Dumas-Berthe

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– Par ma bosse ! vous êtes un homme de parole. – Et les trois cent mille sequins ? – Les voici. À cette partie du dialogue, une ombre blanche glissa rapidement devant les deux interlocuteurs, saisit la bourse que le prince Azor tendait à Renardino, et, soufflant les bougies, plongea la salle dans l’obscurité. Au même moment, le seigneur Alberti, qui avançait la main pour prendre les sequins, reçut sur la joue droite un violent soufflet, auquel il riposta par un grand coup de poing qui tomba d’aplomb sur le visage du prince Azor. Ce fut alors dans les ténèbres une lutte affreuse, mêlée de cris, de morsures et d’imprécations ; le prince Azor et Renardino se tordaient et se roulaient l’un sur l’autre, enlacés comme deux serpents. Effrayés de l’horrible vacarme qu’ils entendaient, les soldats accoururent avec des flambeaux, et relevèrent les combattants. – Comment, c’était vous ! s’écrièrent-ils tous les deux en se reconnaissant ; et ils demeurèrent anéantis. Mais bien plus grande encore fut leur surprise, quand, jetant les yeux autour d’eux, ils s’aperçurent que le roi et les trois cent mille sequins avaient disparu.

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