Cabotages - Le Gastronaute en Méditerranée

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BANDOL B

Bandol est une station typique de la Côte d’Azur avec un port entouré de mille boutiques à touristes. Les rues “derrière” sont plus tranquilles.

andol est aussi célèbre que Cassis pour ses vins. Mais ici ils sont surtout rouges et ont constitué la première AOC de France en 1941. En approchant du port, on passe devant l’île de Bendor qui appartient comme les Embiez à Paul Ricard et a été consacrée aux artistes. Au XIXe siècle, le chemin de fer a amené ici Thomas Mann, Aldous Huxley, Marcel Pagnol, Catherine Mansfield, Raimu… En 1923, Bandol est classée “station climatique”. Le port accueille aujourd’hui plus de 1.600 bateaux, voiliers et yachts à moteurs de toute taille. Deux projets sont en cours : regrouper sur un même quai les barquettes, bettes et autres pointus traditionnels, réaménager un autre quai pour les grosses unités de croisière.

Bandol is a typical Côte d’Azur resort with a harbour surrounded by a million tourist shops. The streets that lie “behind” are quieter.

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andol is as famous for its wine as Cassis is. But the wines here are mostly reds, and were the first in France to be officially designated (AOC) in 1941. As you near the harbour, you pass in front of Bendor island which, like Les Embiez, belongs to Paul Ricard and is dedicated to artists. In the 19th century, the railway brought Thomas Mann, Aldous Huxley, Marcel Pagnol, Catherine Mansfield, Raimu etc. here. In 1923, Bandol was classified as a “climate resort”. The harbour currently accommodates more than 1,600 boats, yachts and motor yachts of all sizes. The town has two projects underway: one to group all the fishing vessels (“barquettes”, “bettes” and traditional “pointus”) along one quay; and the other to redevelop a second quay for the large cruise ships.

BANDOL 43°08,0’ N – 005°45,4’ E Tél. : + 33 (0) 4 94 29 42 64 www.bandol.fr

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Au jeu des sept familles, on gagne de grands crus

ue l’on vienne de la Ciotat ou du cap Sicié via les Embiez, on ne voit qu’une chose en direction de Bandol : les barres d’immeubles blancs démesurément allongées, incrustées comme des pans de falaises stratifiées dans le vert des collines qui dominent la baie. Ils affichent la vocation de Bandol : accueillir une population nombreuse pour dynamiser la commune. Douze mille habitants l’été mais quand même pas loin de neuf mille le reste de l’année. Ce qui, pour une station balnéaire, est une proportion raisonnable. Il faut dire que ce fut longtemps un désert. Depuis la fin de l’Empire romain, l’ancien Bendorium, livré aux envahisseurs et aux pillards barbaresques, avait vu ses habitants fuir vers la Cadière (Cathedra). Ils ne sont revenus que quelque mille deux cents ans plus tard, en 1715. Et pas en masse : sept familles pionnières installées là sous la protection du seigneur du lieu, François Boyer de Foresta dont l’ancêtre, Antoine Boyer, avait été anobli par Henri IV pour sa bravoure au cours des guerres de religion. Il se vit également attribuer le fort de Bandol. LA PÊCHE À LA MADRAGUE

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Destination

Les sept familles pionnières qui ont fondé Bandol au début du XVIIIe siècle et leurs descendants ont créé le vignoble de Bandol dont le vin est servi à la table de Louis XV ! C’est la réussite. Le port, qui était déjà un bon abri naturel, voit sa sûreté renforcée par un môle de neuf mètres pour abriter les bateaux et leur précieuse cargaison. Alors que la révolution éclate, à peine deux générations après celle des pionniers, il y a déjà 1 200 Bandolais. En réalité, Bandol n’a jamais été un grand port de pêche, à part une activité saisonnière de capture des thons rouges quand ces grands prédateurs passaient près des côtes.


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