bien voulu envoyer vers nous. Nul ne pouvait mieux que M. Étienne Lamy nous faire sentir comme la royauté de l’Académie française est constitutionnelle, et qu’il n’y a qu’honneur et profit à recevoir ses lois classiques et sages. Elle est aujourd’hui chez nous, la France : et c’est un poète de sa bonne terre, c’est le chantre épique des conquêtes de sa langue, qui est venu – M. Gustave Zidler nous permettra de l’espérer – accorder sa lyre aux harmonies encore neuves, parfois un peu rudes, de la vie canadienne. Les victoires de la langue : M. Zidler les multiplie chaque fois qu’il chante ; combien d’autres triomphes de notre doux parler lui auront appris ces journées laborieuses où il a voulu travailler avec nous, et mêler aux autorités de notre prose le reflet de sa claire poésie. Elle est chez nous, la France ; et c’est un apôtre qui représente ici son inépuisable sacerdoce. Le prêtre de France ! Quelle formule, messieurs ; et quelle grande chose elle signifie ! Le prêtre de France ! il se dessine en toute grandeur sur le fond séculaire de l’histoire du peuple. Son geste, qui est le geste de Dieu, symbolise la providentielle mission de la race ; sa parole, qui est à la fois le verbe de France et le verbe du Christ, se traduit depuis plus de dix siècles en des formes où ont souvent passé en larges souffles les 77