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CAMILLE. – Mais, maman, Sophie ne voulait pas l’écouter. MADAME DE FLEURVILLE. – Sophie est vive, mal élevée, elle n’a pas l’habitude de pratiquer la charité, mais elle a bon cœur, et elle aurait compris la leçon que vous lui auriez toutes donnée par votre exemple ; elle en serait devenue meilleure, tandis qu’à présent elle est furieuse et elle offense le bon Dieu. MADELEINE. – Oh ! maman, permettez-moi d’aller lui parler ; je suis sûre qu’elle pleure, qu’elle se désole et qu’elle se repent de tout son cœur. MADAME DE FLEURVILLE. – Non, Madeleine, je veux qu’elle reste seule jusqu’à ce soir ; elle est encore trop en colère pour t’écouter ; j’irai lui parler dans une heure. Et Mme de Fleurville alla avec Camille et Madeleine rejoindre Mme de Rosbourg ; les petites étaient tristes ; tout en jouant avec leurs poupées, elles pensaient combien on était plus heureuse quand on est sage. Pendant ce temps, Sophie, restée seule dans le cabinet de pénitence, pleurait, non pas de repentir, mais de rage ; elle examina le cabinet pour voir si on ne pouvait pas s’en échapper : la fenêtre était si haute que, même en mettant la chaise sur la table, on ne pouvait pas y atteindre ; la porte, contre laquelle elle s’élança 150


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