’achat et de vente d’avions privés à Monaco (voir interview). Kéké Rosberg réside lui aussi en Principauté et gère de jeunes pilotes européens. Ou encore, non pas un pilote, mais l’ancien directeur de l’écurie Renault F1 team Flavio Briatore qui vient tout juste d’ouvrir le restaurant Cipriani au Portier et prépare pour l’été l’inauguration de sa discothèque Billionaire’s Club au Grimaldi Forum.

Un lieu de reconversion réussie Peut-on parler de stratégie concertée ? Peut-être pas encore, mais les instances administratives de la Principauté, et certains cercles privés, entreprennent un travail de fourmi pour faire venir en Principauté ces sportifs de renom ou ces hommes d’affaire. C’est une tradition qui se perpétue : la Principauté a toujours essayé d’attirer sur son sol entrepreneurs de renommée mondiale, fortunes conséquentes ou personnalités de renom. Des étrangers qui pouvaient se retrouver ensemble grace à la SBM dont on oublie trop souvent que la première appellation était « Société des Bains de Mer et du Cercle des étrangers ». Plusieurs personnalités ou cercles ont pris le relais. Il y a une quarantaine d’années les parents de l’avocat Donald Manasse avait créé le « Club des voisins ». Une


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