Bazin-Baltus

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L’homme éprouvait une douleur cruelle ; ses yeux se détournèrent de celle qui les interrogeait avec passion. – Je voudrais te croire, ma pauvre Marie... Peut-être, en effet, as-tu raison contre tous et contre le temps... – Attendre, Baltus, qu’est-ce que cela, quand la joie est certaine ? Il est près de nous ! – Ne te fâche pas, Marie ; ne t’excite pas en me répondant ; je veux seulement bien savoir ta pensée... Tu dis : « Il est près de nous » ; je souhaite tant de le revoir que je le crois presque... – N’est-ce pas ? – Pas tout à fait autant que toi : mais, à ton avis, ma femme, pourquoi ne serait-il pas déjà venu ici, tout droit ?... Elle se leva, et elle dit, semblable à une reine, et le regardant de haut : – Il m’aurait tuée, tu ne comprends donc rien ! Tous les Baltus que vous êtes, vous ne valez pas une femme, pour le sentiment ! – Oh ! crois-tu ? – Vous ne devinez pas ce qui nous arrivera. Il faut que vous alliez tout droit, advienne que pourra ! Mais lui, qui est de moi et de toi, il est tout imagination et 162


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