Chevalier-capitaine

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éclats, quoi qu’elle lui en voulût d’être venu les trouver à un moment si intéressant. – Ce que je ferais ! Eh bien, je vous immolerais à ma vengeance, puis je me suiciderais... sur vos cadavres sanglants ! – Tais-toi ! lui dit la jeune fille, laisse-là tes cadavres, le mot seul me fait peur. – Mais, continua Bertrand, je suis un frère débonnaire, une bonne pâte de frère, j’adore ma petite sœur, je ne déteste pas son cavalier, et vraiment, il m’en coûterait de priver la création de deux êtres aussi charmants. – Est-il aimable un peu, ce soir ? murmura Emmeline. – Disons ce matin et nous serons plus juste, repartit l’enseigne. Mais, mes enfants, vous devez geler. Quelle idée de se donner des rendez-vous à pareille heure, quand vous avez toute la journée à vous ! Eh ! par Dieu ! si quelquefois je vous embarrasse, il faut le dire. Je ne suis ni un Othello, ni un mal appris ! J’aime assez ma sœur pour satisfaire avec joie ses fantaisies ; je connais assez la solidité de ses principes pour approuver ce qu’elle approuve. Allons, donnez-moi la main, Arthur, et toi un baiser, belle noctambule ! – Vous avez raison, mon cher Bertrand, de juger 96


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