Revue UFA 12/2010

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GESTION

Interlocuteurs des trois pays: Peter Weber est professeur et conseiller en agriculture au centre agricole de Liebegg à Gränichen (AG). Les quelque 3500 exploitations que compte le canton d’Argovie exploitent près de 60000 ha de SAU. Le canton d’Argovie est une des régions les plus peuplée du Plateau et la perte de terres agricoles y est important. www.liebegg.ch Johann Tober dirige la chambre d’agriculture autrichienne du district de Perg. Le district de Perg comprend 2041 exploitations disposant de structures plutôt petites. A elles toutes, elles exploitent près de 30 000 ha de SAU. La surface moyenne se monte à 15 ha par exploitation. www.lk-ooe.at Ruth Beverborg est responsable du secteur économie d’entreprise auprès de la chambre d’agriculture de BasseSaxe à Oldenburg. Dans cette région d’Allemagne, près de 50000 exploitations travaillent 2.6 millions d’ha de SAU. En Allemagne, un poulet sur deux ainsi qu’un œuf et un porc sur trois proviennent de Basse-Saxe. Plus de 1000 centrales de biogaz y sont également exploitées. www.lwk-niedersachsen.de

loués, les producteurs de lait sont en concurrence directe avec les exploitants d’installations de biogaz. Dans le cadre de nos calculs comparatifs, c’est la détention de poules pondeuses pour les œufs frais et bio qui présente les meilleurs résultats suite à l’interdiction de la détention en batterie.

Quelle est l’importance des paiements directs chez vous? Ruth Beverborg: Nous en dépendons fortement. La prime à la vache laitière a été introduite dans notre pays à titre de mesure d’accompagnement pour la sortie du contingentement. Cette prime ainsi que les primes spécifiques provenant des contributions pour taureaux, vaches laitières et brebis laitières seront fondues successivement entre elles d’ici à 2012 pour être remplacées par une prime à la surface de 366 Euros. Peter Weber: Il est difficile de rattraper une mauvaise situation financière. Certaines exploitations travaillent avec de vieux bâtiments et d’anciennes REVUE UFA · 12 2010

installations et sont malgré tout très lourdement endettées, notamment en raison de l’achat de terrain. Comment l’agriculteur peut-il encore augmenter son revenu? Peter Weber: Si l’on fait abstraction des cultures spéciales, le lait permet de réaliser une plus-value élevée à l’ha, malgré le faible niveau de prix actuel. Ruth Beverborg: Les branches d’exploitation classiques telles que les grandes cultures, la production porcine, la production laitière peuvent tout à fait être rentables mais bien moins que la production de biogaz, actuellement du moins. En ce qui concerne les terrains

La poursuite de la croissance est une obsession. L’agrandissement des domaines est très marqué et on n’en voit pas la fin. Les troupeaux de 400 à 600 vaches sont de plus en plus nombreux. Ruth Beverborg

La Basse-Saxe est quasiment le haut lieu de la production porcine en Allemagne. Quels sont les problèmes? Ruth Beverborg: Les coûts de la production porcine sont élevés. Au cours des deux dernier mois, les coûts d’affouragement ont augmenté de 5 Euro par dt parce que le prix des céréales est actuellement élevé. Un autre facteur important est la distinction entre exploitation agricole ou commerciale, ce qui se traduit par d’importants désavantages au niveau des impôts sur le chiffre d’affaires. Dans le cadre d’une nouvelle construction, certaines contraintes ont un impact énorme, si bien que la production porcine est souvent abandonnée au profit d’autres branches de production telles que les installations de biogaz par exemple. Johann Tober: Chez nous le biogaz n’est pas aussi soutenu par les pouvoirs publics et n’est rentable que si la chaleur produite peut être commercialisée à un prix intéressant, ce qui freine le développement des installations de biogaz. 17


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