Fouilles archéologiques Études des sépultures médiévales et modernes de l’église Saint-Pierre Durée des travaux :
avril à juin 2014 En octobre 2013, un diagnostic archéologique a révélé la présence de plusieurs sépultures de l’ancien cimetière et des structures bâties liées à l’église. Face à l’importance de cette découverte, une fouille préventive est réalisée afin d’approfondir l’étude de ces vestiges enfouis, riches en indices pour l’histoire de la commune. Ce chantier est réalisé par le service d’Archéologie préventive de La Cub
qui a pour mission la réalisation de l’ensemble des diagnostics archéologiques prescrits par le préfet de région, ainsi que la réalisation de fouilles de prévention sur le territoire communautaire. Seuls les vestiges menacés par les futurs aménagements sont fouillés. Les espaces non touchés par les futurs aménagements ne sont pas fouillés afin de préserver d’éventuels vestiges enfouis. Les fouilles archéologiques s’intègrent dans le planning des travaux de réaménagement de la place. Communauté urbaine de Bordeaux Service d’Archéologie préventive Samuel Virelli 05 57 53 31 63
Vue intérieure du chevet de l’église Saint-Pierre de Bruges. (cliché J. Masson)
Les résultats attendus
Emprise de la zone prescrite par le Service Régional de l’Archéologie, Zone fouillée correspondant à l’ancien cimetière autour de l’église Saint-Pierre de Bruges. par le service d’Archéologie préventive de La Cub Presbytère
Église Saint-Pierre
Jardins
La fouille permettra également d’observer davantage et de mieux comprendre les structures bâties observées lors du diagnostic sur le parvis de l’église. L’intervention sera en effet l’occasion de reprendre l’étude architecturale de l’église, même si l’édifice n’est pas affecté par les fouilles. Comprendre son phasage chronologique pourra aider à appréhender l’organisation du cimetière qui l’entoure. L’édifice sera donc observé avec minutie. La fouille sur le parvis à l’ouest sera faite au droit du mur de l’église et permettra de visualiser les fondations ou les murs antérieurs et ainsi apporter de nouveaux indices pour déceler les phases de construction de l’édifice.
Zone de Fouille
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Envisager l’ensemble église-cimetière est indispensable pour ce type de site et cet angle de vue apportera des éléments nécessaires à la problématique de la mise en place des paroisses en milieu rural en bordelais au Moyen Âge.
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Les zones fouillées vont permettre de mieux comprendre l’organisation du cimetière, d’un point de vue de la population représentée (proportion homme/femme, adultes/immatures), mais aussi sur les types de sépultures identifiables (en pleineterre, en coffrage de bois ou de pierres, ou en sarcophages).
Maison des associations
-de-G
La fouille va porter sur des zones situées au sein de l’espace funéraire lié à l’église paroissiale de Bruges, espace signalé sur e le cadastre du xix siècle.
Parking
L’église paroissiale Saint-Pierre de Bruges La paroisse de Bruges (Bruga, Brugiis ou Brugia), dont le contexte d’implantation n’est pas défini, était dans la prévôté d’Eysines avant d’être soumise à la juridiction du maire et des jurats de Bordeaux. L’église présente un plan composé d’une nef à trois vaisseaux où la nef centrale ouvre sur l’abside du chevet. L’entrée se fait aujourd’hui à l’ouest, mais une porte ouvrait auparavant sur la nef au sud, signalée sur la plan du cadastre et encore visible dans la maçonnerie extérieure e de l’église. Le chevet est attribué au xii siècle avec des traces nettes de reprises plus ou moins récentes. À l’extérieur, le parement du chevet est composé de petits moellons et est divisé en travées verticales par des contreforts en pierre de taille. À l’intérieur, l’abside du chevet est voûtée d’un cul-de-four qui se prolonge par un berceau sur le chœur. Le parement intérieur de l’abside, en pierre de taille, est orné d’une arcature formée de sept arcs en plein cintre retombant sur des colonnettes engagées qui reposent elles-mêmes sur un stylobate à damiers. Les chapiteaux, de facture romane, sont ornés de feuillages. e Il est fort probable que l’église du xii siècle se composait d’une nef unique ouvrant sur le chevet actuel. Le clocher carré, à l’ouest, fut ajouté au xv ou au xvi siècle et les bas-côtés de la nef dans une phase encore postérieure. La nef a été e restaurée au xix siècle et l’abside a vraisemblablement été peinte à la même époque. Les peintures ont été enlevées pour mettre à nu le mur roman de l’abside. e
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Une inscription du xiv siècle est conservée et a été replacée dans les parties remaniées de la nef. Écrite en « patois gascon », elle relate une demande de pardon par le prêtre de l’église Saint-Pierre de Bruges, pardon accordé par le pape Grégoire XI en novembre 1372. Elle est placée à côté d’une niche à l’encadrement gothique et renfermant une statuette de saint Pierre. e
Le chœur, l’autel et son ambon sont inscrits sur la liste des er Monuments Historiques par un arrêté du 1 août 1956.
Vue intérieure de la baie axiale du chevet, avec un vitrail représentant saint Pierre. (cliché J. Masson)
Le cimetière Une visite effectuée en 1659 à l’église SaintPierre mentionne un cimetière « clos et fermé ». Le cimetière est également signalé sur e un cadastre du xix siècle, au sud de l’église et sur le parvis, avant d’être déplacé pour des raisons de salubrité. Lors du diagnostic archéologique réalisé en 2013, plusieurs sépultures ont été observées. Au sud de l’église, des sépultures en coffrage de bois et des fragments de coffrage en pierre sûrement liés à une sépulture, ont été mis au jour à 25 cm de profondeur. Contre l’abside du chevet, au sud, de nombreux ossements humains ont été repérés et une sépulture visible dans un coffrage en pierre a été mise au jour à une profondeur de 75 cm. Au pied du clocher, à l’ouest de l’église, les vestiges d’un coffrage en pierre, à 20 cm de profondeur, signalent une sépulture probablement encore en place.
Archéologue en cours de fouille d’une sépulture moderne. (cliché G. Sense)
Ainsi le cimetière médiéval et moderne est en partie en place au sud, à l’est et à l’ouest de l’église, comme il est signalé sur le cadastre e du xix siècle, et la fouille apportera davantage d’informations sur son étendue, son organisation, voire sur des phases d’occupations antérieures.
Sépultures médiévales en coffrage de pierres. (cliché J. Masson)