Dumas-Monsoreau-3

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– Eh ! monsieur, ce n’est là qu’un méchant prétexte, dit Jeanne. Si vous étiez bien épris, vous ne craindriez qu’une sorte d’avilissement, n’être plus aimé. – Ah ! ah ! fit Saint-Luc, ouvrez votre escarcelle, mon cher. – Mais, madame, dit affectueusement Bussy, il est des sacrifices tels... – Plus un mot. Avouez que vous n’aimez plus Diane, ce sera plus digne d’un galant homme. Bussy pâlit à cette seule idée. – Vous n’osez pas le dire ; eh bien ! moi, je le lui dirai. – Madame ! madame ! – Vous êtes plaisants, vous autres, avec vos sacrifices... Et nous, n’en faisons-nous pas, des sacrifices ? Quoi ! s’exposer à se faire massacrer par ce tigre de Monsoreau ; conserver tous ses droits à un homme en déployant une force, une volonté dont Samson et Annibal eussent été incapables ; dompter la bête féroce de Mars pour l’atteler au char de M. le triomphateur, ce n’est pas de l’héroïsme ! Oh ! je le jure, Diane est sublime, et je n’eusse pas fait le quart de ce qu’elle fait chaque jour. – Merci,

répondit

Saint-Luc 208

avec

un

salut


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