Dumas-Sanfelice-3

Page 118

un courrier, lequel devait m’apporter des nouvelles de la bataille. – Eh bien, madame, reprit le roi, le courrier, c’est moi ; les nouvelles, les voici : nous avons été battus à plate couture. Que dites-vous de cela, milord Nelson, vous, le vainqueur des vainqueurs ? – Une demi-heure avant que Votre Majesté arrivât, j’exprimais mes craintes sur une défaite. – Et personne de nous ne voulait y croire, sire, ajouta la reine. – Il en est ainsi de la moitié des prophéties, et cependant milord Nelson n’est point prophète dans son pays. En tout cas, c’était lui qui avait raison et les autres qui avaient tort. – Mais enfin, sire, ces quarante mille hommes avec lesquels le général Mack devait, disait-il, écraser les dix mille républicains de Championnet ?... – Eh bien, il paraît que Mack n’était pas prophète comme milord Nelson, et que ce sont, au contraire, les dix mille républicains de Championnet qui ont écrasé les quarante mille hommes de Mack. Dis donc, d’Ascoli, quand je pense que j’ai écrit au souverain pontife de venir sur les ailes des chérubins faire avec moi la pâque à Rome ; j’espère qu’il ne se sera point trop pressé d’accepter l’invitation. Passez-moi donc ce 118


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.