Dumas-Sanfelice-3

Page 152

comme le dit il signore Giuseppe Gallanti, auteur de Naples et ses environs ; mais, en 1528, elle devint, par ordre de Charles-Quint, une forteresse régulière. Comme toutes les forteresses destinées d’abord à défendre les populations au milieu ou sur la tête desquelles elles sont élevées, Saint-Elme en arriva peu à peu, non seulement à ne plus défendre la population de Naples, mais à la menacer, et c’est sous ce dernier point de vue que le sombre château fait encore la terreur des Napolitains, qui, à chaque révolution qu’ils font ou plutôt qu’ils laissent faire, demandent sa démolition au nouveau gouvernement qui succède à l’ancien. Le nouveau gouvernement, qui a besoin de se populariser, décrète la démolition de Saint-Elme, mais se garde bien de le démolir. Hâtons-nous de dire, attendu qu’il faut rendre justice aux pierres comme aux gens, que l’honnête et pacifique château Saint-Elme, éternelle menace de destruction pour la ville, s’est toujours borné à menacer, n’a jamais rien détruit, et même, dans certaines circonstances, a protégé. Nous avons dit tout à l’heure qu’il fallait rendre justice aux pierres comme aux gens ; retournons la maxime, et disons maintenant qu’il faut rendre justice aux gens comme aux pierres. Ce n’était point, Dieu merci ! par paresse ou 152


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.