Kiblind 62 - Numéro Bouteille

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Carnet de voyage

vins. » Dans un dédale de machines, de tuyaux, de silos et de fortes vapeurs, Christian Bigot assure la visite en ouvrant parfois le robinet d’un tonneau, pour nous servir directement à la source. Après la mise en bouteille et le stock, ouvert sur l’export et particulièrement sur l’Angleterre, l’itinéraire se termine dans la grande salle de réception, où les souvenirs de la Ficelle forment le fil d’Ariane d’un album de jeune trentenaire. On y retrouve notamment les dessins, en grand format, utilisés pour la cérémonie officielle, la bouteille-hommage à Tignous et Honoré à la suite des attentats, ou la drôle de composition de Willem, en 2012, qui représente sa femme nue, dans un verre, une laisse et un chien à la main. « C’était drôle, ça ! », assume le directeur.

16:30 C’est désormais la tournée des adieux, la goutte à peine lointaine,

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voire quelques larmes de vin, tellement Saint-Pourçain semble faite pour s’y sentir bien. Un dernier passage dans l’espace d’exposition, où un Keith Haring local a revisité un fût de chêne sous le nom énigmatique de Kelkin. Dans son bureau, Christian Bigot expose ses bouteilles, ses dessins originaux, ses étiquettes et un récent supplément du Point qui parle, avec satiété, de son vignoble : « Ça, ça s’arrose ! ». Mais cette fois, nous devons faire la route en solitaire et, à défaut d’essence, nous éloigner comme face à une coupe pleine, avec le magnum et le coffret de Ficelle offerts généreusement par la maison.

17:00 À la terrasse d’un café jouxtant le Chêne vert, il faut désormais camoufler la scène du crime et rester debout, en comptant simplement sur soi-même et quelques allongés. Le rétroviseur bat encore de l’aile.

Ethylotest

Le Mennen 24 heures bat encore sous l’aile. Une dernière étape, chez Lidl, pour se munir d’essence et d’un Tahiti douche, important pour le futur, avant de reprendre l’aventure : 235 kilomètres, sous la bruine, entre l’autoroute des volcans, les chicanes du Cantal et l’Aveyron terminal.

21:00 – kilomètre 600 Sans rouler des mécaniques, notre petite Opel entre finalement dans l’enceinte du HOG HOG Festival. Elle y mourra peut-être. Après quelques Ficelles et une pinte de gin to’ à la corde, une nouvelle journée peut alors démarrer : Nicolas Ker, le chanteur de Poni Hoax, est juste à côté, prêt à monter sur scène, sobre et sapé comme jamais...

Texte & photos : Gabriel Viry


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