La Gazette de la Lucarne n° 61 - 15 juillet 2013

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La gazette de la

lucarne

15 juillet 2013 2 €

n  61 o

La Lucarne des Écrivains, 115 rue de l’Ourcq, 75019 Paris – tél. : 01 40 05 91 29 – http://lalucarnedesecrivains.wordpress.com

Chaque année c’est pareil… l’angoisse monte autant que la température sur le thermomètre (ça dépend de là où on se trouve !) L’été arrivé et c’est l’heure de faire sa valise… la galère… Je ne sais pas si pour vous c’est pareil, mais c’est toujours très compliqué. En général, je fais une liste de ce que je dois apporter, histoire d’être un peu organisée, et, je me retrouve la veille du départ suppliant la bonne fée de m’aider, car j’aimerais bien aller me coucher, il est plus de minuit, je suis transpirante et ma valise ne ferme pas. Je me lève dans quatre heures… Angoisse, vais pas me réveiller, je vais rater mon train, j’ai mal au dos, la valise est trop lourde et je me dis « J’en ai trop pris, mais que retirer ? » Je me relève, vérifie la trousse de secours, de toilettes… les cadenas. Ça y est la valise est bouclée, et moi en nage… Zut, ils sont où les billets ? Bon, plus sérieusement… la valise, thème de la gazette estivale, vous aura bien inspirés et chacun a mis sa sensibilité, ce qui nous vaut des textes très différents qui reflètent la richesse qu’il y a en tout un chacun. J’espère que nous aurons l’occasion de tous nous rencontrer en chair et en os quand nous aurons posé nos valises début septembre. Annabelle

Agnès Féline

Heureux qui, comme un pauvre, a fait un beau voyage

H

eureux qui, comme un pauvre, n’a pas de valise… Nos valises, ­ vides d’Essentiel, sont bien lour­ des à trimbaler… Je te d ­ éteste, paquet-boulet qui me freine dans mes élans et me prive de la vraie Liberté... Celle de marcher tou­ jours vers l’avant, avec mon kit de « survie pour le bonheur » au fond d’un petit sac à dos : une bougie pour la flamme, la cha­ leur et la lumière, un carnet et un crayon pour attraper, fugaces, des émotions, des parfums de fleurs et des mots doux, un appa­ reil photo pour surprendre des sourires et immortaliser des ­regards, un livre pour rêver et rejoindre l’Autre. Je t’aime, légè­ reté de la vie. Pardon de t’alourdir bien souvent. Je te chéris, divine nature. Pardon d’être si peu en communion avec toi. Je vous

Simon Bonaventure / creative commons

Éditorial

r­ echerche, visages amis. Pardon de ne pas toujours vous recon­ naître. La vie passe si vite. Nous sommes venus sans valises sur cette terre, et nous repartirons de même. Nous sommes venus nus, et nous repartirons guère plus vêtus. Nous sommes ­venus pauvres et j’espère repartir riche. Riche d’amour, de joie, d’échanges, de rencontres, de rires. Et tout ça ne s’enferme pas dans un bagage. Tout ça se sème sur la voie publique, se transmet dans une main serrée, se glisse dans un baiser donné, se pose sur une joue tendue, se donne dans une larme séchée. Il faut parfois du courage pour avancer sur nos chemins de vies avec la confiance pour unique bagage. Mais c’est, sans doute, la seule voie pour apprivoiser la terre et entrevoir le ciel.


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