Alexandre Dumas - Dieu dispose I.

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VI Première rencontre Lothario était la loyauté et la sincérité même, et cependant nous devons reconnaître qu’il n’avait pas dit toute la vérité et rien que la vérité en demandant au combe d’Eberbach la permission d’aller chercher M. Samuel Gelb. Il avait pris la liberté de faire remarquer à son oncle qu’ayant à parler à M. Samuel Gelb, il était tout simple, sans doute, que l’ambassadeur de Prusse n’allât pas chez lui, et lui fît dire de passer à l’ambassade ; mais qu’il serait peut-être convenable de lui atténuer ce dérangement en envoyant au-devant de lui quelqu’un de sa maison et de sa famille. Julius n’avait vu là qu’une prévoyance de son jeune secrétaire et dévoué neveu pour son ami d’enfance, et il avait négligemment consenti. Le fait est que, depuis vingt-quatre heures, la charmante image d’une lumineuse figure de seize ans se détachant sur le fond d’opale du matin troublait et

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