Bazin-terre

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oubliée : on l’aimait toujours, la petite Rousille. La lettre en faisait foi. Elle disait : Le Château, paroisse des Châtelliers, 25 janvier. « Ma chère amie, « Nous sommes tous en bonne santé, et c’est de même chez vous, je l’espère, quoique l’on ne soit jamais sûr, quand on est si loin. Je me suis loué dans une métairie qui est sur un dos de colline, en sortant de la lande de Nouzillac, dont je vous ai parlé. On a bien six clochers autour de soi, quand il fait beau, et je pense que, n’était la montagne de Saint-Michel, on apercevrait les arbres du Marais, où vous êtes. Malgré ça, moi, je vous vois toujours devant mes yeux. Le samedi, d’ordinaire, je reviens chez la mère Nesmy, ainsi que mon frère, le plus grand après moi, qui s’est loué aussi, chez des métayers de la Flocellière. Nous causons de vous, chez la mère, et je dis souvent que je ne suis pas si heureux que je l’étais avant de vous connaître, ou que je le serais, si tout le monde à la maison vous connaissait. Ils savent votre nom, par exemple ! Les plus petits et ma sœur Noémi, quand ils viennent, le samedi soir, à ma redevance, dans les 213


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