Dumas-comte-2

Page 290

Franz avait plusieurs lettres à écrire en France, il abandonna donc pour toute la journée la voiture à Albert. À cinq heures, Albert rentra ; il avait porté ses lettres de recommandation, avait des invitations pour toutes ses soirées et avait vu Rome. Une journée avait suffi à Albert pour faire tout cela. Et encore avait-il eu le temps de s’informer de la pièce qu’on jouait et des acteurs qui la joueraient. La pièce avait pour titre : Parisiana ; les acteurs avaient nom : Coselli, Moriani et la Spech. Nos deux jeunes gens n’étaient pas si malheureux, comme on le voit : ils allaient assister à la représentation d’un des meilleurs opéras de l’auteur de Lucia di Lammermoor, joué par trois des artistes les plus renommés de l’Italie. Albert n’avait jamais pu s’habituer aux théâtres ultramontains, à l’orchestre desquels on ne va pas, et qui n’ont ni balcons, ni loges découvertes ; c’était dur pour un homme qui avait sa stalle aux Bouffes et sa part de la loge infernale à l’Opéra. Ce qui n’empêchait pas Albert de faire des toilettes flamboyantes toutes les fois qu’il allait à l’Opéra avec Franz, toilettes perdues ; car, il faut l’avouer à la honte d’un des représentants les plus dignes de notre fashion, 290


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.