Infrarot Nr 207

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10 INFRARot • JUSO • Juni 2013

La crise du logement

De Myriam Scherly

Résumé de la situation

Depuis un certain temps, on a pu remarquer une recrudescence de la crise du logement dans la région lémanique, due principalement à la saturation du marché immobilier et aux prix souvent inabordables des loyers qui dépassent de loin les prix d'autres régions helvétiques-comme on peut le constater sur la carte ci-dessous. On peut parler de crise du logement, même si d’importantes différences existent entre les cantons en ce qui concerne tant le niveau que l'évolution des taux de logements inoccupés. Cette situation s’envenime toujours plus, malgré les quelques dénouements imaginés par les instances politiques et gouvernementales. En effet, le taux de logements vides à Lausanne est évalué à 0.7% et l’on ne peut que déplorer le chiffre évalué à Genève, qui est de 0.38% de vacance. Par ailleurs, cet état de faits pose des questions qui touchent des domaines variés de la vie en société; comme notamment la politique, l'économie ainsi qu'évidemment le marché de l'immobilier. C'est un dur constat, cependant de nouvelles propositions peuvent encore aboutir à une amélioration de ces circonstances. Les diverses solutions amenées sont-elles pour autant viables ? Rien n’est moins sûr, mais il faut cependant les nommer et les prendre en considération pour évaluer leur potentiel. Idées de redressement de la conjoncture actuelle
Dans la cité de Calvin, les Verts et le PS ont élaboré un projet de loi visant à la création d'une fondation de droit public pour les personnes en formation. Cette proposition a malheureusement été réfutée par le Grand Conseil, cependant l'alliance n'avait pas que cette idée en tête.

A défaut d'établir une nouvelle institution, deux députés ont soumis l'idée de consolider la FPLC (Fondation pour la promotion du logement bon marché et de l'habitat coopératif), en développant ses compétences. La suggestion sera portée à l'ordre du jour en janvier et expédiée en commission du logement pour inspection.

La crise du logement touche aussi les étudiants Cet avertissement était visible sur le site du Bureau des logements de l’université de Genève, qui a reconnu ne pas être en mesure d’assurer un toit à tous ses élèves. En effet, les étudiants aussi, font les frais de cette terrible pénurie d’habitats dans la région du Léman. Le campus lausannois ne fait pas exception, puisque certains universitaires ont dû se réfugier pour un temps au camping de Vidy. La rentrée scolaire n’a rien arrangé à cette situation, puisqu’on a au contraire pu constater qu’au moins 500 logements ont manqué dans la région lausannoise. De ce fait, les sollicitations se sont multipliées pour que de nouveaux foyers soient mis à disposition, notamment par la sous-location de chambres par des privés. Les étudiants déjà logés, eux, abandonnent moins aisément leur chambre universitaire pour une colocation ou un studio indépendant. Malheureusement, ces jeunes ne sont pas au bout de leurs peines puisque les régies immobilières favorisent toujours les couples ou familles aux étudiants, qui ont plus tendance à vouloir partager un appartement et sont donc

considérés comme moins « rentables » pour l’industrie immobilière. Il est indéniable que, parmi la population estudiantine, la fraction la plus atteinte par cette insuffisance est formé par les étudiants étrangers. C’est d’eux qu’émane la majorité des demandes de logement et pourtant, ils ne bénéficient d’aucun passe-droit. Cet inextricable étau amène donc certains de ces étudiants à renoncer à leurs objectifs académiques ou à changer d’université, au profit d’une région où la proportion de logements disponibles serait plus réjouissante. C’est notamment le cas des campus de Fribourg et Neuchâtel, qui risquent de devenir bientôt plus prisés !

Quelles solutions pour la suite

A Lausanne, la Présidente de l’association des Alumni HEC propose un renforcement de la solidarité intergénérationnelle. Elle amène des idées intéressantes, dont par exemple l’accueil des futurs étudiants au sein même des foyers des élèves actuels, ou encore la participation financière à un éventuel plan de financement des garanties de loyers, dont elle nous apprend qu’il est existant pour les baux concernant des appartements vides grâce au Rectorat de l’UNIL et à la Direction de l’EPFL, mais pas encore pour les logements meublés ou pour trouver des garanties suisses pour les étudiants étrangers. Les chambres meublées, quant à elles, font déjà l’objet d’une initiative privée en soumettant la location avec ou sans échange de services. L’Association prévoit un partenariat large avec de nombreuses institutions de la région afin de mener à bien des levées de fonds et autres actions participatives.


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